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31/05/2012

C’est n’être nulle part que d’être partout

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« La mobilité perpétuelle des individus atomisés est l’aboutissement logique du mode de vie capitaliste, la condition anthropologique ultime sous laquelle sont censés pouvoir se réaliser l’adaptation parfaite de l’offre à la demande et l’"équilibre général" du Marché. Cette conjonction métaphysique d’une prescription religieuse (Lève toi et marche !) et d’un impératif policier (Circulez, il n’y a rien à voir !), trouve dans l’apologie moderne du "nomade" son habillage poétique le plus mensonger.

On sait bien, en effet, que la vie réelle des tribus nomades que l’histoire a connues, s’est toujours fondée sur des traditions profondément étrangères à cette passion moderne du déplacement compensatoire dont le "tourisme" (comme négation définitive du Voyage) est la forme la plus ridicule quoiqu’en même temps la plus destructrice pour l’humanité.

Bouygues et Attali auront beau s’agiter sans fin, leur pauvre univers personnel se situera donc toujours à des années-lumière de celui de Segalen ou de Stevenson. Sénèque avait, du reste, répondu par avance à tous ces agités du Marché : "C’est n’être nulle part que d’être partout. Ceux dont la vie se passe à voyager finissent par avoir des milliers d’hôtes et pas un seul ami. " (Lettres à Lucilius) »

Jean-Claude Michéa, Orwell éducateur

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30/05/2012

Arthel Lane "Doc" Watson (3 Mars 1923 – 29 Mai 2012)

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Doc Watson

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J’avais été bien content de trouver la patrie en danger. Le devoir, c’est quelquefois bien commode.

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« Il fallait redevenir Jean Dutourd. Fade perspective ! Je l’avais bien perdu de vue, celui-là ! Je l’avais en quelque sorte abandonné en 1942 sans beaucoup de regrets. Il ne m’apportait guère de satisfactions. Collé aux examens, sans le sou, tâtonnant dans les obscurités de l’adolescence, me raccrochant à une vocation d’écrivain qui se manifestait surtout par le dégoût de faire quoi que ce fût d’autre, j’avais été bien content de trouver la patrie en danger. Le devoir, c’est quelquefois bien commode. Il est écrit là-haut sans doute que je ferai tout au rebours des autres. Les jeunes gens, d’ordinaire, sollicitent des sursis pour avoir le temps de tailler leur place dans le monde. Moi, je demandais à la guerre un sursis à mon entrée dans le monde. Le désordre, qui effraye les personnes sérieuses et prévoyantes, me plaisait, à moi. Il était accueillant, il était chaleureux, il était créé tout spécialement pour moi. Je savais déjà, ou je sentais, à cette époque, que je ne pourrais jamais m’accommoder des catégories habituelles, que je serais incapable de me "faire une situation", que les règles sociales n’entreraient jamais dans ma tête ; elle y était aussi réfractaire qu’à la géométrie ou à l’algèbre. »

Jean Dutourd, Le demi-solde

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29/05/2012

La diversité donne à l’homme blanc les moyens de remplacer la haine par la condescendance...

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Raphaël Enthoven : « La diversité est une invention des Blancs, c’est un délire colonial ! »

Raphaël Enthoven

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Contactez le MRAP ou SOS RACISME ou la LICRA

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Je suis chrétien, priez pour moi !

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« Il n’y a pas d’honneur à être français, nulle gloriole. Et qu’on veuille bien me permettre une fois de le dire, dans le même sens: il n’y a pas non plus d’honneur à être chrétien. Nous n’avons pas choisi.

"Je suis chrétien, révérez-moi!" s’écrient à l’envie les princes de prêtres, les scribes et les pharisiens. Il faudrait plutôt dire, humblement: "Je suis chrétien, priez pour moi !" Nous n’avons pas choisi.
Lorsqu’on a déjà tant de mal à être français, le moindre retour complaisant vers nous-mêmes, le plus furtif regard jeté sur l’abîme des siècles qui, à notre droite et à notre gauche, nous sépare des aïeux, risque de nous donner le vertige. Quoi! Nous sommes déjà si loin, si seuls ? Ils ne peuvent plus nos entendre, le cri d’angoisse que nous jetterions vers eux serait à l’instant pris sur nos lèvres, englouti. Et bien ne crions pas, serrons les dents. Gardons nous de mesurer la largeur de la route. Ce que nous tentons aujourd’hui, d’autres le firent, en leur temps, en leur lieu, et ils n’en savaient pas plus long que nous. »

Georges Bernanos, Nous autres français

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28/05/2012

Les cons...

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René Fallet

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Rien ne saurait cacher l’usure véloce

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« Comme toute l’organisation de la distribution des biens est liée à celle de la production et de l’État, on rogne sans gêne sur toute leur ration, de nourriture comme d’espace, en quantité et en qualité. Quoi que restant formellement des travailleurs et des consommateurs libres, ils ne peuvent s’adresser ailleurs, car c’est partout que l’on se moque d’eux.

Je ne tomberai pas dans l’erreur simplificatrice d’identifier entièrement la condition de ces salariés du premier rang à des formes antérieures d’oppression socio-économique. Tout d’abord parce que, si l’on met de côté leur surplus de fausse conscience et leur participation double ou triple à l’achat des pacotilles désolantes qui recouvrent la presque totalité du marché, on voit bien qu’ils ne font que partager la triste vie de la grande masse des salariés d’aujourd’hui. C’est d’ailleurs dans l’intention naïve de faire perdre de vue cette enrageante trivialité que beaucoup assurent qu’ils se sentent gênés de vivre parmi les délices alors que le dénuement accable des peuples lointains. Une autre raison de ne pas les confondre avec les malheureux du passé, c’est que leur statut spécifique comporte en lui-même des traits indiscutablement modernes. Pour la première fois dans l’histoire, voilà des agents économiques hautement spécialisés qui, en dehors de leur travail, doivent faire tout eux-mêmes. Ils conduisent eux-mêmes leur voiture, et commencent à pomper eux-mêmes leur essence, ils font eux-mêmes leurs achats ou ce qu’ils appellent de la cuisine, ils se servent eux-mêmes dans les supermarchés comme dans ce qui a remplacé les wagons-restaurants. Sans doute leur qualification très indirectement productive a-t-elle été vite acquise, mais ensuite, quand ils ont fourni leur quotient horaire de ce travail spécialisé, il leur faut faire de leurs mains tout le reste. Notre époque n’en est pas encore venue à dépasser la famille, l’argent, la division du travail. Et pourtant, on peut dire que, pour ceux-là, déjà, la réalité effective s’en est presque entièrement dissoute dans la simple dépossession. Ceux qui n’avaient jamais eu de proie l’ont lâchée pour l’ombre.

Le caractère illusoire des richesses que prétend distribuer la société actuelle, s’il n’avait pas été reconnu en toutes les autres matières, serait suffisamment démontré par cette seule observation que c’est la première fois qu’une système de tyrannie entretient aussi mal ses familiers, ses experts, ses bouffons. Serviteurs surmenés du vide, le vide les gratifie en monnaie à son effigie. Autrement dit, c’est la première fois que des pauvres croient faire partie d’une élite économique malgré l’évidence contraire.

Non seulement ils travaillent, ces malheureux spectateurs, mais personne ne travaille pour eux, et moins que personne les gens qu’ils paient, car leurs fournisseurs même se considèrent plutôt comme leurs contremaîtres, jugeant s’ils sont venus assez vaillamment au ramassage des ersatz qu’ils ont le devoir d’acheter. Rien ne saurait cacher l’usure véloce qui est intégrée dès la source, non seulement pour chaque objet matériel, mais jusque sur le plan juridique, dans leurs rares propriétés. De même qu’ils n’ont pas reçu d’héritage, ils n’en laisseront pas. »

Guy Debord, Texte extrait des premières minutes du film de Guy Debord et dit, en voix-off par lui, In girum imus nocte et consumimur igni

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27/05/2012

Pacifism...

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Un formidable instrument d’émancipation intellectuelle

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« Péguy, Bernanos, Claudel. Si je rapproche ici ces noms, ce n’est pas parce qu’ils sont tous trois ce que l’on est convenu d’appeler des écrivains catholiques. Catholiques, ils le sont, chacun à sa manière, mais cela ne suffit pas, loin de là, à les définir. Si je les ai réunis, c’est d’abord parce que chacun d’eux a représenté, à diverses époques de ma vie, un formidable instrument d’émancipation intellectuelle. Ils m’ont aidé à me libérer de mon temps, à prendre des distances vis-à-vis de lui, et plus encore, vis-à-vis de moi-même. Quand le monde tout entier paraît s’affaisser sur son axe et que l’on se sent gagné par la lâche tentation de composer avec ce qu’il charrie de plus médiocre, alors Péguy, Bernanos et Claudel sont des recours. Ils nous arrachent à la vulgarité ambiante et bien souvent nous en protègent. Non que chacun d’entre eux n’ait eu, à l’occasion, ses faiblesses. Mais leurs erreurs n’ont jamais été inspirées par la complaisance à leur époque ; ils n’ont jamais emprunté leurs aveuglements à leurs contemporains. Leur marginalité fut à la fois un fait subi et une situation voulue. Subie, parce qu’elle est en effet pour partie liée à leur position d’écrivains catholiques. Voulue, parce qu’en érigeant l’ostracisme dont ils furent victimes en sécession délibérée, ils ont fait de ce défi à leur temps la source principale de leur inspiration. Les grandes oeuvres peuvent bien exprimer leur époque, elles n’en sont pas moins bâties sur la solitude volontaire et la résistance à la contrainte extérieure. »

Jacques Julliard, L’argent, Dieu et le diable - Péguy, Bernanos, Claudel face au monde moderne

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26/05/2012

Manquer sa Cible

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Le monde est inachevé. Toute la Bible le hurle. Et au centre du monde l'homme est, lui-même, inachevé. Au terme du sixième jour la création rentre dans l'Histoire. Ce que Dieu a créé seul est achevé, mais ce qu'il veut entreprendre avec l'homme ne fait que commencer. L'homme devrait participer à la création en la recevant comme un héritage, un don, une responsabilité et non un dû. C'est une mission et une charge. Pour toute partie de sa création, Dieu dit :"cela est bon". Mais il ne le dit pas pour l'homme. Car l'homme attend son achèvement. Entre sa création et son achèvement à venir il a buté sur le péché. Il a manqué sa cible.

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L’antiquité nous apprend que le malheur peut être auguste et que la vertu et le génie sont indépendants des viles couronnes que la fortune accorde ou refuse

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« On s’intéresse beaucoup à la jeunesse moderne, on se demande ce qu’elle pense, les plus naïfs vont jusqu’à le lui demander à elle-même. Beaucoup d’entre ces jeunes gens n’admirent que le succès, ils paraissent décidés à tout pour y parvenir, et c’est ce qui donne à certains d’entre eux un air cru, avide, aiguisé de petits fauves. A vrai dire, il ne faut pas s’effrayer outre mesure de ces dispositions : la force des choses, le plus souvent, a tôt fait de mater ces férocités enfantines. Mais ces idées se répandent, ces opinions tendent à abaisser de plus en plus le plafond qui pèse sur les esprits. Or l’éducation classique est opposée à d’aussi vils partis pris; elle nous apprend à juger les individus en eux-mêmes. Les grands hommes de Plutarque ont sans doute quelque chose de légèrement artificiel, d’un peu découpé. Mais qu’ils s’enfoncent dans l’exil, qu’ils meurent à la fin d’une de ces petites batailles antiques, où il semble qu’on aperçoive distinctement chaque combattant, ou que, sûrs d’avoir tout perdu, ils terminent volontairement leurs jours par un suicide héroïque, toujours la phrase qu’ils prononcent nous avertit que l’adversité n’est rien et qu’il importe seulement d’être magnanime. On peut reconnaître les belles époques à la distinction qu’elles ont su maintenir entre le succès et la grandeur. Par les exemples de son histoire et les vers de ses tragédies, l’antiquité unanime nous apprend que le malheur peut être auguste et que la vertu et le génie sont indépendants des viles couronnes que la fortune accorde ou refuse aux hommes. Jamais cette leçon ne sera venue plus à propos. »

Abel Bonnard, "La vie présente : les humanités" - Revue de Paris, année 30, tome 2, 1er mars 1923, p. 193-201

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25/05/2012

La seule oasis qui compte

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Avec le temps on prend la mesure de ce qui importe, de ce qui est essentiel. On ne veut plus s'arrêter à des pacotilles ou aux crispations d'autrui à notre encontre. On ne veut plus épuiser d'énergie à expliquer les choses, à mettre les points sur les "i" et à étayer une ligne de conduite et une ligne de défense par rapport à ce qui relève du simple bon sens.

Par contre, en retour, on éprouve le besoin de se réfugier dans la seule oasis qui compte : la solitude, où le simence est qualitatif et où l'on s'entend respirer tandis que l'on pense et que l'on prie.

