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17/06/2010

Guerre Civile ?

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

Peut-être va-t-on cesser d'enseigner Aristote à nos têtes blondes ?

Trouvé chez l'excellent Didier Goux...

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16/06/2010

Saucisson et Pinard

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

Comprenez bien, amis lecteurs, amies lectrices, nous ne sommes plus dans la réalité, nous sommes dans un monde de bisounours, et ce monde de bisounours se fera rattraper, en temps voulu, par la réalité et ça fera mal. Très mal. Surtout aux bisounours. Parce qu'un bisounours ne sait pas regarder la réalité en face, il sait par contre inventer mille subterfuges de renard pour détourner les rares personnes conscientes et éveillées de la réalité, et si les subterfuges ne fonctionnent pas, le bisounours saura traiter le conscient de "fasciste", de "raciste", de " réac' ", il en restera toujours quelque chose, au moins une très mauvaise réputation d'enculé haineux.

L'Affaire de l'apéro "saucisson et pinard" qui a déversé tant d'encre et de fiel dans nos médias qui jouissent tellement de caresser les barbus dans le sens du poil, a été une fois de plus manipulée et présentée selon le schéma classique auquel la propagande démocrassouillarde nous a habitués depuis belle lurette. "Fasciste", "raciste", etc... on aura lu les poncifs habituels, je l'ai déjà dit... seulement voilà, si Le Bloc Identitaire s'est bel et bien calé sur le projet de l'apéro en question et si c'est bien lui qui a déposé une demande d'autorisation à la Préfecture, ça n'est pas lui qui l'a initié... mais un rédacteur du site "Riposte Laïque" qui en a lancé l'idée sur FESSE BOUC Face Book avant que nos fafounets ne viennent y mettre leur grain de sel. Et moi, justement, c'est cette mixité politique que j'aurai trouvée intéressante si pour des raisons d'ordre et de sécurité la préfecture n'avait, finalement, interdit la manifestation conviviale qui aurait pu tourner en eau de boudin en raison d'une contre-manifestation organisée par nos chers associations humanitaristes et baptisée, attention !, "Thé à la menthe et Hallal". Vous comprenez ? Le message de nos bobos gôchistes est clair : c'est à nous de nous adapter au "bien vivre ensemble" des pays du Maghreb, pas à eux de s'adapter à nos moeurs et coutumes.

Car la raison pour laquelle "Riposte Laïque", un mouvement ancré dans la Gauche Républicaine et Sociale et qui n'a, normalement, absolument rien de tendancieux, mais de nos jours la moindre critique à l'égard de l'Islam est tendancieuse, la raison pour laquelle, disais-je, "Riposte Laïque" a souhaité lancer cette initiative dans le quartier de la goutte d'or, elle est connue de tous les habitants de Paris et, plus particulièrement, du quartier en question : à l'heure de la prière, et particulièrement le vendredi soir, la circulation est complètement interrompue dans de nombreuses rues parisiennes pour permettre à tout un ramassis de djihadistes tolérants et pacifistes de... prier Allah en pleine rue. Ils transforment ainsi la Capitale de la France supposée laïque, le temps de quelques heures, en un bled d'Arabie Saoudite, pour le plus grand plaisir de nos bobos gôchistes qui doivent sûrement voir là l'assurance d'un enrichissement culturel pour les vilains racistes que nous sommes. Surprise ! Les médias découvrent soudain que la Rue Myrha, à Paris, est un territoire occupé (ah ! S'il n'y avait que cette rue !) et que les français de souche qui y habitent baissent les yeux devant le comportement vindicatif de nos chers immigrés plein de foi et d'amour.

Adolf Hitler, cité par Roger James Bender et Hugh Page Taylor, dans le livre "Uniform Organisation and History of the Waffen-SS" a déclaré avec la délicatesse que nous lui connaissons : " On doit garantir à tous les membres musulmans des Waffen-SS et de la police le droit indiscutable, prévu par leur religion, à ne pas manger de la viande de porc et à ne pas boire de boissons alcooliques. Il faudra leur garantir des menus équivalents. (…) Je ne veux pas que, par la stupidité et l'étroitesse d'esprit de quelques individus isolés, un seul de ces héroïques volontaires eut à ressentir une gêne et à se croire privé des droits qui leur ont été assurés. (…) J’ordonne que chaque infraction à ces dispositions soit punie sans la moindre hésitation et qu'on m'en rende compte." Ces Waffen-SS musulmans qui avaient la bénédiction du Mufti de Jérusalem d'alors, Amin al-Husseini qui en 1944, après avoir visité Auschwitz eut ces mots : "J'irai le cœur léger dans ma tombe sachant que 5 millions de Juifs ont été tués." Curieuses résonances avec une certaine droite d'aujourd'hui qui sous prétexte de haïr la gueuse en vient à tenir des propos comme ceux-là : " Et chez nous ? La plupart de nos chances, avec leur chaines plaquées or à grosses mailles et leurs pittbuls dépourvus de colliers, "mon frère !" et on se tape dans la main : les palestiniens ils s’en foutent bien. Juste un prétexte de plus, comme les matches de fouteballe ou les décès accidentels de trafiquants multirécidivistes coursés par les flics, pour "tout niquer". Les Palestiniens défendent la terre de leurs ancêtres face un envahisseur, ils seront toujours plus chers au coeur des patriotes épris de justice et de liberté qu’à celui des parasites prédateurs. Il faudrait en ex-France un HEZBOLLAH pour mettre toutes ces racailles au pas. D’ailleurs, ils ne savent que brandir le chiffon de Bouteflika, le flic-président algérien. La question est là, et pas ailleurs. L’"Occident" ou ce qu’on met sous ce vocable nous semble être le reniement, nullement dissimulé, de l’Europe. L’"Occident" voilà l’Ennemi, l’ennemi à l’intérieur de nous, celui qui subrepticement fait glisser notre être vers quelque chose que nous ne reconnaissons plus." Ce qui fait dire à Ivane du milieu de ses ruines : "Et, oui je suis avec le Hezbollah. L'Occident doit être détruit." Surprenant, non ? Cette haine de droite qui ressemble tant à la haine de gauche et d'ailleurs ne s'en sépare nullement.

Une certaine Droite Souverainiste, dont les membres seraient qualifiés par l'ami XP, à très juste titre, de "Maurrassiens à Babouches" refuse de s'associer à l'Apéro de "Riposte Laïque" estimant que l'Association Laïque et de Gauche récupère un combat qu'eux seuls auraient le droit de mener. Hallucinant de crasseuse connerie. Ces petits freluquets idéologiques déclarent pas moins : "Pour notre part, nous pensons que la légitimité de la lutte contre l’immigration et l’islamisation appartient au mouvement nationaliste et à lui seul." On croit rêver. Ce que j'en dirais, pour ma part, c'est ce qu'a pu déclarer Pierre Brossolette le 18 juin 1943, à Londres, : "Sous la Croix de Lorraine, le socialiste d’hier ne demande pas au camarade qui tombe s’il était Croix-de-Feu. Dans l’argile fraternelle du terroir, d’Estienne d’Orves et Péri ne se demandent point si l’un était royaliste et l’autre communiste. Compagnons de la même libération, le père Savey ne demande pas au lieutenant Dreyfus quels Dieux ont invoqués ses pères." Tout le reste n'est que posture idéologique et en matière de posture les souverainistes de Droite, comme de Gauche, sont des maîtres indépassables. La posture ne mène d'ailleurs qu'à une seule et unique chose : la crispation. Et lorsqu'on se crispe, c'est bien connu, on se dispute sur le sexe supposé des anges pendant que Constantinople tombe entre les mains des ordures ottomanes.

A chacun d'en tirer les conclusions qui s'imposent... je n'ai pas de leçons à donner.

Enfin bon... tout ça pour dire qu'en France, ce qui suit est interdit mais toléré... probablement par humanitarisme, bien entendu...

...et ce qui suit est parfaitement légal mais interdit, allez-y comprendre quelque chose !...

 

Elisabeth Lévy se demande, sur "Causeur" si le saucisson est, à tout hasard, anticonstitutionnel ?

N'hésitez pas à aller consulter les articles sur le site de RIPOSTE LAÏQUE... il existe encore une Gauche avec laquelle on peut parler n'en déplaise aux crispés de la Réacosphère...

 

 

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Libre-arbitre

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

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15/06/2010

The Clash : Guns of Brixton

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

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Conscience

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=


Georges Bernanos

 

"Monsieur,
Quelque ridicule qu'il y ait à écrire à un écrivain, qui est toujours, par la nature de son métier, inondé de lettres, je ne puis m'empêcher de le faire après avoir lu "Les Grands Cimetières sous la lune". Non que ce soit la première fois qu'un livre de vous me touche, le "Journal d'un curé de campagne" est à mes yeux le plus beau, du moins de ceux que j'ai lus, et véritablement un grand livre. Mais si j'ai pu aimer d'autres de vos livres, je n'avais aucune raison de vous importuner en vous l'écrivant. Pour le dernier, c'est autre chose ; j'ai eu une expérience qui répond à la vôtre, quoique bien plus brève, moins profonde, située ailleurs et éprouvée, en apparence - en apparence seulement -, dans un tout autre esprit.

Je ne suis pas catholique, bien que, - ce que je vais dire doit sans doute sembler présomptueux à tout catholique, de la part d'un non-catholique, mais je ne puis m'exprimer autrement - bien que rien de catholique, rien de chrétien ne m'ait jamais paru étranger. Je me suis dit parfois que si seulement on affichait aux portes des églises que l'entrée est interdite à quiconque jouit d'un revenu supérieur à telle ou telle somme, peu élevée, je me convertirais aussitôt. Depuis l'enfance, mes sympathies se sont tournées vers les groupements qui se réclamaient des couches méprisées de la hiérarchie sociale, jusqu'à ce que j'aie pris conscience que ces groupements sont de nature à décourager toutes les sympathies. Le dernier qui m'ait inspiré quelque confiance, c'était la CNT espagnole. J'avais un peu voyagé en Espagne - assez peu - avant la guerre civile, mais assez pour ressentir l'amour qu'il est difficile de ne pas éprouver envers ce peuple ; j'avais vu dans le mouvement anarchiste l'expression naturelle de ses grandeurs et de ses tares, de ses aspirations les plus et les moins légitimes. La CNT, la FAI étaient un mélange étonnant, où on admettait n'importe qui, et où, par suite, se coudoyaient l'immoralité, le cynisme, le fanatisme, la cruauté, mais aussi l'amour, l'esprit de fraternité, et surtout la revendication de l'honneur si belle chez les hommes humiliés ; il me semblait que ceux qui venaient là animés par un idéal l'emportaient sur ceux que poussait le goût de la violence et du désordre. En juillet 1936, j'étais à Paris. Je n'aime pas la guerre ; mais ce qui m'a toujours fait le plus horreur dans la guerre, c'est la situation de ceux qui se trouvent à l'arrière. Quand j'ai compris que, malgré mes efforts, je ne pouvais m'empêcher de participer moralement à cette guerre, c'est à dire de souhaiter tous les jours, toutes les heures, la victoire des uns, la défaite des autres, je me suis dit que Paris était pour moi l'arrière, et j'ai pris le train pour Barcelone dans l'intention de m'engager. C'était au début d'août 1936.

Un accident m'a fait abréger par force mon séjour en Espagne. J'ai été quelques jours à Barcelone ; puis en pleine campagne aragonaise, au bord de l'Ebre, à une quinzaine de kilomètres de Saragosse, à l'endroit même où récemment les troupes de Yagüe ont passé l'Ebre ; puis dans le palace de Sitgès transformé en hôpital ; puis de nouveau à Barcelone ; en tout à peu près deux mois. J'ai quitté l'Espagne malgré moi et avec l'intention d'y retourner : par la suite, c'est volontairement que je n'en ai rien fait. Je ne sentais plus aucune nécessité intérieure de participer à une guerre qui n'était plus, comme elle m'avait paru être au début, une guerre de paysans affamés contre les propriétaires terriens et un clergé complice des propriétaires, mais une guerre entre la Russie, l'Allemagne et l'Italie.

J'ai reconnu cette odeur de guerre civile, de sang et de terreur que dégage votre livre ; je l'avais respirée. Je n'ai rien vu ni entendu, je dois le dire, qui atteigne tout à fait l'ignominie de certaines des histoires que vous racontez, ces meurtres de vieux paysans, ces "ballilas" faisant courir des vieillards à coups de matraques. Ce que j'ai entendu suffisait pourtant. J'ai failli assister à l'exécution d'un prêtre ; pendant les minutes d'attente, je me demandais si j'allais regarder simplement, ou me faire fusiller moi-même en essayant d'intervenir ; je ne sais pas encore ce que j'aurais fait si un hasard heureux n'avait empêcher l'exécution.

Combien d'histoires se pressent sous ma plume... Mais ce serait trop long ; à quoi bon? Une seule suffira. J'étais à Sitgès quand sont revenus, vainqueurs, les miliciens de l'expédition de Majorque. Ils avaient été décimés. Sur quarante jeunes garçons partis de Sitgès, neuf étaient morts. On ne le sut qu'au retour des trentes et un autres. La nuit même qui suivit, on fit neuf expéditions punitives, on tua neuf fascistes ou soi-disant tels, dans cette petite ville où, en juillet, il ne s'était rien passé. Parmi ces neuf, un boulanger d'une trentaine d'années, dont le crime était, m'a-t-on dit, d'avoir appartenu à la milice des "somaten" ; son vieux père, dont il était le seul enfant et le seul soutien, devint fou. Une autre encore : en Aragon, un petit groupe international de vingt-deux miliciens de tous pays prit, après un léger engagement, un jeune garçon de quinze ans, qui combattait comme phalangiste. Aussitôt pris, tout tremblant d'avoir vu tuer ses camarades à ses côtés, il dit qu'on l'avait enrôlé de force. On le fouilla, on trouva sur lui une médaille de la Vierge et une carte de phalangiste ; on l'envoya à Durruti, chef de la colonne, qui, après lui avoir exposé pendant une heure les beautés de l'idéal anarchiste, lui donna le choix entre mourir et s'enrôler immédiatement dans les rangs de ceux qui l'avaient fait prisonnier, contre ses camarades de la veille. Durruti donna à l'enfant vingt-quatre heures de réflexion ; au bout de vingt-quatre heures, l'enfant dit non et fut fusillé. Durruti était pourtant à certains égards un homme admirable. La mort de ce petit héros n'a jamais cessé de me peser sur la conscience, bien que je ne l'aie apprise qu'après coup. Ceci encore : dans un village que rouges et blancs avaient pris, perdu, repris, reperdu je ne sais combien de fois, les miliciens rouges, l'ayant repris définitivement, trouvèrent dans les caves une poignée d'êtres hagards, terrifiés et affamés, parmi lesquels trois ou quatre jeunes hommes. Ils raisonnèrent ainsi : si ces jeunes hommes, au lieu d'aller avec nous la dernière fois que nous nous sommes retirés, sont restés et ont attendu les fascistes, c'est qu'ils sont fascistes. Ils les fusillèrent donc immédiatement, puis donnèrent à manger aux autres et se crurent très humains. Une dernière histoire, celle-ci de l'arrière : deux anarchistes me racontèrent une fois comment, avec des camarades, ils avaient pris deux prêtres ; on tua l'un sur place, en présence de l'autre, d'un coup de revolver, puis, on dit à l'autre qu'il pouvait s'en aller. Quand il fut à vingt pas, on l'abattit. Celui qui me racontait l'histoire était très étonné de ne pas me voir rire.

A Barcelone, on tuait en moyenne, sous forme d'expéditions punitives, une cinquantaine d'hommes par nuit. C'était proportionnellement beaucoup moins qu'à Majorque, puisque Barcelone est une ville de près d'un million d'habitants ; d'ailleurs il s'y était déroulé pendant trois jours une bataille de rues meurtrière. Mais les chiffres ne sont peut-être pas l'essentiel en pareille matière. L'essentiel, c'est l'attitude à l'égard du meurtre. Je n'ai jamais vu, ni parmi les Espagnols, ni même parmi les Français venus soit pour se battre, soit pour se promener - ces derniers le plus souvent des intellectuels ternes et inoffensifs - je n'ai jamais vu personne exprimer même dans l'intimité de la répulsion, du dégoût ou seulement de la désapprobation à l'égard du sang inutilement versé. Vous parlez de la peur. Oui, la peur a eu une part dans ces tueries ; mais là où j'étais, je ne lui ai pas vu la part que vous lui attribuez. Des hommes apparemment courageux - il en est un au moins dont j'ai de mes yeux constaté le courage - au milieu d'un repas plein de camaraderie, racontaient avec un bon sourire fraternel combien ils avaient tué de prêtres ou de "fascistes" - terme très large. J'ai eu le sentiment, pour moi, que lorsque les autorités temporelles et spirituelles ont mis une catégorie d'êtres humains en dehors de ceux dont la vie a un prix, il n'est rien de plus naturel à l'homme que de tuer. Quand on sait qu'il est possible de tuer sans risquer ni châtiment ni blâme, on tue ; ou du moins on entoure de sourires encourageants ceux qui tuent. Si par hasard on éprouve d'abord un peu de dégoût, on le tait et bientôt on l'étouffe de peur de paraître manquer de virilité. Il y a là un entraînement, une ivresse à laquelle il est impossible de résister sans une force d'âme qu'il me faut bien croire exceptionnelle, puisque je ne l'ai rencontré nulle part. J'ai rencontré en revanche des Français paisibles, que jusque-là je ne méprisais pas, qui n'auraient pas eu l'idée d'aller eux-même tuer, mais qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir. Pour ceux-là je ne pourrai jamais avoir à l'avenir aucune estime.

Une telle atmosphère efface aussitôt le but même de la lutte. Car on ne peut formuler le but qu'en le ramenant au bien public, au bien des hommes - et les hommes sont de nulle valeur. Dans un pays où les pauvres sont, en très grande majorité, des paysans, le mieux-être des paysans doit être un but essentiel pour tout groupement d'extrême gauche ; et cette guerre fut peut-être avant tout, au début, une guerre pour et contre le partage des terres. Eh bien, ces misérables et magnifiques paysans d'Aragon, restés si fiers sous les humiliations, n'étaient même pas pour les miliciens un objet de curiosité. Sans insolences, sans injures, sans brutalité - du moins je n'ai rien vu de tel, et je sais que vol et viol, dans les colonnes anarchistes, étaient passibles de la peine de mort - un abîme séparait les hommes armés de la population désarmée, un abîme tout à fait semblable à celui qui sépare les pauvres et les riches. Cela se sentait à l'attitude toujours un peu humble, soumise, craintive des uns, à l'aisance, la désinvolture, la condescendance des autres.

On part en volontaire, avec des idées de sacrifice, et on tombe dans une guerre qui ressemble à une guerre de mercenaires, avec beaucoup de cruautés en plus et le sens des égards dus à l'ennemi en moins. Je pourrais prolonger indéfiniment de telles réflexions, mais il faut se limiter. Depuis que j'ai été en Espagne, que j'entends, que je lis toutes sortes de considérations sur l'Espagne, je ne puis citer personne, hors vous seul, qui, à ma connaissance, ait baigné dans l'atmosphère de la guerre espagnole et y ait résisté. Vous êtes royaliste, disciple de Drumont - que m'importe? Vous m'êtes plus proche, sans comparaison, que mes camarades des milices d'Aragon - ces camarades que, pourtant, j'aimais.

Ce que vous dites du nationalisme, de la guerre, de la politique extérieure française après la guerre m'est également allé au coeur. J'avais dix ans lors du traité de Versailles. Jusque-là j'avais été patriote avec toute l'exaltation des enfants en période de guerre. La volonté d'humilier l'ennemi vaincu, qui déborda partout à ce moment (et dans les années qui suivirent) d'une manière si répugnante, me guérit une fois pour toutes de ce patriotisme naïf. Les humiliations infligées par mon pays me sont plus douloureuses que celles qu'il peut subir. Je crains de vous avoir importuné par une lettre aussi longue. Il ne me reste qu'à vous exprimer ma vive admiration.

S. Weil.

Mlle Simone Weil,
3, rue Auguste-Comte, Paris (VIème).

 

P.s. : C'est machinalement que je vous ai mis mon adresse. Car, d'abord, je pense que vous devez avoir mieux à faire que de répondre aux lettres. Et puis je vais passer un ou deux mois en Italie, où une lettre de vous ne me suivrait peut-être pas sans être arrêtée au passage."

Simone Weil – « Lettre à Georges Bernanos 1938 » - in "Bulletin des amis de Georges Bernanos", repris dans "Ecrits historiques et politiques", Gallimard et dans "Œuvres", Quarto Gallimard.


Simone Weil

 

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14/06/2010

05-James Brown: "Prisoner of love" (1963) , à propos de "La femme modèle" (Designing woman), de Vincente Minnelli (1957)

=--=Publié dans la Catégorie "Une Chanson, Un Film, par The Reverend..."=--=

Bingo ! C’est ce cher Patrick Brion, la voix du "Cinéma de Minuit", qui me confirme ce que je devinais, dans son gros bouquin consacré à Minnelli : à l’origine, c’est James Stewart qui devait jouer le rôle de Gregory Peck.
Jamais trop aimé l’homme au nom de lessive, espèce de grand échalas qui n’a jamais eu la gaucherie poétique de Gary Cooper ( « …l’homme le plus beau du monde…personne n’osait aborder l’homme le plus beau et le plus célèbre du monde, la vraie bête qui, en ouvrant une porte, paraissait toujours vouloir la dégonder. » J-B POUY in « Je hais le cinéma »), et qui a réussi à plomber un film de Hitchcock (Spellbound) par son jeu empesé et emprunt de psychologie.

Un démocrate bon teint, quoi, une espèce de socialiste, un Yves Montand sans les claquettes.

Mais, bon, il est honorable dans ce film, et après tout, sa balourdise sert bien le propos minellien du moment, à savoir que les hommes sont seulement des marionnettes entre les mains des femmes.
Et autour d’elles, ça défile : journaliste sportif célèbre, producteur de revues, rédac-chef, boxeur sonné, tout ce beau monde s’agite vainement et parle pour rien, tandis que les femmes attendent la fin de l’histoire, c'est-à-dire le pugilat terminal, remporté gracieusement et sans équivoque par le chorégraphe soupçonné (évidemment) d’homosexualité, et qui s’avère être le personnage qui relie ces deux mondes : il sait parler aux femmes et peut aussi clouer le bec aux hommes.

Mais trêve d’analyse (?), il y a des stars (Lauren Bacall, et son maillot de bain jaune, la couleur préférée de Minnelli), des dialogues brillants, du comique de situation (Maxie Stulz, boxeur demeuré qui irradie le film de sa gentille bêtise), un Gregory Peck presque brillant, et le tout en Cinémascope.
Alors finalement ça vaut bien un film de gladiateurs, non ?

PS: « Body and soul » eut été certes un titre parfait pour illustrer ce film.
Mais, au final, on lui préférera le traitement qu’inflige James Brown au sirupeux « Prisoner of love » de Perry Como, transformant un caramel mou en un sucre d’orge enivrant.
Ce qui ressemble fort au bouleversement des valeurs qu’opère Minnelli : désir, amour, sexe et fantasmes chamboulent les règles du monde des hommes.

 

 

podcast
James Brown : "Prisoner of Love" (1963).mp3

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

Merde d'artiste

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

« Il n’est pratiquement plus nécessaire, au stade ou nous en sommes arrivés, d’attaquer l’art dit contemporain et les prétendus artistes qui, par leur désoeuvrement leur nombre et leur aigreur, lui fournissent encore ce qu’ils croient être un semblant d’existence. Ceux-ci, désormais, se détruisent d’eux-mêmes en avouant leur soumission à l’ordre du néomonde, comme activité supérieure à celle d’artiste (sans doute aussi celle-là est-elle plus rentable que celle-ci) ; et ils pourraient tous, à quelque « discipline » qu’ils appartiennent, proclamer comme ce musicien d’un groupe breton : "Avant d’être des musiciens, on est des citoyens" ; Il suffit d’imaginer une phrase pareille dans la bouche de Mozart, de Rodin, de Giotto, de Haydn ou de Cézanne pour avoir de quoi rire jusqu’à l’an 3000 ; on peut très bien imaginer son équivalent, en revanche, dans la bouche d’un artiste réaliste socialiste de l’époque stalinienne. »

Philippe Muray, Après l’Histoire, Gallimard 2000

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13/06/2010

Ashes of a hero - Rolling Stones, Live 1976 à Paris

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

 

Petit complément indispensable à l'album officielle de la tournée de 1976, "Love You Live", ici, bien que le son ne soit pas de qualité première, nous trouvons les dernières flamboyances sombres et assassines d'un ange déchu : Keith Richards. Défoncé jusqu'à la moelle, il joue pour survivre. Durant les concerts de Paris, donnés aux Abattoirs, il a appris la mort de son fils Tara, âgé d'à peine trois mois. Lui et sa compagne d'alors, Anita Pallenberg, mettront du temps à s'en remettre, mais Keith tiendra sa place sur scène en serrant les dents jusqu'à la fin de la tournée, le 23 juin 1976 à Vienne.

Hey Negrita.mp3

Ain't too Proud to Beg.mp3

Fool to Cry.mp3

Starfucker.mp3

Hand Of Fate.mp3

Angie.mp3

 

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12/06/2010

04-The Morlocks: "Nightmares" (2008) , à propos de "La machine à explorer le temps", de George Pal (1960)

=--=Publié dans la Catégorie "Une Chanson, Un Film, par The Reverend..."=--=

Georges est un savant, et il est donc un peu con, comme tous les savants. Sa névrose obsessionnelle à lui, c’est le temps, et en particulier, le voyage dans le temps. En dehors de ça, rien ne compte vraiment pour lui, et il est un peu lent à la détente, question sexe et aventures.

Mais bon, le metteur en scène est un pro, sans génie mais efficace, et lui a oublié d’être con. Par exemple, son héros niaiseux (Rod Taylor, parfait dans le rôle. Souvenez vous, une des rares erreurs de casting de Hitchcock, dans « Les oiseaux »...) étant obsédé par le temps (je vous l’ai déjà dit, je crois), le bon George Pal (c’est son nom, au director) se débrouille pour remplir la baraque du savant de pendules de toutes les tailles, et qui font un boucan d’enfer. Voilà une belle idée de cinéma !

A part ça, c’est donc très bien filmé, très bien éclairé, avec tout le système de production hollywoodien qui sera bientôt mis au rancart, mais encore tout à fait opérationnel ici. C’est dire qu’on ne s’ennuie pas une seconde, même avec la face de crétin inexpressive de Rod Taylor, qui a au moins le mérite de ne pas être bourrée des tics de l’actor’s studio. En guest, la starlette française du moment, j’ai nommé Yvette Mimieux (!) qui joue sans trop se forcer une attardée mentale. Blonde , donc...

Voilà à coup sûr une version nettement plus excitante que le remake récent de Simon West, que je n’ai même pas vu, c’est vous dire...

En plus, les méchants monstres s’appellent les Morlocks, un super nom de groupe, à bien y réfléchir...
...et ils suppléent avantageusement à l’absence de gladiateurs.

 

podcast
The Morlocks: "Nightmares" (2008).mp3

 

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

Juan Asensio sur Canal Académie

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 

Merci au commentateur nommé paglop77 de m'avoir signalé ce lien de Canal Académie que je vous mets, à mon tour, en ligne ici. Juan Asensio donne quelques pistes concernant sa démarche de blogueur littéraire.


podcast

23min35sec

 

Je vous rappelle que si vous le désirez, vous pouvez télécharger le fichier mp3 de l'émission en cliquant sur "Podcast".

 

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11/06/2010

The Rolling Stones : Poison Ivy

=--=Publié dans la Catégorie "La Chanson du Jour, par The Reverend..."=--=

podcast

Lux Interior est mort. A priori, pas d'un excés de strychnine, ni d'un accés de fièvre.
Le primitif, l'homme des cavernes qui portait des lunettes de soleil la nuit n'a jamais montré ce qu'il y avait derrière son masque. Il à pris son TV Set sous le bras et traversé la porte verte pour aller rejoindre les jardins magnifiques.
Là-bas, il continue à agiter ses rockin' bones pour faire la mouche humaine sur la Zombie Dance en concourant avec le God Monster.
Sur qu'il sera pour toujours un loup garou adolescent, et qu'il rocke sur la Lune en faisant le Jungle Hop.
Mais ce qui va lui manquer, c'est son idôle vaudou.
Celle pour et avec qui il à tout fait par amour.

Poison Ivy, seule, toute seule...

(Dédié à Alain Feydri, auteur de "Les Cramps - Pour l'amour d'Ivy").

 

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

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Everything off ?

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

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Racines

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

« Journal allemand "Spiegel" : On pourrait vous opposer tout à fait naïvement ceci : qu’est-ce qu’il s’agit de maîtriser ici ? Car enfin tout fonctionne. On construit toujours davantage de centrales électriques. La production va son train ; Les hommes, dans la partie du monde ou la technique connaît un haut développement, ont leurs besoins bien pourvus. Nous vivons dans l’aisance. Qu’est-ce qu’il manque ici finalement ?

Martin Heidegger : Tout fonctionne, c’est bien cela l’inquiétant, que ça fonctionne, et que le fonctionnement entraîne toujours un nouveau fonctionnement, et que la technique arrache toujours davantage d’hommes à la Terre, l’en déracine ; Je ne sais pas si cela vous effraye ; moi, en tous cas, je suis effrayé de voir maintenant les photos envoyées de la lune sur la Terre. Nous n’avons plus besoin de bombe atomique ; Le déracinement de l’homme est déjà là. Nous ne vivons plus que des conditions purement techniques, ce n’est plus une Terre sur laquelle l’homme vit aujourd’hui…

Journal allemand "Spiegel" : Qui sait si c’est la destination de l’homme d’être sur cette Terre ?

Martin Heidegger : D’après notre expérience et notre histoire humaines, pour autant que je sois au courant, je sais que toute chose essentielle et grande a pu seulement naître du fait que l’homme avait une patrie et qu’il était enraciné dans une tradition… »

Martin Heidegger, Réponses et questions sur l’histoire et la politique, Mercure de France, 1988, p.45,47.


 

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10/06/2010

Ad Hominem

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

« "La mise à l’index est la mise en joue des temps de trève" notait Jules Vallès. La disqualification de l’adversaire par la condamnation morale et la dénonciation édifiante est la méthode de guerre politico culturelle héritée des totalitarismes, ou l’on retrouve l’esprit Robespierriste- éliminer l’adversaire au nom du Bien, de la Raison, du Progrès, des Lumières ou de la Révolution. Il s’agit de faire de l’adversaire un criminel, un "scélérat", un "ennemi du peuple", un "salaud", en lui appliquant une épithète injurieuse choisie dans un court répertoire : "fasciste", "raciste", "sioniste", "réac", récemment enrichi par "islamophobe", "homophobe" et "néoréac" ».
Pierre-André Taguieff, Les contre-réactionnaires, Denoel 2007

 

 

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07/06/2010

DENNIS HOPPER : créer ou crever

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=


Merci à Bro' Vince de m'avoir signalé ces liens Dailymotion... Il y a un décalage entre l'image et le son mais je conseille aux apprentis artistes de regarder, néanmoins, ce parcours de la vie de Dennis Hopper de bout en bout.

J'aime particulièrement l'introduction de l'émission par Dennis Hopper lui-même lors d'un de ses cours où il annonce clairement que l'Art n'est pas démocratique : "Si on vous empêchait de créer, de jouer ou de peindre, ou d'exercer votre besoin créatif, est-ce que vous en mourriez ? Si la réponse est 'oui' alors votre place est nulle part ailleurs. La création est votre salut, votre raison d'être. Et si la réponse est 'non', alors par pitié, arrêtez de créer, ne créez rien, vivez une vie raisonnable et responsable et soyez heureux. Sachez apprécier ce que les autres créent mais ne mélangez pas les deux. Parce qu'un créateur crée et c'est tout."


Partie 1/6

 



Partie 2/6

 



Partie 3/6

 



Partie 4/6

 



Partie 5/6

 



Partie 6/6

 

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06/06/2010

Quelle est cette blancheur, là-haut, sur le mont Šar ?

=--=Publié dans la Catégorie "Serbie... Ô ma Serbie..."=--=


Pour poursuivre un peu cette exploration des vieilles chansons serbes, demeurons en compagnie du groupe Belo Platno avec cette chanson originaire du Kosovo tout comme celle que je vous avais proposé hier et construite selon un procédé identique. A nouveau la chanteuse pose une question qui donne son titre à la chanson : "Quelle est cette blancheur, là-haut, sur le mont Šar ?" L'observateur est interloqué et nous emmène dans son questionnement.

Quelle est cette blancheur, là-haut, sur le mont Šar ?
Est-ce la neige ou un troupeau de moutons ?
Ca n'est ni la neige ni un troupeau de moutons.
La neige fonderait et le troupeau ne pourrait que se défaire
C'est Milka qui a dressé une tente
Et sous sa tente Milka s'est couchée en deuil
Car son frère a été capturé par les turcs
Capturé puis pendu

10:00 Publié dans Serbie... Ô ma Serbie... | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

05/06/2010

Le Turc s'est saisi de moi et veut m'emmener dans la ville du Sultan.

=--=Publié dans la Catégorie "Serbie... Ô ma Serbie..."=--=

Le groupe Belo Platno (Toile Blanche) fait revivre les anciennes chansons de la vieille Serbie et particulièrement du Kosovo, âme du Peuple serbe, point de fondation civilisationnel pour les chrétiens orthodoxes de la région.

Le groupe se nomme "Toile Blanche" car le blanc est le symbole de la pureté. L'enfant qui vient au monde est enveloppé de toile blanche en guise de protection et, une fois mort, l'individu est mis en terre enveloppé également de toile blanche. Entre la venue au monde et le départ hors du monde, la toile blanche accompagne les moments importants de la vie, au moment du baptême, du mariage, de la maladie.

Cette chanson est une complainte de jeune fille enlevée par un turc pour être emmenée à Constantinople. Le texte est construit selon un principe traditionnel très courant dans la musique populaire des Balkans. Les premières strophes posent une série de questions : Pourquoi es-tu si triste ? Pourquoi ce désordre dans tes cheveux ? Pourquoi ce visage désemparé ? Et toutes ces questions trouvent une réponse dans la strophe finale : "Le Turc s'est saisi de moi et veut m'emmener dans la ville du Sultan."

 

15:49 Publié dans Serbie... Ô ma Serbie... | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

02/06/2010

Attriste-toi Zara, attristons-nous ensemble

=--=Publié dans la Catégorie "Serbie... Ô ma Serbie..."=--=

Vieille chanson, d'un vieux peuple qui durant 5 siècles d'oppression ottomane ne s'est jamais soumis, ni au turc et encore moins à l'islam.

Le texte est un voeu d'amour d'un homme qui part au combat, un voeu d'amour par-delà la mort. Il dit en substance :

Attriste-toi Zara, attristons-nous ensemble car nous allons nous séparer
Toi de moi, moi de toi, et je vais partir si loin
Je vais partir si loin, si loin de la blanche Vranïa
Je vais m'engager dans les Comitadjis, un jeune comitadji dans les comitadis
Je prendrai un sabre royal et toutes ces armes royales
et me rendrai loin à Ptchinïa
Et franchirai les vastes eaux du Vardar
Pour combattre les turcs et les arnautes.

Attriste-toi, pleure, attristons-nous. Car quand le soleil brillera
Penses-y comme d'un don de Dieu
Tu sauras que le soleil, alors, sera mon pâle visage
Sache qu'il sera mon pâle visage.

Quand le Vent soufflera
Penses-y comme d'un don de Dieu
Et dis-toi alors que ce sera ma tendre âme

Quand la rosée surgira
Penses-y comme d'un don de Dieu
Mais tu pourras dire que ce sont mes larmes

Si un clip musical équivalent, avec un texte pareil et des images semblables était fait en France, par un groupe vocal français chantant de très vieilles chansons d'antant, mémoire d'un peuple et de son Histoire, relatant, que sais-je ?, mettons la Guerre de Cent ans et l'oppression anglaise, ou (pour déranger d'avantage) l'exploit d'un certain Charles Martel en l'an de grâce 732, je prends le pari qu'il serait aussitôt traité de groupe fasciste par tous nos crétins bien-pensants...

 

22:59 Publié dans Serbie... Ô ma Serbie... | Lien permanent | Commentaires (10) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook