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15/02/2013

Un livre authentique n’est jamais impatient

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« La rencontre avec le livre, comme avec l’homme ou la femme, qui va changer notre vie, souvent dans un instant de reconnaissance qui s’ignore, peut être pur hasard. Le texte qui nous convertira à une foi, nous ralliera à une idéologie, donnera à notre existence une fin et un critère, pouvait nous attendre au rayon des occasions, des livres défraîchis ou des soldes. Il peut se trouver, poussiéreux et oublié, sur un rayon juste à côté du volume que nous cherchons. L’étrange sonorité du mot imprimé sur la couverture usée peut arrêter notre œil : Zarathoustra, West-Ostlicher Divan, Moby Dick, Horcynus Orca. Tant qu’un texte survit, quelque part sur cette terre, fût-ce dans un silence que rien ne vient briser, il est toujours susceptible de ressusciter. Walter Benjamin l’enseignait, Borges en a fait la mythologie : un livre authentique n’est jamais impatient. Il peut attendre des siècles pour réveiller un écho vivifiant. Il peut être en vente à moitié prix dans une gare, comme l’était le premier Celan que je découvris par hasard et ouvris. Depuis ce moment fortuit, ma vie en a été transformée, et j’ai taché d’apprendre "une langue au nord du futur". »

George Steiner, Ceux qui brûlent des livres

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14/02/2013

Le mutlculturalisme est une inculture

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« Dimanche 9 novembre 2008 10h10, le soir

J’en suis arrivé à la conclusion que le multiculturalisme impliquait la grande déculturation, soit qu’il l’entraîne, soit qu’il ne puisse fleurir que sur elle. Il l’exige et il l’impose. La culture c’est d’abord ne serait-ce que chronologiquement la voix des ancêtres. Or, le multiculturalisme ne veut pas d’ancêtres, et le nivellement social non plus : les ancêtres sont un privilège, les ancêtres sont une vanité, les ancêtres ont un instrument de ségrégagation sociale, les ancêtres en société pluriethnique et multiculturelle, sont une perpétuelle source de conflits possibles. Le mutlculturalisme est une inculture. Il l’est nécessairement, car il rabat tout sur le présent, tandis que la culture est le relief du temps, un jeu, une distance, une ironie à l’endroit de ce qui survient, le sourire aristocratique des morts. »

Renaud Camus, Au nom de Vancouver, Journal 2008

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13/02/2013

Honoré d'Estienne d'Orves, un héros français

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« Dans l’autocar, le silence règne. Les condamnés, assis sur les cercueils, sont encadrés par des soldats de la Wehrmacht, désignés pour former le peloton d’exécution : dix militaires allemands, originaires de Sarre et de Thuringe, assis, eux sur les banquettes. L’intérieur du car est éclairé, pour prévenir toute tentative d’évasion, jetant sur la scène une lumière lugubre. A l’avant du véhicule, un magistrat en uniforme d’officier allemand, l’Oberleutnant Keyser ; il présidait il y a trois mois le tribunal militaire qui a envoyé ces hommes au peloton. A ces côtés, un prêtre, soutane noire et brassard de la Croix-Rouge : l’abbé Franz Stock.

Quelques heures plus tôt, vers 4h30, l’aumônier est venu dans la cellule des trois hommes pour célébrer la messe. En ce jour décollation de Saint Jean-Baptiste, le précurseur du Christ. Pour la circonstance, l’église catholique revêt des ornements liturgiques rouges, du sang de ses martyrs. D’Estienne d’Orves en a fait la remarque à ses amis : cette coïncidence est pour eux une grâce extraordinaire, un signe de promesses. La messe, servie par Doornik, a été suivie avec ferveur par ses compagnons. Tous trois ont communié. Puis les prisonniers ont retenu l’abbé Stock pour que celui-ci prenne le petit déjeuner avec eux. Ils lui doivent tant de sollicitude, de services, de prières. N’a-t-il pas maintes fois passé outre le règlement, communiquant du courrier hors de la prison, le soustrayant au contrôle des autorités militaires ? Jusqu’à ce petit manuel du soldat chrétien réédité par ses soins, qui les a soutenus en captivité au point que les condamnés ont demandé à pouvoir l’emporter jusqu’au poteau d’exécution.

