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21/08/2011

Paul Rumsey : Demons on Globe

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Demons on Globe - 1995

 

Paul Rumsey

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Immigration : ce sondage terrible dont personne ne parle

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 

Un récent sondage Ipsos fait état d’un durcissement des opinions dans le monde face à l’immigration. A qui la faute ?

(Dessin : Louison)
(Dessin : Louison)
Il n’y a quasiment que Fdesouche qui en parle. Ce site phare d'extrême droite relaie un récent sondage d’Ipsos sur l'état des opinions publiques mondiales face à l’immigration. L’étude a été menée du 15 au 28 juin dans 23 pays du monde sur tous les continents. Un chiffre choc : 54% des Français trouvent que l’immigration a un impact négatif sur leur pays. Mais à analyser le sondage dans le détail, on comprend que le rapport de l’opinion face à l’immigration est plus complexe qu’il n’y paraît.

Les chiffres d'Ipsos sont éloquents. Exemple : 80% de l'ensemble des interrogés pensent que l’immigration a augmenté ces cinq dernières années et 52% en moyenne trouvent qu'il y a trop d'immigrés chez eux :

Effets de la crise

Pour expliquer ces chiffres, il y a bien sûr les causes économiques. Les effets de la crise se voient surtout en Europe du Sud. En Espagne, 55% de personnes jugent que l’immigration a eu une influence négative sur le pays, 56% en Italie. De même, 52% des Italiens et des Espagnols pensent que les immigrés « prennent » leurs emplois. Et 52% des Espagnols sont en désaccord avec l'idée que l’immigration rend le pays d’accueil plus agréable à vivre. 

La crise a aussi joué sur l'opinion en Grande-Bretagne   : 71% des Britanniques pensent qu’il y a trop d’immigrés chez eux. Même conclusion en Russie, un des pays les plus hostiles à l’immigration : 77% pensent qu’il y a trop d’immigrés chez eux, 75% disent qu’ils prennent les emplois des locaux. La France n’est pas mieux lotie. On compte 41% de Français pensant que les immigrés prennent leurs emplois, 34% pensent le contraire, 56% disent que les immigrés coûtent trop cher aux services publics.

Une exception : la Belgique. Malgré une forte hostilité de l’opinion vis- à-vis des immigrés, le pays se porte mieux économiquement  que ses voisins. D’autres facteurs peuvent cependant entrer en jeu. L’association d’une récente et forte hausse de l’immigration (deux tiers de la croissance démographique en 2010 sont liés à l’immigration), d’un contexte politique hypertendu, des divisons entre Flamands et Wallons, sans parler du questionnement sur l’identité belge a pu entraîner une radicalisation des opinions. 

Un lien avec l'extrême-droite ?

Etat par Etat, 72% des Belges pensent qu’il y a trop d’immigrés chez eux, 67% en Italie, 52% en France et 53% en Allemagne. Le sentiment d’ « invasion » est donc réel, au moins dans les sondages. De même, 45% des sondés pensent que l’immigration a un impact négatif. Les Belges sont encore une fois les plus hostiles à 72%. En France, on arrive à 54% d’opinions négatives, 56% aux USA contre 35% au Canada. Mais il reste qu'au plan mondial, la crise économique a favorisé l'augmentation de l'hostilité aux immigrés. Ces résultats sont peu étonnants.

La hausse de la xénophobie est-elle liée aux scores de l’extrême-droite ou de la droite populiste ? Certes la Grande-Bretagne connaît la percée (très limitée) du British national party. Mais d’un autre côté, il n’y a jamais eu vraiment d’extrême-droite en Espagne, alors que c’est l'un des pays européens dans lequel le sentiment d'invasion est le plus fort. A l’inverse, la percée des Démocrates de Suède avait fait couler beaucoup d’encre en septembre dernier. Mais seuls 37% des Suédois pensent que l’immigration a un impact négatif sur leur pays, le même score pour ceux qui y voient un impact positif et 23% pensent que les immigrés prennent leurs emploi. A l'inverse, 44% disent que l’immigration rend le pays plus agréable à vivre.

