Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/08/2013

Les femmes peuvent enfin réaliser leurs rêves unificateurs, totalisants voire totalitaires

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Privé de ses propres mots, l'homme (mâle) a été peu à peu privé d'une pensée propre. La machine est rodée. Implacable. D'abord, on ne lui parle que de grands principes, d'universel, d'humanité : il n'y a plus d'hommes, il n'y a plus de femmes, rien que des êtres humains égaux, forcément égaux, mieux qu'égaux, identiques, indifférenciés, interchangeables. Le discours qui confond ses propres valeurs avec celles de l'humanité est celui de toutes les puissances dominantes, de l'Empire romain jusqu'à la grande nation, du bon temps des colonies jusqu'à l'american way of life. Des hommes avec ou sans majuscule au temps d'une société patriarcale. Et puis, dans un second temps, on suggère la supériorité évidente des « valeurs » féminines, la douceur sur la force, le dialogue sur l'autorité, la paix sur la guerre, l'écoute sur l'ordre, la tolérance sur la violence, la précaution sur le risque. Et tous, hommes et femmes, surtout les hommes, de communier dans cette nouvelle quête du Graal. La société unanime somme les hommes de révéler la « féminité» qui est en eux. Avec une bonne volonté confondante, suspecte, malsaine, les hommes font tout ce qu'ils peuvent pour réaliser ce programme ambitieux : devenir une femme comme les autres. Pour surmonter enfin leurs archaïques instincts. La femme n'est plus un sexe mais un idéal. »

 

« Comme tous les petits mâles depuis le début de l'Humanité, les jeunes Arabes ont peur des femmes. Peur de ces machines à castrer, peur de ne pas être à la hauteur de leur appétit qu'ils espèrent et craignent insatiable. Autour de la Méditerranée, on règle depuis toujours cette peur de la féminité en exprimant une virilité exacerbée, surjouée, et en dissimulant les attraits de la sensualité féminine, cheveux et chevilles, poitrines et hanches, sous des vêtements amples, informes. Nos Arabes réagissent ainsi. Les plus religieux obligent leurs sœurs à se voiler ; les autres exigent des filles qu'elles portent les mêmes vêtements qu'eux, survêtements, tennis. Ainsi, grimées en garçons, elles leur font moins peur. Si elles persistent à se vouloir féminines, à vouloir leur faire peur, à mettre au défi leur virilité incertaine et fragile, alors, pour pouvoir les désirer, pour être sûr de bander, ils appliquent l'autre méthode masculine, le plan B des hommes depuis l' Homo sapiens, l'irrespect militant, d'autant plus furieux, violent même, qu'il est inquiet. Seules la « salope », la « pute» peuvent réveiller le désir fragile du mâle. »

 

« C'est tout le paradoxe féminin. Les femmes conduisent quand la vitesse est limitée ; elles fument quand le tabac tue ; elles obtiennent la parité quand la politique ne sert plus à grand-chose ; elles votent à gauche quand la Révolution est finie ; elles deviennent un argument de marketing littéraire quand la littérature se meurt ; elles découvrent le football quand la magie de mon enfance est devenue un tiroir-caisse. Il y a une malédiction féminine qui est l'envers d'une bénédiction. Elles ne détruisent pas, elles protègent. Elles ne créent pas, elles entretiennent. Elles n'inventent pas, elles conservent. Elles ne forcent pas, elles préservent. Elles ne transgressent pas, elles civilisent. Elles ne règnent pas, elles régentent. En se féminisant, les hommes se stérilisent, ils s'interdisent toute audace, toute innovation, toute transgression. ils se contentent de conserver. On explique en général la stagnation intellectuelle et économique de l'Europe par le vieillissement de sa population. Mais Cervantes écrivit Don Quichotte à soixante-quinze ans ; de Gaulle revint au pouvoir à soixante-huit, et le chancelier allemand Adenauer à plus de soixante-dix. On ne songe jamais - ou on n'ose jamais songer - à sa féminisation. »

 

« Les femmes peuvent enfin réaliser leurs rêves unificateurs, totalisants voire totalitaires, elles veulent tout ensemble : amour, désir, statut. Mariage et plaisir, enfants et romantisme. Tout. La plupart du temps, elles n’ont rien. Qui trop embrasse mal étreint. »

Eric Zemmour, Le Premier Sexe

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

11/08/2013

Rainer Maria Rilke : Eros (IV)

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Ce n'est pas la justice qui tient la balance précise,
c'est toi, ô Dieu à l'envie indivise,
qui pèses nos torts,
et qui de deux cœurs qu'il meurtrit et triture
fais un immense cœur plus grand que nature,
qui voudrait encor

grandir... Toi, qui indifférent et superbe,
humilies la bouche et exaltes le verbe
vers un ciel ignorant...
Toi qui mutiles les êtres en les ajoutant
à l'ultime absence dont ils sont des fragments »

Rainer Maria Rilke, Eros (IV), in "Vergers"

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

C'est une langue bien difficile que le français

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Pourtant, ma vie s'est écoulée à écrire... Née d'une famille sans fortune, je n'avais appris aucun métier. Je savais grimper, siffler, courir, mais personne n'est venu me proposer une carrière d'écureuil, d'oiseau ou de biche. Le jour où la nécessité me mit une plume en main, et qu'en échange des pages que j'avais écrites on me donna un peu d'argent, je compris qu'il me faudrait chaque jour, lentement, docilement écrire, patiemment concilier le son et le nombre, me lever tôt par préférence, me coucher tard, par devoir. Un jeune lecteur, une jeune lectrice n'ont pas besoin d'en savoir davantage sur un écrivain caché, casanier et sage, derrière son roman voluptueux. C'est une langue bien difficile que le français. A peine écrit-on depuis quarante-cinq ans qu'on commence à s'en apercevoir. »

Colette, Journal à rebours

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

10/08/2013

Apéro Time...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 

Les vacances... mais on ne se démonte pas...


Cliquez sur la photo

18:21 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Dans la plénitude de l'être

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Les natures du genre de la tienne, les hommes doués de sens délicats, ceux qui ont de l'âme, les poètes, ceux pour qui toute la vie est amour nous sont presque toujours supérieurs, à nous, chez qui domine l'intellect. Vous êtes, par votre origine, du côté de la mère. Vous vivez dans la plénitude de l'être. La force de l'amour, la capacité de vivre intensément les choses est votre lot. Nous autres, hommes d'intellect, bien que nous ayons l'air souvent de vous diriger et de vous gouverner, nous ne vivons pas dans l'intégrité de l'être, nous vivons dans les abstractions. A vous la plénitude de la vie, le suc des fruits, à vous le jardin de l'amour, le beau pays de l'art. Vous êtes chez vous sur terre, nous dans le monde des idées. Vous courez le risque de sombrer dans la sensualité, nous d'étouffer dans le vide. Tu es artiste, je suis penseur. Tu dors sur le cœur d'une mère, je veille dans le désert. Moi, c'est le soleil qui m'éclaire, pour toi brillent la lune et les étoiles. Ce sont des jeunes filles qui hantent tes rêves; moi, ce sont mes écoliers... »

Hermann Hesse, Narcisse et Goldmund

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Parvenir à soi-même

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Pour un homme conscient, il n'était aucun, aucun autre devoir de se chercher soi-même, de s'affirmer soi-même, de trouver en tâtonnant son propre chemin, quel qu'il fût. Cette révélation qui était le fruit de ma rupture avec Pistorius m'ébranla fortement. Souvent, je m'étais plu à jouer avec les images de l'avenir. Souvent j'avais rêvé de rôles qui devaient m'être assignés, comme poète peut-être, ou comme prophète ou comme peintre. Tout cela en vain ! Pas plus qu'un autre, je n'étais ici-bas pour composer des poèmes ou pour prêcher, ou pour peindre. Tout cela était accessoire. La vraie mission de chaque homme était celle-ci : parvenir à soi-même. Qu'il finisse poète ou fou, prophète ou malfaiteur, ce n'étais pas son affaire ; oui, c'était en fin de compte dérisoire ; l'important, c'était de trouver sa propre destinée, non une destinée quelconque, et de la vivre entièrement. Tout le reste était demi-mesure, échappatoire, fuite dans le prototype de la masse et peur de son propre moi. L'idée nouvelle, terrible et sacrée, se présenta à mon esprit, tant de fois pressentie, peut-être souvent exprimée déjà, mais vécue seulement en ce moment même. J'étais un essai de la nature, un essai dans l'incertain, qui, peut-être, aboutirait à quelque chose de nouveau, peut-être à rien ; laisser se réaliser cet essai de sein de l'Inconscient, sentir en moi sa volonté, la faire entièrement mienne, c'était là ma seule, mon unique mission. »

Hermann Hesse, Demian

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

09/08/2013

Alors la décadence a commencé

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Quand ceux qui œuvrent se sont éloignés du peuple et ne sont plus que de simples curiosités, des ornements, des originaux sans contact avec la vie, tout juste tolérés, quand le véritable combat prend fin, quand le combat est réduit à la pure polémique, aux intrigues et machinations humaines au sein du subsistant, alors la décadence a commencé. »

Martin Heidegger, Introduction à la métaphysique

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Bisous...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 

13:00 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Une porte simplement abouchée avec la réalité

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Car on ne peut accepter la Vie qu’à condition d’être grand, de se sentir à l’origine des phénomènes, tout au moins d’un certain nombre d’entre eux. Sans puissance d’expansion, sans une certaine domination sur les choses, la vie est indéfendable. Une seule chose est exaltante au monde : le contact avec les puissances de l’esprit. »

« Je voudrais faire un Livre qui dérange les hommes, qui soit comme une porte ouverte et qui les mène où ils n’auraient jamais consenti à aller, une porte simplement abouchée avec la réalité. »

« Je mets le doigt sur le point précis de la faille, du glissement inavoué. Car l’esprit est plus reptilien que vous-même, Messieurs, il se dérobe comme les serpents, il se dérobe jusqu’à attenter à nos langues, je veux dire à les laisser en suspens.

Je suis celui qui a le mieux senti le désarroi stupéfiant de sa langue dans ses relations avec la pensée. Je suis celui qui a le mieux repéré la minute de ses plus intimes, de ses plus insoupçonnables glissements. Je me perds dans ma pensée en vérité comme on rêve, comme on rentre subitement dans sa pensée. Je suis celui qui connaît les recoins de la perte. »

Antonin Artaud, L'Ombilic des Limbes

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Malformation anatomique...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 

00:37 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

08/08/2013

Au risque de la mièvrerie

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Les chansons de Neil Young sont faites pour ceux qui sont souvent malheureux , solitaires, qui frôlent les portes du désespoir ; mais qui continuent, cependant, de croire que le bonheur est possible. Pour ceux qui ne sont pas toujours heureux en amour, mais qui sont toujours amoureux de nouveau. Qui connaissent la tentation du cynisme, sans être capables d’y céder très longtemps. Qui peuvent pleurer de rage à la mort d’un ami (Tonight’s the night) ; qui se demandent réellement si Jésus-Christ peut venir les sauver. Qui continuent en toute bonne foi à penser qu’on puisse vivre heureux sur la Terre. Il faut être un très grand artiste pour avoir le courage d’être sentimental, pour aller jusqu’au risque de la mièvrerie. »

Michel Houellebecq, Interventions 2

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (4) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'épuration des Mal-Pensants

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Le jour n'est pas loin peut-être où il nous semblera aussi naturel de laisser notre clef dans la serrure, afin que la police puisse entrer chez nous nuit et jour, que d'ouvrir notre portefeuille à toute réquisition. Et lorsque l'État jugera plus pratique, afin d'épargner le temps de ses innombrables contrôleurs, de nous imposer une marque extérieure, pourquoi hésiterions-nous à nous laisser marquer au fer, à la joue ou à la fesse, comme le bétail ? L'épuration des Mal-Pensants, si chère aux régimes totalitaires, en serait grandement facilitée.  Une civilisation ne s'écroule pas comme un édifice ; et on dirait beaucoup plus exactement qu'elle se vide peu à peu de sa substance, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que l'écorce. On pourrait dire plus exactement encore qu'une civilisation disparaît avec l'espèce d'homme, le type d'humanité, sorti d'elle. L'homme de notre civilisation, de la civilisation française - qui fut l'expression la plus vive et la plus nuancée, la plus hellénique, de la civilisation européenne, a disparu pratiquement de la scène de l'Histoire... »

Georges Bernanos , La France contre les robots

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

07/08/2013

Mais ce vide est-il vraiment le vide ?

