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07/02/2020

Indifférent au sort du monde...

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06/02/2020

Hôtes...

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Les féministes exigent la suppression des Hôtesses sur Le Tour de France... Quid des Hôtes sur les podiums féminins ?

 


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Médias

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05/02/2020

Fin du monde...

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La Folie de Nietzsche

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Fréquentations...

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Statistiques...

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04/02/2020

Des attrape-nigauds à la mesure de notre bêtise...

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« Quand les philosophes épluchent la hiérarchie de leurs dieux, et s’empressent de distinguer leurs alliances, leurs attributions, leur puissance, je ne puis croire qu’ils parlent sérieusement. Quand Platon nous décrit le jardin de Pluton, et les agréments ou les peines corporelles qui nous attendent encore après la ruine et la disparition de nos corps, et qu’il le fait selon la façon dont nous ressentons les choses durant la vie,

"Ils se cachent dans des sentiers écartés, une forêt de myrte
Les enveloppe, mais les chagrins les accompagnent dans la mort" ( Virgile, Énéide VI, vv. 433-34)

...et quand Mahomet promet aux siens un paradis couvert de tapis, paré d’or et de pierreries, peuplé de garces d’une extrême beauté, de vins et de mets choisis, je vois bien que ce sont là des idées et des espérances bien faites pour nos désirs de mortels, du miel pour nous attirer, des attrape-nigauds à la mesure de notre bêtise. Et certains d’entre nous sont victimes d’une erreur semblable, se promettant après la résurrection une vie terrestre et temporelle accompagnée de toutes sortes de plaisirs et d’agréments de ce monde. »

Michel de Montaigne, Essais, Livre II, Chapitre 12

 

 

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Affaire Mila : "Nous paierons cher cette lâcheté"

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Par Elisabeth Badinter, Elisabeth de Fontenay, Marcel Gauchet, Jacques Julliard, Jean-Pierre Le Goff

 


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Le 18 janvier dernier, une adolescente de 16 ans, prénommée Mila, s'est filmée sur le réseau social Instagram en tenant ces propos : "Je déteste la religion, (...) le Coran, il n'y a que de la haine là-dedans, l'islam, c'est de la merde. (...) Il y a encore des gens qui vont s'exciter, je n'en ai clairement rien à foutre, je dis ce que je veux, ce que je pense. Votre religion, c'est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir." On pourrait contextualiser, expliquer l'origine de cette saillie mais, à vrai dire, qu'importe. Concentrons-nous sur l'essentiel : on peut être en désaccord avec ce que dit la jeune fille, apprécier ou non son vocabulaire, rien de ce qu'elle dit n'est illégal.

Dix jours plus tôt, vendredi 10 janvier, l'humoriste Frédéric Fromet chantait, sur les ondes de France Inter : "Jésus, Jésus, Jésus est pédé (...) Du haut de la croix, plutôt que de l'avoir cloué, pourquoi pas l'avoir enculé ?" On pourrait également revenir sur les circonstances, l'intention, le bon ou le mauvais goût. De la même façon, concentrons-nous sur l'essentiel : rien de ce qu'il a chanté n'est illégal.

Que s'est-il passé depuis ? Dans le cas de Mila, une horde de harceleurs islamistes l'ont menacée sur Internet, jusqu'aux promesses de mort, révélant son identité et son adresse, obligeant la jeune fille à se déscolariser. Mais, en parallèle de l'enquête ouverte pour "menaces de mort, menace de commettre un crime, harcèlement", le parquet de Vienne a décidé d'ouvrir une autre enquête, celle-là visant l'adolescente du "chef de provocation à la haine raciale". Personne n'a songé à ouvrir ce genre d'enquête pour Frédéric Fromet.

 

Un inquiétant "deux poids, deux mesures"

 

Pas plus que la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, ne s'est sentie obligée d'intervenir en expliquant, comme elle l'a dit à propos de l'affaire Mila que "l'insulte à la religion, c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c'est grave". Depuis, la ministre a reconnu une "expression maladroite", tout en persistant néanmoins dans la godille : "On peut critiquer les religions. Pas inciter à la haine." Comme s'il fallait tout de même accabler Mila. Et le parquet de Vienne a abandonné les charges contre l'adolescente, actant ce qui était évident dès le départ : critiquer une religion, même grossièrement, n'est pas inciter à la haine contre ceux qui la pratiquent. Incident clos ? Il nous semble pourtant important d'y revenir malgré tout. Ce qui s'est passé ces derniers jours est inédit et plante les jalons inquiétants d'un "deux poids, deux mesures" qui s'installe durablement dans notre nation.

Pourquoi, dès lors que la cible du blasphème est l'islam, tord-on nos principes républicains ? Pourquoi si peu s'émeuvent quand le délégué général du Conseil français du culte musulman, Abdallah Zekri, dit de Mila "qu'elle l'a bien cherché" (les menaces de mort) et qu'elle n'a qu'à assumer (d'être agressée, de ne plus aller à l'école, etc. ) ? Pourquoi, enfin, quand un amuseur public et adulte s'exprime sur une radio d'Etat pour dire à peu près la même chose qu'elle sur le Christ, on n'y voit pas à redire, grâce à la liberté d'expression concernant la critique des croyances ? La réponse est à aller chercher dans la lâcheté de la justice et de la politique, désormais obsédées par l'acrobatie du "en même temps" sur les sujets de liberté d'expression quand ils concernent l'islam. Nous paierons cher cette lâcheté.

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Source : L'Express

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Absence...

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03/02/2020

Le martyr des Chrétiens-Serbes du Kosovo et l'irrédentisme islamiste-ottoman dans les Balkans...

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Alexandre del Valle évoque le sort des Serbes du Kosovo et des Chrétiens des Balkans. Les Chrétiens-Serbes du Kosovo sonr victimes de persécutions depuis les années 1990.

 

Atlantico : Qui se soucie du sort des Serbes du Kosovo et des chrétiens des Balkans qui font face, depuis les guerres yougoslaves, à un double péril: le nationalisme kosovar "grand-albanais" et l'islamisme néo-ottoman. Quel média antiraciste, quel homme politique de gauche ou autre, habituellement si "vigilent" face à l'islamophobie, même imaginaire, dénoncent des persécutions christianophobes dont sont victimes depuis les années 1990 les chrétiens-serbes du Kosovo? Presque personne...

Alexandre del Valle : Depuis l'intervention occidentale aux côtés des séparatistes albanophones de l'UCK (hiver 1998-1999), les Serbes chrétiens-orthodoxes du Kosovo et en général les minorités (tziganes, slaves, etc) sont systématiquement persécutés dans le cadre d'un plan de purification ethno-religieuse dont les nations occidentales et l'ONU taisent le nom. Il est vrai que, comme l'antiracisme, qui fonctionne à sens unique, les Occidentaux - qui n'ont cessé d'accuser dans les années 1998-99 la Serbie et l'ex-Yougoslavie de Milosevic d'avoir commis des "génocides" en Bosnie et au Kosovo - ne peuvent difficilement admettre que des méchants serbes puissent "eux aussi" des victimes. Quand bien même le Tribunal pénal international de La Haye pour l'ex-Yougoslavie n'a pas pu prouver les accusations de plans génocidaires imputés à Slobodan Milosevic et en dépit du fait que 400 000 Serbes ont réellement été victimes de nettoyages ethniques et exils forcés (Krajina, Kosovo)... Inversement, les ultra-nationalistes musulmans-kosovars issus de l'UCK prônent ouvertement un projet de suppression de tout ce qui n'est pas albanophone, à commencer par les Serbes chrétiens-orthodoxes. En 2018, plusieurs événements ont amené le Kosovo au bord de la guerre civile. En mars 2018, le Directeur du bureau du Kosovo-Métochie, Marko Djurić, en visite officielle auprès des maires des communes serbes du Kosovo-Nord, fut kidnappé à Mitrovica puis molesté dans les rues de Priština par la police du Kosovo. En décembre, les autorités auto-proclamées de Priština ont déclaré un blocus commercial aux frontières avec la Serbie, provoquant des manques alimentaires importants dans la partie majoritairement serbe du Kosovo-Nord. Contrairement aux règles de l’OMC de liberté commerciale et à toutes les règles du droit international, les produits en provenance et/ou à destination de la Serbie ont été taxé à 100 %, provoquant ainsi un arrêt brutal des échanges et en cascade de nombreuses fermetures d’entreprises. En avril 2019, la police spéciale de l’Etat auto-proclamé du Kosovo a, sous prétexte de stopper une filière de trafiquants, mené une opération d’envergure à Mitrovica-Nord, Zvečan et Leposavić, trois communes serbes au nord du Kosovo. 16 policiers serbes ont été arrêtés et 2 membres russes de l’ONU. La police spéciale du Kosovo (ROSE) a terrorisé la population serbe en tirant sur des passants.

Déjà, en 2004, la police des Nations Unies, présente sur place, déplorait que la plupart des violences sont dirigées contre la minorité ethnique serbe-chrétienne au Kosovo. Écoles incendiées, enlèvements, intimidations et meurtres contre les Serbes et les Roms (depuis l'été 1999, la campagne de violence avait alors contraint à l'exil 200 000 Serbes et des milliers de Roms de la province (cf rapport de Human Rights Watch d'août 1999, «Abus contre les Serbes et les Roms dans le Nouveau Kosovo»). Sans parler des 135 églises orthodoxes détruites et du pogrom antiserbe de mars 2004, lorsque 19 personnes furent été tuées et 34 églises orthodoxes serbes détruites sous le regard impassible de l’ONU et des soldats de l’OTAN sur place. Ainsi que l'a récemment confirmé un rapport officiel du Secrétariat d'Etat américain, peu soupçonnable d'amitiés philo-serbes, une attaque antiserbe a lieu tous les 2 jours au Kosovo. D'après Nicolas Mirkovic, président de l'association Ouest-Est, et auteur de l'essai Le Martyre du Kosovo... "Les Serbes du Kosovo continuent de vivre dans un climat de peur et d'insécurité totale. Il persiste une pression quotidienne contre les Serbes qui savent qu'il ne faudrait pas grand-chose pour qu'un nouveau pogrom soit organisé contre eux comme en 2004, (...). La montée du nationalisme albanais et la radicalisation de la communauté musulmane laissent craindre le pire pour les Serbes et autres minorités du Kosovo (...). Comme sous l'empire ottoman, les Serbes du Kosovo sont des citoyens de seconde zone. Officiellement ils sont protégés par la constitution, mais dans les faits il n'y a pas de justice pour eux." Parallèlement, afin d'imposer par la terreur une omertà sur les projets de purification ethnique des nationalistes kosovars, un important témoin albanophone, Nazim Rrustemi, qui s'apprêtait à révéler des détails accablants contre l'UCK au Tribunal international de la Haye relatif aux crimes contre les chrétiens serbes, officiellement "protégé", a été abattu par les ultra-nationalistes kosovars... Comment de nombreux leaders européens peuvent-ils encore oser prôner l'intégration dans l'Union européenne de cet Etat qui persécute ses minorités chrétiennes et avance un programme de conquête de plusieurs pays voisins au nom du projet irrédentiste de "Grande Albanie"?

Atlantico : Nécessaires rappels géopolitiques et historiques...

Alexandre del Valle : Le problème kosovar apparut au début du régime de Tito, croate et communiste, peu soucieux du sort des chrétiens qui voulait absolument minimiser l’influence des Serbes à la tête de la république fédérée la plus peuplée et de la capitale fédérale, Belgrade. La création de la région autonome du Kosovo constitua aux yeux des Serbes une aberration géo historique, car il s’agissait du berceau même du peuple serbe, où avait eu lieu la fameuse bataille du Kosovo Polje contre les envahisseurs turco-ottomans au XIVe siècle. Cette région, qui avait toujours été majoritairement serbophone, vit au fil des temps une très forte diminution de sa composante serbe. Ceci était lié, d'une part, à l’arrivée des migrants albanophones, puis, de l’autre, au fait que les Serbes quittèrent en masse le Kosovo - région économique très déprimée à l’époque de Tito - pour s’installer plus au Nord. Vers les années 1990, les Serbes, par ailleurs bien moins fertiles démographiquement que les Albanais, ne constituaient donc plus que 10% de la population du Kosovo, et ils étaient principalement concentrés au nord, autour de Mitrovica. Le mouvement séparatiste kosovar antiserbe, qui existait depuis la fin des années 1980, prônait la sécession et le rattachement à l’Albanie. (mythe de la « Grande Albanie »). En 1998 – 1999, ce séparatisme kosovar minoritairement terroriste-marxiste (UCK), prit la forme d’une insurrection armée plus large liée à la mafia albanaise et au terrorisme islamiste international. Il fut alors violemment étouffé par l’armée yougoslave, qui ne comptait déjà plus que la Serbie et le Monténégro. C'est alors que, décidé à réduire l’ex-Yougoslavie et son élément serbe-orthodoxe pro-russe à sa plus simple expression, l’Occident décida d’intervenir militairement pour changer le rapport de forces sur le terrain au profit des terroristes kosovars de l'UCK, devenus tout à coup des « combattants de la liberté » comme les moujahidines afghans jadis... En fait, les puissances atlantiques imposèrent par leur intervention armée - illégale sur le plan du droit international - une sécession de facto du Kosovo, également illégale - transformant ce dernier en un protectorat de l’OTAN, avec la deuxième plus grande base américaine de la région édifiée dans la foulé (Bondsteel). Ce faisant, les Occidentaux violèrent le principe fondateur de l’ordre international et des accords précités d’Helsinki sur lequel reposait jusqu’alors la sécurité européenne, à savoir l’inviolabilité des frontières reconnues internationalement. Dix ans plus tard, en 2008, les Kosovars organisèrent un référendum au cours duquel ils se prononcèrent massivement en faveur l’indépendance. L’Occident toléra appuya ce scrutin illégal du point de vue du droit international. L’indépendance du Kosovo fut reconnue par une grande partie des Etats-membres de l’Union européenne puis par les Etats-Unis, tandis que la Russie, l’Espagne, la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie et Chypre, entre autres, en refusèrent de reconnaître l’Etat nouvellement né du Kosovo. Le Kosovo indépendant, donné en pâture à la mafia albanaise et aux islamistes néo-ottomans ou liés à l'Arabie saoudite ou d'autres pôles de l'OCI, qui se cachait derrière le paravent « révolutionnaire » de l’UCK, connut même depuis lors une émigration massive de sa population qui partit chercher du travail à l’étranger, preuve que la tutelle serbe n'était pas la cause de leur pauvreté. Comme jadis en Afghanistan, lorsque les Etats-Unis ont aidé des jihadistes face à l'Armée Rouge, le "dommage collatéral" de cette politique, qui visait à empêcher les Russes et leurs alliés d'accéder au mers chaudes puis à élargir ainsi l'OTAN toujours plus à l'Est, a été la montée du panislamisme (des pays du Golfe et de la Turquie néo-ottomane). Ces conséquences catastrophiques n'ont hélas jamais conduit les stratèges occidentaux à revoir leur copie, même si le jihadisme international a pu élire domicile dans les Balkans depuis les Accords de Dayton (Bosnie) et l'amputation du Kosovo au détriment de l'Etat souverain serbe (1998-2008). Le Kosovo est ainsi devenu la région d'Europe qui a fourni (par tête d'habitants) le plus de jihadistes en Syrie et en Irak... Des dizaines d'entre eux viennent d'ailleurs d'être rapatriées du Proche-Orient.

Atlantico : Le Kosovo/Bosnie : cibles du revanchisme islamiste et de l'irrédentisme ottoman...

Alexandre del Valle : Pour comprendre à quel point la création de cet Etat séparatiste sur les ruines de l'ex-Yougoslavie fut un drame pour les chrétiens serbes, il suffit de se souvenir des paroles de l'important cheik saoudien Mohammed Ben Abd El-Rahman Al-Arifi, imam à la mosquée de l’Académie de la Défense du roi Fahd (siteKalemat.org) : "Nous contrôlerons la terre du Vatican ; nous contrôlerons Rome et y introduirons l’islam. Si bien que les chrétiens, qui ont gravé des croix sur les torses des musulmans au Kosovo, en Bosnie et dans divers endroits du monde avant cela – devront nous payer la jiziya [taxe payée par les non-musulmans chrétiens et juifs sous la charià, nada] dans l’humiliation, ou se convertiront à l’islam…". Depuis le début des guerres yougoslaves, l'Arabie saoudite - premier donateur à la Bosnie (560 millions de dollars par an), a décidé de faire des Balkans (Kosovo, Albanie, Sandjak, Macédoine) et de la Bosnie en particulier, jugés trop laïcisés par les décennies de communisme et par le soufisme Bektâchî, le cœur de son programme d’islamisation en Europe. La diplomatie fondamentaliste du Royaume passe par l’Agence Islamique d’Aide ou la Haute Commission saoudienne d’aide et de Coopération. Depuis 1992, 150 mosquées ont été reconstruites ou édifiées avec son soutien. En septembre 2000, la Haute Commission a inauguré à Sarajevo la plus grande mosquée des Balkans, dédiée au roi Fahd Ibn Abdul Aziz. Située dans le quartier populaire d’Ali Pasino Polje, elle est devenue l’un des principaux centres de propagation du salafisme dans les Balkans. Depuis les années 1990, les fondations saoudiennes financent aussi la construction de mosquées au Kosovo et en Macédoine. 240 nouvelles mosquées ont surgi de la sorte au Kosovo et 300 en Macédoine, nouveau foyer de radicalisation albano-islamiste dans la région.

La Turquie s'intéresse également aux Balkans, notamment à la Bosnie, à la Macédoine au Kosovo, et aux minorités musulmans slaves ou turcophones de Bulgarie/Roumanie. Du fait que les minorités autochtones converties à l'islam ou les colons turcs étaient mieux lotis que les chrétiens à l'époque ottomane, ils s’identifient souvent à la Turquie. Et dans le cadre de son irrédentisme néo-ottoman, Erdoğan joue allègrement sur ce registre lorsqu’il se déplace dans les Balkans. D’un point de vue géopolitique, il s'agit d'une véritable provocation envers les Etats souverains de la région qui se sont libérés difficilement, entre le XIX ème et le XXème siècle, du joug turco-islamique qui avait transformé les chrétiens autochtones en parias humiliés, soumis et écrasés par les impôts et captures d’enfants (Devchirme/Janissaires). Depuis les guerres ex-yougoslaves des années 1990, et après l'éclosion de petits Etats ethno-confessionnels musulmans comme la Bosnie et le Kosovo, la Turquie réislamisée par Erbakan puis Erdogan se présente comme le « protecteur » des populations musulmanes est-européennes. Des fonds turcs conséquents sont ainsi alloués depuis des années à la reconstruction de monuments ottomans, de mosquées, de projets financiers, ceci afin de consolider sa présence de la Turquie dans la région. Couplé au soft power des productions cinématographiques, des coopérations scolaires, des envois de prédicateurs et du développement de l’enseignement du turc et des projets de développement économiques, cet activisme islamique turco-ottoman a contribué à redorer le blason de la Turquie et à faire d’Erdogan un véritable « néo-Sultan » des Balkans. Tout cet activisme turco-ottoman et panislamiste-conquérant, que les pays de l’OTAN ont encouragé depuis les années 1990, face aux Serbes, l'Union européenne le paiera bientôt très cher, notamment lorsque la Bosnie, l’Albanie, la Macédoine et le Kosovo rentreront dans l’Union européenne… Erdogan ou ses successeurs islamo-nationalistes turcs disposeront alors dans l’UE non plus seulement de diasporas-réserves d’électeurs turcs, mais d’Etat-clients islamiques ou réislamisés mis à disposition de la stratégie néo-ottomane d’Ankara et des lobbies panislamistes mondiaux …

Atlantico :En guise de conclusion...

Alexandre del Valle : Dans l'indifférence totale - ou la complicité passive - des pays de l'Alliance atlantique, 150 églises et monastères orthodoxes ont été détruits; 40 000 maisons brûlées ou plastiquées et 200 000 Serbes poussés à l'exil hors du Kosovo par les extrémistes albanophones dont les leaders, bien qu'ayant été inculpés pour crimes de guerre par le Tribunal Pénal international de La Haye pour l'ex-Yougoslavie, sont reçus par les grandes chancelleries occidentales. Comme le rappelle Alexis Troude, président du collectif pour la Paix au Kosovo et auteur de l'ouvrage Géopolitique de la Serbie, "depuis la mise sous tutelle internationale du Kosovo en 1999, ni la Mission d’interposition des Nations unies pour le Kosovo (MINUK) ni la Kosovo Force (KFOR) n’ont pu empêcher un processus de purification ethnique impulsé par les extrémistes albanais. Entre 1999 et 2008, sur les 235 000 Serbes, Tziganes, Goranis et Turcs chassés du Kosovo après les accords de Kumanovo, seuls 18 000 ont pu revenir dans leurs foyers. Plus grave, entre 1999 et 2004, 1197 non-Albanais ont été assassinés, et 2300 kidnappés". Troude déplore que plus un seul Serbe ne vit à Gnjilane, où ils étaient encore pourtant 8000 en 1999, et qu'ils sont à peine une quarantaine à Pristina, la capitale du Kosovo, contre 40 000 en 1999. Il précise que parallèlement aux attaques violentes, "le gouvernement de Pristina mène une politique d’albanisation culturelle, conduisant à un mono-ethnisme exclusiviste (...), le Ministère de l’Education de Pristina a imposé l’albanisation des cours du primaire en 2006. (...) Le multi-ethnisme promis par Bernard Kouchner, Haut représentant de l’ONU au Kosovo en 1999-2000, a donc laissé la place à une politique culturelle exclusiviste"...

Mais l'indifférence des Européens vis-à-vis des persécutions de chrétiens-orthodoxes serbes au Kosovo ou ailleurs n'a rien d'étonnant, puisque des pays comme la France, la Belgique, la Grande-Bretagne, la Suède ou l'Allemagne, qui subissent depuis des décennies une immigration islamique massive souvent hostile aux juifs, aux chrétiens et aux athées/apostats, renient de plus en plus leurs propres racines identitaires chrétiennes au profit d'un multiculturalisme, qui, comme au Kosovo, donne la part belle à l'islamisme conquérant dans tant de quartiers de non-droit et de non-Occident où juifs et chrétiens doivent raser les murs ou sont pris pour cibles. Outre le cas très médiatisé de Mila, la lycéenne LGBT menacée de mort par des musulmans assoiffés de haine en réaction à ses propos jugés blasphématoires, on peut parler du cas tout aussi inquiétant mais totalement ignoré de l'agression, le 14 janvier dernier, d'un chrétien-serbe, Lazar, du Lycée Marx Dormoy (18e arrt de Paris), par des "jeunes" voulant l'obliger à retirer sa croix au cou. Le jeune été balafré devant des témoins adultes et jeunes impassibles. Le CPE du collège a minimisé l’affaire et s'est moqué des parents exaspérés en se félicitant qu’aucune sanction ne serait prise contre les agresseurs à cause des grèves... Les parents de Lazar ont porté plainte en espérant, en vain, que justice sera faite. Des associations de défense des chrétiens persécutés ont proposé d'aider Lazar et sa famille, mais aucun média ni aucun politique ou autre lobby "antiracites" ne se sont mobilisés. Comment les dirigeants de nos sociétés occidentales devenues multiculturelles donc multi-conflictuelles pourraient-elles condamner la violence christianophobe islamique qu'ils tolèrent et exonèrent chez nous ?

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SOURCE : Atlantico

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L'Origine du Monde 2.0

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Nouveau Puritanisme... Nouvelle censure... 

 


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02/02/2020

Sainte

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Ô Greta, vierge et pleine de grâce, le CO2 est avec toi... prie pour nous maintenant et toujours et à l'heure des eaux qui montent... Amen ! Buuuurp ! 

 


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01/02/2020

Outils...

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Le destin tragique du gauchiste...

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31/01/2020

La République en Marche...

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30/01/2020

Et j'ai aimé ça...

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La science à travers le temps...

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Catholique

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« Au Mont Athos, les moines se considèrent comme “catholiques”, c'est ce qu'ils confessent dans le Credo de Nicée-Constantinople. Catholique au sens de “catholique romain” est davantage considéré comme “hérésie”, comportement schismatique, coupé, séparé de la véritable Église, catholique orthodoxe.

Étymologiquement, le mot “catholique” – katholikos – vient de kat-olon,“selon le tout”. Il signifie davantage une idée de plénitude que d'universalité. Dire que l'Église est “universelle”, ce n'est pas encore dire qu'elle est “catholique”.

La notion de catholicité est importante à comprendre. Par exemple, en ce qui concerne l'interprétation des écritures, aucun verset ne peut être interprété, si ce n'est en relation à la totalité du texte : kat-olon, “selon le tout”.

Un membre du corps ne trouve pas sa place dans le corps, si ce n'est dans sa relation avec “tout” le corps (kat-olon).

Une Église ne peut être considérée comme catholique que dans sa relation avec “toutes” les autres Églises (kat-olon) qui partagent la plénitude de la même foi orthodoxe (le Credo de Nicée-Constantinople). »

Jean-Yves Leloup, Sagesse du Mont Athos

 

 

 

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Nom masculin...

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29/01/2020

Maternité...

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28/01/2020

La vocation spirituelle de la France

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« On croit aujourd’hui mon pays divisé contre lui-même. Il ne l’est qu’à l’égard des mystiques qu’on prétend lui imposer du dehors et qui répugnent à sa tradition et à son génie, mais qu’il s’efforce, malgré cela, d’assimiler, ou du moins de rendre intelligibles, parce que sa vocation est de tout comprendre, de tout risquer pour comprendre. Notre honneur, et aussi notre malheur, est que nous restons sincères parmi les menteurs, humbles parmi les orgueilleux, raisonnables parmi les fous.

On nous accuse de douter de nous. Mais il faut plaindre davantage les peuples qui, pour croire en eux-mêmes, ont besoin de s’exciter jusqu’à la frénésie, qui ne se trouvent qu’à la limite du délire collectif et qui redeviendront des esclaves dès qu’ils cesseront de se proclamer des dieux au roulement de cent mille tambours. […]

Je souhaite que la France ne perde pas trop de temps à combler cette espèce d’orifice ouvert dans son histoire et d’où monte une odeur sinistre. Qu’elle jette une planche dessus et qu’elle passe outre. En avant ! en avant ! Une humiliation ne se répare pas, elle se venge.

Il est facile de trouver des excuses à notre défaillance, nous préférons mille fois qu’on ne lui en cherche aucune, nous refusons de plaider pour la déroute. C’est la propagande ennemie qui commence à se charger de ce soin, inspire çà et là de timides réserves contre un jugement trop hâtif, trop dur, nous invite sournoisement à rejeter sur un petit nombre d’hommes le poids du désastre de la nation, comme si la France n’était pas assez grande pour l’assumer. Je dis la France, la France de quarante rois, de deux empires, de trois révolutions, la France de la Marne et de Verdun. Prennent-ils donc la plus vieille chrétienté d’Europe pour un enfant mineur, victime de mauvaises fréquentations, et en faveur duquel l’avocat plaide l’irresponsabilité ?

Il est honteux de voir de jeunes Français bien intentionnés je suppose, mais sans doute justement inquiets pour leur génération du jugement de l’histoire, lier leur cause à celle du pays. "En faisant douter de nous, disent-ils, vous allez faire douter de la France." Et ils s’efforcent de dresser un bilan favorable des efforts d’avant-guerre, de ces diverses "Renaissances" — littéraires, sportives, morales, religieuses — dont ils avaient si soigneusement jadis établi les plans sur le papier. Ils versent ces pièces précieuses au dossier. Hé bien la France ne veut pas de dossier ! Il ne saurait être question pour elle de s’en remettre à son banquier, à son avocat, ou même à son confesseur, dans une affaire où son honneur est engagé.

Quelle que soit, en effet, l’opinion qu’on ait sur l’armistice, un fait est certain, indiscutable : nos armées ont été dispersées, Paris rendu, notre territoire conquis de la Meuse aux Pyrénées en un peu plus de vingt jours. Le caractère foudroyant d’une telle catastrophe a quelque chose de suspect. La France ne peut supporter d’être soupçonnée d’une sorte de faillite frauduleuse, ce soupçon fût-il injuste. C’est ce que comprendront sans peine mes plus déterminés contradicteurs, et parmi eux mon distingué confrère, M. le Directeur du Meio-Dia (1), car, si loin que nous entraîne parfois le démon de la polémique, ce proverbe de mon pays est toujours vrai qu’entre honnêtes gens, n’est-ce pas ? On finit toujours par s’entendre.

Bref, au risque de renier ce qu’elle doit, la France préfère celui de payer ce qu’elle ne doit pas. Des deux hypothèses qui se proposent à sa conscience, elle admet la pire, elle signe au monde un chèque en blanc. Après tout, elle devait à ce monde une victoire, elle lui a donné une défaite, elle n’en discutera pas les causes. Une nation de son rang ne supporte pas de décevoir, fût-ce le plus humble de ceux qui ont cru en elle — et celui-là moins qu’un autre. Il se peut que notre défaite soit honorable, il se peut que notre honneur soit sauf, mais ce n’est pas assez qu’il se puisse, il faudrait que ce fût évident, que cette évidence s’imposât du premier coup à tout homme de bonne foi. Dans le doute, la France préfère répondre de la déroute, et nous avec elle.

Car enfin, la défaite, c’est nous. Jeune ou vieux, tout Français aujourd’hui vivant doit accepter sa part de honte. Les anciens services rendus, les sacrifices consentis, les maux soufferts, ne comptent plus. Que les jeunes Français acceptent de jeter dans la fosse sans gloire leurs "Renaissances" ratées, leurs ambitions déçues, leurs bonnes intentions, d’autrefois, inutilisables maintenant, nous y jetons bien, nous les vieux, nos vies usées, nos pauvres lauriers de l’avant-dernière guerre. La France choisira plus tard, beaucoup plus tard, entre ces reliques poussiéreuses, ce qui lui paraîtra pouvoir encore servir. Aujourd’hui nous ne pouvons rien, nous nous reconnaissons insolvables, voilà tout. Il faut que notre pays réponde, pour ses fils prodigues. La France avait tiré une traite sur nous, et sous prétexte que nous avons laissé passer l’échéance, elle ne laissera pas protester sa signature. Elle ne regarde même pas le tas de papier qui s’accumule à ses pieds depuis trois mois, elle dédaigne d’en vérifier le compte, elle regarde le monde en face — amis ou ennemis — et elle dit simplement : "Je paierai tout !"

Les jeunes réalistes peuvent bien croire que ce que j’écris ici, c’est de la littérature. Leur jugement m’importait peu hier, il m’importe encore moins aujourd’hui. La France dont je parle n’est pas un mythe, une image poétique, elle existe réellement. C’est même la seule qui compte, car c’est celle qu’on aime, l’amour la fait vivante, mille fois plus réelle et plus vivante que celle qui négocie, épargne, spécule, fabrique. Toutes ces Frances-là ne seraient rien sans elle, car c’est à elle qu’on croit. Pour me mettre à la portée des jeunes réalistes, je dirai que notre crédit lui-même, en dernière analyse, se fonde moins sur l’or de nos coffres que sur le juste renom de l’honneur français. […]

Les ennemis de mon pays m’accusent probablement d’orgueil, et je n’ai jamais été moins orgueilleux qu’aujourd’hui, j’ai ressenti jusqu’aux moelles l’humiliation de mon pays et, doutant parfois de lui — non de son passé, certes ! mais de son avenir —, je ne suis que trop tenté de désespérer de moi-même, de mes livres, de tout ce que j’ai fait. Je reste debout non par orgueil, comme ils vont faire semblant de le croire, non pour les défier eux-mêmes — car je ne les méprise nullement, et peut-être nous aimerions-nous si nous nous connaissions mieux —, mais parce que je ne puis parler que debout, c’est une position qui m’est naturelle, et d’ailleurs je ne parle qu’aux hommes debout ! Oui, le geste naturel de ma race devant Dieu, c’est de se lever, de se mettre debout, d’attendre ainsi ses ordres, ce n’est pas de se coucher par terre, en frappant le sol du front, comme on fait ailleurs. Un chrétien français ne devrait se coucher que pour mourir.

Nous n’ignorons pas, et je n’ignore moins que personne, quelle faute nous venons de commettre, quelle déception nous avons donnée. Notre seule manière d’en demander pardon est de nous lever pour les réparer. Nous les réparerons à notre manière, nous les réparerons "à la française". Nous sommes la chrétienté de France. Nous ne dédaignons pas les autres chrétientés. Nous savons qu’elles ont chacune leur vocation particulière, et que toutes ces vocations particulières retourneront un jour à leur source, qui est la Sainte Charité de Jésus-Christ. Mais sous prétexte de repentir ou d’humilité, nous n’inclinerons pas devant d’autres traditions historiquement moins glorieuses et moins pures que la nôtre, la tradition des aïeux. […]

Il est si facile d’avoir raison contre la France ! On pourrait presque écrire que notre histoire est l’histoire de nos fautes, ou du moins elle parait telle au regard des hommes graves, des hommes sérieux, et en général de toute espèce d’animaux à sang froid. Les hommes graves voient les fautes, en calculent les conséquences, mais ils ne vivent jamais assez longtemps pour reconnaître qu’ils se sont trompés dans leurs calculs, que les mêmes erreurs qui eussent consommé leur ruine n’ont ralenti qu’un moment l’élan de notre peuple, ou plutôt ne l’ont ralenti qu’en apparence, car le rythme de la vie française n’est pas celui de leur propre vie.

Un homme même grave, même conservé par l’ennui, ne dure pas beaucoup plus d’un demi-siècle, et dix siècles, pour une nation, ce n’est rien. D’ailleurs, on n’a jamais vu une nation mourir de vieillesse ou de maladie, les nations sont moins fragiles que les races, parce qu’elles sont riches d’hérédités diverses, parfois contradictoires, elles ont plus de nerfs que de muscles, au lieu que les races réservent aux historiens les mêmes déceptions que les colosses aux médecins.

Les mêmes femmes qui bien portantes font la fortune des pharmaciens triomphent d’affections aiguës dont la moindre mènerait au cimetière un champion. Je sais bien que ce que je vais dire ne me vaudra pas l’estime des lecteurs qui ont soif de vérités surprenantes, paradoxales, mais, sincèrement, croyez-vous qu’un pauvre bonhomme, en vingt ans d’expériences de bibliothèques — sans parler du temps qu’il donne à ses petites affaires, au bridge, à l’Académie, à d’autres soins plus frivoles encore —, puisse comprendre quelque chose au destin d’une nation qui a un millénaire derrière elle, et plusieurs millénaires par-devant, pour qui les siècles sont des jours ?

Oh ! sans doute, ils passent pour s’instruire les uns les autres, d’âge en âge, on dit qu’ils se transmettent le flambeau. Il faut donc que ce flambeau n’éclaire jamais le même pan d’ombre, car ces Messieurs ne s’accordent pas du tout entre eux sur ce qu’ils voient, sur ce qu’ils ont vu. C’est peut-être qu’ils ne regardent vraiment qu’eux-mêmes. Ils attendent de l’histoire de France qu’elle les justifie d’être ce qu’ils sont, de penser ce qu’ils pensent. Ils voudraient que cette histoire fût aussi sérieuse, aussi ennuyeuse que la leur, on les étonnerait bien en leur disant qu’elle ressemble beaucoup plus à la vie d’une femme passionnée qu’à l’honorable et studieuse carrière d’un membre de l’Institut. Les événements ne leur apprennent rien, parce qu’ils s’efforcent de les relier entre eux par la même logique arbitraire qui gouverne leur destin, ils refusent de croire à ces réactions spontanées, imprévisibles, foudroyantes, qui font tout le mystère des grandes âmes et des grands peuples.

L’histoire est un perpétuel recommencement, disent-ils. Quelle erreur ! C’est eux qui recommencent toujours, c’est eux qui ne changent jamais. On voit ainsi, dans mon doux pays de Provence, les vieux "retraités", chauffant leurs rhumatismes au soleil, assis gravement côte à côte sur les bancs de la petite place. Ils regardent jouer les enfants, mais ils ne comprennent plus rien à leurs jeux. Ils regardent passer les amants, mais ils ne comprennent plus rien à l’amour. Parce qu’ils ne comprennent plus rien au jeu ni à l’amour, ils se croient sages, ils remâchent amèrement leur sagesse, haussent les épaules, branlent la tête, jusqu’au jour où leur place est vide, aussitôt remplie par un autre vieux qui leur ressemble comme un frère, qui reprendra la même vaine méditation au point où l’autre l’aura laissée, avant d’aller bientôt le rejoindre au cimetière.

Je me suis toujours efforcé de comprendre la France, parce qu’elle m’est toujours apparue depuis l’enfance ainsi qu’un être vivant, vraiment vivant, c’est-à-dire capable d’aimer. Je ne souhaitais pas seulement de l’aimer, comme si mon amour était un don précieux, volontaire, qu’elle dût accepter avec gratitude. Je désirais de tout mon cœur qu’elle m’aimât, qu’elle me comprît, qu’elle me reconnût pour l’un des siens, que son regard se posât sur moi, ne fût-ce qu’un moment, qu’elle se révélât le temps d’un éclair, une fois, une seule fois, comme le bon Dieu daigne se révéler aux saints.

Et pour voir se réaliser ce souhait magnifique, je ne comptais nullement sur la chance d’une carrière heureuse, ou glorieuse, qui m’imposât un jour à son attention, car je savais déjà, je sais encore aujourd’hui, que la grandeur et les honneurs sont peu de chose à ses yeux, que nous ne devons rien attendre que de son royal bon plaisir, de son libre et gracieux choix. Je me suis toujours efforcé de comprendre la France, mais à présent il me faut la comprendre coûte que coûte, je ne puis plus me passer de la comprendre, rien ne m’importe plus que de la comprendre. Jamais je ne l’ai sentie si loin de moi, et c’est peut-être qu’elle n’a jamais été plus proche, qu’elle m’impose la suprême épreuve non de souffrir pour elle, comme il y a vingt ans, mais de souffrir par elle, de ne plus reconnaître son visage humilié.

Notre peuple a été vaincu, il est aujourd’hui tenté. On ne doit traiter à la légère ni la tentation, ni le tentateur. Nous n’ignorons rien des fautes du passé, ni des arguments qu’elles peuvent fournir aux agents de l’ennemi. L’ennemi fait beaucoup de promesses, et peut-être en tiendra-t-il quelques-unes, peut-être ne refusera-t-il pas quelques menues faveurs à sa belle proie pourvu que, se prosternant, elle l’adore. Le Maître nous tend sa main à baiser, "Baisez-la, qu’importe" murmurent les entremetteurs et les casuistes, les intellectuels pourris, les vieillards macérés dans l’impuissance et la rancune comme un cadavre dans les aromates.

Ainsi parlaient-ils déjà, voilà bien des siècles, à l’oreille de Jeanne d’Arc. Elle était seule devant eux, les mains nues. Et ils avaient tout. Ils avaient la force, la science, le prestige du ministère sacré. Ils argumentaient au nom du bon sens, de la raison, de la foi catholique, de Dieu même. La seule chose qu’ils ne pouvaient faire, c’était de parler au nom de l’honneur. L’honneur de la France était dans ces mains nues, innocentes. Hé bien ! il y est encore aujourd’hui. Les frêles doigts, les doigts enfantins que toute la force de la puissante Angleterre des Plantagenêts n’a pu réussir à desserrer, ne s’ouvriront pas aujourd’hui entre les mains d’un rustre allemand. […]

Pour être tout à fait sincère, il ne suffit pas, comme le pensent tant de bienheureux et de bienheureuses formés par les casuistes, de s’abstenir de mentir. Il est nécessaire de s’avancer avec toute la part de vérité dont on dispose, part qui, si modeste soit-elle, est presque toujours beaucoup plus précieuse qu’on ne le pense soi-même : car il nous est difficile de jauger d’emblée la valeur de ce qui nous a coûté tant d’efforts et que nous avons dû attendre si longtemps, au-dedans de nous-mêmes. C’est pourquoi, chaque fois que je vous parle de mon pays, je reste consterné en faisant le compte du petit nombre de choses que j’ai à vous dire, une fois que j’ai achevé la tâche d’écarter toutes celles qui ne me paraissent pas nécessaires.

Il serait évidemment plus avantageux pour moi de ne pas me montrer aussi sévère dans ce choix, et cela flatterait la vanité d’un certain nombre de lecteurs, qui probablement ne se sont jamais donné la peine de comprendre la France, mais se donnent beaucoup de mal pour garder l’illusion qu’ils l’ont comprise ; il accueillent évidemment les recettes fournies par des intellectuels dont le rôle se ramène à transporter de livre en livre et de capitale en capitale quelques idées sommaires et brillantes, faciles à placer, comme ils transporteraient des échantillons dans une valise. Tous les pays possèdent de tels parasites, mais, conformément au proverbe « corruptio optimi pessima », les exemplaires les plus ridicules de cette espèce sont fournis par quelques artistes et écrivains français, devenus fournisseurs attitrés de pacotille destinée à l’exportation.

Je ne prétends aucunement que de tels individus soient des imbéciles, bien au contraire. Ils seraient très capables d’exercer une autre profession, mais ils ont choisi celle-là comme étant mieux accordée à leur nature, comme s’ils étaient venus au monde pour ce genre de succès. Ils connaissent admirablement les points faibles du public et s’entendent à lui épargner tout effort de discernement, à substituer à l’idée vraie une banalité prétentieuse, au sentiment sincère le jeu sentimental. Il est consternant d’observer que des écrivains illustres, de renommée universelle, et dont le caractère est certainement égal au talent, se sont laissé gagner par la contagion, cédant ainsi au désir de toucher, de séduire, de secouer les nerfs du public. […]

L’effort désintéressé d’un homme pour comprendre la France est un acte qui va bien au delà de la simple littérature et qui a, à mes yeux, un caractère sacré, presque religieux. Si humble que soit cet homme, si étranger que je le suppose à notre race, et sa peau fût-elle de couleur très foncée, je ne puis tolérer qu’il soit mystifié par des intrigants et des pédants, ou que la noble passion qui l’anime tourne à ce conformisme dont justement l’esprit français a horreur, étant donné que sa mission est de le briser sans cesse, à mesure qu’il se reforme, comme un bateau brise-glaces passe et repasse à travers les banquises, afin d’ouvrir une voie libre à la mer.

Chers amis, cette fois encore, l’idée que je vous offre est très simple : pourtant je ne la traiterai pas à la légère, car elle est de celles qu’un Français préfère à toutes les autres, parce qu’elles mettent d’accord l’intelligence et le cœur. Il n’y a qu’un moyen de servir réellement la France, c’est de l’aimer. Et il n’y a qu’un moyen de l’aimer, c’est de la comprendre, je veux dire de chercher à la comprendre, car c’est en vertu de cette volonté et de l’effort qu’elle exige que vous vous trouverez associés à son aventure millénaire, à l’immense déroulement de son histoire, l’histoire d’un peuple dont le génie tendre, lucide et douloureux est le génie de la sympathie.

Si vous aimez la France et son esprit, n’en attendez pas la définition, car cette définition n’existe pas. Mon pays est plein de contradictions, comme n’importe quelle créature humaine, comme la vie elle-même ; la raison seule ne saurait résoudre ces contradictions, il y faut absolument la clairvoyance de l’amour, que le christianisme a divinisée sous le nom de charité. On parle beaucoup de son génie équilibré ; on pourrait bien mieux parler de sa flamme, de la ferveur sacrée qui la jette sans cesse d’expérience en expérience, de risque en risque.

Cette contradiction, comme les autres, est à peine apparente, car l’équilibre est une condition du mouvement, et si le danseur de corde voltige à cinquante mètres au-dessus du sol comme un oiseau ou comme une flamme, c’est qu’il a le sens de l’équilibre dont il paraît défier les lois. Oh ! je sais très bien que beaucoup d’entre vous, en lisant ces phrases, me feront peut-être l’honneur de les trouver harmonieuses, émouvantes, poétiques, mais l’instant d’après les oublieront. Ah! il n’y a qu’un moyen d’aimer et de comprendre la France, mais de même, pour elle, il n’y a qu’un moyen de se faire aimer et comprendre, c’est d’agir, de s’élancer en avant, de montrer la voie.

Il suffit qu’elle s’arrête, ou simplement qu’elle ralentisse son ardent élan historique, pour que les parasites intellectuels qui foisonnent partout sur le monde comme les poux dans la fourrure d’un animal malade, se jettent sur elle comme sur leur proie. Ils sophistiquent sa pensée, à l’imitation des Pharisiens qui sophistiquent l’Évangile, et ils mettent la pensée française hors de la portée des esprits droits et des cœurs simples pour lesquels Dieu l’a faite.

Lorsque j’affirme que la France est révoltée par l’imposture, qu’elle a pour l’imposture, et particulièrement pour les formes supérieures de l’imposture — celles de l’esprit —, une espèce de répulsion nerveuse, capable de la porter à des actes extrêmes, de la faire passer brusquement de l’agitation de la colère à la prostration du désespoir, le moindre petit licencié d’histoire m’accusera de tomber dans un anthropomorphisme enfantin ; mais j’aime mieux être d’accord sur ce point avec Michelet et Péguy qu’avec n’importe quel petit licencié d’histoire.

Car en écrivant que notre peuple est le moins pharisien du monde, c’est-à-dire le peuple qui compte le moins grand nombre de Pharisiens, chez qui le pharisaïsme prospère mal, l’auteur du Mystère de Jeanne d’Arc nous a définis essentiellement, substantiellement, puisque notre horreur naturelle du pharisaïsme explique à la fois nos vertus et nos vices, cette horreur a fait nos héros comme nos anarchistes, des êtres d’une droiture et d’une loyauté incomparables, mais aussi des cyniques et des débauchés. Elle explique également certaines contradictions apparentes de notre histoire, certains retournements prodigieux.

La France est capable de se résigner à bien des injustices, mais elle ne saurait tolérer — au sens exact, j’oserai dire au sens médical de ce mot — cette espèce d’injustice qui prétend s’exercer au nom de la justice. Ainsi, par exemple, l’Inquisition, introduite chez nous par les moines fanatiques d’Espagne, et dont le but principal semble bien avoir été d’enrichir, par les confiscations, le clergé simoniaque d’Italie, nous rendit anticléricaux pour des siècles. Il ne serait pas moins vrai d’affirmer que la féroce hypocrisie des princes protestants du XVIe siècle, qui pillaient l’Eglise sous prétexte de la réformer, nous détourna à jamais du protestantisme.

C’est face à une imposture de ce genre que le grand Drumont disait : "Cela me rend physiquement malade." Et c’est bien une imposture de cette sorte qui rend la France malade, qui l’intoxique, qui l’empoisonne. Comme je le disais naguère, il arrive alors que le venin lui monte à la tête et la jette au paroxysme de la fureur. Mais il se peut aussi que les nerfs lâchent et que la révolte de l’âme nationale s’exprime par l’ironie douloureuse, le scepticisme, et même la stupeur. […]

Je ne me suis jamais senti plus d’estime pour les masses de gauche que pour les masses de droite, et la raison en est bien simple- Il y a eu autrefois des idéalistes de gauche et des idéalistes de droite, mais les méprisables dégénérés qui se recommandent aujourd’hui d’eux ne mériteraient que leur mépris. Comment d’ailleurs les reconnaître ? L’homme jadis flétri par les révolutionnaires sous le nom d’homme d’ordre ne serait pas aujourd’hui Cavaignac, mais M. Thorez. Les gens de droite dénoncés par moi dans Les Grands Cimetières utilisaient contre leurs adversaires des méthodes qu’ils n’avaient cessé de flétrir.

Mais les gens de gauche tout au long du XIXe siècle n’ont cessé d’exalter ces méthodes. "La Révolution est un bloc", déclarait G. Clemenceau solidarisant ainsi les combattants de l’armée du Rhin avec les égorgeurs de septembre. Il est certainement ignoble d’entendre un prêtre approuver l’épuration sans jugement des suspects, mais il n’est pas seulement ignoble, il est comique de voir un homme de gauche prétendre être traité par la Gestapo avec des égards que ses ancêtres et ses modèles n’ont jamais eus pour leurs compatriotes "ci-devant".

Je parle naturellement ici de la masse des gens de gauche et des gens de droite. Il y a dix ans, j’ai pu essayer de me faire illusion sur ces masses de gauche par dégoût pour les masses d’une droite avilie. Je ne vois plus là maintenant qu’une tentation du désespoir. La paix au moins a démontré l’impuissance de ces gens-là, leur hypocrisie au moins égale à celle de leurs adversaires. On dit que la Résistance a eu le cœur à gauche. Que veut-on prouver par là ? Elle l’aurait eu à droite et non à gauche en cas d’occupation par les Russes.

Je le demande à tout lecteur de bon sens et de bonne foi. Si nous pouvions faire exactement le compte des hommes qui se sont prononcés contre Munich, Rethondes et Montoire sans aucune arrière-pensée de haine politique ou de préjugé social, c’est-à-dire inspirés par l’unique souci de leur propre honneur et de l’honneur de la nation, quel en serait le nombre ? Il ne saurait être assurément que très petit. Le chiffre une fois fixé, qui oserait se prétendre absolument sûr que dans cette sélection des sélections les gens de droite seraient moins nombreux que les gens de gauche ! […]

Oh ! certainement, une fois de plus, il y a, grâce à Dieu, des hommes libres un peu partout. Non pas de ceux qui se disent libres parce que la démocratie leur donne cette étiquette, mais réellement libres, et qui le seraient n’importe où et n’importe comment, dans la richesse ou dans la pauvreté, la santé ou la maladie, qui le seraient même dans les chaînes, s’ils vivaient sous un tyran. De tels hommes, je le répète, se trouvent partout. Peut-être, pourtant, eussent-ils été naguère dans mon pays plus simplement, plus naturellement, plus ingénument libres qu’ailleurs, sans rien de prétentieux, d’affecté, de recherché, de tourmenté ; libres presque malgré eux et à leur insu, parce que leur liberté avait pour principe une espèce de liberté intérieure, dont ils n’éprouvaient pas le besoin de refaire l’expérience à tout instant, de même qu’un vrai chrétien ne met pas à tout moment sa foi à l’épreuve.

On les jugeait parfois conformistes, parce qu’ils s’efforçaient de n’attirer l’attention de personne. On les disait conformistes, et ils Tétaient, en effet, dans les circonstances futiles et familières de la vie. Ils étaient conformistes comme ils étaient pacifiques, c’est-à-dire jusqu’à un certain point, et, passé ce point, rien n’aurait pu les faire reculer, sinon la certitude — ou l’illusion — d’avoir accompli leur tâche, de pouvoir revenir sans remords au conformisme et à la paix. […]

Pour définir la vocation spirituelle de la France, je n’ai nullement besoin d’être docteur en théologie, j’ose même dire que Jeanne d’Arc en savait beaucoup plus long sur un tel sujet que saint Anselme ou saint Thomas d’Aquin. La vocation spirituelle de la France est de démasquer l’imposture, et l’une des plus grotesques impostures de ce temps est la prétention des intellectuels catholiques à s’ériger en perpétuels censeurs du désordre de la société moderne, alors qu’ils lui donnent précisément l’exemple d’une anarchie spirituelle qui passe toute mesure, parce qu’on s’efforce de la masquer sous des formules vagues qui, condamnant tout le monde, dispensent de juger personne.

La vocation de la France est de démasquer l’imposture. Vous trouvez peut-être une telle formule un peu simpliste ? Tant pis pour vous ! Elle résume merveilleusement au contraire toute une philosophie pratique de la vie. Dois-je faire remarquer une fois de plus que ce livre n’est pas une apologie de mon pays ? Lorsque j’écris qu’il hait l’imposture, je ne veux nullement dire qu’il la hait seulement par vertu, qu’il est plus vertueux que les autres. Mon pays n’a pas choisi sa vocation, elle lui a été donnée ; s’il se déshonore en y manquant, on ne saurait lui faire un grand mérite de suivre la voie où la Providence l’a engagé il y a des siècles, et qu’il n’a jamais quittée sans payer sa faute d’épreuves effroyables. Pourquoi sa haine de l’imposture ne serait-elle pas devenue, à la longue, une sorte de réflexe héréditaire, une des formes de l’instinct de conservation ? Mais d’abord de quelle espèce d’imposture s’agit-il ? Je réponds sans hésitation : des impostures de l’Esprit.

(1) Journal brésilien de Rio de Janeiro »

Georges Bernanos, La vocation spirituelle de la France

 

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Mila, le délit de blasphème et la démission de la gauche

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par Valérie Toranian

 

Il y a des pays où les gens meurent parce qu’ils luttent contre les lois blasphématoires scélérates qui peuvent envoyer à la mort n’importe qui sur simple dénonciation. Au Pakistan, pays régi par une charia fondamentaliste qui punit de mort le blasphème, des juges, parfois, s’élèvent avec courage contre l’arbitraire et tentent de s’opposer à l’hystérie fondamentaliste. En France, pays de la Déclaration des droits de l’homme et de la loi de 1881, qui sacralise le respect de la liberté d’expression et le droit de critiquer la religion et les idéologies, certains, au sein de la justice, au nom d’un antiracisme dévoyé, sont en train de réintroduire tranquillement le crime de blasphème.

Au Pakistan, en 2018, dans l’affaire Asia Bibi, la Cour suprême a tenu bon : malgré une rue islamiste fondamentaliste déchaînée, elle avait finalement jugé que la jeune chrétienne, condamnée à la peine de mort pour blasphème en 2010, devait être acquittée. Pas au nom de la liberté d’expression puisque dans le droit pakistanais, le blasphème antimusulman est puni de la peine de mort. Mais parce que le dossier était tellement mince (la chrétienne aurait « souillé » le puits des musulmanes en y puisant un verre d’eau) que les juges ont dû classer l’affaire.

Réintroduction du délit de blasphème

Au Pakistan, défendre Asia Bibi peut vous coûter la vie. Dénoncer la loi anti-blasphème également. En 2011, le gouverneur de la région du Pendjab, Salman Taseer, avait été tué par son propre garde du corps pour avoir déclaré que « les lois du blasphème dans notre pays, c’est la loi de la jungle ». Ce garde du corps, jugé et condamné à mort, est devenu un martyr pour les fondamentalistes pakistanais. À l’appel du parti Tehreek-e-Labbaik Pakistan, TLP, (dont la doctrine prend sa source dans le soufisme, censé être le « courant pacifique » de l’islam…), des manifestations monstres ont paralysé le Pakistan pour protester contre l’acquittement d’Asia Bibi. L’influence du TLP, parti violent et radical qui appelle à l’assassinat des juges, ne cesse de grandir au sein de la population. Le 17 janvier 2020, le tribunal a très sévèrement sanctionné en première instance (55 années de prison chacun), 86 militants du TLP accusés de violences : le gouvernement redoute clairement une nouvelle guerre civile menée au nom de la surenchère islamiste.

Au même moment en France, la justice est en train de remettre en question la liberté d’expression et de réintroduire le délit de blasphème. Le parquet de Vienne, en Isère, a décidé d’ouvrir une enquête pour « incitation à la haine raciale » contre Mila, adolescente de 16 ans, cible d’insultes, d’intimidation et de menaces de mort pour avoir osé critiquer la religion en général et l’islam en particulier. Sur son compte Instagram consacré à sa passion pour le chant, Mila, dans un live avec ses abonnés le 19 janvier, avait évoqué ses préférences sexuelles (elle est ouvertement lesbienne), avait écrit : « moi aussi, les rebeus c’est pas mon style » et avait éconduit un dragueur lourd, qui ne l’avait pas supporté. Mila avait alors reçu une première vague d’insultes (« salope », « sale française », « sale gouine », « chiennasse », « inch’Allah tu meurs sale pute que tu es ».)

Mila, pour des raisons de sécurité, ne se rend plus à son lycée

Mila avait plus tard attaqué la religion en général. Le ton était monté d’un cran, les insultes aussi, notamment de la part d’individus se réclamant de l’islam. (« Pétasse, d’où tu dis ça notre dieu Allah c’est le seul et l’unique, j’espère tu vas brûler en enfer ») Mila avait clôturé la discussion par un message vidéo. « Je déteste la religion, […] le Coran il n’y a que de la haine là-dedans, l’islam c’est de la merde, c’est ce que je pense. […] Votre religion, c’est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir. »

Dans un deuxième temps, ses propos vont être tronqués, sortis de leur contexte et relayés sur les réseaux sociaux, déclenchant une déferlante d’insultes et de menaces physiques. Avec appel au meurtre et divulgation d’informations personnelles. Depuis Mila, pour des raisons de sécurité, ne se rend plus à son lycée.

« C’est le retour du délit de blasphème, institutionnalisé par un parquet apeuré, soucieux de ne pas avoir l’air raciste. »

On peut certes déplorer le vocabulaire de Mila, outrancier et maladroit pour le moins, cependant le plus choquant dans cette affaire n’est pas la violence et la vulgarité générales mais la réaction du parquet de Vienne, qui représente l’État rappelons-le. Certes, il a ouvert une enquête pour « menaces de mort » après la plainte déposée par Mila, mais il en a surtout déposé une seconde pour « incitation à la haine raciale » contre la lycéenne qui a proféré des insultes envers la religion.

Un cadeau inespéré pour les islamistes

Dire « merde » à Dieu (ce qu’on a le droit de faire en France, merci Voltaire) serait donc désormais punissable ? On ne pourrait plus critiquer une religion sans prendre le risque d’être poursuivi par la loi ? C’est le retour du délit de blasphème, institutionnalisé par un parquet apeuré, soucieux de ne pas avoir l’air raciste. L’objectivité à la télévision, disait le grinçant cinéaste Jean-Luc Godard, c’est cinq minutes pour les juifs, cinq minutes pour les nazis. L’équilibre de la justice désormais c’est poursuivre ceux qui veulent tuer les « blasphémateurs » mais poursuivre aussi les « blasphémateurs » pour haine raciale. Comme si le blasphème pouvait être de nouveau questionné. Les temps ont changé. Désormais, tout est affaire de « point de vue ». Le relativisme triomphe. Et la justice ne veut pas « prendre parti ».

« C’est un peu comme avec les dessinateurs de Charlie : après tout, ils l’avaient bien cherché, à force de caricaturer le Prophète… »

Un cadeau inespéré pour les islamistes qui veulent depuis des années faire valoir le crime d’islamophobie en France. D’ailleurs Abdallah Zekri, délégué du Conseil français du culte musulman censé représenter un islam de tradition, a pris position dans une interview sur Sud Radio, d’une manière que n’auraient pas désavouée ses « rivaux » islamistes. « Je dis que cette fille, elle sait très bien ce qu’elle fait, a notamment déclaré celui qui dirige également l’Observatoire national contre l’islamophobie. Qui sème le vent récolte la tempête. » C’est un peu comme avec les dessinateurs de Charlie : après tout, ils l’avaient bien cherché, à force de caricaturer le Prophète…

Dans le droit français, le délit de blasphème n’existe pas. Les critiques, y compris les plus dures, portées au sujet d’une croyance relèvent de la liberté d’expression, consacrée par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et traduite dans la loi du 21 juillet 1881 sur la liberté de la presse.

Un risque réel

La loi Pleven, relative à la lutte contre le racisme, a prolongé celle de 1881 en instaurant les délits « d’injure, de diffamation et de provocation à la haine, à la violence ou à la discrimination en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance à une race, une ethnie, une nation ou une religion ». Il est possible, en France, de s’en prendre à un culte, mais interdit d’insulter ses adeptes. « L’islam est une religion de merde » ou bien « Jésus est un pédé » (en référence à la chanson de l’humoriste Frédéric Fromet sur France Inter le 10 janvier dernier) ne sont pas punis par la loi. « Sale arabe », « sale juif », « sale musulman », « sale chrétien » sont punis par la loi. Insulter une religion ce n’est pas être raciste, comme le prétendent les islamistes qui hurlent à l’islamophobie.

« Le risque est réel de voir arriver, de façon tout à fait légale, un délit d’offense, qui, dans les faits, reviendrait à réinstaurer un délit de blasphème. D’autant que les voix républicaines pour s’y opposer sont rares. »

Certains juristes pointent cependant la frontière extrêmement fine entre l’offense à la religion et l’offense aux croyants, et s’inquiètent de la façon dont des associations pourraient « retourner » le droit en mettant en avant le respect de la sensibilité d’autrui et le principe de « blessure » personnelle, éléments de plus en plus pris en compte dans les procédures. Ils n’ont pas tort. Le risque est réel de voir arriver, de façon tout à fait légale, un délit d’offense, qui, dans les faits, reviendrait à réinstaurer un délit de blasphème. D’autant que les voix républicaines pour s’y opposer sont rares.

Où sont nos consciences de gauches ? Aux abonnés absents

Que dit la gauche, cette gauche qui s’est battue depuis des siècles pour la liberté d’expression, contre la mainmise de la religion, pour la laïcité, pour le droit des homosexuels ? Rien ou si peu. À part le Printemps républicain, par la voix d’Amine el-Khatmi, son président, et de Laurent Bouvet, qui ont immédiatement pointé ce retour à peine masqué du délit de blasphème ; à part les courageuses militantes républicaines à la pointe du combat anti-islamiste, Fatiha Boudjahlat et Zineb Rhazoui, entre autres, où sont nos consciences de gauche ? Aux abonnés absents.

Terrassées par la peur du délit imaginaire d’islamophobie ? Incapables de défendre leur héritage de liberté ? Trop occupées, comme la France insoumise, à séduire un électorat musulman qu’il ne faudrait pas contrarier surtout à quelques semaines des élections municipales ? Comme si les Français musulmans étaient tous devenus islamistes et revendiquaient le retour du délit de blasphème ! Quelle pitoyable et misérable essentialisation.

« Il y a la France où la lâcheté des “forces de progrès” est accablante ; où on remet en question nos principes pour faire plaisir à des islamistes, où les néo-féministes et les associations LGBT ne défendent pas Mila, victime d’insultes homophobes, parce qu’elle a eu le tort de critiquer l’islam. »

Il y a des pays où on rêve d’adopter les lois de la France, cette République qui protège la liberté de conscience, la liberté de croire et de ne pas croire, qui autorise la critique des religions. Qui permet à des lesbiennes de vivre librement leur sexualité. Il y a des pays où des militants, des démocrates, des juges, des homosexuels se font emprisonner ou assassiner. Et puis il y a la France où la lâcheté des « forces de progrès » est accablante ; où on remet en question nos principes pour faire plaisir à des islamistes, où les néo-féministes et les associations LGBT ne défendent pas Mila, victime d’insultes homophobes, parce qu’elle a eu le tort de critiquer l’islam. La gauche, après avoir laissé tomber le peuple, laisse tomber les principes et ouvre un boulevard au Rassemblement national, première force politique, hélas, à avoir soutenu Mila dans son droit irrespectueux à critiquer la religion.

Et cette démission est une honte.

 

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SOURCE : Revue des deux mondes

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27/01/2020

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