16/08/2012
Bière Delirium Tremens...
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La "Delirium Tremens"...
J'avais déjà évoqué la "Delirium Nocturnum", la "Delirium Tremens" est issue de la même Brasserie Familiale Huygne, en activité depuis trois siècles et demi à Gand en Belgique flamande. On peut imaginer le savoir-faire.
La "Delirium Tremens" est brassée depuis 1989 avec l'utilisation de 3 levures belges différentes. Le nom de la bière de manque pas d'humour : c'est le délire fiévreux que ressentent les alcooliques en manque d'alcool accompagné d'hallucinations redoutables.
Blonde et dorée, abricot, avec une mousse blanche qui subsiste un certain temps mais non persistante, l'alcool s'impose et fait fi des arômes fruités aux relents d'épices que l'on éprouve cependant : girofle poivrée. Demeure une acidité de vin en fin de dégustation. Acreté forte au bribes de malt profond et capiteux. Elle demeure longtemps en bouche.
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14/08/2012
Bière La Chouffe
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La "Chouffe"... elle chauffe ! Après avoir causé de la bière flamande, voici de la wallonne, faut pas déconner ! Bière belge blonde des Ardennes à triple fermentation, elle est produite en grande partie dans la brasserie d'Achouffe en Wallonie. L'identité de la marque est un lutin, car on raconte que lutins et farfadets sont présents dans les Ardennes, et l'atelier attenant à la brasserie s'appelle "L'auberge des lutins". Je ne doute pas qu'après quelques verres de "Chouffe" on puisse être en mesure de voir et des farfadets et des lutins. Produite depuis tout juste 30 ans, elle a reçu plusieurs prix à travers le monde. Lorsqu’on sait qu'une bière est issue d'une "triple fermentation", cela veut dire que cette bière a été faite selon le principe suivant :
- Fermentation primaire (autour de 20°C pendant 7 jours pour les ales)
- Fermentation secondaire (diminution de la température vers 12°C pendant 1 à 3 semaines)
- Re-fermentation en bouteille, aidée parfois par un ajout de sucre, et/ou de levure avant tajoutée en bouteille
Cette "triple fermentation" informe que le brasseur ne néglige pas la fermentation secondaire (ce qui est, malheureusement, le cas pour les bières industrielles qui ne sont pas en mesure d'être aimées avec le même amour) et que la bière est re-fermentée en bouteille, étape essentielle pour dégager autant d'alcool (on monte ici à 8%). Le brassage fait vieillir les bouteilles durant 1 à 3 mois pour que la re-fermentation en bouteille puisse apporter gaz et complexité. Beaux rôts en perspective. Lorsque l'on parle de "triple fermentation", on pourrait presque dire que la bière a été "faite dans les règles de l’art".
Bière blonde dorée, couleur d'abricot. Elle se distingue par sa fraîcheur et son bouquet fruité. Sa sœur, la Bière brune, la "Mc CHOUFFE", que je n'ai pas encore goûtée, mérite l'appellation de "Scotch de l'Ardenne" car sa robe foncée et sa saveur ne sont pas sans rappeler ses cousines écossaises. Il y a aussi la "Nice Chouffe", ambrée et délicate, que je n'ai pas encore savourée non plus. Mais je suis un homme patient.
Mais revenons à notre blonde qui a des relents de pomme acide et de zestes d'agrumes. C'est une blonde qui a quelque chose d'une brune en elle. Elle est donc trompeuse... comme certaines garces peuvent l'être. Misère ! La mousse est épaisse et persistante. Un bonheur pour les amateurs. Au nez, elle est épicée et même fumée par moment. Son amertume n'est pas exagérée. Une fois hors de la bouteille, servie dans son verre, la température baisse rapidement. N'étant pas un expert, je ne sais pas à quoi c'est dû.
Bon, passons... elle botte le cul c'te bière !
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12/08/2012
Bière Tripel Karmeliet
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La "Tripel Karmeliet"...
L'histoire, dit la légende, commence en 1679 dans un monastère tenu par des moines carmélites, en terre flamande à Termonde, en Belgique actuelle. Les moines en question, sacrés filous, élaborent une recette à partir de trois céréales (Triple Carmélite) : l'orge, le froment et l'avoine. Et la soumettent à une fermentation haute. La fermentation est une des étapes de la fabrication de la bière. Cette étape consiste à ensemencer le moût de céréales avec une certaine quantité de levures afin que celles-ci transforment les sucres présents en alcool.
La levure "haute" couramment utilisée est la Saccharomyces cerevisiae. La fermentation a lieu durant 3 à 8 jours à une température de 15 à 25 degrés Celsius. La levure "haute", en fin de fermentation, remonte à la surface de la bière, d'où l'appellation de fermentation haute. Au contraire de la levure "basse" qui, elle, en fin de fermentation descend au fond de la cuve et dont la fermentation a lieu dans une température comprise entre 5 °C et 14 °C.
Si la bière de fermentation basse peut se conserver plus longtemps, celle de fermentation basse doit se boire vite. Hips ! A la vôtre. Et son taux d'alcool est, également, plus prononcé.
La recette est redécouverte en 1996 par la brasserie Bosteels.
La Tripel Karmeliet est de couleur blonde dorée, tirant vers le orangé. Sa mousse est très épaisse, onctueuse et persistante. Elle finit par disparaître progressivement en laissant des bribes éparpillées dans le breuvage qui fait songer à des bouts de levure. Le goût évoque, à mon palais, des zestes de citron et d'orange et son amertume s'en trouve réduite. Un fond de malte surgit par instant, probablement dû à son taux alcoolisé.
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05/08/2012
Bière Delirium Nocturnum
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La "Delirium Nocturnum"...
Rousse et sensuelle comme une femme, d'une belle couleur orange pourprée qui évoque le whisky, cette bière est un piège qui porte bien son nom. Une fois versée dans un verre, la mousse bien qu'épaisse ne subsiste guère longtemps, néanmoins sa floraison aux narines évoque d'emblée un caractère alcoolisé.
En bouche on peut sentir des notes de houblon, des nuances d'écorce, avec des relents de réglisse, d'aromate qui invitent à une ivresse corsée. La senteur est vive mais l'amertume nullement excessive, nous sommes très loin de la Guiness que je ne puis boire au-delà d'un seul verre, bien que j'aime m'y adonner occasionnellement pour m'ouvrir les papilles avant de conclure avec une autre bière. Question de goût.
Le houblon apporte une touche sèche avec une rondeur de miel caramélisé.
Elle se marie fort agréablement, en ce moment même, avec mes chips à la saveur Barbecue.
Les belges sont mes amis...
Savourez... ^^
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15/04/2012
Cheese Nan
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Une recette de cheese Nan ça vous dit ?
La Parole est à ma douce Irina...
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La recette pour 8 Nans Fromage en images
Ingrédients :
400 g de farine de blé
2 yaourts nature
16 portions de Vache qui rit
4 bonnes pincées de sucre
4 pincées de levure
Un peu de sel
2 cuillères à soupe d'huile
10 cl d'eau chaude
Ajoutez les deux cuillères à soupe d'huile...
Ajoutez les yahourts...
Ajouter la levure, le sel et le sucre
Mélanger et ajouter l'eau au fur et à mesure
Quand la pâte est bien souple et ne colle plus aux doigts, ajouter un peu d'huile et malaxer et taper la pâte.
Puis laisser reposer la pâte dans un endroit tiède pendant 3 à 4 heures
Une fois les 3 à 4 heures écoulées...
Faire préchauffer le four à 300°
Préparer les Vache qui rit dans une assiette
Découper la pate en 8
Prendre un premier morceau et étaler la pâte
Mettre ensuite 2 Vache qui rit au centre de la pâte, replier la pâte et étaler à nouveau
Mettre les nans sur la plaque, sur du papier sulfurisé
5 mn au four (260°)
Sortir ensuite les pains et les enduire légèrement de beurre
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31/03/2012
Jack Sour
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07/01/2009
Le Sandwich Muffuletta
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J'ai trouvé ça chez l'Amiral Woland et, ma foi, ça m'a l'air appétissant. Je vais tenter la chose à la première occasion. En attendant, voici de quoi alimenter un peu cette catégorie qui était à l'abandon.
