23/10/2020
Gauchisme de base...
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22/10/2020
Dominer les hommes et caresser les femmes...
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« Sturel ne se coucha pas ; il relut les passages préférés de "La Nouvelle Héloïse". Les événements de cette nuit avaient éveillé en lui l’ambition et l’amitié ; Rousseau l’entretenait d’amour et de sensualité. Il devenait plus vivant. L’univers s’élargissait. Des lueurs sur tout ce qui fait jouir ou souffrir venaient guider ou prolonger sa raison. Fier de cet agrandissement intérieur, il pensait avec pitié qu’il y a des vies sans initiation. Mais entre lui-même et les objets de son désir il sentait un voile léger. Il aurait voulu dominer les hommes et caresser les femmes ; il y prévoyait des obstacles, petit étudiant, qui n’avait pas même une lettre pour un salon parisien. »
Maurice Barrès, Les déracinés
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Réveillez-vous les jeunes...
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21/10/2020
"À bas Nancy ! Vive Paris !" Cri de trahison, détestable reniement !
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« — Sturel ! — déclama Mouchefrin, — par le nom puissant de Bouteiller ! (qui nous ait en sa protection !) passe-moi ton porte-monnaie et je te ferai voir un bel exemple de maîtrise ; tu vas connaître le plus victorieux instrument de domination… Messieurs, pour fêter Rœmerspacher de Nomény, qui dès ce jour est Rœmerspacher de Paris, nous vous offrons un rhum de clôture. Crions tous : "À bas Nancy ! Vive Paris !"
Cri de trahison, détestable reniement ! Oui, ce mauvais garçon a parfaitement résumé cette première partie de leurs vies : et l’ingratitude qu’il manifeste, sans une protestation de ses camarades, a été voulue, nécessitée par Bouteiller. "À bas Nancy ! Vive Paris !" traduit ce besoin de se jeter à l’eau qui anime tous ces jeunes gens. Le fausset des filles, la verve irréfléchie des bohêmes, le grognement des pochards composent — et c’est convenance — l’odieuse clameur d’approbation qui accueille le toast et à laquelle le patron met fin en expulsant tout le monde.
Il faisait un petit jour froid, et le vent, aidé par les balais de la voirie, soulevait une sale poussière. Nos jeunes Lorrains, passant d’une telle chaleur dans cette aube glacée, sentent peut-être leur corps souillé de poussière et mal à l’aise sous des vêtements fripés, mais ces impressions dont, à trente-cinq ans, ils s’attristeraient, ne modifient rien de leur joie sans cause, de leur entrain. À l’heure où dorment épuisés les viveurs réputés, les favoris de la beauté, ces enfants dont nul amour ne se soucie ont l’haleine fraîche et le regard ardent ; et rien qu’un bain les ferait quand même jolis et fleurs pour les femmes.
Le gros de la troupe empoigna la valise de Rœmerspacher, et, avec mille bouffonneries auxquelles leur jeunesse et leur ébriété pouvaient seules donner du charme, ils allèrent l’installer à l’hôtel Cujas, en face du fameux hôtel Saint-Quentin qu’on a démoli avec la rue des Grés en 1888, et qu’habitèrent successivement Jean-Jacques Rousseau, Balzac et ses héros, George Sand, Vallès. Tous personnages dont la sensibilité préparait les chemins à ces jeunes analystes.
Rœmerspacher garda une fille de la bande, ce dont il eût été gêné devant Sturel. Celui-ci, remontant le Luxembourg vers sa rue Sainte-Beuve, tenait toujours la Nouvelle Héloïse sous le bras. En route, il s’aperçut que Mouchefrin avait conservé son porte-monnaie avec deux cents francs, et qu’il ignorait son adresse. »
Maurice Barrès, Les déracinés
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Conditionnement...
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20/10/2020
Maurice Barrès Aujourd'hui (France Culture)
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Trop courte ?
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19/10/2020
Leur dialogue avait toutes les secousses des entretiens nocturnes
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« À nul âge on ne philosophe plus volontiers qu’à vingt ans, et surtout vers quatre heures du matin. Même la Léontine en a les lèvres entr’ouvertes dans une face totalement abrutie : c’est le signe de son admiration pour ces messieurs. Depuis Verdun, elle aime Racadot, parce qu’il est son pareil, et Mouchefrin parce qu’il est si drôle ; de loin, déjà, elle enviait M. Renaudin, qui s’est fait une situation, mais dans cet instant, pour la première fois, elle distingue les autres… Quelle impression déconcertante, cette créature humble et grossière peut-elle ressentir de Suret-Lefort, dont la physionomie offre quelque chose de félin, d’hypocrite et de fermé qui, joint à son air d’extrème jeunesse, fait plaisir à voir comme une expression rare ; — de Sturel, une figure grave et passionnée qui rappelle ces admirables temps de la Restauration, où l’on avait des âmes romantiques avec une discipline classique ? Rœmerspacher appartient à une humanité plus puissante. Il a du rayonnement. Les plus grossiers sont sensibles à l’attrait de la grande sociabilité, et même cette pauvre parente des bêtes, cette Léontine mêlée à leurs débats comme une génisse attachée au piquet d’une tente où l’on discute, approuve les jeux de sa physionomie quand il parle.
Sa tête est forte, sympathique, avec des cheveux roux qui frisent ; ses vêtements sont ouverts sur un gilet mal boutonné qui laisse largement voir une chemise molle de toile grossière. De ce milieu, par sa force tranquille, il a banni le ton plaisantin ; il a libéré les vrais sentiments jusqu’alors intimidés de chacun. Maintenant, de leur accord ils croient tirer une plus-value générale. Leur force totale est faite des puissances et des directions de chacun. Nul d’entre eux qui désormais ne s’intéresse, comme s’il en attendait un bénéfice personnel, à ce qu’ont découvert les camarades dans Paris.
Leur dialogue avait toutes les secousses des entretiens nocturnes. Mais il partait toujours de leur terrain commun, le lycée de Nancy, pour se déployer, se diviser, se réunir, exprimant ainsi les natures diverses de ces jeunes gens. C’était comme un chêne dont toutes les branches et les moindres feuilles ont sans doute leur physionomie propre, mais leur destinée commandée par les puissantes racines dont l’ensemble dépend. Les chimères qui s’imposent à nous, de nuit, sont difficiles à distinguer de la vérité : ces camarades de lycée, heureux de se retrouver, s’imaginaient former eux-mêmes un arbre puissant et que les forces de chacun, pareilles à la sève qui circule, profiteraient à tous. Cette image leur semblait d’autant plus exacte qu’elle avait une certaine beauté morale. Il faut être bien vieux pour oser reconnaître mensongère une conception qui, si elle était vraie, créerait de la fraternité et de l’agrément. Ces jeunes gens ne se connaissent d’autre père que Bouteiller : ils doivent admettre que, dans l’univers, chacun d’eux va se façonner un monde analogue à celui de ses camarades. Et s’ils discernent les uns chez les autres, au cours de cette soirée, des nuances nouvelles, ils sont bien éloignés de s’en inquiéter ; ils n’imaginent pas qu’un jour l’habileté de Renaudin, l’ambition de Suret-Lefort, la poésie de Sturel, la curiosité intellectuelle de Rœmerspacher, pourront les mettre en opposition, ni même les séparer. Ils admirent plutôt ces différences, parce qu’elles leur marquent combien en deux années ils se sont développés… Et ils s’en témoignent de la surprise par un silence où ils s’examinent.
Puis, d’un accord silencieux, ils se comparèrent à la masse compacte des filles et des étudiants agglomérés dans cette tabagie… Essaim où l’on ne peut distinguer des individus, mais seulement reconnaître une espèce. Sur cette façon de gâteau de jeunesse, le gaz, la fumée, l’ivresse et tous les désirs distribuaient des plaques violentes, alternées de rouge et de noir. Tant d’adolescents divers, qui hurlaient et s’agitaient, ne donnaient pas à penser qu’ils fussent plus d’un. Ils formaient un seul animal fédératif, toutes mains tendues, toutes bouches ouvertes vers l’alcool et la prostitution. De se sentir bien au chaud dans ce chenil, ils riaient, pleinement abandonnés à l’heure présente… L’orgueilleuse coterie des conquérants lorrains jugea cette crapule comme le divertissement normal d’âmes assez insensibles pour ne pas partager la commotion qu’ils recevaient de leur premier contact avec la cité de la vie. »
Maurice Barrès, Les déracinés
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Battre les blancs au fouet...
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18/10/2020
Dieu se rit...
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« Mais Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? quand on l'approuve et qu'on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance. »
Jacques Bénigne Bossuet, Histoire des variations des églises protestantes
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L’immense troupeau consume sa poésie à espérer qu’il sera fonctionnaire
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« On se demande où mènent les fastidieuses études classiques qu’on impose à la jeune bourgeoisie : elles mènent au café.
Mobilier malpropre, service bruyant et familier, chaleur de gaz intolérable ! Comment demeurer là, sinon par veulerie ? C’est compromettre son hygiène morale plus fâcheusement qu’en aucun vice, puisqu’on n’y trouve ni passion ni jouissance, mais seulement de mornes habitudes. Voilà pourtant le chenil des jeunes bacheliers qui sortent des internats pour s’adapter à la société moderne… À marcher, le fusil en main, auprès des camarades, dans les hautes herbes, avec du danger tout autour, on nouerait une amitié de frères d’armes. Si cette vie primitive n’existe plus, si l’homme désormais doit ignorer ce que mettent de nuances sur la nature les saisons et les heures diverses du soleil, certains jeunes gens du moins cherchent, dans des entreprises hardies, appropriées à leur époque, mais où ils payent de leur personne, à dépenser leur vigueur ; et ils échangent avec les associés de leurs risques une sorte d’estime… bien différente de celle qu’on prodigue à la respectabilité d’un chevalier de la Légion d’honneur. Comme ils sont une minorité, ces oseurs ! L’immense troupeau consume sa poésie à espérer qu’il sera fonctionnaire. Cartonnant, cancanant et consommant, ces demi-mâles, ou plutôt ces molles créatures que l’administration s’est préparées comme elle les aime, attendent au café, dans un vil désœuvrement, rien que leur nomination. »
Maurice Barrès, Les déracinés
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Philistin Soja, Journaliste
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Revendication
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Que chacun prenne un instant pour considérer cette terrible image afin d'y voir ce qui attend notre pays très prochainement si mes compatriotes ne parviennent pas à ouvrir les yeux...
Mes pensées et mes prières vont vers cette victime de la crapulerie meurtrière et vers sa famille.
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17/10/2020
...dans 10 minutes...
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La vérité sur les esclavages : interview de Bernard LUGAN sur TV Libertés
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Le Rasoir des Stars...
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Le genre de propos qui vous valent une exclusion de Facebook durant 24h... car il faut s'amender...
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Décapitation...
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Face à Face - Eric Zemmour / Jean-Pierre Chevènement
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16/10/2020
Esclavage, l'histoire à l'endroit - Bernard Lugan
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Une vie, une œuvre : Maurice Barrès, complexe ou ambigu ? (1862-1923)
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Ah ! Ces bons bistrots parisiens !
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15/10/2020
L'heure d'aller dormir...
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Sa répugnance va contre la Nature même, dont l’écartèrent les méthodes artificielles du lycée
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« "La Nouvelle Héloïse" vient d’un cabinet de lecture où le jeune homme s’achemine. En longeant le Luxembourg plein de ténèbres, ce petit Lorrain, rêveur et positif, se dit : "C’est à relire toujours, pour apprendre ce que les grandes personnes appellent les sentiments tendres. Ces trois volumes, gardés pendant trois jours, me coûteront déjà dix-huit sous : à ce prix, on doit trouver un exemplaire passable sur les quais ; j’ai abîmé celui-ci, il va falloir que j’en donne le prix fort…" Et puis, il se répète la phrase sublime de Julie à Saint-Preux, dans son billet posthume : "Adieu, mon doux ami ; quand tu verras cette lettre, les vers rongeront le visage de ton amante et son cœur où tu ne seras plus."
Douloureuse caresse des mots dont frissonne un enfant sous la nuit ! Auprès de telles syllabes, liées par un auteur qui connaissait l’amour, la musique et la solitude, les dix-sept ans d’une fille et sa fraîcheur manquent de romanesque et ne sauraient contenter un novice qui tâtonne au parvis mystérieux de l’amour.
Sturel s’étonne un peu de ce livre où les mouvements de deux êtres jeunes sont dévoilés, excusés et glorifiés. Julie parfois l’offense et lui semble vulgaire. Son objection n’est point que dans ces pages la sensualité mêle ses épanchements à l’éloge de la vertu d’une telle manière qu’on ne sait plus les distinguer ; sa répugnance va contre la Nature même, dont l’écartèrent les méthodes artificielles du lycée. Innocent encore et même peu capable d’imagination précise, s’il pense une seconde à Thérèse Alison, il ne se représente ni ses seins, ni ses hanches, ni même la douceur de ses mains ; elle lui paraît seulement une difficulté à vaincre. À cette époque, indifférent aux arbres, aux prairies, aux couchers de soleil, et n’ayant sur l’amour que des renseignements de bibliothèque, il n’y pouvait trouver que des plaisirs d’intrigue, d’orgueil et de jalousie. Jeune bête royale, aux reins souples, aux griffes désœuvrées, il se préoccupe de cette jolie fille comme du premier bruit au taillis sur sa route de chasse. »
Maurice Barrès, Les déracinés
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Mouvement perpétuel...
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