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11/01/2015

Grâce Socialiste... encore...

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Grâce Socialiste... suite...

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Je suis Harry !

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Une Chance pour la France

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Avant d'être un terroriste... le mec était une chance pour la France...

 


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Le Parisien du Mercredi 15 juillet 2009

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Ta gueule Charlie !

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09/01/2015

Un tel aveuglement n'avait rien d'historiquement inédit

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« Un tel aveuglement n'avait rien d'historiquement inédit : on aurait pu retrouver le même chez les intellectuels, politiciens et journalistes des années 1930, unanimement persuadés qu'Hitler "finirait par revenir à la raison". Il est probablement impossible, pour des gens ayant vécu et prospéré dans un système social donné, d'imaginer le point de vue de ceux qui, n'ayant jamais rien eu à attendre de ce système, envisagent sa destruction sans frayeur particulière. »

Michel Houellebecq, Soumission

 

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08/01/2015

Sentimentalisme médiatique

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-- Mode Ironique ON --

Ce déversement continuel de sentimentalisme médiatique, d'invitation à ne pas sombrer dans l'amalgame, d'appels aux rassemblements divers et variés pour clamer "Je suis Charlie" face aux caméras des médias locaux, nationaux et internationaux, en tenant un crayon ou un stylo à bout de doigts pointés vers le Ciel pour signifier notre dégoût et notre désir de résistance, me fait assurément penser que nous sommes enfin sauvés. Hamdoullah !

-- Mode Ironique OFF --

 

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Je ne suis pas Charlie, par Richard Millet

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« J’ai, pour une fois, hier soir, écouté la radio et regardé la télévision d’Etat. J’avais oublié le ton sur lequel les journalistes prennent de haut le peuple français – ou ce qu’il en reste ; et je ne suis pas certain d’avoir, ce matin, le courage d’ouvrir les organes officiels de la Propagande concernant le massacre commis à Charlie Hebdo, puis dans la rue Nicolas-Appert, inventeur de la conserve industrielle. Seuls les naïfs, ou les menteurs, peuvent s’étonner de ce nouvel épisode de la guerre en cours – après Merah, Nemmouche et l’apprenti sorcier de Joué-les-Tours (pour ne pas remonter à l’époque de Kelkal et, plus loin, encore, de Naccache : il y a bien une persévérance dans le démoniaque dijhadiste). Je m’étonne, moi, qu’on n’ait pas de nouveau parlé, hier soir, de "loups solitaires", comme si des loups pouvaient être isolés à l’heure des "réseaux sociaux" et du téléphone satellitaire, parfaitement maîtrisés par le djihadisme international ; mais je suis rassuré qu’on ait mis en place une "cellule d’aide psychologique", les citoyens français étant à ce point conditionnés par les mots d’ordre du Bien qu’ils sont incapables de réagir devant le surgissement du Mal – le vrai, non le mythe du "retour des années 30" orchestré par ceux qui, justement, feignent de ne pas voir ce qui se passe.

Comme d’habitude, on n’a parlé de rien, à grands renforts de "spécialistes", de "confrères" et d’hommes politiques venus donner le la – au premier rang desquels, plus encore que Hollande, qu’on croyait disparu dans le roman de Houellebecq, Mme Kosciusko-Morizet prenant des airs de dame aux camélias, place de la République, pour dire les mêmes effarantes banalités que le premier venu – la politique n’étant rien d’autre, aujourd’hui, que l’exhaustion du premier venu sur la scène médiatique.

Si je ne puis m’associer aux flots de larmes soulevé par des actes qui, il va de soi, m’inspirent la même horreur que ceux de Breivik, c’est d’abord parce que le système politico-médiatique refuse de montrer la nature profonde de cette tragédie : une guerre civile qui plonge une grande partie de ses racines dans l’immigration musulmane, et dont les guerriers, aux noms toujours semblables dans leur morphologie et emblématiques d’une haine affichée de la France et de l’Occident ; le djihadisme naît principalement du refus de s’assimiler et du multiculturalisme d’Etat.

Charlie Hebdo n’est pas en guerre contre le multiculturalisme : ce journal fait partie de la Propagande d’Etat, et j’ai toujours regretté que Cabu, Wolinski et Charb mettent leur incomparable talent au service de quelque chose qui dépasse le simple refus de l’islamisme : la haine de l’Eglise catholique, laquelle a pour pendant l’antisémitisme d’origine maghrébine, et qui est un des acquis du multiculturalisme. J’ai toujours méprisé l’acharnement et les cibles faciles ; c’est pourquoi je hais l’anticléricalisme officiel autant que le dos courbé du clergé devant les attaques dont il est l’objet. Peu avant l’attentat, hier matin, j’avisais au flanc d’un kiosque un affichette publicitaire publiée par ce journal, et sur laquelle la naissance du Christ était moquée outrancièrement, l’illustration annonçant un article de Mordillat et Prieur, néo-renaniens duettistes de la déconstruction du christianisme, qui ont trouvé là de quoi faire oublier l’indigence de leur œuvre littéraire et cinématographique ; et je me demandais ce qu’il en est de la liberté d’expression, en France, pour ceux qui n’ont nulle voix au chapitre et qui ne peuvent se résoudre au triomphe du nihilisme, dont Charlie Hebdo est un organe actif.

La guerre en cours n’est pas une guerre de religion, comme voudraient nous le faire croire Charlie Hebdo et les djihadistes : c’est, redisons-le, une guerre civile que la présence sur le sol européen d’une masse croissante de musulmans rend d’autant plus violente qu’on la tait, même quand elle suggère aux Juifs français d’émigrer, de plus en plus nombreux, en Israël. Ainsi suis-je étonné que, pas une seule fois, hier soir, au journal de France 2, le mot de musulman n’ait été prononcé, bien que les terroristes aient tué, semble-t-il, deux de leurs coreligionnaires – ce qui montre bien l’étendue de la terreur islamiste, devant laquelle les journalistes officiels se couchent, devenant ses complices de fait. Il est vrai qu’ils sont, il faut y revenir, les séides de ce nihilisme officiel dont, avant le massacre, Libération donnait un exemple entre mille, la veille, en publiant le portrait d’une certaine Mme Schneck dont on me dit qu’elle publie des livres et qui croyait devoir apprendre à la France qu’elle avait avorté à l’âge de 17 ans – l’insignifiance littéraire étant aussi une des figures du nihilisme –, tandis que l’affaire Vincent Lambert était portée, le même jour, devant la Cour européenne des Droits de l’homme, à charge pour celle-ci de décréter de la vie ou de la mort d’un homme plongé dans le coma. Le même jour, la France perdait sa place de 5ème puissance industrielle...

Les rédacteurs de Charlie Hebdo sont morts les armes à la main. Je respecte les guerriers, fussent-ils des ennemis – ce que je ne saurais faire pour les terroristes, et je m’incline devant les deux policiers assassinés. Si je ne m’associe pas au deuil national décrété par Hollande, c’est que je n’ai rien de commun avec les fourriers de l’insignifiance étatique, outre que je refuse de faire corps avec un pouvoir qui a fait voter le mariage homosexuel et la loi sur l’euthanasie. Avait-on décrété une journée de deuil pour les collégiens juifs de Toulouse et les militaires de Montauban, dont deux musulmans, assassinés par Merah ? Le massacre de Charlie Hebdo a eu lieu le matin même où paraissait le roman de Houellebecq, à qui les djihadistes ont en quelque sorte donné une pathétique mais prévisible actualité. Hollande avait déclaré qu’il lirait le roman, "parce qu’il fait débat" : on n’en est plus là. Il n’y a pas de débat ; nous sommes en guerre. Une guerre que le système politico-médiatique occulte au nom de la "tolérance" et des "valeurs républicaines". Nous sommes libres, nous, de refuser toute forme de collaboration avec une classe politique qui a rendu possible le massacre d’hier, et, plus largement, la guerre civile »

Richard Millet

 

 

SOURCE : Blog de Richard Millet

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Grâce Palestinienne

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Peut-on rire ?

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Grâce Socialiste...

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Modération et retenue...

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07/01/2015

Moi aussi je suis Charlie...

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Christ est né

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 Calendrier Julien... 

 


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Christ est né...

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 Calendrier Julien... 

 


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06/01/2015

L’ère des don Juan est révolue

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« Don Juan était un conquérant. Et avec des majuscules, même. Un Grand Conquérant. Mais, je vous le demande, comment voulez-vous être un conquérant dans un territoire où personne ne vous résiste, où tout est possible et où tout est permis ? L’ère des don Juan est révolue. L’actuel descendant de don Juan ne conquiert plus, il ne fait que collectionner. Au personnage du Grand Conquérant a succédé le personnage du Grand Collectionneur, seulement le Collectionneur n’a absolument rien de commun avec don Juan. Don Juan était un personnage de tragédie. Il était marqué par la faute. Il péchait gaiement et se moquait de Dieu. C’était un blasphémateur et il a fini en enfer.
Don Juan portait sur ses épaules un fardeau tragique dont le Grand Collectionneur n’a pas la moindre idée, car dans son univers toute pesanteur est sans poids. Les blocs de pierre se sont changés en duvet. Dans le monde du Conquérant, un regard comptait ce que comptent, dans le monde du Collectionneur, dix années de l’amour physique le plus assidu.
Don Juan était un maître, tandis que le Collectionneur est un esclave. Don Juan transgressait effrontément les conventions et les lois. Le Grand Collectionneur ne fait qu’appliquer docilement, à la sueur de son front, la convention et la loi, car collectionner fait désormais partie des bonnes manières et du bon ton, collectionner est presque considéré comme un devoir.

[…]

Le Grand Collectionneur n’a rien de commun avec la tragédie ni avec le drame. L’érotisme, qui était le germe des catastrophes, est devenu, grâce à lui, une chose pareille à un petit-déjeuner ou à un dîner, à la philatélie, au ping-pong, ou à une course dans les magasins. Le Collectionneur a fait entrer l’érotisme dans la ronde de la banalité. Il en a fait les coulisses et les planches d’une scène où le vrai drame n’aura jamais lieu. »

Milan Kundera, Risibles amours

 

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05/01/2015

Le politique rampe

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« Nul besoin d’avoir un grand sens de l’État ni un sens excessif de votre dignité pour ne pas voir sans malaise, côté à côte, au Grand Journal, le président du Conseil constitutionnel et le président de l’Assemblée nationale se tortiller sur leur chaise pour se faire applaudir par des gamins fonctionnant au sifflet. Embarrassés, patauds, piquant des fards devant une Bimbo, humiliés par les lazzi d’un trio de montreurs d’ours auxquels ne manquent plus que la chambrière et le cerceau pour mettre leurs invités à quatre pattes et les faire sauter au travers (prochaine étape). Le politique ne se cabre même plus, il rampe. »

Régis Debray, Rêverie de gauche

 

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03/01/2015

La réalité, qui a une existence objective, massive, tangible et terrifiante

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« La hiérarchie des besoins est inscrite dans la réalité même. Pour s’en convaincre, il suffit de vivre un de ces malheurs qui s’abattent sur les collectivités humaines, que ce soit une guerre, un régime de terreur ou une catastrophe naturelle. Remplir un ventre affamé est alors plus important que de satisfaire un palais délicat et l’acte de bonté le plus simple à l’égard d’autrui acquiert plus d’importance que n’importe quel raffinement de l’esprit. Le destin d’une ville, d’un pays devient le centre d’intérêt de tout le monde ; en revanche, le nombre des suicides provoqués par un amour déçu ou des troubles psychiques baisse soudain sensiblement. Il s’ensuit une grande simplification de tout et on se demande pourquoi on prenait tellement à cœur des choses qui semblent désormais n’avoir plus aucun poids. Et, bien sûr, l’attitude envers le langage change, elle aussi. Il retrouve sa fonction la plus simple, celle d’un instrument qui sert à un usage précis : ce qui veut dire que personne ne doute que le langage est fait pour nommer la réalité, qui a une existence objective, massive, tangible et terrifiante par son caractère concret. »

Czeslaw Milosz, Témoignage de la poésie

 

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L’homme abstrait

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« Qu’on pose alors, en regard, l’homme abstrait privé de mythes conducteurs, l’éducation abstraite, les mœurs abstraites, le droit abstrait, l’Etat abstrait ; qu’on se représente la divagation déréglée de l’imagination artistique que ne bride aucun mythe autochtone ; qu’on imagine une civilisation sans foyer originel ferme et sacré, condamnée à épuiser tous les possibles et à se nourrir chichement, de toutes les civilisations — voilà ce qu’est le présent, tel est le résultat du socratisme destructeur des mythes. Et maintenant l’homme dépossédé du mythe, cet éternel affamé, le voilà au croisement de tous les passés qui creuse et fouille en quête de racines, dût-il aller les déterrer dans les plus lointaines antiquités. Que prouve l’immense appétit d’histoire qui tenaille, dans son insatisfaction, notre civilisation moderne, que prouve ce besoin de rassembler autour d’elle des civilisations sans nombre, et ce besoin de tout connaître qui la consume, si ce n’est la perte du mythe, la perte de la patrie mythique, du sein maternel mythique ? Qu’on se pose la question : l’inquiétante et fébrile agitation de cette civilisation est-elle autre chose que le geste avide de l’affamé qui se précipite sur la nourriture ? Et qui voudrait encore donner quoi que ce soit à une pareille civilisation, qui n’est jamais rassasiée de tout ce qu’elle engoutit et transforme, sitôt qu’elle le touche, l’aliment le plus substantiel et le plus sain en "histoire et critique" ? »

Friedrich Nietzsche, La Naissance de la tragédie

 

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31/12/2014

Un homme en proie au problème total...

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« Mais enfin, la beauté, c'est tout ce qui nous est donné et je ne pardonnerai jamais à mes amis ni à moi de n'avoir pas tout fait pour être moins laids. »

« Je me constitue une liberté qui ressemble à une rente viagère. »

« Je ne veux renoncer à rien. »

« Alors le cri certain tourne à n'être qu'une fanfaronnade malsaine, digne d'un sectaire de ruisseau, fasciste ou communiste. »

« Après tout, je ne suis pas qu'un écrivain, je suis un homme en proie au problème total. Toute cette écriture, toute cette tunique de signes qui s'accroche à mes reins, c'est votre tourment à tous, c'est votre vieille conscience fatiguée, exsangue. »

« Après tout, je ne suis pas qu'un écrivain, je suis un homme en proie au problème total. Toute cette écriture, toute cette tunique de signes qui s'accroche à mes reins, c'est votre tourment à tous, c'est votre vieille conscience fatiguée, exsangue.
(...)
Et cet adieu, comme j'ai envie de le prolonger, de le répéter, car produire des formes, c'est toute la passion de l'homme. »

« Que le chant de ma paresse emporte la rumeur de mes derniers soucis. »

Pierre Drieu la Rochelle, Le Jeune Européen

 

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Né esclave et fait pour la meule...

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« Maintenant je voyais clairement que je ne pouvais garder mon honneur d'homme. L'honneur d'un homme, c'est d'agir. Or il y avait beau temps que je ne pouvais plus agir. (...) Depuis quelque temps cette inaction me semblait ma nature même et je commençais d'espérer qu'une puissance inconnue s'y cachât. »

« J'étais né esclave et fait pour la meule. Incapable des gestes de la liberté, je ne pouvais me déployer que dans une humilité exemplaire. »

« On ne peut se mêler à la vie comme spectateur mais comme acteur. »

« Comment accepter de propos délibéré que les actes qu'on accomplit ne soient pas susceptibles tous d'exercer un pouvoir exemplaire ? »

« Ton œuvre a besoin de ta vie, elle exige que tu vives, tant bien que mal. »

« J'aurais été pour eux un objet de scandale et de dérision. »

« Ce dont j'ai le plus souffert, c'est de l'inachèvement des hommes. »

Pierre Drieu la Rochelle, Le Jeune Européen

 

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Vos vies n'ont pas été exemplaires...

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« J'avais cru vivre mon sacrifice et ma mort, mais de mon propre consentement. Je m'apercevais que là où je n'avais vu que du feu, les autres jouissaient de ma sueur servile et se vantaient de mon acquiescement sans réplique. »

« Comment est-ce qu'on peut faire sortir la vie de rien ? Mais on ne fait jamais entièrement rien ; on peut faire peu de choses. C'est de ce peu que j'ai fini par noircir un livre. »

« Vos vies n'ont pas été exemplaires : je ne vous pardonne pas que l'on puisse séparer vos vies de vos œuvres. »

« Mais il y a dans l'ascétisme, une façon de laisser aller le monde, de le laisser devenir laid, qui me dégoûte, qui me révolte. »

« Pour écrire je n'ai pas vécu, je n'ai vécu que pour écrire, et aujourd'hui je puis écrire seulement que je n'ai pas vécu. »

Pierre Drieu la Rochelle, Le Jeune Européen

 

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Des équipes d'horlogers égarés poursuivent un grand système mécanique sans queue ni tête

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« Charme immonde des ruines, amour de vieillards. L'Europe est couverte d'églises et de châteaux décrépits, emmêlés d'usines, sales chantiers, informes labyrinthes où des équipes d'horlogers égarés poursuivent un grand système mécanique sans queue ni tête. L'Europe est comme l'Asie couverte de temples et de palais bâtis sous le ciel d'autres temps. Sur tout ce grand continent, depuis l'Atlantique jusqu'au Pacifique, autant dire sur toute la Terre, on a cessé de construire, du moins rien qui vaille.
Et personne au fond de son cœur ne s'y trompe. Les Européens se sont mis à adorer les ruines.

Les Européens sont fiers de leurs ruines. Ils montrent, ils vantent la force qu'elles évoquent comme si elle était la leur. Mais elle ne leur appartient pas plus qu'aux Américains dont la plupart ont quitté nos pays vers le temps où l'on n’ajoutait plus rien à la beauté acquise, du moins dans l'ordre de l'architecture.

Il ne s'agit plus que de vivre sur ce qui a déjà été vécu. On raccommode. Ses églises sans Dieu, ses palais sans rois, l'Europe les indique comme des joyaux aguicheurs sur son vieux sein. Et les Américains, nos frères prodigues, qui ont tout laissé tomber, qui sont partis pour saccager l'autre partie du monde, emportant ce qu'il y avait de plus brutal dans notre brutalité, ils reviennent, l'argent du défrichement dans leurs poches, ils s'ébaubissent devant nos bibelots et ils les convoitent comme des talismans. Talismans dont les uns et les autres, Européens et Américains, espèrent qu'ils assurent la conservation de l'Esprit.

Et comme les Européens sont pauvres - car ces vieilles gens, pris de fureur sénile, cassèrent tout chez eux l'autre année, et maintenant ils crient famine - ils ont trouvé un moyen de tirer profit de leur superstition et de celle des autres. Un reste d'orgueil les empêche de vendre leurs cathédrales, de les déraciner, de les mettre au clou comme d'autres bijoux de famille. Mais ils en tirent un revenu régulier ; à l'entrée des ruines, ils ont mis un tourniquet, et moyennant quelques cents, ils vous font entrer, tristes Américains sans âme, qui venez voir mourir notre âme, la vôtre. »

Pierre Drieu la Rochelle, Le Jeune Européen

 

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Par la lutte

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« Ces bêtes sauvages me sont éminemment sympathiques car elles ne doivent leur nourriture et leur confort qu’à elles-mêmes ; elles n’ont de joies de l’amour que celles qu’elles ont méritées, par la lutte. et leur joie de vivre éclate cependant dans tout leurs gestes. Elles ont un petit air guilleret qui vous redonne du courage. Auprès d’eux, les animaux domestiques, repus, sans aucune initiative, me répugnent. Leur mort sans lutte ne réjouît que la cuisinière. »

Henri Vincenot, Prélude à l’aventure

 

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Tu es là pour agir

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« Toute action est objet de doute. Et cependant, tu es là pour agir. Tu as été mis au monde pour ce combat. Combats donc, puisqu’il le faut ! Mais garde les mains blanches. Gagne, mais sois indifférent à la victoire. Agis, mais sans t’arracher aux fruits de l’action. Plongé dans ce bruit et cette fureur, mais avec une part de toi hors de ce monde, dans la sérénité. Agis, détaché de l’action, en chef de guerre et roi de paix. »

Louis Pauwels, Comment devient-on ce que l’on est ?

 

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