30/03/2015
Étienne Dinet : Jeunes baigneuses au bord de l'Oued
06:00 Publié dans Peinture-Sculpture | Lien permanent | Commentaires (3) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
29/03/2015
Une invention des femmes
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Je connais bien l'amour ; c'est un sentiment pour lequel je n'ai pas d'estime. D'ailleurs il n'existe pas dans la nature ; il est une invention des femmes. (…) A cette répugnance qu'ont certains hommes à être aimés, je vois plusieurs raisons :
L'humilité d'un homme lucide qui ne se connait pas tant de beauté ni tant de valeur, et trouve qu'il y a quelque chose de ridicule à ce que ses moindres gestes, paroles, silences, etc., créent bonheur ou malheur. Quel injuste pouvoir on lui donne ! Je ne fais pas grand cas de quelqu'un qui ose penser tout haut "Elle m'aime", qui n'essaye pas au moins de diminuer la chose en disant : "Elle se monte la tête sur moi." Par quoi sans doute il rabaisse la femme, mais ne le fait que parce que d'abord il s'est rabaissé soi-même. (...) Un homme digne de ce nom méprise l'influence qu'il exerce, en quelque sens qu'elle s'exerce, et subit de devoir en exercer une, comme la rançon de sa tarentule de s'exprimer. »
Henry de Montherlant, Les jeunes filles
23:43 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Je suis tout seul
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« En quoi consiste l'acuité de la solitude ? Il est banal de dire que nous n'existons jamais au singulier. Nous sommes entourés d'êtres et de choses avec lesquels nous entretenons des relations. Par la vue, par le toucher, par la sympathie, par le travail en commun, nous sommes avec les autres. Toutes ces relations sont transitives : je touche un objet, je vois l'Autre. Mais je ne "suis" pas l'Autre. Je suis tout seul. C'est donc l'être en moi, le fait que j'existe, mon "exister" qui constitue l'élément absolument intransitif, quelque chose sans intentionalité, sans rapport. On peut tout échanger entre êtres sauf l'exister. Dans ce sens, être, c'est s'isoler par l'exister. Je suis monade en tant que je suis. C'est par l'exister que je suis sans portes ni fenêtres, et non pas par un contenu quelconque qui serait en moi incommunicable. S'il est incommunicable, c'est qu'il est enraciné dans mon être qui est ce qu'il y a de plus privé en moi. De sorte que tout élargissement de ma connaissance, de mes moyens de m'exprimer demeure sans effet sur ma relation avec l'exister, relation intérieure par excellence. »
Emmanuel Levinas, Le temps et l'autre
23:31 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Ce monde qui est présent pour moi maintenant
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Ce monde qui est présent pour moi maintenant - et de même évidemment pour tout maintenant dans l'état de vigilance - a son horizon temporel infini dans les deux sens, son passé et son futur, connus et inconnus, immédiatement vivants ou privés de vie. Dans l'activité libre mise en jeu par l'expérience et qui fait accéder à l'intuition ce qui m'est présent, je peux poursuivre ces rapports au sein de la réalité qui m'environne immédiatement. Je peux changer de point de vue dans l'espace et dans le temps, porter le regard ici ou là, en avant et en arrière dans le temps ; je peux faire naître en moi des perceptions et des présentifications toujours neuves et plus ou moins claires ou riches de contenu, ou bien encore des images plus ou moins claires, par lesquelles je donne la richesse de l'intuition à tout ce qui est possible et peut être conjecturé dans les formes stables du monde spatial et temporel. »
Edmund Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie
23:19 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les hommes je les emmerde tous, ce qu’ils disent n’a aucun sens...
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Le malheur en tout ceci c’est qu’il n’y a pas de "peuple" au sens touchant où vous l’entendez, il n’y a que des exploiteurs et des exploités, et chaque exploité ne demande qu’à devenir exploiteur. Il ne comprend pas autre chose. Le prolétariat héroïque égalitaire n’existe pas. C’est un songe creux, une FARIBOLE, d’où l’inutilité, la niaiserie absolue, écœurante de toutes ces imageries imbéciles, le prolétaire en cotte bleue, le héros de demain, et le méchant capitaliste repu à chaîne d’or. Ils sont aussi fumiers l’un que l’autre. Le prolétaire est un bourgeois qui n’a pas réussi. Rien de plus. Rien de moins. Rien de touchant à cela, une larmoyerie gâteuse et fourbe. C’est tout. Un prétexte à congrès, à prébendes, à paranoïsmes... L’essence ne change pas. On ne s’en occupe jamais, on bave dans l’abstrait. L’abstrait c’est facile, c’est le refuge de tous les fainéants. Qui ne travaille pas est pourri d’idées générales et généreuses. Ce qui est beaucoup plus difficile c’est de faire rentrer l’abstrait dans le concret.
