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14/06/2022

Marché Noir...

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Europe et UE...

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13/06/2022

La femme est l'avenir de l'homme...

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"Le poète a toujours raison,
Qui voit plus haut que l'horizon,
Et le futur est son royaume.

Face à notre génération,
Je déclare avec Aragon
La femme est l'avenir de l'homme ♪♫♫♪♫"...

...chantait le communiste Jean Ferrat...

Mouais, m'est avis que le poète est surtout une sacrée tête de con.

 


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Le vertueux directeur

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« 6. Ainsi, lorsque nous avons enfin pris la résolution de porter le joug de Jésus Christ, et de confier à un père spirituel le soin et la conduite de notre âme, nous devons, s'il nous reste tant soit peu de jugement et de sagesse, bien voir et bien peser quelles sont les lumières et la prudence de celui à qui nous allons confier une affaire d'une aussi haute importance; et, si j'ose m'exprimer ainsi, il nous faut tout employer pour connaître le directeur que nous choisissons, afin que nous n'ayons pas le malheur de tomber entre les mains d'un mauvais matelot, au lien d'un pilote expérimenté; d'un homme ignorant et malade lui-même, au lieu d'un médecin sage et prudent; d'une personne remplie de vices, au lieu d'une personne d'une vertu consommée, et d'un esclave de ses passions, au lieu de quelqu'un qui en serait parfaitement délivré : et qu'ainsi, en voulant éviter Scylla, nous ne tombions dans Charybde, et que nous ne fassions un déplorable naufrage. Au reste, une fois que nous serons entrés dans la carrière de la piété et de l'obéissance, nous devons absolument nous interdire tout jugement sur le vertueux directeur que nous aurons choisi, et ne censurer en aucune façon sa conduite, ni ses actions, quand même nous remarquerions en lui certaines imperfections et certaines chutes : hélas, nul homme sur la terre n'en est exempt ! En agissant autrement, nous ne retirerions aucun fruit de notre obéissance. »

Saint Jean Climaque, "Quatrième degré - De la bienheureuse et toujours louable Obéissance" in L'échelle sainte

 

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Comme tout le monde...

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12/06/2022

Les Californiens...

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Schnaps Autrichien

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« Ollier se grattait la tête devant les bouteilles. Il louchait. Choisir, encore choisir. On finira dingos. On a tous pris du schnaps sur recommandation de Bassefosse. Ollier a rajouté un peu de cognac dans son verre, et du whisky, un doigt de porto, une goutte de vodka. Il était tout content de son cocktail. A la première gorgée, il a manqué s’évanouir. On a trinqué. Le schnaps, c’était du costaud en effet, du hors normes européennes, production fermière version haute montagne. Il fallait porter la culotte de peau depuis vingt générations pour supporter ça. Chaque gorgée faisait retentir une sorte de gong dans la cervelle, et emportait cent mille neurones avec elle. Vider une bouteille vous transformait probablement en courgette. Mais Bassefosse avait l’air de trouver ça désaltérant ! Il avalait de grandes lampées sans lâcher la bouteille et se resservait coup sur coup. Il parlait de ses livres, d’Eschyle, de la tragédie grecque, érudition toujours ! Il citait : "Hélas, hélas, quel revers ! quel revers ! Ah ! souffrances ! Ah ! misères ! Larmes, coulez. Éclatez, sanglots."

Soudain, il s’est immobilisé. Il avait le visage déformé, rouge, les yeux exorbités. Il s’est levé subitement, comme atteint par la chiasse. Il a quitté la pièce sans rien dire. Ollier était vautré sur le sofa, à moitié assommé. Il balbutiait, il ricanait bêtement. Les pâtés, toujours les pâtés. Il était en pleine inspiration. J’étais inquiet pour Bassefosse. Un hôte si généreux. Je n’hésite pas à le dire : un gentleman ! Sa goutte autrichienne lui avait probablement perforé les tripes. Il y avait un grand silence, à peine troublé par une alarme au loin. Dix minutes plus tard, la porte s’est rouverte brutalement, Bassefosse est entré d’un pas martial dans le salon. Le choc ! J’ai hurlé ! Ollier a sursauté, il a tourné la tête, il a hurlé lui aussi avant de tomber du canapé ! Bassefosse avait revêtu un uniforme noir de la Waffen SS !
— Mais… mais… maestro, que signifie ?
Il approchait lentement, nous toisant. Il portait un monocle, le menton haut, la lèvre inférieure en avant dans une moue dédaigneuse, une cravache à la main dont il tapotait sa botte noire. J’avais du mal à le reconnaître. Son visage s’était durci. Il s’est assis tranquillement. Ollier est remonté sur le canapé en rampant comme une blatte.
— C’est bien vous, maestro ? j’ai demandé en lui touchant prudemment l’épaule.
Il a fermé les yeux, les a rouverts. Il n’était pas dans son état normal. Il se croyait dans les steppes ukrainiennes en route pour le Caucase ! Il parlait de la dysenterie et des poux, du manque de ravitaillement et des side-cars de reconnaissance piégés par la boue ! Et des mitrailleuses russes ! Merde ! À vrai dire, il avait complètement perdu la boule. Il s’adressait à moi, me prenant pour je ne sais pas qui.
— Je réclame une compagnie lourde de mortiers pour nous sortir du pétrin, Herr Gruppenführer. Les Russes ont fait sauter l’unique pont permettant de franchir le fleuve et j’ai des grenadiers sur l’autre rive. Il me faut également des panzers pour couvrir mon infanterie.
— Eh, Bassefosse, arrête de déconner ! je disais.
— Les Russes ne lâcheront pas Bakou si facilement. Nous avons enregistré des pertes considérables et mes volontaires sont à la peine. Il faut faire venir des stukas du front de la Volga pour balayer la défense soviétique.
Je passais la main devant ses yeux pour le désenvoûter !
— Coucou, c’est moi, c’est Pierrot ! Et là, regarde, c’est ce blaireau d’Ollier ! Tu te rappelles ? On est tes nouveaux copains ! On se marre bien ensemble ! On boit un coup, on refait le monde ! Eschyle ! Les larmes et les sanglots !
— Une dernière chose, il a dit en se levant. Un de mes adjudants de compagnie est mort héroïquement au front hier soir et je souhaiterais le décorer de la Croix de fer 1re classe à titre posthume si vous n’y voyez pas d’inconvénient… Merci, Herr Gruppenführer, je savais que je pouvais compter sur vous…

Il m’a serré la main en claquant des talons et s’est dirigé vers la chaîne stéréo. Il a mis un disque, s’est figé au milieu de la pièce, le bras droit tendu. C’était un chant nazi ! À fond la caisse ! "J’avais un camarade" !
Oh là là ! J’imaginais déjà les voisins, la police qui débarque, Bassefosse dans son costume de guignol…
Va leur expliquer qu’il est plutôt sympa, Bassefosse, et érudit ! Qu’il a bu un coup de trop… On allait aux emmerdes… Je l’ai rejoint au milieu de la pièce, lui ai crié dans l’oreille de baisser le volume. Mais il n’entendait rien. Il était immobile, les yeux fermés, le bras tendu, perdu dans ses rêves de grandeur. Il titubait un peu, comme un roseau dans le vent matinal. Et puis la porte s’est à nouveau ouverte, une grosse dame en chemise de nuit rose à frous-frous est entrée dans le salon. Elle a vomi une petite gerbe verte ignoble avant de se ruer sur la chaîne stéréo et de couper la musique. À peine le silence revenu, elle s’est mise à gueuler :
— T’as encore bu ton sale schnaps autrichien, espèce de bon à rien ! Et c’est qui ces clochards que tu ramènes à la maison en dépit des bactéries ?

Intervention salutaire ! Soulagement ! Je me suis mis en devoir d’exprimer ma gratitude. J’ai avancé vers elle, la main tendue.
— Chère madame, louée soit votre intervention. Nous étions très inquiets, mon ami et moi. Je crains que M. de la Bassefosse ne soit pas dans son état normal. Mais permettez-moi de me présenter : Pierre Laval, comme la ville de Jarry. Journaliste assermenté spécialisé dans les questions environnementales. Je suis le nouvel ami de monsieur votre mari.
— Monsieur mon mari est un bon à rien, cher monsieur Jarry. Dès qu’il boit son schnaps-qui-rend-nazi, il revêt son uniforme de volontaire de la division Viking. Ça n’est pas du tout la vie dont j’avais rêvé, figurez-vous. Ah non, pas du tout. Et puis, c’est un mufle, vous pouvez l’écrire dans votre journal.
— Je l’ignorais.

Bassefosse demeurait au milieu de la pièce le bras droit en l’air. Elle a jeté un coup d’œil à ma main tendue.
— Je ne vous la sers pas, c’est antihygiénique.
— Bien sûr. Et comment faire pour l’encourager à quitter cet état délétère ?
— Il n’y a pas trente-six mille solutions.
Elle s’est dirigée vers Bassefosse et lui a collé une grande baffe dans l’oreille. Le monocle et la casquette ont volé, le volontaire Viking est tombé sur le tapis, elle l’a roué de coups de pied dans le ventre, puis elle est allée s’asseoir sur le sofa et s’est servi un verre de porto.

— Sans compter qu’il s’est fait renvoyer de toutes les revues d’art. Et des galeries. Il s’y promenait avec son mètre de couturière pour mesurer les crânes. Vous trouvez ça normal ? C’est un raté, je l’affirme.
— Il est entier, j’ai dit.
— En période de crise, il faut savoir composer. Mettre de l’eau dans son vin. Ne pas faire le malin. Un peu de discipline ne nuit pas. Obéissance et fidélité.
Elle a bu son porto cul sec, s’en est servi un autre.

Bassefosse rampait sur les coudes en gémissant. Fini les mortiers, Bakou, les grenadiers ! Il faut croire que le traitement avait réussi. On retrouvait notre bon vieux Bassefosse, critique d’art, érudit et dandy ! Il a atteint le canapé, s’y est hissé péniblement. Il avait l’air sonné, pas tout à fait dans son assiette, la boîte à cauchemars tournant au ralenti. Pour ma part, j’étais plus détendu à présent. J’observais l’uniforme en curieux, et les décorations : ruban de la Croix de fer, médaille des blessés, insigne d’assaut de l’infanterie ; la tête de mort sur la casquette !
— Finalement, ça ne te va pas si mal, ce costume, j’ai dit.
— Ça t’affine, a dit Ollier.
— Mais tu devrais ouvrir le dernier bouton, j’ai ajouté. Ça te donnerait un petit air désinvolte.

Mme de la Bassefosse ricanait méchamment. Elle n’était pas du tout d’accord avec nous. Elle le trouvait engoncé dans son uniforme, mal seyant, sac à patates, la toile tendue sur le bidon, le gras-double qui sortait du col, les manches trop longues, le pantalon tire-bouchonnant dessus les bottes. Elle disait qu’il avait les pieds plats, Bassefosse, qu’il était myope, poilu du dos, des petits poumons, pas de souffle, un vrai nabot.
— Tu parles d’un Waffen SS, elle ironisait. Vous auriez vu mon père là-dedans… Alors là pardon ! C’était quand même autre chose ! L’élégance incarnée ! The silhouette ! Les femmes se retournaient !

Bassefosse haussait les épaules. Il faisait la moue, levait les yeux au ciel, il était vexé ! Il s’apprêtait à répondre quelque chose quand on a frappé à la porte d’entrée, cogné plutôt, des vrais coups de poing ! On s’est tous regardés, on s’est figés. Deux heures du matin ! On était tétanisés. L’ambiance avait soudain viré "heure sombre". Des descentes en pleine nuit, ça vous avait un petit côté bas-fonds de l’Histoire. A se demander si ce clown de Bassefosse n’avait pas ressuscité les vieux démons avec son uniforme à la noix ! Boum, boum, boum, les coups redoublaient. Ça sentait les embrouilles, la fin de nuit dans la brume, gégène, Carlingue et compagnie. Bassefosse s’est mis à trembler, et Ollier aussi, et moi aussi ! Mme de la Bassefosse a pris son courage à deux mains et s’est dirigée vers la porte d’entrée.

— Qui est là ? elle a demandé d’une petite voix.
— Police antiraciste, ouvrez ou j’enfonce la porte !
La décharge électrique ! Le coup de poing dans le ventre à vous couper le souffle ! Ollier s’est évanoui, Bassefosse est devenu blanc comme un linge ; il a plongé sous le canapé ! Ah, rien à dire, on était propres. Quatrième étage, impossible de sauter par la fenêtre. Belle idée, le costume… Intelligent, le chant nazi à fond les ballons… Bravo, la déconnade ! Un beau flagrant délit, voilà le résultat. À quoi mène l’ivrognerie. J’étais en colère contre Bassefosse, cet affreux nabot irresponsable ! A-t-on idée de boire autant ? De revêtir des costumes d’un autre âge ? De traverser les fleuves ukrainiens ? Un homme si brillant ! Lecteur d’Eschyle ! De toute façon, pas question de trinquer pour lui. Ma ligne de défense était nette : je ne le connais pas !

— Ouvrez ou j’enfonce la porte ! répétait la voix. Mme de la Bassefosse a tourné la clé. Un bref instant de silence et puis des rires.
— Surprise ! a gueulé la voix.
— Oh là là, ah dis donc, le sacré farceur ! a crié Mme de la Bassefosse.

C’était le voisin ! Un blagueur. Il a déboulé dans le salon en riant. C’était un géant, deux mètres de haut, un feutre noir, une barbe noire, deux longues mèches en spirale qui pendaient devant les oreilles, des habits noirs et puis des cordelettes à la ceinture… mais… mais… c’était un Juif hassidim ! Un loubavitch ! Je me suis frotté les yeux. Je regardais le canapé et puis le voisin, et puis de nouveau le canapé. Quelque chose s’était bloqué, là-haut, dans la tête… En informatique, on appelle ça un bug.

— Tu peux sortir, vieille fripouille ! a crié le loubavitch. Bassefosse a sorti la tête de sous le canapé… comme une tortue… à travers les franges… et puis il est remonté à la surface. Il riait lui aussi de la bonne blague. Il mettait la main devant la bouche, ses épaules tremblaient, hihihi, quelle sacrée bonne farce, il répétait.

— Alors, je t’ai eu ou je t’ai pas eu ? lui a demandé le voisin en lui bourrant l’épaule.
Il riait à gorge déployée. Ils se sont donné l’accolade.
— Alors là, j’avoue ! répondait Bassefosse. Échec et mat ! J’ai grimpé au rideau comme on dit !
Ils se faisaient des farces entre voisins ! Un coup l’un, un coup l’autre ! Geheime Staatspolizei un jour, police antiraciste un autre !
— Pas mal, hein ? Qu’est-ce que t’en penses ! Et puis de toute façon, je ne pouvais pas sonner because le sabbat des sorcières !
Et le voilà qui repart dans un grand rire ! Quelle nature ! Il balançait des claques dans le dos à décoller la plèvre ! Il s’est assis, s’est servi un grand verre de whisky, l’a descendu cul sec. 
— Longtemps que je la préparais, celle-là, il a ajouté en s’essuyant la bouche d’un revers de main. Tous les soirs, je disais à ma femme : Sacré bon sang de crénom d’un chien, c’est quand qu’il va attaquer son schnaps autrichien, ce sacré Viking !
Tant de bonne humeur nous mettait le cœur en joie. J’ai mis des baffes à Ollier pour qu’il revienne à lui. Il a ouvert un œil. Quand il a vu le hassidim géant, il est reparti dans les vapeurs.

— Faut bien rigoler un peu, continuait le voisin. Garder "l’esprit d’enfance", comme disait Bernanos. Pas vrai, mame Bassefosse ? »

Olivier Maulin, Gueule de bois

 

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11/06/2022

Le Grand Simulacron

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« Pour ne s’attacher qu’aux deux événements, me semble-t-il, cruciaux du XXe siècle (Auschwitz, Hiroshima), on constatera très aisément qu’ils ne furent possibles que grâce à la mise en place d’une technoscience hautement intégrée du CHIFFRAGE (secret ésotérique) et du SECRET (camouflage exotérique). Le programme "Nacht Und Nebel", né de la démence vulgaire d’un Hitler et d’un Himmler, assigna le matriculage de l’humanité mise à nu, non seulement à l’extermination systématique et industrielle (la "fabrication de cadavres" dont parle Heidegger) d’un groupe ethnico-religieux particulier et fort singulier (le "Peuple de la Parole", le "Peuple du Livre"), mais à une EXPÉRIENCE BIO-POLITIQUE concernant la nature de l’homme générique, et sa frontière avec le non-homme spécique, comme l’explique fort justement Giorgio Agamben : le moment où l’on découvre, comme Blanchot, cité fort à propos par Agamben dans "Que reste-t-il d’Auschwitz", que l’Homme est l’indestructible qui peut être infiniment détruit. Or ce plan démoniaque, terminal ne put s’accomplir, en tant qu’expérience biopolitique "radicale", que dans le secret le plus absolu, en programmant pour ainsi dire à l’avance sa "déconstruction" négationniste, soit une modalité particulière, mais en fait centrale, de la post-production actuelle du passé par le présent.

Par cet ensemble de procédures, le nazisme a secrètement envahi toutes les formes de production sociales et conceptuelles après sa propre disparition : aujourd’hui, par le totalitarisme de la technique devenue métaphysique de l’enfermement du Monde dans le Monde, et de l’aliénation sans cesse plus infinie de la conscience par la conscience asservie aux seules possibilités d’apparition réglées par le Grand Simulacron, l’homme moderne est toujours plus attiré vers le non-homme qui réside en lui, en son centre infiniment destructible, et si l’humanité, je devrais dire l’esprit humain, est justement un écart dynamique entre soi et soi, alors l’homme zombie du XXIe siècle aura considérablement réduit cette différence, jusqu’à faire coïncider parfaitement son humanité avec sa non-humanité, avec ce qui RESTE TOUJOURS de la destruction infinie de son humanité. Il ne sera plus que ce reste, infiniment détruit, et infiniment destructible, il sera la misère absolue. »

Maurice G. Dantec, Le Complot -- Entretien avec Maurice G. Dantec in Ouvrage Collectif « Noirs complots »

 

 

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Nouvelles Elections Législatives !

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10/06/2022

Il y a un truc qui reste au RN, c'est l'art de choisir des candidats...

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09/06/2022

La France... diversité des paysages... diversité des candidatures...

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08/06/2022

L'enfer progressiste permanent...

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Un ami sur Fesses de Bouc m'a dit : "Ça, ce genre de comm', c’est le résultat de la réflexion d’une poufiasse à gros cul, laide comme un thon, plate comme une planche, qui sent d’la touffe, fouette du goulot, avec les poils dépassant d’sous les bras et du slibard, sans oublier sa peau triste, sa bidoche tombante, son cheveu gras et son œil insomniaque d'insatisfaite et de frustrée... qui ne sait guère sourire, encore moins rire. Ça doit pas baiser souvent, et sûrement très mal. Je la plains."

Il n'a pas entièrement tort...

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07/06/2022

Halte aux anglicismes...

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06/06/2022

Ariane Bilheran : Seuls 3 types de profils résistent au déferlement totalitaire

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&

 

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Ariane Bilheran

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Allongement...

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05/06/2022

Réponse !

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Répondons à ces salopards !

 


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L'énorme machine totalitaire du mensonge...

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04/06/2022

Jean-Miiiiiiii !!!...

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03/06/2022

Des supporters anglais...

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Un grand coup de pied donné au malheur

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« Sachons donc ce que nous voulons, restons fermes sur l’esprit, même si la force prend pour nous séduire le visage d’une idée ou du confort. La première chose est de ne pas désespérer. N’écoutons pas trop ceux qui crient à la fin du monde. Les civilisations ne meurent pas si aisément et même si ce monde devait crouler, ce serait après d’autres. Il est bien vrai que nous sommes dans une époque tragique. Mais trop de gens confondent le tragique et le désespoir. "Le tragique, disait Lawrence, devrait être comme un grand coup de pied donné au malheur." Voilà une pensée saine et immédiatement applicable. Il y a beaucoup de choses aujourd’hui qui méritent ce coup de pied. »

Albert Camus, L’été

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It is worth thinking about it...

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02/06/2022

Cette foutue salope

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« — Et sinon, vous êtes heureuse ? je lui ai demandé.
— Ah oui, très heureuse, elle a répondu d'une voix monocorde. J'ai la chance d'habiter dans un pays libre et prospère et de ne pas être soumise à des coutumes dégradantes qui feraient de moi un objet.
— Ouais, c'est vrai ça.
— J'ai également la chance de pouvoir m'éclater en boîte de nuit et de sucer qui je veux.
— C'est super.
— Bien sûr. Je me sens un peu seule parfois, et puis j'ai un boulot sinistre qui me permet à peine de payer mon loyer et je déprime le soir devant la TV, c'est pourquoi je prends du Xanax.
Ollier s'est penché vers l'avant et lui a empoigné les seins par dessus l'accoudoir.
— Les dépressives, ça aime sucer, il a dit. Je parie que t'aimes ça, sucer.
— Non, pas spécialement. Mais il faut bien passer par là si je veux espérer avoir des amis.

Il a ouvert son chemisier, défait le soutien-gorge; il tâtait les poires en amateur.
— Parce que vous croyez que c'est en suçant que vous vous ferez des amis ? j'ai demandé en jetant un coup d'oeil à son décolleté.
— Pourquoi pas ? a répondu Ollier.
— Tout s'achète, tout se vend, a ajouté la fille. Je fais ce que je peux avec ce que j'ai.
Elle a incliné son siège au maximum, s'est retrouvée couchée sur le dos.
— Veux-tu être mon ami ? elle a demandé à Ollier.
— Bien-sûr, a répondu Ollier en se débraguettant. Et la voilà qui suce ! Après Ollier et Bassefosse, elle voulait s'en prendre à Fanfan mais Ollier l'a arrêtée à temps.
— Vous voyez pas qu'il est blessé, il a crié. Vous allez le tuer à le pomper comme une sorcière !
Elle a redressé son siège, a rallumé une cigarette, s'est remise à fixer la route du même regard éteint, les pamplemousses à l'air.
— Permettez-moi de vous dire que le respect étant le prélude à l'amitié, ce n'est pas avec de tels agissements que vous gagnerez le respect des hommes, partant, leur amitié, a dit Bassefosse.
— Je m'excuse, a dit la fille.
— Quoi qu'il en soit, il va falloir changer de comportement, a ajouté Ollier. Et tout d'abord promettre de ne plus jamais sucer.
— Je promets, a dit la fille.
— À la bonne heure.

On est arrivé à Montrouge. Les rues étaient désertes, quelques lampadaires éclairaient le bitume d'un jaune pisseux ; les nuages, là-bas, dans le ciel, fermaient l'accès de l'univers. J'ai garé la voiture place Jules-Ferry, on est sorti de l'habitacle.
— Le mieux serait peut-être qu'elle reste veiller sur Fanfan, a dit Ollier en montrant la fille du doigt.
— Vous avez parfaitement raison, a répondu Bassefosse. D'ailleurs c'est une traînée.
On a claqué les portières. J'ai verrouillé. La fille fumait en regardant droit devant elle. La lumière intérieure l'a éclairée quelques secondes avant de s'éteindre ; on ne voyait plus que le bout incandescent de sa cigarette.
— J'espère qu'elle ne vas pas faire pipi partout, a dit Bassefosse en faisant un clin d'oeil.
Pipi partout. Alors là, qu'est-ce qu'on s'est marrés, Ollier et moi ! Des grands rires dans la nuit ! Des bourrades dans le dos ! Pourtant, c'était la crise, bien pire que 1929 ! Mais quel boute-en-train, ce Bassefosse ! Tous les talents ! Et puis l'idée de boire un coup tantôt nous égayait ! On donnait des coups sur la carrosserie avec le plat de la main, on faisait un charivari, des percussions, des grimaces à travers les carreaux... Il faut que jeunesse ! Ollier a même sorti son cul ! Il l'a collé contre la vitre ! Un cul d'homme bien mou, poilu et blanc, ignoble. Regarde-toi dans le miroir, petite souillon ! diarrhée ! suceuse ! auto-tamponneuse en jupons ! Rigolade, quand tu nous tiens ! Mais elle, à l'intérieur, lentement, joignait les mains. Diable ! Mais que fait-elle ? On s'est approchés, pupilles dilatées, scrutant, dedans la Volvo, l'obscurité. Un petit rayon de lune entre deux nuages l'a soudain éclairée d'une pâleur maladive. Elle priait ! dépoitraillée dans la pénombre, les mains jointes et les yeux fermés. Elle priait ! et les larmes roulaient sur ses joues et brillaient. Elle priait ! Cette foutue salope priait ! »

Olivier Maulin, Gueule de bois

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Les hommes...

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01/06/2022

Ainsi parlait Bertrand de la Bassefosse...

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« "Depuis que la science et le capitalisme règlent nos vies, la notion de limite a disparu, et les âmes se sont perdues dans l'illusion de cet infini. L'impossible est explosé par la technique, l'interdit est explosé par le marché. Fin de la Figure du Père, fin des limites structurantes qui nous construisent et nous constituent. On est seul, abandonné, personne pour nous dire non, perdu dans un désir sans fin d'enfant gâté, coupé du cadre symbolique. Un corps d'adulte vide qui ne supporte plus la frustration et ne peut compter sur personne d'autre que lui. Allez, je vous le dis, en vérité, la modernité a engendré deux types d'hommes : les conquérants brutaux sans foi ni loi et les souffrants."
Ainsi parlait Bertrand de la Bassefosse, critique d'art, érudit et dandy. »

Olivier Maulin, Gueule de bois

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