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17/03/2024

Maugréants mais captivés

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« Le terrorisme des Bienfaits ne ressemble à aucun autre. C’est de l’air du temps qui se vaporise, des bordées d’ouragans liquoreux, des attentats à l’euphémisme, de sauvages bombardements de litotes. Vouloir le "dénoncer", c’est déjà passer dans son langage. En nommer les éléments est un exploit presque impossible. Comme d’en chercher les responsables. L’invasion sous laquelle nous allons, un peu courbés mais souriants, quelquefois maugréants mais captivés, a ceci de particulier qu’on est obligé d’en distinguer par artifice les composantes si on veut essayer d’en parler.
On peut dire "médias", "spectacle", "images", ce ne sera jamais complètement ça. Peu de mots arrivent à la hauteur de ce Quelque Chose qui fuit sans cesse tout en vous baignant de son euphorie.
La grande puissance du phénomène, son pouvoir immense à vrai dire, vient de ce qu’il n’est pas possible de ne pas l’oublier alors même qu’il déploie ses prestiges, qu’il répand tous ses effets, qu’il enveloppe tout ce dont il traite, qu’il invente même au besoin ce dont il parle. Les écrans qui nous aveuglent sont transparents. Omniprésents et invisibles. On ne commence à percevoir furtivement qu’on les avait oubliés que lorsque le Système monte des débats pour faire semblant de s’autocritiquer.

Ces procès des médias par eux-mêmes comptent parmi les meilleurs gags. La logique du Show, plus implacable infiniment que toutes les "logiques de guerre" qui soient, consiste à organiser en virtuose sa propre critique, à télécommenter ses propres exploits, à grossir à plaisir ses travers, critiquer sa propre versatilité, barboter dans l’étalage de sa propre crise, dénoncer sa manière de gérer l’actualité en jouant à mort sur l’émotion, et boucler la boucle de sa bouffonnerie en ne laissant à personne le soin de feindre d’analyser mieux qu’elle-même, de façon plus joliment stéréotypée, l’affreux carrousel de ses clichés.
Le tout afin de bien vous enfoncer dans la tête la légitimité de sa prétention à être la "conscience" du nouveau monde. Cette pirouette à répétition a lieu si vite que vous n’avez même pas le temps de vous retourner. L’autocritique spectaculaire se cuisine au micro-ondes. C’est l’éternel retour des médiateurs. Il y a même des émissions de radio, le matin, pour discuter de celles du soir à la télé ; on a vraiment pensé à tout.

Le Système avait déjà remporté une première victoire ébouriffante à la faveur des renversements d’Europe centrale, celui de Roumanie principalement, en s’offrant le plaisir de diriger la mise en scène des événements, et puis, quelques petits jours plus tard, la mise en scène du démontage méthodique de la mise en scène précédente. Ça c’était de la distanciation ! Ça c’était du vrai brechtisme appliqué ! On n’est jamais si bien servi, et tout en même temps desservi, que par soi-même, le Spectacle le sait mieux que personne. Dans sa façon de s’accuser, le principe de sa propre apologie comme de sa pérennité était contenu parfaitement : il y avait bien eu trucage à Timisoara, "donc" tout le reste était vrai [ En décembre 1989, les médias occidentaux, et en particulier français, annoncèrent la découverte de nombreuses dépouilles d’opposants à Ceausescu, qui auraient été abattus lors des événements insurrectionnels. Le nombre de victimes atteignit plusieurs milliers (jusqu’à 70 000) avant que les journalistes ne se rendent compte qu’ils avaient été victimes d’une manipulation : les corps avaient été déterrés du cimetière de la ville (N. d. É.) ].

Un pareil exploit ne pouvait pas rester isolé des éternités. Plus près de nous, le conflit-fantôme du Golfe, avec ses images de synthèse destinées à nous faire croire que les convulsions de l’Histoire traditionnelle recommençaient sans grand changement, a été l’occasion rêvée de roder de nouveaux tours de passe-passe. Ensuite, on organisa quelques débats pour commenter et critiquer la façon dont ces nouveaux tours nous avaient été présentés.
Ainsi le Système assure-t-il son pouvoir "spirituel" et "moral". Ainsi, par des opérations de police rapides et publiques à l’intérieur de lui-même, tranquillise-t-il les spectateurs sur sa propre intégrité, tout en rendant chaque jour plus indispensable le devoir de gardiennage hygiéniste totalitaire qu’il a cru bon pour nous de s’assigner.