Demandez-vous à Brueghel, à Villon, s’ils avaient des opinions politiques ?...
J’ai honte d’insister sur ces faits évidents… Je gagne ma croûte depuis l’âge de 12 ans (douze). Je n’ai pas vu les choses du dehors mais du dedans. On voudrait me faire oublier ce que j’ai vu, ce que je sais, me faire dire ce que je ne dis pas, penser à ma place. Je serais fort riche à présent si j’avais bien voulu renier un peu mes origines. Au lieu de me juger on devrait mieux me copier au lieu de baver ces platitudes – tant d’écrivains écriraient des choses enfin lisibles...
La fuite vers l’abstrait est la lâcheté même de l’artiste. Sa désertion. Le congrès est sa mort. La louange son collier, d’où qu’elle vienne. Je ne veux pas être le premier parmi les hommes. Je veux être le premier au boulot. Les hommes je les emmerde tous, ce qu’ils disent n’a aucun sens. Il faut se donner entièrement à la chose en soi, ni au peuple, ni au Crédit Lyonnais, à personne. »
Louis-Ferdinand Céline, Lettre à Elie Faure, in "Lettres" - Bibliothèque de la Pléiade
22:35 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Edouard Toudouze : Salomé Triomphante
16:18 Publié dans Peinture-Sculpture | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Réinsérer...
13:29 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les seins de la femme
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« La beauté atteinte par les seins de la femme n'était-elle point la gloire la plus resplendissante de l'évolution de l'humanité ? »
Yasunari Kawabata, Les belles endormies
07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Étienne Dinet : Baigneuses au repos
06:00 Publié dans Peinture-Sculpture | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Dans la même personne, simultanément, s’affrontent les pulsions les plus opposées, admirables ou haïssables
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Toute guerre civile, toute lutte armée clandestine avec une systématisation des attentats, porte en elle une irrémédiable corrosion de l’âme. Elle libère en chacun la part obscure des pulsions de puissance, de haine, de meurtre. Et l’homme, de tous les animaux, est bien celui qui les pousse au plus loin. Il y trouve une jouissance qui précède et prolonge l’action. Pas d’illusion là-dessus. L’homme a peut-être perdu la plupart de ses instincts, comme disent les éthologues, mais il a conservé le goût du sang. Surtout quad ce goût se pimente de coups tordus et d’intrigues cruelles qu’autorisent le secret et l’impunité.Personne ou presque n’est à l’abri. La justification de toute violence au nom de fins supérieures fait sauter tous les freins. Quels secrets délices ! Plus d’interdits. La culture, l’éducation, la morale, la loi, tout est effacé. Contre l’ennemi, contre le traître supposé, contre le suspect, tout est permis, vraiment tout. Assouvissement de férocité. L’homme est bon, prétendent les humanistes. Cruel en fait et bien salaud. Altruiste et loyal, parfois compatissant, tendre et doux à l’occasion. Compliqué l’homme. Échappant à toute logique. Dans la même personne, simultanément, s’affrontent les pulsions les plus opposées, admirables ou haïssables. "Je te ferai flinguer !" Jouissance suprême. Détenir le pouvoir d’annuler d’un seul coup un rival, un quidam qui ne vous revient pas, un suspect. Toute l’histoire est remplie de cela à commencer par celle de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Des actes d’un héroïsme pur se mêlent au déchainement d’instincts nocturnes légitimés par la sainteté supposée de la cause. »
Dominique Venner, Le Coeur Rebelle
03:49 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Pierre Bonnaud : Salomé
03:37 Publié dans Peinture-Sculpture | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Nous étions une joyeuse horde barbare...
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Je conserve toujours, profondément imprimé dans ma mémoire, un chaos de sensations éparses d’une netteté fantastique : la guerre. Un cri. Des cris, beaucoup de cris, d’appels. La pluie, le froid de l’aube. Le méchant claquement des balles. Des odeurs de bois brûlé, de mort, de poudre; de fleurs aussi, un peu écoeurantes comme les cadavres. Des sonneries de clairon désespérées. Des regards, des yeux… De petites lâchetés. Des joies, de terribles joies et de brusques désespoirs sans larmes. Des silences. Des cigarettes partagées. La terre dans laquelle on s’enfonce, son odeur. Des insectes aux cuirasses bleutées comme l’acier des armes et des mouches. L’abominable bourdonnement des mouches. Nous étions une joyeuse horde barbare, nous défendions le royaume des Trois Forêts mais nous aurions aussi bien combattu pour le diable dans notre désir agressif d’être vainqueurs. Nous avions les mains rouges de sang, nous étions implacables, cruels, indifférents à la souffrance et à la mort. Nous vivions et nos âmes chantaient. Nous étions fous. Tant d’excès dévora notre énergie et la fin de la campagne, comme une vague se retire, nous abandonna sur le sable blanc de la victoire, assommés, mornes, sourdement heureux d’être vivants, seuls, perdus dans le brouillard d’une étrange et vague tristesse. »
Pierre Schoendoerffer, L’Adieu au Roi
03:16 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
28/03/2015
Étienne Dinet : La Fuite des Baigneuses
06:00 Publié dans Peinture-Sculpture | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
27/03/2015
Un survivant
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« L'humanité, une fois détruite ou simplement éteinte, on peut se figurer un survivant, l'unique, qui errerait sur la terre, sans même avoir à qui se livrer... »
Emil M. Cioran, De l'inconvénient d'être né
16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Louise Villedieu, putain à cinq francs
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Tous les imbéciles de la Bourgeoisie qui prononcent sans cesse les mots : immoral, immoralité, moralité dans l’art et autres bêtises me font penser à Louise Villedieu, putain à cinq francs, qui, m’accompagnant une fois au Louvre, où elle n’était jamais allée, se mit à rougir, à se couvrir le visage, et, me tirant à chaque instant par la manche, me demandait devant les statues et les tableaux immortels comment on pouvait étaler publiquement de pareilles indécences. »
Charles Baudelaire, Oeuvres Posthumes
14:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Étienne Dinet : La Messagère de Satan
14:00 Publié dans Peinture-Sculpture | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Deux postulations simultanées
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Il y a chez tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées : l’une vers Dieu, l’autre vers Satan. La postulation vers Dieu – ou spiritualité – est un désir de monter en grade ; la postulation vers Satan – ou animalité – est une joie de descendre. »
Charles Baudelaire, Fusées
12:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Seigneur, je n’aime pas beaucoup les hommes que vous avez faits
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Seigneur, je n’aime pas beaucoup les hommes que vous avez faits. Comment se fait-il, Seigneur, que pour croire en vous il faille fuir les hommes que vous avez faits ? Pourquoi ma foi croît-elle selon une solitude ? Pourquoi la compagnie des fils m’éloigne-t-elle du Père ? C’est lorsque je suis seul que je me sens le plus proche de vous, Seigneur. Oui, les gens m’éloignent de vous, tel n’était pas votre dessein pourtant, vous vouliez que tous les hommes s’unissent pour vous aimer, et voyez : plus nous sommes nombreux, et plus nous nous éloignons de vous. Vous n’êtes pas fait pour les foules, Seigneur. La foule n’a point d’âme. L’âme est trop farouche pour se montrer à la foule. Dès que l’on est plus de deux, l’on n’a plus d’âme. L’âme se refuse. Elle ne se donne qu’à un seul, elle ne se prostitue pas. »
Jean-René Huguenin, Journal (3 décembre 1955)
10:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
The Rolling Stones : Ruby Tuesday
09:00 Publié dans Music... | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Il n’est pas simplement question de morale
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Le paganisme et le christianisme me plaisent dans leur imbrication, leur mélange (...) Mon christianisme ne perd jamais de vue le monde sensible, la célébration du monde, il n’est pas simplement question de morale. La seule préoccupation morale est un rétrécissement et une réduction (…) J’ai grandi dans cette conscience que la religion chrétienne s’adossait à un avant. A Rumengol, près de mon village natal du Faou, j’admirais les retables baroques, la verrière qui raconte l’édification du sanctuaire sur les vestiges d’un lieu de culte druidique et je sentais la présence de l forêt toute proche, lambeau de la primitive Brocéliande. Il n’y a pour moi aucune incompatibilité entre ces mondes, mon christianisme celtique se nourrit du génie du lieu, de tout ce qui l’a devancé (...) Le substrat de la création appelle la célébration. »
Philippe Le Guillou, in Magazine Eléments n°154
07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Étienne Dinet : Baigneuse dans la palmeraie
06:00 Publié dans Peinture-Sculpture | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
The Black Crowes : Wiser Time
05:00 Publié dans Music... | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
26/03/2015
Étienne Dinet : Baigneuse dans la palmeraie
22:30 Publié dans Peinture-Sculpture | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
North Mississippi Allstars : Shake
16:59 Publié dans Blues | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La sauvagerie était sans doute une explication suffisante
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« On retrouvait son christianisme dans ce goût des extrêmes : d’un coté les aventures, le hasard, la pauvreté, les poulovers à col roulé, les gros mots, une atmosphère d’ivresse et de génie ; de l’autre, l’élégance, la perfection, la fadeur qui empestent, endorment les beaux quartiers. Après tout; nul besoin peut-être d’invoquer le christianisme ; la sauvagerie était sans doute une explication suffisante. Le Christ et le dieu des Iroquois travaillaient ensemble, pour une fois. »
Roger Nimier, Les Enfants Tristes
16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook