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08/11/2022

Regret

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« Comme un bien précieux, place-le en lieu sûr ! Il y a tant de gens qui le placent mal.
On les voit persévérer dans leurs mauvaises pensées et regretter les bonnes.
Regrette les jours perdus, les heures vaines !
Regrette la parole blessante, le soupçon injuste, le jugement rapide !
Mais ne regrette jamais d'avoir suivi ton coeur, lorsqu'il te portait à la confiance, à la franchise, à la bonté !
Ne regrette pas les larmes versées. Ne regrette pas d'avoir obligé des ingrats, gardé tes illusions, d'être resté humain par la tendresse, l'espérance et même la douleur !
Sur tous ces points, il est bon de vivre et de mourir impénitent. »

Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs

 

 

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Dis-moi ta peine

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« Garde ton secret, pauvre coeur, tu n'as rien de plus précieux ! Que les regards profanes ne le souillent pas ! Mais pourquoi me cacher ce que je sais, ce qu'il te serait salutaire de me révéler ? Ta peine entière, produis-la ! Qu'en pleine lumière elle paraisse devant moi, et tu seras soulagé ! Je te connais, je t'ai sondé. Pour tout ce que tu souffres, je t'aime. »

Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs

 

 

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Bon pour la Brocante...

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07/11/2022

Vase et potier

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« — "Le vase dira-t-il au potier : Pourquoi m'as-tu fait ainsi ?" (Ésaïe.)

L'AMI. — L'esprit de contestation est un des plus stériles parmi les stériles. Mais nous empêcher de parler, qui le pourra ? Lorsqu'on souffre, on a le droit de se plaindre, voire même de crier tout haut. Le silence même se transforme en cri. Quand elle ne peut plus ni implorer, ni crier, alors la douleur est vraiment éloquente. Ne te prive pas, vase infirme, de dire à ton créateur tout ce que tu ressens ! Sois d'une sincérité limpide ! Ne te trouve pas beau si tu es laid, heureux si tu es misérable ! N'approuve pas, pour plaire à plus grand que toi, ce que ta conscience réprouve !
Fais à ton Père l'honneur de ne pas le confondre avec ce riche dont parle le vieux Sirach : "Le riche commet des injustices et y ajoute l'impudence ; le pauvre souffre et doit encore remercier." Dis-lui ta peine. Dis-lui : Regarde comme je suis fait ! — Ton avis, plus que tu ne saurais penser, est partagé. Que toute infirmité soit guérie ; que les aveugles voient, que les sourds entendent, que les prisonniers soient libérés, que les méchants deviennent justes, et que les morts vivent ! Voilà le dessein caché qui s'élabore sous le mystère de notre vie. Si pauvre soit le vase, si magnifique le Potier, ils doivent être d'accord, non pour le maintien du statu quo, mais dans le souci du mieux. »

Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs

 

 

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Ne parle pas !

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« — Mets ton doigt sur les lèvres, souffre et tais-toi ! Qui es-tu pour parler devant la Majesté sainte et terrible ?
— Je suis son enfant. »

Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs

 

 

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Oublie et pardonne !

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« Au plus profond de toi-même, creuse une tombe ! Qu'elle soit comme ces lieux oubliés vers lesquels ne conduit aucun sentier ! Et là dans l'éternel silence, ensevelis le mal que l'on t'a fait I Ton coeur sera libéré comme d'un fardeau. La paix divine y régnera. »

Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs

 

 

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Souvenirs amers

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« L'AMI. — Ne te condamne pas aux souvenirs amers !
Pourquoi faire l'honneur à l'offense de la placer aux écrins de ta mémoire ?
As-tu le coeur trop vaste, pour y donner tant de place à la rancune ?
Le peu que l'homme sauve du naufrage de l'oubli, consistera-t-il surtout dans le mal qu'on lui a fait ?
Il y a des actes impardonnables, des êtres qui ne méritent ni excuse, ni bienveillance, ni indulgence. Est-ce une raison pour les associer à notre pensée à jamais ?
Laisse tomber l'injure à terre, et ne la ramasse pas ! Baisse-toi plutôt pour ramasser la fleur, si humble soit-elle, qui t'a souri en ce vallon ! »

Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs

 

 

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Le Patron Préside...

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06/11/2022

Khalil GIBRAN – Une Vie, une Œuvre : athée, fou, mystique ? (France Culture, 1990)

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Il avait tout inventé...

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05/11/2022

Se tenir nu dans le vent et se fondre au soleil

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« Alors Almira parla, disant : nous voudrions maintenant vous questionner sur la mort. Et il dit : Vous voudriez connaître le secret de la mort. Mais comment le trouverez-vous sinon en le cherchant dans le cœur de la vie ? La chouette dont les yeux faits pour la nuit sont aveugles au jour ne peut dévoiler le mystère de la lumière. Si vous voulez vraiment contempler l’esprit de la mort, ouvrez amplement votre cœur «au corps de la vie. Car la vie et la mort sont un, de même que le fleuve et l’océan sont un. Dans la profondeur de vos espoirs et de vos désirs repose votre silencieuse connaissance de l’au-delà; Et tels des grains rêvant sous la neige, votre cœur rêve au printemps. Fiez-vous aux rêves, car en eux est cachée la porte de l’éternité. Votre peur de la mort n’est que le frisson du berger lorsqu’il se tient devant le roi dont la main va se poser sur lui pour l’honorer. Le berger ne se réjouit-il pas sous son tremblement, de ce qu’il portera l’insigne du roi ? Pourtant n’est-il pas plus conscient de son tremblement ? Car qu’est-ce que mourir sinon se tenir nu dans le vent et se fondre au soleil ? Et qu’est-ce que cesser de respirer, sinon libérer le souffle de ses marées inquiètes, pour qu’il puisse s’élever et se dilater et rechercher Dieu sans entraves ? C’est seulement lorsque vous boirez à la rivière du silence que vous chanterez vraiment. Et quand vous aurez atteint le sommet de la montagne, vous commencerez enfin à monter. Et lorsque la terre réclamera vos membres, alors vous danserez vraiment. »

Khalil Gibran, Le Prophète

 

 

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Amen

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L'Oppression du Jour !!!

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Priorité Absolue !

 


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Les colonnes du temple se dressent à distance

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« Aimez-vous l'un l'autre mais ne faites pas de l'amour une chaîne Laissez-le plutôt être une mer se balançant entre les rivages de vos âmes. Remplissez chacun la coupe de l'autre mais ne buvez pas à la même coupe. Donnez-vous du pain l'un à l'autre mais ne mangez pas le même morceau. Chantez et dansez ensemble et soyez joyeux mais sachez demeurer seuls, Pareils aux cordes du luth qui sont seules mais savent vibrer ensemble en musique. Donnez vos coeurs mais sans que l'un et l'autre le garde. Car seule la main de la Vie peut comprendre vos coeurs. Et restez ensemble mais pas trop près l'un de l'autre Car les colonnes du temple se dressent à distance, Et le chêne et le cyprès ne poussent pas à l'ombre l'un de l'autre. »

Khalil Gibran, Le Prophète

 

 

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La chasse aux pauvres...

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04/11/2022

Justice

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Instrumentalisation

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Résistance Perse !

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Ouf !

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03/11/2022

Ingratitude

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« — Oh ! l'ingratitude, mal hideux et rongeur ! Comme elle torture le coeur !

L'AMI. — Mais il doit y avoir du plaisir à la pratiquer, si j'en juge par le nombre des ingrats. Certains ont le vin triste et la gratitude morose ; mais ils ont l'ingratitude joviale. Regardez-les quand ils remercient : ils forcent leur talent. Lorsqu'ils pratiquent l'ingratitude, ils sourient. C'est le sans-gêne, la désinvolture, l'aisance des petits canards sur l'eau : vous les contemplez dans leur élément.

D'autres vices prospèrent sous des latitudes déterminées. Celui-ci est cosmopolite. Il prospère à tous les étages de la société, à tous les âges de la vie. Dans les caves, dans les greniers, il est chez lui partout. Aujourd'hui il porte des boucles blondes ; vous le prenez pour un enfant. Demain vous le rencontrez en cheveux blancs ; c'est un de ces hideux vieillards dont la vie n'a été qu'une longue déchéance. Quand l'ingratitude vous blesse de la part des grands, vous la croyez grande dame. Mais prenez garde aux métamorphosés ! A la première occasion, elle prendra les traits d'une mégère.

Il y a l'ingratitude des enfants et celle des parents, des peuples et des rois ou des classes dirigeantes, des chefs et des subalternes, des maîtres et des serviteurs, du public et des hommes en vue, des riches et des pauvres.

Nous avons aussi des formes d'ingratitude dont on abreuve spécialement certaines catégories de personnes. Ingratitude pour médecins, ministres, vieux serviteurs usés à la peine ; pour chanteurs n'ayant plus de voix, pour citoyens dévoués, ruinés au service de la chose publique ; pour héros morts à tous les champs d'honneur et de sacrifice. — Une des pires ingratitudes est celle de l'homme envers la femme. Demande-le aux oubliées, aux délaissées, aux désespérées, aux mortes de douleur !

Faire des ingrats est inévitable. Une plante qui réussit dans tous les terrains et dont la graine ailée voltige dans tous les coins, ne peut manquer de pousser un peu partout. Si donc vous faites du bien et vous dépensez sous n'importe quelle forme, vous cultivez l'ingratitude. Où est celui qui n'a jamais rendu service à personne, à qui aucune variété d'ingratitude ne puisse être témoignée ?

Mais plus vous payerez de votre personne et plus vous récolterez d'ingratitude. En sorte que ceux qui en méritent le moins en récoltent le plus.

Rien n'est douloureux à éprouver comme l'ingratitude. C'est une croix pénible à porter. Pour quelques-uns s'y ajoute la couronne d'épines et tous les accessoires du calvaire. L'ingratitude est ingénieuse, pleine de ressources toujours nouvelles, inépuisable en son répertoire.

Elle a infligé à l'humanité quelques-unes de ses plus vives douleurs. Plusieurs en ont le coeur meurtri, rongé, et la vie gâtée. On dirait, en vérité, qu'il est plus difficile de pardonner le bien qu'on nous a fait, que les offenses reçues.

— L'ingratitude vous décourage de bien faire, voilà le plus triste.

L'AMI. —En cela, nous avons tort. C'est une question de but et de point de vue. Si tu sèmes le bien, pour récolter de la gratitude, tu auras, certes, les pires déboires. Finalement, dégoûté, tu abandonneras une culture désastreuse. Fais le bien, suis la bonne voie, donne ton labeur, ouvre tes bras à l'affection, sans trop compter sur les résultats I Mais évite cette figure aigre de certaines gens de bien, qui prévoient l'ingratitude partout et pleu- rent sur elle avant sa naissance ! Ce serait là une façon de la provoquer. On fait encore des ingrats en pratiquant le bien, mal à propos, en se jetant, s'amoindrissant et s'avilissant par la facilité du don. Faire apprécier ses dons est un service à rendre. Enveloppez la bonté d'un peu de dignité, de rudesse même ! Surtout ne vous enfuyez pas, si vos amis, vos obligés, si la jeunesse veut vous témoigner de la gratitude ! Restez là et laissez-vous offrir des hommages! Votre modestie peut-être en souffrira. Il faut savoir souffrir pour le bien d'autrui.

Les victimes de l'ingratitude ont, dans tous les pays, à toutes les époques, un compagnon dont l'exemple peut les réconforter. Ce compagnon, c'est Dieu, le plus oublié de tous les bienfaiteurs. A-t-il jamais cessé cependant de manifester son amour ? Et depuis que le Christ est mort sur une croix d'infamie, symbole éternel de l'humaine ingratitude, le comble est atteint. L'homme des douleurs peut dire à ses frères : "Venez à moi, je vous soulagerai !" »

Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs

 

 

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Roi de Misère

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« L'AMI. — Le Christ a dit : "Je ne suis pas seul, le Père est avec moi." Tu peux le dire aussi avec joie, à certaines heures. Pourquoi donc à d'autres, aux heures noires où ta cour de mi- sères s'assemble, faut-il que tu dises avec tristesse : Je ne suis pas seul ?

Qu'as-tu fait pour te condamner à pareille société ? En vérité, Dieu nous a-t-il donné une âme, pour en faire une hôtellerie morose, où des places de choix sont accordées à des visiteurs aux figures sinistres qui, de leurs discours et de leurs réflexions, nous glacent le sang et abattent le courage ?

Que te disent-ils tout bas, ces compagnons aux traits lamentables ? Que la vie est mauvaise, qu'il n'y a pas d'espérance, que le mal est vainqueur, vaine la lutte pour toute bonne cause. Ils te renouvellent les souvenirs amers et te font voir, dans l'avenir, des ennemis nouveaux se préparant à fondre sur toi.
Et après ? Te tendent-ils la main, ces seigneurs ? T'aident-ils à te débrouiller? — Non, ils n'ont jamais su que gémir. Hors d'ici donc, ces tristes parasites, toujours prêts à envahir la solitude des êtres harassés ! Ils ont le don de se faire aimer, comme les mauvais fils, pour tout le mal qu'ils vous font. Nettoyons-en notre esprit comme d'une moisissure ! »

Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs

 

 

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Alcool et Chasse...

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02/11/2022

Ce n'est pas bien compliqué...

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01/11/2022

Liberté d'expression...

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« Ah, la liberté d'expression ! Ces deux mots, de nos jours, n'en font plus qu'un. Et s'effacent au profit de ce syntagme enchanté toutes les autres valeurs attachées à la parole : la correction syntaxique, l'élégance stylistique, la pertinence du propos, le respect des vérités de fait, la simple politesse. »

Alain Finkielkraut, La seule exactitude

 

 

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L'Eternel dans l'éphémère

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« — Le soleil darde sur les sapins. De leurs branches vertes, de leur écorce qui suinte, de leurs cônes distendus par la chaleur, s'évapore la résine. Le sol même, couvert d'aiguilles mortes et surchauffées, dégage un parfum subtil. Au seuil du bois, la prairie alpestre résonne du chant des grillons et du ramage des facétieuses sauterelles. C'est la joie, la vie, l'amour. Le peuple des insectes est en liesse. L'atmosphère leur appartient. La forêt grave et vieille susurre avec les moucherons.

Où serez-vous dans six mois, papillons folâtres, scarabées cuirassés de nacre, bourdons sonores ? Enragés musiciens tourbillonnant dans un rayon de midi, où seront vos crécelles, vos sifflets, vos tambourins ?

Un champ de neige nous regarde par les lucarnes de la sapinière voisine. Il m'avertit que tout ce joyeux bruit sera couvert d'un linceul. La forêt chantera encore, mais dans la tourmente, cette fois. Le vol capricieux des flocons dansant au sifflement de la bise, remplacera celui des abeilles et des libellules.

L'AMI. — A quels sinistres pensers ton âme est-elle en proie ? Ton bonheur exige-t-il qu'il y ait des mouches, même l'hiver, et que les pa- pillons deviennent centenaires ? Leur grâce n'est-elle pas dans leur fragilité? Que deviendrait la fraîcheur des roses, si elles avaient la résistance du métal ? Et que resterait-il de la beauté des soleils couchants, s'ils devaient durer toujours ? Pour te plaire, une chose est-elle tenue d'être longue ? Que gagnerait l'éclair à durer ? Ce que gagne un cri du coeur à se répandre en un flux de paroles ; une heure de joie intense à se délayer dans un déluge de jours.

— Contre ton habitude, tu railles. Je ne te reconnais pas. Toi, représentant de ce qui demeure, sous quel jour ignoré m'apparais-tu ? La joie éphémère me désole et m'accable ; j'aspire à ce qui ne meurt pas.

L'AMI. — Ce qui demeure, c'est ce qui est. Une chose n'a pas besoin de s'éterniser pour participer de l'éternel. Il suffit qu'elle soit accomplie en elle-même. Ici le temps ne fait rien à l'affaire.

A la joie de cette fête de soleil, rien ne manque. S'il y a une ombre au tableau, elle est en toi. Ne t'attriste pas sur ce peuple éphémère : prends de lui une leçon, prête l'oreille ! Aucun son discordant : c'est la plénitude absolue. Tout est fondu en une harmonie immense, vibrante et lumineuse. Ce chant universel dit l'ivresse de vivre, la paix, la confiance. Ils ont une seule goutte de l'Océan, mais cette goutte est pure. Ne les plains pas.

— Ils ignorent leur bonheur; c'est comme s'il n'existait pas.

L'AMI. — En cela encore, détrompe-toi. L'astre connaît-il sa splendeur, l'enfant sa grâce, le ciel sa profondeur ? L'âme qui s'ignore ne jouit-elle pas d'une beauté de plus ? Pour être généreux et bon, est-il nécessaire de le savoir ? Les héros dont nous admirons le courage tranquille se trouvent-ils eux-mêmes héroïques ?

Savoir n'est pas tout. D'ailleurs que savons- nous ? Peu de chose, à coup sûr, et pas assez pour en vivre. A ceux-là, leur joie arrive par d'autres voies que le savoir. Ils vivent sur le fonds inépuisable qui alimente les créations. Ils sont à la source, comme le nourrisson au sein. S'ils se raisonnaient à ta façon, ils seraient, comme toi, au régime des citernes crevassées. Leur joie s'en irait en fumée, et leurs chants cesseraient.

— Puis-je m'empêcher de penser, de prévoir? Pour quel usage m'est offert le don de réflexion ? Ne m'as-tu pas toujours engagé à m'en servir ?

L'AMI. — A t'en servir, afin de voir plus clair, mais non pour faire la nuit en plein jour ; ta raison doit te fortifier et non t'abattre, Si elle te gâte la vie, c'est donc que tu l'appliques à des besognes qu'elle fait mal. Tu la décourages en l'attelant à l'impossible. Comment pourrait-elle t'aider à vivre, si tu l'exténues ? Tu lui demandes de te fournir l'explication de l'univers, et dans le produit de son impuissant effort, tu t'installes. Le manque d'air et d'espace t'y étouffe. Ta joie s'étiole comme une plante en cave. Le moindre cri-cri sous l'herbe en mène plus large que toi.

— Hélas I que de fois l'ai-je éprouvé avec douleur. L'inquiétude me ronge. Comment vivre tranquille dans ce monde chancelant ? Rien n'est ferme sous nos pas. Sur nos têtes tout menace ruine. La joie même nous fait peur.

L'AMI. — Pauvre enfant, que je te plains d'être ainsi torturé. Si tu savais comme la confiance est bonne, et vain le souci. Quand tu auras prévu tous les malheurs, signalé à l'horizon tous les orages, il t'en arrivera un que tu n'auras pas aperçu. Du ciel bleu, la foudre tombera sur ta tête. Cesse donc de t'agiter inutilement ! Arrête les frais ! A quoi bon cette fabrique de soucis où tu places tes meilleures ressources pour exercer une industrie malsaine ?

Ne vaux-tu pas mieux qu'une fourmi ou une luciole ? Si ceux-là, que la première gelée de nuit emporte, boivent au pur calice de la joie, te réserveras-tu la lie amassée dans je ne sais quelle coupe impure et trouble ? Comprends la leçon de divine insouciance qui sonne par cette montagne ! Hé oui ! la figure de ce monde passe ; il y a sans doute d'excellentes raisons pour cela. Ne t'épuise pas à le déplorer. Saisis dans son vol rapide la révélation de la minute qui fuit.

Cet entrain, l'unanimité de ce vibrant concert ne te dit-il donc rien ? C'est un symptôme à retenir. Il flotte à la surface, mais il vient de loin. Le fond du monde est solide, on peut bâtir dessus : voilà ce que dit l'étoile qui chemine par les cieux,et i'insecte qui chemine sous l'herbe ; voilà ce que fait bruire dans un rayon de soleil l'innombrable essaim des éphémères. —Sois un homme, comme la fleur est une fleur, l'abeille une abeille ! Vis ta vie ; fais ta route ; accomplis ton oeuvre et ne t'inquiète pas du reste ! Et toi aussi, tu connaîtras la paix, la joie, la plénitude. »

Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs

 

 

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