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Beaucoup de critiques ont relevé dans "Madère", pour en être effrayés, ce chemin vers le vide. Le vide fait peur aujourd'hui. Il faut un désespoir consistant ; ou bien une religion. (...) De plus en plus, tous les buts que l'on propose, toutes les religions concrètes, tous les systèmes métaphysiques, toutes les consolations que l'on se crée, me répugnent. (...) Mais ce vide est-il vraiment le vide ; n'est-il pas une sorte de plénitude, qui refuse les secours artificiels de la pensée ; qui est assez fort pour se suffire, sans masques. »

Jacques Chardonne, Ce que je voulais vous dire aujourd'hui


 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Une certaine tranquilité avec soi-même

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Il était à l’aise avec tout le monde. C’est un privilège bien rare, et qui ne tient ni à la fortune, ni au rang, que d’être à l’aise dans la vie. Cela suppose une certaine tranquillité avec soi-même. »

Jacques Chardonne, Vivre à Madère

13:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Troufignolages

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Gide me fait toujours moins rigoler avec ses troufignolages. Il faut que les membres du Nobel suédois soient aussi secrètement très préoccupés par les questions d’anus pour avoir décerné leur palme à ce grand propagandiste ! On les dit très puritains pourtant les membres (oh oh oh) du Nobel ! (L’affreux esprit!) voyez-vous Gide est un auteur avant tout à la mode, pas du tout un écrivain. Un écrivain avant tout comme un peintre ou un poète il faut qu’il transpose. Gide est un notaire - je crois un excellent critique - mais tout de prose - aucune transe chez lui si ce n’est à la vue des fesses du petit bédouin. La belle histoire ! Sa chance a été que l’adultère n’intéresse personne. Qu’Emma Bovary se fasse enfiler en fiacre par Léon cela n’intéresse plus cent lecteurs. Léon à présent doit se faire enculer au moins par deux débardeurs jaloux dans les bas quartiers de Rouen. Et cet intérêt sera bref. On attend le grand romancier de la Partouze - "Vous avez juré de ne pas éjaculer dans ma femme, Monsieur !"

Tel sera le Porto-Riche de demain.

Il y a un cycle des histoires du trou du cul. Le Satyricon ? on ne fera jamais mieux. Le Christianisme est passé par là, qui endeuille tout. Cependant, Flaubert avait un sacré tempérament. Gide est un cuistre tarabiscoté - un Alain riche. C’est bien le diable s’il ne sort pas dix Gides de l’Ecole Normale chaque année. »

Louis-Ferdinand Céline, Lettre à Ernst Bendz, Le 22 janvier 1949

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/08/2013

Un fou et un Don Quichotte

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« L'existence n'est pas une épopée avec des héros et autres grands personnages ; elle ressemble au contraire à un joli petit salon bourgeois où l'on se satisfait pleinement de manger et de boire, de déguster le café en tricotant des chaussettes, de jouer au tarot en écoutant la radio. Quant à celui qui est animé de désirs, qui porte en lui autre chose, la grandeur héroïque et le sublime, le culte des grands poètes ou celui des saints, c'est un fou et un Don Quichotte. »

Hermann Hesse, Le Loup des steppes

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Quand vous réalisez que rien ne manque...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 

13:03 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

05/08/2013

Ce qui fait une Nation, c'est l'habitude de vivre ensemble...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Ce qui fait une Nation, c'est l'habitude de vivre ensemble.

