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15/03/2024

Le "cocooning" est une idée neuve en Europe

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« Ces dernières années du siècle sont à l’article du Bien comme on dit "à l’article de la mort". Elles n’en finiront pas de se finir. Évidemment qu’il y a une vie après le dernier soupir, inutile de chercher des témoignages, des histoires de "ressuscités" à dormir debout, des affaires de "Near Death Expériences", ouvrons plutôt les yeux autour de nous, goûtons donc cette lumière suave, ces chants partout… Et cette musique… Et cette bonté… Ces flots d’Amour qui vous enveloppent… Mais oui ! Mais ça y est ! On y est !

Mais c’est maintenant, le Paradis !

Le temps, tout ce temps qui nous reste, qui s’étend devant nous, si bizarre, nous ne savons plus trop quoi en faire, nous ne savons pas trop comment le vivre. C’est une sorte de rab monstrueux, une rallonge indéfinie, un supplément sans bords ni fond. Comment le remplir, comment l’occuper, sinon avec des valeurs, avec du Vrai, avec de la Vertu, avec du Bien ? Et, par conséquent, j’y reviens encore, avec de la "prévention" contre tout ce qui pourrait mettre en péril ce Vrai, ce Bien et ces Vertus. Voilà. Nous sommes en pleine obsession préventive, en plein ravage prévisionnel, en pleine civilisation prophylactique, et dans tous les domaines possibles. Sans entraide, pas de communication, et sans menaces, pas d’entraide ; on prendra donc soin de monter en épingle, dans tous les domaines, celles qui subsistent. Souvenez-vous de ces choses ahurissantes, ces campagnes "Drapeau Blanc" inouïes contre les accidents de la route, l’alcool au volant, la vitesse. Ces campagnes "Bouton Blanc" merveilleuses contre les ravages de la drogue… Il n’y a pas de petits exemples. Tout ce qui passe à ma portée, tous les phénomènes qui se succèdent, les plus quotidiens, les plus triviaux, ont mon approbation passionnée ; surtout que je sais très bien maintenant que je serai tout seul à en rire. Un soir, j’ouvre ma télé : émission sur les "accidents domestiques"… Non ? Si ! Ils ne vont pas arriver à faire un débat là-dessus quand même ? Mais si ! Mais si ! Ils y arrivent ! C’est très sérieux, au contraire ! Défense de vous rouler par terre ! Votre appartement fourmille de pièges, ne vous fiez pas aux apparences ! En fin de compte, Saint-Just ne s’était pas trompé : le "cocooning" est une idée neuve en Europe. Attention ! La terreur rôde au coin des placards ! Vos chérubins vont se brûler avec la cuisinière si elle n’est pas aux normes européennes ! S’empoisonner avec les détergents ! S’ébouillanter avec les casseroles ! S’écraser les doigts dans les portes ! Votre living, c’est Beyrouth ! C’est Stalingrad aux heures chaudes ! Surveillez les outils, les prises, les rallonges non débranchées, les fers à repasser encore chauds ! Patrouillez sans cesse dans votre jungle ! Ouvrez l’œil ! Méfiez-vous de tout ! La porte électronique du garage qui devient folle, voilà une existence brisée ! Et ainsi de suite pendant une heure.
Ce monde a été suffisamment interprété et changé, "il s’agit maintenant de le protéger".
Entre la passion du bien-être et la défense des bonnes mœurs, existe un lien direct, logique, comme entre le plaisir et le jeu qui en sont les antagonistes.

"Il n’y a rien de plaisant, écrit Sade, comme la multiplicité des lois que l’homme fait tous les jours pour se rendre heureux, tandis qu’il n’est pas une seule de ces lois qui ne lui enlève, au contraire, une partie de son bonheur."
L’escroquerie à l’intérêt général, le chantage au Bien public entraînent une épidémie de droit sans précédent. Pas de liberté pour les amis de la liberté ! C’est encore Sade qui fait dire à Dolmancé dans "La Philosophie dans le boudoir" :
"Les lois ne sont pas faites pour le particulier, mais pour le général, ce qui les met dans une perpétuelle contradiction avec l’intérêt personnel, attendu que l’intérêt personnel l’est toujours avec l’intérêt général. Mais les lois, bonnes pour la société, sont très mauvaises pour l’individu qui la compose."