De même, une forte immigration crée-t-elle mécaniquement une hausse de la xénophobie ? L’exemple de la Belgique pourrait prouver cette idée même si le contexte politique y est particulier. D’ailleurs, même en France, l’immigration est en hausse depuis longtemps. A l’inverse, le Canada est le parfait contre-exemple. Pays avec une longue histoire migratoire, il est un des plus importants pays d’accueil au monde et a une réputation de société multiculturelle. Mais seuls 35% pensent que l’immigration a un impact négatif sur le pays et 42% pensent qu’il y a trop d’immigrés ceux eux contre 48% qui pensent que l’immigration rend le pays plus agréable à vivre, 43% pensent même que l’immigration est bonne pour l’économie.

En réalité, la xénophobie apparait comme l’arbre qui cache la forêt des frustrations sociales davantage que comme le seul symbole d'une conversion idéologique au fascisme. Face aux difficultés, on cherche des boucs émissaires.

Pas d'écho en France

On peut alors établir une hypothèse pour expliquer le cas canadien. En effet, le débat sur le multiculturalisme, l’intégration des immigrés et la politique d’immigration en général est plus ancrée et plus ancienne qu’en France. Ainsi, le Canada a créé un Département de la Citoyenneté et de l’Immigration … en 1994. Certes, la question a parfois entrainé des tensions comme sur les « accommodements raisonnables  » au Québec. Mais le débat a le mérite d'exister à défaut d'être résolu. D'ailleurs, on peut se demander si occulter un débat, voire traiter de fascistes tout ceux qui abordent cette question, n'aboutit pas à renforcer la xénophobie en créant du ressentiment et en stigmatisant une partie de l’opinion.

Significatif de ce malaise, aucun média français n’a repris cette étude. Hormis Fdesouche, on trouve quelques traces du sondage sur des médias belges (ce qui peut s’expliquer par les scores obtenus dans ce pays) mais rien dans nos contrées. Comme si l’émergence d’une opinion majoritairement hostile aux immigrés était un sujet tabou. Au risque de laisser le thème aux plus extrémistes.
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Time is money

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« En aucun domaine, les sociétés occidentales existantes ne se distinguent des sociétés antérieures, qu’elles soient européennes ou orientales, que dans celui de la conception du temps. Pour le Chinois ou le Grec anciens, pour le berger arabe ou le paysan mexicain d’aujourd’hui, le temps est représenté par le cour cyclique de la nature, l’alternance du jour et de la nuit, le passage de saison en saison. Les nomades et les agriculteurs mesuraient et mesurent encore leurs jours depuis le lever jusqu’au coucher du soleil et leurs années en fonction du temps de la semence et du temps de la récolte, de la chute des feuilles et de la fonte des neiges dans les lacs et rivières.

Le paysan travaillait en fonction des éléments, l’artisan tant qu’il pensait nécessaire de perfectionner son produit. Le temps était perçu à l’intérieur d’un processus de changement naturel et les hommes n’étaient pas intéressés par son décompte exact. C’est pourquoi des civilisations hautement développées sous d’autres aspects usaient des moyens les plus primitifs pour mesurer le temps : le sablier avec son filet de sable ou d’eau, le cadran solaire inutilisable par temps couvert et la bougie ou la lampe dont la partie non consumée d’huile indiquait les heures. Tous ces dispositifs étaient approximatifs et inexacts, qui plus est, rendus souvent peu sûrs par les aléas météorologiques ou la paresse de l’approvisionneur. Nulle part dans le monde antique ou médiéval, il n’y eut plus d’une petite minorité d’hommes concernée par le temps en terme d’exactitude mathématique.

L’homme moderne occidental vit toutefois dans un monde régi par les symboles mathématiques et mécaniques du temps de l’horloge. L’horloge dicte ses mouvements et domine ses actions. L’horloge transforme le temps, de processus naturel qu’il était, en marchandise, qui peut être quantifiée, achetée et vendue comme de la soupe et du raisin. Et, parce que sans quelques moyens de garder l’heure exacte, le capitalisme industriel n’aurait jamais pu se développer et ne pourrait continuer à exploiter les travailleurs, l’horloge représente un élément de tyrannie mécanique dans la vie des hommes modernes, plus puissant que n’importe quelle autre machine. Il est utile de suivre la trace du processus historique par lequel l’horloge a influencé le développement social de la civilisation européenne moderne.

Il est fréquent dans l’histoire qu’une culture ou civilisation développe le dispositif qui sera utilisé ultérieurement pour sa destruction. Les Chinois anciens, par exemple, inventèrent la poudre à canon qui fut développée par les experts militaires de l’Ouest et qui en fin de compte entraina la destruction de la civilisation chinoise même par les explosifs de la guerre moderne. De même, le comble de l’ingéniosité des artisans des villes médiévales d’Europe fut l’invention de l’horloge mécanique qui, avec l’altération révolutionnaire de la conception du temps que cela entraina, aida matériellement à la croissance de l’exploitation capitaliste et à la destruction de la culture médiévale.

Il y a une tradition selon laquelle l’horloge serait apparue au 11e siècle comme mécanisme pour faire sonner les cloches à intervalles réguliers dans les monastères qui, avec la vie réglée qu’ils imposaient à leurs occupants, étaient l’approximation sociale du moyen âge la plus proche des usines d’aujourd’hui. Toutefois, la première horloge authentique est apparue au 13e siècle et ce n’est pas avant le 14e siècle que les horloges devinrent des ornements ordinaires sur les bâtiments publics des villes germaniques.

Ces premières horloges, actionnées par des poids, n’étaient pas particulièrement précises, et ce n’est pas avant le 16e siècle qu’une grande fiabilité fut obtenue. En Angleterre par exemple, on dit que l’horloge de Hampton court, fabriquée en 1540, était la première horloge de précision dans le pays. Et la précision même des horloges du 16e siècle est elle relative, puisqu’elles ne donnaient que les heures. L’idée de mesurer le temps en minutes et secondes avait été émise par les mathématiciens du 14e siècle, mais cela n’exista pas jusqu’à l’invention du pendule en 1657 dont la précision était suffisante pour permettre d’ajouter l’aiguille des minutes. Et la trotteuse ne vit pas le jour avant le 18e siècle. Il convient de noter que ces deux siècles furent ceux pendant lesquels le capitalisme crut d’une manière telle qu’il fut en mesure de profiter de la révolution industrielle en terme technique pour établir sa domination sur la société.

Comme le remarque Lewis Mumford [1], l’horloge est la machine clé de l’âge de la machine tout autant pour son influence sur la technologie que sur les habitudes humaines. Techniquement, l’horloge a été la première machine réellement automatique qui ait pris une quelconque importance dans la vie des humains. Avant son invention, les machines usuelles étaient de telle nature que leur fonctionnement dépendait d’une force extérieur et peu fiable : les muscles humains ou animaux, l’eau ou le vent. Il est vrai que les grecs avaient inventé un certain nombre de machines automatiques primitives, mais elles étaient utilisées, comme la machine à vapeur de Héron, pour obtenir des effets "surnaturels" dans les temples ou pour amuser les tyrans des cités du levant. mais l’horloge fut la première machine automatique à atteindre une importance publique et une fonction sociale. La fabrication des horloges devint l’industrie à partir de laquelle les hommes apprirent les éléments de la fabrication des machines et acquirent les compétences techniques qui devaient produire la machinerie complexe de la révolution industrielle.

