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26/06/2012

Le Verbe Être

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Le désespoir n'a pas d'ailes, il ne se tient pas nécessairement à une table desservie sur une terrasse, le soir, au bord de la mer.

C'est le désespoir et ce n'est pas le retour d'une quantité de petits faits comme des graines qui quittent à la nuit tombante un sillon pour un autre.

Ce n'est pas la mousse sur une pierre ou le verre à boire.

C'est un bateau criblé de neige, si vous voulez, comme les oiseaux qui tombent et leur sang n'a pas la moindre épaisseur. Je connais le désespoir dans ses grandes lignes.

Une forme très petite, délimitée par un bijou de cheveux.

C'est le désespoir.

Un collier de perles pour lequel on ne saurait trouver de fermoir et dont l'existence ne tient pas même à un fil, voilà le désespoir.

Le reste, nous n'en parlons pas. Nous n'avons pas fini de deséspérer, si nous commençons.

Moi je désespère de l'abat-jour vers quatre heures, je désespère de l'éventail vers minuit, je désespère de la cigarette des condamnés.

Je connais le désespoir dans ses grandes lignes.

Le désespoir n'a pas de coeur, la main reste toujours au désespoir hors d'haleine, au désespoir dont les glaces ne nous disent jamais s'il est mort. Je vis de ce désespoir qui m'enchante. J'aime cette mouche bleue qui vole dans le ciel à l'heure où les étoiles chantonnent.

Je connais dans ses grandes lignes le désespoir aux longs étonnements grêles, le désespoir de la fierté, le désespoir de la colère. Je me lève chaque jour comme tout le monde et je détends les bras sur un papier à fleurs, je ne me souviens de rien, et c'est toujours avec désespoir que je découvre les beaux arbres déracinés de la nuit.

L'air de la chambre est beau comme des baguettes de tambour.

Il fait un temps de temps.

Je connais le désespoir dans ses grandes lignes.

C'est comme le vent du rideau qui me tend la perche. A-t-on idée d'un désespoir pareil!

Au feu! Ah! ils vont encore venir...

Et les annonces de journal, et les réclames lumineuses le long du canal.

Tas de sable, espèce de tas de sable !

Dans ses grandes lignes le désespoir n'a pas d'importance.

C'est une corvée d'arbres qui va encore faire une forêt, c'est une corvée d'étoiles qui va encore faire un jour de moins, c'est une corvée de jours de moins qui va encore faire ma vie. »

André Breton, Le révolver à cheveux blanc

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25/06/2012

La petite pègre d'aujourd'hui

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« Le bidonville, c’étaient tous des prolos marocains et algériens qui bossaient à Chausson ou Simca-Poissy, des types magnifiques, graves et réservés, solennels et généreux, rien à voir avec la petite pègre d’aujourd’hui. Là tu vois que la fille de Treize a un haut-le-corps. C’est vrai, tu avais oublié, c’est de son âge, elle est toute farcie de l’idéologie des bourgeois branchés, les "jeunes des cités", dits plus simplement les "jeunes", c’est sacré, de la pure victime, ça a beau jouer du couteau et du pitbull, dealer et racketter, violer, brûler des synagogues, terroriser profs et prolos, c’est de l’hostie consacrée, oui, l’Agnus Dei des "bobos". Autrefois, quand on était marxistes, dis-tu à la fille de Treize, pas progressistes, pas humanitaires pour deux sous, on appelait cette engeance du lumpen-prolétariat, ça voulait dire à peu près la même chose que nervis, hommes de main, indics, SA, miliciens, de la main-d’œuvre à terreur, de la valetaille de dictatures. On ne se sentait pas obligés, mais alors pas du tout, d’admirer le lumpen. Mais je ne sais pas pourquoi je te parle de ça, de toute façon on ne se comprendra pas. L’idéologie, c’est la passion du faux témoignage, et c’est une passion très impérieuse. »

Olivier Rolin, Tigre en papier


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24/06/2012

C’est mon avant-poste, tout proche du Néant

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« Quand je ferme les yeux, j’aperçois parfois un sombre paysage de pierres, de falaises et de montagnes, à la lisière de l’infini. A l’arrière-plan, sur le rivage d’une mer ténébreuse, je me reconnais moi-même, minuscule figure qui est comme dessinée à la craie. C’est mon avant-poste, tout proche du Néant - là-bas, au bord du gouffre, je combats pour moi. »

Ernst Jünger, "Journal", Paris - 9 juillet 1942

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23/06/2012

Et il sentait obscurément que cette dansante fille, encore fraîche de l’eau lustrale de la pluie, était la divinité des collines, de la pinède et du printemps

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« Il avait ainsi parcouru une centaine de mètres, lorsqu’il s’arrêta brusquement : Il venait d’entendre un son léger, une sorte de clapotis… Lentement, il écarta les tiges grises des clématites, puis les feuilles charnues d’un lierre, et il la vit enfin, celle qu’il cherchait depuis l’aurore, et qui l’avait attiré jusque là.

Assise au bord d’un grand trou rond, les jambes pendantes vers l’eau, qu’elle égratignait du bout de l’orteil, elle était nue.

Une collerette de hâle descendait de son cou vers sa jeune poitrine, ses avant-bras étaient bruns jusqu’aux coudes et ses jambes jusqu’aux genoux ; mais son torse était d’un blanc de lait, et brillait d’un lumineux contraste avec les gants et les bas mordorés du soleil.

Immobile comme une pierre, il ne respirait plus...

Non loin de la bergère, sur la roche brûlante, sa robe noire et sa chemise séchaient au soleil.

Tout près d’elle, un morceau de savon carré, et son petit harmonica.

Pensive, la tête baissée, ses cheveux blonds pendants vers sa poitrine, elle balançait toujours ses jambes rondes, et des gouttes brillantes, au bout de son pied, sautaient au soleil.

Il sentit que le sang lui montait au visage, et qu’il faisait battre ses tempes : il avala deux fois sa salive, et il ne pouvait détacher ses yeux de ces blanches et tendres cuisses, élargies par leur poids sur la roche bleue. Une sombre folie commençait à monter en lui. Il leva la tête, et regarda de tous côtés : personne. Ni berger, ni bûcheron, ni braconnier. Il écouta. Nul bruit ne troublait le silence, qui tremblait à peine au son d’un grillon. Alors, il chercha des yeux le passage caché qui le conduirait derrière elle.

Mais elle se leva soudain, légère et prompte comme une chèvre, et se pencha pour ramasser la robe, qui laissa son ombre sur la pierre humide. Elle dut trouver que l’étoffe n’était pas encore sèche, car elle en habilla un cade pointu. Puis, elle se pencha de nouveau pour prendre son harmonica. Alors, elle écarta ses cheveux de sa bouche, et souffla quelques frêles accords qui enchantèrent un écho tout proche, puis elle attaqua un vieil air de Provence, et tout à coup, un bras étendu, elle se mit à danser au soleil.

Il entendit des aboiement, puis un galop léger, qui crépitait comme une pluie : les chèvres parurent au détour d’un petit cap de roche, suivies du chien noir qui les ralliait à la musique.

Le chien s’assit sur son derrière, et regarda, tandis que les chèvres, en demi-cercle, broutaient les vertes broderies des crevasses. Mais un chevreau se dressa sur ses longes pates de derière, sa petite barbe courbe repliée contre sa gorge, et les cornes pointées en avant… Il hésita quelques secondes, et s’élança vers la danseuse ; d’un pas de côté, elle l’évita, mais quand il fut au bout de son élan, il fit volte-face, et reprit le jeu.

Lancés l’un vers l’autre, ils s’évitaient et se croisaient, sans le moindre effort visible ; et le pauvre Ugolin des Soubeyran, qui cassait le manche des pioches, et qui n’avait jamais pu franchir une porte sans meurtrir son épaule au chambranle, regardait ces pieds cambrés, repoussés par la roche élastique, ce chevreau roux, aussi léger que la musique, et il ne savait plus si c’était elle qui jouait cette chanson, ou si les échos amicaux l’inventaient pour porter leur danse. Il était pris dans le mystère d’une peur émerveillée : le menton dans une lavande, il entendait battre son cœur, et il sentait obscurément que cette dansante fille, encore fraîche de l’eau lustrale de la pluie, était la divinité des collines, de la pinède et du printemps. »

Marcel Pagnol, Manon des Sources

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22/06/2012

Ce qui est en haut est en bas... ce qui est en bas est en haut...

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21/06/2012

Pat Travers : "Jesus Just Left Chicago"

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Pat Travers reprend le fameux "Jesus Just Left Chicago" du groupe ZZ Top...

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Destroy

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Chris Hedges

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"À peine ivre", Jean de Bosschère

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« Les mains sur le dos
à peine ivre
mieux délivré que l'ivrogne véritable
je ris !
Démoralisation sacrée,
démoralisation, sens ici du mot aigu,
point de mélodies déchues, vaines,
démoralisation sacrée !

Ce n'est point avec des roses
et une traîne de paon bleu
ni avec du genièvre, des cocktails
ni avec la cocaïne, une aile de papillon
ni avec des mots en peuples de rythmes
ni avec une épée ou un poignard
que nous montons vers cette coupe
étalée dans nos coeurs déserts,
- je dis nous avec dans moi ce ganglion chronique d'illusion -,
nous montons avec des haches et des barres de fer.

Plus de nouveaux quartiers
nos dégoûts cessent de les donner
aujourd'hui plus de pardons
le vide bondit, la tempête crève devant l'inondation.
Tout crève
la cataracte balaie les forêts des mondes,
pulvériser l'ordre, cet ordre-ci,
renverser l'ordre des séries, des hiérarchies,
plus de vifs amputés aux couteaux des morts
plus de chants patriarcaux
les pères poussés au bûcher
leurs fils y versent les huiles.
Les mains sur le dos
à peine ivre
je ris
démoralisation sacrée.
Point de bibles printanières de crimes
mais chaque jour se révolte contre la prescription de la veille.

La poésie n'a pas de frondaisons dans les jours mortels
le bras du verbe s'étend comme la béguine supplie
à travers l'éternité, ni marbre ni diamant,
poulpe ténébreux,
à travers le cyclone des signes mouvants,
matrices négatrices empoisonnées des lois,
fleurs, parfums, oiseaux, poissons, hommes, coquilles
crabe, anémone, étoile
voyageant dans les formes.

Le son d'un mot n'est point sa chair.
Le saltimbanque au balancier n'est pas poète,
mais plus arbitraire que la division du cadran d'heures
plus Sorbonne que le système décimal.
Les jours où il n'y a pas à hurler
il faut faire silence
ou murmurer dans les anthologies
ou croasser aux théâtres
devant mille monstres bêtes.

Les mains sur le dos
à peine ivre.
Et dans le vide germent trois grains de cristal
les colonnes montent dans le désert qui n'est pas l'ordre.
Les poètes sont exterminés avec leur Champagne
leurs ailes suaves que lèchent les femmes.

Sur les colonnes qui montent, la coupe vide,
hissé là, océan sans écume sans limite
un nouveau désert sur nos coeurs déserts.
Nous attendons, nous, moi
avec la hache et l'assomoir d'acier
écrasons les uniformes des pères d'hier
de demain
plus de chefs noirs, blancs, jaunes, rouges
démoralisation sacrée. »

Jean de Bosschère, Héritiers de l'abîme

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20/06/2012

Gov't Mule : Beautifully Broken

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Gov't Mule

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Zombie Apocalypse

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Islam et Nazisme

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A la page 138 des Mémoires d'Albert Speer, on peut lire le passage suivant :

« L’image que Hitler se faisait de l’Eglise officielle apparaissait clairement dans ces propos que lui aurait tenus une délégation de notabilités arabes dont il faisait sans cesse état :

Quand, au VIIIème siècle, auraient déclaré ces visiteurs, les musulmans avaient voulu envahir l’Europe centrale en passant par la France, ils avaient été battus à la bataille de Poitiers. Si les arabes avaient gagné la bataille, le monde entier serait aujourd’hui musulman. Ils auraient en effet imposé aux peuples germaniques une religion dont le dogme, propager la foi par l’épée et soumettre tous les peuples à cette foi, était comme fait pour les Germains… Les conquérants n’auraient pas pu se maintenir contre les indigènes plus vigoureux et habitués à la rudesse de cette nature où ils avaient grandi, si bien que, pour finir, ce ne sont pas les Arabes mais les Germains, convertis à la foi musulmane, qui auraient été à la tête de cet empire mondial islamique.

Hitler avait l’habitude de conclure ce récit par la déclaration suivante : ”nous avons la malchance de ne pas posséder la bonne religion… La religion musulmane serait bien plus appropriée que ce christianisme, avec sa tolérance amollissante…” »

Albert Speer, Au coeur du Troisième Reich

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Un peuple qui s'est accompli, qui a dépensé ses talents, et à exploité jusqu'au bout les ressources de son génie, expie cette réussite en ne donnant plus rien après

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« Les institutions, les sociétés, les civilisations diffèrent en durée et en signification, tout en étant soumises à une loi qui veut que l'impulsion indomptable, facteur de leur ascension, se relâche et s'assagisse au bout d'un certain temps, la décadence correspondant à un fléchissement de ce générateur de force qu'est le délire.

Après des périodes d'expansion, de démence en fait, celles de déclins semblent sensées, et elles le sont, elles le sont même trop-, ce qui les rend presque aussi funestes que les autres.

Un peuple qui s'est accompli, qui a dépensé ses talents, et à exploité jusqu'au bout les ressources de son génie, expie cette réussite en ne donnant plus rien après. Il a fait son devoir, il aspire à végéter, mais pour son malheur il n'en aura pas la latitude.

Quand les Romains -ou ce qui en restait- voulurent se reposer, ils s'ébranlèrent en masse. On lit dans tel manuel sur les invasions que les Germains qui servaient dans l'armée et dans l'administration de l'empire prenaient jusqu'au milieu du Veme siècle des noms latins. A partir de ce moment, le nom germanique devint de rigueur. Les seigneurs exténués, en recul dans tous les secteurs, n'étaient plus redoutés ni respectés. A quoi bon s'appeller comme eux? "Un fatal assouplissement régnait partout", observait Salvien, le plus acerbe censeur de la déliquescence antique à son dernier stade.

Dans le métro, un soir, je regardais attentivement autour de moi, nous étions tous venus d'ailleurs...Parmi nous pourtant, deux ou trois figures d'ici, silhouettes embarrassées qui avaient l'air de demander pardon d'être là. Le même spectacle à Londres.

Les migrations, aujourd'hui, ne se font plus par déplacements compacts mais par infiltrations successives: on s'insinue petit à petit parmi les "indigènes", trop exsangues et trop distingués pour s'abaisser à l'idée d'un "territoire". Après mille ans de vigilance, on ouvre les portes...

Quand on songe aux longues rivalités entre Français et Anglais, puis entre Français et Allemands, on dirait qu'eux tous, en s'affaiblissant réciproquement, n'avaient pour tâche que de hâter l'heure de la déconfiture commune afin que d'autres spécimens d'humanité viennent prendre la relève. De même que l'ancienne, la nouvelle Volkerwanderung [migration de peuple] suscitera une confusion ethnique dont on ne peut prévoir nettement les phases. Devant ces gueules si disparates, l'idée d'une communauté tant soit peu homogène est inconcevable. La possibilité même d'une multitude si hétéroclite suggère que dans l'espace qu'elle occupe n'existait plus, chez les autochtones, le désir de sauvegarder ne fût-ce que l'ombre d'une identité. A Rome, au IIIeme siècle de notre ère, sur un million d'habitants, soixante mille seulement auraient été des Latins de souche. Dès qu'un peuple a mené à bien l'idée historique qu'il avait la mission d'incarner, il n'a plus aucun motif de préserver sa différence, de soigner sa singularité, de sauvegarder ses traits au milieu d'un chaos de visages.

Après avoir régenté les deux hémisphères, les Occidentaux sont en passe d'en devenir la risée : des spectres subtils, des fin de race au sens propre du terme, voués à une condition de parias, d'esclaves défaillants et flasques, à laquelle échapperont peut-être les Russes, ces derniers Blancs. C'est qu'ils ont encore de l'orgueil, ce moteur, non, cette cause de l'histoire. »

Emil Michel Cioran, Ecartèlement

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19/06/2012

Pat Travers : "Fire and Water"

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

 

Pat Travers reprend "Fire and Water" de l'album du même nom du groupe Free

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Marxist indoctrination

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La cité était à la fois la famille, l'Église et l'État

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« Plus nous remontons dans le passé, messieurs, plus nous trouvons les droits de l'État sur l'éducation de l'enfant affirmés hautement et même exagérés. Dans ces petites sociétés grecques qui sont pour nous à l'horizon de l'histoire comme un idéal, l'éducation, de même que la religion, était absolument une chose d'État. L'éducation était réglée dans ses moindres détails ; tous se livraient aux mêmes exercices du corps, tous apprenaient les mêmes chants, tous participaient aux mêmes cérémonies religieuses et traversaient les mêmes initiations. Y changer quelque chose était un crime puni de mort ; "corrompre la jeunesse", c'est-à-dire la détourner de l'éducation d'État, était un crime capital (témoin Socrate). Et ce régime, qui nous paraîtrait insupportable, était charmant alors ; car le monde était jeune, et la cité donnait tant de vie et de joie, qu'on lui pardonnait toutes les injustices, toutes les tyrannies. Un beau bas-relief trouvé à Athènes par M. Beulé, au pied de l'Acropole, nous montre une danse militaire d'éphèbes, une pyrrhique ; ils sont là, l'épée à la main, faisant l'exercice avec un ensemble et à la fois une individualité qui étonnent ; une muse préside à leurs exercices et les dirige. On sent dans ce morceau une harmonie de vie dont nous n'avons plus d'idée. Cela est tout simple. La cité antique, messieurs, était en réalité une famille ; tous y étaient du même sang. Les luttes qui chez nous divisent la famille, l'Église, l'État, n'existaient pas alors ; nos thèses sur la séparation de l'Église et de l'État, sur les écoles libres et les écoles d'État, n'avaient aucun sens. La cité était à la fois la famille, l'Église et l'État.

Une telle organisation, je le répète, n'était possible que dans de très-petites républiques, fondées sur la noblesse de race. Dans de grands États, une pareille maîtrise exercée sur les choses de l'âme eût été une insupportable tyrannie. Entendons-nous sur ce qui constituait la liberté dans ces vieilles cités grecques. La liberté, c'était l'indépendance de la cité, mais ce n'était nullement l'indépendance de l'individu, le droit de l'individu de se développer à sa guise, en dehors de l'esprit de la cité. L'individu qui voulait se développer de la sorte s'expatriait ; il allait coloniser, ou bien il allait chercher un asile dans quelque grand État, dans un royaume où le principe de la culture intellectuelle et morale n'était pas si étroit. On était probablement plus libre, dans le sens moderne, en Perse qu'à Sparte, et ce fut justement ce que cette vieille discipline des Hellènes avait de tyrannique qui fit verser le monde du côté des grands empires, tels que l'empire romain, où des gens de toute provenance se trouvaient confondus sans distinction de race et de sang. »

Ernest Renan, La Réforme intellectuelle et morale de la France

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18/06/2012

Craig Erickson : "Doomsday Blues"

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Craig Erickson

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Happy

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Qu’on cesse donc de nous casser la tête avec la mort

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« Quant à la mort elle‑même, elle est moins encore un problème. Qu’on cesse donc de nous casser la tête avec la mort. Que deviendrons‑nous après notre mort ? Les gens raisonnables ne se posent pas ces questions. Ils font ou ne font pas l’acte de foi, et la question est résolue. D’ailleurs, admis qu’il y ait à "penser" sur la mort, il sera temps d’y penser huit jours avant que je ne me supprime. Un homme sain ne pense à sa mort que lorsqu’il a le nez dessus. Les enfants parlent de la mort comme d’une blague qui n’arrive jamais. Là encore, prenons exemples sur eux. "Comme j’ai eu raison de réaliser beaucoup ! Comme j’ai eu raison de me faire plaisir !" »

Henry de Montherlant, Les lépreuses

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17/06/2012

Emil Michel Cioran

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Ne pas hésiter à visiter le Blog VOULOIR qui consacre à Cioran un beau dossier.

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Grâce et Sacrifice

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« Plus grande est la grâce qu'un homme reçoit de Dieu, plus grand est le sacrifice qu'il offrira en échange. En Jésus, le sacrifice et la grâce ont atteint leur sommet. »

Otto Weininger, Des fins ultimes

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Craig Erickson : "Angel"

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Craig Erickson reprend "Angel" de Jimi Hendrix

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Pas de différences entre les hommes...

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« A mesure qu'on a plus d'esprit, on trouve qu'il y a plus d'hommes originaux. Les gens du commun ne trouvent pas de différence entre les hommes. »

Blaise Pascal, Pensées

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To fool people

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Une nouvelle image de Dieu

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« Ce que propose tout grand écrivain, c'est une nouvelle image de Dieu. »

Jean-René Huguenin, Journal

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Avenir... Passé...

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« La vulgarité est aujourd’hui d’être "moderne", à la page, de se tenir au courant, de flairer l’avenir… Je cherche au nom de quoi on condamnerait ceux qui sont hors de leur époque. Qu’y a-t-il dans l’avenir de supérieur au passé ? »

Henry de Montherlant, carnets

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