22/07/2022
Ils mentent !
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21/07/2022
21 Juillet 1969
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Elisabeth Lévy : destituer les maîtres-censeurs
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20/07/2022
Next Time...
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19/07/2022
Une tête et un coeur...
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18/07/2022
Offense
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17/07/2022
Beauty
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16/07/2022
The unique mode of receiving the Truth
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15/07/2022
No true Unity
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De retour à la maison... enfin !
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Avé !
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Pour cinq ans encore...
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L'élite de demain...
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Elle est de retour... plus déterminée que jamais...
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14/07/2022
Citoyenne et Festive
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13/07/2022
To bear the Cross
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12/07/2022
Heaven and Hell
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11/07/2022
Loss of Willpower
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10/07/2022
Le lieu où se transmettait la mémoire
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« On s’est dirigés vers l’entrée de la ferme. Les murs étaient en grès recouvert d’un enduit protecteur à base de chaux, de sable et de sciure de bois, bardés de planches de sapin pour ceux exposés au nord et à l’ouest, d’où venaient les vents porteurs de pluie. La façade principale était percée de petites fenêtres et, en son centre, d’une construction en demi-cercle : le four à pain. La partie supérieure des murs était recouverte d’une ramée de bois. Des corbeaux en granit débordaient de la façade, sur lesquels on fixait naguère des planches pour faire sécher les fromages. On est rentrés, laissant heureusement le sanglier dehors. L’intérieur de la ferme était constitué de deux petites chambres, d’un atelier, d’une vaste cuisine où se trouvait la cheminée centrale, en granit, avec un âtre immense, et du "poêle", l’unique pièce chauffée de la maison. Un fourneau en pierre réfractaire sans ouverture communiquait en effet avec la cheminée de la cuisine, d’où le lieutenant l’alimentait, poussant régulièrement les braises rougies qui s’emmagasinaient dans le fourneau et diffusaient une douce chaleur. C’était la pièce à vivre, la pièce des veillées héroïques du passé, le lieu où se transmettait la mémoire, où s’éduquaient les enfants, où se racontaient les légendes et où l’on jouait parfois de l’accordéon et de la flûte en buvant du vin chaud. C’était la pièce dans laquelle s’était bâtie la civilisation. Le lieutenant y dormait les mois d’hiver. »
Olivier Maulin, Gueule de bois
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The spirit of Eternity
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09/07/2022
Dites "non"...
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Cette grandiose sauvagerie
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Les historiens travaillant sur le sujet avaient montré que les attaques de loups sur les hommes, si elles demeuraient exceptionnelles, n’étaient pas un mythe de l’histoire. La plupart de ces attaques avaient eu lieu durant des périodes de troubles, avec un paroxysme qui se situait lors des guerres de religion. Les cadavres se corrompent à l’air libre, attirant le loup ; celui-ci, ayant goûté à la chair humaine, est tenté d’y revenir et il faut l’abattre. Les enfants gardant les troupeaux, ainsi que les femmes, étaient les principales victimes du "méchant loup" qui hésitera toujours à attaquer un homme en bonne santé. On estimait qu’il y avait à la fin du dix-huitième siècle près de vingt mille loups en France, peut-être plus avant le seizième siècle…
Si elles n’en avaient probablement pas les moyens, les sociétés traditionnelles n’avaient cependant jamais songé à exterminer le loup, précisait le lieutenant. C’est à l’époque des Lumières que l’idée était née ; elle ne sera exécutée qu’à la fin du dix-neuvième siècle et pour une raison très précise : le loup était un frein au progrès et au processus de modernisation économique. Le loup désorganisait les travaux des champs, ralentissait le commerce et s’attaquait même aux mulets et aux chevaux nécessaires à l’industrie des forges, mettant en péril leur approvisionnement. Pour le lieutenant, c’était en touchant aux forges que le loup avait signé son arrêt de mort. En 1882 était votée une loi planifiant leur extermination. Quarante ans plus tard, ce serait chose faite…
Ainsi, le retour des loups intervenait précisément à l’heure où le système économique qui avait commandé leur extermination se mettait sérieusement à vaciller, et le lieutenant y voyait un symbole et un espoir. L’homme, affranchi du sauvage, avait cru pouvoir se libérer de toute contrainte naturelle, allant jusqu’à accepter le mariage des homosexuels et leur "paternité", avant de se persuader que la différence entre un homme et une femme n’était qu’une donnée culturelle. Le retour du loup offrait un peu de cette grandiose sauvagerie dont notre civilisation dégénérée avait plus que besoin. Cela valait bien quelques moutons stupides, payés par la collectivité, sacrifiés en offrande au formidable hôte des forêts de notre vieille Europe. »
Olivier Maulin, Gueule de bois
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Yourself
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Laurent Obertone - "L'humour politiquement incorrect n'est plus du tout de gauche !"
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08/07/2022
Les lapins, les guerres et les emmerdements
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Pépé Alphonse était énorme, plus de 150 kilos. Il se déplaçait et travaillait lentement, le plus souvent à genoux. Se lever était toute une affaire, il fallait appuyer de ses deux mains sur un genou et se hisser en grimaçant, le plus souvent sans appui. Il avait ainsi pris l’habitude de se déplacer à quatre pattes dans son jardin. De la fenêtre de la cuisine, Mme Primavera, qui s’occupait des chambres d’hôte, des courses, des repas et du ménage, le voyait parfois sortir d’un massif à pas lents, se dandiner au ralenti sur ses quatre pattes, comme une grosse tortue, avant de disparaître derrière des bégonias. Le soir, il se dirigeait vers le puits, s’y agrippait à deux mains et se hissait péniblement. L’opération durait trois bonnes minutes. Ensuite, il rentrait par la cave sur ses deux pattes en se frottant le bas du dos, il retirait ses bottes et sa salopette verte, enfilait un pantalon et des chaussons et bourrait sa pipe avant de l’allumer. Quand il faisait beau temps, il ressortait avec un grand verre de bière qu’il buvait lentement, assis sur une chaise en fer forgé, contemplant son jardin et jouissant en silence du labeur accompli.
J’avais cherché un verre de bière moi aussi et je m’étais installé autour de la table de jardin. Il faisait doux, je me sentais bien, pépé Alphonse n’avait absolument rien à me dire.
— Alors pépé Alphonse, ça gaze ? je lui ai lancé. T’en veux, des nouvelles de l’extérieur ?
Il a haussé les épaules. S’il s’en foutait de l’extérieur ! Cinquante-deux ans, cinq mois et bientôt trois semaines qu’il n’était pas sorti de chez lui. La dernière fois qu’il s’était intéressé à l’actualité, c’était pour la baie des Cochons, vers le milieu des Trente Glorieuses. Il vivait depuis sans télévision, sans radio, sans journaux, sans rien du tout ; et ne parlons pas d’Internet, il ne savait même pas que ça existait. Il était un peu simplet par-dessus le marché, du genre taiseux ; du coup, je le taquinais, je lui demandais s’il était au courant que de Gaulle était claboté, je lui parlais commerce équitable et développement durable, je lui annonçais même qu’on avait soi-disant marché sur la lune.
— Sur la lune, pépé Alphonse ! Tu te rends compte ?
Mais parle à ma culasse ! Il haussait les épaules. Un vrai manque de curiosité. Et les nouvelles bagnoles ? La fusée Ariane ? Le parc Big Bang Schtroumpf ? Superphénix ? Rien à cirer ! Intérêt nul ! Moins qu’un puceron ! En revanche les potées de bulbe, la fleuraison des campanules ou la taille des rosiers, alors là pardon, intarissable. Et l’œil brillant… Il traînait des problèmes à la con pendant des semaines, qu’il résolvait le soir dans son bureau, en consultant ses encyclopédies sur les plantes. Peut-on planter des bisannuelles au-dessus des bulbes ? Marier les pensées aux arabettes ? Tailler le buis avant la pousse ou au début de l’été ? Effectuer une taille d’égalisation à la mi-septembre ? Quand et comment diviser les pivoines ? Alors, la géopolitique là-dedans… Israël et les Iraniens… la crise de la finance… la révolution chez les Papous… Tu parles d’une ouverture d’esprit ! Le monde de pépé Alphonse s’arrêtait à la clôture de son jardin. Au-delà, c’étaient les lapins, les guerres et les emmerdements. »
Olivier Maulin, Gueule de bois
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