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31/12/2017

Bon Réveillon...

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J'espère que vous passez un bon Réveillon...

 


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La crue des chairs ensanglantées...

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« Ceux d’entre eux qui avaient pu se traîner jusqu’à l’abri marqué de l’emblème connu de tous (le drapeau blanc à croix rouge), ou que des camarades exténués par la traversée d’un lac de boue gluante, troué de fondrières sans fond, avaient pu transporter à dos d’homme et déposer là, s’y entassaient. La crue des chairs ensanglantées débordait vite jusqu’à l’entrée du poste. Aux abords, les corps meurtris, pesant sur la toile du brancard rouge de leur sang et du sang de ceux qui les avaient précédés, sous la pluie, dans la boue liquéfiée par l’incessant piétinement, attendaient leur tour. Aux moribonds, malgré l’urgence, l’endurcissement, la détresse générale, on prenait garde de ne rien dire. Pourtant, quand ils étaient encore conscients, ils comprenaient et s’abîmaient déjà hors du monde, dans une impressionnante résignation. »

Michel Bernard, Visages de Verdun

 

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Le fils ou le mari...

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« Il y a eu tellement de tués, mutilés et prisonniers, à Verdun et ailleurs, qu'en France comme en Allemagne, pour compléter les effectifs, il fallut avancer l'appel de la classe à mobiliser. La République et l'Empire incorporaient les fils de ceux tombés en 14. Beaucoup n'avaient pas dix-neuf ans, leurs joues étaient rondes et lisses sous le casque. Sans rien dire, ils montèrent aux créneaux du pays. Les femmes, lorsque le maire traversait la cour de la ferme, ne savaient pas pour qui, le fils ou le mari, leur cœur saisi allait se briser l'instant d'après. »

Michel Bernard, Visages de Verdun

 

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Bonnes fêtes de fin d'année...

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30/12/2017

Les reliques ont été déposées sur son cerceuil

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« Il y a une rue de Verdun à Chalabre, chef-lieu de canton aux confins de l'Aude, à portée de regard des Pyrénées ariégeoises. Mon arrière-grand-père, Antoine Bernard, ne l'a jamais traversée. Territorial grièvement blessé au bassin par un éclat d'obus reçu là-haut, il ne quittait plus le hameau de Montjardin où était sa maison. Il s'y déplaçait à pas menus, traînant la semelle de ses chaussons de feutre moins vite qu'un petit enfant. Sa chambre avait été installée au rez-de-chaussée, et son lit face à la fenêtre d'où il voyait les collines, rigoureuses pyramides tondues par les troupeaux, le sillon buissonneux de la rivière où il allait pêcher autrefois, les champs qu'il ne pouvait plus travailler et le jardin vers lequel, par beau temps, de l'autre côté de la rue, il faisait de longs et laborieux voyage d'une traversée. Quand il tombait, il appelait d'une voix exaspérée pour qu'on vienne le relever. Baptistine, sa femme, ou le premier villageois par-là remettait sur ses pauvres jambes le grand invalide de guerre. Il vécut ainsi les trente années suivant sa blessure, près de la ferme que continuaient d'exploiter sa femme et ses deux fils qui lui restaient.

De la guerre, il ne disait rien. Au-dessus de son lit étaient ses médailles et la photo du fils aîné, tué à vingt ans dans la Somme, au mois d'août 1918. Lorsque la porte de l'aïeul était ouverte, au mur, près du grand portrait d'un jeune soldat, mon père apercevait, sur des sortes de diplômes, le nom de la famille, son propre nom calligraphié à la plume, en grosses et rondes lettres noires, entre les lauriers, les palmes et la République casquée. Au bout des rubans de couleur, sous les reflets du verre, les ronds dorés des médailles avaient bruni. Les reliques ont été déposées sur son cerceuil, parce que sa descendance n'avait pas su ou voulu les partager, quand on l'a mis en terre dans le petit cimetière situé derrière l'église. Il y est toujours, en contrebas de la route qui, par col du Bac, entre les chênes verts du versant occidental et les vignes étagées à l'orient, conduit à Limoux. »

Michel Bernard, Visages de Verdun

 

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Ces réformes qui ne sont que des palliatifs

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« Aux hommes de la fin du XIXe siècle, la décadence romaine apparaissait sous l'aspect de patriciens couronnés de roses s'appuyant du coude sur des coussins ou des belles filles, ou encore, comme les a rêvés Verlaine, composant des acrostiches indolents en regardant passer les grands barbares blancs. Nous sommes mieux renseignés sur la manière dont une civilisation finit par finir : ce n'est pas par des abus, des vices ou des crimes qui sont de tous temps, mais par ce gigantisme qui n'est que la contre-façon malsaine d'une croissance, ce gaspillage qui fait croire à l'existence de richesses qu'on n'a déjà plus, cette pléthore si vite remplacée par la disette à la moindre crise, ces divertissements ménagés d'en haut, cette atmosphère d'inertie et de panique, d'autoritarisme et d'anarchie, ces réaffirmations pompeuses d'un grand passé au milieu de l'actuelle médiocrité et du présent désordre, ces réformes qui ne sont que des palliatifs et ces accès de vertu qui ne se manifestent que par des purges, ce goût du sensationnel qui finit par faire triompher la politique du pire, ces quelques hommes de génie mal secondés perdus dans la foule des grossiers habiles, des fous violent, des honnêtes gens maladroits et des faibles sages. »

Marguerite Yourcenar, Sous bénéfice d'inventaire

 

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29/12/2017

Le courage

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« Le courage est le vent qui nous porte vers les rivages les plus lointains ; c’est la clef de tous les trésors, le marteau qui forge les vastes empires, le bouclier sans lequel aucune civilisation ne saurait durer. Le courage, c’est l’enjeu illimité de sa propre personne, c’est l’assaut que l’idée livre à la matière sans se soucier des conséquences. Etre courageux, c’est être prêt à se faire crucifier pour une conviction, c’est affirmer, même dans le dernier frémissement des nerfs, même dans le dernier soupir, l’idée dont on vivait et pour laquelle on meurt. Maudit soit le temps qui méprise le courage et les hommes courageux ! »

Ernst Jünger, La guerre notre mère

 

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De Sainte-Sophie, ils firent d’abord une écurie

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« Durant toute cette journée, les Turcs firent, par toute la cité, un grand carnage de chrétiens. Le sang coulait sur la terre comme s’il en pleuvait et formait de vrais ruisseaux… Georges Phrantzès dit aussi que, “en certains endroits, le sol disparaissait sous les cadavres et que l’on ne pouvait passer par les rues”. […] Ils volent, dérobent, tuent, […] font captifs femmes, enfants, vieillards, jeunes gens, moines, hommes de tous âges, de toutes conditions. […] Ils prenaient les trésors et les vases sacrés, dépeçaient les reliques et les jetaient au vent ; ils exhibaient dans les rues puis dans leurs camps, le soir, des crucifix montrant le Christ coiffé de l’un de leurs bonnets rouges. De Sainte-Sophie, ils firent d’abord une écurie. Un nombre incalculable de manuscrits précieux, ouvrages des auteurs grecs ou latins de l’Antiquité, furent brûlés ou déchirés. Les religieuses, violées par les équipages des galères, étaient vendues aux enchères. […] Cette cohue de toutes les nations, ces brutes effrénées, se ruaient dans les maisons, arrachaient les femmes, les traînaient, les déchiraient ou les forçaient, les déshonoraient, les violentaient de cent façons aux yeux de tous dans les carrefours. Pendant trois jours, ce fut aussi une terrible chasse et un immense marché aux esclaves. […] Aucune bataille, aucune conquête n’avait jamais donné en si peu de temps autant de captifs. Ils furent vendus et revendus par la soldatesque puis par les mercantis de toutes sortes, séparés les uns des autres, promis aux travaux misérables jusqu’aux plus lointaines provinces du monde musulman. […] Mehmet avait ordonné que les familles des dignitaires grecs soient réduites à la plus dure et à la plus humiliante des servitudes. Il s’était fait réserver les filles les plus belles et les plus jeunes adolescents et il fit don de quarante très jeunes gens et de quarante vierges au pacha de Babylone. D’autres enfants grecs furent envoyés jusqu’à Tunis et à Grenade. […] Les habitants de Constantinople échappés aux massacres et à l’esclavage avaient fui. Ce n’était plus qu’une ville en grande partie dévastée et vide d’hommes. […] La chute de l’Empire byzantin marquait la fin d’un monde et jetait à bas l’héritage de l’antique Rome. »

Jacques Heers, Chute et mort de Constantinople

 

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28/12/2017

Une très profonde identité anthropologique

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« Les secrets d’une passion ancestrale. Toutes les traces, y compris mythiques et légendaires, qui nous relient à une très profonde identité anthropologique. Parce que l’avenir est sans doute à ceux qui auront su renouer avec la nature. Et se servir d’une arme. »

Dominique Venner, Dictionnaire amoureux de la chasse

 

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Passage à tabac et sieste...

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« On apprend plus dans une nuit blanche que dans une année de sommeil. Autant dire que le passage à tabac est autrement plus instructif que la sieste. »

Emil Michel Cioran, Aveux et anathèmes

 

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Communisme...

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« Il existe deux évaluations scientifiques de l’hécatombe imputable à la dictature du parti communiste depuis 1917, en excluant les pertes de la Seconde Guerre mondiale. Ces évaluations reposent sur des études démographiques serrées.

Selon la plus modeste de ces évaluations, due au démographe soviétique Maksudov, la transformation révolutionnaire de la Russie aurait coûté le chiffre énorme de 27,5 millions de victimes. Pour la seule période de la guerre civile et de la famine qui l’a suivie, de 1918 à 1926, les pertes sont évaluées à plus de 10 millions de morts. Pour la période de 1926 à 1938, qui inclut la dékoulakisation, le génocide-famine de l’Ukraine et les grande purges : 7,5 millions de victimes. Enfin de 1939 à 1953, les exécutions et les déportations ordonnées par le régime (sans compter les pertes dues à la guerre) auraient coûté la vie à environ 10 millions d’individus. » (page 448).

Se fondant sur des taux de natalité et de mortalité différents, le démographe Kourganov obtient un chiffre global beaucoup plus important : plus de 66 millions de morts entre 1918 et 1953 (sans compter les pertes dues à la Seconde Guerre mondiale). Pour la période de guerre civile, de 1918 à 1922, il conclut à 15 millions de vies humaines […]

Ces chiffres sont assez proches de ceux que retiennent les historiens russes à la lumière des archives de l’ex-URSS. Ainsi, pour Volkogonov, à elle seule, la guerre civile a coûté à la Russie 13 millions de vies. Dans la période située entre la guerre civile et la collectivisation, c’est-à-dire dans les “années heureuses de la NEP”, un million de personnes environ ont péri dans les camps ou dans l’extermination de la résistance antisoviétique dans le pays. Entre 1929 et 1953, année de la mort du “premier léniniste”, ce bilan s’est alourdi de vingt-et-un million de victimes. »

Dominique Venner , Les Blancs et les Rouges, Histoire de la Guerre civile russe

 

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27/12/2017

Affluence

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« Partout où les étrangers sont rares, ils sont les bienvenus : rien ne rend plus hospitalier que de n’avoir pas souvent besoin de l’être : c’est l’affluence des hôtes qui détruit l’hospitalité. »

Jean-Jacques Rousseau, Emile ou de l’éducation

 

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Un homme qui se venge comme une femme...

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« Dans la vie des peuples, au moment des grands malheurs, après les guerres, les invasions, les famines, il y a toujours un homme qui sort de la foule, qui impose sa volonté, son ambition, ses rancunes, et qui "se venge comme une femme", sur le peuple entier, de la liberté, de la puissance et du bonheur perdus. »

Curzio Malaparte, La technique du coup d'état

 

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26/12/2017

Je vais à la rencontre de mes origines et de mon éternité

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« Comme le chien loup de Jack London, je ne peux résister longtemps à l’appel de la forêt. Le besoin que j’ai d’elle s’enracine dans ma part animale autant que dans ma spiritualité. L’une n’allant pas sans l’autre. Je ne me "promène" pas en forêt. Marchant par les taillis et les futaies, je vais à la rencontre de mes origines et de mon éternité. Bien que domestiqué par l’homme, la forêt conserve son mystère. Il suffit pour cela d’attendre la chute du jour et les angoisses du cycle nocturne, domaine d’Artémis, la toujours jeune, dont les cheveux d’or s’ornent du croissant de lune. »

Dominique Venner, Dictionnaire amoureux de la chasse

 

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La promesse d’un nouveau départ

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« De Nietzsche, les penseurs de la révolution conservatrice ont retenu le défi du nihilisme ("la mort de Dieu"), auquel ils répondent par une nouvelle recherche de sens. Pour eux, la religiosité nationale et celle de l’action éternisent ce que le destin individuel a d’éphémère. Le mythe de l’éternel retour conforte une vision cyclique de l’histoire en opposition radicale avec la vision linéaire et finaliste issue du christianisme et qu’ont laïcisée les Lumières. Saisie dans cette structure mentale et dans sa signification astronomique de retour au point initial, le mot "révolution" prend une profondeur inhabituelle. Il ne signifie pas seulement rupture et bouleversement, mais retournement, achèvement d’un cycle historique. Il porte en lui la promesse d’un nouveau départ. Quant au conservatisme, contrairement à son acception française, il ne suggère ni l’immobilisme ni l’attachement à des formes caduques. Tout au contraire, dans l’esprit du romantisme allemand, il est la conscience du permanent et de l’essentiel, ce qui résiste au temps et qu’un choc révolutionnaire pourra libérer des formes périmées. Cette idée d’une révolution assurant le resurgissement d’un ordre fondamental porte en elle un grand dynamisme. Elle prend appui sur la conviction métaphysique que l’époque est celle d’un interrègne entre un ordre déjà mort et un autre à venir, une sorte de "point zéro", comme dira Jünger, à partir duquel tout devient possible. »

Dominique Venner, Ernst Jünger, un autre destin européen

 

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25/12/2017

Au-delà des idéologies

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« Assurément, cette défense de la civilisation française et des valeurs universelles qu’elle contient ne peut pas se faire si la France conserve les vieilles méthodes libérales et démocratiques ; contre le fascisme, la France doit accepter de subir "un minimum de fascisme", elle doit avoir recours aux méthodes qui ont permis à l’Allemagne et à l’Italie d’acquérir la force dont elles menacent maintenant les démocraties. Mais ce "minimum de fascisme" n’a rien de commun avec l’adhésion à la mystique totalitaire : il n’a de sens, au contraire, que pour résister efficacement aux conséquences de cette mystique. Le vrai, le seul problème de la France est de sortir d’un dilemme absurde dans lequel on prétend l’enfermer, et d’aller au-delà des idéologies qui tendent à se partager le monde. Au-delà et non pas en deçà : ce serait une erreur mortelle, sous prétexte de refuser à la fois le communisme et le fascisme, de revenir à cette démocratie bourgeoise dont, en dépit des apparences, les Français ne veulent plus. »

Paul Sérant, Les dissidents de l’Action française

 

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L’espèce de bourgeois la plus haïssable

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« La chrétienté fait l’Europe. La chrétienté est morte. L’Europe va crever, quoi de plus simple ? La démocratie sociale a exploité l’idée de justice, et n’a tenu aucune de ses promesses, sinon celle du service militaire obligatoire et de la Nation armée. La démocratie parlementaire, l’idée de droit. La démocratie impérialiste dissipe aujourd’hui à pleines mains l’idée de grandeur. La démocratie guerrière mobilise les enfants de sept ans, prostitue l’héroïsme et l’honneur. Les démocraties autoritaires entraîneront demain avec elles jusqu’au souvenir de ce qui fut la libre monarchie chrétienne. Je puis parler ainsi parce que je ne suis pas démocrate. Le démocrate, et particulièrement l’intellectuel démocrate, me paraît l’espèce de bourgeois la plus haïssable. Même chez les démocrates sincères, estimables, on retrouve cet inconscient qui rend insupportable la personne de M. Marc Sangnier. »

Georges Bernanos, Les grands cimetières sous la Lune

 

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Christ est né ! En vérité il est né !

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Joyeuse Fête de la Nativité à mes frères et soeurs chrétiens (toutes chapelles confondues) suivant le calendrier Grégorien. Paix aux hommes de bonne volonté !

 


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24/12/2017

Le sens aigu de l'altitude

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« Comme chez Nietzsche commande chez Thibon le sens aigu de l'altitude, le sens de l'idéal. "Si l'on me pressait sur ma conception de la morale, j'avouerais volontiers que la différence entre noble et bas me paraît plus essentielle que la différence entre bien et mal", dit-il. Et de l'être noble, il propose plusieurs figures : l'homme qui choisit "de s'immoler plutôt que de se satisfaire" ; celui qui garde "une certaine naïveté" au milieu des malins ; celui "que la souffrance rend tendre et que le bonheur fait prier" ; celui qui "ose à peine" et dont la noblesse se reconnaît "à l'hésitation et à la délicatesse avec lesquelles il cueille les joies qui s'offrent à lui". Mais pour tout résumer, l'homme dont la morale est la plus pure, "l'homme noble place la raison d'être de son existence et la source de ses actions dans une foi, un idéal, un code d'honneur qui surplombent infiniment son chétif moi. Sa manière de sentir, de juger et d'agir est tout imprégné par cette distance... il s'aime aussi, mais de loin. En toute chose il se traite de haut... les âmes nobles peuvent connaître des chutes mais non pas commettre des bassesses : elles peuvent tomber mais elles ne sont pas d'en bas". Le refus d'installer l'homme en bas est le critère du conflit moral bien placé. Il ne vise pas à entraver mais à faire monter l'homme. Et comment l'homme qui parle de monter n'aurait-il, en même temps que celui des hauteurs, le sens de la distance ?

Il faudrait opposer à ces visages de l'être noble les visages de l'être vil. On verrait partout que l'être vil manque du sens de la distance ou qu'un tel sens est chez lui dénaturé. Il traite les autres de haut mais non pas lui-même ; il "colle" à lui-même et il est "collant" avec les autres parce qu'il est incapable d'être leur "proche" ; ou bien il sépare, il tranche et juge car il est incapable de distinction ; en un mot il est d'en bas et c'est toujours être d'en bas qu'appeler cime, la hauteur où s'arrête notre effort.

Le conflit intérieur est lié à la conquête de l'homme intérieur. Nous pourrions apparement être des hommes très divers parce que les éléments qui nous composent sont divers. En fait, c'est l'illusion qui parle. Nous ne pouvons être que celui que nous sommes, et nous nous perdons dés lors que nous perdons celui que nous sommes. Quand même nous aurions gagné mille visages, si nous avons perdu le nôtre ou ne l'avons jamais trouvé, nous avons tout perdu. »

Christian Chabanis, Gustave Thibon

 

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Une loi étroite et sourcilleuse

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« Ce qu'il faut faire et ne pas faire : ainsi se résumait la conscience morale de beaucoup, et tout débat intérieur, toute vie intérieure quelquefois, se développaient entre ces deux pôles. Ce qu'il fallait faire et ne pas faire était régi par une loi étroite et sourcilleuse, qui tendait surtout à réprimer tout excès. Or si le conflit moral ainsi conçu est un aspect essentiel du conflit intérieur, le conflit intérieur le déborde largement.
"Si je me défie de la morale, dit Thibon, ce n'est pas parce que les hommes la pratiquent (elle est nécessaire à son niveau) ; c'est parce qu'ils s'en contentent : parce qu'ils s'en servent comme d'un paravent derrière lequel ils cultivent ce qu'il y a de plus immoral en eux — leur misérable satisfaction d'eux-mêmes et leur rage de juger les autres." Cette "morale des impurs" à qui "le mal fait envie" s'oppose à la "morale des purs" à qui "le mal fait pitié". Les uns regrettent le bien qu'ils font sous la contrainte, et même le mal qu'ils ne font pas ; les autres souffrent de ne pas faire assez de bien.
"Les premiers s'abstiennent du mal par impuissance ou lâcheté, ou sous la pression d'impératifs sociaux extérieurs à leur nature, et les seconds parce que l'appel d'un bien supérieur emplit leur âme. Ces deux morales, souligne Thibon, ne se rejoindront jamais et ceux qui obéissent à la première méconnaîtront et persécuteront jusqu'à la fin des siècles ceux qui vivent de la seconde."
Sa critique de la morale ne s'adresse donc pas à la morale elle-même mais à la morale impure qui doit être dépassée et remplacée. Non par l'immoralisme ou l'amoralisme, mais par la morale des purs dans laquelle s'inscrit le véritable conflit moral. Ici, "l'homme moral n'obéit pas à une consigne exotérique, il réalise, il épanouit sa nature", écrit Thibon.

[...]

Le véritable conflit moral développe la vertu positive de telle sorte qu'à la limite la vertu négative perd toute raison d'être. Il remplace l'inhibition par l'élan. Aime et fais ce que tu veux puisqu'en vérité si tu aimes, tu ne fais rien contre ton amour, tu ne fais rien que ton amour "plus vivant en toi que toi-même" ne veuille faire lui-même. Et si tu fais ce que tu ne veux pas, ce que ton amour ne veut pas, que ta souffrance téloigne alors de ton amour ! »

Christian Chabanis, Gustave Thibon

 

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23/12/2017

Nous sommes à bout de souffle...

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« Nous rêvons des germinations de demain à travers les effondrements et les pourritures qui nous entraînent. Nous sommes à bout de souffle, rien ne renaîtra plus de nous dans les formes que nous connaissons, la force de création ne reprendra en Europe qu’après de terribles dissolutions ; mais alors que le fleuve de notre civilisation est près de déboucher dans la mer qui noie tout, parcourant d’un trait le cycle récurrent des évaporations, des nuages et des pluies, notre imagination se rejette vers les sources d’où sortira le fleuve nouveau. Je rôde autour des abîmes parce que je sais que j’y retombe et que j’en ressortirais. »

Pierre Drieu la Rochelle, Une femme à sa fenêtre

 

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Un fleuve de sperme

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« Il n’y a plus de tiers-monde, voilà un mot inventé pour garder vos distances. Il y a le monde tout court, et ce monde-là sera submergé par la vie. Le tiers-monde n’est plus qu’un fleuve de sperme qui vient brusquement de changer de lit et coule vers l’occident. »

Jean Raspail, Le Camp des saints

 

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22/12/2017

Un nombre immense d'hommes naissent pour la servitude

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« On a beau faire, un nombre immense d'hommes naissent pour la servitude ; les philosophes des Lumières, qui les jugent libres, leur attribuent, par un excès de générosité, le caractère propre aux philosophes. La liberté n'est pas un besoin général et la plupart des êtres cherchent plutôt la sécurité : les faibles, les malades, les vieillards, les enfants et les femmes n'hésitent pas à préférer la dépendance, la liberté les intimide, quand elle ne les épouvante. Or la sécurité n'est pas bonne conseillère et si les hommes mariés et pères de famille sont les plus corruptibles d'entre les humains, c'est qu'ils ont charge d'âmes. Pour être libre, il faut toujours pouvoir mourir avant que l'on vous tue. La volonté de mort n'est-elle pas la condition de notre affranchissement ? et n'a-t-on pas cent fois prouvé que l'esclave est un homme qui, pour vivre, immola ses raisons de vivre et se contenta de végéter ? de végéter d'un semblant d'existence, pareille à quelque mort recommencée au jour le jour ? Rappelons ici que les tyrans ne seraient guère ce qu'ils sont, de n'avoir sous leurs pieds ces peuples désireux de se sentir foulés, le génie de la servitude étant le génie de l'espèce. »

Albert Caraco, Obéissance ou servitude

 

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Une civilisation unique dans l’histoire

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« Les peuples européens ont édifié une civilisation unique dans l’histoire. Son pouvoir créateur, malgré les millénaires, ne s’est pas tari. Ceux-là mêmes qui s’en déclarent ennemis reconnaissent implicitement son universalité. Entre un Orient traditionnel soumis aux règles métaphysiques et les nouvelles sociétés matérialistes, la civilisation européenne fait la synthèse des aspirations spirituelles et des nécessités matérielles. Alors que l’uniformité de la masse est proposée comme idéal partout dans le monde, elle exalte l’individualisme des forts, le triomphe de la qualité humaine sur la médiocrité. »

Dominique Venner, Pour une critique positive

 

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Des plaisirs fugitifs, épidermiques...

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« J’affirme qu’un peuple hébété par des plaisirs fugitifs, épidermiques, obtenus sans le moindre effort intellectuel, j’affirme qu’un tel peuple se trouvera, quelque jour, incapable de mener à bien une œuvre de longue haleine et de s’élever, si peu que ce soit, par l’énergie de la pensée. »

Georges Duhamel, Scènes de la vie future

 

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