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07/01/2020

Joyeuse Nativité !

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Aujourd'hui 7 Janvier 2020 selon le calendrier Grégorien, nous sommes le 25 Décembre 2019 selon le calendrier Julien... Heureuse fête de la Nativité à mes frères et soeurs orthodoxes, ainsi qu'aux catholiques orientaux qui suivent ce calendrier.

"Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule ; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.

Donner à l'empire de l'accroissement, Et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, L'affermir et le soutenir par le droit et par la justice, Dès maintenant et à toujours : Voilà ce que fera le zèle de l'Eternel des armées." (Sainte Bible, Esaïe 9 : 6-7)

 


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06/01/2020

Parce qu’enfin on tient une explication et on sait pourquoi

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« Moi, quand je suis en présence d’un con, d’un vrai, c’est l’émotion et le respect parce qu’enfin on tient une explication et on sait pourquoi. Chuck dit que si je suis tellement ému devant la Connerie, c’est parce que je suis saisi par le sentiment révérenciel de sacré et d’infini. Il dit que je suis étreint par le sentiment d’éternité et il m’a même cité un vers de Victor Hugo, oui, je viens dans ce temple adorer l’Eternel. Chuck dit qu’il n’y a pas une seule thèse sur la Connerie à la Sorbonne et que cela explique le déclin de la pensée en Occident. »

Romain Gary, L'angoisse du roi Salomon

 

 

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Le niveau monte...

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Mitraillette au poing, se donner le luxe d’une féérie sanglante

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« J’essaie de lui apprendre à dominer sa colère, ses espoirs naïfs, son penchant à la grandiloquence. Il est jeune, il ne peut pas comme moi, en couvrant de ridicule les souvenirs d’un riche passé, s’aider à oublier l’opprobre d’aujourd’hui. Je l’entends parler d’en finir, de faire une virée, ici ou ailleurs, avec quelques copains, mitraillette au poing, se donner le luxe d’une féérie sanglante, vantarde et misérable. La mitraillette est le dur emblème de cette jeunesse traquée, le seul outil sur lequel sachent se serrer, aujourd’hui, ces mains qu’on a faites inutiles. Je me fais traiter d’intellectuel, de politicien, de dégonflé. J’accepte de l’être. Ma défaite l’encourage. Mais l’envie banale, l’aveugle révolte, quand elles sont portées et brandies par la puissante haine d’un adolescent, finissent par tourner en fierté. »

Raymond Abellio, Les yeux d’Ézéchiel sont ouverts

 

 

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La France... ses villages... ses hameaux...

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05/01/2020

Votre fraîcheur d'origine

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« ”Elle viendra, elle viendra à coup sûr ! m’exclamai-je, en courant dans ma chambre. Demain si ce n’est pas aujourd’hui, elle saura bien me trouver !” C’est ça, le maudit romantisme de ces cœurs purs ! Ô la saloperie, ô la bêtise, ô la naïveté de ces fichues “âmes sentimentales”! Et comment ne pas comprendre ? Et qu’il en faut peu, mais peu, des mots, et qu’il en faut peu, d’idylle, pour retourner une âme comme on veut. La voilà, votre virginité, la voilà, votre fraîcheur d’origine… »

Fiodor Dostoïevski, Carnets du sous-sol

 

 

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Lynchons Matzneff

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Vanessa Springora : "Le Consentement"... à propos de l'Ogre Matzneff...

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Christ au Monténégro

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Ce soir, au nord du Monténégro, il fait -15° mais les chrétiens sont toujours dehors pour défendre l'Eglise orthodoxe serbe que le pouvoir (qui se fait beurrer la raie du cul par l'UE, caresser par les USA et orienter par l'OTAN) cherche à détruire afin d'effacer toute trace de la "serbité" du pays. Même scénario qu'en Ukraine.

 


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Familles...

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« Il y a quelque chose de stupéfiant qui revient sans cesse dans les films : un rassemblement d'êtres humains appelé "famille". Apparemment, dans les temps anciens, ce type d'organisation devait être fort répandu. Une "famille" est un groupe de gens qui paraissent vivre ensemble. Elle se compose d'abord d'un homme et d'une femme, et si par hasard l'un d'eux disparaît, on continue à parler de lui et son image (ce qu'on appelle des photographies) se retrouve un peu partout dans la maison. Puis viennent les jeunes, des enfants d'âges différents. Et le plus surprenant, ce qui semble caractériser toutes ces "familles", c'est que l'homme et la femme sont toujours le père et la mère de tous les enfants. Parfois, il y a aussi des gens plus vieux, les parents de l'homme ou de la femme. Je ne sais vraiment pas quoi en penser. En fait, ils semblent tous être parents les uns des autres !

Et dans les films, tous ces débordements sentimentaux paraissent liés à cette structure de "famille" qui, en outre, est présentée comme à la fois normale et décente.

J'ai appris, bien entendu, à éviter de juger mon prochain, et surtout les gens d'une autre époque. Je sais que cette notion de "famille" est contraire au dicton "Être seul, c'est être bien", mais ce n'est pas ça qui me gêne. Après tout, j'ai déjà passé plusieurs jours de suite avec d'autres personnes et j'ai été jusqu'à rencontrer les mêmes étudiants pendant plusieurs semaines. Ce n'est pas tant la Faute de Promiscuité qui me dérange dans ces "familles" ; je ressens plutôt une espèce de choc en imaginant tous les risques que ces gens ont pu courir. Ils donnent l'impression d'éprouver tellement de sentiments les uns pour les autres.

Cela me scandalise et m'attriste.

Et ils se parlent tellement entre eux. Leurs lèvres, même s'il n'en sort aucun son, ne cessent de remuer. »

Walter Tevis, L'oiseau d'Amerique (Mockingbird)

 

 

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Retraite

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Reliés par d'innombrables liens au passé et à l'avenir

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« Tous mes films, d'une façon ou d'une autre,  répètent que les hommes ne sont pas seuls et abandonnés dans un univers vide,  mais qu'ils sont reliés par d'innombrables liens au passé et à l'avenir,  et que chaque individu noue par son destin un lien avec le destin humain en général.  Cet espoir que chaque vie et que chaque acte ait un sens, augmente de façon incalculable  la responsabilité de l'individu à l'égard du cours général de la vie. »

Andreï Tarkovski, Le temps scellé

 

 

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04/01/2020

Réforme des retraites...

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Mieux...

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La rouille du quotidien

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« La destruction, c’est le revers de la foi dans la vie ; si un homme, au-delà de dix-huit ans, parvient à se tuer, c’est qu’il est doué d’un certain sens de l’action. Le suicide, c’est la ressource des hommes dont le ressort a été rongé par la rouille, la rouille du quotidien. Ils sont nés pour l’action, mais ils ont retardé l’action ; alors l’action revient sur eux en retour de bâton. Le suicide, c’est un acte, l’acte de ceux qui n’ont pu en accomplir d’autres. C’est un acte de foi, comme tous les actes. Foi dans le prochain, dans l’existence du prochain, dans la réalité des rapports entre le moi et les autres moi.
"Je me tue parce que vous ne m’avez pas aimé, parce que je ne vous ai pas aimés. Je me tue parce que nos rapports furent lâches, pour resserrer nos rapports. Je laisserai sur vous une tache indélébile. Je sais bien qu’on vit mieux mort que vivant dans la mémoire de ses amis. Vous ne pensiez pas à moi, eh bien, vous ne m’oublierez jamais !" »

Pierre Drieu la Rochelle, Le feu follet

 

 

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Pussy Power

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Meilleurs voeux...

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Gone...

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Bonne Année à tous...

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Futé...

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Rare photo de Carlos Ghosn s'échappant absolument tout seul du Japon. Futé.

 


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Gabriel Matzneff : "Elle tente de faire de moi un pervers, un prédateur"

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Dans un long texte envoyé à L'Express, Gabriel Matzneff répond à Vanessa Springora, qui publie ce jour "Le Consentement", livre dans lequel elle accuse l'écrivain d'avoir abusé de sa jeunesse.

Le lundi 23 décembre, L'Express a, le premier, publié une enquête fouillée sur ce qui allait devenir "l'affaire Matzneff", saluant la parution d'un livre aujourd'hui même, Le Consentement (Grasset) dans lequel Vanessa Springora raconte son expérience d'ancienne amante de l'écrivain qu'elle accuse d'avoir abusé de sa jeunesse. Elle avait 13 ans lorsqu'ils se sont rencontrés, lui en avait 50. Depuis, la polémique n'a cessé de rebondir : sur la pédophilie, la complaisance de certains milieux intellectuels, le changement d'époque. Hormis deux brefs SMS, Gabriel Matzneff ne s'était pas exprimé jusqu'à présent. L'Express, qui n'a pas ménagé l'écrivain dans ses enquêtes, estime que toute personne mise en cause a le droit de répondre et publie donc en intégralité le long texte qu'il nous a fait parvenir. Il va de soi que cette publication ne vaut pas caution. L'écrivain n'y fait aucun mea culpa ni ne demande le pardon, mais livre le récit de sa liaison avec la jeune fille. Nul doute que cette réponse suscitera de multiples réactions et commentaires.

La rédaction de L'Express

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" À Dieu, Vanessa

En 1997, j'ai publié un essai intitulé De la Rupture qui, j'en eus conscience dès la remise du manuscrit à l'éditeur, constitue mon testament spirituel.

Dans la vie, tout est rupture, depuis le cri primal du nouveau-né jusqu'à l'ultime soupir de l'agonisant. Ce petit livre, tel le baume miraculeux que le jeune d'Artagnan, au premier chapitre des Trois mousquetaires, reçoit des mains de sa mère, est un viatique.

À la fin de l'ouvrage, figure un appendice où je donne quelques modèles de lettres de rupture : six lettres écrites par un homme ; treize écrites par une femme.

Les masculines sont des lettres que j'ai écrites, moi : avant de les poster, les jugeant bien troussées, je pris la précaution de les photocopier, me disant que je pourrais un jour les utiliser dans un livre. Ce qui advint.

Les féminines sont des lettres que j'ai reçues, moi. Je les ai transcrites, telles quelles, respectant jusqu'à la ponctuation, parfois originale, de mes jeunes amantes.

Dans ces dix-neuf lettres, les prénoms des auteurs et des destinataires sont fantaisistes : je les ai dénichés dans une table onomastique des saints et saintes de l'Église orthodoxe : Aldegonde, Agathon, Bathilde, Callistrate, etc. Il y en a ainsi trente-huit, tous charmants, qui devraient donner de bonnes idées à mes lectrices dans l'attente d'un bébé.

"Une des plus attachantes figures que les muses m'aient inspirées"

La lettre de rupture sur laquelle se clôt le livre, est adressée à un certain Samuel ; elle est signée Salomée. L'autrice (je préfère autrice, utilisé par Brantôme et la marquise de Sévigné, au plat auteure suggéré par une mode que j'espère sans lendemain) est la jeune fille qui m'inspira le personnage d'Allegra dans un roman publié en 1988, Harrison Plaza. Ce roman est un enfant auquel je suis affectionné de manière toute spéciale, et Allegra une des plus attachantes figures féminines que les muses m'aient inspirées.

Cette lettre de rupture, la voici. Une lettre de rupture, certes, mais aussi une bouleversante lettre d'amour ; une lettre qui témoigne de la beauté de l'âme de cette jeune fille ; de la conscience qu'elle avait de la force de l'amour qui nous unissait. Une lettre qui prouve que parfois la rupture est l'exact antipode du reniement :

[Gabriel Matzneff avait inséré ici la lettre de rupture intégrale écrite par Vanessa Springora. A la demande de Vanessa Springora au nom du "respect d'une correspondance privée ", L'Express a décidé de la retirer.]

Cette jeune fille baptisée Salomée dans De la Rupture, Allegra dans Harrison Plaza et moi, nous nous revîmes plusieurs fois après que j'ai reçu le 6 janvier 1988 cette lettre de rupture, et chaque fois ce furent des retrouvailles tendres, complices.

Le 20 avril 1988, je lui écris :

"*, mon cher amour, pour la première fois depuis ce terrible mercredi 6 janvier, je respire librement. Hier, mon amour, tu as ôté la pierre qui pesait si lourdement sur ma poitrine. Notre conversation, ta sublime lettre, ta tendre et diaphane présence tandis que je signais [Harrison Plaza] au salon du livre, grâce à toi je ressuscite."

De fait, nos retrouvailles à ce salon du livre de Paris, quatre mois après sa décision de rompre, sont particulièrement douces. Les photos que Sylva Maubec y prend de nous côte à côte en témoignent, et plus encore la lettre d'Allegra-Salomée que j'évoque dans le paragraphe ci-devant.

Un ou deux ans après, Vanessa (car tel est le prénom d'Allegra-Salomée) entre avec des copines dans un café du boulevard Saint-Germain, nous y voit attablés, Christian Giudicelli et moi. Aussitôt, un sourire éclairant son joli visage, elle s'élance vers nous, fait la bise à Christian, pose sur mes lèvres un baiser.

Des années plus tard, désirant réunir dans un recueil, Super flumina Babylonis, certains des poèmes que nos amours m'avaient inspirés, je la priai (car sitôt écrits, je lui postais ces poèmes et n'en avais plus de traces) de m'en envoyer la photocopie, elle le fit illico, avec joie.

"Ce livre, je ne le lirai pas"

Aujourd'hui, j'apprends que Vanessa publie un livre sur nous. Non pas un livre à l'image de ce qu'ensemble nous vécûmes, mais un livre où, m'affirment ceux qui l'ont lu, elle trace de moi un portrait dénigreur, hostile, viré au noir, destiné à me nuire, à me détruire ; où, utilisant un pesant vocabulaire psychanalytique, elle tente de faire de moi un pervers, un manipulateur, un prédateur, un salaud. Un livre dont le but est de me précipiter dans le chaudron maudit où ces derniers temps furent jetés le photographe Hamilton, les cinéastes Woody Allen et Roman Polanski.

Je reçois cette stupéfiante nouvelle comme un coup de poignard dans le coeur. "C'est moi qui l'ai tuée, ma Carmen, ma Carmen adorée !" Nietzsche tenait le cri final de Don José dans la Carmen de Bizet pour le plus beau des cris de l'amour. Attendre trente-deux ans pour me poignarder en plein coeur, une preuve d'éternel amour ? Soit, mais j'avoue, à Don José, préférer mon Allegra et ma Salomée.

Ce livre, je ne le lirai pas. S'il contient ce que l'on me dit qu'il contient, il me ferait trop de mal ; et même si son ton est mesuré, nostalgique, je préfère me contenter des dizaines de lettres d'amour fou que Vanessa m'a écrites, de ses photos, de mes adorables souvenirs.

Je ne le lirai pas et n'y répondrai pas pour la raison simple que j'y ai déjà répondu. Non pas trente-deux ans après, mais à l'époque même de nos passionnées amours, dans le journal intime que je tenais au jour le jour, un journal véridique où chaque page, chaque ligne, chaque mot est l'expression immédiate, à chaud, de ce que nous vivions, Vanessa et moi. Ce journal, c'est La Prunelle de mes yeux, paru chez Gallimard en 1993, puis dans la collection de poche Folio. Un journal intime que confirment, corroborent les dizaines et dizaines de lettres que nous échangeâmes. Les miennes, elle les a peut-être déchirées, mais les siennes, je les conserve précieusement, et si la nécessité de les publier échoyait ces lettres montreraient que La Prunelle de mes yeux est l'authentique, exact récit de ce que furent nos amours.

Si je n'avais pas été écrivain, Vanessa n'aurait ni eu envie de rompre, ni rompu. Nous avions vaincu les divers obstacles qui se dressaient contre nous : l'hostilité de son entourage, les lettres de dénonciation à la brigade des mineurs, la maladie qui nous frappa, elle en 1986, moi en 1987 ; nous étions parvenus à un bonheur auquel rien ni personne ne s'opposait. Ce fut alors - environ dix-sept mois après nos premiers baisers - que la lecture de certains de mes livres se mit à infuser dans le coeur de ma jeune amante un douloureux rejet de mon peccamineux passé ; une irrépressible détestation de mes ex, de ce que j'avais vécu avant elle.

"Vanessa eut tort de rompre"

Je feuillette La Prunelle de mes yeux. Le samedi 17 juillet 1987, elle me lance : "Je hais ton passé, tu es le premier homme que j'aime, je t'en voudrai toute ma vie d'avoir aimé des femmes avant moi." Cependant, car c'est une fille intelligente, elle a aussi des éclairs de lucidité où elle éprouve toute l'extravagance de cette jalousie de mon passé, sa destructrice stérilité. Le 2 novembre de la même année, séjournant à Londres, elle m'écrit :

"Ton amour pour moi est un soleil qui brille et éclaire, tout ce que nous avons vécu ensemble depuis notre premier baiser est et restera l'aventure la plus merveilleuse qu'un homme et une femme puissent vivre l'un par l'autre ! Mon cher amour, mon adorable amant, je t'aime comme jamais plus je ne pourrai aimer qui que ce soit. C'est toi qui me fais vivre, qui es ma source. Lorsque je suis près de toi, je ressuscite, Gabriel, amour-de-ma-vie , bientôt je serai de retour et nous serons à nouveau réunis."

Dans cette même lettre, à propos de sa jalousie, de ses colères, elle observe que c'est "de la divagation, des idioties" dues à des "crises passagères", à "une perte de contact avec la réalité", à "un long vertige". Et elle ajoute : "Vraiment, tu ne dois surtout pas en croire un mot."

Deux mois plus tard, elle m'écrivait sa lettre de rupture. Lettre d'une beauté, d'une force inouïes, mais jusqu'à ma mort je persisterai à croire que Vanessa eut tort de rompre ; qu'elle rompit pour des chimères de son imagination ; que nous aurions pu et dû vivre encore plusieurs années de fécond bonheur ; que cette fatale décision fut la raison de la difficulté d'être qu'elle éprouvera, si j'ai bien compris, dans les années qui suivront notre rupture.

Par amour pour elle, j'avais dès nos premiers baisers mis fin à mon vagabondage amoureux, j'étais devenu le plus fidèle et irréprochable des amants. En revanche, ce que Dieu lui-même n'aurait pu accomplir, c'était que mon passé cessât d'être. Il existait, comme existe le passé de chacun de nous, et il l'était avec d'autant plus de force que je l'avais gravé sur le papier. Un poème recueilli dans Super flumina Babylonis exprime cette dure réalité. Voici ses premiers vers :

Tel, chez Dürer, le chevalier

Que flanquent la mort et le diable,

J'avance dans la vie

Escorté, précédé même, par les mots que j'ai écrits.

Mes livres sont ma condamnation,

Mes érinyes implacables,

Mes éternels geôliers :

Prison de papier,

Dont jamais je ne m'évaderai.

Vanessa mon amour,

Je hais ces pages qui te font douter de moi,

Qui emplissent de larmes tes yeux si clairs.

La suite, Vanessa l'a décrite dans sa bouleversante lettre de rupture : durant le dernier mois de 1987, sa douleur, son trouble ne cessèrent de s'augmenter. Nos amis communs, Roger Vrigny, Christian Giucidelli, Claude Verdier, Cioran et sa compagne Simone Boué tentaient de la rassurer, s'efforçaient de la convaincre que je l'aimais à la folie, qu'elle n'avait sur ce point aucune inquiétude à avoir. Sans succès. Notre amour s'était dans son esprit irrémédiablement transformé en un amour vampire qui la rongeait de l'intérieur, je ne fais que reprendre les mots si terriblement justes de sa magnifique lettre d'adieu.

Nous fûmes donc punis, chassés du paradis, par ma faute. La faute de mon passé. La faute, Vanessa, d'avoir avant notre rencontre, publié des livres qui te blessèrent, te tourmentèrent ; qui après de si longs mois de bonheur, de passion, t'empêchèrent de continuer à vivre nos amours dans la paix et la bienheureuse insouciance.

Ta décision de rompre nous rendit, toi et moi, très malheureux. Chacun de nous poursuivit sa propre route. Cependant, je demeurais convaincu qu'après ma mort tu écrirais quelque chose de beau, de tendre sur nous ; sur l'exceptionnel amour qu'ensemble nous vécûmes. Je ne mérite pas l'affreux portrait que - ceux qui ont lu ton livre s'accordent hélas sur ce point - tu publies de moi en ce début d'année 2020. Non, je ne le mérite pas, ce n'est pas moi, ce n'est pas ce que nous avons ensemble vécu, et tu le sais.

Que Dieu ait pitié de nous ; qu'Il te protège mieux que je n'ai été capable de te protéger. Je garderai toujours, brûlant dans ma mémoire et mon coeur tel un cierge devant l'icône du Christ, une image lumineuse de toi.

Gabriel Matzneff

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SOURCE : L'Express

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03/01/2020

Handicapées bardées de diplômes...

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« Pauline Lecomte : En occident, précisément en Europe, les femmes ne sont-elles pas victimes des machistes autant que les féministes qui ont développé le même mépris abyssal pour les tâches traditionnelles du foyer ?

Dominique Venner : Les femmes en pâtissent, comme elles pâtissent d’un système éducatif qui les prépare à divers métiers entrant dans la logique production/consommation en les détournant de leurs fonctions sacrées. Il est vrai que prendre deux fois par jour un bus ou un métro bondés, et subir ensuite les avanies d’un chef de service, de collègues ou de clients revêches, est un sort épanouissant ! La transmission des savoirs élémentaires ayant été ainsi interrompue, les éditeurs en profitent pour vendre des manuels pratiques : comment éduquer son enfant, faire la cuisine, ranger la maison, enfoncer un clou, planter des roses ou des radis, apprendre à coudre une nappe ou une chemise de nuit... Les jeunes mariées et les jeunes mères ayant été souvent transformées en handicapées bardées de diplômes, c’est tout bénéfice pour le système marchand et celui de la consommation. Les femmes produisent des salaires qu’elles sont priées de dépenser illico en fringues jetables, entretenant le très rentable et inutile mécanisme du gaspillage. Mais, mais, mais… rien est aussi simple… Il en est des femmes en politique comme dans les activités et responsabilités professionnelles ou encore dans les aventures les plus fougueuses. On ne compte plus les navigatrices solitaires qui font pâlir d’envie les plus rudes marins. »

Dominique Venner, Le Choc de l'Histoire

 

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Je suis un être réel, un être sensible

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« Alors que l’ancienne philosophie commençait par la proposition : je suis un être abstrait, un être purement pensant, mon corps n’appartient pas à mon essence ; la philosophie nouvelle au contraire commence par la proposition : je suis un être réel, un être sensible ; oui mon corps dans sa totalité est mon moi, mon essence même. C’est pourquoi l’ancienne philosophie pensait dans une contradiction et un conflit continuels avec les sens pour empêcher les représentations sensibles de souiller les concepts abstraits ; le philosophe nouveau, au contraire pense en harmonie et en paix avec les sens. L’ancienne philosophie admettait la vérité du sensible (et jusque dans le concept de Dieu qui inclut l’être en lui-même, car cet acte devait malgré tout être ne même temps un être distinct de l’être pensé, un être extérieur à l’esprit et à la pensée, un être réellement objectif (objectives, c’est à dire sensible), mais elle ne l’admettait que d’une manière dissimulée, purement abstraite, inconsciente et involontaire, uniquement parce qu’elle ne pouvait pas faire autrement ; la philosophie nouvelle au contraire reconnaît la vérité du sensible avec joie, consciemment : elle est la philosophie sincèrement sensible. »

Ludwig Feuerbach, La philosophie de l’avenir

 

 

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Changement...

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02/01/2020

Par-delà cette mesure

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« Il en est de la valeur des hommes comme celle des diamants, qui a une certaine mesure de grosseur, de pureté, de perfection, ont un prix fixe et marqué, mais qui, par-delà cette mesure, restent sans prix, et ne trouvent point d'acheteurs. »

Chamfort, Maximes et pensées, caractères et anecdotes

 

 

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