Le convoi traverse Paris, désert à cette heure matinale. Pas de témoins aux fenêtres, c’est encore le couvre-feu. On croise des monuments, des bâtiments publics, dans la pâleur de l’aurore : Saint-Pierre de Montrouge, Montparnasse, les invalides, le Grand Palais, l’étoile. Honoré d’Estienne d’Orves rompt le silence pour faire à ses deux camarades un exposé sur chacun des édifices aperçus. Mais l’heure n’est plus au tourisme. Ensemble, ils récitent la prière des agonisant: Adjutorium nostrum in nomine Domini, "Notre secours est dans le nom du Seigneur". Puis ils se mettent à chanter. Le trajet dure une heure. Pour ces hommes qui vont mourir, c’est court. Pour les soldats chargés de leur exécution, c’est interminable. Voici Suresnes et sa colline, et la forteresse qui, jusqu’à la guerre, abritait le 8e régiment du génie. L’endroit offre le double avantage d’être près de Paris et à l’écart. Sur le mont Valérien, il faut suivre un sentier raide, entre les arbres, qui conduit à une petite chapelle désaffectée. Jusqu’au milieu du XIX ème siècle, l’endroit était une des résidences de l’évêque de Nancy. Derrière les remparts de la forteresse s’élève l’élégante demeure du prélat, Mgr Forbin-Janson, dont les fenêtres sont surmontées d’un blason représentant ses armoiries: une croix de lorraine. Les condamnés ont-ils perçu ce détail, clin d’œil insolite du hasard à leur cause ? Ils n’en ont pas le temps. Déjà ils sont conduits par un chemin sous les arbres jusqu’à une clairière encaissée, en contrebas. Dans le fond, un talus contre lequel se dressent des poteaux. Non loin, un tunnel de pierre où se range le convoi et où l’on dispose les cercueils. Les trois condamnés descendent de l’autocar.

D’Estienne d’Orves prend la paroles et demande une faveur pour lui et ses camarades : ne pas avoir les yeux bandés, ni les poignets entravés. Requête acceptée. Chacun d’entre eux s’agenouille et reçoit de l’abbé Stock une dernière bénédiction. Leur air apaisé frappe les présents. Ils semblent ne plus appartenir à ce monde.

Honoré d’Estienne d’Orves s’approche du président Keyser et lui déclare : "Monsieur, vous êtes officier allemand. Je suis officier français. Nous avons fait tous les deux notre devoir. Permettez-moi de vous embrasser."

Et, devant les soldats interdits, les deux hommes se donnent l’accolade. Enfin les condamnés font face au peloton, l’ordre claque, puis les coups de feu. L’on entend distinctement "Vive la France" et les trois hommes s’écroulent. Yan Doornik a encore la force de tracer en l’air un signe de croix, en témoignage de pardon. Il est 7 heures, le 29 août 1941. »

Étienne de Montety, Honoré d'Estienne d'Orves, un héros français

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L’impression écrasante, définitive, qu’un homme est noyé dans l’humanité

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« Au bout de quelques jours de marches et de contremarches, sous la pluie ou le soleil caniculaire, aux alentours des Ardennes, j’entrevis nettement un soir que la guerre n’était pas ce que pouvait croire un étudiant naïf et comblé de fictions littéraires : c’était très ennuyeux, il ne m’advenait rien ou quand au dessus de moi quelque chose se composait, tout se passait pour moi comme s’il ne se passait rien nulle part ; les camarades et les chefs étaient aussi sordides et mornes que dans la paix. J’eus vraiment, ce soir-là, dans le village des Ardennes, le sens précis de quatre années monotones de corvées, de veilles, de maladies, de blessures, coupées de si brefs instants de grande épouvante et de grande fierté. D’autre part, au cours de ces interminables queues que nous faisions par millions le long des routes menant aux trop vastes champs de bataille, j’avais reçu, pour la première fois de ma vie, l’impression écrasante, définitive, qu’un homme est noyé dans l’humanité. »

Pierre Drieu La Rochelle, Récit secret

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12/02/2013

Je m’étais composé

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« Entendons-nous bien. Certes, il y avait eu un moment avant la charge où, vautré contre la terre, j’avais été plus bas que terre ; je m’étais surpris à souhaiter d’être ailleurs, dans le giron de ma mère ou dans une petite maison bien tranquille dans le midi – dormant douze heures et mangeant de bons biftecks et étant, par exemple, garde-barrière. Mais quel que soit mon penchant pour le self-dénigrement, voire le masochisme, je ne puis assimiler ce moment-là, tout à fait élémentaire, avec le moment où nous sommes. Ce moment élémentaire ne pouvait durer ; et, en effet, il n’avait pas duré. Il ne pouvait durer ; car à quoi ça sert de sauver sa peau ? A quoi sert de vivre, si on ne se sert pas de sa vie pour la choquer contre la mort, comme un briquet ? Guerre – ou révolution, c’est-à-dire guerre encore – il n’y a pas à sortir de là. Si la mort n’est pas au cœur de la vie comme un dur noyau – la vie, quel fruit mou ou bientôt blet ? Donc, ce moment n’avait pas duré. Il y avait eu la charge, depuis : je savais ce que je pouvais, je m’étais composé. La charge m’avait définitivement sorti de ma torpeur du matin ; je ne pouvais plus y rentrer ; je n’y rentrerais jamais. J’étais né à ma valeur. »

Pierre Drieu La Rochelle, La Comédie de Charleroi

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Iran : quand les intellectuels français encensaient les fous d'Allah

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Il y a 34 ans, ils prenaient fait et cause pour la révolution iranienne sans voir les dangers. Daniel Salvatore Schiffer n'a pas oublié leur fourvoiement...


Jean-Paul Sartre avait accompagné, lors de son voyage à Téhéran, sa compagne Simone de Beauvoir, qui allait soutenir publiquement l'ayatollah Khomeyni.

Par DANIEL SALVATORE SCHIFFER

C'était le 11 février 1979. Ce jour-là, il y a donc aujourd'hui trente-quatre ans très exactement, l'ayatollah Khomeiny prenait officiellement le pouvoir, dans la toute nouvelle République islamique d'Iran, pour y instaurer, aidé en cela par une foule en délire et une armée non moins fanatisée, l'une des pires dictatures qui soient : une théocratie chiite, basée sur ce qu'une prétendue loi coranique appelle la "charia".

Soit ! Je ne redirai pas ici, pour la énième fois, tout le mal que je pense, à l'instar de tout authentique démocrate, à propos de ce qui apparaît manifestement là, au vu des tortures et autres crimes qui y sont quotidiennement perpétrés à l'encontre des opposants, comme l'un des plus sanguinaires et obscurantistes régimes existant sur cette terre. La pauvre Sakineh Mohammadi-Ashtiani, cette jeune femme iranienne menacée d'être lapidée pour adultère, en sait, hélas, quelque chose : seule l'énorme et quasi planétaire mobilisation de quelques intellectuels (dont ma modeste personne) lui auront alors évité, en été 2010, un châtiment aussi cruel et barbare.

Des dérives politico-idéologiques

Au nombre de ces bonnes âmes s'étant alors battues pour sauver Sakineh figuraient du reste, au sein de l'appel international que j'avais alors lancé dans les principaux médias européens, quelques-uns des plus beaux noms de l'intelligentsia française, dont Luc Ferry, Viviane Forrester, Caroline Fourest, Max Gallo, Marek Halter, Alexandre Jardin, Julia Kristeva, Edgar Morin, Gilles Perrault, Michelle Perrot, Élisabeth Roudinesco, Michel Serres, Alain Touraine, Michel Wieviorka... Et, certes, n'oubliera-t-on pas là, fort de son propre courage et nanti de sa propre pétition, Bernard-Henri Lévy, auquel se joignirent notamment André Glucksmann et Pascal Bruckner.

Mais voilà : les intellectuels, à propos desquels Julien Benda écrivit naguère une très éclairante Trahison des clercs (1927) et Raymond Aron un non moins lucide Opium des intellectuels (1955), ne se comportèrent pas toujours, à propos de cet Iran de Khomeiny, de manière aussi exemplaire. Ainsi, à titre de triste mais édifiant exemple, un esprit pourtant aussi délié que Michel Foucault, lequel, bien qu'il inventât certes cette très précieuse figure de l'"intellectuel spécifique", ne se priva cependant pas, en ces années-là, de se fourvoyer dans la plus lamentable, sinon coupable, des dérives politico-idéologiques.