Socialement, l’horloge a eu une influence radicale sans commune mesure avec n’importe quelle autre machine, dans la mesure ou elle fut le moyen d’atteindre au mieux la régulation et la discipline de vie nécessaires au système d’exploitation industriel. L’horloge a fourni le moyen par lequel le temps - une catégorie si évasive qu’aucune philosophie n’a encore déterminé sa nature - a pu être mesuré concrètement par les formes plus tangibles de la circonférence du cadran. Le temps comme durée commença à être méprisé, et les hommes commencèrent à toujours parler et penser en terme de laps de temps tout comme s’il s’était agi de portions de calicot. Et le temps, désormais mesurable en symboles mathématiques, finit par être considéré comme un bien qui pouvait être acheté et vendu de la même manière que n’importe quel autre bien.

Les nouveaux capitalistes, en particulier, développèrent une conscience farouche du temps. Le temps, symbolisant ici le travail des ouvriers, était conçu comme s’il s’était agi de la principale matière brute de l’industrie. "Time is Money" (le temps, c’est de l’argent) devint un des slogans clés de l’idéologie capitaliste et le chronométreur fut le plus significatif des employés introduits par la pratique capitaliste.

Dans les premières usines, les patrons allèrent jusqu’a trafiquer leurs horloges ou faire retentir le coup de sifflet de l’usine à de fausses heures pour escroquer leurs ouvriers d’un peu plus de ce nouveau bien si précieux. Ultérieurement, de telles pratiques se firent plus rares mais l’influence de l’horloge imposa une régularité aux vies de la majorité des gens qui n’était connue jusqu’alors que dans les monastères. Les hommes se transformèrent de fait en horloges, agissant avec une régularité répétitive sans plus rien de commun avec le rythme de vie naturel d’un humain. Ils devinrent, comme le dit la phrase victorienne,"réglés comme des horloges". Il n’y a plus que dans les régions rurales où la vie des animaux et des plantes ainsi que les éléments continuent à imprimer leur rythme qu’une large partie de la population est parvenue à échapper au tic-tac mortel de la monotonie.

Au début, ce nouveau rapport au temps, cette nouvelle régularité de la vie fut imposée aux pauvres récalcitrants par les maitres possesseurs d’horloges. L’esclave de l’usine réagissait en vivant son temps libre (disponible) avec une irrégularité chaotique qui caractérisait les taudis abrutis d’alcool de l’industrialisme du début du 19e siècle. Les hommes fuyaient vers le monde sans temps de la boisson ou de l’inspiration méthodiste. Mais, peu à peu, l’idée de régularité se diffusa de haut en bas jusqu’aux ouvriers. La religion et la moralité du 19e siècle jouèrent leur rôle en proclamant qu’il était péché de "perdre son temps". L’introduction de montres et horloges produites en masse dans les années 1850 permit la diffusion d’une conscience du temps jusqu’à ceux qui jusque la réagissaient surtout aux stimuli du "knocker-up"(réveilleur) ou du coup de sifflet de l’usine. A l’église comme à l’école, dans les bureaux et les ateliers, la ponctualité fut érigée en la plus grande des vertus.

De cette dépendance esclave au temps mécanique qui s’est diffusée insidieusement dans toutes les classes au 19e siècle, s’est développé cette discipline démoralisante de vie qui caractérise le travail d’usine aujourd’hui. La personne qui refuse de s’y soumettre risque la désapprobation de la société et la ruine économique. S’il est en retard à l’usine, l’ouvrier perdra son travail ou même, aujourd’ hui [1944 : les réglementations de temps de guerre sont encore en vigueur], se retrouvera en prison. Les repas pris à la va-vite, les éternelles bousculades matins et soirs pour prendre trains ou bus, la pression de devoir travailler à horaires fixes, tout contribue à provoquer des troubles digestifs et nerveux, à ruiner la santé et à raccourcir la vie.

L’imposition financière de la régularité ne tend pas, sur le long terme, à une plus grande efficacité non plus. En fait, la qualité du produit est d’ordinaire beaucoup moins bonne parce que le patron, considérant le temps comme une matière première qu’il doit payer, oblige l’ouvrier à maintenir une cadence telle que son travail en sera nécessairement bâclé. La quantité plutôt que la qualité, tel est le critère, et le travailleur commence à son tour à "compter son temps", n’étant plus interessé que par le moment où il pourra s’enfuir vers les maigres et monotones loisirs qu’offre la société industrielle où il "tue le temps" en se vautrant dans les plaisirs tout autant réglés et mécanisés du cinéma, de la radio, des journaux que son enveloppe de paye et sa fatigue lui autorisent. Il n’y a que celui disposé à accepter de vivre au gré des hasards de sa foi ou d’expédients qui puisse éviter de vivre comme un esclave de l’horloge, s’il n’a pas d’argent.

Le problème de l’horloge est, en général, similaire à celui posé par la machine. Le temps mécanique est précieux comme moyen de coordination d’activités dans une société hautement développée, tout comme la machine est précieuse comme moyen de réduire le travail superflu à son minimum. Les deux sont précieuses pour la contribution qu’elles apportent à une société fonctionnant sans heurts et devraient être utilisées dans la mesure où elles aident à travailler ensemble et à éliminer les tâches monotones. Mais en aucun cas on ne devrait les laisser prendre le dessus sur les vies humaines comme c’est le cas aujourd’hui.

Maintenant, le mouvement de l’horloge donne la cadence aux vies humaines : les humains sont asservis à la conception du temps qu’ils ont eux mêmes produite et sont maintenus dans la peur, comme Frankenstein par son propre monstre. Dans une société saine et libre, une telle domination arbitraire de la fonction humaine par l’horloge ou la machine serait hors de question. Le temps mécanique serait relégué dans sa vraie fonction de moyen de référence et de coordination, et les hommes et les femmes reviendraient à une vision équilibrée de la vie qui ne serait plus dominée par le culte de l’horloge.

L’oppression de l’homme par une de ses inventions est encore plus ridicule que l’oppression de l’homme par l’homme, la liberté pleine et entière implique de se libérer de la tyrannie des abstractions tout autant que de celle des lois humaines. »

George Woodcock, War commentary - For anarchism, mars 1944.


[1] Lewis Mumford, Technique et civilisation, Seuil 1976 (1950).

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La Noblesse

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« Qu'est-ce que la noblesse ?

La noblesse du guerrier, c'est l'honneur.

La noblesse de l'esclave, c'est la révolte.

La noblesse du savant, c'est le doute.

La noblesse de la femme, c'est l'amour.
La noblesse de l'intellectuel, c'est la rigueur.
La noblesse du prisonnier, c'est l'évasion »

Anonyme

 

Merci à Cougar

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20/08/2011

Notre vie sera plus sérieuse en même temps que plus simple

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« Que la transformation s'opère : notre vie sera plus sérieuse en même temps que plus simple. Ce que la femme exige de luxe pour plaire à l'homme et, par ricochet, pour se plaire à elle-même, deviendra en grande partie inutile. Il y aura moins de gaspillage, et aussi moins d'envie. Luxe, plaisir et bien-être se tiennent d'ailleurs de près, sans cependant avoir entre eux le rapport qu'on se figure généralement. On passerait par voie de gradation ascendante ; quand nous nous serions assurés le bien-être, nous voudrions y superposer le plaisir, puis viendrait l'amour du luxe. Mais c'est là une psychologie purement intellectualiste, qui croit pouvoir calquer nos états d'âme sur leurs objets. Parce que le luxe coûte plus cher que le simple agrément, et le plaisir que le bien-être, on se représente la croissance progressive de je ne sais quel désir correspondant. La vérité est que c'est le plus souvent par amour du luxe qu'on désir le bien-être, parce que le bien-être qu'on n'a pas apparaît comme un luxe, et qu'on veut imiter, égaler, ceux qui sont en état de l'avoir. Au commencement était la vanité. Combien de mets ne sont recherchés que parce qu'ils sont coûteux !

... Le besoin toujours croissant de bien-être, la soif d'amusement, le goût effréné du luxe, tout ce qui nous inspire une si grande inquiétude pour l'avenir de l'humanité parce qu'elle a l'air d'y trouver des satisfactions solides, tout cela apparaîtra comme un ballon qu'on remplit furieusement d'air et qui se dégonflera aussi d'un coup. »

Henri Bergson, Les Deux Sources de la Morale et de la Religion

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19/08/2011

ZZ Top : Brown Sugar

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18:00 Publié dans Music... | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

C'est un point de gangrène, qui corrompt tout le corps

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« Une seule injustice, un seul crime, une seule illégalité, surtout si elle est officiellement enregistrée, confirmée, une seule injure à l'humanité, une seule injure à la justice, et au droit surtout si elle est universellement, légalement, nationalement, commodément acceptée, un seul crime rompt et suffit à rompre tout le pacte social, tout le contrat social, une seule forfaiture, un seul déshonneur suffit à perdre, d'honneur, à déshonorer tout un peuple. C'est un point de gangrène, qui corrompt tout le corps. Ce que nous défendons, ce n'est pas seulement notre honneur. Ce n'est pas seulement l'honneur de tout notre peuple, dans le présent, c'est l'honneur historique de notre peuple, tout l'honneur historique de toute notre race, l'honneur de nos aïeux, l'honneur de nos enfants. Et plus nous avons de passé, plus nous avons de mémoire, plus ainsi [...] nous avons de responsabilité, plus ainsi aussi ici nous devons la défendre ainsi. Plus nous avons de passé derrière nous, plus (justement) il nous faut le défendre ainsi, le garder pur. »

Charles Péguy, Œuvres en prose, 1909-1914, Bibliothèque de la Pléiade

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18/08/2011

Assommé, l’homme n’exprime plus rien

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« L’étouffement des désirs par la satisfaction des besoins, telle est l’économie sordide, découlant des facilités dont nous accablent les machines, qui viendra à bout de nos races. L’abondance de l’épicerie tue les passions. Bourrée de conserves, il se fait dans la bouche de l’homme une mauvaise chimie qui corrompt les vocables. Plus de religions, plus d’arts, plus de langages. Assommé, l’homme n’exprime plus rien. »

Pierre Drieu la Rochelle, Le jeune Européen

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17/08/2011

Rory gallagher : Calling Card

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Rory Gallagher

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Le monde moderne évolue vers la servitude totalitaire

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« Le monde moderne évolue vers la servitude totalitaire aussi sûrement qu’un fleuve va vers la mer, pour la raison très simple qu’un monde de mécanique doit devenir lui-même une mécanique, et une mécanique si compliquée, aux engrenages si nombreux et si délicats, que la présence d’un homme libre dans cette machinerie paraîtra tôt ou tard aussi menaçante qu’à l’intérieur du système solaire une planète soustraite par quelque miracle aux lois de la gravitation universelle.

Le monde moderne évolue vers le totalitarisme et il traîne après lui des troupeaux d’hommes qui croient le conduire alors qu’il les emporte. Les hommes ont fabriqué les machines, c’est entendu, ils sont donc, en un sens, les auteurs de la civilisation des machines. Mais c’est par esprit de lucre et de spéculation qu’ils se sont mis à multiplier les machines, beaucoup plus que par la passion du confort, car la passion du confort ne leur est nullement naturelle, comme on leur fait croire. Elle n’est entretenue en eux que par un immense effort, chaque jour plus gigantesque, de propagande et de publicité. C’est bien pourquoi, dès que se taisent un seul moment les voix innombrables qui jour et nuit, portées par les ondes, travaillent leur conscient et leur subconscient, ils ne rêvent que de camping au bord des fleuves, de nuits passées sous la tente, de forêts vierges ou de glaciers vertigineux, bleus comme le ciel. Ils ont multiplié les machines, et la multiplication des machines pose chaque jour de nouveaux problèmes plus difficiles à résoudre, dont chacun marque une étape vers le paradis exécrable où la liberté ne sera plus qu’une anomalie monstrueuse, un phénomène pathologique, où la liberté d’un seul individu devra être considérée comme une menace redoutable pour la collectivité tout entière.

Peut-être serait-il possible d’aller encore plus profond, de découvrir par exemple, que ce qui nous a le plus dangereusement déçus n’était pas le fait brutal de notre défaite de 1940, mais que cette défaite ait eu pour nous le sens fatal, augural, d’une décadence autrement grave, autrement irréparable que la décadence militaire. La machinerie nous a pris notre terre, la machinerie nous l’a rendue, nous avons été conquis par la machinerie, libérés par la machinerie, tout se passe comme si nous étions dans le monde de la machinerie une chose inerte, un poids mort. Si cette civilisation est valable, sommes-nous condamnés à rester ainsi à sa traîne, car aucun homme doué de bon sens ne saurait croire que notre retard puisse se rattraper, que nous serons capables de rivaliser demain avec d’énormes constructions économiques usurpant le nom de nations et auprès desquelles le Grand Reich lui-même paraîtra sans doute un jour singulièrement humain ? »

Georges Bernanos, Français, si vous saviez...

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16/08/2011

Rory Gallagher : I wonder who

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J'ai douze ans... je viens de découvrir John Lee Hooker, Muddy Waters et Memphis Slim, entre autres... à la discothèque municipale où je suis inscrit pour emprunter des disques, je demande à la dame derrière son comptoir si ça existe du Blues classique mais avec un son électrique comme celui-là : je lui montre l'album "In Rock" de Deep Purple. Elle me sourit, s'absente un instant et revient avec le disque de Rory Gallagher "Irish Tour", elle sort un des deux disques du double album, cherche, regarde attentivement, puis en pose un sur une des platines et monte le son. Ma mâchoire manque de toucher le sol dés l'introduction de la chanson de Muddy Waters, "I wonder who's gonna be your sweet man when i'm gone". Je repars avec le disque à la maison pour trois semaines. J'ai dû plus l'user en trois semaines que tous ceux qui l'avaient emprunté avant moi depuis des années. Ma vie n'a plus jamais été la même.

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Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent

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« Je regarde avec beaucoup plus de stupeur encore les catholiques que la lecture, même distraite, de l’Évangile ne semble pas inciter à réfléchir sur le caractère chaque jour plus pathétique d’une lutte qu’annonce pourtant une parole bien surprenante, qu’on n’avait jamais entendue, qui fût d’ailleurs restée, jadis, parfaitement inintelligible : "Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent". »

Georges Bernanos, Les grands cimetières sous la lune

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15/08/2011

Rory Gallagher : Off the handle

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La légende raconte qu'un jour un journaliste demanda à Jimi Hendrix quel effet cela lui faisait d'être le meilleur guitariste du monde et celui-ci lui répondit : "I don't Know, go ask Rory Gallagher."

 

Rory Gallagher

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La caillera

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En guise de réflexion, à l'attention de nos camarades gauchistes qui défendent les émeutiers de Londres comme ils avaient défendu, auparavant, les émeutiers français, nos pépites, nos "Chances pour la France", nos valeureux laissés-pour-compte, nos "socialement défavorisés"...

Qu'auraient pensé Marx et Engels eux-mêmes de nos héros brûlant des voitures ?

 

« Le lumpenprolétariat qui, dans toutes les grandes villes, constitue une masse nettement distincte du prolétariat industriel, pépinière de voleurs et de criminels de toute espèce, vivant des déchets de la société, individus sans métier avoué, rôdeurs, gens sans aveu et sans feu, différents selon le degré de culture de la nation à laquelle ils appartiennent, ne démentant jamais le caractère de lazzaroni. »

Karl Marx - La lutte des classes en France


« Le lumpenprolétariat - cette lie d'individus déchus de toutes les classes qui a son quartier général dans les grandes villes - est, de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est parfaitement vénale et tout à fait importune. Lorsque les ouvriers français portèrent sur les maisons, pendant les révolutions, l'inscription : "Mort aux voleurs !", et qu'ils en fusillèrent même certains, ce n'était certes pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien avec la conscience qu'il fallait avant tout se débarrasser de cette engeance. Tout chef ouvrier qui emploie cette racaille comme garde ou s'appuie sur elle, démontre par là qu'il n'est qu'un traître. »

Karl Marx & Friedrich Engels - La social-démocratie allemande

 

Et Guy Debord ? Voici ce qu'il disait, en 1966, des émeutes raciales de Watts (Los Angeles, Californie, USA) :

« Les Noirs de Los Angeles, comme les bandes de jeunes délinquants de tous les pays avancés, mais plus radicalement parce qu’à l’échelle d’une classe globalement sans avenir, d’une partie du prolétariat qui ne peut croire à des chances notables de promotion et d’intégration, prennent au mot la propagande du capitalisme moderne, sa publicité de l’abondance. Ils veulent tout de suite tous les objets montrés et abstraitement disponibles, parce qu’ils veulent en faire usage. De ce fait ils en récusent la valeur d’échange, la réalité marchande qui en est le moule, la motivation et la fin dernière, et qui a tout sélectionné. »

Guy Debord - L'Internationale Situationniste, Janvier 1966

 

Enfin, Jean-Claude Michéa, qu'on aurait du mal à situer à droite :

« Si l’on parle en, effet, de l’intégration à une société, c’est-à-dire de la capacité pour un sujet de s’inscrire aux différentes places que prescrit l’échange symbolique, il est clair que cette fraction modernisée du Lumpen n’est pas, "intégrée", quelles que soient, par ailleurs, les raisons concrètes (familiales et autres) qui expliquent ce défaut d’intégration. S’il s’agit, en revanche, de l’intégration au système capitaliste, il est évident que la Caillera est infiniment mieux intégrée à celui-ci (elle a parfaitement assimilé les éloges que le Spectacle en propose quotidiennement) que ne le sont les populations, indigènes et immigrées, dont elle assure le contrôle et l’exploitation à l’intérieur de ces quartiers expérimentaux que l’État lui a laissés en gérance. En assignant à toute activité humaine un objectif unique (la thune), un modèle unique (la transaction violente ou bizness) et un modèle anthropologique unique (être un vrai chacal), la Caillera se contente, en effet de recycler, à l’usage des périphéries du système, la pratique et l’imaginaire qui en définissent le Centre et le Sommet. L’ambition de ses membres n’a, certes, jamais été d’être la négation en acte de l’Économie régnante. Ils n’aspirent, tout au contraire, qu’à devenir les golden boys des bas-fonds. Calcul qui est tout sauf utopique. Comme l’observe J. de Maillard, "sous nos yeux, l’économie du crime est en train d’accomplir la dernière étape du processus : rendre enfin rentable la délinquance des pauvres et des laissés pour compte, qui jadis était la part d’ombre des sociétés modernes, qu’elles conservaient à leurs marges. La délinquance des pauvres, qu’on croyait improductive, est désormais reliée aux réseaux qui produisent le profit. Du dealer de banlieue jusqu’aux banques de Luxembourg, la boucle est bouclée. L’économie criminelle est devenue un sous-produit de l’économie globale, qui intègre à ses circuits la marginalité sociale." »

Jean-Claude Michéa - L'enseignement de l'ignorance

 

Les citations de Marx & Engels et Michéa, je les ai trouvées via Le Petit Conservateur Palaisien

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Ce ne sont pas les communistes ni les sacrilèges qui ont mis le Seigneur en croix

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« Vous pouvez rigoler, chers frères, ce ne sont pas les communistes ni les sacrilèges qui ont mis le Seigneur en croix. Ca ne vous frappe pas que le bon Dieu ait réservé ses malédictions les plus dures à des personnages très bien vus, exacts aux offices, observateurs rigoureux du jeûne, et beaucoup plus instruits de leur religion – sans reproche – que la plupart des paroissiens d’aujourd’hui ? »

Georges Bernanos, Les grands cimetières sous la lune

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