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30/04/2014

Ceci n'est plus une femme...

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Il songeait au mensonge social

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« Frantz souriait intérieurement. Il songeait au mensonge social qui sous-tend les idées d’égalité et de justice, et qu’il suffisait simplement que le réel se manifeste pour en faire sauter tous les verrous. Où était la vérité, en cette circonstance et partout, et toujours, sinon dans les rapports de forces, les pulsions brutes de la vie ? Comment être dupe de ce qui, à ce point, crevait les yeux ? Frantz, pour son malheur, était le contraire d’un naïf, et n’avait jamais pu se leurrer. Mais tous ces gens autour de lui, était-il possible qu’ils ne se rendent, eux-aussi, à l’évidence ? Qu’ils éliminent de leur pensée, afin de ne pas le reconnaître et, partant, ne pas s’en troubler, cet axiome de dissension et de violence enfoui inexpugnable au plus profond des créatures ? Loin de chercher à en ignorer les preuves aveuglantes, Frantz était porté à y voir le dévoilement brusque de ce que l’homme possède en lui d’essentiel , d’irréductible, d’inévitable : la dictée d’un instinct nécessaire poussé à l’extrême de sa nature et de ses ressources. Le sursaut d’un dieu renié, un retour à l’origine. Surtout y devinait-il la plénitude de ce qui est, la plénitude du véridique, son autorité sans partage. Ce lieu où tricher, masquer, feindre n’a plus cours. Et où, quelque chose du destin, une résonance du mythique, un vertige passent, laissant comme un sillage, un reflet de mystère et de drames sacrés, et sans doute de grandeur, jusque par-delà la vie, jusqu’au risque de mort. L’absolu qui se tient lové, serpent étincelant parmi les marbres, sous l’apport fragile des civilisations, et qui proclame, oui, l’identité de l’être en tant qu’animal divin. »

Jacques Sommer, Le meurtre

 

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Dieu n’est qu’Amour

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« Tout est dans le "NE QUE". Dieu est-il Tout-Puissant ? Non, Dieu n’est qu’Amour, ne venez pas me dire qu’il est Tout-Puissant. Dieu est-il, Infini ? Non, Dieu n’est qu’Amour, ne me parlez pas d’autre chose. Dieu est-il Sage ? Non. A toutes les questions que vous me poserez, je vous dirai : non et non, Dieu n’est qu’amour.
Dire que Dieu est Tout-Puissant, c’est poser comme toile de fond une puissance qui peut s’exercer par la domination, par la destruction. Il y a des êtres qui sont puissants pour détruire […]. Beaucoup de chrétiens posent la toute-puissance comme fond de tableau puis ajoutent, après coup : Dieu est Amour, Dieu nous aime. C’est faux ! La toute-puissance de Dieu est la toute puissance de l’amour, c’est l’amour qui est tout puissant !
On dit parfois : Dieu peut tout ! Non, Dieu ne peut pas tout, Dieu ne peut que ce que peut l’Amour. Car il n’est qu’Amour. Et toutes les fois que nous sortons de la sphère de l’amour nous nous trompons sur Dieu et nous sommes en train de fabriquer je ne sais quel Jupiter.
J’espère que vous saisissez la différence fondamentale qu’il y a entre un tout-puissant qui vous aimerait et un amour tout-puissant. Un amour tout-puissant, non seulement n’est pas capable de détruire quoi que ce soit mais il est capable d’aller jusqu’à la mort. J’aime un certain nombre de personnes, mais mon amour n’est pas tout-puissant, je sais très bien que je ne suis pas capable de tout donner pour ceux que j’aime, c’est-à-dire de mourir pour eux.
En Dieu, il n’y pas d’autre puissance que la puissance de l’amour et Jésus nous dit (c’est lui qui nous révèle qui est Dieu) : "Il n’y pas de plus grand amour que de mourir pour ceux qu’on aime" (Jean, 15 : 13). Il nous révèle la toute-puissance de l’amour en consentant à mourir pour nous. Lorsque Jésus a été saisi par les soldats, ligoté, garrotté au Jardin des Oliviers, il nous dit lui-même qu’il aurait pu faire appel à des légions d’anges pour l’arracher aux mains des soldats. Il s’est bien gardé de le faire car il nous aurait alors révélé un faux Dieu, il nous aurait révélé un tout-puissant au lieu de nous révéler le vrai Dieu, celui qui va jusqu’à mourir pour ceux qu’il aime. La mort du Christ nous révèle ce qu’est la toute-puissance de Dieu. Ce n’est pas une puissance d’écrasement, de domination, ce n’est pas une puissance arbitraire telle que nous dirions : qu’est ce qu’il mijote là-Haut, dans son éternité ? Non, il n’est qu’amour mais cet amour est tout-puissant.
Je réintègre les attributs de Dieu (toute-puissance, sagesse, beauté…) mais ce sont les attributs de l’amour. D’où la formule que je vous propose : "L’amour n’est pas un attribut de Dieu parmi ses autres attributs mais les attributs de Dieu sont les attributs de l’amour."
L’amour est : Tout-Puissant, Sage, Beau, Infini…
Qu’est ce qu’un amour qui est tout puissant ? C’est un amour qui va jusqu’au bout de l’amour. La toute-puissance de l’amour est la mort : aller jusqu’au bout de l’amour c’est mourir pour ceux qu’on aime. Et c’est aussi leur pardonner. S’il y en a parmi vous qui ont l’expérience si douloureuse de la brouille à l’intérieur d’une famille ou d’un cercle d’amis, vous savez à quel point il est difficile de pardonner vraiment. Il faut que l’amour soit rudement puissant pour pardonner, ce qui s’appelle réellement pardonner. Il faut de la puissance d’aimer !
Qu’est ce qu’un amour qui est infini ? C’est un amour qui n’a pas de limites. Moi, je me heurte à des limites dans mon humain, dans mes amitiés humaines. L’Infini de Dieu n’est pas un infini dans l’espace, un océan sans fond et sans rivage, c’est un amour qui n’a pas de limites ! »

François Varillon, Joie de croire, Joie de vivre

 

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La cloche, en argot, c’est le ciel...

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« La cloche, en argot, c’est le ciel. Sont clochards tous ceux qui n’ont que le ciel pour toit. Paris compte quelque vingt-cinq mille individus dans ce cas. On ne saura jamais, et pour cause, l’effectif exact de cette légion de pouilleux, vivant en marge d’une société dite organisée. On vient ; on s’en va ; on meurt dans le plus strict anonymat dans le monde de la guenille. Les loques sont une sorte d’uniforme qui, semblables à tous les autres uniformes, ôtent toute personnalité à qui les endosse.
Il ne faut pas croire à une prédisposition quelconque pour se retrouver, un triste soir, sans argent et sans domicile, complètement « de la zone » comme on dit. N’importe qui peut devenir clochard du jour au lendemain. Dans mon voyage au bout de la misère, j’ai connu un prêtre, un professeur, un avocat, un comptable, un notaire... Rien ne les distingue plus des haillonneux, des mal rasés qu’ils retrouvent dans les terrains vagues, sur les quais ou aux abords des asiles de nuit.
Comment sont-ils arrivés là ? Les circonstances sont parfois si inattendues qu’il serait vain de les énumérer toutes. Le jeu, la boisson, la paresse, les déboires conjugaux amènent bien souvent une nouvelle recrue à l’armée des "couche-dehors"... »

Robert Giraud, Le peuple des berges

 

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Qui peut faire échec au système mondial ? Certainement pas le système de l’antimondialisation, qui n’a pour objectif que de freiner la dérégulation...

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« Tout ce qui fait événement aujourd’hui, le fait contre cette universalité abstraite – y compris l’antagonisme de l’islam aux valeurs occidentales (c’est parce qu’il en est la contestation la plus véhémente qu’il est aujourd’hui l’ennemi numéro un). Qui peut faire échec au système mondial ? Certainement pas le système de l’antimondialisation, qui n’a pour objectif que de freiner la dérégulation. Ce qui peut faire échec au système, ce ne sont pas des alternatives positives, mais des singularités. Or celles-ci ne sont ni positives ni négatives. Elles ne sont pas une alternative, elles sont d’un autre ordre. Elles font échec à toute pensée unique et dominante, mais elles ne sont pas une contre-pensée unique – elles inventent leur jeu et leurs propres règles du jeu. Il ne s’agit donc pas d’un "choc de civilisations", mais d’un affrontement, presque anthropologique, entre une culture universelle indifférenciée et tout ce qui, dans quelque domaine que ce soit, garde quelque chose d’une altérité irréductible. »

Jean Baudrillard, La violence de la mondialisation in "Le Monde diplomatique, novembre 2002"

 

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Nous revenons toujours, après les crises, si fortes soient-elles et quelle que soit la situation nouvelle, à l’état d’équilibre pour lequel nous sommes faits

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« Ma vie reprend son cours et son équilibre, comme après un cyclone, la mer calme ses ondes. Nous revenons toujours, après les crises, si fortes soient-elles et quelle que soit la situation nouvelle, à l’état d’équilibre pour lequel nous sommes faits.
Tel restera toute sa vie gai, mélancolique, inquiet ou satisfait, selon que la nature lui aura donné un caractère correspondant à ces états, et sa fortune adverse ou favorable n’y pourra rien changer.
Mon lot est l’inquiétude. J’ignore la joie pure car, toujours, elle me semble devoir être achetée par quelque douloureuse épreuve, comme si mon destin était de souffrir.
Cette tournure d’esprit ne fait pas de moi un homme malheureux; je n’en souffre point : c’est ma manière d’être, voilà tout, hors de laquelle je ne saurais vivre.
J’ai toujours éprouvé une pitié profonde pour ceux qui s’épanouissent dans la joie présente, comme si elle devait être un état définitif. Je vois toujours le petit agneau né d’hier gambader sous l’oeil paternel du boucher... »

Henri de Montfreid, Le lépreux

 

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Varsovie : Etat Civil

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Et pour attendre la fin du monde, voici une musique qui s'impose d'elle-même... Le groupe Varsovie. Référence littéraire et cinématographique d'initiés. Oubliez Noir Désir.

 

Et cassez pas les couilles... achetez l'album... Merde ! 

 

"Tu traînes ton exactitude
A contre-courant des nuances
Que l'évidence écrit parfois
Un dernier verre
Et tu prends forme
A faire sonner les dissonances
Au moment même où dans tes veines
C'est le flou qui parle pour toi
Et si quelqu'un calque ses pas
Sur les tiens
Et que ces pas sont dans ta tête
Tu rejoins ton système solaire
Et revois l'ordre des planètes
L'instant d'après si loin d'ici
Tu te fous bien de savoir si
La route est longue
Avant de revoir la lumière

Tu réduis ton incertitude
A remonter les contresens
Que l'indulgence a planté là
D'un geste absent
Tu t'examines
A réorchestrer le silence
Au moment même où sur tes lèvres
C'est le feu qui couvre ta voix
Et si tu dois prendre le large
A l'anglaise
Et que la marge est assez nette
Tu redéfinis les frontières
Et t'exerces à la reconquête
Puis tu vacilles éperdument
Tu te fous de savoir comment
T'en foutre encore
Sans avoir à quitter la terre

Là tu te passes de commentaires
Sois tu prends feu
Sois tu prends fin
Tu connais l'art et la manière
Ça a l'air de rien"

 


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29/04/2014

Dites un seul mot, et je saute dans le vide

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« Il est dangereux pour nous de marcher l’un à côté de l’autre ; j’ai senti plusieurs fois des envies irrépressibles de vous battre, de vous défigurer, de vous tordre le cou. Vous pensez que je n’oserai pas ? Vous finirez par me rendre malade. C’est du scandale, peut-être, que j’aurai peur ? Ou de votre colère ? Je vous aime sans espoir, et je sais qu’après ça, je vous aimerai mille fois plus. Si je vous tue un jour, il faudra bien que je me tue moi-même ; eh bien, je resterai le plus longtemps possible sans me tuer, pour ressentir cette douleur monstrueuse d’être sans vous. Vous savez le plus incroyable ? Chaque jour je vous aime de plus en plus, et c’est pourtant presque impossible…(...) Vous vous souvenez, il y a deux jours, sur le Schlangenberg, je vous ai murmuré, quand vous m’avez défié : dites un seul mot, et je saute dans le vide. Si vous l’aviez dit ce mot, j’aurai sauté tout de suite. »

Fiodor Dostoïevski, Le Joueur

 

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Un empoisonnement de notre propre fantaisie par elle-même

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« Oui, il peut arriver que l’idée la plus délirante, l’idée la plus impossible, à première vue se cristallise si fort dans notre tête qu’on finisse par la prendre pour quelque chose de réalisable… Bien plus : si cette idée se fond avec un désir très puissant, un désir passionné, il peut même arriver qu’on la prenne pour quelque chose de fatal, d’indispensable, de prédestiné, quelque chose qui, déjà, ne peut pas ne pas être, qui est forcé de survenir ! Peut-être y a-t-il là quelque chose, comme une espèce de combinaison de pressentiments, une sorte d’invraisemblable effort de volonté, comme un empoisonnement de notre propre fantaisie par elle-même ou autre chose encore, je n’en sais rien. »

Fiodor Dostoïevski, Le Joueur

 

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On ne peut pas se refuser à la destinée historique

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« Cette guerre était dans la nature des choses, comme dit Maurras, affirmait Sandy avec des gestes d’orateur. On ne peut pas se refuser à la destinée historique. Ou alors, on est rejeté, disqualifié par l’Histoire. Le sang versé n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est ce qui sortira de ce sang, l’Europe du XXème siècle, purgée de tous ses archaïsmes, revigorée par les peuples jeunes qui vont gagner leur indépendance ! Nous avons de la chance, nous vivons à un moment magnifique du monde. »

Lucien Rebatet, Les Épis Mûrs

 

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L’amour chasse la peur, mais réciproquement la peur chasse l’amour...

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« L’amour chasse la peur, mais réciproquement la peur chasse l’amour. Et non seulement l’amour. La peur chasse aussi l’intelligence , chasse la bonté, chasse toute idée de beauté et de vérité. Ce qui reste, c’est le désespoir muet ou laborieusement blagueur de quelqu’un qui a conscience de la Présence hideuse dans l’angle de la pièce et qui sait que la porte est fermée à clef, qu’il n’ y a pas de fenêtres. Et voici que la chose s’abat sur lui. il sent une main sur sa manche, subodore une haleine puante, tandis que l’assistant du bourreau se penche presque amoureusement vers lui. "C’est ton tour frère. Aie donc l’amabilité de venir par ici." Et en un instant sa terreur silencieuse est transmuée en une folie aussi violente qu’elle est futile. Il n’ y a plus là un homme parmi ses semblables, il n’ y a plus un être raisonnable, parlant d’une voix articulée à d’autres êtres raisonnables ; il n’ y a plus qu’un animal lacéré, hurlant et se débattant dans le piège. Car, en fin de compte, la peur chasse même l’humanité de l’homme. Et la peur, mes bons amis, la peur est la base et le fondement de la vie moderne. La peur de la technologie tant prônée, qui, si elle élève notre niveau de vie, accroît la probabilité de mort violente. La peur de la science, qui enlève d’une main plus encore qu’elle ne donne avec telle profusion de l’autre. La peur des institutions dont le caractère mortel est démontrable et pour lesquelles dans notre loyalisme suicidaire, nous sommes prêts à tuer et à mourir. La peur des Grands Hommes que, par acclamation populaire, nous avons élevés à un pouvoir qu’ils utilisent, inévitablement, pour nous assassiner et nous réduire en esclavage. La peur de la Guerre dont nous ne voulons pas et que nous faisons cependant tout notre possible pour déclencher. »

Aldous Huxley, Temps Futurs

 

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La foule des hommes de demain

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« Je doute du progrès, quand je vois peu à peu disparaître sur terre tout ce qui est charmant. Mais ces progrès ne me sont pas destinés : ils intéressent la foule des hommes de demain qui, sûrement, ne seront pas fait comme moi. »

Jacques Chardonne, Claire

 

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L’amour qui me cuit

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« L’amour que je sens, l’amour qui me cuit,
Ce n’est pas l’amour chaste et platonique,
Sorbet à la neige avec un biscuit ;
C’est l’amour de chair, c’est un plat tonique.

Ce n’est pas l’amour des blondins pâlots
Dont le rêve flotte au ciel des estampes.
C’est l’amour qui rit parmi des sanglots
Et frappe à coups drus l’enclume des tempes.

C’est l’amour brûlant comme un feu grégeois.
C’est l’amour féroce et l’amour solide.
Surtout ce n’est pas l’amour des bourgeois.
Amour de bourgeois, jardin d’invalide.

Ce n’est pas non plus l’amour de roman,
Faux, prétentieux, avec une glose
De si, de pourquoi, de mais, de comment.
C’est l’amour tout simple et pas autre chose.

C’est l’amour vivant. C’est l’amour humain.
Je serai sincère et tu seras folle,
Mon coeur sur ton coeur, ma main dans ta main.
Et cela vaut mieux que leur faribole !

C’est l’amour puissant. C’est l’amour vermeil.
Je serai le flot, tu seras la dune.
Tu seras la terre, et moi le soleil.
Et cela vaut mieux que leur clair de lune ! »

Jean Richepin, Déclaration in "Les Caresses"

 

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28/04/2014

On est saisi par le spectacle des spectateurs bien plus que par ce qu’il y a à voir ou à entendre

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« Expos, musées, manifestations : on est saisi par le spectacle des spectateurs bien plus que par ce qu’il y a à voir ou à entendre. Ce qui rend presque impossible la jouissance des lieux et des oeuvres, car le non-sens innombrable de la masse s’y oppose - autrement plus significatif, mais de quoi ?

 
(…) 

L’expo, on n’y va pas tellement pour y aller que pour y être allé. Certaines contrées lointaines, on les visite moins pour les voir que pour les avoir vues. Bien des choses, on ne les fait que pour les avoir faites. Et nombre d’entreprises visent moins à atteindre leur but qu’à se débarrasser de leur fin. We dit it ! »

Jean Baudrillard, Cool Memories IV

 

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De temps en temps, cependant, un certain malaise les envahit, les pénètre ; ils sont comme saisis d'une inquiétude vague...

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« De temps en temps, cependant, un certain malaise les envahit [les français] , les pénètre ; ils sont comme saisis d'une inquiétude vague, regardent autour d'eux, effarés. Ils voient tout d'un coup, avec terreur, quels fantoches ils ont placés aux postes dangereux, pour les défendre ; et ils distinguent, dans l'ombre, la cohue des eunuques qui aspirent à leur succéder. Ils flairent le danger. "Qui pourrait-on mettre à leur place ?" demandent-ils, anxieusement. Ils cherchent ; ne trouvent point. Une nouvelle idole, peut-être ? Et ils parlent d'élever une statue à Metz, près de celle de Strasbourg, à l'ombre de l'obélisque. Mais une idole ne suffit pas.
"Qui pourrait-on mettre à leur place ?" continuent à demander les Français. Qui ? Mais vos intérêts ? Votre volonté ?
Ils n'y pensent pas. Ils n'en ont plus. "Nous avons besoin d'un sauveur." C'est un sauveur qu'il leur faut.
Oui, en vérité, il leur en faut un. Eh bien ! Ils l'auront ! »

Georges Darien, La Belle France

 

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Paris et la province sont fort satisfaits

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« L'Anglais veut pourvoir à des nécessités ; le Français est impossible. La différence entre eux trop profonde. L'Anglais veut pourvoir à des nécessités ; le Français, satisfaire des concepts chimériques ; l'Anglais a le sens de l'obéissance nécessaire et le goût de la liberté ; le Français a le sens de la domination et le goût de la servitude.

Il n'ya là nulle exagération. Paris sait quels fangeux gredins il a pour maître. La province sait que Paris n'est que la caverne des filous qui l'escroquent, avec des clowns devant l'entrée pour faire le boniment, et des putains dans l'arrière-boutique pour activer le service. Paris et la province sont fort satisfaits. Ils ruminent les rognures de vieux rêves imbéciles, sans se rendre compte de la position du pays, même au point de vue géographique ; sans s'apercevoir que la situation territoriale de la France, qui en fait une puissance à la fois militaire et navale, la condamne à la ruine, ou à la paix. Que représente la France, pour les Français ? Aux yeux des gens graves, qui possèdent, et qui réfléchissent profondément et pompeusement, c'est un poids nécessaire à l'équilibre européen ; pour les autres, c'est un haxagone. »

Georges Darien, La Belle France

 

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La seule politique que veuille la France, c'est une politique incolore, insipide, flasque...

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« Les Français, en général, sont fort satisfaits de leur état actuel, et le croient digne d’envie. Quelque chose, un sentiment secret les avertit sourdement de leur impuissance; mais, malgré tout, ils sont convaincus qu’ils dirigent le monde; au moins moralement. A part de rares exceptions, ils ne s'intéressent à rien en dehors du cercle restreint de leurs préoccupations routinières ; leur horizon intellectuel est limité par l'Ambigu, le Vaudeville, le Sacré-Coeur et la Bourse. Ils s'imaginent ingénument que l'univers est circonscrit par les mêmes bornes. Paris étant, comme ils disent, le coeur et le cerveau de la France, ils en concluent qu'il doit être, nécessairement, le coeur et le cerveau du monde -- la Ville-Lumière. -- On les étonnerait démesurément en leur disant que cette lumière pourrait être mise pendant fort longtemps sous le boisseau sans que le globe en souffrît, et même s'en aperçût ; on les surprendrait davantage encore en leur apprenant qu'au point de vue de l'étroitesse d'esprit, du bourgeoisisme, du culte du lieu-commun et de la médiocrité, aucune grande ville étrangère ne pourrait lutter avec Paris. On les scandaliserait en leur prouvant -- ce que j'ai l'intention de faire ici -- que presque toutes leurs opinions sur eux-mêmes sont absolument injustifiées, et que la place qu'ils assignent à leurs pays n'est point du tout celle qui leur revient en réalité.

Pour eux, en effet, s’il est une chose qu’on ne peut pas mettre en doute, c’est que la France est le foyer du progrès, le pivot du monde intellectuel, qu’elle occupe à la tête des nations, une situation privilégiée que rien, absolument, ne peut entamer. Ni les vexations de toute nature, indignes d’un peuple libre, qu’ils subissent à l’intérieur avec leur plus gracieux sourire, ni les camouflets de toute espèce qu’ils reçoivent sans interruption à l’extérieur, et qu’ils collectionnent religieusement, ne réussissent à les détromper. Sur d'autres sujets leurs opinions varient...

Et varient-elles ? On peut dire qu'au fond ils sont unanimes, ou peu s'en faut, dans la conpréhension des choses. La diversité des convictions n'existe qu'à la surface, les dissensions sont factices. Sur ce qu'ils appellent les principes fondamentaux de leur état politique et social, ils sont tous d'accord, et d'un parti à l'autre il est impossible de découvrir de différences réelle. Ecartez les mots, balayez les phrases, ne tenez compte que des faits ; et vous vous apercevrez qu'il y a entente parfaite entre les diverses fractions du corps politique, du corps électoral français.

(...)

La seule politique que veuille la France, c'est une politique incolore, insipide, flasque ; elle est prête à payer n'importe quoi pour avoir cette politique-là ; et elle paye, et elle l'a. Moyennant quoi, elle peut dormir et, entre deux sommeils, se trémousser quelque peu afin de donner aux autres et surtout à elle-même l'illusion d'une agitation féconde. »

Georges Darien, La Belle France

 

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27/04/2014

La taqiyya, l’art de la dissimulation, est considérée comme un art de la guerre...

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« Mohamed Merah a révélé une qualité supplémentaire, beaucoup plus rare et inquiétante. On peut être fou de Dieu sans être fou. On peut même être rusé, feindre, tromper, donner le change. On peut préparer son action, prendre son temps, rester déterminé pendant des semaines, voire des mois. […] Si Mohamed Merah a pu passer entre les mailles du filet antiterroriste, d’autres le pourront aussi. […] Mohamed Merah est sans doute une faille de notre système, une erreur d’appréciation, un danger qui deviendra récurrent, mais cette faille s’explique [...]. Les "Mohamed Merah" sont plus difficilement décelables qu’on ne le croit.

(...)

L’art de la dissimulation est une réalité. C’est même une stratégie. Et dans l’exercice de cet art, certains sont de grands stratèges, de grands artistes. [...] La taqiyya, l’art de la dissimulation, est considérée comme un art de la guerre [...] et devint, à partir de la seconde moitié des années 90, un critère de sélection de ceux qui se virent confier des actions terroristes, en particulier aux Etats-Unis et en Europe, à l’issue de leur formation dans les camps d’Al-Qaeda. [...] Il faut que la taqiyya soit soutenue par une détermination sans faille et un dogmatisme préalable. N’est pas un Landru du terrorisme qui veut ! »

Marc Trévidic, Terroristes, les 7 piliers de la déraison

 

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Destinée ou pas, on en prend marre de vieillir, de voir changer les maisons, les numéros, les tramways et les gens de coiffure, autour de son existence

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« Elle croyait pas aux sentiments. Elle jugeait bas, elle jugeait juste. Pour aller à La Courneuve nous devions prendre l’autobus. "T’as bien encore cinq minutes !" que me faisait Gustin. Il était pas du tout pressé. On s’est assis juste au refuge, celui qu’est devant la rampe du Pont.
C’est sur ce quai-là, au 18, que mes bons parents firent de bien tristes affaires pendant l’hiver 92, ça nous remet loin.
C’était un magasin de "Modes, fleurs et plumes". Y avait en tout comme modèles que trois chapeaux, dans une seule vitrine, on me l’a souvent raconté. La Seine a gelé cette année-là. Je suis né en mai. C’est moi le printemps. Destinée ou pas, on en prend marre de vieillir, de voir changer les maisons, les numéros, les tramways et les gens de coiffure, autour de son existence. Robe courte ou bonnet fendu, pain rassis, navire à roulettes, tout à l’aviation, c’est du même ! On vous gaspille la sympathie. Je veux plus changer. J’aurais bien des choses à me plaindre mais je suis marié avec elles, je suis navrant et je m’adore autant que la Seine est pourrie. Celui qui changera le réverbère crochu au coin du numéro 12 il me fera bien du chagrin. On est temporaire, c’est un fait, mais on a déjà temporé assez pour son grade.
Voilà les péniches... Elles ont un coeur chacune à présent. Il bat tout gros et bourru à plein dans l’écho noir des arches. Ça suffit. Je me désagrège. Je me plains plus. Mais faut pas m’en faire davantage. Si les choses nous emportaient en même temps qu’elles, si mal foutues qu’on les trouve, on mourrait de poésie. Ça serait commode dans un sens. Gustin, question des séductions et des charmes infimes il se rangeait à mon avis, seulement pour l’oubli il se fiait plutôt aux boissons. Bon… Dans ses moustaches à la Gauloise il en restait toujours un peu de la bibine et des regrets... »

Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit

 

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Vivre une vie remplie d’incidents que j’espère la providence voudra placer sur ma route

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« Ce que je veux avant tout c’est vivre une vie remplie d’incidents que j’espère la providence voudra placer sur ma route et ne pas finir comme beaucoup ayant placé un seul pôle de continuité amorphe sur une terre et dans une vie dont ils ne connaissent pas les détours […] si je traverse de grandes crises que la vie me réserve peut-être je serai moins malheureux qu’un autre car je veux connaître et savoir. En un mot je suis orgueilleux. Est-ce un défaut ? Je ne le crois et il me créera des déboires ou peut-être la Réussite. »

Louis-Ferdinand Céline, Carnet du cuirassier Destouches

 

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25/04/2014

L'envie et la paresse

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« Les deux partis adverses, le parti socialiste et le parti national — ou quels que soient les noms qu'ils portent dans les divers pays d'Europe, — sont dignes l'un de l'autre : l'envie et la paresse sont, chez l'un comme chez l'autre, les puissances motrices. »

Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain, 480

 

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Le système nazi était le point ultime d’évolution d’une politique d’intervention de type keynésien

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« [Les ordolibéraux considèrent] que le système nazi n’était pas la conséquence d’un État de crise extrême mais la suite logique, le point ultime d’évolution d’une politique d’intervention de type keynésien. La leçon que les ordolibéraux tirent de l’expérience du nazisme est donc que, au lieu d’accepter une liberté de marché surveillée et limitée par l’État, il faut au contraire généraliser la logique de marché et faire d’elle le régulateur de l’État. »

Jean-Yves Grenier et André Orléan, Michel Foucault, l’économie politique et le libéralisme

 

 

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On dresse une population au nom d'un dogme

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« Ainsi donc on dresse une population au nom d'un dogme, on déçoit sa curiosité, on lui interdit d'examiner les prémisses et la conclusion de la foi officielle, on ne lui permet pas d'échanger des idées, tant à l'intérieur qu'à l'étranger, puis, une fois cela fait, on veut qu'elle produise des chefs. C'est là le paradoxe le plus étonnant de la philosophie naziste. Car le "principe du chef" est hautement individualiste. Il suppose l'apparition continuelle d'hommes de génie ; mais le principe du conformisme collectif absolu, souverain de la naissance à la mort, n'est guère fait pour produire et sélectionner de tels individus. »

Walter Lippmann, La Cité libre

 

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L'ascension du fascisme et du nazisme a été non pas une réaction contre les tendances socialistes, mais un résultat inévitable de ces tendances

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« Peu de gens sont prêts à reconnaître que l'ascension du fascisme et du nazisme a été non pas une réaction contre les tendances socialistes de la période antérieure, mais un résultat inévitable de ces tendances. C'est une chose que la plupart des gens ont refusé de voir, même au moment où l'on s'est rendu compte de la ressemblance qu'offraient certains traits négatifs des régimes intérieurs de la Russie communiste et de l'Allemagne nazie. Le résultat en est que bien des gens qui se considèrent très au-dessus des aberrations du nazisme et qui en haïssent très sincèrement toutes les manifestations, travaillent en même temps pour les idéaux dont la réalisation mènerait tout droit à cette tyrannie abhorrée. Il y a aujourd'hui encore une raison plus pressante pour que nous essayions sérieusement de comprendre les forces qui ont créé le national-socialisme ; c'est que cela nous permettra de comprendre notre ennemi et l'enjeu de notre lutte. »

Friedrich August von Hayek, La Route de la Servitude

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24/04/2014

Les trains recommencèrent à rouler

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« Après la Seconde Guerre Mondiale, les trains recommencèrent à rouler. On rétablit le tortillard qui reliait notre village à la préfecture. J’en profitai pour abandonner ma femme et mes enfants qui ne parlaient pas encore. Ma femme, elle, ne parlait plus »

Antoine Blondin, L’humeur vagabonde

 

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