La frontière a un sens précis quand des hommes savent qu'au-delà du poteau cessent des moeurs, des coutumes, des souvenirs auxquels ils sont attachés... »

Jacques Bainville, Les conséquences politiques de la paix

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Libre de travailler plus ou pas...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves Libérales"=--=

 


Cliquez sur la photo

12:45 Publié dans Brèves Libérales | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

J’imaginai le premier matin du temps

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Alors la piété emplit mon âme. J’imaginai le premier matin du temps. J’imaginai mon dieu confiant son message à la peau vivante des jaguars qui s’accoupleraient et s’engendreraient sans fin dans les cavernes, dans les plantations, dans les îles, afin que les derniers hommes le reçoivent. J’imaginai ce réseau de tigres, ce brûlant labyrinthe de tigres, répandant l’horreur dans les prés et les troupeaux, pour conserver un dessin. La cellule adjacente contenait un jaguar. Dans ce voisinage j’aperçus la confirmation de ma conjecture et une secrète faveur. »

Jorge Luis Borges, "L’Écriture du Dieu", in L’Aleph

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

04/08/2013

Des ânes au Gouvernement...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves Libérales"=--=

 


Cliquez sur la photo

23:38 Publié dans Brèves Libérales | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Jacques Bainville, un prophète de la politique

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 

Une émission du Canal Académie...

 

Fabrice d’Almeida dialogue avec Christophe Dickès à propos de sa biographie de Bainville...

 

podcast

 

13:00 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Des temps de fer

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

Il fut un temps où les royalistes savaient de quoi ils parlaient... refusant le collectivisme, aimant le désintéressement autant que la Libre-Entreprise Capitaliste... et sachant allier l'intelligence d'analyse à l'assurance de leurs convictions.

Brillant Bainville...

« Nous avançons chaque jour un peu plus vers des temps qui seront véritablement des temps de fer, où il ne sera plus permis à personne de travailler que pour gagner sa vie. L'industrie de l'homme, la longue accumulation de ses épargnes avaient formé le capital, qu'il faudrait appeler non pas l'odieux mais le divin capital, et grâce auquel il pouvait parfois se soustraire à la dure loi qui l'oblige à gagner son pain à la sueur de son front. C'est à la méditation que ne viennent pas troubler les soucis de l'existence, c'est au travail désintéressé que sont dûs la plupart des progrès et des enrichissements de l'esprit. M. Maurice Barrès disait à propos de son héros Roemerspacher, fils de braves gens de Lorraine : Bénissons l'économie et le labeur des grands-pères qui permettent au petits-fils d'étudier et de réfléchir librement. Ainsi l'Eglise, tutrice de la civilisation, fondait les instituts où ses clercs, assurés de la vie, travaillaient en paix pour les lettres et pour la science.

Aujourd'hui la démocratie poursuivant son oeuvre barbare chasse les ordres qui étudient et qui méditent à l'abri du cloître. Les Bénédictins iront poursuivre sur le sol étranger leur grand inventaire des richesses littéraires de la France (1). Mais en même temps qu'elle dissout les Congrégations et qu'elle les spolie, la démocratie détruit lentement les aisances familiales, ruine les fortunes moyennes qui ont facilité tant d'oeuvres d'art, de réflexions, de découvertes impossibles à monnayer.

Dans la société collectiviste, vers laquelle nous marchons, une loi d'airain cent fois plus dure et plus impitoyable que celle des salaires nous obligera à n'entreprendre que les seules occupations reconnues et rétribuées. C'en sera fait de tout travail indépendant, de toute recherche peut-être vaine; c'en sera fait surtout de toute vie d'ami des arts ou de la sagesse. Il ne sera plus possible à de nouveaux Meurice de servir pieusement et pour l'honneur la gloire des Victor Hugo.

Toute occupation désintéressée sera formellement impossible. Et ce sera la fin de tout art et de toute science. Car les travaux de l'esprit sont ceux qui veulent le plus grand désintéressement. »

Jacques Bainville, Journal, Tome I (1901 à 1918), note du 4 juillet 1903

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

03/08/2013

Se dire antifasciste est un excellent moyen de faire carrière…

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

 

Excellente entrevue d'Alain de Benoist pour Boulevard Voltaire...

--------------------

Vous vous êtes déjà exprimé sur Boulevard Voltaire à propos de la langue française. Vous en avez souligné le déclin et, surtout, les mauvais usages. Dites-en plus…

Kŏngzĭ, alias Confucius, disait : « Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté. » La perte du sens des mots fait partie de l’effondrement général des repères qui caractérise notre époque. D’où l’importance des définitions. Si l’on ne s’accorde pas sur ce que les mots désignent, il n’y a plus de débat possible, mais seulement un dialogue de sourds. Beaucoup de nos contemporains emploient déjà un mot pour un autre, ce qui traduit leur confusion mentale. Mais les mots sont aussi des armes, et le flou sémantique en est une autre. Il vise avant tout à discréditer ou à délégitimer. Employés de façon systématiquement péjorative, certains mots deviennent des injures (populisme, communautarisme, par exemple). La novlangue orwellienne alimente les polémiques à la façon d’une technique d’ahurissement. On ne peut répondre à cette dérive qu’avec une exigence de rigueur.

Alors, prenons quelques exemples. « Extrême droite » ? En quoi est-elle extrême ? En quoi est-elle de droite ?

Il y a chez les politologues deux écoles pour traiter de l’« extrême droite ». Les uns y voient une famille « extrêmement de droite », qui se borne à radicaliser des thématiques attribuées à tort ou à raison à la droite. Les autres préfèrent l’analyser à partir de la notion d’extrémisme, ce qui ne fait guère avancer les choses car cette notion est elle-même problématique (où commence-t-elle ?). Dans le discours public actuel, l’« extrême droite » est un concept attrape-tout, dont l’usage ressortit à une simple stratégie de délégitimation. Il est évident que, dès l’instant où l’« extrême droite » peut aussi bien désigner un sataniste néonazi qu’un catholique réactionnaire, un gaulliste souverainiste et un nostalgique de Vichy, un adversaire de l’avortement et un partisan de l’eugénisme, un national-bolchevique et un contre-révolutionnaire, un monarchiste et un défenseur convulsif de la laïcité, une telle expression est vide de sens. Elle n’a aucune valeur heuristique, phénoménologique ou herméneutique. À ceux qui l’emploient, il faut seulement demander quel contenu ils lui donnent, à supposer bien sûr qu’ils soient capables de le faire. La plupart en sont incapables.

Antifascisme sans fascistes ? Ce dernier est mort depuis 1943 avec le putsch du maréchal Badoglio. On continue pourtant à nous faire peur avec…

Il n’existe aucune définition scientifique du fascisme qui fasse l’unanimité chez les spécialistes. En toute rigueur, le mot ne s’applique qu’au ventennio mussolinien et, par extension, aux mouvements des années 1930 qui ont cherché à l’imiter. Le nazisme, fondé sur le racisme et l’antisémitisme, qui furent étrangers au fascisme jusqu’en 1938, constitue un cas tout à fait à part. La désignation du mouvement hitlérien comme « fascisme allemand » appartient à la langue du Komintern, c’est-à-dire de Staline. Bien entendu, on ne peut parler des « idées fascistes », ni les stigmatiser, sans en avoir lu les principaux théoriciens : Giuseppe Bottai, Giovanni Gentile, Carlo Costamagna, Berto Ricci, Alfredo Rocco, Ugo Spirito, Sergio Panunzio, etc. Le fascisme associe des thématiques qui ne lui appartiennent pas en propre (et qui me sont pour la plupart totalement étrangères), mais ce qui lui appartient en propre, c’est de les avoir réunies d’une manière spécifique. Le plus important est de bien voir qu’il est lié à une époque. Indissociable de l’expérience des tranchées, caractéristique de l’ère des masses, le fascisme n’est pensable que sous l’horizon de la modernité. Né de la guerre (la Première Guerre mondiale), il est mort de la guerre (la Seconde). Son souvenir peut susciter ici ou là des nostalgies pittoresques, comme l’épopée napoléonienne ou la résistance des Chouans, mais il n’est plus d’actualité à l’époque postmoderne.

Le « fascisme » est devenu aujourd’hui un mot passe-partout, susceptible lui aussi de désigner n’importe quoi : fascisme vert, fascisme rose, sans oublier le fascisme islamique (l’« islamo-fascisme », pour parler comme les néoconservateurs américains qui ont créé cette chimère). On a même inventé des dérivés comme « fascisant » ou « fascistoïde ». Les Allemands parlent à juste titre de Gummiwort, de « mot-caoutchouc ». Quant à l’« antifascisme », qui prête à sourire, sa principale différence avec l’antifascisme des années 1930, c’est qu’il est absolument sans danger. Se dire antifasciste à l’époque du fascisme réel, c’était prendre un risque sérieux. Aujourd’hui, c’est un excellent moyen de faire carrière en s’affichant d’emblée comme un adepte de l’idéologie dominante. Il y a quelques années, voulant protester contre des expulsions d’immigrés clandestins, des hurluberlus étaient venus manifester près de la gare de l’Est en pyjamas rayés. Ils ressemblaient moins à des déportés qu’à des zèbres.

Tout « anti » court par ailleurs le risque de tomber dans la spécularité. Pierre-André Taguieff a bien montré comment l’antiracisme manifeste une propension certaine à « raciser » les racistes, réels ou supposés. Il en va de même de l’antifascisme, de l’anticommunisme, de l’anti-islamisme, etc. Comme le disait en substance Aristote, il n’y a de contraires que du même genre. On devrait méditer pendant quelques heures sur cette observation.

Anticommunisme sans communistes ? Même punition, même motif… Là, le « socialo-communisme » fait frémir les lecteurs du Figaro. Mais c’est un peu le même théâtre d’ombres…

Le fascisme est en partie né d’une réaction au bolchevisme. L’époque des communismes est comme celle des fascismes : elle est derrière nous. Le Parti communiste français est devenu un parti social-démocrate, et le « dernier pays communiste du monde », la Chine, est aujourd’hui l’un des agents les plus actifs du capitalisme mondial. On peut même se demander si ce pays a jamais été vraiment communiste et si le maoïsme n’a pas été avant tout un radical avatar du vieux despotisme asiatique. Se dire aujourd’hui fasciste ou antifasciste, communiste ou anticommuniste, c’est avancer en regardant dans le rétroviseur. C’est surtout se tromper d’époque et, de ce fait, rester aveugle aux problématiques qui s’annoncent. Les militaires ont une invincible tendance à concevoir les prochaines guerres sur le modèle de celles qu’ils ont connues. Les civils ont du mal à penser un monde où ils n’ont jamais vécu. Il n’y a pire défaut pour quiconque veut entreprendre une action sociale ou politique que de n’avoir pas conscience du moment historique qui est le sien.

--------------------

SOURCE : ICI

--------------------

14:36 Publié dans Franc-tireur | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Cette tâche où fourbir l’imagination en vue de la mort et du danger

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« L'élan romantique, à partir de l'adolescence, avait toujours été en moi une veine cachée, n'ayant de signification qu'en tant que destruction de la perfection classique (...) En l'espèce, je chérissais un élan romantique vers la mort, tout en exigeant en même temps comme véhicule un corps strictement classique (...). Me manquaient, en bref, les muscles qui convenaient à une mort tragique. »

 

 « Deux voix différentes nous appellent sans cesse. L’une du dedans, l’autre du dehors. Celle qui appelle du dehors, c’est le devoir quotidien. Si la partie de l’esprit qui répond à l’appel du devoir correspondait exactement à la voix du dedans, c’est alors qu’on connaîtrait le bonheur suprême. »

 

« Je comprends maintenant que, depuis longtemps, elle me hélait de loin, cette tâche où fourbir l’imagination en vue de la mort et du danger acquiert la même signification que fourbir le métal de l’épée ; seule ma faiblesse et couardise m’avaient fait l’éviter. »

 

Yukio Mishima, Le Soleil et l’acier

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook