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17/09/2015

Salvador Allende, 40 ans plus tard

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À chaque date anniversaire, la gauche ne manque jamais de célébrer le régime de Salvador Allende et la « voie chilienne vers le socialisme », et de conspuer dans la foulée son renversement par l’armée. Ce 11 septembre ne faillira pas à la tradition. L’occasion, pour nous également, de revenir sur cette catastrophe.

Certes, la chute des pays soviétiques et autres affidés a définitivement prouvé que le socialisme, ça ne marche pas, même pas un peu, même pas une fois, même pas par hasard. Jamais. Mais la nostalgie étant ce qu’elle est, la gauche reste attachée à ses mythes. Comme on peut le voir à l’occasion du 40e anniversaire du coup d’État du 11 septembre 1973 au Chili. S’accrochant à ses dernières icônes encore relativement présentables, la gauche abuse de la mauvaise foi, déforme les événements, tentant de réécrire l’Histoire afin de s’accommoder d’un passé illusoire au lieu de prendre connaissance des faits et d’essayer de comprendre la réalité.

Parce que, dans les faits, la réalité du gouvernement d’Allende a été beaucoup plus sinistre que ne le laisse supposer l’hagiographie entretenue depuis les années 70. Le 16 septembre 1973, le New York Times résumait parfaitement ce que furent ces mille jours où Allende gouverna le Chili :

« L’expérience du docteur Allende a échoué parce que sa coalition d’Unité Populaire, dominée par les socialistes et les communistes, a tout fait pour installer au Chili un système socialiste radical auquel était farouchement opposée plus de la moitié de la population. Il avait été élu en 1970 avec seulement 36,3% des voix, à peine 39.000 votes de plus que son concurrent conservateur arrivé en deuxième place. Lors des élections législatives du début de cette année, l’Unité Populaire n’a seulement obtenu que 44%. Pourtant, en dépit d’un parlement dominé par l’opposition, souvent en méprisant les tribunaux et face au chaos économique et à une inflation qui faisait rage, le régime a continué de « réquisitionner » des entreprises, grandes et petites. Ces actions ont polarisé le Chili comme jamais auparavant, provoquant une opposition tous azimuts, non seulement de la part du riche ou d’une frange fasciste, mais bien de la classe moyenne qui représente la moitié de la population et qui se voyait affronter sa propre destruction. Si le docteur Allende avait progressé de manière plus réfléchie, s’il avait fait une pause pour consolider après la nationalisation des industries de base du Chili et posé des limites raisonnables à son programme socialiste, il aurait probablement terminé son mandat avec de grandes chances de succès. »

Il est utile, voire nécessaire de bien se rappeler ces faits, alors même qu’aujourd’hui dans plusieurs endroits du monde, on peut voir comment un gouvernement légal peut détruire les institutions d’un pays et, partant, perdre toute légitimité à son pouvoir. C’est pourquoi aujourd’hui et demain, Contrepoints publie un dossier autour de la figure d’Allende, de sa politique et du Chili sous son gouvernement.

10 septembre

Salvador Allende et la voie chilienne vers le socialisme : Très loin d’un projet progressiste mais modéré utilisant la voie démocratique, le programme politique de l’Unité Populaire mené par Allende relevait de la classique ligne marxiste-léniniste. Avec toutes ses désastreuses conséquences politiques, économiques et sociales. Une expérience catastrophique pour le Chili à laquelle l’armée mettra dramatiquement fin, à la demande du parlement.

Cybersyn, le rêve mouillé du socialisme : Cybersyn (projet du gouvernement Allende visant à créer une économie planifiée contrôlée en temps réel par ordinateur) était inutile pour atteindre son objectif, et redondant pour la simple communication. Malgré la propagande qui faisait étalage du haut niveau de sophistication du système, il fallait en réalité une armée d’exécutants pour traiter les données. Au final, le plus grand succès du cybersocialisme a été de faire échouer une grève.

11 septembre

Les mille jours d’Allende : Chronique du gouvernement d’Unité Populaire, du 4 novembre 1970 au 11 septembre 1973.

Les textes cachés de Pablo Neruda : En 1971, Pablo Neruda reçoit le prix Nobel de littérature. Il serait injuste de nier la valeur littéraire de sa poésie. Des livres comme Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée, les séries de Résidence sur la terre et d’autres attachants recueils de poèmes forment une trajectoire lyrique clé du 20e siècle. Mais il serait également injuste de cacher certains textes de Neruda ; textes que la critique a occultés pour maquiller l’image de celui-ci ; textes qui reflètent sa servilité envers quelques-uns des dictateurs les plus néfastes du 20e siècle, comme, par exemple, une élégie au dictateur cubain Fulgencio Batista.