Le texte est de l'Amiral. Oui, je sais, je me suis pas fait chier, j'ai fait un simple copier/coller, mais je découvre, ok ? En tout cas il y a là de quoi remplir le ventre d'un honnête homme. Et puis c'est l'occasion de bouffer américain, pour la plus grande joie de José Bovidé & co... et d'être Haram, en même temps, en bouffant du porc et en sirotant une bière ou un p'tit blanc. Quand on peut emmerder les tâches, pourquoi se gêner ?
Bon appétit...
"Alors d’accord vous allez me dire qu’un sandwich ce n’est pas de la cuisine et je vais vous répondre que vous êtes des glands. Le Muffuletta est un des mailleurs trucs que j’ai becté a l’époque ou je vivais a la Nouvelle-Orleans. Ca c’est un vrai sandwich, qu’il faut du temps pour préparer et qui calera 4 mangeurs de tofu, 2 gars solides, ou juste moi…
Pour la salade d’olive :
150 grs de gros piments marinés, farcis d’olives vertes légèrement écrasées
50 grs de chou-fleur émincé et mariné dans du vinaigre
50 grs de câpres
1 branche de céleri, émincé en diagonale
4 grosses carottes, pelées et émincées finement en diagonale
25 grs de graines de céleri
25 grs d’oregan
1 grosse tête d’ail, pelée et émincée
1 cuillère de poivre noir du moulin
25 grs de petits piments marinés entiers
300 grs d’olive noires
50 grs de petits oignons marinés (vous n’avez qu’a récupérer ceux qui restent au fond du bocal de cornichons)
Vous prenez tout ce petit monde dans un saladier et melangez bien. Placez le tout dans un grand bocal et recouvrez avec moitié d’huile d’olive et moitié d’huile d’arachide. Le mettre au frigidaire avec un couvercle bien fermé. Laissez mariner pendant au moins 24 heures avant utilisation.
Pour le sandwich :
Un gros pain bagnat
125 grs de mortadelle finement tranchée
125 grs de jambon finement tranché
125 grs de salami bien sec, finement tranché
125 grs de mozarella tranchée
125 grs de provolone tranché
Pour bien faire, faut que tous les ingredients marinés ne baignent plus trop dans leurs jus au moment de la préparation.
Vous prenez le pain bagnat, ou pain italien rond si vous avez, vous le coupez dans la tranche. Recouvrez chaque partie de votre salade d’olive (la quantité que vous voulez, faut pas tout mettre non plus, hein) et d’huile. Disposez la viande et le fromage de manière égale sur la partie inférieure du pain et couvrez avec la partie supérieure. Coupez en quart et faites vous plaisir. A servir de préférence avec une Abita Amber (bière locale) mais si vous n’avez pas ça sous la main, un petit coup de blanc ira tres bien aussi. Recette tirée d'ici ."
Simple et efficace. Merci Amiral.
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26/03/2007
Vranac
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Une bouteille de Vranac (prononcez : Vranats), un petit vin très sympathique du Monténégro, est à envisager. Pas épais, tanin plutôt léger, alcool fruité et suffisamment de délicatesse pour être bu aussi bien avec du poisson que de la viande... le Monténégro qui est, je vous le rappelle, une grosse montagne posée au bord de l'Adriatique avec ouverture sur la Méditerranée.
Vous le trouverez au rayon "Vin étrangers" dans les grandes surfaces du type CORA... c'est simple !
À moins de bouffer des merguez évitez le vin Croate qui a la délicatesse des Sidi Brahim, ça passe avec les barbecue... mais c'est tout.
"C’est moi qui bois, Seigneur, et c’est toi qui est ivre
Un verre bien en main, c’est mieux que la jolie pour demain
Boire du vin, chatouiller les jolies comme des tulipes
Boire un verre, ça vaut le royaume de Chine !
Nous sommes avec le vin, avec les filles, avec Dieu jour et nuit
C’est parce qu’on a péché qu’arrive le pardon ;
Si personne n’avait péché, il n’existerait pas, le pardon !
Que je boive ou ne boive pas, ils diront fous : « il boit ! »
Donc je bois pour leur épargner un mensonge vilain !
C’est que tout m’est désespoir, sauf boire !
S’il y a l’enfer pour ceux qui font l’amour et qui boivent,
Alors personne jamais ne verra le paradis des âmes.
Le ciel, bol à l’envers, redressons-le en bol de vin !
Quand je cuisine, tout m’indiffère !
Au vin ne renonce personne d’esprit résolu
Bois du vin ! sinon du monde des hommes ton nom s’en ira
Je pratique la religion du jus de la vigne
Sans arrêt bois du vin ! tourne autour des jolies !
Si les potiers sur leur tour changent ma poussière en pot
Que ce pot soit toujours rempli de vin pur !
Prendre garde à fouler doucement la poussière :
Ce grain de poussière fut, qui sait ? la prunelle d’une jolie !
Dieu, quand il mêla, moula notre glaise
D’avance savoir tout ce que je ferais, dirais ;
Je n’ai commis aucun péché qu’il ne l’ait ordonné ;
Donc au jour du jugement pourquoi me condamner ?
Puis le jour que tu passes sans boire de vin,
Dans tes jours pas de jour plus perdu que ce jour !
Fais-toi sur terre un paradis avec le verre de vin
Bois du vin ! tu ne sais pas d’où tu es venu !
Bois du vin ! sais-tu vers où t’en iras-tu ?
Dans une main le Livre, le verre dans l’autre main
Le temps vieillissant dans l’argile va t’allonger
Bois du vin ! car Dieu sait que tu sommeilleras dans la glaise
Le plaisir entre tes doigts, prend-le !bois le verre de vin !
Ma moustache, maison de vin, a balayé ta porte !
De tout ce qui n’est pas le vin, s’écarter c’est le mieux !
Bois ! Bois du vin sans souci ! L’Islam, où est-il ?
Fait la fête ! ne laisse pas en vent s’en aller tes jours !
Le paradis : un instant de notre vie vécu paisiblement !
L’état de la rose, le buveur seul est en état de le savoir
Bois du vin ! de toute façon que tu boives du vin ou non,
Tu n’iras pas au ciel, si ton destin c’est le feu de l’enfer
Du poison de la douleur, c’est le vin le contrepoison
Bois du vin ! dans l’herbe assis avec des jolies
Avant que sur ta tombe on fasse des fenaisons !
Rien ne manquait sur terre avant notre arrivée ;
Tout restera de même après notre départ."
Omar Khayyam
Khayyam (Omar) (Nichapur, v. 1050 – id., v. 1123), poète persan. Il doit sa notoriété en Occident au poète anglais E. Fitzgerald, qui traduisit, en les adaptant (1859), les célèbres ruba’iyyat (quatrains) de Khayyam. Il fut au début de sa carrière un brillant savant (mathématicien et astronome). En raison de son esprit libertaire et libertin il fut pourchassé par l'Islam officiel de son temps.
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Bande son du moment : Toujours "La Passion selon Saint Jean" de Jean Sébastien Bach sous la direction de Stephen Cleobury
Lecture du moment : ...pas de lecture particulière... butinages divers...
Citation du jour : « Les femmes : bulles de savon ; l'argent : bulles de savon ; la renommée : bulles de savon. Les reflets sur les bulles de savon sont le monde dans lequel nous vivons. » Yukio Mishima (Le Pavillon d'Or)
Humeur du moment : Le regroupement des forces se poursuit...
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25/03/2007
Sauternes
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Le Sauternes"Pavois d'Or" a le grand intérêt, me concernant, de me mettre rapidement de bonne humeur.
C'est un Vin qu'il faut boire frappé, pour ne pas dire glacé !!!!
Généralement, je n'aime pas ces vins blancs de "gonzesses", comme dirait certaine de mes connaissances, cependant je fais une exception pour le Sauternes qui se laisse véritablement savourer comme on ne savoure que... euh... les bonnes choses.
Le rouge est ma couleur préférée. De vin en vin, le rouge n'est jamais le même, 1000 et 1 aspects différents nous enchantent lorsque nous ne faisons que contempler les nuances lumineuses au travers d'un verre, à proximité d'une bougie, par exemple... Les rouges explosent littéralement le sens de la vue : cinabre, roux, carmin, cerise, groseille, grenat, rubis, pourpre, bordeaux... Ces termes sont à eux seuls des jouissances en attente... des jus qui ne demandent qu'à être appréciés...
Le rouge a la couleur du sang, du feu. Il brûle.
Mais le Sauternes, chers amis, lorsqu'il a passé une petite heure au frigo... laissez-moi vous dire que son attrait est des plus évidents avec viandes blanches en sauce et fromages qui fouettent ! L'arôme de bouche est des plus surprenant. Ici un fond de noix et de miel nous exalte le dôme du palais. Il n'est guère astringent comme le Bourgogne dont l'épaisseur peut vous permettre de vous passer d'un repas. Le miel, dont je parlais tout à l'heure, subsiste après la première attaque en bouche qui est gargantuesque. Exubérance et richesse du sucre. Guère d'acidité, d'amertume ou de dépôt tannique, par contre la sensation est tout de même alcoolisée.
Il faut prendre la peine d'en humer le bouquet en bouteille avant même que de verser en les verres l'agape salvatrice. Juste après le "plop" du bouchon... Le Sud et le sel de ses vents y a laissé des empreintes.
Très charnu, le Sauternes assiège la bouche non comme des hordes barbares mais comme des femmes lascives. De quoi tirer des plans sur la comète si, compagnon, tu le bois en compagnie féminine. Car s'il est charnu, il est aussi généreux et les inhibitions seront levées et jetées aux oubliettes comme du linge sale. Que Dieu me pardonne !
Sucré mais pas gras... le Sauternes est avant tout gouleyant... ça passe comme une lettre à la poste... ça se boit comme du p'tit lait... et sa persistance aromatique intense qui subsiste quelques minutes après le dernier verre prouve que c'est un bon vin...
Bordeaux, Cité des Lumières
par Philippe Sollers
"Où que je me trouve, je peux revenir soudain à Bordeaux par la couleur ou par le vin, par un signal lumineux sombre ou par un certain parfum dans la bouche.
Avant d'être la ville où je suis né, Bordeaux est ainsi une information diffuse, distribuée dans les tissus ou le contenu des bouteilles. Le mot de « bordeaux » lui-même, en dehors de l'étymologie, évoque pour moi la rive, le lieu stable d'où l'on pourrait voir, indéfiniment, couler l'espace et le temps. L'eau, le vin, le sang transformé en vin, le bord de la durée physique, et voilà une idée de ce que peut être un port dans l'aventure du corps, « le port de la lune », en plus, avec un croissant bienveillant et oriental, comme un poinçon des mille et une nuits en cours de sommeil.