Je n’ai jamais cru le moindre mot de la propagande de naguère sur la "libération des mœurs". C’est au contraire la recherche de l’asexuation que je vois régner depuis toujours et plus que jamais pour toujours. L’érotisme n’a eu l’air de triompher, sous diverses formes écrites ou filmées, que parce qu’il était apparu économiquement assez rentable. C’est bien fini aujourd’hui, on peut revenir aux choses sérieuses. La haine antisexuelle perpétuelle cherche à nouveau ses marques féroces. Elle a déjà trouvé quoi mordre dans certains domaines peu "sensibles", des plaisirs pas trop spectaculaires comme le tabac ou les alcools. Ce ne sont que mièvres galops d’essai, préludes en coulisses, menues agaceries, travaux d’approche. Un des prétendus "Sages" consultés par l’État et maîtres d’œuvre de cette persécution a récemment tenté d’établir une distinction entre régimes dictatoriaux et sociétés démocratiques : ces dernières brilleraient, a-t-il déclaré, par leur "aptitude à édicter des interdictions voulues par la majorité et rassemblées dans des codes". Chigaliov disait plus franchement : "Partant de la liberté illimitée, j’aboutis au despotisme illimité." L’URSS des bonnes décennies nourrissait elle aussi l’ambition, lorsqu’elle faisait savoir ses exigences, de représenter la volonté majoritaire. Quant à Gœbbels, en 1933, il définissait ainsi le nazisme : "L’essentiel de ce mouvement révolutionnaire est que l’individualisme s’y trouve anéanti, que l’individu divinisé cède la place au peuple."

Et un autre médecin fou, il y a longtemps, le sympathique docteur Guillotin, s’était vanté en ces termes de son invention : "En un clin d’œil, je vous fais sauter la tête sans que vous éprouviez la moindre douleur." »

Philippe Muray, "Les plumes et le goudron" in L'Empire du Bien

 

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Se taire...

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14/03/2024

La Nouvelle Classe Française !

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Réverbères

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Euros...

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Zaza va-t-en guerre !

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De l’hitlérisation de la planète à sa disneysation contemporaine, il n’y a que la violence qui est tombée

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« Dans un livre dont le titre était si vulgaire que je me refuse à l’imprimer, mais qui valait son pesant de candeur tartuffière, une ex-conseillère de l’Elysée, il n’y a pas si longtemps, partait en croisade au nom de la "part d’enfance bafouée ou négligée" par la télé. Sa bête noire, bien sûr, c’étaient les feuilletons, les séries américaines et leur incroyable "violence"… Presque trop gros pour être vrai, elle suggérait aux publicitaires de censurer eux-mêmes les tranches horaires les plus saignantes ou érotiques… La pub exorcisant les mal-Pensants ! Les annonceurs mobilisés pour balayer les écuries du Spectacle ! Le Business appelé à l’aide contre l’immoralité ! La connerie marchande boycottant la connerie imagée ! Eurodisneyland en boucle !

Vert paradis de l’an 2000 où les annonceurs seront aussi les censureurs !

La litanie des bons sentiments, le catéchisme par lequel n’importe qui est désormais tenu de se présenter, remplace en fin de compte, et très avantageusement, la prière, si tant est que celle-ci, comme le soutenait Nietzsche, n’a été inventée par les grands fondateurs de religions que pour avoir la paix ; pour que les gens, pendant ce temps-là au moins, ne les emmerdent pas trop. Dressage, discipline. Occupation des mains, de l’esprit, des yeux… Amener les fidèles à répéter les quatre-vingt-dix-neuf noms de Dieu ou à reprendre en chœur, devant l’écran, le chapelet des droits de l’homme, voilà d’excellentes mesures éducatives, bien adaptées à des moments précis, et différents, de l’histoire humaine ; et destinées à rendre tout le monde à peu près supportable, au moins quelque temps.

Cherchez l’Idole ! Le peuple un jour, la morale conservatrice le lendemain, les femmes le surlendemain, les enfants, les animaux, les pauvres, la patrie, la marchandise publicitée, l’amour, l’âme, la poésie, Dieu… Quelle importance ? Ce qui compte, ce ne sont pas les appellations finalement interchangeables de l’Idole, c’est qu’il y en ait une, toujours, au moins une, à chaque fois, et qu’elle soit suffisamment massive, suffisamment impressionnante, et que la question de la justifier ne se pose plus pour personne.

Le Bien Général est le véritable nom commun de l’Idole à travers les âges, et sa puissance se fonde sur la lourdeur, la crédulité, l’envie, l’ignorance, la fourberie, la surdité et la lenteur grégaire de presque tous.

Cherchez l’Idole ! Sous la Deuxième République, en France, c’est le peuple qui a commencé à servir d’objet de culte, donc de prétexte répressif. Les militants du progrès accusèrent les écrivains de le démoraliser, ce peuple, de le décourager : voilà au moins un grief qui avait devant lui un bel avenir. Personne ne sait aujourd’hui ce qu’a pu être, en 1851, l’ "amendement Riancey", et c’est dommage. Il s’agissait en réalité d’une sorte de "fatwa" à la française dirigée "contre tout écrit ayant la forme d’un roman et passible d’un droit de timbre supplémentaire"…

"À mon retour à Paris, raconte Nerval au début d’ 'Angélique', je trouvai la littérature dans un état de terreur inexprimable. Par suite de l’amendement Riancey à la loi sur la presse, il était défendu aux journaux d’insérer ce que l’assemblée s’est plu à appeler 'feuilleton-roman' […]. Moi-même qui ne suis pas un romancier, je tremblais en songeant à cette interprétation vague, qu’il serait possible de donner à ces deux mots bizarrement accouplés : feuilleton-roman."

Quelques années plus tard, sous le Second Empire, l’accent fut plutôt mis, comme on sait, sur la défense des bonnes mœurs. L’ "étrange" et le "blasphème" devinrent éminemment punissables. Il y eut les procès de Flaubert puis de Baudelaire, auxquels il faut toujours revenir. On pouvait alors se retrouver condamné pour "atteinte à la morale religieuse" ou à la "morale publique", ou encore les deux ensemble.

Sautons un siècle, nous revoilà chez nous, à la veille de l’an 2000… Certes, "la" Femme a quelque difficulté à devenir, du moins ici, en France, ce Totem incritiquable, indégradable, non ironisable, que le féminisme n’en finit pas d’espérer un jour ériger. En attendant, Dieu merci, nous avons l’Enfant. Passepartout intouchable, l’Enfant ! Le martyre des Téléthons ! Successeur pêle-mêle du Peuple, de la Morale, des Mœurs et de la Religion ! De Dieu même, peut-être, au fond. Héritier universel. Grand Fétiche. Fouet unique à tout cravacher. "Au nom de qui" on interdit "à l’affichage" chaque fois qu’on veut tuer… Ah ! l’Enfant ! "Le monde sera sauvé par les enfants" ! Rappelons-nous ces films qui ont abondé, il n’y a pas si longtemps, où l’enfant non souhaité faisait son apparition au milieu d’un couple de jeunes "décideurs" aux dents longues… Arrivée de Mowgli à Wall Street ! L’enfant-loup sur Fifth Avenue ! Le Naturel au galop ! L’Authentique, sous la forme d’un bébé, venant rafraîchir la mémoire de l’espèce humaine, parvenue au stade le plus sophistiqué de son esclavage enthousiaste, et lui remettre le nez dans ses origines "animales", ses racines "sauvages" reniées. Ses liens imprescriptibles avec le Grand Tout, les arbres, les champs, les archipels, les étoiles, les animaux (quand on se souvient que les Irakiens, dans les premiers jours du mois d’août 90, ont mangé les bêtes du zoo de Koweit-City, surtout les cerfs et les antilopes, on comprend que tout le monde ensuite ait si farouchement voulu leur peau).

Et cet autre film, L’ "Ours", dernièrement, par lequel la conspiration planétaire écologico-initiatique, ou occultonaturiste, s’est exprimée avec l’éclat et le succès que l’on sait !
Non, on n’en finirait jamais s’il fallait tout rappeler… Et nos grandes prières à la Terre ! Comme si l’organisation de la dégradation du monde physique et la dénonciation de cette dégradation n’avaient pas une seule et même source !… La Terre sacrée ! Martyrisée ! Notre Mère à tous vandalisée, polluée, asphyxiée !… On entend ce refrain tous les jours. Encore un truc qui marche à fond ! La Terre, comme une sorte de myopathe géant, roulant sans cesse, dans les écrans, sous nos yeux épouvantés…

Tocqueville, de son observatoire américain, s’était demandé ce qui faisait "pencher l’esprit des peuples démocratiques vers le panthéisme". Il avait fini par répondre que plus les conditions deviennent égales entre les hommes, et plus les individus disparaissent, se noient dans la marée de l’espèce, elle-même mélangée avec l’Univers, lui-même mixé avec Dieu dans un seul Tout, une seule idée aussi immense qu’éternelle. Il aurait pu déduire de cela bien des choses, depuis la divinisation de l’Enfant jusqu’au Business planétaire sécrétant son apparent contraire écologique, son effrayant jumeau new age, son double technico-panthéistique.

En France, il faut bien le reconnaître, question sacré, question Idole, nous traînons quand même un peu les pieds, surtout si on compare avec d’autres pays, les États-Unis, le Canada, la Suède. Ah ! ces contrées de rêve de fer où chaque minute de télé est désormais filtrée, visée, châtrée, épurée par les Comités ! Où les censeurs sont convaincus que l’érotisme misérable des pubs est un danger !

Mais patience, patience, les Français ne perdent rien pour attendre. Il nous reste un vague souffle de vie, ça ne pourra pas durer toujours. Notre goût de la frivolité, notre penchant arrogant à l’ "individualisme", finiront par être laminés. Tout se paie ! Le puritanisme justifié qui s’empare de la planète, s’intéresse à nous. Le Dénominateur Commun en rage, bien plus efficace et global que les projets des tyrans fous du passé, a promis de nous absorber.

Plus personne n’a déjà le choix entre le vice et la vertu : seulement entre cette dernière et le néant. C’est pour ça que tout s’euphémise. Même la recherche scientifique est saisie par la débauche sentimentale. La biologie, par exemple, n’est plus la discipline que vous pensiez. On vous avait peut-être raconté que le système immunitaire était un formidable dispositif guerrier contre les molécules dangereuses ? Pas du tout ! Erreur complète ! Il s’agit d’une machine, au contraire, extrêmement suave, civilisée, d’une tolérance acharnée, en quête perpétuelle, je cite, d’ "équilibre dynamique". Le pacifisme, en quelque sorte, poursuivi par d’autres moyens.

Les médias ne diffusent que ce qui relève du Bien parce qu’ils veulent nous imposer l’idée qu’ils sont le Bien lui-même enfin complet, réalisé. Les réseaux hertziens, d’ailleurs, pourraient-ils véhiculer autre chose que des débats édifiants ? Et qu’y a-t-il d’autre, en ce monde, aujourd’hui, qu’y a-t-il d’encore vivant, sinon les réseaux hertziens ?

Notre incroyable légèreté, notre ironie provinciale, notre inaptitude française à l’uniformisation européenne, notre mégalomanie encrassée, ont toujours exaspéré les peuples qui voulaient vraiment notre intérêt, et Dieu sait qu’ils sont nombreux. Oh ! nous faisons des efforts. Nous en avons fait. Nous en ferons d’autres. Mais notre plus gros défaut, notre pire tare à vrai dire, notre vice épouvantable, "c’est de ne jamais aller jusqu’au bout". Voilà notre immoralité. Nous chipotons dans les pourtours, nous prenons des mesures, votons des lois, nous lançons des tas d’opérations coup de poing dans tous les sens, pour n’importe quoi, n’importe quand, et puis tout s’oublie, tout se dissout. Même les plus sinistres tendances répressives des temps modernes s’effilochent chez nous, se vaporisent. Je ne voudrais pas qu’on me pense chauvin. Je sais la France et ses horreurs. Mais on ne m’empêchera jamais de me dire qu’un pays où le féminisme anglo-saxon et le déconstructivisme derridien n’ont jamais pu réellement adhérer, prendre racine en profondeur, ne peut être tout à fait mauvais.
C’est bien pour cela que nous inquiétons. Il faudra un jour nous liquider. Nous coloriser nous aussi. Nous convertir intégralement.

Les Allemands déjà, du temps de leur splendeur hitlérienne, nous prévoyaient dans l’avenir terre inoffensive de tourisme, de loisir et gastronomie, province de la mode et des parfums, une sorte de Suisse un peu plus vaste, ouverte aux tours opérateurs de la Germanie universelle. Le petit bréviaire de Friedrich Sieburg, "Dieu est-il français ?", publié en 1930, pourrait être réécrit de nos jours sans rien y changer d’essentiel. Un pays qui a fait du "bien-être individuel" la source suprême de ses valeurs, est-ce que c’est sérieux ?
Supportable ? Est-ce que ça peut durer longtemps ? Nous étions, disait Sieburg, avec juste la pointe de regret nécessaire, le "symbole éclatant et respectable d’un monde qui disparaît". Le meilleur service à nous rendre était encore de nous achever. "Il serait douloureux, concluait-il, de penser que l’européanisation de la France puisse être à ce prix"… Mais enfin que voulez-vous, on n’a rien sans rien.
De l’hitlérisation de la planète à sa disneysation contemporaine, il n’y a que la violence qui est tombée ; et encore, pas pour tout le monde. »

Philippe Muray, "Cherchez l'idole" in L'Empire du Bien

 

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Ecrivains...

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Kit de survie...

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Etape suivante...

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13/03/2024

Carl Gustav Jung et le Divin

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1/4 - La genèse du "Livre rouge" avec Charles Mêla

 


2/4 - L’alchimie et le divin avec Michel Cazenave et Charles Mêla

 


3/4 - La guérison selon Jung avec Michel Cazenave

 


4/4 - Jung le mystique avec Michel Cazenave

 

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Trio gagnant...

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Jeu...

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M. P.

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Rideau !

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« Le transexualisme de masse a cessé d’être une utopie pour devenir notre réalité de remplacement. J’aime, dit une jeune "écrivaine" dans une envolée pleine de poésie consolatrice, "voir les frontières du sexe transgressées par l’être androgyne qui refuse d’être mutilé"… Houuu ! Comme c’est joliment soupiré ! D’un côté, "frontières", "mutilé", des notions antipathiques ; de l’autre "transgression", concept d’autant plus souriant qu’il est aujourd’hui inoffensif. Le tout culminant dans la célébration de "l’être androgyne", héros idéal, comme de juste, de la nouvelle bien-pensance.

Voir encore des différences sexuelles et en jouir est devenu un handicap, une tare exilante, la preuve qu’on pense mal, ou même simplement que l’on pourrait penser quelque chose. Le sexe, à l’heure où j’écris, et sauf divine surprise de dernière minute, est désormais rétrospectif, conjugable au passé, minuscule point-virgule d’écume sur la ligne d’horizon de l’histoire humaine. D’après les vieux manuels de confesseurs, la "délectation morose" consistait à s’attarder ("morositas") à la représentation mentale ou verbale d’un acte sexuel "passé". Nous y sommes en plein. Toutes nos voluptés sont derrière nous. Une "archéologie du plaisir" serait à inventer : la vie sexuelle comme "archives"…

Il y a pas mal d’années déjà, l’involontaire comique médiatique avait fait ses choux gras de la vogue de la "new chastity", ce n’était qu’un pâle début, l’annonce que nous entrions dans la nouvelle Ère, celle du Phallus sous Latex. Le mythe rétrospectif de l’orgie posé, et unanimement accepté (chacun est censé avoir baisé dans les années 70, plus personne n’est censé baiser aujourd’hui), la contrition suit d’elle-même. Mea culpa général. Tout le monde la queue basse, c’est le cas de le dire. De même qu’en politique la cause est entendue, il n’y a plus d’alternative présentable à la démocratie et à l’économie de marché, de même dans le domaine des rapports des sexes prévaut le sentiment qu’il n’existe plus d’alternative au couple, officiel ou non, homo, hétéro, peu importe, mais "couple". Famille. Dans l’intimité de chacun, le sida aurait joué un rôle comparable à celui du Mur écroulé de Berlin en politique. L’individuel comme le collectif n’auraient plus le choix. Plus aucun choix dans le social, plus aucun choix dans le privé. Terminé là aussi. Rideau. Ce monde est plein de "réunifications" moins commentées, plus discrètes que celle de RFA-RDA, mais tout aussi chargées d’avenir.

"Je me demande, dit un personnage des 'Possédés', qui nous devons remercier pour avoir si habilement travaillé les esprits que personne n’a plus une seule idée à soi." Nous pourrions, nous, très bien savoir, mais nous préférons ne pas trop chercher.

Il en va donc de l’effondrement de la différence sexuelle comme de celui des anciens rapports "bloqués" Est-Ouest : leur disparition entraîne la précipitation affolée de la plupart vers les derniers pôles, les dernières bouées rassurantes : le Bien commun, les principes moraux, la Vertu. Mais qui dit Bien, dit recours à la loi pour protéger celui-ci. Vouloir le Bien, c’est donc, et par-dessus tout, vouloir l’État qui le garantira. Nous sommes aujourd’hui dans une situation qui rappelle, en mille fois pire, en cent mille fois plus redoutable, celle du XVIIe siècle, où avoir une opinion à soi, être individu, apparaître individu (et pas individu bidon, "singularisé" en toc par la sape standard, la voiture, le look, les loisirs, etc.), constituait la définition même de l’hérésie. La liberté de penser a toujours été une sorte de maladie, nous voilà guéris à fond. Ne pas débiter le catéchisme collectif d’emblée est un signe de folie. Jamais le troupeau de ceux qui regardent passer les images n’a été plus sensible aux moindres écarts qui pourraient lui porter préjudice. Jamais le Bien n’a été davantage synonyme de mise absolue en commun.

Il est indispensable de suivre à la trace ceux ou celles qui, à tel moment, à tel autre, réclament de nouvelles mesures destinées à renforcer les vieilles tenailles sociales, si on veut comprendre la dévotion particulière de cette fin de siècle. De temps en temps, dans le TGV de la Répression, grimpent de nouveaux passagers, il faut savoir les repérer. Les féministes, par exemple, profitèrent récemment de l’émotion soulevée par les sinistres déclarations antisémites de je ne sais plus quel vieux cinéaste, pour rappeler qu’elles avaient dans leurs fonds de tiroirs deux ou trois projets anti-sexistes de derrière les fagots qui ne demandaient qu’à être adoptés. Ça n’avait pas le moindre rapport, mais personne ne s’en est étonné. Une même société peut très bien, en trois mois, passer majoritairement de la protestation vertueuse en faveur d’un romancier persécuté par des ayatollahs, à l’indignation tout aussi vertueuse contre le "sexisme" des images. »

Philippe Muray, "Cherchez l'idole" in L'Empire du Bien

 

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Jour...

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12/03/2024

Je déconne, les frérots...

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Embauche...

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Profanation Ascétique...

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Citoyenne ! Citoyen ! Quand tu auras roté ton repas et oublié 30 secondes ta dernière série Netflix, prête l'oreille à la rumeur de ton pays, tout du moins si tu considères encore ce vieux Royaume déliquescent, cette République métastasée comme étant ton pays. Partout, dans les mentalités karchérisées par la bien-pensance, dans les médias, sur les plateaux des émissions de télévision, sur ton lieu de travail et dans tes groupes d'amis lors de soirées arrosées et rigolardes, le "Grand Remplacement" est très largement avancé. "Pâques", "Toussaint", "Noël" ont été remplacés par "ramadan", "aïd" et "hégire". Toute la Pensée issue du Corpus Chrétien a été vitrifiée et évacuée par la "sagesse islamique", et l'idée même d' "Amour du Prochain" a été détrônée par la R. A. T. P. ("Religion d'amour, de tolérance et de paix"... qu'ils disent, avec Jizya à l'appui). Pendant que tu regarderas ton prochain épisode en Streaming, dis-toi que la profanation ascétique se poursuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Appât

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La possibilité du mensonge, c’était encore laisser une chance, même une toute petite, au plaisir

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« Maintenir dans le secret de soi-même la possibilité du mensonge, c’était encore laisser une chance, même une toute petite, au plaisir ; Sade ne m’a pas attendu pour le dire : "La dissimulation et l’hypocrisie sont des besoins que la société nous a faits ; cédons-y." Ou pire encore : "Il n’est pas un seul projet de crime, quelle que fût la passion qui l’inspirât, qui n’ait fait circuler dans mes veines le feu subtil de la lubricité : le mensonge, l’impiété, la calomnie, la friponnerie, la dureté d’âme, la gourmandise même, ont produit dans moi ces effets." À la faveur de notre marche accélérée vers l’innocence, l’érotisme, la vérité tranchante du "crime" sexuel sont bien sûr les premiers à s’effacer. On peut voir des ministres américains ou australiens se traîner en larmes à la télé pour avouer qu’ils ont trompé leur femme mais que c’est fini, promis juré, ils ne recommenceront plus jamais. Une association britannique cogite la possibilité d’assortir les disques d’un système de codification comparable à celui du cinéma et grâce auquel les acheteurs seront mis en garde contre "le contenu sexuellement implicite" de certaines chansons. Il y a quelques années, une jeune comédienne avait été contrainte de démentir son sida devant le Tribunal Médiatique du Peuple [ Isabelle Adjani, en 1986 (N. d. É.) ]. Aujourd’hui, un acteur français victime d’une brutale campagne de dénigrement aux USA, se retrouve accusé d’avoir participé à un viol à neuf ans [ Cette accusation visait Gérard Depardieu, alors en compétition, au début de l’année 1991, pour l’Oscar du meilleur acteur avec "Cyrano de Bergerac" (N. d. É.) ]. Hein ? Neuf ans ? Vous avez bien dit neuf ? Oui, oui, ça n’a d’ailleurs pas l’air d’étonner tellement ses détracteurs, ils sont beaucoup trop occupés à s’indigner, ils foncent, ils boycottent, ils aboient, le scandale gronde, les rectificatifs se succèdent. Finalement, l’acteur n’aurait pas participé, il aurait seulement assisté… Mais "assister", en anglais, voyez-vous, se traduit par participate… Non ? Si, si ! Et ainsi de suite.

On pourrait en effet continuer la revue de presse pendant des heures. Ces anecdotes sont insignifiantes, je l’admets, mais il est devenu nécessaire de noter au vol tout ce qui se dit ou se montre, parce que ces choses, pour la plupart ridicules dès leur apparition, redeviennent en moins d’une semaine incompréhensibles, donc leur analyse inconcevable. "Si ce n’était pas alarmer la société où l’on est dénoncé comme un homme dangereux, j’aurais écrit tous les soirs tout ce qui se disait et se faisait", a regretté un jour le prince de Ligne. Mais qu’aurions-nous à craindre, nous, des alarmes d’une société à la fois sûre de sa puissance et pour qui presque tout, désormais, représente un danger effrayant, même notre silence éventuel ? »

Philippe Muray, "Cherchez l'idole" in L'Empire du Bien

 

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Proxénètes...

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11/03/2024

Royalement...

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Son Maître

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Mais qui oserait arrêter la machine à exorciser, maintenant qu’elle a été lancée ?

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« L’intéressant, c’est que le lynchage prend maintenant des masques progressistes. Rejetés par la porte, les vieux réflexes de haine et d’exclusion rentrent aussitôt par la fenêtre pour s’exercer contre de nouveaux boucs émissaires toujours plus incontestables. Les pays où la chasse aux sorcières bat son plein se multiplient (au Nord pour commencer, comme de juste, chez les protestants), mais personne n’en parle de cette façon puisque c’est comme de juste en vue du Bien. Contre les derniers tabous encore en place… Quoi de plus sympathique, par exemple, quoi de plus incontestable, en vérité, que la lutte contre l’inceste ? En Hollande, dans certains centres spécialisés, on fait jouer les mineurs perturbés avec des poupées spéciales équipées d’attributs sexuels agressifs : vagins bien ouverts, poils, verges en érection. D’après le comportement des enfants, on affirme pouvoir déceler les cas d’inceste… Quelques voix timides s’élèvent pour contester la méthode, mettre en doute son efficacité, dénoncer sa scientificité, suggérer qu’elle pourrait bien avoir, hélas, quelques petits "effets pervers"… Que le Bien, en somme, et fatalement, serait toujours le pire ennemi du bien… Mais qui oserait arrêter la machine à exorciser, maintenant qu’elle a été lancée ?

Certes, nous n’avons pas encore la franchise de faire parader nos Armées de la Vertu à la façon des "muttawas" en Arabie Saoudite, cette "police religieuse" d’État qui patrouille dans les rues en 4x4 pour y faire respecter les lois coraniques, veiller à la fermeture des boutiques durant les heures de prières et tabasser les femmes qui laisseraient apercevoir un peu de peau nue. Mais ça viendra, ça viendra peut-être, il suffit seulement encore d’attendre.

"Sur la planète 'électrifiée', conditionnée par l’environnement de l’information, la chasse à l’homme avec ses innombrables formes d’espionnage est devenue un drame universel", a constaté McLuhan. il y a déjà un certain temps. Pour une fois, il parlait d’or.
Le lynchage accompagne le Consensus comme l’ombre accompagne l’homme.

Au nom de l’Intérêt Général, tout devient suspect, dénonçable. L’exigence de la "vérité", la Transparence divinisée, la "glastnost" appliquée à la télévie quotidienne, voilà le truc mirobolant des Vertueux de profession en pleine trémulation, en pleine lévitation de Bienfaisance. "Pharisaïsme", aurait-on dit en des temps un peu plus cultivés… Qu’est-ce que c’était, un "pharisien" ? Quelqu’un qui était convaincu de se trouver lui-même en état de grâce, donc justifié d’intervenir dans la vie des autres à tour de bras. Les médias ont redonné au pharisaïsme un coup de jeunesse providentiel. Attention ! L’écran dévoile les hommes ! L’image ne ment jamais ! C’est pas comme les mots !
Chaque téléprestation devient une épreuve de vérité. "Mon cœur mis à nu" tous les soirs ! On "doit" la vérité. On "doit" la transparence de sa pensée. On "doit" faire semblant de ne pas mentir.
Comme si on "devait" quoi que ce soit à la Société de Pacotille ! A ceux qu’on aime, peut-être, et encore : si on les aime, précisément, c’est parce qu’ils pensent qu’on ne leur doit rien.

Toute vie se résumant aujourd’hui à ce qui en reste d’apparence, cette fière exigence de "vérité" n’est bien sûr qu’un trompe-l’œil de plus, un effet de discours là aussi, un leurre de style supplémentaire, une simple manière de parler. La "vérité" qui s’étale sur les plateaux est à peu près aussi utilisable que les médicaments périmés ou les tonnes de beurre au peroxyde déversés par les organisations caritatives sur les pays en grande détresse. On vous demande d’y croire et puis c’est tout. La vraie vérité n’est pas pour vous.

"Jamais l’égoïsme ne s’était montré plus à découvert, mais le bien public, la liberté, la vertu même étaient dans toutes les bouches, constatait Mme de Ménerville dans l’ambiance de 1789.
Nous en sommes là exactement. »

Philippe Muray, "Cherchez l'idole" in L'Empire du Bien

 

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CAF

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