« El ladrillo », le programme économique des Chicago Boys : Le programme de développement économique élaboré par les Chicago Boys avant et pendant la présidence d’Allende a fait du Chili le premier pays d’Amérique du Sud à intégrer l’OCDE, le 7e le plus libre économiquement au monde en 2013, en offrant aux Chiliens les meilleurs indices de développement humain et le plus haut PIB par habitant de toute l’Amérique latine, ainsi que les taux de pauvreté les plus bas de toute leur histoire. Un bien beau résultat pour une aventure qui commença, il y a près de 60 ans, par un accord de coopération entre l’Université de Chicago et l’Université catholique du Chili.

 

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SOURCE : CONTREPOINTS

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Vincent Moscato dénonce l'hypocrisie face aux migrants

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16/09/2015

Déconne pas René...

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Quelle position face aux islamistes ? Céline Pina dénonce le "silence" de la France

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15/09/2015

Ceci n'est plus une femme...

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Allemandes traditionnelles...

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Eurabia...

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14/09/2015

Moi Président de la République...

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13/09/2015

Ecrasé d'impôts...

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Frédéric Bastiat

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Du mauvais Césaire...

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Patrick Devedjian sur un mode sarcastique, à l'encontre du gouvernement Merkel et de sa décision d'accueillir en masse les réfugiés moyen-orientaux, a déclaré : "les Allemands nous ont pris nos juifs, ils nous rendent des Arabes"...

La réaction de la Vertueuse Taubira ne s'est pas faite attendre...

 


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Du mauvais Césaire...

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Et ça s'appelle "Fête de l'Humanité"...

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Désarroi Post-Moderne...

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Une histoire qui est arrivée demain

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Le Camp des Saints

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No matter how loud they yell "Discrimination"...

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12/09/2015

Cadavres...

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Ces photos montrent une maman et son bébé, massacrés en Ukraine de l'est par les amis de Hollande et de BHL, mais elle ne fait pas la UNE des merdias. Pourquoi ?

Le prix du cadavre d'un enfant varie en fonction du prix que le complexe médiatico-politique veut lui donner. Ça vaut cher, si ça fait avancer leur agenda idéologique. Ça ne vaut rien, si ça va contre.


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Voyeurisme...

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Inquisition...

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Le PS est sauvé...

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11/09/2015

Les hommes ne peuvent rien faire au monde que mourir

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« Terrible insuffisance de nos cœurs et de nos esprits devant le cri, la prière qu’était la tienne. Je te voyais jeté à la rue avec la valise vide et qu’est-ce que je t’offrais pour la remplir. Je te reprochais de ne rien trouver dans le monde si riche, si plein pour te faire un viatique. Mais je ne te donnai rien. Car enfin peut-être ceux qui ne trouvent rien et qui restent là, ne sachant quoi faire, il faut avouer qu’ils demandent, et il n’y a qu’une chose à faire c’est de leur donner. J’ai pleuré quand une femme au téléphone a dit : "Je vous téléphone pour vous dire que Gonzague est mort." Hypo­crisie infecte de ces larmes. Toujours la lâcheté de l’aumône. On donne deux sous et on se sauve. Et demain matin avec quelle facilité je me lèverai à 5 heures pour aller à ton enterre­ment. Je suis toujours si gentil aux enterrements.

A travers une banlieue - les banlieues c’est la fin du monde - puis une campagne d’automne vert de légume cuit et or pâle de chambre à coucher, sous une pluie battante, avec un chauffeur qui me parlait de son moteur, je suis arrivé dans une de ces terribles pensions de famille où l’on voit que la mélan­colie et la folie peuvent faire bon ménage avec toute la médiocrité.

Elle était là, sous ton lit, la valise béante où tu ne pouvais finalement mettre qu’une chose, la plus précieuse qu’ait un homme: sa mort. (...) Tu es mort pour rien mais enfin ta mort prouve que les hommes ne peuvent rien faire au monde que mourir, que s’il y a quelque chose qui justifie leur orgueil, le sentiment qu’ils ont de leur dignité - comme tu l’avais ce sentiment-là toi qui as été sans cesse humilié, offensé - c’est qu’ils sont toujours prêts à jeter leur vie, à la jouer d’un coup sur une pensée, sur une émotion. »

Pierre Drieu la Rochelle, L’adieu à Gonzague

 

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Pour faire bouger les choses...

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L'imagination condensée du siècle

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« Le tombeau de l'Empereur, pour des Français de vingt ans, ce n'est point le lieu de la paix, le philosophique fossé où un pauvre corps qui s'est tant agité se défait ; c'est le carrefour de toutes les énergies qu'on nomme audace, volonté, appétit. Depuis cent ans, l'imagination partout dispersée se concentre sur ce point. Comblez par la pensée cette crypte où du sublime est déposé ; nivelez l'histoire, supprimez Napoléon : vous anéantissez l'imagination condensée du siècle. On n'entend pas ici le silence des morts, mais une rumeur héroïque ; ce puits sous le dôme, c'est le clairon épique où tournoie le souffle dont toute la jeunesse a le poil hérissé. »

Maurice Barrès, Les Déracinés

 

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10/09/2015

Il n’est rien dont l’homme ait aussi peur que la liberté

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« On voit s’élever une race de bûcheurs, des gens qui n’ont jamais le temps de rien. Or, tout type supérieur se reconnaît à ce qu’il a du temps, donc est maître souverain des heures. Placé devant ce dilemme, il préfèrera l’existence de raté à celle de cuistre. Au reste, le règne des cuistres est sans cesse à nouveau interrompu par la révolte des ratés de génie. C’est l’une des révolutions qui se reproduisent toujours, et, fait remarquable, dans une totale indépendance envers les arguments qui se trouvaient être à la mode. Ainsi s’expliquent l’aristocrate parmi les jacobins, et d’autres types que chacun connaît. [...] Pour ceux qui sont grandement doués, l’échec dans le métier fait bien plutôt partie des débuts favorables, pour autant que, traversant le rideau de la société, ils peuvent se colleter avec la liberté [...]. Au fond, il n’est rien dont l’homme ait aussi peur que la liberté - d’où l’affluence qui règne devant les casernes de notre époque. »

Ernst Jünger, Le contemplateur solitaire

 

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Il serait vain de se détourner du passé pour ne penser qu'à l'avenir...

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« Il serait vain de se détourner du passé pour ne penser qu'à l'avenir. C'est une illusion dangereuse de croire qu'il y ait même là une possibilité. L'opposition entre l'avenir et le passé est absurde. L'avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c'est nous qui pour le construire devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même. Mais pour donner il faut posséder, et nous ne possédons d'autre vie, d'autre sève, que les trésors hérités du passé et digérés, assimilés, recréés par nous. De tous les besoins de l'âme humaine, il n'y en a pas de plus vital que le passé. »

Simone Weil, L'enracinement

 

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Auto-culpabilisation...

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Quand tu recevras cette lettre je me sentirai bien mieux qu'avant...

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Le 22 février 1942, Stefan Zweig, ne voyant plus ce qu'il pouvait encore faire dans un monde livré à la barbarie nazie, préfère le quitter, en compagnie de son épouse, en absorbant du Véronal.

On retrouva leurs corps sans vie dans la petite maison qu'ils habitaient, quartier de Valparaiso à Petrópolis, dans l'État de Rio de Janeiro. La lettre qu'il laissa avant de se donner la mort, donne une idée de son extrême désarroi...

« Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec lucidité, j'éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m'a procuré ainsi qu'à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j'ai appris à l'aimer davantage et nulle part ailleurs je n'aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l'Europe, s'est détruite elle-même. Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d'errance. Aussi, je pense qu'il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde. Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux. »

 

Écrite le même jour : Lettre à Friderike Maria Zweig (sa précédente épouse)...

 

« Petropolis 22.11.1942

Chère Friderike,

Quand tu recevras cette lettre je me sentirai bien mieux qu'avant. Tu m'as vu à Ossining, et après une bonne période paisible, ma dépression est devenue bien plus aiguë — je souffrais tant que je ne pouvais plus me concentrer. Et puis, la certitude — la seule que nous ayons eue — que cette guerre allait prendre des années, qu'il faudrait une éternité avant que nous, dans notre position spécifique, nous puissions nous installer à nouveau dans notre maison, était trop déprimante, j'aimais beaucoup Petropolis, mais je n'avais pas les livres que je voulais et la solitude, qui dans un premier temps avait un tel effet apaisant, a commencé à devenir oppressante — l'idée que mon travail central, le Balzac, ne serait jamais terminé sans deux années de vie paisible et que tous les livres aient été très difficiles à obtenir, et puis cette guerre, cette guerre éternelle qui n'est pas encore à son apogée. J'étais trop fatigué pour tout cela (et pauvre Lotte… elle n'avait pas une belle vie avec moi, en particulier parce que sa santé n'était pas des meilleures). Toi tu as tes enfants et avec eux le devoir de tenir bon, tu as un vaste champ d'intérêts et une activité intacte. Je suis sûr que tu verras encore une époque meilleure et que tu me donneras raison de ne pas avoir attendu plus longtemps, moi qui ai le « foie noir ». Je t'envoie ces lignes dans les dernières heures, tu ne peux imaginer à quel point je suis heureux depuis que j'ai pris cette décision. Dis toute mon affection à tes enfants et ne me plains pas — rappelle-toi ce bon Joseph Roth et Rieger, combien j'étais heureux pour eux qu'ils n'aient pas eu à traverser ces épreuves. Avec toute mon affection et mon amitié, et courage, tu sais que je suis paisible et heureux. »

Stefan Zweig, Correspondance 1932-1942

 

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