Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/04/2011

La Métanoïa : premiers pas sur le chemin de la guérison

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=


par le Père Philippe Dautais


------------------------

Le mot métanoïa est traduit par " pénitence " ou par " repentance ", mots devenus suspects en Occident, tant ils sont entachés d'une spiritualité doloriste. Métanoïa signifie " au-delà de nous ", au-delà de l'intellect, de notre raison rationnelle et se rapporte à un mouvement de conversion ou de retournement par lequel l’homme s'ouvre à plus grand que lui-même en lui-même. Le repentir est une ré-orientation du désir qui s'exprimait par rapport au monde et qui maintenant est orienté vers Celui qui est Source de désir en nous car il est Source de vie.

Appel à la synergie, à une rencontre, le repentir est le retour de la créature exilée vers le Créateur, ascension pour passer du terrestre au céleste, du conditionné vers la liberté. Tous les prophètes ont crié au peuple : Convertissez-vous, revenez (Is 21,12) ; Faites-vous un coeur nouveau et un esprit nouveau car je ne désire pas la mort de celui qui meurt mais qu'il se convertisse et qu'il vive, dit le Seigneur (Ez 18,31-32) ; ou encore : Revenez et détournez-vous de toutes vos transgressions afin que l'iniquité ne cause pas votre ruine (Ez 18,30), que vous ne soyez pas enfermés dans les conséquences de vos propres actes. Jean-Baptiste, dernier des prophètes, introduit la venue du Christ par un appel à la métanoïa  : Repentez-vous car le royaume des cieux est proche (Mt 3,2). Il baptise d'eau pour amener à la repentance et préparer la venue du Seigneur (Mt 3,11). La repentance est ici l'attitude nécessaire pour rencontrer le maître : Il y a quelqu'un au milieu de vous que vous ne connaissez pas (Jn 1,26).

L'homme enfermé en lui-même, réduit à son individualité naturelle, immergé dans les soucis de la vie temporelle, s'aliène aux nécessités de la survie existentielle : s'installent la peur de manquer, l'angoisse de l'insécurité, la hantise de la solitude, qui trop souvent font prendre des décisions qui engendrent des conséquences fâcheuses et alourdissent le fardeau du quotidien. Cette aliénation au monde visible, extérieur à cet univers clos où tout est référé à nos perceptions et à nos conceptions, c'est le mouvement de l'égocentrisme. Celui-ci est l'expression d'une non-relation qui mène à la mort. Au coeur de cet exil, tel l'enfant prodigue qui a dissipé sa part d'héritage, chacun a la liberté de s'ouvrir. Quand toutes les portes sont fermées, quand nous sommes face à un mur, qu'il n'y a plus de solution existentielle ni psychologique, Celui qui habite au coeur de nous-mêmes nous invite à relever la tête (Gn 4,7). Nous sommes invités à la relation, c'est ici le sens de l'épreuve, conviés à nous ouvrir à l'autre, à accepter la main tendue, à accepter d'être aidés. Pour apprécier le don de la relation, il faut le plus souvent avoir désespéré de ses propres prétentions à vouloir atteindre le but par soi-même, avoir désespéré de ses propres capacités à vouloir réaliser son bonheur selon ses propres conceptions, avoir reconnu ses manques et ses faiblesses pour donner place à l'autre, au tout Autre.

La rupture d'avec l'intime en nous s'exprime dans une schize par laquelle nous devenons étrangers à nous-mêmes (habitant une terre lointaine, étrangère) (Lc 15,11;32) et vivons l'autre comme un étranger. Ayant éprouvé l'exil et ayant à nouveau soif de la relation, tel l'enfant prodigue réduit à l'état animal se souvient de Celui qui est un appel vivant en nous, nous marchons sur le chemin du retour.

La métanoïa n'est pas de notre propre initiative mais elle est une réponse à l'appel que Dieu ne cesse d'adresser à chacun au coeur de la vie existentielle : Le Seigneur m 'a appelé dès ma naissance dit Isaïe (Is 49,1 ; cf. Ga 1,15) ; ou : Nul ne peut venir à Moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire (Jn 6,44). Cependant elle se fonde sur notre décision, sur notre libre réponse : Fais-moi revenir et je reviendrai (Jn 32,18). Ainsi elle nous introduit dans un dialogue qui était interrompu car Dieu était vécu comme un absent. En ce sens, penser à Dieu ou sur Dieu, spéculer au sujet de Dieu est le fait de l'homme idolâtre, étranger au repentir. Quand nous sommes face à l'autre, nous n'avons plus à penser à lui mais à le rencontrer, car on ne pense qu'aux absents. Comme le souligne le Père Sophrony : Se repentir du péché n'est possible et approprié que là où existe une relation personnelle avec Dieu personnel. C'est dans la rencontre, dans la lumière divine que nous prenons conscience d'avoir blessé l'Amour, méprisé la relation.

C'est un chemin qui se vit en trois étapes :

La première, comme le montre la parabole de l'enfant prodigue, se fonde sur un mouvement d'intériorité dans lequel l'homme se souvient de Dieu et s'affranchit de l'oubli. Ce mouvement peut être suscité par une expérience particulière dite du " numineux " ou par la maladie, l'échec, l'épreuve... de toute façon par une intervention divine. Par cette grâce, il entend l'appel divin et s'éveille en lui l'exigence intérieure.

Dans un deuxième temps, mû par une décision très déterminée et par un heureux usage de sa volonté, l’'homme se met en route et soigne sa paresse. Dés que s'exprime le désir du retour à Dieu ou dés que l'’homme veut mettre en pratique les commandements divins, se lèvent en lui des résistances, se révèlent des passions qui lui font la guerre et veulent le détourner du but. Une grâce particulière accompagne le pénitent ; elle permet de voir les obstacles, aide à en prendre conscience, à les nommer, à les accepter pour une transformation. Ainsi dans la pénitence 1'’homme acquiert la connaissance de son état pathologique et marche vers sa guérison.

Cette décision, qui fonde tout chemin spirituel, naît la confiance en Dieu, s'affermit par et dans la prière et pose un acte de foi dans l'’amour de Dieu qui nous sauve ou nous guérit de l’'angoisse du péché et assure cette conversion.

Selon le père spirituel du monastère Saint Macaire en Egypte, Matta El Maskîne : La prière est l’'expression même de ce retour a Dieu et représente une véritable conversion. Elle exprime cette aspiration à la plénitude, ce désir infini déposé au fond de nous que le fini ne peut combler. Elle est une réponse à l’'exigence intérieure qui ne peut se satisfaire de la conformité aux croyances extérieures.

Dans un troisième temps, l'homme prend ainsi conscience de son état intérieur, le confesse et sort de l'ignorance. L'oubli, la paresse et l'ignorance sont les trois racines de toutes nos pathologies ; elles sont la triple expression de la négligence. Dans cette révélation, l'homme est amené à reconnaître puis à accepter son état. L'acceptation de sa misère est en soi un appel à la miséricorde divine qui s'exprime par la compassion et le pardon du Père qui court avec joie vers soi fils.

Le repentir nous réintroduit dans la relation de filiation. Il est renoncement à 1a tentation maladive de vouloir se sauver soi-même, ce qui, selon saint Grégoire de Nazianze, est la meilleure façon d'échapper au salut. Il n'est pas tant la recherche d'un dépassement qu'une acceptation libre de notre condition, de nos limites, de notre faiblesse, dans le sens où le dit saint Paul : C'est quand je suis faible, qu'alors je suis fort (2 Co 12,10). Se repentir signifie croire en Dieu et non en sa propre suffisance, c'est se jeter dans les bras de Dieu, accepter le pardon divin ou se laisser vaincre par l'amour du Père qui vient à la rencontre du Fils. C'est entrer dans la béatitude céleste, participer à la joie angélique : Il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur repentant que pour nonante-neuf justes qui n 'ont pas besoin de repentance (Lc 15,7).

Le repentir est le premier don de Dieu sur le chemin de la guérison, aspiration à une vie plus haute, à une spiritualisation. Par lui et par la grâce de l'Esprit-Saint va s'opérer une réconciliation avec le Seigneur qui a fait irruption dans le coeur. La conscience va s'ouvrir, s'élargir et deviendra apte à écouter, accueillir la Parole qui convient à la croissance intérieure pour la guérison de l'âme.

La grande rupture avec le monde n'est pas au moment de la mort corporelle mais au moment où l'homme accepte la réalité de 1a Présence de Dieu avec lui. À cet instant, l'Emmanuel (" Dieu avec nous ") naît dans le coeur, unit les deux natures (divine et humaine) séparées et opère une re-création de tout l'être.

Plus nous approchons de Dieu, plus il nous révèle nos ombres, lieux des refus de son amour. Plus nous découvrons l'abîme qui nous sépare de lui, plus s'éclaire notre réalité intérieure, plus s'affermit notre désir le changement. La métanoïa engage un processus de changement constant de notre être qui s'humilie par sa propre volonté mais ressuscite par la grâce, dit le Père Matta El Maskîne. S'humilier veut dire ici accepter sa réalité telle qu'elle est, sortie des illusions et de tout a priori sur soi-même. C'est se dépouiller du vieil homme pour revêtir l'homme nouveau, accepter de mourir à tout mouvement de mort pour une Résurrection. Le repentir est un deuxième baptême, il est une repose à l’amour d’un Dieu qui s’est humilié jusqu'à la mort sur la croix afin que nous soyons déifiés par sa grâce.

L'esprit de métanoïa est l'esprit de la communion où l'homme se donne totalement à Dieu qui se donne totalement. Il consiste à tout remettre en Christ, depuis chaque souci du quotidien jusqu'à notre chemin même, car c'est lui qui nous mène à la victoire, à condition qu'on lui permette d'agir en nous. Ainsi le repentir ne concerne pas des moments de notre vie mais doit se comprendre comme un chemin de vie qui s'approfondit par et dans la prière.

Dans la prise de conscience de notre enfer intérieur, il y a le danger du repli sur soi vers le sentiment pathologique de culpabilité. Il est lié à une image négative de Dieu qui hante notre vieille conscience et nous fait redouter un Dieu vengeur punisseur, dur, qui moissonne où il n'a pas semé et qui amasse où il n'a pas vanné (Mt 25, 24).

L'’homme dans 1'’univers morbide de la culpabilité est en rupture. Face à lui même, livré aux dynamismes de l'’inconscient, il se juge. Sa conscience morale, informée par la loi qui dénonce toute injustice, le convainc qu'’il est fautif. L'homme en proie au délire de la faute sent sa vitalité faiblir, il en fait 1’'expérience presque physique, il se sent perdu, abandonné ; son horizon est totalement obscurci. Cette conscience de la faute peut revêtir une dimension particulière : celle de l'offense faite a Dieu. Offense qui rompt un lien, qui instaure une inimitié, puisque l'offense est en lui. Le plus souvent, identifiée au sentiment d'avoir mal agi, d'avoir manqué à une valeur, la personne porte un fardeau dont elle ne peut se libérer ni par les regrets ni par les remords. Il peut naître un sentiment d'abandon qui, projeté sur Dieu, donne l’impression qu'’il s’'est détourné d’'elle. Processus pathologique, mécanisme de la peur et du scrupule où la personne vit l'enfer de l'auto-accusation et s'enferme dans les conséquences de la faute.

Selon notre foi, selon l'accueil ou le refus de l'amour de Dieu, la conscience du péché peut engendrer soit un dynamisme du repentir, soit nous faire sombrer dans la culpabilité. La libération vient de Celui qui pardonne et qui nous libère de toute culpabilité et de toute mauvaise conscience : Si ta conscience te condamne, Dieu est plus grand que ta conscience (1 Jn 3,20). Saint Jean ajoute : Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité (1 Jn 2,9). C'est ce dont témoigne toute la Bible et en particulier les chapitres Il et 12 du deuxième livre de Samuel. David, séduit par Bethsabée, femme d'Urie le Hittite, la fit venir vers lui et il coucha avec elle (2 S 11,4). Cette femme devint enceinte et le lui fit dire. David fit envoyer Urie au combat et s'arrangea pour qu'il fût tué (2 S 11). Dieu envoya le prophète Nathan auprès de David (2 S 12) pour lui révéler son péché : Pourquoi as-tu méprisé la parole du Seigneur en faisant ce qui est mal à ses yeux ? Tu as frappé de l'épée Urie le Hittite, tu as pris sa femme pour en faire ta femme et lui tu l'as tué par l'épée des fils d'Ammon.

David exprime avec justesse le mouvement de pénitence dans le Psaume 50 (51) dont nous pouvons retenir plusieurs aspects :

1. Il se situe face à Dieu et lance un appel confiant à la miséricorde divine : Aie pitié de moi, ô Dieu dans ta bonté, selon ta grande miséricorde efface mes transgressions (Ps 50,3).

2. Il exprime le désir d'une purification, d'un renouvellement, désir de baptême pour la rémission des péchés et la libération du passé : Lave-moi complètement de mon iniquité et purifie-moi de mon péché (Ps 50,4).

3. La conscience et la reconnaissance du péché qui habite en lui (Rm 7,20) et dont il ne peut se libérer sans le secours divin : Car je reconnais mes transgressions et mon péché est constamment devant moi (Ps 50,5). Confession du péché pour une condamnation de ce qui fait obstacle à la relation en nous-mêmes (Ps 50,12).

4. David prend la responsabilité de ses actes et accepte la sentence divine (Ps 50,6) c'est-à-dire, s'en remet à la justice divine dans une espérance infinie en sa miséricorde.

Le repentir implique de prendre la responsabilité de nos paroles et de nos actes. Adam, après sa transgression du commandement divin, interpellé par le Seigneur, nie sa responsabilité et la rejette sur la femme qui à son tour accuse le serpent (Gn 3,12-13). Attitude de justification, étrangère à l'esprit de la métanoïa, qui enferme l'homme dans les conséquences du mauvais usage de sa liberté et l'empêche de reconnaître sa réalité intérieure. Rejetant la responsabilité sur l'autre, nous nous posons en victimes et échappons à la nécessité de notre propre transformation. C'est le principe de l'aliénation.

Je suis celui qui porte les conséquences des erreurs parentales, familiales, sociales, éducatives, culturelles dont il est difficile de se libérer. Dans l'esprit du repentir, j’'accepte de prendre la responsabilité de tout mon passé, puis ne pouvant le porter, je le remets au Christ dans une offrande rédemptrice. Ceci implique tout un travail intérieur pour sortir du refoulement d'un passé que je ne peux assumer mais dont la plaie est béante. Sont "engrammés" en moi toutes les blessures, traumatismes, souffrances de mon passé qui m'aliènent dans mon présent. Accepter de les nommer puis de les remettre à Celui qui est plus grand que moi en moi, c'est passer par la croix pour une résurrection, pour une transformation.

C'est par la croix que la joie est venue dans le monde.
(Matines de dimanche)

Ce faisant, je ne suis plus l'objet mais je deviens le sujet de ma propre histoire. Je cesse d'être un individu et je deviens une personne responsable. Cette responsabilité peut prendre une dimension universelle (cf. Lc 13,1-4).

Refusant d'accuser l'autre, un autre regard s'éveille en moi par lequel je perçois ma façon d'être face aux autres, aux situations et aux agressions. Dans cette démarche, où je suis renvoyé à moi-même, va naître un discernement sur ma réalité intérieure pour une " désidentification ", pour une libération. La métanoïa introduit un nouveau mode d'existence divino-humaine où l'homme n’'est plus identifié aux aléas de la vie existentielle, où il n'est plus enfermé en lui-même mais où se révèle sa capacité de transcendance qui va le libérer de toute aliénation. Sollicité par Dieu, David reconnaît son péché, le confesse, en prend la responsabilité dans un désir de transformation, de renouvellement sur lequel Dieu va s'appuyer pour accomplir l'histoire du salut. Le repentir a su émouvoir les entrailles de miséricorde du Seigneur : David et Bethsabée engendreront Salomon, ancêtre du Christ.

La grande métanoïa est une pâque, un passage de l'avoir à l'être, c'est s'ouvrir à Celui qui vient vers nous, au jamais vu, jamais connu, jamais expérimenté, à la nouveauté créatrice, en écartant toutes nos conceptions, toute idée de Dieu, qui habitent notre vieille conscience.

Aie donc du zèle et repens-toi, voici je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte j'entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi (Ap 3,20).

 

Cet article a paru dans la revue Le Chemin, no. 20, 1993.

------------------------

Source

------------------------

Père Philippe Dautais

15:04 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

28/04/2011

"Aussitôt le père de l'enfant de s'écrier : Je crois ! Viens en aide à mon peu de foi !"

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

Je traverse des moments difficiles. Mais le large qui crie et m'aspire vers ses nues est un fait indiscutable que seul mon coeur comprend, que seule ma chair éprouve, un fait auquel seul mon esprit peut consentir ou non. Mon corps est un corps de pécheur et mes désirs sont ceux d'un être à la dérive. Je peux me trouver toutes les excuses que je veux, le Réel de l'Être me rattrape à cause de mon intelligence informée, mais il ne touche pas au but à cause de mon intelligence également qui l'embaume avec la sinistre réalité. Intelligence bien humaine. Petite aux heures du paroxysme.

Je sais depuis des lustres ce que je trouve par mille subterfuges malins (et le terme est parfaitement approprié) le moyen d'éviter en trouvant des excuses... en noyant le poisson dans l'eau... qui ne se noie pas et glisse entre les doigts pour reprendre la nage qui lui convient.

Des problèmes de santé qui pourraient me mener sur la table d'opération me torturent depuis des semaines et me laissent exsangue face à mes échecs d'homme. Tout est bien futile dans cette affaire sauf l'essentiel qui se saisit de moi. Je suis un minable Jacob qui a eu la prétention de vouloir lutter avec l'Ange pour dire qu'il tenait tête, agnostique, à Dieu en personne. Le Seigneur ne changera pas mon nom... il m'a juste corrigé à ma juste mesure en me mettant face à mes oeuvres, celles-là mêmes qui ont réduit mon corps de l'état de temple à l'état de décharge.

Pauvre de moi qui sais, pauvre de moi qui entend, pauvre de moi qui veille et se confronte au vide. Pauvre de moi qui affirme : "je ne sais pas !" Incrédule parmi les incrédules qui se perd toujours un peu davantage en détours hasardeux dont le Seigneur se moque.

"1 : 19 Aussi est-il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, Et j'anéantirai l'intelligence des intelligents.
1 : 20 Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ?" (1Corinthiens 1 : 19-20)

Qui suis-je, d'un autre côté, pour aspirer à une totale absence de doute, à une Foi telle qu'elle soulèverait des montagnes ? Jean-Baptiste lui-même a douté en Prison, alors que son exécution se préparait par les affres maléfiques de ses sataniques geôliers.

 "11 : 2 Jean, ayant entendu parler dans sa prison des oeuvres du Christ, lui fit dire par ses disciples :
 11 : 3 Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?
 11 : 4 Jésus leur répondit : Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez :
 11 : 5 les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
 11 : 6 Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute !
 11 : 7 Comme ils s'en allaient, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de Jean : Qu'êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ?
 11 : 8 Mais, qu'êtes-vous allés voir ? un homme vêtu d'habits précieux ? Voici, ceux qui portent des habits précieux sont dans les maisons des rois.
 11 : 9 Qu'êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète.
 11 : 10 Car c'est celui dont il est écrit : Voici, j'envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi.
 11 : 11 Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'en a point paru de plus grand que Jean Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui."
(Matthieu 11 : 2-11)

J'ai entendu le cri de Jésus, son exclamation redoutable :

"9 : 19 Engeance incrédule, leur répond-il, jusques à quand serai-je auprès de vous ? Jusques à quand vous supporterai-je ?" (Marc 9 : 19)

et la supplique d'un père dont l'enfant est possédé...

"9 : 24 Aussitôt le père de l'enfant de s'écrier : Je crois ! Viens en aide à mon peu de foi !" (Marc 9 : 24)

Me restent les tremblements et les larmes et la violence de l'émotion. De ce que je ne suis pas et que je pourrais être si je faisais le petit pas... que je m'apprête à faire... pour que Dieu puisse en faire un grand vers moi.

Mais je crie : "Je crois ! Viens en aide à mon peu de Foi."

 

23:13 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (5) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Libéralisme ?

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« Le libéralisme naissant, à partir du XVIIIeme siecle, a donné lieu à une "critique de droite", qui le rappelait à la réalité de la nature humaine, et à une "critique de gauche", qui le condamnait au nom des pauvres et des humiliés. Le drame est que ces deux critiques se sont disjointes -et de façon telle que chacune d'elles, pour triompher de l'autre, a fini par s'allier a ce qui aurait du rester leur ennemi commun. »

Alain de Benoist, Dernière année

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

27/04/2011

Les travailleu(r)ses du sexe

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

Pour faire écho à l'article de Philippe Caubère que j'avais évoqué il y a quelques jours par ici et puis aussi par là... voici quelques extraits du remarquable documentaire réalisé par Jean-Michel Carré qui chasse certains aprioris liés à celles ou ceux qui ont fait du sexe leur gagne-pain quotidien ou bien ceux qui sont en demande de ce "service". J'ai eu la chance de le voir la semaine dernière sur une des chaînes de Canal Sat... je ne sais plus laquelle, pardonnez-moi... mais je me suis souvenu du titre, "Les travailleu(r)ses du sexe", et j'ai cherché ces quelques extraits que j'ai réussi à trouver sur YouTube.

Eh oui... la prostitution est parfois un choix assumé qui ne naît pas systématiquement de la misère, de l'esclavagisme mafieux et autres traites de chair féminine. Vous pouvez toujours tenter de le voir sur Canal Sat ou de le trouver d'une façon ou d'une autre.

Comprenez-moi bien, mon but n'est pas de faire l'apologie de la prostitution, mais quitte à ce qu'il y ait des personnes désirant s'adonner à ces "joyeusetés", autant qu'elles le fassent en étant libres, en pleine possession des revenus qui leurs reviennent et, de même, dans la sécurité. La plus veille profession du monde ne devrait pas exister, la sexualité se devrait d'être bénie par le mariage ou alors simplement exercée dans le consentement et la gratuité adultes, mais comme il apparaît que c'est une "necessité" pour beaucoup d'hommes et de femmes, c'est une activité qui mériterait d'être reconnue et encadrée ce qui éviterait toutes sortes de dérives malsaines.

 

 

 

 

 

Vous pouvez, éventuellement louer le film ici...

 

Une entrevue sur RMC avec le réalisateur du documentaire, Jean-Michel Carré




22:04 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Y a-t-il ontologiquement beaucoup de réel dans les bourses ?

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« Y a-t-il ontologiquement beaucoup de réel dans les bourses, les banques, dans la monnaie de papier, dans les usines monstrueuses qui produisent des objets inutiles ou les armes de l'extermination de la vie, dans les discours des parlementaires et des avocats, dans les articles des journaux, y a-t-il beaucoup de réel dans la croissance des besoins inassouvis? Partout se découvre une mauvaise éternité qui ne connait pas d'accomplissement. »

Nicolas BERDIAEV, Un Nouveau Moyen Âge : Réflexions sur les déstinées de la Russie et de l'Europe, 1924

07:02 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

26/04/2011

King's X : We were born to be loved

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

15:37 Publié dans Music... | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'humour ne sauve pas

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« L'humour ne sauve pas ; l'humour ne sert en définitive à peu près à rien. On peut envisager les évènements de la vie avec humour pendant des années, parfois de très longues années, dans certains cas on peut adopter une attitude humoristique jusqu'à la fin; mais en définitive la vie vous brise le coeur. Quelles que soient les qualités de courage, de sang froid et d'humour qu'on a pu développer tout au long de sa vie, on finit toujours par avoir le coeur brisé. Alors on s'arrête de rire. Au bout du compte il n'y a plus que la solitude, le froid et le silence. Au bout du compte il n'y a plus que la mort. »

Michel HOUELLEBECQ, Les particules élémentaires 

L'humour ne sauve pas... ouais... enfin ça dépend de sa qualité... de sa danse. Mais je comprends le désarroi de Houellebecq... 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

25/04/2011

Nietzsche on Hardship

=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=

Désolé pour ceux qui ne maîtrisent pas la jactance de l'english... mais ce reportage en vaut la peine... Le point de vue de Nietzsche sur l'échec, l'épreuve et la détresse...

 


Partie 01/03



Partie 02/03



Partie 03/03

16:55 Publié dans Friedrich Nietzsche | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Notre monde est informe et refuse la forme qui est contrainte

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« Notre agonie est d'autant plus colorée qu'elle est haletante car la couleur permet de se passer de dessein et stupéfie si bien le regard qu'aucune réflexion ne se met en marche. On ne choisit plus, on ne décide plus. On s'abandonne à l'effet. On est drogué par l'image violente contemplée, yeux ouverts, comme vision psychédelique , couleurs sur les écrans, dans la rue, sur les vêtements, couleurs carnavalesques dans ces lieux hideux et fous que sont les hyper-marchés. Matraquage des regards pour qu'ils s'agrandissent au rythme même ou ils se vident . Ils ne s'agit plus d'enchanter et de séduire mais de droguer. Et même le noir n'est plus couleur de tragédie mais (cf.les motards vêtus de cuir) de violence vide et parade creuse. Autrement dit, notre monde est informe et refuse la forme qui est contrainte, enserre le bouillonnnat et nécessaire désodre dans ses traits et bride la licence , car "tout ce qui façonne pour la licence façonne pour la servitude"(Rousseau). »

Jean CAU, Contre-attaques

15:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Pour ne pas changer de Civilisation... Renaud Camus face à Manuel Valls.

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

Pour faire suite à ce que je disais ici, voici un résumé de l'émission "Répliques" du 16 Avril dernier, animée par Alain Finkielkraut sur France Culture, émission à l'occasion de laquelle Finky recevait l'écrivain controversé Renaud Camus et le député maire socialiste Manuel Valls. Renaud Camus envoie du bois, il en fait des brochettes du Valls. Il n'y a pas un argument du socialiste qui tienne. A écouter de bout en bout.

Ceux qui sont plus patients peuvent entendre l'émission intégrale ici...

14:57 Publié dans Franc-tireur | Lien permanent | Commentaires (5) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un grand sens de l'analyse par un indigène de la République !

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

L'inculture crasse est telle chez ces gens, ou la manipulation des concepts et des faits est une science afin d'embrouiller les incultes qui, dans notre pays, sont Légion. Ainsi affirment-ils ce qui suit :

Oui à la burqa de souche, non à la burqa qui menace la République

par Youssef Boussoumah, membre du PIR

Non rassurez-vous, ces porteurs et porteuses de burqa françaises, là, ne risquent rien, ils ne seront pas verbalisés. Comme les bonnes sœurs chrétiennes et autres moniales, porteuses de voiles, n’ont bien sûr rien à voir avec les femmes musulmanes porteuses de hijab.

La loi française anti burqas a prévu leur cas. On appelle ça des manifestations religieuses traditionnelles. Elles n’ont rien à voir avec les manifestations religieuses non traditionnelles, elles, expression d’une religion étrangère indument installée, mais plus pour longtemps, heureusement, sur le sol de notre belle France, fille aînée de l’Eglise pour l’éternité.

Des assurances ont été données dès le début aux élus des régions de France concernées pour que ces situations soient disjointes et que l’on sépare bien le bon grain de l’ivraie ou si l’on préfère cette autre parabole végétale, le blé froment du blé sarrasin. Ce vendredi (vendredi saint) comme chaque année, auront lieu les processions traditionnelles de pénitents, rejouant la Passion du Christ, dans plusieurs villes du sud de la France dont Perpignan, Collioure, Villefranche, Nice etc. elles susciteront sympathie et joie. Pendant ce temps on criera haro sur Ibtissame ou Fatoumata, coupables elles de ne pas avoir la bonne religion. Religion traditionnelle, oui, religion de noirs et d’arabes, jamais, pensent-ils tout bas.

--------------------

Source

--------------------

Alors expliquons deux ou trois choses à môssieur Youssef Boussoumah, ce triste manipulateur...

1°) Les nonnes, la plus grande partie de leurs temps elles le passent au sein de leurs organisations, entre les quatre murs de leurs couvents et elles n'emmerdent assurément personne. Les bonnes soeurs se consacrent à leurs communautés, à des oeuvres de charités et on les croise de moins en moins souvent dans nos villes et campagnes. Mais le plus important, môssieur Youssef Boussoumah, nos bonnes soeurs et nos nonnes ne cachent pas leurs visages et ne portent, de ce fait, aucune Burqa.
Autrement dit, lorsqu'on les croise on a affaire à un être humain, avec des yeux, un nez, une bouche. Un regard joyeux ou triste, une expression... et non pas un fantôme. Et encore moins à une femme soumise à son mari ou à des codes culturels issus du Moyen-âge et originaires du Désert arabe de l'ère de Mahomet.

2°) Les confréries de pénitents sortent leurs masques en place publique lors de processions religieuses bien spécifiques et bien définies qu'un nombre réduit de fois dans l'année, la plupart du temps une seule fois l'an, ce qui participe, de nos jours, non pas uniquement à un acte CULTUEL mais à un phénomène CULTUREL LOCAL.

3°) Il va bien falloir que nos chers Indigènes de la République réalisent que la France, toute laïque qu'elle est, est issue de la Catholicité et plus généralement du Christianisme et que l'Islam, importation due à l'immigration récente, vient bouleverser l'équilibre "organique" qui maintenait la France debout depuis le Baptême de Clovis et ce malgré bien des bouleversements et des épisodes sanglants qui ont tissé l'Histoire de cette terre, des guerres de religions fratricides à la sanglante Révolution Française.

Les Confréries de Pénitents existent depuis des Siècles au sein de ce pays, alors que les porteuses de Burqa depuis à peine une trentaine d'années et, paraît-il, en nombre réduit.
Mais mon idée est que les Indigène de la République ne le savent que trop et que cela n'est pas, bien entendu, à leur avantage.

4°) Pour conclure, il faut comprendre que le terme Indigènes de la République et malgré toutes les explications oiseuses et vaseuses que ces derniers fournissent, ne leur convient aucunement... puisque les vrais Indigènes de la République, ce sont les indigènes locaux, selon la définition commune, "les français de souche" ou les personnes d'origines étrangères, nées ici, mais qui se sont enracinées dans les codes, les valeurs et les traditions de ce pays et qui ne cherchent pas à en changer l'aspect ou à en bouleverser l'unité, Un indigène est une personne qui est anciennement originaire d'un pays et qui en possède la langue, les coutumes et les usages, avec une connotation qui n'est pas raciale mais culturelle... ce que ne semble aucunement vouloir accepter l'organisation qui pond de semblables articles et qui a le culot de s'appeller Indigènes de la République.

--------------------

Le PIR : Parti des Indigènes de la République. Politiquement, tout un programme.

14:27 Publié dans Franc-tireur | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Martine Aubry veut changer de Civilisation... moi pas.

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=


Le titre de l'ouvrage parle de lui-même. C'est annoncé en Grand. La Martine ne prend pas de gants. Le programme socialiste est clairement affiché. Vous serez prévenus. Est-il utile de le lire et de le commenter quand en quelques entrevues et quelques articles de ci de là elle affiche clairement son objectif ? Tout le monde se déchaîne sur Marine, certes, mais sur Martine ? Presque personne. Il n'y a qu'une lettre de différence entre les deux prénoms, un petit "t", qui vaut son pesant de cacahuètes.

Moi je ne veux pas changer de Civilisation...

13:37 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La Tristesse est mon éternelle invitée

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« La tristesse est mon éternelle invitée. Combien je l'aime.
Elle n'est ni richement, ni pauvrement vêtue. Plutôt maigrichonne. Je crois qu'elle ressemble à ma mère. Elle parle peu ou pas. Tout chez elle est dans le regard, ni amer, ni faché. Mais existe-t-il des mots pour la décrire? Elle est infinie.
- La tristesse, c'est l'infini !
Elle vient le soir avec l'obscurité, silencieuse, imperceptiblement. Elle est déjà "là" au moment où on la croit encore loin. Ne se livrant jamais à la moindre objection, à la moindre contestation, elle mêle à tout ce que vous pensez sa touche discrète: et cette "touche" est infinie.
La tristesse est un reproche, une plainte, un manque. Je crois qu'elle s'est approchée de l'homme le soir où Adam a "goûté" au fruit de l'arbre et a été chassé du Paradis. Depuis lors, elle n'est jamais bien loin de lui. Toujours là "quelque part": mais elle ne se montre qu'au crépuscule. »

Vassily Vassilievich ROZANOV, Feuilles tombées

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

24/04/2011

Christ est ressuscité

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

--------------------------------------------

1 Le dimanche, Marie de Magdala se rendit au tombeau de bon matin, alors qu'il faisait encore sombre, et elle vit que la pierre avait été enlevée [de l'entrée] du tombeau.
2 Elle courut trouver Simon Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait et leur dit: «Ils ont enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où ils l'ont mis.»
3 Pierre et l'autre disciple sortirent donc et allèrent au tombeau.
4 Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.
5 Il se pencha et vit les bandelettes posées par terre, cependant il n'entra pas.
6 Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le tombeau. Il vit les bandelettes posées par terre ;

7 le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus n'était pas avec les bandes, mais enroulé dans un endroit à part.
8 Alors l'autre disciple, qui était arrivé le premier au tombeau, entra aussi, il vit et il crut.
9 En effet, ils n'avaient pas encore compris que, d'après l'Ecriture, Jésus devait ressusciter.
10 Ensuite les disciples repartirent chez eux.
11 Cependant, Marie se tenait dehors près du tombeau et pleurait. Tout en pleurant, elle se pencha pour regarder dans le tombeau,
12 et elle vit deux anges habillés de blanc assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête et l'autre aux pieds.
13 Ils lui dirent: « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répondit: « Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l'ont mis. »
14 En disant cela, elle se retourna et vit Jésus debout, mais elle ne savait pas que c'était lui.
15 Jésus lui dit: « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Pensant que c'était le jardinier, elle lui dit: « Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis et j'irai le prendre. »
16 Jésus lui dit: « Marie ! » Elle se retourna et lui dit en hébreu: « Rabbouni ! », c'est-à-dire maître.
17 Jésus lui dit: « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père, mais va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
18 Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur et qu'il lui avait dit cela.

(Jean 20 :1-18)

--------------------------------------------

--------------------------------------------

1 Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre de grand matin, portant les aromates qu'elles avaient préparés.
2 Elles trouvèrent que la pierre avait été roulée de devant le sépulcre ;
3 et, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
4 Comme elles ne savaient que penser de cela, voici, deux hommes leur apparurent, en habits resplendissants.
5 Saisies de frayeur, elles baissèrent le visage contre terre ; mais ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?
6 Il n'est point ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé, lorsqu'il était encore en Galilée,
7 et qu'il disait : "Il faut que le Fils de l'homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu'il soit crucifié, et qu'il ressuscite le troisième jour."»
8 Et elles se ressouvinrent des paroles de Jésus.
9 A leur retour du sépulcre, elles annoncèrent toutes ces choses aux onze, et à tous les autres.
10 Celles qui dirent ces choses aux apôtres étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie, mère de Jacques, et les autres qui étaient avec elles.
11 Ils tinrent ces discours pour des rêveries, et ils ne crurent pas ces femmes.
12 Mais Pierre se leva, et courut au sépulcre. S'étant baissé, il ne vit que les linges qui étaient à terre ; puis il s'en alla chez lui, dans l'étonnement de ce qui était arrivé.

(Luc 24 : 1-12)

--------------------------------------------

--------------------------------------------

1 Quand le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates pour aller l'embaumer.
2 Et de grand matin, le premier jour de la semaine, elles vont à la tombe, le soleil étant levé.
3 Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre de l'entrée du tombeau ? »
4 Et, levant les yeux, elles voient que la pierre est roulée ; or, elle était très grande.
5 Entrées dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme, vêtu d'une robe blanche, et elles furent saisies de frayeur.
6 Mais il leur dit : « Ne vous effrayez pas. Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié : il est ressuscité, il n'est pas ici ; voyez l'endroit où on l'avait déposé.
7 Mais allez dire à ses disciples et à Pierre : Il vous précède en Galilée ; c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit. »
8 Elles sortirent et s'enfuirent loin du tombeau, car elles étaient toutes tremblantes et bouleversées ; et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.

(Marc 16 : 1-8)

--------------------------------------------

--------------------------------------------

1 Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie vinrent voir le sépulcre.

2 Et voilà qu'il se fit un grand tremblement de terre : l'ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus.

3 Il avait l'aspect de l'éclair et son vêtement était blanc comme neige.

4 Dans la crainte qu'ils en eurent, les gardes furent bouleversés et devinrent comme morts.

5 Mais l'ange prit la parole et dit aux femmes : « Soyez sans crainte, vous. Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié.

6 Il n'est pas ici, car il est ressuscité comme il l'avait dit ; venez voir l'endroit où il gisait.

7 Puis, vite, allez dire à ses disciples : Il est ressuscité des morts, et voici qu'il vous précède en Galilée; c'est là que vous le verrez. Voilà, je vous l'ai dit. »

8 Quittant vite le tombeau, avec crainte et grande joie, elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.

9 Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit: « Je vous salue.» Elles s'approchèrent de lui et lui saisirent les pieds en se prosternant devant lui.

10 Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte. Allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée : c'est là qu'ils me verront.»

(Matthieu 28 : 1-10)

--------------------------------------------

--------------------------------------------

07:00 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

23/04/2011

Nous baissons le regard et chacun rentre chez soi

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« Les ciels magnifiques de novembre n’allument plus que des reflets douloureux dans nos cœurs, d’être incarcérés en un monde sans issue. Si nous nous souvenions de ce que nous sommes, notre vaste passé pleins d’aventures et l’imprévu que c’est d’être dans l’univers, ces belles fins de journées aux lumières glorieuses nous pousseraient à des actes de désespoirs ; soit à nous réunir en d’intraitables conspirations. Mais rien, nous baissons le regard et chacun rentre chez soi. »

Baudouin de BODINAT, La vie sur Terre. Reflexion sur le peu d'avenir que contient le temps où nous sommes

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

22/04/2011

Hémiplégies morales

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« Etre de gauche ou de droite, c'est choisir l'une des innombrables manières qui s'offrent à l'homme d'être un imbécile; toutes deux en effet sont des formes d'hémiplégies morales. »

José ORTEGA Y GASSET, La révolte des masses, préface, 1937

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

21/04/2011

Des heures factices et vides

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« Ici, où l’économie rationnelle nous a déportés, tout est de la veille, hâtif, électrique et nouveau, et semble-t-il truqué, bruyant et fébrile, qu’une rapide décrépitude emporte. Les rues nouvelles ne se souviennent pas de nous, ni les cafés plusieurs fois neufs depuis que notre jeunesse s’y hasardait suivant les fantômes de l’autre siècle : assis là parmi cette laideur de toc et de clinquant, de bruits idiots, on s’y sent plus anciens et moins provisoire, on ne reconnaît rien autour de soi, ni les gens. On cherche à se souvenir de cet autrefois où nous étions, à la réflexion si proche ; comment l’après-midi s’égouttait paisiblement dans les cafés pleins d’ombre, comment l’âme trouvait à s’y délasser et comment revenant sur nos pas bien plus tard il nous semblait aller à sa rencontre. Mais les décors criards et les camelotes du retour d’investissement n’offrent que des heures factices et vides, la pensée s’y décourage, part en lambeaux, tout devient indifférent et comme posthume, et même celle qu’on y attend. »

Baudouin de BODINAT, La vie sur Terre - Reflexion sur le peu d'avenir que contient le temps où nous sommes

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

20/04/2011

Contre la Culture...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« Le monde moderne ne s'oppose pas seulement a l'ancien régime français, il s'oppose, il se contrarie à toutes les anciennes cultures ensemble, à tous les anciens regimes ensemble, à toutes les anciennes cités ensemble, à tout ce qui est culture, à tout ce qui est cité. C'est en effet la première fois dans l'histoire du monde que tout un monde vit et prospère, parait prospérer contre toute culture. »

Charles PEGUY, Notre jeunesse, Douzieme cahier de la onzieme serie, 12 juillet 1910

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

19/04/2011

Le Cimetière des chiens

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« Après le cimetière des pauvres, c’est une sensation plus que bizarre de visiter le Cimetière des chiens. Beaucoup de personnes ignorent probablement qu’il existe.

Un certain effort n’est pas inutile pour s’habituer à cette pensée d’une nécropole de chiens. Cela existe, pourtant, à Asnières, dans une île, autrefois charmante, de la Seine. Oui, les chiens ont un cimetière, un vrai et beau cimetière avec concessions de trois à trente ans, caveau provisoire, monuments plus ou moins somptueux et même fosse commune pour les idolâtres économes, mais surtout, on le suppose, pour que les pauvres appartenant à l’espèce humaine soient mieux insultés.

L’article 5 du règlement est admirable : "Tous emblèmes religieux et tous monuments affectant la forme de sépultures humaines sont absolument prohibés dans le cimetière zoologique." Le public est averti, par ce dernier mot, que le fondateur ou la fondatrice est une personne savante qui ne parle pas en vain. On n’est pas des chiens soi-même ni des sentimentaux imbéciles, mais des zoologues, des penseurs. Et cela éclaire singulièrement la prohibition, quelque peu jésuitique, des emblèmes religieux. Il semblerait en effet que cette défense ait en vue d’empêcher des profanations, alors qu’il suffit d’un coup d’œil sur les monuments pour s’assurer d’un athéisme volontaire et solidement corseté. Exemple :

Si ton âme, ô Sapho, n’accompagne la mienne

O chère et noble Amie, aux ignorés séjours,

Je ne veux pas du Ciel ! Je veux, quoiqu’il advienne,

M’endormir comme Toi, sans réveil, pour toujours.

Ces vers, héroïquement chevillés, d’une vieux bas bleu millionnaire sur la charogne de sa chienne aimée, en disent assez et même un peu plus. Mais la zoologie sauve tout. Pour ce qui est de "la forme absolument prohibée de sépultures humaines", tout ce qu’on en peut dire, c’est que cette clause est une bien jolie blague. Un myope, incapable de déchiffrer les inscriptions et non averti, pensera nécessairement qu’il est dans un cimetière, païen à coup sûr et fort bizarre, mais humain et on ne voit pas ce qui pourrait le détromper. Il y a là des monuments grotesques et coûteux dont le ridicule n’a rien d’excessif ni d’humiliant pour la meilleure compagnie et qui conviendraient parfaitement aux carcasses des gentilshommes les plus distingués. Les épitaphes, il faut l’avouer, ne laissent aucun doute, mais seulement les épitaphes.

La monotonie des « regrets éternels » est un peu fatigante. La formule de fidélité, plus canine que les chiens eux-mêmes : "Je te pleurerai toujours et ne te remplacerai jamais" surabonde péniblement. Néanmoins le visiteur patient est récompensé.

Ma Ponette, protège toujours ta maîtresse. – Kiki, Trop bon pour vivre. – Drack, Il nous aimait trop et ne pouvait vivre. – Linda, Morte d’attachement, de fidélité, d’intelligence et d’originalité – Sur ton corps le printemps effeuillera les roses – Elle était toute notre vie – A Folette, O ma mignonne tant aimée, De ma vie tu fus le sourire – Et celle-ci, oh ! celle-ci : "Mimiss, sa mémère à son troune-niousseniousse !"

On ne saurait trop recommander un monument glorieux qu’on pourrait croire celui d’un Desaix ou d’un Kléber, et je ne sais quel chapiteau colossal au centre duquel se voit un énorme ex-voto blasonné du nom d’un chien en lettres d’or. Il y a aussi des couronnes de marquis, de comtes, de vicomtes, un tortil et même une couronne fermée surmontée de la croix, prohibée pourtant. Mais on ne refuse rien aux princes et on est dans la pourriture aristocratique des chiens, à plusieurs millions de lieues des prolétaires.

On est forcé de se demander si la sottise décidément n’est pas plus haïssable que la méchanceté même. Je ne pense pas que le mépris des pauvres ait jamais pu être plus nettement, plus insolemment déclaré. Est-ce l’effet d’une idolâtrie démoniaque ou d’une imbécillité transcendante ? Il y a là des monuments qui ont coûté la subsistance de vingt familles ! J’ai vu, en hiver, sur quelques-unes de ces tombes d’animaux, des gerbes de fleurs dont le prix aurait rassasié cinquante pauvres tout un jour ! Et ces regrets éternels, ces attendrissements lyriques des salauds et des salaudes qui ne donneraient pas un centime à un de leurs frères mourant de faim ! "Plus je vois les hommes, plus j’aime mon chien", dit le monument à Jappy, misérable cabot bâtard dont l’ignoble effigie de marbre crie vengeance au ciel. La plupart de ces niches sans abois sont agrémentées, pour la consolation des survivants, d’une photographie du pourrissant animal. Presque toutes sont hideuses, en conformité probable avec les puantes âmes des maîtres ou des maîtresses.

Je n’ai pas eu le bonheur d’assister à un enterrement de première classe. Quel spectacle perdu ! Les longs voiles de deuil, les buissons de fleurs, les clameurs et les sanglots de désespoir, les discours peut-être. Malheureusement, il n’y a pas de chapelle. Avec un peu de musique, la Marche funèbre de Beethoven, par exemple, il m’eut été facile d’évoquer le souvenir des lamentables créatures à l’image de Dieu portées, après leur mort, dans les charniers de l’Assistance publique et enterrées à coups de souliers par des ivrognes.

"Toute caisse contenant un animal mort", dit l’article 9 du règlement déjà cité, « sera ouverte, pour vérification, à son entrée au cimetière. » Ce très sage article a, sans doute, prévu le cas où quelque putain richissime y voudrait faire enterrer son père. »

Léon Bloy, Le Sang des pauvres

Note personnelle : de rire je me suis presque pissé dessus en lisant ça. Bloy, précis, cinglant, comique face à la bêtise humaine, cynique jusqu'aux larmes.

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

17/04/2011

Le Seigneur Vient...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Voici que ton roi vient à toi. Il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, sur un ânon, petit d'une ânesse. » Zacharie 9 : 9

 

--------------------------------

 

« Essayons maintenant de recueillir quelques-uns des enseignements de ce dimanche.

    "Voici que ton Roi vient à toi...". Jésus vient aujourd'hui à nous comme notre roi. Il est plus que le Maître instruisant ses disciples. Il réclame de nous que nous acceptions en toutes choses sa volonté et que nous renoncions à nos désirs propres. Il vient à nous pour prendre solennellement possession de notre âme, pour être intronisé dans notre coeur.

    "A toi...". C'est non seulement vers l'humanité en général que Jésus vient. Il vient vers chacun de nous en particulier. "Ton Roi...". Jésus veut être mon roi. Il est le roi de chacun de nous dans un sens unique, entièrement personnel et exceptionnel. Il demande une adhésion, une obéissance intérieures et intimes.

    Ce roi est "humble". Il vient à nous sur un pauvre animal, symbole d'humilité et de douceur. Un jour il reviendra dans sa gloire pour juger le monde. Mais aujourd'hui il écarte tout appareil de majesté ou de puissance.
Il ne demande aucun royaume visible. Il ne veut régner que sur nos coeurs : "Mon fils, donne-moi ton coeur".

    Et cependant la foule avait instinctivement raison quand elle acclamait Jésus comme le roi visible d'Israël. Jésus est le roi non seulement des individus, mais des sociétés humaines. Sa royauté est sociale. Elle s' étend au domaine politique et économique aussi bien qu'au domaine moral et spirituel. Rien n'est étranger à la Seigneurie de Jésus.

    La foule qui acclamait Jésus portait des palmes et des branches. Ces branches étaient probablement des rameaux d'olivier, - l'arbre que l'on rencontre le plus fréquemment près de Jérusalem. Les palmes et les rameaux d'olivier ont chacun leur signification symbolique. La palme exprime la victoire, l'olivier exprime la paix et l'onction. Allons au-devant de Jésus en rendant hommage à la fois à sa force et à sa tendresse, en lui offrant à la fois nos victoires (qui sont ses victoires) sur nous-mêmes et sur le péché et notre paix intérieure ( qui est sa paix).

    "Les gens, en très grande foule étendirent leurs manteaux sur le chemin...". Jetons aux pieds de Jésus nos vêtements, nos possessions, notre sécurité, nos biens extérieurs, et aussi nos fausses apparences et par-dessus tout nos idées, nos désirs, nos sentiments. Que le roi triomphant foule à ses pieds tout ce qui est à nous. Que tout ce qui nous est précieux lui soit soumis et offert.

    La foule criait : "Hosanna, Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur". Si je suis capable de prononcer cette phrase en toute sincérité et en toute soumission, si elle exprime un élan de tout mon être vers le Roi que désormais j' accepte, je me suis, à cette seconde même, détourné de mes péchés et j' ai reçu en moi Jésus Christ. Qu'il soit donc bienvenu et béni, celui qui vient à moi. »

Texte extrait du livre "L'an de grâce du Seigneur" du Père Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'orient") aux éditions du Cerf


14:50 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Deftones : You've seen the butcher

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

Deftones

12:54 Publié dans Music... | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Moi, Philippe Caubère, acteur, féministe, marié et "client de prostituées" - II

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=


Pour faire écho à ce qui avait été évoqué ici, l'article paru dans Libération, Moi, Philippe Caubère, acteur, féministe, marié et "client de prostituées"... et donner la possibilité à ceux qui n'ont pas vu l'intervention de l'acteur lors de l'émission animée par Laurent Ruquier, "On n'est pas couché" d'hier soir, samedi 16 avril 2011, de la voir.

 


Partie 1/2



Partie 2/2

11:56 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Portes fermées

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« On peut, certes, sans se risquer, assurer que l’homme est toujours le même. Il s’agit là de l’une de ces affirmations incontestables et insignifiantes qu’on laisse derrière soi, dès que l’on commence à penser. Il est bien vrai qu’en tout temps l’homme apporte à la vie les mêmes instincts. La seule affaire est de savoir ce que les hommes de chaque époque ont ajouté à ce fonds commun, et s’ils ont contenu et disciplinés ces instincts, ou s’ils se sont bornés à les laisser libres. Quoi qu’on pense de la société du moyen âge, on ne peut nier qu’elle n’ait été construite en hauteur. Qu’on voie s’y manifester avec vigueur les types les plus différents, cela même doit être compté à son avantage. Il existe, en effet, des rapports secrets entre toutes les puissantes façons d’exister. Elles s’appellent, se provoquent, se sollicitent. Alors même qu’elles semblent s’opposer, elles se répondent. Saint François montra toujours beaucoup de bienveillance pour les hommes dont le caractère était le plus éloigné du sien. Il en usait ainsi par affabilité naturelle, et sans se douter que s’il n’y avait pas eu ces guerriers, ces tyrans, ces bandits, peut-être lui-même n’aurait pas existé non plus. Ce n’est pas dans les époques de mollesse que se manifestent les plus purs types de douceur. Le monde moderne se croit violent mais il se vante, il n’est que grossier. Si la violence s’y produisait hardiment, peut-être verrait-on paraître des caractères opposés, pour lui donner la réplique. Encore faut-il observer que nous sommes aujourd’hui dans des conditions bien moins favorables que du temps de saint François. Nous vivons dans un monde tout matériel, où l’abus des grands mots cache l’absence de toute doctrine ; que la violence y prenne décidément l’avantage, elle risque d’y commander longtemps sans conteste, comme la seule force authentique que l’homme moderne soit prêt à reconnaître, au lieu qu’au XIIIe siècle, enveloppée et contenue de tous côtés par les idées qui régnaient, elle était réduite à tenir sa place dans l’ensemble des caractères, où il est bon qu’elle aussi existe et se manifeste.

Une seule chose menace les plus hautes expressions de la nature humaine, c’est une longue habitude de la médiocrité. La médiocrité croit tout permettre, elle croit même tout être, et elle ne s’aperçoit pas que, dans son morne climat, les plus nobles façons d’exister s’étiolent peu à peu. Il est curieux et presque plaisant qu’en un temps où on ne lui parle que de liberté, l’individu soit près de perdre la plus importante, qui est celle de ne pas vivre comme tout le monde. Il est évident qu’aujourd’hui la foule voit sans faveur et, autant qu’il dépend d’elle, cherche à empêcher des genres de vie qui ne sont pas conformes au sien. C’est ainsi que les ordres religieux sont à peine soufferts, parce que les principes sur lesquels ils se constituent bravent les préférences et les goûts de la multitude. Cet empire de la médiocrité va bien plus loin qu’on ne croit. Qu’un homme exceptionnel se présente, aussitôt le médecin et l’aliéniste ont l’œil sur lui et sont prêts à lui trouver ces dispositions maladives que seuls les gens médiocres ne présenteront jamais. L’homme moderne a pris toutes ses précautions contre le sublime. Il en était autrement au moyen âge ; les hommes y attendaient perpétuellement quelqu’un qui les dépassât. Cela les exposait à bien des erreurs et à bien des risques, mais il y avait des portes ouvertes là où, maintenant, il y a des portes fermées. »

Abel Bonnard, Saint François d’Assise

05:36 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

16/04/2011

Tunisie : enseignante en Niqab

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=


Une enseignante universitaire à Sfax s’est présentée devant ses étudiants en Niqab. Une première dans l’histoire de l’enseignement en Tunisie qui semble ne pas trop plaire aux étudiants qui ont préféré quitter la salle.

Les étudiants d'une univeristé à Sfax ont été surpris en voyant leur enseignante venue leur donner le cours en niqab. Ces derniers ont tout de suite quitté la salle pour aller porter plainte au doyen de la faculté en insistant qu'ils n'acceptent pas que leur enseignante donne son cours en portant le voile intégral ! 

SOURCE - TUNISCOPE

Commentaire de mon épouse : "Ils interdisent les prières dans la rue, les étudiants ne veulent pas d'une enseignante en Niqab, si ça continue on va aller vivre là-bas tiens."

23:01 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Moi, Philippe Caubère, acteur, féministe, marié et "client de prostituées"

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

L'acteur Philippe Caubère, que j'avais, jeune, énormément apprécié dans le film d'Ariane Mnouchkine consacré à Molière, vient de commettre, il y a deux jours, un courageux article pour Libération bien ficelé où il balance quelques vérités à l'attention des vertueux et vertueuses qui voudraient nettoyer la place publique des aspérités qui s'y trouvent afin de rendre notre société plus jolie. J'ai envie de citer Alain Finkielkraut, interrogé pour le Magazine "Psychologie" à propos de la prostitution qui avait fort justement dit : « Il y a des propositions qui vont non seulement vers la pénalisation, mais aussi vers l’interdiction pure et simple de la prostitution. Bernard Tapie la réclame : moins vertueux que lui, je demanderai encore une fois que l’on sache faire la différence entre les femmes albanaises réduites en esclavage et les femmes qui préfèrent se prostituer plutôt que d’être caissière de supermarché. Kant parlait du "bois tordu dont est faite l’humanité". Il ne nous revient pas de redresser ce bois tordu. »

J'ai même envie de dire que lorsque Roselyne Bachelot en vient à se prendre pour Dieu la Mère (à défaut de Dieu le Père), ce qui est un signe indicateur des Temps qui sont les nôtres, ceux d'une détestable Matriarchie qui nous tend ses mamelles gonflées de poison tout en agitant le sécateur sensé nous castrer les couilles, à nous pauvres hommes hétérosexuels insatisfaits de nos érections de plus en plus modestes, j'ai tendance à me dire que les carottes sont cuites. Une société où l'on ne peut plus fumer, boire... et aller aux putes tranquillement, est une société condamnée.

Qu'ils s'occupent donc de nous débarrasser des réseaux mafieux russes et balkaniques qui nous importent des esclaves de la misère balancées sur les sordides trottoirs avoisinant les périphériques et qu'ils ré-ouvrent les maisons closes... et par la même occasion qu'ils autorisent les Coffee-Shops. Cela fera des putes consentantes et protégées quant aux fumeurs de haschisch ils auront des poumons plus sains en ne fumant plus du shit coupé au pneu Michelin ZX, mais du végétal naturel. Le trafic en banlieue se verra drastiquement réduit et l'Etat, par le biais des taxes et des impôts verra une entrée significative d'argent dans ses caisses. Les frustrés iront se dé-stresser la bite tous les quinze jours et la société ne s'en portera que mieux. Et puis cela nous épargnera les donneurs et donneuses de leçons frustrées qui viennent nous encombrer les épaules de leur propre misère masquée. Merci...

Mais la parole est à Philippe Caubère :

----------------------------

Je viens de lire dans le Libé du 1er avril (comme une sorte de mauvaise blague) qu’allait être déposée par Mme Roselyne Bachelot une proposition de loi visant à pénaliser les «clients de prostituées» d’une lourde peine s’inspirant du « modèle suédois », c’est à dire une amende (lourde aussi, j’imagine), plus 6 mois de prison. Cette proposition, je cite encore: « ne fait guère débat chez les parlementaires, à gauche comme à droite. Elle est soutenue par la plupart des associations féministes… etc ». C’est donc sous la bénédiction générale et dans le silence de tous qu’une telle abjection va s’abattre sur nous, - huit ans après celle qui, interdisant toute forme de racolage, consista à jeter dans la clandestinité, la précarité, la misère et l’enfer toutes les personnes se prostituant et au désespoir, ainsi que dans cet autre enfer, celui de leur solitude ou de leur propre couple, tous ceux qui profitaient de leur secours, de leur savoir, de leurs «services».

Au fait, quelle bénédiction ? Celle d’une église ? de toutes ? d’associations religieuses ou morales intégristes ? Pas du tout. Celle de l’état français impartial et laïque, toutes tendances politiques confondues, soutenu, pire du pire, par toutes les associations, -et là, je ne puis que mettre des guillemets, « féministes» ! Marié pour la deuxième fois, très proche encore et toujours de ma première femme, m’autorisant depuis toujours, amantes, amoureuses ou petites amies (avec tous les ennuis que ça implique…), acceptant naturellemment la réciproque (et les ennuis… etc), je ne représente pas vraiment le prototype du mec frustré, sexuellement ou sentimentalement. Je n’ai pourtant jamais cessé depuis l’âge de 24 ou 25 ans d’avoir des relations -et des rapports- avec des personnes se prostituant. Serait-ce que je serais doté -ou affligé- d’une sorte de libido hos-normes? Je ne le crois pas (hélas, pourrais-je rajouter…).

En revanche je sais que ce que je trouve avec une prostituée est une chose unique, que je ne trouverai jamais avec aucune autre personne, dans aucune relation dite « normale ». Il faut bien essayer, au moins de dire, sinon comprendre, pourquoi des hommes vont « voir les putes» avant de les punir. Non ? Ne pas vouloir les écouter, encore moins les entendre, se contenter de faire appel à la loi, à l’état, au législateur, je ne sais quoi de cet ordre-là, pour pouvoir plus vite et mieux les châtier, les sacquer, les humilier, c’est tout de même un acte d’une extrème indigence, d’une extrème pauvreté, d’une extrème lâcheté. Non ? J’ai vécu longtemps sous la coupe et la dictature d’une femme qui elle non plus ne voulait rien savoir, - ce n’était pas les putes à cette époque-là, c’était les femmes en général, le sexe en particulier.

Cette femme, cette pauvre femme, c’était ma mère. Intelligente, brillante, charmante, amoureuse, généreuse, féministe avant l’heure, elle nous apprenait, à ma sœur et à moi, que les femmes devaient être les égales des hommes, qu’elles devaient travailler, être indépendantes, ne pas dépendre d’un homme etc. Mais dès qu’il s’agissait de sexe et de plaisir, elle devenait folle, méchante, abrutie, assassine, moyen-âgeuse. Son discours, d’éclairé, progressiste et anticonformiste, surtout à l’époque, devenait obscurantiste, obscène et mortifère. Et j’ai dû, tout au long de ma longue, si longue adolescence en subir les effets, les tourments, le martyre. Penser que ce discours imbécile est devenu celui, officiel, du « féminisme» d’aujourd’hui, gauche et droite réunis (c’est rare) me stupéfie, me consterne et m’insupporte. Car le but que poursuit cette proposition de loi n’est pas, comme le prétendent cyniquement ceux qui l’ont initié ou celles qui le défendent, de mettre à l’abri les prostituées. Pour eux, ces femmes n’existent pas, réduites à une sorte de sous-race composée uniquement de «victimes», des hommes évidemment, souteneurs, violeurs et clients mis désormais sur le même plan.

Sans voix, sans parole, sans pensée ni jugement, on leur dénie tout autre droit que celui de se taire, se soumettre et rejoindre le camp des bien-pensants et ceux de redressement. Non, le but de cette loi n’est pas sûrement de défendre qui que ce soit -grossier mensonge !- mais bien de satisfaire les instincts du «bon» peuple, celui des électeurs, dans l’espoir bien entendu de pouvoir un jour, peut-être, obtenir leurs voix. Interdire, réprimer, ostraciser, humilier, frapper au plus intime, au plus secret, au plus fragile, dégrader enfin à travers le désir et le sexe, l’homme, la femme et en jouir. Et faire jouir. En toute tranquillité, toute bonne conscience. Voilà la vérité. J’avais de l’estime pour madame Bachelot. Mais je me souviens, comme d’une drôle d’histoire, d’un conflit qui l’avait opposé à un animateur de télévision qui, lors d’une soirée - où d’ailleurs, l’on se demandait un peu ce qu’elle foutait là… Que font les hommes ou femmes politiques dans de telles galères ?- s’était moqué de son rire, lui prêtant une connotation sexuelle. Sa réaction, très violente, dramatique même -elle était allée jusqu’à refuser les excuses publiques de cet animateur- m’avait paru compréhensible et légitime.

L’ayant vu l’autre soir à la télévision, les mâchoires serrées, le visage fermé, déclarer sa faveur pour ce texte répressif, dégradant, attentant de plein fouet aux libertés publiques, celle de se prostituer, comme celle de payer un service sexuel à un adulte consentant, j’ai pensé soudain que Laurent Ruquier avait du mettre le doigt (si j’ose dire…) sur un vrai problème. Que je connais. Ma mère avait le même. Il m’a fallu quelques années (et que je la joue dans de nombreux spectacles) pour le comprendre et l’assumer. Ma mère était une obsédée. Une vraie. Gravement perturbée, que sa frustration agitait parfois jusqu’à la démence, déclenchant en elle des accés d’une violence affreuse, castratrice et terriblement prédatrice. Pour ses enfants, pour son mari et surtout pour elle-même. Elle en a tout perdu, jusqu’à la vie.

Je n’ai pu non plus faire semblant de ne pas voir dans les féroces demi-sourires de ces quelques « féministes» de gauche déclarant sur ce même écran leur satisfaction au sujet de cette loi qui allait, je les cite « apprendre un peu aux hommes qu’on ne paye pas une femme pour lui faire l’amour» les symptomes de ce mal. Un roman parle de cela. Celui, admirable, de Christine Angot, Les petits. Encore que dans un roman on ne «parle» pas «de», on écrit et qu’il ne s’agit pas d’un témoignage mais d’un récit, elle décrit une chose secrète, taboue, presque inavouable : la violence des femmes. On parle beaucoup – quoiqu’encore pas assez, c’est l’un des plus graves problèmes de notre société – de celle qui leur est faite. Du coup, c’est terrible, on ne peut plus parler de ce que Christine Angot, avec un très grand courage -qu’elle paye aujourd’hui, comme autrefois Flaubert, devant les tribunaux- décrit sans pitié, avec la froideur et le savoir-faire d’un chirurgien de l’âme et de la société, la plaie la plus secrète, quelque part la plus abominable : la dégradation, la dérive et finalement la faillite d’un « féminisme» qui, s’inspirant du fameux «modèle suédois», -celui-là même qui permet à une journaliste adulte et responsable ayant accepté une relation sexuelle sans préservatif d’en faire envoyer l’auteur en prison- se consacre aujourd’hui à la pratique de cette nouvelle chasse à courre dont l’homme est le gibier, qu’il soit célèbre comme Julian Assanges, Bertrand Cantat ou Roman Polanski, ou inconnu (tel le soldat) comme moi, réduit que je suis désormais à ce statut pénal de «client de prostituées».

Donc, je m’explique : ce que j’ai trouvé et que je trouve encore au bout de tant d’années auprès des personnes qui ont choisi de louer (et sûrement pas de vendre) leur corps et leurs talents pour de l’argent n’a rien à voir avec ce qu’une relation dite « normale» peut offrir de bonheur, d’amour et de plaisir ; comme d’ailleurs de souffrance ou de désespoir. Car l’amour, le bonheur et le plaisir se paient cher, tout le monde le sait ; dans son cœur comme dans sa vie. Les livres, les films ou les pièces de théâtre - ces laboratoires, les seuls où cette matière humaine si complexe est décrite, autopsiée, parfois même comprise - en sont pleins. On s’en nourrit. Seule la relation sexuelle avec une personne qui demande de l’argent pour cela peut se prétendre et s’affirmer comme réellement gratuite. Si ce n’est cette somme d’argent, librement et ouvertement échangée, si faible d’ailleurs au regard du «service» rendu – et que je déteste cette formulation ! Le sentiment n’est pas forcément exclu de l’échange, mais mis à l’écart ; il ne fait pas partie de la transaction, il ne « compte » pas. Donc, la souffrance non plus.

Le ou la prostitué(e) ne fait que dévoiler et assumer le rapport d’argent et de commerce tapi sous n’importe quel rapport amoureux ou sexuel, - du dîner offert à la personne qu’on drague, ou qu’elle se fait offrir, jusqu’à -bien pire et plus banalisée- l’estimation de la situation sociale et financière de celle, homme ou femme, prétendant au coït ou au mariage. La prostituée -ou la personne qui décide de se livrer pour un moment à la prostitution- nous libère de ce chantage, de ce non dit, nous en délivre. On peut -enfin !- baiser gratuit. Cette proposition de loi, bien sûr, ne parle pas de cela. Mais des « réseaux». Ah, ces réseaux, comme ils sont bienvenus ! Comme il est plus facile - et rentable à tous points de vue : électoral, moral, télévisuel - de proscrire et interdire une activité humaine aussi nécessaire, vitale ; et sacrée, car son objet est la jouissance et donc, que ça vous plaise ou non, le bonheur ; un bonheur simple, court, éphémère comme un orgasme, oui, mais aussi comme ce bref sentiment de liberté qui, le temps d’un instant, nous émeut, nous encourage en plein milieu de ce fleuve de soumission, d’esclavage, de servitude, qu’il nous faut chaque jour traverser, où chaque jour qui se lève nous retrouve à moitié noyés.

Ah, oui, certes, il est plus facile de s’en prendre à ce moment de vie que de traquer vraiment, policièrement, militairement, ces fameux réseaux, - bien réels, c’est un fait, il ne viendrait à l’esprit de personne de le nier ; mais je n’écris pas ce texte pour parler de cela, tout le monde le fera, ne fera que ça et bien mieux que moi. Comme il sera moins dangereux et surtout plus amusant pour les policiers comme pour les télés de prendre en chasse ces malheureux « clients» hagards, vulnérables et culpabilisés, pantalon sur les pieds, ainsi que leurs partenaires, les plus malheureuses encore prostituées, doublement, triplement, infiniment humiliées ! On voit déjà l’aubaine pour M6 ou certaines émissions de France 2. Comme ils vont pouvoir en tirer tous les divertissements qu’autorisent -et encouragent pour sa publicité- cet État moraliste et immoral, ce proxénète officiel et donneur de leçons. Comment est-il possible qu’en 2011 en France, des caméras de télévision aient le droit de filmer des policiers en train de pourchasser, interpeller, malmener, invectiver des êtres humains qualifiés pour l’occasion d’ « individus » ou « délinquants» et que ce spectacle infâme, indigne, obscène et dégradant puisse être livré gratuitement, comme une sorte de pornographie légale, une corrida humaine autorisée, des jeux du cirque tolérés, aux familles françaises bien-pensantes pouvant ainsi se repaître en toute hypocrisie du spectacle du malheur et de la punition des autres ? Comment est-il possible que soit proposée et protégée une telle prostitution?

Je ne finirai pas cette chronique sans redire aux «filles» combien je les aime et les respecte, qu’elles sont mes sœurs, mes frangines, mes pareilles, - j’en suis une : sur la scène, la mienne, celle du théâtre (à une époque ce fut aussi celle de la rue), moi aussi je fais jouir. Avec mon corps, avec ma voix, avec mes mots ; et même avec ma vie. Pour un prix dont je m’efforce qu’il soit toujours le plus bas possible, quand j’essaie de donner en échange la prestation la meilleure. Autrement dit, j’essaie d’être une bonne pute, et si possible la meilleure sur le marché. Je ne finirai pas non plus sans leur redire que ce n’est pas cette loi scélérate qui m’effraiera, me culpabilisera, ni ne m’empêchera de revenir les voir où qu’elles seront, se planqueront, se terreront, pour les aimer encore et les payer pour ça. Il est un film qui, mieux que tous les autres, incarne la France dans le monde entier, son cœur et son esprit. Il raconte une histoire d’amour, la plus belle, la plus ancienne, éternelle, entre un acteur et une putain. Joué par Jean-Louis Barrault et Arletty, il s’appelle Les Enfants du Paradis.

----------------------------

Source

----------------------------

18:34 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (6) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook