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21/09/2012

Joe Bonamassa : "Three Times A Fool" (Live Montreux July 13, 2010)

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Brillant...

 

Joe Bonamassa

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Le moi est prononcé

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« À partir du moment où l'on reconnaît que le monde ne poursuit aucune fin, Nietzsche propose d'admettre son innocence, d'affirmer qu'il ne relève pas du jugement puisqu'on ne peut le juger sur aucune intention, et de remplacer par conséquent tous les jugements de valeur par un seul oui, une adhésion entière et exaltée à ce monde. Ainsi, du désespoir absolu jaillira la joie infinie, de la servitude aveugle, la liberté sans merci. Etre libre, c'est justement abolir les fins. L'innocence du devenir, dès qu'on y consent, figure le maximum de li-berté. L'esprit libre aime ce qui est nécessaire. La pensée profonde de Nietzsche est que la nécessité des phénomènes, si elle est absolue, sans fissures, n'implique aucune sorte de contrainte. L'adhésion totale à une nécessité totale, telle est sa définition paradoxale de la liberté. La question 'libre de quoi ?' est alors remplacée par 'libre pour quoi ?' La liberté coïncide avec l'héroïsme. Elle est l'ascétisme du grand homme, 'l'arc le plus tendu qui soit'. Cette approbation supérieure, née de l'abondance et de la plénitude, est l'affirmation sans restrictions de la faute elle-même et de la souffrance, du mal et du meurtre, de tout ce que l'existence a de problématique et d'étrange. Elle naît d'une volonté arrêtée d'être ce que l'on est dans un monde qui soit ce qu'il est, 'Se considérer soi-même comme une fatalité, ne pas vouloir se faire autrement que l'on est...' Le moi est prononcé. »

Albert Camus, L'Homme Révolté

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20/09/2012

The Rolling Stones - Brown Sugar (Live - 1972)

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Contre ces doctrinaires qui se déclarent affranchis de toute règle et de tout scrupule

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« Si j'ai essayé de définir quelque chose, ce n'est rien d'autre, au contraire, que l'existence commune de l'histoire et de l'homme, la vie de tous les jours à édifier dans le plus de lumière possible, la lutte obstinée contre sa propre dégradation et celle des autres.
C'est aussi de l'idéalisme, et du pire, que de finir par surprendre toute action et toute vérité à un sens de l'histoire qui n'est pas inscrit dans les événements et qui, de toutes manières, suppose une fin my-thique. Serait-ce donc du réalisme que de prendre pour loi de l'histoi-re l'avenir, c'est-à-dire justement ce qui n'est pas encore l'histoire, et dont nous ne savons rien de ce qu'il sera ?

Il me semble au contraire que je plaide pour un vrai réalisme contre une mythologie à la fois illogique et meurtrière, et contre le nihilisme romantique, qu'il soit bourgeois ou prétendument révolutionnaire. Pour tout dire, loin d'être romantique, je crois à la nécessité d'une règle et d'un ordre. Je dis simplement qu'il ne peut s'agir de n'importe quelle règle. Et qu'il serait surprenant que la règle dont nous avons besoin nous fût donnée par cette société déréglée, ou, au contraire, par ces doctrinaires qui se déclarent affranchis de toute règle et de tout scrupule. »

Albert Camus, L'artiste et son temps, in Actuelles II - Chroniques, 1948-1953

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19/09/2012

Couché, l'Occident, donne la papatte à ton nouveau maître !

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Je n'ai jamais été un grand fan de "Charlie Hebdo". Mais je comprends l'occasion que le journal satyrique saisit pour, non seulement se faire de la pub, mais pour affirmer également son attachement à la Liberté Totale d'Expression au moment ou un navet cinématographique soulève les foudres du monde musulman et où presque tout le monde utilise la langue de bois pour aborder le sujet.

Suite à la mise en ligne sur YouTube d'un film, ou d'extraits de ce film, on ne sait trop tellement les images tournées ne ressemblent à rien, des manifestants armés ont attaqué, la semaine dernière, le consulat américain à Benghazi (en Libye), provoquant la mort de l'ambassadeur J. Christopher Stevens et de trois fonctionnaires. C’est un rude contrecoup pour les Etats-Unis qui avaient eux-mêmes armé ces groupes pendant "la révolution libyenne" et qui aujourd’hui, pour ne pas changer, se retournent contre eux !
Ainsi au nom de la colère vis-à-vis d'un film, on sodomise, torture et tue un Ambassadeur avant d'en transbahuter le cadavre par les rues afin de clamer qu'il n'y a de Dieu qu'Allah, que Mahomet est son prophète, etc... tout cela en signe de protestation. Car l'Islam est une Religion d'Amour, de Tolérance et de Paix comme ces descendants de bédouins moyenâgeux nous le rappellent presque chaque jour que Dieu fait un peu partout à travers notre joli monde.

Nous allons voir, dés à présent, une montée en puissance des revendications musulmanes de la part des plus extrémistes, bien entendu, et un silence assourdissant de la part des supposés modérés. Le but étant, bien entendu, de nous imposer leur valeurs et leur vision du monde, de l'extérieur comme de l'intérieur. Ne vous inquiétez pas, quelques 200 000 immigrés officiels rentrent chaque année juste sur notre territoire franchouillard en toute légalité, sans parler des irréguliers qui s'accrochent comme ils peuvent. Le renouvellement va se poursuivre tranquillement mais sûrement. Il n'y a rien à craindre de ce côté, car si vous craignez quoi que ce soit c'est que vous êtes un sbire du Front National, un raciste et islamophobe en puissance, que dis-je ?, un monstre ! Et nos doux penseurs droit d'l'hommistes vont continuer à nous inviter à ne pas faire d'amalgames, à ne pas heurter une communauté enrichissante pour notre pays, à ne pas donner de signes d'exaspérations. Même si, bien entendu, les agitations se sont propagées un peu partout en Europe pour le plus grand bonheur de l'Actualité frémissante qui a toujours besoin de se mettre quelque chose sous la dent tout en jouant totalement le jeu de la bien-pensance et du "politiquement correct". Cela me rappelle, pour ne donner que cet exemple, la Bosnie vers... 1986...1989...1991... lorsque les musulmans se sont mis à avoir des revendications qui ont laissés les serbes pantois... et on a vu, ensuite, ce que ça a donné.

Le simple fait que Hollande ou Obama se la jouent mi-figue mi-raisin, cherchant par leurs déclarations récentes à préserver la chèvre et le choux au lieu d'affirmer ce que Bush, par exemple, avait affirmé à partir d'un tout autre problème mais selon des critères, au final, équivalents : "NOTRE MODE DE VIE N'EST PAS NEGOCIABLE !"

Car non, notre mode de vie, notre Culture, notre Langue, nos Moeurs, nos Traditions et nos Coutumes, notre Histoire, nos Racines, rien de tout cela ne devrait être, normalement négociable, en aucune manière. Voilà ce que les dirigeants occidentaux devraient avoir les couilles de dire clairement, sans ménager les musulmans, même les réputés modérés, non pas pour paraître irrespectueux mais simplement pour afficher clairement et sans prendre de gants ce qui caractérise notre manière d'être au monde selon nos valeurs qui, désolé de le dire, ne sont pas celles de l'Islam. Cela permettrait, entre autre, aux musulmans chez nous de dévoiler leurs vrais visages et de savoir reconnaître les ennemis affichés aux valeurs occidentales des autres qui veulent vivre tranquillement et pas faire chier leur monde.

Il faut qu'ils comprennent de façon définitive que l'on peut chier sur Mahomet et le Coran, chez nous, autant que sur Moïse, le Christ et la Bible... que les seules protestations se doivent d'être encadrées par le débat, l'échange ou la protestation verbale et courtoise ou, pourquoi pas, pamphlétaire. Que c'est ça et rien d'autre et que s'ils ne sont pas d'accord avec ce principe nous pouvons les expédier dans le pays musulman de leur choix pour le plus grand bonheur de leur Foi et de leurs courbettes sous l'égide de la Charia dont nous n'avons que foutre ici.

D'ailleurs, pour le dire clairement, au risque une fois de plus de passer pour le sale fasciste de service, le moindre barbu et croyant en appelant à la mort de notre Civilisation je te le foutrais directement dans un Charter avec interdiction de remettre les pieds sur notre territoire sans la moindre sommation et sans discutailler le bout d'gras avec lui. Et tanpis pour Bruxelles. Que l'on fasse, d'ailleurs, un Référendum à ce sujet auprès des français et Bruxelles pourra aller se rhabiller.

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Voici quelques articles trouvés ça et là histoire de vous faire cogiter...

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Ces faiblesses coupables de l'Occident pour la colère islamique par Gilles William Goldnadel.

Cette semaine aura été celle, une nouvelle fois, de la « colère islamique ». Colère !, colère !, colère ! Que de fois ce mot sanctifié aura été écrit, prononcé, annoncé, breveté, pour l'associer, avec une révérence craintive, à ces foules noires et blanches, de barbes et de voiles, à cette « rue arabe » (vous en connaissez d’autres ?) qui en aurait de droit le monopole, scrutée avec d'autant plus de fascination que ceux qui l’instrumentalisent à plaisir savent les faiblesses de l'Occident pour elle.

Si l'on veut mesurer l'étendue de la folie de l’époque que l'on dit moderne, si l'on veut, pour en apprécier la démesure surréaliste, peser les poids du virtuel et du réel, alors l'histoire du film ridicule sur Internet censé avoir allumé la mèche qui a conduit à l'explosion d’une ire ayant causé la mort d'Américains, non seulement innocents, mais encore ouverts à l'islam, en est un rude exemple.

Des films aussi stupides, la toile en charrie chaque jour des centaines, aussi haineux les uns que les autres, y compris sur les sites islamistes et surtout les télévisions du Caire ou de Doha autrement plus regardées, dont les prédicateurs ne sont pas en reste à l'égard des chrétiens et des juifs (« les porcs judéo-croisés ») sans que pour autant, les rues de Paris ou de New York se remplissent d'individus déchaînés.

En France, un Christ plongé dans l'urine, une pièce de théâtre ridiculisant le messie des chrétiens, n'ont évidemment déclenché que des réactions pacifiques, déjà sévèrement stigmatisées, au nom de la liberté d'expression.

Mais, « les injures que nous infligeons et celles que nous subissons se pèsent rarement à la même balance » disait déjà Esope...

Le prétexte, est, ici, tellement grotesque qu'il ne trompe plus que les derniers idiots utiles du monde occidental qui hurlent encore au complot dans lequel, bien entendu, un israëlo-américain et des juifs argentés y auraient pris leur part, alors que l'on sait à présent que l'auteur du brûlot est un copte aux pratiques financières hétérodoxes (1).

De son côté, le dernier carré d'optimistes qui veulent croire encore à la survie du bourgeon printanier, n'ont pas tort de faire observer que les foules colériques qui défilent à Tunis ou au Caire ne sont pas si nombreuses.

Une raison de plus, pour ne pas être fasciné par leur indignation scénarisée, et une de moins, de s'excuser d'une faute dont on n'est pas responsable et qui ne peut qu'alimenter une colère d'abord feinte.

A ce sujet, les excuses présentées par l'ambassade des Etats-Unis au Caire, comme l'humiliante démarche de ce chef d'état-major américain, suppliant un pasteur illuminé de ne pas soutenir le film crétin au risque de déclencher l'apocalypse, en disent long sur l'état d'esprit soumis de l'actuelle administration au pouvoir à Washington.

Le fait que Mitt Romney n'ait pu mettre en cause cette culture de l'excuse érigée par Barak Obama en un dogme dont on voit aujourd'hui la piteuse vanité, sans être morigéné par une grande partie des grands médias américains, en dit également long sur l'état d'esprit qui règne aussi dans les salles de rédaction de la côte est.

Heureusement, et une nouvelle fois, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a su dénoncer clairement la « manipulation » islamiste bien mieux que certains intellectuels contorsionnés s'obligeant à renvoyer symétriquement dos à dos un aigrefin copte et des centaines de milliers de fanatiques, dont des assassins.

 

(1)Manifestement, tout le monde ne le sait pas, puisque France 2 continuait le 13 septembre à 12h à propager la fausse information, alors que l'AFP l'avait rectifiée dès 9h30, et que, imbattable record, Patrick Le Hyaric, directeur de L'Humanité, à la fête du même nom, accusait ce dimanche16 « un cinéaste israélien d'avoir insulté l'islam » dans un discours retransmis par la chaîne LCP. Pure distraction sans doute de la part de « l’Huma » qui, on le sait, a depuis toujours le mensonge en horreur.


Source : cette chronique de Gilles William Goldnadel et quelques autres (l'enjeu des élections américaines, le silence des consciences bruyantes françaises face au massacre des civils innocents d'Alep et le départ de Richard Millet de chez Gallimard) se trouvent sur le site ATLANTICO

 

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En France, le blasphème n’existe plus par HUBERT LESAFFRE, Docteur en droit public et conseiller parlementaire

 

Non, contrairement à ce qu’envisagent certains éditorialistes, les exactions qui ont suivi la diffusion d’un pamphlet contre Mahomet sur Internet ne sauraient en aucun cas commander l’ouverture d’un débat sur les limites de la liberté d’expression.

Indépendamment de la médiocrité des images et des propos en cause dont les quelques minutes encore accessibles sur Internet montrent combien l’on est loin de la Vie de Brian des Monty Python, il faut bien mesurer une chose : non seulement il n’existe plus de délit de blasphème en France depuis 1791 puis 1881, mais encore, dans une république laïque, il n’existe tout simplement pas de blasphème.

La liberté d’expression ne saurait donc être limitée par la liberté de croyance. La seule limite en ce domaine est le respect de l’ordre public, qui prohibe l’incitation à la haine, la discrimination, ou encore l’incitation à la violence à l’égard non pas d’une religion, mais des personnes qui la pratiquent. La nuance peut paraître subtile mais elle est fondamentale, c’est le citoyen que protège la république, pas sa croyance.

Or, il faut bien mesurer que cette conception est loin d’être partagée par tous. L’Organisation de la conférence islamique (OCI) est le fer de lance du combat qui vise à faire condamner au sein des instances onusiennes l’utilisation de la liberté d’expression à des fins qu’elle juge blasphématoires. A chacune des réunions de ses ministres des Affaires étrangères, la Conférence adopte ainsi systématiquement depuis le précédent des caricatures de Mahomet deux résolutions, l’une intitulée «Lutte contre l’islamophobie et l’élimination de la haine et des préjugés à l’égard de l’islam», l’autre «Lutte contre la diffamation des religions».

Ainsi, le 25 mai 2009, condamnait-elle «dans les termes les plus énergiques tous les actes blasphématoires à l’encontre des principes, symboles, valeurs sacrées et personnages islamiques, notamment la publication des caricatures injurieuses du prophète ainsi que toutes les remarques désobligeantes sur l’islam et les personnalités sacrées et la diffusion d’un documentaire diffamatoire sur le Coran et la reprise par d’autres médias, sous le prétexte de la liberté d’expression et d’opinion».

Cette offensive est même parfois couronnée de succès, puisque l’OCI est parvenue à faire voter le 26 mars 2007 au sein du Conseil des droits de l’homme, contre évidemment les positions françaises, une résolution sur la «lutte contre la diffamation des religions»qui peut être regardée comme une remise en cause directe de la laïcité et un appel à la condamnation du blasphème. Ainsi peut-on y lire que la liberté d’expression doit s’exercer dans «le respect des religions et des convictions».

Face à cette offensive, dont nul ne doute qu’elle va redoubler de vigueur après la diffusion de ce «navet», il nous appartient de défendre avec la plus grande vigilance les valeurs qui fondent nos démocraties. Il ne faut à cet égard jamais perdre de vue, comme le rappelle avec constance la Cour européenne des droits de l’homme, que la liberté d’expression est consubstantielle à la démocratie et vaut pour les «idées accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent».

Aussi, ne serait-ce qu’envisager ouvrir un débat avec l’idée que l’on pourrait transiger avec nos valeurs est-il déjà une victoire des obscurantistes sur l’esprit des Lumières. Lorsque, après les attentats du 11 septembre, ont fleuri les législations antiterroristes dans tout l’Occident, l’Angleterre avait adopté un dispositif permettant de placer en détention illimitée tout étranger simplement soupçonné de terrorisme. Saisie de cette loi, la Cour suprême, et plus particulièrement lord Hoffman, avait affirmé avec force que «la réelle menace pour la Nation […] ne venait pas du terrorisme mais de ce genre de lois» qui constituait «l’exacte conséquence de ce à quoi peut aboutir le terrorisme». Et il concluait en se demandant si le «Parlement pouvait concéder une telle victoire au terrorisme» (Secretary of State for the Home Department, 16 décembre 2004).

Nous sommes là dans la même configuration. Nos Nations ne sont pas mises en danger par les réactions des extrémistes en tant que telles. Mais elles le deviendraient si nous-mêmes venions à douter de nos propres principes fondateurs, parmi lesquels figure la liberté d’expression, fut-elle du plus mauvais goût.

 

Source : Libération

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Islam : et si François Hollande se souvenait de 1453... par Rolland Jaccard

Si j’ai bien compris les propos tenus au Louvre hier par François Hollande, c’est dans l’islam qu’il faut chercher les valeurs permettant de combattre l’islamisme. C’est à peu de choses près ce que disait Barack Obama dans son discours du Caire. Il mesure aujourd’hui l’inanité de ses propos. Demain, il en sera sans doute de même pour François Hollande. Une erreur d’analyse, passablement doublée de démagogie, conduit inéluctablement à renverser le rapport de force qui oppose depuis des siècles les musulmans au reste du monde.

Comparer, comme l’ânonnent les commentateurs politiques, les affrontements entre chiites et sunnites à ceux qui opposèrent catholiques et protestants, ne me semble guère plus judicieux. Même si les interprétations du Coran peuvent millimétriquement diverger (c’est Allah en personne qui parle), il est hors de question de toucher à la figure du Prophète et de l’insulter en manifestant son impiété, voire en le blasphémant comme Charlie Hebdo nous y invite cette semaine.

La distinction classique que faisait Karl Popper entre sociétés ouvertes et sociétés fermées vaut aussi pour les religions. Ce n’est donc pas dans les vertus de l’islam qu’on cherchera des remèdes pour neutraliser les islamistes, mais dans la voix de la raison qui, comme disait Freud, est souvent affaiblie, mais jamais totalement inaudible.

Est-il enfin bien nécessaire de rappeler la date de la prise de Constantinople – 1453- par des musulmans qui avaient initialement demandé l’hospitalité à Byzance en se faisant passer pour d’humbles et misérables bergers venus des steppes ? Entrer dans le jeu rusé des musulmans jouant entre un islam modéré et un islamisme dont même les plus paisibles ou les plus lâches sont fiers, nous promet le sort réservé à Constantinople. 1453 devait être dans toutes les têtes et, surtout, dans celle de François Hollande.

Source : CAUSEUR


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Ce sont là des joies saines

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« Ce sont là des joies saines. Il faut bien croire qu'elles constituent l'idéal de ces jeunes gens puisque la plupart continuent cette vie pendant l'hiver et, tous les jours à midi, se mettent nus au soleil pour un déjeuner frugal. Non qu'ils aient lu les prêches ennuyeux des naturistes, ces protestants de la chair (il y a une systématique du corps qui est aussi exaspérante que celle de l'esprit). Mais c'est qu'ils sont « bien au soleil ». On ne mesurera jamais assez haut l'importance de cette coutume pour notre époque. Pour la première fois depuis deux mille ans, le corps a été mis nu sur des plages. Depuis vingt siècles, les hommes se sont attachés à rendre décentes l'insolence et la naïveté grecques, à diminuer la chair et compliquer l'habit. Aujourd'hui et par-dessus cette histoire, la course des jeunes gens sur les plages de la Méditerranée rejoint les gestes magnifiques des athlètes de Délos. Et à vivre ainsi près des corps et par le corps, on s'aperçoit qu'il a ses nuances, sa vie et, pour hasarder un non-sens, une psychologie, qui lui est propre. »

Albert Camus, L'été à Alger, in Noces

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18/09/2012

Le Fascisme et l'Antifascisme par Pier Paolo Pasolini

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J'ai choisi la justice pour rester fidèle à la terre

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« J'ai choisi la justice au contraire, pour rester fidèle à la terre. Je continue à croire que ce monde n'a pas de sens supérieur. Mais je sais que quelque chose en lui a du sens et c'est l'homme, parce qu'il est le seul être à exiger d'en avoir. Ce monde a du moins la vérité de l'hom-me et notre tâche est de lui donner ses raisons contre le destin lui-même. Et il n'a pas d'autres raisons que l'homme et c'est celui-ci qu'il faut sauver si l'on veut sauver l'idée qu'on se fait de la vie. Votre sourire et votre dédain me diront : qu'est-ce que sauver l'homme ? Mais je vous le crie de tout moi-même, c'est ne pas le mutiler et c'est donner ses chances à la justice qu'il est le seul à concevoir.
Voilà pourquoi nous sommes en lutte. Voilà pourquoi nous avons dû vous suivre d'abord dans un chemin dont nous ne voulions pas et au bout duquel nous avons, pour finir, trouvé la défaite. Car votre déses-poir faisait votre force. Dès l'instant où il est seul, pur, sûr de lui, im-pitoyable dans ses conséquences, le désespoir a une puissance sans merci. C'est celle qui nous a écrasés pendant que nous hésitions et que nous avions encore un regard sur des images heureuses. Nous pensions que le bonheur est la plus grande des conquêtes, celle qu'on fait contre le destin qui nous est impose. Même dans la défaite, ce regret ne nous quittait pas. » (Juillet 1944)

Albert Camus, Lettres à un ami allemand

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17/09/2012

Queen : Bohemian Rhapsody (Live In Budapest)

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L'Europe

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« Vous parlez de l'Europe mais la différence est que l'Europe, pour vous, est une propriété tandis que nous nous sentons dans sa dé-pendance. Vous n'avez parlé ainsi de l'Europe qu'à partir du jour où vous avez perdu l'Afrique. Cette sorte d'amour n'est pas la bonne. Cette terre où tant de siècles ont laissé leurs exemples n'est pour vous qu'une retraite forcée tandis qu'elle a toujours été notre meil-leur espoir. Votre trop soudaine passion est faite de dépit et de né-cessité. C'est un sentiment qui n'honore personne et vous compren-drez alors pourquoi aucun Européen digne de ce nom n'en a plus voulu.
Vous dites Europe, mais vous pensez terre à soldats, grenier à blé, industries domestiquées, intelligence dirigée. Vais-je trop loin ? Mais du moins je sais que lorsque vous dites Europe, même à vos meilleurs moments, lorsque vous vous laissez entraîner par vos propres menson-ges, vous ne pouvez vous empêcher de penser à une cohorte de nations dociles menée par une Allemagne de seigneurs, vers un avenir fa-buleux et ensanglanté. je voudrais que vous sentiez bien cette diffé-rence, l'Europe est pour vous cet espace cerclé de mers et de monta-gnes, coupé de barrages, fouillé de mines, couvert de moissons, où l'Al-lemagne joue une partie, dont son seul destin est l'enjeu. Mais elle est pour nous cette terre de l'esprit où depuis vingt siècles se poursuit la plus étonnante aventure de l'esprit humain. Elle est cette arène privi-légiée où la lutte de l'homme d'Occident contre le monde, contre les dieux, contre lui-même, atteint aujourd'hui son moment le plus boule-versé. Vous le voyez, il n'y a pas de commune mesure. » (Avril 1944)

Albert Camus, Lettres à un ami allemand

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16/09/2012

René Girard : La Violence

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Dommage que ce montage ne propose que la vision de René Girard, amputant celle, présente à l'origine, de Pierre Vidal-Naquet... C'est néanmoins intéressant.

 


Part 01/03

 


Part 02/03

 


Part 03/03

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Votre défaite est inévitable

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« Car nous serons vainqueurs, vous n'en doutez pas. Mais nous serons vainqueurs grâce à cette défaite même, à ce long cheminement qui nous a fait trouver nos raisons, à cette souffrance dont nous avons senti l'injustice et tiré la leçon. Nous y avons appris le secret de toute victoire et si nous ne le perdons pas un jour, nous connaîtrons la victoire définitive. Nous y avons appris que contrairement à ce que nous pensions parfois, l'esprit ne peut rien contre l'épée, mais que l'esprit uni à l'épée est le vainqueur éternel de l'épée tirée pour elle-même. Voilà pourquoi nous avons accepté maintenant l'épée, après nous être assurés que l'esprit était avec nous. Il nous a fallu pour cela voir mourir et risquer de mourir, il nous a fallu la promenade matinale d'un ouvrier français marchant à la guillotine, dans les couloirs de sa prison, et exhortant ses camarades, de porte en porte, à montrer leur coura-ge. Il nous a fallu enfin, pour nous emparer de l'esprit, la torture de notre chair. On ne possède bien que ce qu'on a payé. Nous avons payé chèrement et nous paierons encore. Mais nous avons nos certitudes, nos raisons, [30] notre justice : votre défaite est inévitable. » (Juillet 1943)

Albert Camus, Lettres à un ami allemand

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15/09/2012

Stevie Ray Vaughan Live in Nashville 1987

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Et c'est pourquoi l'espoir ne me quitte pas

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« Mais je veux être clair avec vous. Je crois que la France a perdu sa puissance et son règne pour longtemps et qu'il lui faudra pendant longtemps une patience désespérée, une révolte attentive pour retrouver la part de prestige nécessaire à toute culture. Mais je crois qu'elle a perdu tout cela pour des raisons pures. Et c'est pourquoi l'espoir ne me quitte pas. Voilà tout le sens de ma lettre. Cet homme que vous avez plaint, il y a cinq ans, d'être si réticent à l'égard de son pays, c'est le même qui veut vous dire aujourd'hui, à vous et à tous ceux de notre âge en Europe et dans le monde : "J'appartiens à une nation admirable et persévérante qui, par-dessus son lot d'erreurs et de faiblesses, n'a pas laissé perdre l'idée qui fait toute sa grandeur et que son peuple toujours, ses élites quelquefois, cherchent sans cesse à formuler de mieux en mieux. J'appartiens à une nation qui depuis quatre ans a recommencé le parcours de toute son histoire et qui, dans les décombres, se prépare tranquillement, sûrement, à en refaire une autre et à courir sa chance dans un jeu où elle part sans atouts. Ce pays vaut que je l'aime du difficile et exigeant amour qui est le mien. Et je crois qu'il vaut bien maintenant qu'on lutte pour lui puisqu'il est digne d'un amour supérieur. Et je dis qu'au contraire votre nation n'a eu de ses fils que l'amour qu'elle méritait, et qui était aveugle. On n’est pas justifié par n'importe quel amour. C'est cela qui vous perd. Et vous qui étiez déjà vaincus dans vos plus grandes victoires, que sera-ce dans la défaite qui s'avance ?" » (Juillet 1943)

Albert Camus, Lettres à un ami allemand

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Dans un monde sans liberté

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« Le seul moyen d'affronter un monde sans liberté est de devenir si absolument libre qu'on fasse de sa propre existence un acte de révolte. »

Albert Camus, L'Homme révolté

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14/09/2012

Neil Young, Patti Smith & Guests : "Helpless"

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Rétablir l'ordre...

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« Quand le monde nous semble vaciller sur ses bases, un regard jeté sur une fleur peut rétablir l'ordre. »

Ernst Jünger, La Cabane dans la vigne

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Sois fort, tu seras libre

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« Sois fort, tu seras libre ; accepte la souffrance
Qui grandit ton courage et t’épure ; sois roi
Du monde intérieur, et suis ta conscience,
Cet infaillible dieu que chacun porte en soi.

Espères-tu que ceux qui, par leur providence
Guident les sphères d’or, vont violer pour toi
L’ordre de l’univers ? Allons, souffre en silence,
Et tâche d’être un homme et d’accomplir ta loi.

Les grands dieux savent seuls si l’âme est immortelle ;
Mais le juste travaille à leur œuvre éternelle,
Fût-ce un jour, leur laissant le soin de l’avenir,

Sans rien leur envier, car lui, pour la justice
Il offre librement sa vie en sacrifice,
Tandis qu’un dieu ne peut ni souffrir ni mourir. »

Louis Ménard, "Stoïcisme", in "Rêveries d’un païen mystique"

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13/09/2012

Richard Millet, "Eloge Littéraire d'Anders Breivik"

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« Je voudrais néanmoins rappeler qu'une grande partie de ma réflexion vise à comprendre la concomitance du déclin de la littérature et la modification en profondeur de la population de la France et de l'Europe tout entière par une immigration extra-européenne massive et continue, avec pour éléments intimidants les bras armés du salafisme et du politiquement correct au sein d'un capitalisme mondialisé, c'est-à-dire le risque d'une destruction de l'Europe de culture humaniste, ou chrétienne, au nom même de l'"humanisme" dans sa version "multiculturelle". »

Richard Millet, dans son article, "Pourquoi me tuez-vous ?", publié le 12/09/2012 dans L'Express

 

« Therefore, reality must be suppressed. If the ideology has power, it uses its power to undertake this suppression. It forbids writing or speaking certain facts. Its goal is to prevent not only expression of thoughts that contradict what “must be true,” but thinking such thoughts. In the end, the result is inevitably the concentration camp, the gulag and the grave. »

Anders Breivik, 2083 : A European Declaration of Independence.PDF

 

"Et, avec le temps, l'aspect de cette chose sans nom devenait de plus en plus ignoble, débordante, genre crête de coq purpuracée et plus ou moins déchiquetée et pendante, et, avec la maladie, cela se mit à puruler et à répandre une odeur nauséabonde."

Blaise Cendrars, cité par : Yvette Bozon-Scalzitti, in "Blaise Cendrars", 1977

 

J'ai reçu, hier, mon exemplaire du dernier Richard Millet qui fait tant jaser, "Langue Fantôme" suivi des quelques 17 pages de l' "Eloge Littéraire d'Anders Breivik" qui a provoqué la levée de boucliers de toute la bien-pensance culturo-médiatique franchouillarde ces deux dernières semaines. La meute de la harpie Annie Ernaux exigeant, comme à son habitude, la tête des dissidents, car c'est bien de ça dont il s'agit.

Refermant l'opuscule court et nerveux de Millet je me suis dit : "Tout ça pour ça ?!?!"

Bon, expédions ce qui chagrine tout le monde. Les toutes premières lignes d' "Eloge Littéraire d'Anders Breivik" :

« Au moment d'entreprendre ce qui pourrait être un "Eloge Littéraire d'Anders Breivik", je voudrais qu'on garde à l'esprit que je n'approuve pas les actes commis par Breivik, le 22 juillet 2011, en Norvège. »

Ses détracteurs l'ont-ils lu ? J'en doute fortement. Mais là n'est pas mon propos. C'est d'autre chose que je désire vous entretenir.

Son court essai pamphlétaire est, une fois encore, alourdi par ses postures anticapitalistes et anti-américaines que je n'hésiterais pas à qualifier de "primaires". Cela me surprend toujours de voir des écrivains brillants, et Richard Millet en est un, ne pas chercher à pousser un peu plus loin leurs analyses de la situation mondiale qui est la nôtre. Son analyse de la forme est juste, mais sa perception du fond de l'affaire manque de nuances et de subtilité.
Pour ma part, ni les USA, ni le Capitalisme ne sont à mettre en cause dans l'affaire de la mondialisation globalisante qui concourt à abattre les nations et les identités, mais bel et bien un fond mental qui travaille l'Humanité grosso modo depuis la Chute et l'Exil que des penseurs aussi divers que La Boétie (et ce qu'il dit de la servitude) ou Nietzsche (et ce qu'il dit de "La Mort de Dieu") ont su, au cours des siècles, mettre à jour. Un fond mental qui va en se perpétuant et en s'amplifiant le temps passant. Et je pourrais, bien entendu, mettre en avant les Ecrits Saints et Prophétiques qui soutiennent l'ossature de la Sainte Bible, mais je ne veux pas trop froisser les athées en série.
Ce processus de désagrégation générale travaille le monde entier, les USA comme le monde arabo-musulman compris et les sursauts identitaires ou autres qui président à tout cela sont des sursauts de part et d'autre à travers les cultures du monde, par réflexe, afin de tenter de dire "non" à cette déliquescence pour laquelle on ne parvient pas encore complètement à trouver les mots justes pour dire les maux qui la provoque, le tout mis en lumière par l'hypnose spectaculaire que Debord, Baudrillard ou Muray avaient analysé avec la lucidité qui était la leur. Des symptômes de quelque chose de bien plus profond qui échappe à presque tout le monde, à Richard Millet lui-même qui tient, pourtant, tête avec ses moyens au processus en cours.
Les terroristes musulmans comme certains hommes d'affaires font n'importe quoi, les uns pour préserver leur vieux mode de vie et, même, l'imposer au reste du monde, les autres pour briser toutes les entraves morales quant à la manière de générer de l'argent à des fins purement égoïstes sans soucis des conséquences. Sans oublier, surtout, l'Etat qui nous créé par désir d'apaisement social des monstres économiques comme les Subprimes afin d'offrir l'accession à la propriété à des catégories de personnes incapables de l'assumer financièrement... avec les conséquences que l'on sait pour la suite et qui permettent, dans la foulée, de tout mettre une nouvelle fois sur le dos de ce bon vieux Capitalisme, le bouc-émissaire idéal. Mais tout cela n'est rien. C'est pas grand-chose. C'est de l'ordre de l'épiphénomène si on se penche un peu dessus. Parties visibles du monstrueux iceberg.

Par contre, son texte court fait mouche en un autre domaine qui me semble imparable. Sur un plateau de télévision je l'ai entendu dire une fois que ce qui faisait la Grèce Antique c'est qu'Homère avait écrit "L'Iliade" ou "L'Odyssée", et ça, cela me semble juste et non négociable. Si les historiens, archéologues, philologues et anthropologues nous font accéder à des données quant à la manière de vivre et de propager leurs civilisations des populations anciennes ou présentes, ceux qui nous transmettent les symboles, les mythes et la Poiesis de ces peuples en question ce sont les écrivains. La Littérature. De "L'épopée de Gilgamesch"aux fulgurantes obsessions de Philip K. Dick, la Littérature dit ce qu'est le monde, ce qu'est la vie et participe même à son élaboration. Elle est, alors, victorieuse. Or, que constate Richard Millet ? Il constate que ce qu'on nomme "Littérature" aujourd'hui n'est plus qu'une longue agonie, une défaite, un refus de voir le monde tel qu'il est afin d'en tirer la substantifique moelle, mais une stratégie niaise et propagandiste contre des fantasmes et des fantômes (dont la fameuse "Extrême-Droite" mise à toutes les sauces), alors que la Littérature est un art bien plus délicat et complexe qui admet les ambiguïtés de l'âme humaine, les transformant en ingrédients nécessaires à son processus d'émergence, ne refusant pas de se servir d’un matériau difficile et tabou afin de provoquer un impact moral en posant des questions et en grattant les plaies que l'Humanité tend à oublier sous des couches épaisses de pansements qui, à la longue, ne font que puruler les blessures endormies.

Les auteurs d'aujourd'hui, dans leur très grande majorité, ne font que se tirer sur l'élastique, pardonnez-moi l'expression. Ils refusent de disséquer la réalité et de plonger leur nez dans la merde. A ce difficile travail sur le monde et sur soi ils préfèrent la berceuse prévisible des idéaux socialo-humanitaristes, enflés de posture anti-fasciste, car le fascisme est désormais dans absolument tout ce qui va contre leurs lénifiantes postures idéologiques. Ce que suggère Richard Millet, entre les lignes, c'est que ces écrivains ne sont écrivains que d'appellation. C'est le titre dont ils ont l'audace de s'affubler car ils écrivent des "succès", mais ils ne savent plus faire d'authentiques états des lieux et participent, de ce fait, à l'endormissement général avec leurs gros tirages éditoriaux et à la déliquescence sociétale, morale et identitaire des nations que plus personne, à part quelques valeureux franc-tireurs, n'ose interroger.

Et c'est là, à mon avis, que se trouve la véritable raison des Annie Ernaux, Tahar Ben Jelloun & co, de leur attaque contre Richard Millet. Inconsciemment ils ont très bien compris que c'est leur statut d'écrivain qu'il attaque avec un style qui leur manque, à eux, et ce malgré le fait que cet ironique "Eloge Littéraire d'Anders Breivik" ait été écrit rapidement, un peu maladroitement, mais avec l'angoisse au ventre quant à la vision que sa conscience lui donne du monde qui va vers le gouffre vers lequel il va.

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« Non que Breivik ait accompli le geste surréaliste le plus simple qui consiste, selon Breton, "revolver aux poings à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu’on peut, dans la foule" ; il n’a pas davantage pris Cioran au pied de la lettre à propos de ce désir d’extermination qu’inspire à tout homme sensé le fait de se trouver dans la rue. Deux énoncés, celui de Breton et celui de Cioran, dont on n’a pas assez remarqué qu’ils entrent en relation sur l’arrière-fond des guerres et des génocides du XXe siècle, avec l’écho de la condamnation par Adorno de la culture "après Auschwitz".
L’extermination comme motif littéraire : voilà l’injustifiable, et dont la question, posée indirectement (et sans doute involontairement) par Breivik à la surpopulation mondiale et au désastre écologique, redouble celles de la dénatalité européenne et de la rupture d’homogénéité de sociétés comme la norvégienne, la finlandaise, la suédoise, la danoise, la néerlandaise, tout pays ou ce qu’on appelle pudiquement les populistes sont entrés dans les gouvernements. Nous qui mesurons chaque jour l’inculture des indigènes tout comme l’abime qui nous sépare des populations extra-européennes installées sur notre sol, nous savons que c’est avant tout la langue qui en fait les frais, et avec elle la mémoire, le sang, l’identité. Donnerons-nous pour autant raison à Breivik, sous le prétexte que ses victimes n’étaient que de jeunes travaillistes, donc de futurs collaborateurs du nihilisme multiculturel ? Non : dans la perfection de l’écriture au fusil d’assaut, il y a quelque chose qui le mène au-delà du justifiable — ce qui pourrait être, néanmoins, une des définitions, restreintes, de la littérature, en même temps que la négation de celle-ci.
Le nombre, le multiculturalisme, l’horizontalité, le vertige de la fatigue ou de la perte du sens, ou encore ce que Renaud Camus appelle la "décivilisation", avec le "grand remplacement" qui en est le corollaire : voilà bien la défaite de la littérature. Et il est remarquable que, par-delà les considérations sur les nébuleuses d’une extrême droite dont on ne sait d’ailleurs pas tout à fait ce qu’elle est, sinon un fantasme du socialisme mondial, un journaliste du "Nouvel Observateur" ait noté, l’été 2011, que les célèbres auteurs de thrillers scandinaves n’avaient pas "prévu" Breivik, eux pourtant si prompts à dénoncer les prétendus complots néo- ou archéo-nazis menaçant ces sociétés dont on sait fort bien ce qui les ronge en réalité. Peut-être "expliquent"-ils Breivik. Ces écrivains, évidemment de gauche, ces vigilants, ces naïfs ne voient en général que ce qu’ils veulent voir ; les Davidsen, les NesbØ, les Mankell et le défunt auteur de "Millenium" sont aveugles, ou se crèvent les yeux, quand ils ne donnent pas dans la propagande, comme dans "Faux-Semblants", du Norvégien Kjell Ola Dahl, où Oslo est présentée comme capitale multiculturelle, avec ses immigrés extra-européens et ses quartiers bigarrés, si chers aux Bobos français : on y voit par exemple un commissaire de police, norvégien de souche, prendre le prénom de Mustafa pour épouser une immigrée musulmane, et une de ses collègue déambuler en s’émerveillant vers le quartier de Grobarlandslein : "Lena aimait se fondre dans la foule qui fourmillait entre les immeubles colorés, avec des apports d’architecture étrangère, comme le minaret dans Akerbergersvein. Seuls manquaient les appels à la prière du Muezzin pour compléter la touche exotique." Vision lénifiante d’un "exotisme" à domicile, derrière lequel on se refuse à considérer que le chant du Muezzin sonnerait la mort de la chrétienté, donc la fin de nos nations. Dans cette décadence, Breivik est sans doute ce que méritait la Norvège et ce qui attend nos sociétés qui ne cessent de s’aveugler pour mieux se renier, particulièrement la France et l’Angleterre ; loin d’être un ange exterminateur, ni une bête de l’Apocalypse, il est tout à la fois bourreau et victime, symptôme et impossible remède. Il est l’impossible même, dont la négativité s’est déchaînée dans le ciel spirituel de l’Europe.

Un autre écrivain norvégien, Gunnar Staalesen, plus subtil lui, plus ironique, surtout, plus écrivain peut-être, car ancien philologue, a intitulé l’un de ses romans, dont le héros est un détective désenchanté : "la nuit tous les loups sont gris". Breivik est l’un de ces désenchantés devenu un loup solitaire et gris. Breivik a quelque chose de gris. C’est en cela qu’il aurait pu être écrivain. Le journaliste du "Nouvel Observateur", ayant constaté l’aveuglement des contemporains, croit trouver l’origine de Breivik dans le grand Knut Hamsun, dont on sait qu’il fut ouvertement nazi et fini ses jours à l’asile, comme Breivik y finira peut-être les siens. "La faim" reste un livre extraordinairement moderne et brûlant de ce qui dévore le narrateur, tout comme "Pan", merveilleux livre sur le désir. Le même journaliste va jusqu’à s’en prendre à l’ "Edda", c’est-à-dire au fondement de la culture scandinave, ce qui ferait de Breivik la réincarnation dérisoire du loup Fendrir, fils du dieu ase Loki et meurtrier du dieu Odin que Snorri Sturluson décrit "la gueule hirsute, la mâchoire inférieure contre la terre, la supérieure contre le ciel". On est bien là dans un autre délire, lequel sert néanmoins le Nouvel Ordre mondial : celui qui tend à taxer de fasciste toute interrogation sur la pureté, l’identité, l’origine, et qui, à bout d’arguments, finit par récuser ce que nous sommes : notre culture, par exemple, la "Chanson de Roland", bientôt effacée de notre héritage car décrétée politiquement incorrecte et raciste, comme l’ "Edda" des nordiques, et avec elle ce qui nous permet encore de nommer et que le Nouvel Ordre moral est en train d’éradiquer : la littérature. »

Richard Millet, Eloge littéraire d’Anders Breivik

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Voyez aussi...


L'ami XP chez ILYS


Blueberry, chez ILYS


Pierre Cormary sur le RING

 

Elisabeth Lévy sur CAUSEUR


Juan Asensio sur Le Stalker


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Igor Stravinsky : L'Oiseau de Feu

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Part 01/04

 


Part 02/04

 


Part 03/04

 


Part 03/04

 


Igor Stravinsky

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Pour ça, fallait y aller au couteau, comprends-tu ?

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« Comprendre ? Tu crois que je gueule mais que je ne comprends pas ? Il y a longtemps que j'ai compris qu'ils avaient honte de nous, qu'ils ne savaient plus où nous cacher ! Moi et mes gars, on l'a faite la guerre, on l'a gagnée ! C'est nous ! Moi et ma poignée de types, on a fait trembler des armées, t'entends, des armées qui nous voyaient partout, qui ne pensaient qu'à nous, qui n'avaient peur que de nous dès que s'allumait la première fusée !
Tuer un type, tout le monde pouvait le faire, mais en le tuant, loger la peur dans le crâne de dix mille autres, ça c'était notre boulot ! Pour ça, fallait y aller au couteau, comprends-tu ? C'est le couteau qui a gagné la guerre, pas le canon ! [...] On est peut-être trois mille, pas plus, à s'en être servi, sur tous les fronts. C'est ces trois mille-là les vainqueurs !... Et maintenant ces salauds qui nous les ont distribués, larges comme ça, nos couteaux de nettoyeurs, nous crient : "Cachez ça ! Ce n'est pas une arme française, la belle épée nickelée de nos pères !... Et puis, cachez vos mains avec, vos sales mains qui ont barboté dans le sang, alors que nous, on avaient des gants pour pointer nos télémètres !... Et pendant que vous y êtes, cachez-vous aussi, avec vos gueules et vos voyous ! Regardez le bourreau s'il se tient peinard ! Faites-en autant, ou gare !" »

Roger Vercel, Capitaine Conan

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12/09/2012

Alain Finkielkraut et Fabrice Hadjadj : La Modernité

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Car cela est bon pour ma force

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Ma vie ! Ma vie ! Comme elle est belle ! Comme j’aime ma vie !

J’aime la poussière sur mes bottes, la poussière sur la force de mes jambes. Je puis marcher dans de l’eau, plonger dans de la terre éboulée ! J’aime mes mains moites, pas propres. Ma canne, sur la poignée où je m’appuie, est salie par ma sueur mâle.

Que la sueur noire coule sur mes joues ! Je veux être un objet de répulsion pour les femmes.

Malédiction sur leur faiblesse ! Malédiction sur tous les faibles ! Malédiction sur les choses de l’âme ! Mon casque qui me serre et me brûle me fait moins mal autour des tempes que ne me faisait mal la pensée bête. (Cher casque, cache mon front, mon esprit.)

Du jour où j’ai eu mon casque m’a envahi la joie de tuer.

Qu’il est doux, mon browning brillant ! Qu’il est doux, mon bras quand je vise, si mol, si souple, pas tendu ! Parfois, tandis que je marche, ma main se glisse dans l’étui, le touche avec un geste presque impur. Je veux tuer beaucoup d’ennemis, bien que je les estime. Demain, tuer sera défendu.

Mes bottes craquent quand je marche. Je frappe avec mon bâton sur mes bottes.

Je suis le fort, celui qu’on peut insulter sans qu’il réponde. Je suis le silencieux, celui qui dédaigne d’intervenir. Et l’on me permet tout, à cause de mon courage. Mes actes n’ont de limites que celles où vient buter ma force.

Demain, la guerre finira et de nouveau, esclave des Pâles.

Mon Dieu, si je dois rentrer parmi les Pâles, mon Dieu, donnez-moi la puissance. Tous les merveilleux passe-droits pour moi et pour ceux que j’aime. Toutes les injustices et l’arbitraire, pour moi, pour ceux qui me plaisent ou que j’aime,comme aujourd’hui dans l’atmosphère d’infraction sur la terre de ma liberté et de ma vertu !

Malédiction, ridicule sur l’esprit ! Écrasement sur la connaissance ! Toute la connaissance des siècles ne vaut pas ce dur poignet imberbe. Si je suis tué, mon sage ami, mon ami irréprochable, brise mon crâne et piétine mon cerveau sous le talon de ta jambe colossale !

Mon cerveau ? Mais je n’en ai plus. J’ai vomi mon cerveau mou. Sans cœur et sans cerveau, l’amphioxus humain ! Sans cœur et sans cerveau, mais dis un nom quand j’agonise et debout je me reconstitue ; mort, je ferai sauter mon cercueil pour aller vers ce que je désire.

Malédiction, écume sur la tendresse ! Que nos cuirs sentent mauvais, que la terre colle dans nos oreilles, que rien ne soit plaisant sur la chair austère et drue. Nous voulons cela ! Malédiction sur ce qui plaît.

Mais si je rencontre une femme, je la terrasse et la rejette, car cela est bon pour ma force.

O bonheur lâché ! O bonheur crié dans sa chevelure ! Dieu, si j’ai jamais autant d’amour que j’aurai porté de bonheur, éclatée sera ma poitrine, et ce qui sert de ciel autour du monde !

La force sort de moi comme la sueur, hors l’épaule de la femme baisée. Vent entre mes doigts sans bagues, et la sainte stérilité des paumes, et le libre sang natal, libre comme la libre mer, et mes bottes qui craquent quand je marche sous ma vie et mon jarret garçonnier !

Je me moque de la Vérité ! Dérision sur la Vérité ! C’est pour ma patrie que je me bats. Si demain m’était démontré que ma patrie n’est pas la lumière, mais le boisseau qui cache la lumière, je ne m’en batterais pas moins pour ma patrie. Je me bats pour ma patrie et pour ma joie. Dérision sur ceux que choque ma joie !

Ma vie ! ma vie ! Comme elle est belle ! J’aime ma vie. »

Henry de Montherlant, Chant de la grande vie de vache

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11/09/2012

Peter Sloterdijk et Rémi Brague : La Mondialisation

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Vivre

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« Sur les raisons et les origines de ma souffrance, de ma mélancolie, de mon ensorcellement j’aurais pu dire les choses les plus ingénieuses et les plus sensées, la mécanique m’en était limpide. Mais ce dont j’avais le plus besoin, une soif si désespérée, ce n’était pas savoir et comprendre, c’était vivre, agir, m’élancer, sauter dans le vide. »

Hermann Hesse, Le loup des steppes

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