11/11/2022
Le fameux "en même temps"...
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Un ami sur Facebook affirmait : "On est d’accord pour le dire : pris individuellement, Le Maire, Le Gendre, Schiappa, Borne, et consorts, ce sont des brêles, des machines à débiter 200 conneries à l’heure.
Mais l’exploit, c’est d’avoir réussi à les faire jouer tous dans la même équipe, sans mourir de honte (ou de rire jaune) à chacune de leurs interventions…
L’entraîneur est vraiment un champion. Il doit posséder un radar."
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10/11/2022
Allo ! Sandrine ??
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09/11/2022
Schisme
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« Mes frères se mordent et se déchirent entre eux. S'ils correspondent ensemble de loin, c'est par anathèmes et flèches empoisonnées... Et moi je les aime tous. Quel supplice ! Il me semble qu'ils s'entre-dévorent dans mon coeur.
Oh ! le schisme des esprits, l'horrible déchirure qui traverse jusqu'en ses fibres le tissu de l'humanité ! Elle m'a scindé comme une étoffe. Les lambeaux vivants aspirent à se rejoindre. Du sein des divisions, je tends les bras vers des amis inconnus. Je voudrais briser les obstacles, franchir les abîmes, et je souffre, je souffre !
L'AMI. — Sort douloureux ! Un autre le partage. C'est Celui qui, sur eux tous, fait lever son soleil et descendre sa rosée. En cette compagnie, console-toi ! Mais que ta peine ne soit point stérile ! Dans toute douleur vaillante, un monde nouveau s'élabore et lentement mûrit pour l'avenir.
Bâtis-la dans ton âme, la haute cité de paix, en pleine rumeur des batailles, au milieu des cris de discorde ! Unis, en secret, ce que sépare le monde ! Élargis ta pensée ; transforme dans ton for intérieur, les rivalités en collaboration ! Ramène, associe, fusionne, garde la Foi et prépare l'Unité ! »
Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs
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Soumission...
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08/11/2022
Vilaines gens
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« L'AMI. — Te voilà donc, l'âme froissée, déchiré partout comme à coups de griffes. Sur tes vêtements, de la boue ; sur ta figure, du sang. Tu reviens d'entre tes semblables, comme si tu sortais des mains des brigands. Oh ! les vilaines gens !
— Et c'est cette espèce que tu prétends me faire aimer !
L'AMI. — Pauvre enfant, je te comprends, je te plains. Fuir à jamais leur commerce, voilà ton légitime désir. Comment en serais-je surpris ? Hideuse est leur méchanceté. Quel mensonge de te les présenter comme aimables et dignes d'être aimés !
— Alors, laisse-les-moi mépriser et haïr.
L'AMI. —Au mal qu'ils t'ont fait, pourquoi en ajouter un autre ? Mépriser est une souffrance ; haïr fait mal. Mépriser, c'est effacer du livre de vie ; peser et trouver trop léger, examiner et jeter au rebut. Peux-tu prendre ton prochain et le rejeter sans souffrir ? Ne vis-tu pas d'espérance ? Mépriser est un acte de désespoir. Et haïr aussi. Celui qui hait, excommunie, et livre à la perdition. Peux-tu, sans frémir de douleur, prononcer la suprême sentence, déclarer quelqu'un perdu ?
— Ils sont incorrigibles.
L'AMI. — Le seraient-ils, les malheureux, pourquoi, s'ils coulent à l'abîme tout seuls, suspendre à leur cou la pierre de ton mépris ?
— Soit, je détournerai d'eux mon regard et les oublierai.
L'AMI. — Tu le détourneras, mais ce sera pour déplorer leur sort. Ce sort, peux-tu l'oublier ? N'est-ce pas la grande ombre qui voile toute lumière ? Quel malheur d'être méchant et pestiféré ! Un seul sentiment est possible devant cette calamité : la Pitié. Ne les plains-tu pas ? Ne sont-ils pas à plaindre ?
— Ils sont à plaindre, et, somme toute, je les plains, mais à quoi bon ?
L'AMI. — Plaindre vaut mieux que mépriser et haïr, c'est plus vrai et plus juste. Ils se moquent de ta pitié. Mais il est bon que tu l'éprouves, bon pour toi, pour la cause humaine. Avoir pitié c'est garder l'espérance, et implique que tout n'est pas perdu.
— Hélas l je ne vois que de la nuit et pas une étoile. La méchanceté humaine est insondable comme l'abîme, impossible à déplacer comme les montagnes.
L'AMI.— Regarde l'abîme et dis : je ne sais qui le comblera. Regarde la montagne et dis : Je ne sais qui l'abaissera. Mais aie pitié du méchant. Et lentement, le sentier de la pitié te conduira plus loin, vers des hauteurs où l'on comprend que les abîmes sont comblés et les montagnes enlevées. »
Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs
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Regret
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« Comme un bien précieux, place-le en lieu sûr ! Il y a tant de gens qui le placent mal.
On les voit persévérer dans leurs mauvaises pensées et regretter les bonnes.
Regrette les jours perdus, les heures vaines !
Regrette la parole blessante, le soupçon injuste, le jugement rapide !
Mais ne regrette jamais d'avoir suivi ton coeur, lorsqu'il te portait à la confiance, à la franchise, à la bonté !
Ne regrette pas les larmes versées. Ne regrette pas d'avoir obligé des ingrats, gardé tes illusions, d'être resté humain par la tendresse, l'espérance et même la douleur !
Sur tous ces points, il est bon de vivre et de mourir impénitent. »
Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs
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Dis-moi ta peine
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« Garde ton secret, pauvre coeur, tu n'as rien de plus précieux ! Que les regards profanes ne le souillent pas ! Mais pourquoi me cacher ce que je sais, ce qu'il te serait salutaire de me révéler ? Ta peine entière, produis-la ! Qu'en pleine lumière elle paraisse devant moi, et tu seras soulagé ! Je te connais, je t'ai sondé. Pour tout ce que tu souffres, je t'aime. »
Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs
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Bon pour la Brocante...
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07/11/2022
Vase et potier
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« — "Le vase dira-t-il au potier : Pourquoi m'as-tu fait ainsi ?" (Ésaïe.)
L'AMI. — L'esprit de contestation est un des plus stériles parmi les stériles. Mais nous empêcher de parler, qui le pourra ? Lorsqu'on souffre, on a le droit de se plaindre, voire même de crier tout haut. Le silence même se transforme en cri. Quand elle ne peut plus ni implorer, ni crier, alors la douleur est vraiment éloquente. Ne te prive pas, vase infirme, de dire à ton créateur tout ce que tu ressens ! Sois d'une sincérité limpide ! Ne te trouve pas beau si tu es laid, heureux si tu es misérable ! N'approuve pas, pour plaire à plus grand que toi, ce que ta conscience réprouve !
Fais à ton Père l'honneur de ne pas le confondre avec ce riche dont parle le vieux Sirach : "Le riche commet des injustices et y ajoute l'impudence ; le pauvre souffre et doit encore remercier." Dis-lui ta peine. Dis-lui : Regarde comme je suis fait ! — Ton avis, plus que tu ne saurais penser, est partagé. Que toute infirmité soit guérie ; que les aveugles voient, que les sourds entendent, que les prisonniers soient libérés, que les méchants deviennent justes, et que les morts vivent ! Voilà le dessein caché qui s'élabore sous le mystère de notre vie. Si pauvre soit le vase, si magnifique le Potier, ils doivent être d'accord, non pour le maintien du statu quo, mais dans le souci du mieux. »
Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs
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Ne parle pas !
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« — Mets ton doigt sur les lèvres, souffre et tais-toi ! Qui es-tu pour parler devant la Majesté sainte et terrible ?
— Je suis son enfant. »
Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs
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Oublie et pardonne !
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« Au plus profond de toi-même, creuse une tombe ! Qu'elle soit comme ces lieux oubliés vers lesquels ne conduit aucun sentier ! Et là dans l'éternel silence, ensevelis le mal que l'on t'a fait I Ton coeur sera libéré comme d'un fardeau. La paix divine y régnera. »
Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs
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Souvenirs amers
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« L'AMI. — Ne te condamne pas aux souvenirs amers !
Pourquoi faire l'honneur à l'offense de la placer aux écrins de ta mémoire ?
As-tu le coeur trop vaste, pour y donner tant de place à la rancune ?
Le peu que l'homme sauve du naufrage de l'oubli, consistera-t-il surtout dans le mal qu'on lui a fait ?
Il y a des actes impardonnables, des êtres qui ne méritent ni excuse, ni bienveillance, ni indulgence. Est-ce une raison pour les associer à notre pensée à jamais ?
Laisse tomber l'injure à terre, et ne la ramasse pas ! Baisse-toi plutôt pour ramasser la fleur, si humble soit-elle, qui t'a souri en ce vallon ! »
Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs
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Le Patron Préside...
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06/11/2022
Khalil GIBRAN – Une Vie, une Œuvre : athée, fou, mystique ? (France Culture, 1990)
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Il avait tout inventé...
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05/11/2022
Se tenir nu dans le vent et se fondre au soleil
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« Alors Almira parla, disant : nous voudrions maintenant vous questionner sur la mort. Et il dit : Vous voudriez connaître le secret de la mort. Mais comment le trouverez-vous sinon en le cherchant dans le cœur de la vie ? La chouette dont les yeux faits pour la nuit sont aveugles au jour ne peut dévoiler le mystère de la lumière. Si vous voulez vraiment contempler l’esprit de la mort, ouvrez amplement votre cœur «au corps de la vie. Car la vie et la mort sont un, de même que le fleuve et l’océan sont un. Dans la profondeur de vos espoirs et de vos désirs repose votre silencieuse connaissance de l’au-delà; Et tels des grains rêvant sous la neige, votre cœur rêve au printemps. Fiez-vous aux rêves, car en eux est cachée la porte de l’éternité. Votre peur de la mort n’est que le frisson du berger lorsqu’il se tient devant le roi dont la main va se poser sur lui pour l’honorer. Le berger ne se réjouit-il pas sous son tremblement, de ce qu’il portera l’insigne du roi ? Pourtant n’est-il pas plus conscient de son tremblement ? Car qu’est-ce que mourir sinon se tenir nu dans le vent et se fondre au soleil ? Et qu’est-ce que cesser de respirer, sinon libérer le souffle de ses marées inquiètes, pour qu’il puisse s’élever et se dilater et rechercher Dieu sans entraves ? C’est seulement lorsque vous boirez à la rivière du silence que vous chanterez vraiment. Et quand vous aurez atteint le sommet de la montagne, vous commencerez enfin à monter. Et lorsque la terre réclamera vos membres, alors vous danserez vraiment. »
Khalil Gibran, Le Prophète
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Amen
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L'Oppression du Jour !!!
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Les colonnes du temple se dressent à distance
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« Aimez-vous l'un l'autre mais ne faites pas de l'amour une chaîne Laissez-le plutôt être une mer se balançant entre les rivages de vos âmes. Remplissez chacun la coupe de l'autre mais ne buvez pas à la même coupe. Donnez-vous du pain l'un à l'autre mais ne mangez pas le même morceau. Chantez et dansez ensemble et soyez joyeux mais sachez demeurer seuls, Pareils aux cordes du luth qui sont seules mais savent vibrer ensemble en musique. Donnez vos coeurs mais sans que l'un et l'autre le garde. Car seule la main de la Vie peut comprendre vos coeurs. Et restez ensemble mais pas trop près l'un de l'autre Car les colonnes du temple se dressent à distance, Et le chêne et le cyprès ne poussent pas à l'ombre l'un de l'autre. »
Khalil Gibran, Le Prophète
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La chasse aux pauvres...
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04/11/2022
Justice
23:25 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Instrumentalisation
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Résistance Perse !
23:19 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Ouf !
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03/11/2022
Ingratitude
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« — Oh ! l'ingratitude, mal hideux et rongeur ! Comme elle torture le coeur !
L'AMI. — Mais il doit y avoir du plaisir à la pratiquer, si j'en juge par le nombre des ingrats. Certains ont le vin triste et la gratitude morose ; mais ils ont l'ingratitude joviale. Regardez-les quand ils remercient : ils forcent leur talent. Lorsqu'ils pratiquent l'ingratitude, ils sourient. C'est le sans-gêne, la désinvolture, l'aisance des petits canards sur l'eau : vous les contemplez dans leur élément.
D'autres vices prospèrent sous des latitudes déterminées. Celui-ci est cosmopolite. Il prospère à tous les étages de la société, à tous les âges de la vie. Dans les caves, dans les greniers, il est chez lui partout. Aujourd'hui il porte des boucles blondes ; vous le prenez pour un enfant. Demain vous le rencontrez en cheveux blancs ; c'est un de ces hideux vieillards dont la vie n'a été qu'une longue déchéance. Quand l'ingratitude vous blesse de la part des grands, vous la croyez grande dame. Mais prenez garde aux métamorphosés ! A la première occasion, elle prendra les traits d'une mégère.
Il y a l'ingratitude des enfants et celle des parents, des peuples et des rois ou des classes dirigeantes, des chefs et des subalternes, des maîtres et des serviteurs, du public et des hommes en vue, des riches et des pauvres.
Nous avons aussi des formes d'ingratitude dont on abreuve spécialement certaines catégories de personnes. Ingratitude pour médecins, ministres, vieux serviteurs usés à la peine ; pour chanteurs n'ayant plus de voix, pour citoyens dévoués, ruinés au service de la chose publique ; pour héros morts à tous les champs d'honneur et de sacrifice. — Une des pires ingratitudes est celle de l'homme envers la femme. Demande-le aux oubliées, aux délaissées, aux désespérées, aux mortes de douleur !
Faire des ingrats est inévitable. Une plante qui réussit dans tous les terrains et dont la graine ailée voltige dans tous les coins, ne peut manquer de pousser un peu partout. Si donc vous faites du bien et vous dépensez sous n'importe quelle forme, vous cultivez l'ingratitude. Où est celui qui n'a jamais rendu service à personne, à qui aucune variété d'ingratitude ne puisse être témoignée ?
Mais plus vous payerez de votre personne et plus vous récolterez d'ingratitude. En sorte que ceux qui en méritent le moins en récoltent le plus.
Rien n'est douloureux à éprouver comme l'ingratitude. C'est une croix pénible à porter. Pour quelques-uns s'y ajoute la couronne d'épines et tous les accessoires du calvaire. L'ingratitude est ingénieuse, pleine de ressources toujours nouvelles, inépuisable en son répertoire.
Elle a infligé à l'humanité quelques-unes de ses plus vives douleurs. Plusieurs en ont le coeur meurtri, rongé, et la vie gâtée. On dirait, en vérité, qu'il est plus difficile de pardonner le bien qu'on nous a fait, que les offenses reçues.
— L'ingratitude vous décourage de bien faire, voilà le plus triste.
L'AMI. —En cela, nous avons tort. C'est une question de but et de point de vue. Si tu sèmes le bien, pour récolter de la gratitude, tu auras, certes, les pires déboires. Finalement, dégoûté, tu abandonneras une culture désastreuse. Fais le bien, suis la bonne voie, donne ton labeur, ouvre tes bras à l'affection, sans trop compter sur les résultats I Mais évite cette figure aigre de certaines gens de bien, qui prévoient l'ingratitude partout et pleu- rent sur elle avant sa naissance ! Ce serait là une façon de la provoquer. On fait encore des ingrats en pratiquant le bien, mal à propos, en se jetant, s'amoindrissant et s'avilissant par la facilité du don. Faire apprécier ses dons est un service à rendre. Enveloppez la bonté d'un peu de dignité, de rudesse même ! Surtout ne vous enfuyez pas, si vos amis, vos obligés, si la jeunesse veut vous témoigner de la gratitude ! Restez là et laissez-vous offrir des hommages! Votre modestie peut-être en souffrira. Il faut savoir souffrir pour le bien d'autrui.
Les victimes de l'ingratitude ont, dans tous les pays, à toutes les époques, un compagnon dont l'exemple peut les réconforter. Ce compagnon, c'est Dieu, le plus oublié de tous les bienfaiteurs. A-t-il jamais cessé cependant de manifester son amour ? Et depuis que le Christ est mort sur une croix d'infamie, symbole éternel de l'humaine ingratitude, le comble est atteint. L'homme des douleurs peut dire à ses frères : "Venez à moi, je vous soulagerai !" »
Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs
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