13/01/2015
Une aspiration à la moyenne
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« Le bourgeoisisme lui-même, en tant qu’état humain qui subsiste à perpétuité, n’est pas autre chose qu’une aspiration à la moyenne entre les innombrables extrêmes et antipodes de l’humanité. Prenons pour exemple une de ces paires de contrastes telle que le saint et le débauché, et notre comparaison deviendra immédiatement intelligible. L’homme a la possibilité de s’abandonner entièrement à l’esprit, à la tentative de pénétration du divin, à l’idéal de la sainteté. Il a également la possibilité inverse de s’abandonner entièrement à la vie de l’instinct, aux convoitises de ses sens, et de concentrer tout son désir sur le gain de la jouissance immédiate. La première voie mène à la sainteté, au martyre de l’esprit, à l’absorption en Dieu. La seconde mène à la débauche, au martyre des sens, à l’absorption en la putrescence. Le bourgeois, lui, cherche à garder le milieu modéré entre ces deux extrêmes. Jamais il ne s’absorbera, de s’abandonnera ni à la luxure ni à l’ascétisme ; jamais il de sera un martyr, jamais il ne consentira à son abolition : son idéal, tout opposé, est la conservation du moi ; il n’aspire ni à la sainteté, ni à son contraire, il ne supporte pas l’absolu, il veut bien servir Dieu, mais aussi le plaisir ; il tient à être vertueux, mais en même temps à avoir ses aises. Bref, il cherche à s’installer entre les extrêmes, dans la zone tempérée, sans orage ni tempêtes violentes, et il y réussit, mais au dépens de cette intensité de vie et de sentiment que donne une existence orientée vers l’extrême et l’absolu. On ne peut vivre intensément qu’aux dépens du moi. Le bourgeois, précisément, n’apprécie rien autant que le moi (un moi qui n’existe, il est vrai, qu’à l’état rudimentaire). Ainsi, au détriment de l’intensité, il obtient la conservation et la sécurité ; au lieu de la folie en Dieu, il récolte la tranquillité de la conscience ; au lieu de la volupté, le confort ; au lieu de la liberté, l’aisance ; au lieu de l’ardeur mortelle, une température agréable. Le bourgeois, de par sa nature, est un être doué d’une faible vitalité, craintif, effrayé de tout abandon, facile à gouverner. C’est pourquoi, à la place de la puissance, il a mis la majorité ; à la place de la force, la loi ; à la place de la responsabilité, le droit de vote. »
Hermann Hesse, Le loup des steppes
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A cowardly Cartoonist...
09:00 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
The Tea Party : "Correspondences"
=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=
hope springs to life
charmed by approaching listlessness
hands reaching out
to grasp the open emptiness
leading me down...
and this goodbye
faced with hope and countenance
souls slip away
to bask in glowing radiance
leading me down...
as we run from the sun
and we harbour the lies
and we leave things undone
as we cover our eyes
does it tear you apart my love
does it tear you apart my love
it tears me apart
charmed by this light
this sombre guidance in her eyes
rage would entice
and final moments would arise
leading me down...
does it tear you apart my love
does it tear you apart my love
it tears me apart
07:00 Publié dans Music... | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Jusqu’à l’instant où la chambre se remplira de cendres
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« La vie est un grand Hymne de Jouissance.
Mon âme éblouie de ténèbres vibre comme une Corde de Guitare en contemplant la Bien-aimée. Demain nous serons déjà des étrangers l’un pour l’autre, mais à présent je ne vis que pour toi, pour le clair jardin sublime qu’est ton corps nimbé de Tendresse.
Nous rêverons ensemble tant que murmurera cette nuit foisonnante jusqu’à l’instant où la chambre se remplira de cendres, et nous brisera le joug d’un jour nouveau et les réverbères se pendront aux carrefours… Ton Front surgit dans la pénombre comme une aurore. Ton front est le miroir bruni qui thésaurise l’ivoire de toutes les nouvelles lunes. Ton front est le drapeau d’ivoire qui doucement ondoiera, disant ta reddition et ma victoire.
O Bien-aimée, nos baisers incendieront la nuit.
Et laisse ouverte la Fenêtre, car je veux convier l’Univers à mes Noces ; je veux que l’Air, la Mer, les Eaux et les Arbres jouissent de tes chairs astrales, jouissent du fébrile bref Festin de ta beauté et de ma force.
A présent mon palais est un joug rouge sous la rouge flamme de la ta langue… L’obscurité se remplit d’aurores.
A présent ton corps, délicieusement, comme une étoile, tremble dans mes bras.
Déjà toutes les ténèbres se sont endormies. »
Jorge Luis Borges, Parenthèse passionnelle, in "Rythmes rouges"
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La libre détermination d’Alexandre tranchant l’immobilité du nœud gordien
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« Méditant sur l’âme européenne dans ce qui la distingue de l’Orient proche ou lointain, Ernst Jünger a isolé comme révélatrice la libre détermination d’Alexandre tranchant l’immobilité du nœud gordien. Si l’Asie épouse les énergies du monde, l’Europe est tentée de s’en emparer pour les soumettre à sa volonté. L’une est associée à la force apparemment tranquille de l’eau, l’autre à celle du feu. En Occident, l’éthique et la philosophie n’échappent jamais à la volonté. L’une et l’autre ne sont pas seulement des chemins vers la sagesse, mais une construction de soi par l’exercice du corps, de l’âme et de l’esprit, comme dans un gymnase, ce lieu de l’éducation grecque qui a perduré jusqu’à nous malgré ses altérations. Il n’est donc pas surprenant que l’histoire, théâtre de la volonté, ait été une invention européenne. »
Dominique Venner, Histoire et tradition des Européens
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Tout historien des pratiques monétaires et financières dans les sociétés médiévales constate que le prêt à intérêt se pratiquait partout, par tous
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« L’homme du Moyen-Âge vivait donc accablé d’une religiosité aveugle, de superstitions ridicules, qui lui interdisaient tout libre arbitre et coulaient la société dans un étroit carcan d’obligations et de tabous. Telle est l’idée communément admise et soutenue, depuis très longtemps, par toutes sortes d’ouvrages très sérieux. Preuve en serait, parmi tant d’autres, l’interdiction et la "condamnation" de l’usure, (...), le schéma pouvait s’inscrire d’une manière simpliste et les auteurs, plus soucieux d’énoncer des principes généraux que de cerner des réalités d’approche parfois difficile, en ont tiré les conclusions que l’on sait : l’Eglise défendait, personne n’osait et les bons chrétiens se sont donc, de bon gré, par conviction ou par peur des pénitences et même des feux de l’Enfer, abstenus de pratiquer les prêts d’argent et même toute pratique comptable ou scripturaire qui impliquait un profit de ce genre. (...) Seuls les Juifs, placés hors de cette loi commune, marginaux, étrangers, méprisés et détestés de ce fait, pouvaient se risquer à pratiquer l’usure.
(...)
Ce fut la thèse soutenue, sans preuves à l’appui mais très satisfaisante pour l’esprit, par Werner Sombart, dans les années 1900-1930, thèse complètement démantelée depuis par des innombrables travaux, non de philosophes de l’Histoire mais de véritables chercheurs et, cependant, toujours à l’honneur, toujours inspiratrice de discours et de manuels. (...) Il y a tant à dire sur ces naïvetés que l’on ne sait par où commencer. Tout est faux et à reprendre à la simple lecture des documents, lecture qui, évidemment, ressort d’une autre démarche intellectuelle que la spéculation.
Quelques évidences tout d’abord : les rappels de l’interdiction de l’usure, rappels précis, circonstanciés, adaptés à chaque pratique, certes furent très fréquents, constamment renouvelés, édictés non seulement par l’Église elle-même à différents degrés de la hiérarchie, mais tout autant par le gouvernement princier ou municipal. Cependant, la multiplication des règlements et interdictions n’est, en aucun cas, que les hommes s’y pliaient et que ces pratiques du prêt n’avaient pas cours ; tout au contraire, c’est le signe de graves résistances et désobéissances, et donc de la permanence des pratiques usuraires. Une abondante production réglementaire montre clairement que les infractions demeuraient nombreuses et que les hommes tenaient peu compte des interdictions.
(...)
Tout historien des pratiques monétaires et financières dans les sociétés médiévales, tant urbaines que rurales, constate que le prêt à intérêt se pratiquait partout, par tous, sous différentes manières et parfois vraiment à petit prix.
(...)
Les communautés juives n’étaient pas forcément exclues, nettement séparées, cantonnées dans une juiverie (le mot de ghetto n’apparaît que plus tard), dans un quartier fermé, en tous cas soigneusement isolé. (...) D’autre part, les Israélites n’étaient pas seulement prêteurs sur gages ; loin de là (...) Sur le plan des affaires, les prêteurs juifs ne se retranchaient pas de la bonne société chrétienne. Ils collaboraient souvent avec les financiers de la ville ou de simples bourgeois en quête de bons investissements. »
Jacques Heers, Le Moyen-Âge, une imposture
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11/01/2015
Je suis Bossuet...
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=
Non, je ne défile pas, ce jour...
Bien entendu, le massacre perpétré sur les membres du Journal Charlie Hebdo m'a bouleversé... et pourtant, je n'étais pas un fanatique de ce canard. Loin d'être d'accord avec leur état d'esprit gauchiste, leur haine de ce qui était pour eux la France rance, enracinée, son identité historique, son mépris du Libéralisme et de la Libre Entreprise alors que le Journal, mal géré, était condamné à moyen terme car finacièrement en déficit. Mais on ne tue pas les gens en raison de leurs idées. On débat. On pratique le persiflage. On argumente. On gueule comme un pamphlétaire bloyen. Heureux temps où l'on pratiquait le duel, civilisé, hein, pas le coup de flingue, évoluons un peu, n'allons pas jusqu'au meurtre... mais la joute physique... ou l'épée... et on s'arrêtait au premier sang versé ! En se serrant la main. Mais c'est fini tout ça... ça se branle chez les nounours dorénavant !
Et puis par-delà l'attaque envers Charlie Hebdo, qui faisait partie de notre paysage médiatique que cela plaise ou non, c'est mon pays qui est attaqué... son mode de vie et sa Civilisation... son imaginaire social... sa symbolique ! Et ça, c'est inacceptable ! Mais comme je le disais ironiquement l'autre jour, ce n'est pas en s'adonnant au défilé festif (invention franchouillarde) pour s'abreuver d'Utopie et s'endormir les neurones, que l'on va tenir tête aux types d'en face qui, eux, n'ont pas nos états d'âme.
Bossuet disait que "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes", et les pauvres morts de Charlie Hebdo chérissaient les causes dont ils déploraient les effets... et les partis politiques qui défilent, chérissent les causes dont ils déplorent les effets... et les chefs d'état, véritables salopes calculatrices qui financent des Jihad en Lybie ou en Syrie mais refusent d'en assumer les conséquences, chérissent les causes dont ils déplorent les effets... et je ne parle pas des hypocrites, comme l'UOIF qui défile mais qui quelques années auparavant attaquait Charlie Hebdo en Justice pour de simples caricatures dont la France est spécialiste depuis des siècles, rêvant de rétablir le délit de Blasphème ! UOIF qui défile donc, ce qui est une victoire pour elle, tandis que le FN n'est pas invité sous prétexte d'avoir versé de l'huile sur le feu durant des années, alors que malgré ses dérapages langagiers inacceptables, le FN a bien été le seul Parti, n'en déplaise aux endormis, à tirer le signal d'alarme ce qui est, comme qui dirait, assez ennuyeux. A croire que les tenants du système, eux, n'ont absolument pas contribué à laisser s'installer une situation qui est plus proche de la guerre civile que personne n'ose nommer, en se couchant devant les réclamations des uns, les revendications des autres, en se crispant face aux postures idéologiques constantes et quotidiennes, dans le prêt-à-penser continuel que les médias nous distillent sereinement, en alimentant par un immigrationnisme anarchique, une justice laxiste, une stigmatisation de tout ce qui incarne la France Réelle et sa mémoire, cette société dépourvue de carne, rongée par l'auto-flagellation, le cul enduit de vaseline et prêt à la soumission, l'honneur aux abonnés absents, la fierté aux égouts.
Je reste à la maison pour rire avec Dieu...
14:52 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Paradis Complet...
=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=
Le Paradis de Mahomet - COMPLET - On refuse du monde !
Le Grelot, Paris, 1876
13:45 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Aphrodisiaques...
13:25 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Grâce Socialiste... encore...
13:24 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Grâce Socialiste... suite...
13:23 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Je suis Harry !
13:21 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Une Chance pour la France
=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=
Avant d'être un terroriste... le mec était une chance pour la France...
Le Parisien du Mercredi 15 juillet 2009
13:20 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Ta gueule Charlie !
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09/01/2015
Un tel aveuglement n'avait rien d'historiquement inédit
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Un tel aveuglement n'avait rien d'historiquement inédit : on aurait pu retrouver le même chez les intellectuels, politiciens et journalistes des années 1930, unanimement persuadés qu'Hitler "finirait par revenir à la raison". Il est probablement impossible, pour des gens ayant vécu et prospéré dans un système social donné, d'imaginer le point de vue de ceux qui, n'ayant jamais rien eu à attendre de ce système, envisagent sa destruction sans frayeur particulière. »
Michel Houellebecq, Soumission
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08/01/2015
Sentimentalisme médiatique
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=
-- Mode Ironique ON --
Ce déversement continuel de sentimentalisme médiatique, d'invitation à ne pas sombrer dans l'amalgame, d'appels aux rassemblements divers et variés pour clamer "Je suis Charlie" face aux caméras des médias locaux, nationaux et internationaux, en tenant un crayon ou un stylo à bout de doigts pointés vers le Ciel pour signifier notre dégoût et notre désir de résistance, me fait assurément penser que nous sommes enfin sauvés. Hamdoullah !
-- Mode Ironique OFF --
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Je ne suis pas Charlie, par Richard Millet
=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=
« J’ai, pour une fois, hier soir, écouté la radio et regardé la télévision d’Etat. J’avais oublié le ton sur lequel les journalistes prennent de haut le peuple français – ou ce qu’il en reste ; et je ne suis pas certain d’avoir, ce matin, le courage d’ouvrir les organes officiels de la Propagande concernant le massacre commis à Charlie Hebdo, puis dans la rue Nicolas-Appert, inventeur de la conserve industrielle. Seuls les naïfs, ou les menteurs, peuvent s’étonner de ce nouvel épisode de la guerre en cours – après Merah, Nemmouche et l’apprenti sorcier de Joué-les-Tours (pour ne pas remonter à l’époque de Kelkal et, plus loin, encore, de Naccache : il y a bien une persévérance dans le démoniaque dijhadiste). Je m’étonne, moi, qu’on n’ait pas de nouveau parlé, hier soir, de "loups solitaires", comme si des loups pouvaient être isolés à l’heure des "réseaux sociaux" et du téléphone satellitaire, parfaitement maîtrisés par le djihadisme international ; mais je suis rassuré qu’on ait mis en place une "cellule d’aide psychologique", les citoyens français étant à ce point conditionnés par les mots d’ordre du Bien qu’ils sont incapables de réagir devant le surgissement du Mal – le vrai, non le mythe du "retour des années 30" orchestré par ceux qui, justement, feignent de ne pas voir ce qui se passe.
Comme d’habitude, on n’a parlé de rien, à grands renforts de "spécialistes", de "confrères" et d’hommes politiques venus donner le la – au premier rang desquels, plus encore que Hollande, qu’on croyait disparu dans le roman de Houellebecq, Mme Kosciusko-Morizet prenant des airs de dame aux camélias, place de la République, pour dire les mêmes effarantes banalités que le premier venu – la politique n’étant rien d’autre, aujourd’hui, que l’exhaustion du premier venu sur la scène médiatique.
Si je ne puis m’associer aux flots de larmes soulevé par des actes qui, il va de soi, m’inspirent la même horreur que ceux de Breivik, c’est d’abord parce que le système politico-médiatique refuse de montrer la nature profonde de cette tragédie : une guerre civile qui plonge une grande partie de ses racines dans l’immigration musulmane, et dont les guerriers, aux noms toujours semblables dans leur morphologie et emblématiques d’une haine affichée de la France et de l’Occident ; le djihadisme naît principalement du refus de s’assimiler et du multiculturalisme d’Etat.
Charlie Hebdo n’est pas en guerre contre le multiculturalisme : ce journal fait partie de la Propagande d’Etat, et j’ai toujours regretté que Cabu, Wolinski et Charb mettent leur incomparable talent au service de quelque chose qui dépasse le simple refus de l’islamisme : la haine de l’Eglise catholique, laquelle a pour pendant l’antisémitisme d’origine maghrébine, et qui est un des acquis du multiculturalisme. J’ai toujours méprisé l’acharnement et les cibles faciles ; c’est pourquoi je hais l’anticléricalisme officiel autant que le dos courbé du clergé devant les attaques dont il est l’objet. Peu avant l’attentat, hier matin, j’avisais au flanc d’un kiosque un affichette publicitaire publiée par ce journal, et sur laquelle la naissance du Christ était moquée outrancièrement, l’illustration annonçant un article de Mordillat et Prieur, néo-renaniens duettistes de la déconstruction du christianisme, qui ont trouvé là de quoi faire oublier l’indigence de leur œuvre littéraire et cinématographique ; et je me demandais ce qu’il en est de la liberté d’expression, en France, pour ceux qui n’ont nulle voix au chapitre et qui ne peuvent se résoudre au triomphe du nihilisme, dont Charlie Hebdo est un organe actif.
La guerre en cours n’est pas une guerre de religion, comme voudraient nous le faire croire Charlie Hebdo et les djihadistes : c’est, redisons-le, une guerre civile que la présence sur le sol européen d’une masse croissante de musulmans rend d’autant plus violente qu’on la tait, même quand elle suggère aux Juifs français d’émigrer, de plus en plus nombreux, en Israël. Ainsi suis-je étonné que, pas une seule fois, hier soir, au journal de France 2, le mot de musulman n’ait été prononcé, bien que les terroristes aient tué, semble-t-il, deux de leurs coreligionnaires – ce qui montre bien l’étendue de la terreur islamiste, devant laquelle les journalistes officiels se couchent, devenant ses complices de fait. Il est vrai qu’ils sont, il faut y revenir, les séides de ce nihilisme officiel dont, avant le massacre, Libération donnait un exemple entre mille, la veille, en publiant le portrait d’une certaine Mme Schneck dont on me dit qu’elle publie des livres et qui croyait devoir apprendre à la France qu’elle avait avorté à l’âge de 17 ans – l’insignifiance littéraire étant aussi une des figures du nihilisme –, tandis que l’affaire Vincent Lambert était portée, le même jour, devant la Cour européenne des Droits de l’homme, à charge pour celle-ci de décréter de la vie ou de la mort d’un homme plongé dans le coma. Le même jour, la France perdait sa place de 5ème puissance industrielle...
Les rédacteurs de Charlie Hebdo sont morts les armes à la main. Je respecte les guerriers, fussent-ils des ennemis – ce que je ne saurais faire pour les terroristes, et je m’incline devant les deux policiers assassinés. Si je ne m’associe pas au deuil national décrété par Hollande, c’est que je n’ai rien de commun avec les fourriers de l’insignifiance étatique, outre que je refuse de faire corps avec un pouvoir qui a fait voter le mariage homosexuel et la loi sur l’euthanasie. Avait-on décrété une journée de deuil pour les collégiens juifs de Toulouse et les militaires de Montauban, dont deux musulmans, assassinés par Merah ? Le massacre de Charlie Hebdo a eu lieu le matin même où paraissait le roman de Houellebecq, à qui les djihadistes ont en quelque sorte donné une pathétique mais prévisible actualité. Hollande avait déclaré qu’il lirait le roman, "parce qu’il fait débat" : on n’en est plus là. Il n’y a pas de débat ; nous sommes en guerre. Une guerre que le système politico-médiatique occulte au nom de la "tolérance" et des "valeurs républicaines". Nous sommes libres, nous, de refuser toute forme de collaboration avec une classe politique qui a rendu possible le massacre d’hier, et, plus largement, la guerre civile »
17:17 Publié dans Franc-tireur | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Grâce Palestinienne
16:48 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Peut-on rire ?
16:42 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Grâce Socialiste...
16:38 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Modération et retenue...
16:32 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
07/01/2015
Moi aussi je suis Charlie...
23:52 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (1) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Christ est né
00:05 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Christ est né...
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06/01/2015
L’ère des don Juan est révolue
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Don Juan était un conquérant. Et avec des majuscules, même. Un Grand Conquérant. Mais, je vous le demande, comment voulez-vous être un conquérant dans un territoire où personne ne vous résiste, où tout est possible et où tout est permis ? L’ère des don Juan est révolue. L’actuel descendant de don Juan ne conquiert plus, il ne fait que collectionner. Au personnage du Grand Conquérant a succédé le personnage du Grand Collectionneur, seulement le Collectionneur n’a absolument rien de commun avec don Juan. Don Juan était un personnage de tragédie. Il était marqué par la faute. Il péchait gaiement et se moquait de Dieu. C’était un blasphémateur et il a fini en enfer.
Don Juan portait sur ses épaules un fardeau tragique dont le Grand Collectionneur n’a pas la moindre idée, car dans son univers toute pesanteur est sans poids. Les blocs de pierre se sont changés en duvet. Dans le monde du Conquérant, un regard comptait ce que comptent, dans le monde du Collectionneur, dix années de l’amour physique le plus assidu.
Don Juan était un maître, tandis que le Collectionneur est un esclave. Don Juan transgressait effrontément les conventions et les lois. Le Grand Collectionneur ne fait qu’appliquer docilement, à la sueur de son front, la convention et la loi, car collectionner fait désormais partie des bonnes manières et du bon ton, collectionner est presque considéré comme un devoir.
[…]
Le Grand Collectionneur n’a rien de commun avec la tragédie ni avec le drame. L’érotisme, qui était le germe des catastrophes, est devenu, grâce à lui, une chose pareille à un petit-déjeuner ou à un dîner, à la philatélie, au ping-pong, ou à une course dans les magasins. Le Collectionneur a fait entrer l’érotisme dans la ronde de la banalité. Il en a fait les coulisses et les planches d’une scène où le vrai drame n’aura jamais lieu. »
Milan Kundera, Risibles amours
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