Les écrits douteux de Michel Foucault

Qu'il suffise, pour s'en convaincre, de lire ce que, le 26 novembre 1978, il osa écrire dans le grand quotidien italien Corriere della Sera (article par ailleurs repris en français dans le deuxième tome de ses Dits et écrits) au sujet de ce même ayatollah Khomeiny qui s'apprêtait à devenir alors effectivement, après avoir renversé le shah d'Iran (Mohammad Reza Pahlavi), l'autoproclamé et terrible "guide spirituel" de cette effroyable "révolution islamique" : "C'est l'insurrection d'hommes aux mains nues qui veulent soulever le poids formidable qui pèse sur chacun de nous, mais, plus particulièrement sur eux, ces laboureurs du pétrole, ces paysans aux frontières des empires : le poids de l'ordre du monde entier. C'est peut-être la première grande insurrection contre les systèmes planétaires, la forme la plus moderne de la révolte et la plus folle." Démente, cette stratégie de l'aveuglement, lorsqu'on songe, notamment, à cette horrible burqa, sorte de prison ambulante, dans laquelle les mollahs et autres talibans prétendent enfermer, de sinistre et médiévale mémoire, leurs femmes, occultant ainsi là jusqu'à ce beau et noble "visage" que magnifie, par exemple, un penseur tel qu'Emmanuel Levinas en ce chef-d'oeuvre philosophique qu'est Totalité et infini (1961).

Michel Foucault, pourtant mémorable auteur de livres aussi importants, dans l'histoire des idées et des sciences humaines en général, que Les mots et les choses (1966) ou L'archéologie du savoir (1969), ne s'arrêta cependant pas en si bon chemin quant à ce genre d'outrances, pour le moins incompréhensibles sur le plan rationnel, puisque, dissertant toujours là sur Khomeiny, il alla même jusqu'à l'appeler alors très hyperboliquement, dans cette même tribune, "le saint homme exilé à Paris". Et pour cause : celui qui allait bientôt devenir l'un des pires tyrans du monde vivait alors, protégé par le président Valéry Giscard d'Estaing en personne, à Neauphle-le-Château, bourgade située dans la grande mais luxueuse banlieue parisienne !

Le voyage à Canossa (Téhéran) de Jean-Paul Sartre

Cette théocratie, matrice pseudo-religieuse du plus abominable des totalitarismes, où toute personne arbitrairement considérée comme "hérétique" risque la peine de mort (par lapidation ou pendaison), Michel Foucault ne fut toutefois pas, en ce temps-là, le seul des intellectuels français, loin de là, si on ajoute les très zélés maoïstes (tel Maurice Clavel, père idéologique des "nouveaux philosophes") et autres soixante-huitards (style Daniel Cohn-Bendit), à la cautionner du haut de son incomparable prestige.

Ainsi, il n'est pas jusqu'à Jean-Paul Sartre lui-même qui ne fît carrément là, accompagné pour l'occasion de Simone de Beauvoir en personne, le voyage de Téhéran afin d'y aller soutenir publiquement, à grand renfort de publicité, ce barbu enturbanné au regard halluciné. Pour le moins paradoxal, au vu du bien peu enviable statut des femmes au sein de la République islamique d'Iran, de la part de l'historique auteur de ce véritable manifeste de l'émancipation féminine que fut, pour l'époque, le très avant-gardiste Deuxième sexe (1949) !

Si bien que, face à l'énormité de pareilles errances, Sartre, qui n'en était pas à une contradiction près, avait parfaitement raison de se demander, en son Plaidoyer pour les intellectuels, si "les intellectuels sont [...] coupables". Car, de la première à la Seconde Guerre mondiale, de l'avènement du communisme à la chute du mur de Berlin et de l'émergence du national-socialisme à l'hypothétique mort des idéologies selon Francis Fukuyama, ce n'est effectivement, à de très rares exceptions près, que d'une longue suite d'erreurs, les unes plus tragiques que les autres sur le plan humain, que les annales de l'intelligentsia française, toutes tendances philosophiques confondues et par-delà tout clivage politique, se voient, malheureusement, parcourues. Ce fut là, pour reprendre la très juste et adéquate formule de Max Weber dans son essai intitulé "Le savant et le politique" (1959), la dangereuse victoire de la seule "éthique de conviction" au détriment de la nécessaire "éthique de responsabilité" !

Raymond Aron avait vu juste

Ainsi sera-t-il particulièrement édifiant de relire, de ce point de vue-là, ce qu'en disait déjà dans les années cinquante, en son indépassable et encore très actuel Opium des intellectuels, cet esprit aussi libre qu'éclairé, en plus d'être d'une rare honnêteté intellectuelle, que fut l'immense Raymond Aron : "Cherchant à expliquer l'attitude des intellectuels, impitoyables aux défaillances des démocraties, indulgents aux plus grands crimes, pourvu qu'ils soient commis au nom des bonnes doctrines, je rencontrai d'abord les mots sacrés : gauche, révolution, prolétariat. La critique de ces mythes m'amena à réfléchir sur le culte de l'Histoire, puis à m'interroger sur une catégorie sociale à laquelle les sociologues n'ont pas encore accordé l'attention qu'elle mérite : l'intelligentsia."

Car force est de constater que ces lignes du très visionnaire Aron n'ont pas pris, hélas, une ride. Au contraire, si l'on considère la manière dont bon nombre de nos intellectuels en chambre, mais souvent les plus médiatisés au sein de l'Hexagone, ont pris fait et cause, sans discernement philosophique ni nuances conceptuelles, pour ce que l'air du temps baptisa un peu trop vite, de Tunis (Tunisie) à Tripoli (Libye), en passant par Le Caire (Égypte), du beau nom de "Printemps arabe" : sinistre prélude, en réalité, du plus rude des hivers islamistes... À l'instar, précisément, de ce qui se passa, à l'occasion de la Révolution islamique d'Iran, avec la très redoutable mainmise de ces épouvantables fous d'Allah, l'ayatollah Khomeiny en tête, sur cette grande civilisation que fut pourtant jadis la Perse, puis, de là, sur cette bande de terroristes et intégristes en tout genre que constituent à présent, au Liban, le Hezbollah et, en Palestine, le Hamas.

Car cette gigantesque menace d'ordre politico-idéologico-religieux, c'est l'Iran de Khomeiny qui en donna en effet là, avec la très paradoxale caution d'intellectuels aussi prestigieux que Sartre et Foucault, véritables monstres sacrés de l'intelligentsia française, la première et terrifiante impulsion : celle-là même qui, par cette monstruosité d'un autre âge, ne craint pas de mettre aujourd'hui notre monde moderne, sinon nos démocraties européennes, en péril !

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SOURCE : LE POINT (Publié le 12/02/2013 à 09:16 - Modifié le 12/02/2013 à 17:51)

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Une "fausse" égalité reçue en cadeau

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« Le Pouvoir a décidé que nous sommes tous égaux. La fièvre de la consommation est une fièvre d’obéissance à un ordre non énoncé. Chacun, en Italie, ressent l’anxiété, dégradante, d’être comme les autres dans l’acte de consommer, d’être heureux, d’être libre, parce que tel est l’ordre que chacun a inconsciemment reçu et auquel il doit "obéir" s’il se sent différent. Jamais la différence n’a été une faute aussi effrayante qu’en cette période de tolérance. L’égalité n’a, en effet, pas été conquise, mais est, au contraire, une "fausse" égalité reçue en cadeau. »

Pier Paolo Pasolini, Ecrits corsaires

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11/02/2013

"L’Europe se fédèrera, ou elle se dévorera, ou elle sera dévorée"...

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« La construction politique se fait à partir de la base, non à partir du haut. Il y a à mon sens une très forte cohérence logique entre le fédéralisme, le principe de subsidiarité, le localisme, la défense des régionalismes et des autonomismes, les perspectives d’économie autocentrée et relocalisée, et aussi la démocratie participative (ou démocratie de base) comme meilleure façon de suppléer aux défauts de la démocratie représentative parlementaire. Drieu La Rochelle disait en 1922, dans "Mesure de la France", que "l’Europe se fédèrera, ou elle se dévorera, ou elle sera dévorée." C’est également mon avis. »

Alain de Benoist, Mémoire vive, entretiens avec François Bousquet

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08/02/2013

Le masque social...

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« Le masque social représente le visage que nous montrons aux autres. Il les aide à nous identifier et nous permet de vivre en société. Malheureusement, de nombreuses personnes laissent leur masque prendre le pouvoir sur leur personnalité réelle. Elles ne sont plus alors que des coquilles vides et perdent sans s'en rendre compte leur liberté de décision. Elles sont à la merci des modes, des mots d'ordre et des normes dictées par leur milieu. Leur seul souci est de garder intact le portrait qu'elles offrent aux autres. Elles établissent avec autrui des relations qui sont basées sur le statut ou sur la hiérarchie, plutôt que des échanges de personne à personne.

La persona représente donc notre masque social, le visage que nous montrons aux autres, celui qui nous permet d'entrer en communication avec eux et qui les aide à nous identifier. Mais le plus souvent, nous ne nous rendons pas vraiment compte que nous portons ce masque. Ce qui fait dire à Jung que " la persona est ce que quelqu'un n'est pas en réalité, mais ce que lui-même et les autres pensent qu'il est ".

La persona comporte un aspect utile et positif. Il est souvent dangereux de se mettre complètement à nu devant autrui, chacun a besoin de conserver un jardin secret qui soit à l'abri des demandes, des jugements et des pressions sociales. Le masque nous aide à préserver la part la plus intime de nous-mêmes tout en établissant des relations avec les autres de manière à pouvoir vivre en société. Il s'agit en quelque sorte d'un intermédiaire entre l'extérieur et notre intérieur le plus confidentiel, un médiateur qui nous permet d'entrer dans le réseau des interactions sociales et de remplir notre rôle dans la communauté humaine. Mais de graves problèmes surgissent si l'on ne se rend pas compte que ce masque existe, le risque est alors très grand de ne plus faire la différence entre notre rôle social et notre véritable personnalité. C'est ce qui arrive à la plupart des gens, ils s'identifient totalement avec leur masque, oubliant que celui-ci n'est qu'un outil qui devrait être à leur service. La persona prend alors le pouvoir et c'est elle qui dicte ses volontés. Les individus prisonniers de ce tyran intérieur ne sont plus que des coquilles vides, leur unique souci est de se conformer à l'image qu'ils donnent d'eux-mêmes. Sans qu'ils s'en aperçoivent, leur personnalité profonde est dévorée par le masque et ils deviennent incapables de prendre librement leurs décisions. Toutes leurs actions répondent au même objectif : garder intact le portrait qu'ils offrent aux autres, ne pas remettre en question la vision qu'ils ont d'eux-mêmes. »

Daniel Cordonier, Le pouvoir du miroir

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06/02/2013

Fin de course...

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« Il faut avoir tué de sa main pour comprendre la vie. La seule vie dont les hommes sont capables, je vous le redis, c’est l’effusion du sang : meurtres et coïts. Tout le reste n’est que fin de course, décadence. »

Pierre Drieu La Rochelle, Le jeune Européen

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04/02/2013

Une longue blessure

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George Sand à Pierre-François Touzé dit Bocage, le 23 février 1845...

« La vie est une longue blessure qui s'endort rarement et ne guérit jamais. »

George Sand, Correspondance, Tome VI

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03/02/2013

GPA... Ta Gueule Robin !

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02/02/2013

Tout l’avilissement du monde moderne...

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« Tout l’avilissement du monde moderne, c’est-à-dire toute la mise à bas prix du monde moderne, tout l’abaissement du prix vient de ce que le monde moderne a considéré comme négociables des valeurs que le monde antique et le monde chrétien considéraient comme non négociables. »

Charles Péguy, "Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne", Œuvres en prose complètes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade

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Mariage Gay... Ta gueule Robin !

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30/01/2013

Reflet

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« Dieu créa les nuits qui engendrent -
Les rêves, et les formes des miroirs
Pour que l'homme sente qu'il est reflet lui-même
Et vanité.
Aussi en sommes-nous alarmés. »

Jorge Luis Borges, L'auteur et autres textes

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La fierté homosexuelle

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« La fierté homosexuelle, çà me tape sur les nerfs. Il doit y avoir une part de fierté dans le fait d'avoir trouvé le vaccin contre la rage, d'avoir peint Guernica ou d'avoir gagné le Tour de France. Mais en quoi est-ce une fierté que d'aimer les garçons ? C'est grotesque ! Çà, c'est pour fabriquer des générations d'homophobes. Ne comptez pas sur moi pour défiler derrière des banderoles. »

Pascal Sevran, extrait d'un entretien accordé au magazine "Têtu" pour son numéro 100

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28/01/2013

La fuite des dieux...

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« L’obscurcissement du monde, la fuite des dieux, la destruction de la terre, la grégarisation de l’homme, la suspicion haineuse envers tout ce qui est créateur et libre, tout cela a déjà atteint, sur toute la terre, de telles proportions, que des catégories aussi enfantines que pessimisme et optimisme sont depuis longtemps devenues ridicules. »

Martin Heidegger, Introduction à la Métaphysique

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24/01/2013

L’artificiel fantoche

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« J’avais des organes, et l’on m’a fait comprendre en grec, en latin, en français, qu’il est honteux de s’en servir… On a déformé les fonctions de mon intelligence, comme celles de mon corps, et, à la place de l’homme naturel, instinctif, gonflé de vie, on a substitué l’artificiel fantoche, la mécanique poupée de civilisation, soufflée d’idéal… l’idéal d’où sont nés les banquiers, les prêtres, les escrocs, les débauchés, les assassins et les malheureux… »

Octave Mirbeau, L’Abbé Jules

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20/01/2013

Aveugles espérances...

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« Prométhée : J'ai oté aux mortels de prévoir leur trépas.
Le coryphée : Quel remède as-tu trouvé qui les en guérisse ?
Prométhée : J'ai établi en eux d'aveugles espérances. »

Eschyle, Prométhée enchaîné

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18/01/2013

Avec tes défauts, pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger.

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« Avec tes défauts, pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger.

Qu'irais-tu mettre à la place ?

Tu laisses quelqu'un nager en toi, aménager en toi, faire du plâtre en toi et tu veux encore être toi-même !

Va jusqu'au bout de tes erreurs, au moins de quelques-unes, de façon à en bien pouvoir observer le type. Sinon, t'arrêtant à mi-chemin, tu iras toujours aveuglément reprenant le même genre d'erreurs, de bout en bout de ta vie, ce que certains appelleront ta "destinée". L'ennemi qui est ta structure, force-le à se découvrir. Si tu n'as pas pu gauchir ta destinée, tu n'auras été qu'un appartement à louer.

Si tu traces, une route, attention, tu auras du mal à revenir à l'étendue.

... Bêtes pour avoir été intelligents trop tôt. Toi, ne te hâte pas vers l'adaptation. Toujours garde en réserve de l'inadaptation.

L'homme qui sait se reposer, le cou sur une ficelle tendue, n'aura que faire des enseignements d'un philosophe qui aura besoin d'un lit.

Communiquer ? Toi aussi tu voudrais communiquer ?
Communiquer quoi? Tes remblais ? - la même erreur toujours.
Vos remblais les uns les autres ?
Tu n'es pas encore assez intime avec toi, malheureux, pour avoir à communiquer. »

Henri Michaux, "Poteaux d'angle

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17/01/2013

Je lancerais bien un défi au plus puissant des hommes...

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« Je suis tellement faible (je l'étais surtout), que si je pouvais coïncider d'esprit avec qui que ce soit, je serais immédiatement subjugué et avalé par lui et entièrement sous sa dépendance ; mais j'y ai l'œil, attentif, acharné plutôt à être toujours bien exclusivement moi. Grâce à cette discipline, j'ai maintenant des chances de plus en plus grandes de ne jamais coïncider avec quelqu'esprit que ce soit et de pouvoir circuler librement en ce monde.
Mieux ! M'étant à tel point fortifié, je lancerais bien un défi au plus puissant des hommes. Que me ferait sa volonté ? Je suis devenu si aigu et circonstancié, que, m'ayant en face de lui, il n'arriverait pas à me trouver. »

Henri Michaux, "Magie, Lointain Intérieur

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16/01/2013

Mouvement infini, infiniment prolongé

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« Dans les livres, il cherche la révélation. Il les parcourt en flèche. Tout à coup, grand bonheur, une phrase ....un incident... un je ne sais quoi, il y a là quelque chose... Alors il se met à léviter vers ce quelque chose avec le plus qu'il peut de lui-même, parfois s'y accole d'un coup comme le fer à l'aimant. Il y appelle ses autres notions "venez, venez". Il est là quelque temps dans les tourbillons et les serpentins et dans une clarté, qui dit "c'est là". Après quelque intervalle, toutefois, par morceaux, petit à petit, le voilà qui se détache, retombe un peu, beaucoup, mais jamais si bas que là où il était précédemment. Il a gagné quelque chose. Il s'est fait un peu supérieur à lui-même.
Il a toujours pensé qu'une idée de plus n'est pas une addition. Non, un désordre ivre, une perte de sang-froid, une fusée, ensuite une ascension générale.
Les livres lui ont donné quelques révélations. En voici une : Les atomes. Les atomes, petits dieux. Le monde n'est pas une façade, une apparence. II est : Ils sont., Ils sont, les innombrables petits dieux, ils rayonnent. Mouvement infini, infiniment prolongé. »

Henri Michaux, "Plume", précédé de "Lointain Intérieur"

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15/01/2013

Dieu seul est

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« Les choses sont une façade, une croûte. Dieu seul est. Mais dans les livres, il y a quelque chose de divin.
Le monde est mystère, les choses évidentes sont mystère, les pierres et les végétaux. Mais dans les livres peut-être y a-t-il une explication, une clef.
Les choses sont dures, la matière, les gens, les gens sont durs, et inamovibles.
Le livre est souple, il est dégagé. Il n’est pas une croûte. Il émane. Le plus sale, le plus épais émane. Il est pur. Il est d’âme. Il est divin. De plus il s’abandonne. »

Henri Michaux, "Plume", précédé de "Lointain Intérieur"

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14/01/2013

Depuis Maurras il n’y a personne, aucun renouvellement, seulement des répétitions

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« Nous avons été un certain nombre à vivre la croissance du pouvoir de l’État comme étant vraiment démoniaque. C’était le phénomène du Mal agressant et prenant possession de la société. Il est évident que ce jugement a été directement inspiré par l’expérience fasciste et nazie et par la transformation de l’Etat bolchevique fédéral – l’État des soviets – en un État bureaucratique et centralisé. Alors nous avons vraiment eu l’impression que l’État était ce qu’en disait Nietzsche : “le plus froid de tous les monstres froids”. [...]
Dans l’État moderne, les fameux centres de décision sont tellement évanescents que l’on est totalement désarmé face à eux. C’est pour cela que j’ai toujours souhaité une lutte contre l’État administratif d’une part, et la restitution d’un certain pouvoir à la base, d’autre part. [...] Mes amis anarchistes croient qu’une société libertaire est possible alors que, pour moi elle ne l’est sûrement pas. Mais, dans l’état actuel des choses, c’est le seul vecteur de combat contre l’autorité qui se répand dans tous les secteurs de la société. Autrement dit, la volonté de ramener une certaine capacité de décision au niveau des groupes les plus multiples, diversifiés, en évitant les institutionnalisations et les rigidités, me paraît, je ne dis pas la vérité politique dans l’éternité, mais l’œuvre actuelle qu’il s’agit d’effectuer. [...]
On peut chercher où l’on veut il n’y a pas l’ombre d’une pensée ni d’une doctrine à droite. Cela peut paraître méchant pour les nouveaux philosophes ; mais depuis Maurras il n’y a personne, aucun renouvellement, seulement des répétitions. »
(Jacques Ellul)

Patrick Chastenet, Entretiens avec Jacques Ellul

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13/01/2013

La botte souveraine de la réalité

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« La botte souveraine de la réalité, disait le vieux Léon. Les censeurs, les idéologues, les inquisiteurs de la pensée libre travestissent la réalité, la badigeonnent de leurs mensonges, traînent en justice ceux qui osent égratigner les façades peinturlurées. Et puis un jour, on entend un bruit de plus en plus proche, un fracas puissant qu'on ne parvient plus à étouffer, géante, irrésistible, "la botte souveraine de la réalité" vient, s'impose. Le contreplaqué de mensonges s'écroule, le glapissement des folliculaires stipendiés s'étrangle, les mots prostitués retrouvent leur sens. La réalité se dresse devant nous, irréfutable. Bien vu, camarade Trotski ! »

Andrei Makine, Cette France qu'on oublie d'aimer

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