Cette propagande à dédoublements, avec confessions publiques pseudo-torturées en direct et fausse culpabilité étalée par des Dostoïevski de très bas étage, n’est évidemment pas innocente. Qui a besoin que perdure la Terreur du Bien ? À part moi, tout le monde ou presque, depuis les gangsters de l’État jusqu’aux racketteurs moraux ou matériels des groupes de pression, en passant par la foule des spectateurs qui n’arrêtent pas de participer à la fête en demandant l’extension de la Terreur par de nouvelles lois et des sanctions multipliées contre ceux qui les enfreindraient.

La passion de la persécution reprend, je le répète, un poil de la bête terrible sous les croisades philanthropes. En surface, c’est Babar et Mickey, les jeux éducatifs, les couleurs cocon d’un monde disneyfié à mort. Par-dessous, et plus que jamais, règne et gronde la vieille sauvagerie, le truc primitif des cavernes, le feu du vieux crématoire sacrificiel de toutes les communautés. Tout ce qui est réprimable doit l’être. Et d’autant plus facilement si le prétexte est scientifique (le sexe via le sida par exemple). Ce n’est pas parce que le cancer du poumon est un danger réel que l’on pourchasse les fumeurs avec de plus en plus de férocité ; ce qui motive d’abord la répression, c’est le plaisir de réprimer, le dernier peut-être qui nous reste ; et avec d’autant plus d’allégresse que la cause est indiscutable. La fin du XXe siècle ne sera pas un dîner de gala, mais elle a fait tout ce qu’il fallait pour que ce ne soit jamais dit.
"Quand nous serons devenus moraux tout à fait au sens où nos civilisations l’entendent et le désirent et bientôt l’exigeront, écrivait Céline en 1933, je crois que nous finirons par éclater tout à fait aussi de méchanceté. On ne nous aura laissé pour nous distraire que l’instinct de destruction." »

Philippe Muray, "Consensus au poing" in L'Empire du Bien

 

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Psychopath...

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16/03/2024

Marquis de Sade aux Vieilles Charrues 2018 (concert intégral)

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Franck Darcel, Guitariste fondateur du groupe Marquis de Sade est décédé. Il est parti rejoindre son acolyte Philippe Pascal.

Réécoutons ce groupe cinglant, hors normes et élégant. Ici au Festival des Vieilles Charrues en 2018.

 

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L’appel à la délation s’étale déjà sans complexes...

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« Voici quelques mois, un magazine de bonne volonté se demandait : "Interdire mais jusqu’où ?" Louable scrupule dépassé ! La mise hors-la-loi d’une telle question devrait même être imminente. Dans moins de dix ans probablement, il ne sera plus possible de l’évoquer. La base démocratique de la nouvelle tyrannie permet déjà de rejeter d’emblée aux extrêmes confins de la société quiconque ose seulement problématiser cette tyrannie. La seule, la bonne question désormais, est de savoir s’il est encore possible de ne pas tout interdire absolument. Tout, oui, tout en vrac, d’un seul coup, dans tous les domaines imaginables. La notion de "limite" n’a déjà presque plus cours. La liberté de penser (donc, par définition, de penser mal) ne peut plus être protégée ; cette liberté disparaîtra de la liste des droits de l’homme le jour où on estimera démontré que toute liberté individuelle a des effets collectifs nocifs. "On avait oublié que le bonheur public ne se compose que des éléments du bonheur individuel, et l’on tuait le bonheur individuel pour créer le bonheur public", s’est étonné le député Courtois dans son Rapport de la Commission chargée de l’examen des papiers de Robespierre en 1795.
"On avait oublié » ? Tu parles !"

Jusqu’où laisser aller nos besoins ? Et nos désirs ? Et nos folies ? C’est avec les meilleures raisons du monde que les écologistes se le demandent. De la prohibition des drogues à la pénalisation de ceux qui en feraient l’apologie, il n’y avait qu’un tout petit pas, il a été franchi allègrement sous les hourras unanimes (article L. 630 du Code de la Santé Publique). Pourquoi, demain, ne pas envoyer en prison quelqu’un qui aurait l’inconscience, par exemple, de dresser le panégyrique des Gitanes ou du whisky ? Qui protesterait ? Pétitionnerait ? Ce n’est plus seulement le droit d’agir selon le seul décret de sa propre pensée dont l’individu est privé (après tout, la vie en paix et en commun a toujours été à ce prix) ; c’est aussi à la simple possibilité de raisonner et de juger tout seul qu’il doit renoncer à présent.
L’appel à la délation s’étale déjà sans complexes puisque c’est pour le bien de tous, et sans déclencher la moindre indignation. « Merci de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas », disait une pub récemment. Oui, oui, mêlons-nous de tout, occupons-nous ! Organisons des battues ! Formons des bataillons, des milices pour repérer les bourreaux d’enfants, les épouses martyres, les pères incestueux !
Marchons ! En avant ! Marchons !
D’avance, dans Les Possédés, Piotr Stepanovitch Verkhovensky avait résumé la situation :
"Chacun appartient à tous, et tous appartiennent à chacun."
Amen.
"Seul le nécessaire est nécessaire", dit-il aussi.
Au moins, c’est couverts de plumes et de goudron que les "Bienfaiteurs de l’Humanité", autrefois, que les charlatans philanthropes, que les marchands de potions miraculeuses étaient chassés hors des villages, du temps de la Conquête de l’Ouest. »

Philippe Muray, "Les plumes et le goudron" in L'Empire du Bien

 

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Manu et Vladimir...

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La campagne...

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15/03/2024

La guerre

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Déchets

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Force

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République

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La France de Macron...

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Recette

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Le "cocooning" est une idée neuve en Europe

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« Ces dernières années du siècle sont à l’article du Bien comme on dit "à l’article de la mort". Elles n’en finiront pas de se finir. Évidemment qu’il y a une vie après le dernier soupir, inutile de chercher des témoignages, des histoires de "ressuscités" à dormir debout, des affaires de "Near Death Expériences", ouvrons plutôt les yeux autour de nous, goûtons donc cette lumière suave, ces chants partout… Et cette musique… Et cette bonté… Ces flots d’Amour qui vous enveloppent… Mais oui ! Mais ça y est ! On y est !

Mais c’est maintenant, le Paradis !

Le temps, tout ce temps qui nous reste, qui s’étend devant nous, si bizarre, nous ne savons plus trop quoi en faire, nous ne savons pas trop comment le vivre. C’est une sorte de rab monstrueux, une rallonge indéfinie, un supplément sans bords ni fond. Comment le remplir, comment l’occuper, sinon avec des valeurs, avec du Vrai, avec de la Vertu, avec du Bien ? Et, par conséquent, j’y reviens encore, avec de la "prévention" contre tout ce qui pourrait mettre en péril ce Vrai, ce Bien et ces Vertus. Voilà. Nous sommes en pleine obsession préventive, en plein ravage prévisionnel, en pleine civilisation prophylactique, et dans tous les domaines possibles. Sans entraide, pas de communication, et sans menaces, pas d’entraide ; on prendra donc soin de monter en épingle, dans tous les domaines, celles qui subsistent. Souvenez-vous de ces choses ahurissantes, ces campagnes "Drapeau Blanc" inouïes contre les accidents de la route, l’alcool au volant, la vitesse. Ces campagnes "Bouton Blanc" merveilleuses contre les ravages de la drogue… Il n’y a pas de petits exemples. Tout ce qui passe à ma portée, tous les phénomènes qui se succèdent, les plus quotidiens, les plus triviaux, ont mon approbation passionnée ; surtout que je sais très bien maintenant que je serai tout seul à en rire. Un soir, j’ouvre ma télé : émission sur les "accidents domestiques"… Non ? Si ! Ils ne vont pas arriver à faire un débat là-dessus quand même ? Mais si ! Mais si ! Ils y arrivent ! C’est très sérieux, au contraire ! Défense de vous rouler par terre ! Votre appartement fourmille de pièges, ne vous fiez pas aux apparences ! En fin de compte, Saint-Just ne s’était pas trompé : le "cocooning" est une idée neuve en Europe. Attention ! La terreur rôde au coin des placards ! Vos chérubins vont se brûler avec la cuisinière si elle n’est pas aux normes européennes ! S’empoisonner avec les détergents ! S’ébouillanter avec les casseroles ! S’écraser les doigts dans les portes ! Votre living, c’est Beyrouth ! C’est Stalingrad aux heures chaudes ! Surveillez les outils, les prises, les rallonges non débranchées, les fers à repasser encore chauds ! Patrouillez sans cesse dans votre jungle ! Ouvrez l’œil ! Méfiez-vous de tout ! La porte électronique du garage qui devient folle, voilà une existence brisée ! Et ainsi de suite pendant une heure.
Ce monde a été suffisamment interprété et changé, "il s’agit maintenant de le protéger".
Entre la passion du bien-être et la défense des bonnes mœurs, existe un lien direct, logique, comme entre le plaisir et le jeu qui en sont les antagonistes.

"Il n’y a rien de plaisant, écrit Sade, comme la multiplicité des lois que l’homme fait tous les jours pour se rendre heureux, tandis qu’il n’est pas une seule de ces lois qui ne lui enlève, au contraire, une partie de son bonheur."
L’escroquerie à l’intérêt général, le chantage au Bien public entraînent une épidémie de droit sans précédent. Pas de liberté pour les amis de la liberté ! C’est encore Sade qui fait dire à Dolmancé dans "La Philosophie dans le boudoir" :
"Les lois ne sont pas faites pour le particulier, mais pour le général, ce qui les met dans une perpétuelle contradiction avec l’intérêt personnel, attendu que l’intérêt personnel l’est toujours avec l’intérêt général. Mais les lois, bonnes pour la société, sont très mauvaises pour l’individu qui la compose."

Je n’ai jamais cru le moindre mot de la propagande de naguère sur la "libération des mœurs". C’est au contraire la recherche de l’asexuation que je vois régner depuis toujours et plus que jamais pour toujours. L’érotisme n’a eu l’air de triompher, sous diverses formes écrites ou filmées, que parce qu’il était apparu économiquement assez rentable. C’est bien fini aujourd’hui, on peut revenir aux choses sérieuses. La haine antisexuelle perpétuelle cherche à nouveau ses marques féroces. Elle a déjà trouvé quoi mordre dans certains domaines peu "sensibles", des plaisirs pas trop spectaculaires comme le tabac ou les alcools. Ce ne sont que mièvres galops d’essai, préludes en coulisses, menues agaceries, travaux d’approche. Un des prétendus "Sages" consultés par l’État et maîtres d’œuvre de cette persécution a récemment tenté d’établir une distinction entre régimes dictatoriaux et sociétés démocratiques : ces dernières brilleraient, a-t-il déclaré, par leur "aptitude à édicter des interdictions voulues par la majorité et rassemblées dans des codes". Chigaliov disait plus franchement : "Partant de la liberté illimitée, j’aboutis au despotisme illimité." L’URSS des bonnes décennies nourrissait elle aussi l’ambition, lorsqu’elle faisait savoir ses exigences, de représenter la volonté majoritaire. Quant à Gœbbels, en 1933, il définissait ainsi le nazisme : "L’essentiel de ce mouvement révolutionnaire est que l’individualisme s’y trouve anéanti, que l’individu divinisé cède la place au peuple."

Et un autre médecin fou, il y a longtemps, le sympathique docteur Guillotin, s’était vanté en ces termes de son invention : "En un clin d’œil, je vous fais sauter la tête sans que vous éprouviez la moindre douleur." »

Philippe Muray, "Les plumes et le goudron" in L'Empire du Bien

 

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Se taire...

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14/03/2024

La Nouvelle Classe Française !

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Réverbères

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Euros...

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Zaza va-t-en guerre !

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De l’hitlérisation de la planète à sa disneysation contemporaine, il n’y a que la violence qui est tombée

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« Dans un livre dont le titre était si vulgaire que je me refuse à l’imprimer, mais qui valait son pesant de candeur tartuffière, une ex-conseillère de l’Elysée, il n’y a pas si longtemps, partait en croisade au nom de la "part d’enfance bafouée ou négligée" par la télé. Sa bête noire, bien sûr, c’étaient les feuilletons, les séries américaines et leur incroyable "violence"… Presque trop gros pour être vrai, elle suggérait aux publicitaires de censurer eux-mêmes les tranches horaires les plus saignantes ou érotiques… La pub exorcisant les mal-Pensants ! Les annonceurs mobilisés pour balayer les écuries du Spectacle ! Le Business appelé à l’aide contre l’immoralité ! La connerie marchande boycottant la connerie imagée ! Eurodisneyland en boucle !

Vert paradis de l’an 2000 où les annonceurs seront aussi les censureurs !

La litanie des bons sentiments, le catéchisme par lequel n’importe qui est désormais tenu de se présenter, remplace en fin de compte, et très avantageusement, la prière, si tant est que celle-ci, comme le soutenait Nietzsche, n’a été inventée par les grands fondateurs de religions que pour avoir la paix ; pour que les gens, pendant ce temps-là au moins, ne les emmerdent pas trop. Dressage, discipline. Occupation des mains, de l’esprit, des yeux… Amener les fidèles à répéter les quatre-vingt-dix-neuf noms de Dieu ou à reprendre en chœur, devant l’écran, le chapelet des droits de l’homme, voilà d’excellentes mesures éducatives, bien adaptées à des moments précis, et différents, de l’histoire humaine ; et destinées à rendre tout le monde à peu près supportable, au moins quelque temps.

Cherchez l’Idole ! Le peuple un jour, la morale conservatrice le lendemain, les femmes le surlendemain, les enfants, les animaux, les pauvres, la patrie, la marchandise publicitée, l’amour, l’âme, la poésie, Dieu… Quelle importance ? Ce qui compte, ce ne sont pas les appellations finalement interchangeables de l’Idole, c’est qu’il y en ait une, toujours, au moins une, à chaque fois, et qu’elle soit suffisamment massive, suffisamment impressionnante, et que la question de la justifier ne se pose plus pour personne.

Le Bien Général est le véritable nom commun de l’Idole à travers les âges, et sa puissance se fonde sur la lourdeur, la crédulité, l’envie, l’ignorance, la fourberie, la surdité et la lenteur grégaire de presque tous.

Cherchez l’Idole ! Sous la Deuxième République, en France, c’est le peuple qui a commencé à servir d’objet de culte, donc de prétexte répressif. Les militants du progrès accusèrent les écrivains de le démoraliser, ce peuple, de le décourager : voilà au moins un grief qui avait devant lui un bel avenir. Personne ne sait aujourd’hui ce qu’a pu être, en 1851, l’ "amendement Riancey", et c’est dommage. Il s’agissait en réalité d’une sorte de "fatwa" à la française dirigée "contre tout écrit ayant la forme d’un roman et passible d’un droit de timbre supplémentaire"…

"À mon retour à Paris, raconte Nerval au début d’ 'Angélique', je trouvai la littérature dans un état de terreur inexprimable. Par suite de l’amendement Riancey à la loi sur la presse, il était défendu aux journaux d’insérer ce que l’assemblée s’est plu à appeler 'feuilleton-roman' […]. Moi-même qui ne suis pas un romancier, je tremblais en songeant à cette interprétation vague, qu’il serait possible de donner à ces deux mots bizarrement accouplés : feuilleton-roman."

Quelques années plus tard, sous le Second Empire, l’accent fut plutôt mis, comme on sait, sur la défense des bonnes mœurs. L’ "étrange" et le "blasphème" devinrent éminemment punissables. Il y eut les procès de Flaubert puis de Baudelaire, auxquels il faut toujours revenir. On pouvait alors se retrouver condamné pour "atteinte à la morale religieuse" ou à la "morale publique", ou encore les deux ensemble.

Sautons un siècle, nous revoilà chez nous, à la veille de l’an 2000… Certes, "la" Femme a quelque difficulté à devenir, du moins ici, en France, ce Totem incritiquable, indégradable, non ironisable, que le féminisme n’en finit pas d’espérer un jour ériger. En attendant, Dieu merci, nous avons l’Enfant. Passepartout intouchable, l’Enfant ! Le martyre des Téléthons ! Successeur pêle-mêle du Peuple, de la Morale, des Mœurs et de la Religion ! De Dieu même, peut-être, au fond. Héritier universel. Grand Fétiche. Fouet unique à tout cravacher. "Au nom de qui" on interdit "à l’affichage" chaque fois qu’on veut tuer… Ah ! l’Enfant ! "Le monde sera sauvé par les enfants" ! Rappelons-nous ces films qui ont abondé, il n’y a pas si longtemps, où l’enfant non souhaité faisait son apparition au milieu d’un couple de jeunes "décideurs" aux dents longues… Arrivée de Mowgli à Wall Street ! L’enfant-loup sur Fifth Avenue ! Le Naturel au galop ! L’Authentique, sous la forme d’un bébé, venant rafraîchir la mémoire de l’espèce humaine, parvenue au stade le plus sophistiqué de son esclavage enthousiaste, et lui remettre le nez dans ses origines "animales", ses racines "sauvages" reniées. Ses liens imprescriptibles avec le Grand Tout, les arbres, les champs, les archipels, les étoiles, les animaux (quand on se souvient que les Irakiens, dans les premiers jours du mois d’août 90, ont mangé les bêtes du zoo de Koweit-City, surtout les cerfs et les antilopes, on comprend que tout le monde ensuite ait si farouchement voulu leur peau).

Et cet autre film, L’ "Ours", dernièrement, par lequel la conspiration planétaire écologico-initiatique, ou occultonaturiste, s’est exprimée avec l’éclat et le succès que l’on sait !
Non, on n’en finirait jamais s’il fallait tout rappeler… Et nos grandes prières à la Terre ! Comme si l’organisation de la dégradation du monde physique et la dénonciation de cette dégradation n’avaient pas une seule et même source !… La Terre sacrée ! Martyrisée ! Notre Mère à tous vandalisée, polluée, asphyxiée !… On entend ce refrain tous les jours. Encore un truc qui marche à fond ! La Terre, comme une sorte de myopathe géant, roulant sans cesse, dans les écrans, sous nos yeux épouvantés…

Tocqueville, de son observatoire américain, s’était demandé ce qui faisait "pencher l’esprit des peuples démocratiques vers le panthéisme". Il avait fini par répondre que plus les conditions deviennent égales entre les hommes, et plus les individus disparaissent, se noient dans la marée de l’espèce, elle-même mélangée avec l’Univers, lui-même mixé avec Dieu dans un seul Tout, une seule idée aussi immense qu’éternelle. Il aurait pu déduire de cela bien des choses, depuis la divinisation de l’Enfant jusqu’au Business planétaire sécrétant son apparent contraire écologique, son effrayant jumeau new age, son double technico-panthéistique.

En France, il faut bien le reconnaître, question sacré, question Idole, nous traînons quand même un peu les pieds, surtout si on compare avec d’autres pays, les États-Unis, le Canada, la Suède. Ah ! ces contrées de rêve de fer où chaque minute de télé est désormais filtrée, visée, châtrée, épurée par les Comités ! Où les censeurs sont convaincus que l’érotisme misérable des pubs est un danger !

Mais patience, patience, les Français ne perdent rien pour attendre. Il nous reste un vague souffle de vie, ça ne pourra pas durer toujours. Notre goût de la frivolité, notre penchant arrogant à l’ "individualisme", finiront par être laminés. Tout se paie ! Le puritanisme justifié qui s’empare de la planète, s’intéresse à nous. Le Dénominateur Commun en rage, bien plus efficace et global que les projets des tyrans fous du passé, a promis de nous absorber.

Plus personne n’a déjà le choix entre le vice et la vertu : seulement entre cette dernière et le néant. C’est pour ça que tout s’euphémise. Même la recherche scientifique est saisie par la débauche sentimentale. La biologie, par exemple, n’est plus la discipline que vous pensiez. On vous avait peut-être raconté que le système immunitaire était un formidable dispositif guerrier contre les molécules dangereuses ? Pas du tout ! Erreur complète ! Il s’agit d’une machine, au contraire, extrêmement suave, civilisée, d’une tolérance acharnée, en quête perpétuelle, je cite, d’ "équilibre dynamique". Le pacifisme, en quelque sorte, poursuivi par d’autres moyens.

Les médias ne diffusent que ce qui relève du Bien parce qu’ils veulent nous imposer l’idée qu’ils sont le Bien lui-même enfin complet, réalisé. Les réseaux hertziens, d’ailleurs, pourraient-ils véhiculer autre chose que des débats édifiants ? Et qu’y a-t-il d’autre, en ce monde, aujourd’hui, qu’y a-t-il d’encore vivant, sinon les réseaux hertziens ?

Notre incroyable légèreté, notre ironie provinciale, notre inaptitude française à l’uniformisation européenne, notre mégalomanie encrassée, ont toujours exaspéré les peuples qui voulaient vraiment notre intérêt, et Dieu sait qu’ils sont nombreux. Oh ! nous faisons des efforts. Nous en avons fait. Nous en ferons d’autres. Mais notre plus gros défaut, notre pire tare à vrai dire, notre vice épouvantable, "c’est de ne jamais aller jusqu’au bout". Voilà notre immoralité. Nous chipotons dans les pourtours, nous prenons des mesures, votons des lois, nous lançons des tas d’opérations coup de poing dans tous les sens, pour n’importe quoi, n’importe quand, et puis tout s’oublie, tout se dissout. Même les plus sinistres tendances répressives des temps modernes s’effilochent chez nous, se vaporisent. Je ne voudrais pas qu’on me pense chauvin. Je sais la France et ses horreurs. Mais on ne m’empêchera jamais de me dire qu’un pays où le féminisme anglo-saxon et le déconstructivisme derridien n’ont jamais pu réellement adhérer, prendre racine en profondeur, ne peut être tout à fait mauvais.
C’est bien pour cela que nous inquiétons. Il faudra un jour nous liquider. Nous coloriser nous aussi. Nous convertir intégralement.

Les Allemands déjà, du temps de leur splendeur hitlérienne, nous prévoyaient dans l’avenir terre inoffensive de tourisme, de loisir et gastronomie, province de la mode et des parfums, une sorte de Suisse un peu plus vaste, ouverte aux tours opérateurs de la Germanie universelle. Le petit bréviaire de Friedrich Sieburg, "Dieu est-il français ?", publié en 1930, pourrait être réécrit de nos jours sans rien y changer d’essentiel. Un pays qui a fait du "bien-être individuel" la source suprême de ses valeurs, est-ce que c’est sérieux ?
Supportable ? Est-ce que ça peut durer longtemps ? Nous étions, disait Sieburg, avec juste la pointe de regret nécessaire, le "symbole éclatant et respectable d’un monde qui disparaît". Le meilleur service à nous rendre était encore de nous achever. "Il serait douloureux, concluait-il, de penser que l’européanisation de la France puisse être à ce prix"… Mais enfin que voulez-vous, on n’a rien sans rien.
De l’hitlérisation de la planète à sa disneysation contemporaine, il n’y a que la violence qui est tombée ; et encore, pas pour tout le monde. »

Philippe Muray, "Cherchez l'idole" in L'Empire du Bien

 

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Ecrivains...

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Kit de survie...

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Etape suivante...

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13/03/2024

Carl Gustav Jung et le Divin

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1/4 - La genèse du "Livre rouge" avec Charles Mêla

 


2/4 - L’alchimie et le divin avec Michel Cazenave et Charles Mêla

 


3/4 - La guérison selon Jung avec Michel Cazenave

 


4/4 - Jung le mystique avec Michel Cazenave

 

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Trio gagnant...

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Jeu...

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M. P.

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