La ville est entourée par des centaines de contes de fées protégés. Bordeaux est le château principal des châteaux environnants, une sorte de « coffre », un peu en retrait de l'océan dont la pression douce se fait sentir. Au sud : le brasier permanent des Landes. Au nord-ouest : l'ouverture atlantique. Entre le feu résineux et l'espace maritime incurvé : une ville tempérée qui résume tous les climats. Supposons maintenant que je sois à New York, à Pékin, à Amsterdam ou à Londres : j'ouvre cette bouteille de margaux, je la bois lentement, je vais dormir, et le lendemain matin, je sais que j'ai été filtré par Bordeaux. Il faut « dormir » le vin pour le comprendre. C'est d'ailleurs plutôt lui qui vous comprend, qui vous accepte ou qui vous refuse. N'est pas dans le bordeaux qui veut. Un Bordelais est souvent bavard, mais c'est pour mieux cacher son silence. Personne n'est aussi trompeur sans avoir à le faire exprès. Cette gaieté ? Peut-être une mélancolie profonde. Cet art de vivre ? Sans doute une conscience aiguë du néant. Bordeaux ou la contradiction : comme une relativité généralisée, d'ailleurs concentrée dans le livre par excellence, les Essais de Montaigne, « que philosopher c'est apprendre à mourir », pages lues au lycée, commentées, relues et apprises par coeur. Avec les Lettres persanes, l'Esprit des lois, avec le Discours de la servitude volontaire, on a l'inspiration libérale et juridique de la cité frondeuse fondamentale, ville de dissidence par rapport au pouvoir central, ville où l'on préfère les Anglais à Jeanne d'Arc et à Napoléon, Louis XV à Louis XIV, ville du Prince noir et de la belle Aliénor.
« Esprit frondeur » : je retrouve cette annotation à l'encre rouge sur mes bulletins d'écolier, et, avec le temps, je me rends compte qu'il s'agissait plutôt d'un éloge, d'un encouragement discret sous la réprobation d'apparence. Montaigne, La Boétie, Montesquieu, et, plus tard, pendant la Révolution, le parti girondin, si mal connu et réhabilité par l'Histoire. Mauriac, enfin, ce Landais, romancier fiévreux et conscience morale intraitable. Les Bordelais ont l'habitude de célébrer leurs « trois M », Montaigne, Montesquieu, Mauriac : il est temps de leur ajouter un quatrième mousquetaire, de les inscrire mieux au pluriel. Un S, donc : le mien.
Impression de Bordeaux, capitale du XVIIIe siècle, sur les écrivains : c'est Stendhal qui note que « sans contredit, Bordeaux est la plus belle ville de France ». Il la compare à Venise, d'autres à Versailles. C'est Hölderlin, en 1802, qui parle « des montagnes de raisins d'où la Dordogne descend, où débouchent le fleuve et la royale Garonne, leurs eaux unies ». Voici l'Aquitaine, le pays des eaux, mais aussi la Gironde, mot merveilleux ; girond, gironde : « beau, gentil, mignon ». Mais aussi : « joyau en forme de médaillon, comme une broche ». À Bordeaux, le jeune Baudelaire s'est embarqué sur le bateau des Mers-du-Sud. À Bordeaux, Lautréamont a débarqué un jour, portant avec lui toute une sauvagerie d'Amérique. La place de la Bourse (ex-place Louis XV) est la mémoire de ce temps passé. Comme les deux grandes colonnes rostrales, consacrées l'une au commerce, l'autre à la navigation. Échanger, circuler : c'était, et ce sera de nouveau, après le tunnel du XIXe siècle et d'une grande partie du XXe siècle, le destin de Bordeaux, ville européenne comme Londres, Hambourg, Barcelone, Naples, Venise, Amsterdam. Les Français aiment-ils l'Europe ? Pas sûr. Je me suis fait traiter de tous les noms pour avoir dit que je me sentais un écrivain européen d'origine française. C'était pourtant du Montesquieu adapté. Montesquieu, à propos des Lettres persanes (à relire ces temps-ci) : « L'auteur s'est donné l'avantage de pouvoir joindre de la philosophie, de la politique et de la morale à un roman, et de lier le tout par une chaîne secrète et, en quelque façon, inconnue. »
Une chaîne secrète ? Celle, simplement, des Lumières. L'aventure continue"
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Citation du jour : « Quand dans un royaume il y a plus d’avantage a faire sa cour qu’à faire son devoir, tout est perdu. » Montesquieu
Humeur du moment : Regroupement des forces...
23:10 Publié dans Festoyons... Buvons la coupe... | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : philippe sollers, dionysos, ivresse, les lumières, sauternes, esprit | | del.icio.us | | Digg | Facebook