19/07/2022
Une tête et un coeur...
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18/07/2022
Offense
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17/07/2022
Beauty
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16/07/2022
The unique mode of receiving the Truth
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15/07/2022
No true Unity
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De retour à la maison... enfin !
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Avé !
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Pour cinq ans encore...
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L'élite de demain...
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Elle est de retour... plus déterminée que jamais...
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14/07/2022
Citoyenne et Festive
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13/07/2022
To bear the Cross
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12/07/2022
Heaven and Hell
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11/07/2022
Loss of Willpower
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10/07/2022
Le lieu où se transmettait la mémoire
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« On s’est dirigés vers l’entrée de la ferme. Les murs étaient en grès recouvert d’un enduit protecteur à base de chaux, de sable et de sciure de bois, bardés de planches de sapin pour ceux exposés au nord et à l’ouest, d’où venaient les vents porteurs de pluie. La façade principale était percée de petites fenêtres et, en son centre, d’une construction en demi-cercle : le four à pain. La partie supérieure des murs était recouverte d’une ramée de bois. Des corbeaux en granit débordaient de la façade, sur lesquels on fixait naguère des planches pour faire sécher les fromages. On est rentrés, laissant heureusement le sanglier dehors. L’intérieur de la ferme était constitué de deux petites chambres, d’un atelier, d’une vaste cuisine où se trouvait la cheminée centrale, en granit, avec un âtre immense, et du "poêle", l’unique pièce chauffée de la maison. Un fourneau en pierre réfractaire sans ouverture communiquait en effet avec la cheminée de la cuisine, d’où le lieutenant l’alimentait, poussant régulièrement les braises rougies qui s’emmagasinaient dans le fourneau et diffusaient une douce chaleur. C’était la pièce à vivre, la pièce des veillées héroïques du passé, le lieu où se transmettait la mémoire, où s’éduquaient les enfants, où se racontaient les légendes et où l’on jouait parfois de l’accordéon et de la flûte en buvant du vin chaud. C’était la pièce dans laquelle s’était bâtie la civilisation. Le lieutenant y dormait les mois d’hiver. »
Olivier Maulin, Gueule de bois
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The spirit of Eternity
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09/07/2022
Dites "non"...
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Cette grandiose sauvagerie
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Les historiens travaillant sur le sujet avaient montré que les attaques de loups sur les hommes, si elles demeuraient exceptionnelles, n’étaient pas un mythe de l’histoire. La plupart de ces attaques avaient eu lieu durant des périodes de troubles, avec un paroxysme qui se situait lors des guerres de religion. Les cadavres se corrompent à l’air libre, attirant le loup ; celui-ci, ayant goûté à la chair humaine, est tenté d’y revenir et il faut l’abattre. Les enfants gardant les troupeaux, ainsi que les femmes, étaient les principales victimes du "méchant loup" qui hésitera toujours à attaquer un homme en bonne santé. On estimait qu’il y avait à la fin du dix-huitième siècle près de vingt mille loups en France, peut-être plus avant le seizième siècle…
Si elles n’en avaient probablement pas les moyens, les sociétés traditionnelles n’avaient cependant jamais songé à exterminer le loup, précisait le lieutenant. C’est à l’époque des Lumières que l’idée était née ; elle ne sera exécutée qu’à la fin du dix-neuvième siècle et pour une raison très précise : le loup était un frein au progrès et au processus de modernisation économique. Le loup désorganisait les travaux des champs, ralentissait le commerce et s’attaquait même aux mulets et aux chevaux nécessaires à l’industrie des forges, mettant en péril leur approvisionnement. Pour le lieutenant, c’était en touchant aux forges que le loup avait signé son arrêt de mort. En 1882 était votée une loi planifiant leur extermination. Quarante ans plus tard, ce serait chose faite…
Ainsi, le retour des loups intervenait précisément à l’heure où le système économique qui avait commandé leur extermination se mettait sérieusement à vaciller, et le lieutenant y voyait un symbole et un espoir. L’homme, affranchi du sauvage, avait cru pouvoir se libérer de toute contrainte naturelle, allant jusqu’à accepter le mariage des homosexuels et leur "paternité", avant de se persuader que la différence entre un homme et une femme n’était qu’une donnée culturelle. Le retour du loup offrait un peu de cette grandiose sauvagerie dont notre civilisation dégénérée avait plus que besoin. Cela valait bien quelques moutons stupides, payés par la collectivité, sacrifiés en offrande au formidable hôte des forêts de notre vieille Europe. »
Olivier Maulin, Gueule de bois
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Yourself
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Laurent Obertone - "L'humour politiquement incorrect n'est plus du tout de gauche !"
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08/07/2022
Les lapins, les guerres et les emmerdements
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Pépé Alphonse était énorme, plus de 150 kilos. Il se déplaçait et travaillait lentement, le plus souvent à genoux. Se lever était toute une affaire, il fallait appuyer de ses deux mains sur un genou et se hisser en grimaçant, le plus souvent sans appui. Il avait ainsi pris l’habitude de se déplacer à quatre pattes dans son jardin. De la fenêtre de la cuisine, Mme Primavera, qui s’occupait des chambres d’hôte, des courses, des repas et du ménage, le voyait parfois sortir d’un massif à pas lents, se dandiner au ralenti sur ses quatre pattes, comme une grosse tortue, avant de disparaître derrière des bégonias. Le soir, il se dirigeait vers le puits, s’y agrippait à deux mains et se hissait péniblement. L’opération durait trois bonnes minutes. Ensuite, il rentrait par la cave sur ses deux pattes en se frottant le bas du dos, il retirait ses bottes et sa salopette verte, enfilait un pantalon et des chaussons et bourrait sa pipe avant de l’allumer. Quand il faisait beau temps, il ressortait avec un grand verre de bière qu’il buvait lentement, assis sur une chaise en fer forgé, contemplant son jardin et jouissant en silence du labeur accompli.
J’avais cherché un verre de bière moi aussi et je m’étais installé autour de la table de jardin. Il faisait doux, je me sentais bien, pépé Alphonse n’avait absolument rien à me dire.
— Alors pépé Alphonse, ça gaze ? je lui ai lancé. T’en veux, des nouvelles de l’extérieur ?
Il a haussé les épaules. S’il s’en foutait de l’extérieur ! Cinquante-deux ans, cinq mois et bientôt trois semaines qu’il n’était pas sorti de chez lui. La dernière fois qu’il s’était intéressé à l’actualité, c’était pour la baie des Cochons, vers le milieu des Trente Glorieuses. Il vivait depuis sans télévision, sans radio, sans journaux, sans rien du tout ; et ne parlons pas d’Internet, il ne savait même pas que ça existait. Il était un peu simplet par-dessus le marché, du genre taiseux ; du coup, je le taquinais, je lui demandais s’il était au courant que de Gaulle était claboté, je lui parlais commerce équitable et développement durable, je lui annonçais même qu’on avait soi-disant marché sur la lune.
— Sur la lune, pépé Alphonse ! Tu te rends compte ?
Mais parle à ma culasse ! Il haussait les épaules. Un vrai manque de curiosité. Et les nouvelles bagnoles ? La fusée Ariane ? Le parc Big Bang Schtroumpf ? Superphénix ? Rien à cirer ! Intérêt nul ! Moins qu’un puceron ! En revanche les potées de bulbe, la fleuraison des campanules ou la taille des rosiers, alors là pardon, intarissable. Et l’œil brillant… Il traînait des problèmes à la con pendant des semaines, qu’il résolvait le soir dans son bureau, en consultant ses encyclopédies sur les plantes. Peut-on planter des bisannuelles au-dessus des bulbes ? Marier les pensées aux arabettes ? Tailler le buis avant la pousse ou au début de l’été ? Effectuer une taille d’égalisation à la mi-septembre ? Quand et comment diviser les pivoines ? Alors, la géopolitique là-dedans… Israël et les Iraniens… la crise de la finance… la révolution chez les Papous… Tu parles d’une ouverture d’esprit ! Le monde de pépé Alphonse s’arrêtait à la clôture de son jardin. Au-delà, c’étaient les lapins, les guerres et les emmerdements. »
Olivier Maulin, Gueule de bois
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The man of instinct
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07/07/2022
Sanglots...
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Ah, quelle superbe fête ! Mais tout a une fin, malheureusement. Quand on est sortis de l’hôtel particulier, c’était de nouveau l’aube, une autre aube, encore une aube… On a salué l’émir, la baronne, Pipoute-Pipoute, tous ces boute-en-train, nos nouveaux amis. On avait fini dans un petit salon isolé avec la baronne à parler d’art, dont elle était gourmande. Nous avions admiré un tableau au mur, fleuron de la collection de l’émir, qu’il avait acquis pour 10 millions d’euros : une couche de peinture verte intitulée "Jeune homme couché dans les prés à l’aube après une nuit d’amour avec son fiancé au cours de laquelle il lui a annoncé qu’il rejetait à jamais l’ordre patriarcal et entendait vivre sa vie librement". On avait écouté de la musique aussi : quatre minutes trente-trois secondes de silence de John Cage, que la baronne savourait en pleurant. L’œuvre avait été composée pour le piano mais pouvait aussi bien être exécutée par n’importe quel instrumentiste, nous précisait la baronne. Pardi ! Même par un manchot sourd et aveugle… Par un ouistiti mongolien… Magie de l’art ! Cet imbécile d’Ollier avait demandé à monter le son ! Oh là là, qu’est-ce qu’on avait ri une fois de plus ! Ollier, ce plouc décidément, irréversible réactionnaire, insensible au néant !
À présent, on marchait dans l’aube, tristement, repensant au pauvre Fanfan que cette fête aurait bien amusé. Pauvre, pauvre Fanfan, mort avant la découverte du buy button ! On est arrivés sur le parvis de Notre-Dame où nous avait conduits Ollier. Un vent froid s’était levé, qui tournait autour de la cathédrale. Ollier faisait les cent pas en regardant sa montre. Soudain il a levé le bras, l’a rabaissé. Les cloches de Notre-Dame se sont mises à sonner. Les quatre benjamines de la tour nord, suivies bientôt d’Emmanuel, le gros bourdon. Ollier était à genoux, les bras écartés, pleurant à chaudes larmes. On s’est agenouillés à côté de lui, Bassefosse et moi, et on a écarté les bras, et on s’est mis à sangloter avec lui. »
Olivier Maulin, Gueule de bois
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Perfect Peace
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06/07/2022
"Et encore, on n’en est qu’au début", disait Pipoute-Pipoute
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Tous les ans, un cran de ceinture en moins ? Y a plus de pognon ? Oui mais « pourquoi de plus en plus de milliardaires ? Oui mais pourquoi un PIB qui gonfle ? Oui mais pourquoi de plus en plus de pauvres ? Où va le nougat ? Pourquoi c’est nous qu’on paie la crise ? Pourquoi les banques renflouées de plusieurs milliards ? Le bon business : profit privatisé, pertes socialisées ? Ne nous prendrait-on pas pour des jambons ? Voilà le genre de questions que l’abruti pourrait se poser. Tu parles d’une guigne… En discuter dans les bistrots… Se monter le bourrichon… Et pourquoi pas, horreur absolue, cauchemar d’épouvante, pire qu’une catastrophe nucléaire : virer populiste ! Rien que le mot, ça lui faisait sortir les sels à la baronne ! Au Siècle, on en chiait mou dans les culottes ! Pour pourrir l’ambiance, il n’y avait pas mieux ! Tout le reste, ça les faisait franchement rigoler : "Mon véritable ennemi n’a pas de nom", "L’argent qui corrompt tout", l’interdiction de 0,00001 % des activités toxiques des banques, "L’autorégulation exigeante des salaires patronaux", la guerre aux paradis fiscaux, etc., si ça les faisait se bidonner ! Ils en chialaient, en rotaient, en pétaient d’aise… Dans une soirée, pour mettre de l’ambiance, il y avait toujours un petit plaisantin pour reprendre la plus énorme des blagues, celle dont on ne se lassait jamais : "Nous avons mis fin au scandale des paradis fiscaux" ! Succès assuré ! N’en reste plus qu’un tout petit bout de nougat : 25 000 milliards ! Une bagatelle ! Le rire fait monter et descendre le muscle qui sépare la cavité thoracique de l’abdomen et augmente l’oxygénation du sang, excellent contre l’hypertension. Contre les inflammations articulaires. Le rire fait vivre vieux, ne faut s’en priver. 25 000 milliards de nougats ! Mais au simple mot de "populisme", fini la rigolade ! Les muscles se figeaient, hormis le sphincter qui ne répondait plus de rien ! Les imaginations s’emportaient… image horrifique, de celles qui hantent les nuits : des petites mains à l’infini en train de tresser des cordes de chanvre. "Ils sont des millions, on est quelques centaines, il faut jouer finaud, les gars" : le mot d’ordre. Obligation d’être malin, comme nous l’a enseigné Darwin. Alors, tu parles si on l’avait trouvée, la réponse : ferme ta gueule et allume TF1 ! Divertis-toi ! Variétoche, téléréalité, culture, documentaire, art, subversion, film d’auteur, paire de loches, y en a pour tous les goûts. Profite de la petite camisole sympa qu’on a concoctée exprès pour toi : travailler, dormir, regarder la TV, débrancher ton cerveau, elle est pas belle ta vie, crevard ? Les bombarder d’images, les abrutir, les réduire à des émotions de petits zenfants. Fini idées, esprit critique, "oui mais quand même", "vous êtes sûr que ?", "un truc qui cloche" : émotions ! La gueule ouverte devant le poste, les émotions ! Le vrai, le faux, le bien, le mal ? Va chier ! Sympa/pas sympa, cool/pas cool, idée généreuse/idée nauséabonde, et circulez. Poste sacré au centre de tout, pouvoir magique, créateur d’ordre : sans télé, tout s’écroule, les hommes vont au bistrot, les banquiers sont pendus.
Pour le reste, faisons confiance à la pub, disait Pipoute-Pipoute. Il n’avait pas de mots assez doux pour la pub, il la révérait à l’égal d’un dieu, il était en extase devant elle ; il lui devait tout, sa situation, son argent, sa tranquillité, la stabilité sociale. "Plus grande manifestation du génie des hommes", il l’appelait. Son héros était Marcel Bleustein-Blanchet, bienfaiteur de l’humanité ! Il se faisait lyrique, enjoué, romanesque ; la baronne avait des frissons. Il lui expliquait qu’on avait réussi grâce à la pub à faire désirer aux pue-la-merde ce qu’on avait programmé pour eux dans notre seul intérêt. Pas de matraque, pas de camp, pas de violence. Et on leur laisse croire qu’ils sont libres par-dessus le marché ! C’est génie ou c’est pas génie ? Venez consommer librement les petits pioupious, c’est vous qui décidez de tout… La baronne commençait à piger ; elle s’est mise à mouiller ! Transformer leurs désirs en besoins ! Les rendre compulsifs, dépendants du bonheur dans l’achat ! Un coup de déprime ? Lèche une vitrine, connasse ! Génie, oui, je l’affirme ! Grâce à la pub, ils avaient renoncé à produire eux-mêmes ce dont ils avaient besoin et ils étaient heureux ! Contents de bouffer de la merde de cheval surgelée !
Ravis de s’empoisonner de raviolis aux os broyés, nerfs et tendons ! Guillerets de préparer des purées en flocons ! Éplucher une patate ? Plus le temps ! Trop de boulot ! Mais je m’éclate, rassurez-vous ! J’abandonne mes enfants tous les jours à des nourrices inconnues, je pue des bras à cause du stress, je donne du poison à mon bébé mais je suis bien plus épanouie qu’au treizième siècle, hihihi ! Et puis, je pars en week-end à l’étranger et je finirai en maison de retraite tout confort. La pub, meilleur dressage de l’histoire de l’humanité ! Tout en douceur, en cajolerie, lait maternel et régression ; pornographie pour impuissants, les exciter un peu, qu’ils s’imaginent être vivants… Le choix pour les rebelles : choisir une autre marque. En séchant leur imaginaire, c’est leur perception du monde qu’on a détruite ; en détruisant leur perception du monde, c’est la possibilité de le changer qui s’est éteinte. La boucle est bouclée, la cage verrouillée. La pub est révolutionnaire, réactionnaire, insaisissable, impossible à combattre ; elle seule a enfin réussi à mater l’homme ; pour Pipoute-Pipoute, elle était Dieu himself. La baronne chialait à grandes eaux. Elle était en pleine crise mystique… Les sert-à-rien, ça l’effrayait, ça l’écœurait, ça l’excitait pardi ! Au fond, ce qu’elle aurait voulu du fond de sa haine, c’était finir battue, violée, compissée par la populace au gros zob puant ! Finir pendue par les pieds comme un jambon fumé ! La haine !
"Et encore, on n’en est qu’au début", disait Pipoute-Pipoute. Les neurobiologistes travaillent pour nous ! La science est avec nous ! Les analyses en imagerie cérébrale vont bientôt influencer les décisions d’achat de manière plus rationnelle et précise… On a repéré les signaux visuels, sonores, olfactifs qui déclenchent l’envie… Vous êtes foutus ! On a détecté la zone cérébrale de la récompense… Vous ne nous échapperez plus ! On a enfin trouvé le "buy button" ! Zombie achètera quand on lui dira, ce qu’on lui dira, où on lui dira, et après il aura le droit d’aller voter ! Le salut par "buy button" ! Alors, génie ou pas génie, nom de Dieu. »
Olivier Maulin, Gueule de bois
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