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22/08/2014

La conception de bien commun dans une société libre

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Un peuple qui a besoin d’aimer et ne trouve rien pour satisfaire son amour

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« C’est une terrible pitié que de voir un peuple qui a besoin d’aimer et ne trouve rien pour satisfaire son amour. Il est permis d’interpréter les malheurs de ce pays dans un langage pompeux, en invoquant les courbes de la natalité, l’absence de pétrole ou la recherche d’un idéal. Mais j’ai le sentiment que nos ancêtres, qui faisaient pourtant d’assez grandes choses, ne se torturaient pas pour trouver un idéal : ils l’avaient dans le sang, ou, si l’on veut, à portée de main, en chair et en os, ou en bois sculpté. Le roi de France, Napoléon, le bon Dieu, étaient des êtres de tous les jours, auxquels on pouvait parler, raconter ses affaires sans s’entendre répondre comme le ferait un idéal moderne : "Monsieur, votre honorée du 10 courant nous est bien parvenu. La loi du 8 septembre 1935, modifiée par le décret du 7 Août 1946, vous donne toutes les précisions sur la question. Reportez-vous au journal officiel. Sans doute, les hommes de l’ancienne France connaissaient-ils un grand nombre de lois ; mais ils n’étaient pas perdus dans ces textes comme un écureuil dans sa cage, qui court, affolé, en croyant au progrès parce que le sol bouge sous ses pieds »

Roger Nimier, Le Grand d'Espagne

 

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Le néant est à la mode

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« Il est temps de nous séparer. Des tâches différentes nous attendent. Où il vous est permis de mépriser, je vais tenter d’oublier. Le premier devoir est de se boucher les oreilles, l’autre est d’imaginer une civilisation.

Amusante ou non, la civilisation nous convient. Elle nous changera d’air. C’est un pari difficile. Par cette difficulté même, elle nous entraînera où nous mènent toujours les personnes sérieuses : au mariage quand nous ne songeons encore qu’au plaisir.

     Si jeunes et déjà civilisés ! Cette idée, à votre place, m’effraierait. Le néant est à la mode. Les démocraties, en tremblant d’aise, y songent comme les vieilles filles songent au séducteur. Elles le voient sous les traits d’un voyou musclé.

     Tout cela, mon père, n’est qu’à moitié votre faute. Une civilisation exige une société et une culture. Vous nous avez transmis la culture, mais il n’y a plus de société. Dire qu’à moins de vingt ans, voilà une question urgente. Quelle barbe !

     Ce problème sera religieux. N’en doutons pas, chaque journal aujourd’hui représente un sacrifice humblement comparable à la messe des chrétiens. Mais ici, c’est l’intelligence qui est crucifiée. Les fidèles, les fidèles lecteurs, s’en frottent les mains.

     Si nous ne trouvons pas cette civilisation, cet état de la grandeur durable où chacun peut aller un peu plus loin parce que les autres ont déjà fait une partie du chemin à sa place – alors nous irons au plus pressé ; pour sortir de cette angoisse, nous retournerons dans la guerre. Car les religions modernes, malgré leur emphase et leurs inquisiteurs nombreux, pèchent par un détail : elles ne sont pas révélées. Leur assurance ne les garde pas d’un doute obscur. Personne ne se fait tuer pour le cinéma, l’hygiène ou les élections cantonales. Voilà l’erreur. Sans martyrs, les religions clament leur peine et ne savent pas vivre. Leur hésitation les oppose. C’est un grand vacillement des vérités ivres mortes. Dans ce temps-là s’avance la jeune barbarie et la seule réponse à tant de questions se nomme la guerre. Dans la guerre, on se sacrifie tout à son aise. Une morale sévère, un ordre, un culte de tous les instants s’imposent aux hommes. Cette conviction est une chose d’importance, au cœur de chacun – et qui saigne pour un faux mouvement.

     Guerre ou civilisation, évidence contre évidence, une génération va choisir. Il y a dans la bassesse des choses une certitude apaisante : c’est qu’elle exige leur conclusion. Notre nature et notre horizon sont limités. Les beaux enfants de la terre n’ont pas mille façons d’expier leurs crimes. Un archange, toujours, se tient à la porte des limbes. Ne craignons rien, il parlera. Il parlera – et, quel que soit son visage, si terrible soit-il, la justice est toujours bonne à prendre. »

Roger Nimier, Le Grand d'Espagne

 

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Il ne lui restait en mémoire que la fatigue des bras aiguillonnés par l’orage ou les gelées prochaines

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« Alors il se mit à expliquer ce qui n’allait point dans l’agriculture ; comme quoi la terre ne rapportait pas. Combien Edouard Moisan devait s’estimer plus heureux de vivre en ville, “parmi le monde”, avec tous les samedis le salaire qui arrive non pas en blé à couper, en pommes de terre à arracher, mais en bon argent qui tombe directement dans la main, infailliblement, “qu’il mouille ou qu’il vente”. Edouard ne s’en défendit pas, car il était vaniteux ; et les plaintes mi-spécieuses, mi-sincères d’Euchariste le confirmaient dans son sentiment de supériorité, lui, le Moisan de la ville, sur le Moisan de la campagne. Aussi bien, d’ailleurs, n’avait-il jamais regretté la ferme paternelle d’où il s’était évadé à vingt ans pour venir épouser une citadine contre le gré de son père ; en vérité, l’attrait de la ville n’avait pas été pour peu dans sa décision, ainsi qu’un fond de paresse insouciante auquel le travail de boutique convenait mieux que la dure corvée du labour. Jamais il ne songeait à ces satisfactions que sont la joie de soigner un bien qui est à soi, la stimulation des espaces larges, le triomphe des récoltes réussies ; tous agréments qui sont théoriquement vrais mais que, en fait, le paysan perçoit bien rarement, si jamais.

Et moins encore à la beauté claironnante des matins sur les prés humides de rosée, à toute cette poésie agreste que seuls goûtent ceux pour qui rien de tout cela n’est quotidien. Il ne lui restait en mémoire que la fatigue des bras aiguillonnés par l’orage ou les gelées prochaines ; du souci de la moisson menacée par un nuage gonflé de grêle. Certes, la nature champêtre lui paraissait grande, si grande, en vérité, qu’il se sentait annihilé par son immensité même. Il aimait mieux dépendre d’un homme. Et de tout cela il ne regrettait parfois que les longues flâneries de l’hiver. Sa boutique lui donnait un sentiment que son cousin ne pouvait connaître ; celui d’être le maîtres des choses. Non, pas un instant il n’avait regretté la terre. »

Ringuet, Trente arpents

 

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Le fait qu'on se serve mal de la liberté individuelle n'est pas une raison pour la restreindre

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21/08/2014

Ceci n'est plus une femme...

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L'économie libre donne aux gens ce qu'ils veulent avoir...

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Je n'ai pas cru que tes édits pussent l'emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux

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« CRÉON : Et ainsi, tu as osé violer ces lois ?
ANTIGONE : C'est que Zeus ne les a point faites, ni la Justice qui siège auprès des dieux souterrains. Et je n'ai pas cru que tes édits pussent l'emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux, puisque tu n'es qu'un mortel. Ce n'est point d'aujourd'hui ni d'hier qu'elles sont immuables ; mais elles sont éternellement puissantes et nul ne sait depuis combien de temps elles sont nées. »

Sophocle, Antigone

 

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L’inattendu

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« Par la colère, plonge-les dans le désarroi, par l'humilité, dans l'orgueil. Par la fuite, épuise leurs forces, sème la division en leur sein. Prends-les au dépourvu, déplace-toi dans l'inattendu. Sois subtil, jusqu'à l'invisible ; Sois mystérieux, jusqu'à l'inaudible ; Alors tu pourras maîtriser le destin de tes adversaires. »

Sun Tzu, L'art de la guerre

 

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Ruse

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« Tout l'art de la guerre est basé sur la ruse. Donc, si nous sommes en mesure d'attaquer, nous devons en paraître incapables ; si nous employons nos armées, nous devons paraître inactifs ; si nous sommes proches de l'ennemi, nous devons lui faire croire que nous sommes loin ; et lorsque nous sommes éloignés, nous devons lui faire croire que nous sommes près. Utilisez des appâts pour attirer l'ennemi. Feignez le désordre, et écrasez-le. »

Sun Tzu, L'art de la guerre

 

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Se tromper complètement sur la fonction de la liberté...

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Afghanistan vs Brazil

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20/08/2014

Ceci n'est plus une femme...

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Dés qu'on ne traite plus la liberté comme le principe suprême

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C’est le jour des révoltes que la vie rentre dans l’ordre

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« Il se disait que, si agréables qu’elles soient pour certains, les périodes de paix sociale ne sont pas chose naturelle ni logique, et que c’est le jour des révoltes que la vie rentre dans l’ordre. Quels que puissent être ses excès et ses injustices de détail (lamentables, certes), c’est malgré tout le jour des révoltes que la situation redevient normale et satisfaisante pour l’esprit. »

Henry de Montherlant, Les jeunes filles

 

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Celui qui, isolé et privé de sa patrie par la marche de l’univers, se voit enfin livré au néant

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« Nous appelons ainsi celui qui, isolé et privé de sa patrie par la marche de l’univers, se voit enfin livré au néant. Tel pourrait être le destin d’un grand nombre d’hommes, et même de tous - il faut donc qu’un caractère s’y ajoute. C’est que le Rebelle est résolu à la résistance et forme le dessein d’engager la lutte, fût-elle sans espoir. Est Rebelle, par conséquent, quiconque est mis par la loi de sa nature en rapport avec la liberté, relation qui l’entraîne dans le temps à une révolte contre l’automatisme et à un refus d’en admettre la conséquence éthique, le fatalisme. A le prendre ainsi, nous serons aussitôt frappés par la place que tient le recours aux forêts, et dans la pensée, et dans la réalité de nos ans. »

Ernst Jünger, Le traité du Rebelle ou le recours aux forêts

 

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38 jours fériés

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« Sous l’Ancien Régime, les lois de l’Église garantissaient au travailleur 90 jours de repos (52 dimanches et 38 jours fériés) pendant lesquels il était strictement défendu de travailler. C’était le grand crime du catholicisme, la cause principale de l’irréligion de la bourgeoisie industrielle et commerçante. Sous la Révolution, dès qu’elle fut maîtresse, elle abolit les jours fériés et remplaça la semaine de sept jours par celle de dix. Elle affranchit les ouvriers du joug de l’Église pour mieux les soumettre au joug du travail. »

Paul Lafargue, Le droit à la paresse

 

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Tyrannie

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La Farce Tranquille...

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19/08/2014

Ceci n'est plus une femme...

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La discipline impersonnelle du marché...

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Les Capétiens étaient des réalistes

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« Le bon sens des Capétiens, qui devait être, à de rares exceptions près, la qualité dominante de leur race, ne serait pas moins utile à cette œuvre de longue haleine. Rendre service : c’était la devise de la maison depuis Robert le Fort. Avancer pas à pas, prudemment, consolider chaque progrès, compter les deniers, se garder des ambitions excessives, des entreprises chimériques, ce fut son autre trait, avec un sentiment d’honorabilité bourgeoise plus que princière et le goût de l’administration. La France sensée, équilibrée, se reconnut dans cette famille qui aimait son métier et qui avait le don de s’instruire par l’expérience. Il semble que les Capétiens aient eu devant les yeux les fautes de leurs prédécesseurs pour ne pas les recommencer. Les descendants de Charlemagne, de Charles le Chauve à Lothaire, s’étaient épuisés à reconstituer l’Empire. Ce fut également la manie des empereurs germaniques. Les Capétiens étaient des réalistes. Ils se rendaient un compte exact de leurs forces. Ils se gardèrent à leurs débuts d’inquiéter personne. »

Jacques Bainville, Histoire de France

 

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C’est un répugnant scandale d’avoir présenté, comme un grand moment de notre histoire, l’assassinat public d’un homme faible et bon

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« Le 21 janvier, avec le meurtre du Roi-prêtre, s’achève ce qu’on a appelé significativement la passion de Louis XVI. Certes, c’est un répugnant scandale d’avoir présenté, comme un grand moment de notre histoire, l’assassinat public d’un homme faible et bon. Cet échafaud ne marque pas un sommet, il s’en faut. Il reste au moins que, par ses attendus et ses conséquences, le jugement du roi est à la charnière de notre histoire contemporaine. Il symbolise la désacralisation de cette histoire et la désincarnation du Dieu Chrétien. Dieu, jusqu’ici, se mêlait à l’histoire par les Rois. Mais on tue son représentant historique, il n’y a plus de roi. Il n’y a donc plus qu’une apparence de Dieu relégué dans le ciel des principes.

Les révolutionnaires peuvent se réclamer de l’Evangile. En fait, ils portent au Christianisme un coup terrible, dont il ne s’est pas encore relevé. Il semble vraiment que l’exécution du Roi, suivie, on le sait, de scènes convulsives, de suicides ou de folie, s’est déroulée tout entière dans la conscience de ce qui s’accomplissait. Louis XVI semble avoir, parfois, douté de son droit divin, quoiqu’il ait refusé systématiquement tous les projets de loi qui portaient atteinte à sa foi. Mais à partir du moment où il soupçonne ou connaît son sort, il semble s’identifier, son langage le montre, à sa mission divine, pour qu’il soit bien dit que l’attentat contre sa personne vise le Roi-Christ, l’incarnation divine, et non la chair effrayée de l’homme. Son livre de chevet, au Temple, est l’Imitation de Jésus-Christ. La douceur, la perfection que cet homme, de sensibilité pourtant moyenne, apporte à ses derniers moments, ses remarques indifférentes sur tout ce qui est du monde extérieur et, pour finir, sa brève défaillance sur l’échafaud solitaire, devant ce terrible tambour qui couvrait sa voix, si loin de ce peuple dont il espérait se faire entendre, tout cela laisse imaginer que ce n’est pas Capet qui meurt mais Louis de droit divin, et avec lui, d’une certaine manière, la Chrétienté temporelle. Pour mieux affirmer encore ce lien sacré, son confesseur le soutient dans sa défaillance, en lui rappelant sa "ressemblance" avec le Dieu de douleur. Et Louis XVI alors se reprend, en reprenant le langage de ce Dieu : "Je boirai, dit-il, le calice jusqu’à la lie". Puis il se laisse aller, frémissant, aux mains ignobles du bourreau. »

Albert Camus, L'homme révolté

 

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La belle étoile est un vertige absolu

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« Dormir à la belle étoile, ce n’est pas une coquetterie estivale pour amateur d’étoiles filantes. La belle étoile est un vertige absolu. Une révélation fondatrice. A condition d’ouvrir les yeux. Paré au décollage ? En premier lieu, allongé sur le dos il ne faut pas s’imaginer couché, mais debout, à la proue du grand navire sphérique de la terre, ce qui est vrai, puisqu’elle est tout entière avec ses milliards d’humains et sa masse écrasante, dans votre dos. Vous êtes donc sa figure de proue et vous naviguez à 108 000 kilomètre-heure dans l’espace. Vous foncez à cette vitesse inouïe. Même pas décoiffé, bien protégé des rayons nocifs par l’habitacle atmosphérique. Si la gravitation ne vous collait pas au sol, vous auriez la nausée des rotations combinées de la terre sur elle-même, de la terre autour du soleil, du soleil autour du centre de notre Voie lactée, et de la danse de celle-ci avec les autres galaxies. Devant vous scintillent des milliards d’étoiles dont seulement quelques centaines s’impriment sur votre rétine. Par cette contemplation vous croyez voyager dans l’espace, alors que vous venez de commencer un voyage dans le temps. Un plongeon dans le passé. Aucune de ces étoiles n’est à la même distance de vous. Elles ne sont pas clouées sur une voute. Leur lumière a mis au moins quatre ans (Proxima du Centaure est l’étoile la plus proche de nous), voire des millions d’années à vous parvenir, à la vitesse de 300 000 kilomètres par seconde. Elles vous parlent d’un passé très lointain. Certaines de ces étoiles sont déjà éteintes depuis des lustres. Volatilisées.  Vous n’en voyez plus que l’écho lumineux en chemin vers la terre. Un télescope est en fait une machine à remonter le temps.

La lumière du soleil met huit minutes à nous parvenir. Une année lumière c’est donc très loin : 9 500 milliards de kilomètres. Mais un milliard est un chiffre très difficile à appréhender : Jésus marchait en Palestine il y a un milliard de minutes. Quand vous regardez les trois étoiles de la ceinture d’Orion, distantes de 1 500 années lumières, vous voyez cette partie de l’univers telle qu’elle était à la fin de l’Empire romain, à l’heure où s’éteignit la mythologie gréco-latine. Vous recevez dans l’œil la dernière flèche du grand chasseur !

Notre soleil n’est qu’une petite étoile dans l’univers. Notre galaxie, la Voie lactée, en compte entre deux cents et quatre cents milliards. Et sans doute mille milliards de planètes, dont quatre cents ont été devinées même si aucune n’a encore pu être observée. La voie lactée, c’est cette traînée blanchâtre qui fend le ciel en deux par nuit noire et que l’on prend pour un nuage effiloché. Comme nous y habitons, nous la voyons de l’intérieur, par la tranche. C’est un immense disque spiralée avec en son centre un trou noir super massif dont la masse est égale a quatre millions de fois celle du soleil. Heureusement que notre soleil en est distant de 26 000 années-lumière, sinon nous serions aspiré comme limaille à un aimant et aussitôt fondus en soupe de particules en fusion. Notre galaxie est immense. Si notre système solaire et ses huit planètes étaient de la taille d’une amibe, la Voie lactée serait grande comme l’océan Pacifique. Et nous serions sur une de ses rives. Vous croyez que c’est grand ? Le télescope Hubble a dénombré trois mille galaxies. Dans l’univers, la Voie lactée correspondrait à la surface couverte par une tête d’épingle tenue à bout de bras. Mais alors, combien de têtes d’épingle faudrait il souder les unes aux autres pour construire une sphères autour de vous ?

Dernière révélation dans ce pré où vous êtes alongés : entre les étoiles, vous croyez que c’est noir, mais en fait, ce noir totalise 96% de l’énergie universelle émise sous formes de photons, les étoiles qui brillent ne représentant que 4% : ce noir, c’est le fond diffus cosmique, le rayonnement fossile du Bing Bang, le fond de l’univers, vieux de 13,7 milliards d’années. Rien de plus vieux sous les étoiles. L’univers en extension est très froid. Et très peu dense. Il n’y a en moyenne que quelques atomes par mètre cube dans l’univers. La moitié est là sous nos yeux. (L’autre moitié dans votre dos.) A vous seul vous totalisez 7 000 000 000 000 000 000 000 000 000 atomes (27 zéros). Vous ne le savez pas mais vous êtes un miracle de matière froide super-dense et surtout super-organisée. Une quantité non négligeable de l’univers. »

Alexandre Poussin, Marche Avant

 

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Traiter les gens de manière égale ou tenter de les rendre égaux

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