C'est là ma pente actuelle, ayant remarqué avec une constante évolution en ce sens l'éloignement progressif de nombreuses personnes avec lesquelles j'avais rêvé le même rêve, bleu, rouge, jaune, pourpre, chatoyant durant de nombreuses années à porter nos lots d'angoisses et nos gerbes d'espoir.

Mais tout se discrimine tout seul, si je puis dire, par soi-même, tandis que le terre tourne comme elle tourne et que chacun vieillit comme il vieillit.

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En révolte contre ces sentimentalités patriotiques sous lesquelles les gens finissaient par s’encroûter

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« Nous nous rassemblions. Heinz avait la tête fourmillante d’idées. Il avait été un jeune officier, quatre fois blessé et qui avait fait ses preuves dans des combats de corps de volontaires ; maintenant il était poète en secret et esthète avec affectation. Rempli d’une haine farouche contre toute sentimentalité, il avait l’habitude de couper court à tout accès de vague mélancolie par un seul mot de l’ironie la plus mordante. Une multitude de petits flacons de parfums traînaient sur sa table de nuit – mais il était aussi l’inventeur d’un nouvel explosif fabriqué avec les plus invraisemblables détritus. Il faisait des sonnets parfaits et tirait dans l’as de coeur à une distance de cinquante mètres.

Nous entrâmes tout deux dans dix-huit associations.

Partout où il y avait un jeune homme en révolte contre ces sentimentalités patriotiques sous lesquelles les gens finissaient par s’encroûter, contre les discours filandreux que débitaient infatigablement des vieillards vénérés et des coryphées à barbe blanche, nous allions à lui et nous le convertissions à notre cause. Nous recrutions ainsi des ouvriers, des étudiants, des écoliers, des jeunes commerçants, des fainéants et des gens qui savaient tout faire, des idéalistes ardents et des fanatiques du mépris. […] Nous fouillions les terrains qui nous étaient le plus éloignés.

Partout où se trouvait un garçon qui faisait preuve de courage, si stupide qu’en eût été la cause, nous l’approchions et toujours, nous constations qu’il était de notre race. La plupart du temps, nous nous reconnaissions au premier coup d’œil. […] Lorsque nous eûmes atteint le nombre de cinquante, Kern fit une courte apparition et arrêta le recrutement. Pour l’instant, cinquante hommes nous suffisaient largement. »

Ernst Von Salomon, Les Réprouvés

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24/05/2012

Pour qui consent à voir, pour qui veut entendre, pour qui veut vraiment aimer

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J'ai longtemps cru que la Vérité était ailleurs, or si la Justice n'est pas de ce monde soyez assurés qu'elle s'en vient à grands pas et que pour venir, parce qu'il y a eu le Mystère de l'Incarnation qui fut, comprenez-le bien, une Incarnation Totale, le germe qui a été laissé et qui pousse depuis plus de 2000 ans indique que la Vérité est bien ici, à notre portée pour qui consent à voir, pour qui veut entendre, pour qui veut vraiment aimer.

Oh je suis un pécheur. Je ne suis pas digne d'écrire ce que j'écris qui peut être si mal compris et que l'on me catalogue d'hypocrite.
Je suis un laïc, j'aime le vin, la bonne chère et les femmes. Tant de choses qui, disent les clercs de la Religion, ne sont que chimères destructrices. Pourtant Dieu a planté dans ma chair, car comme disait Nietzsche "le corps est une raison supérieure", le sens de l'Appel qui est le sien et je marche sous son regard espérant marcher sous son sourire.

Quand je prendrai le Baptême, puisse Dieu faire que le Ciel s'ouvre un peu pour moi. Moi qui ai le sentiment d'éprouver le scandale de la prière non exaucée.

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Ce n’est pas le soulèvement militaire franquiste de juillet 1936 qui est à l’origine de la destruction de la démocratie

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« Ce n’est pas le soulèvement militaire de juillet 1936 qui est à l’origine de la destruction de la démocratie. C’est parce que la légalité démocratique avait été détruite par le Front populaire que le soulèvement s’est produit. En 1936, personne ne croyait en la démocratie libérale telle qu’elle existe aujourd’hui en Espagne. Le mythe révolutionnaire partagé par toute la gauche était celui de la lutte armée. Les anarchistes et le parti communiste, un parti stalinien, ne croyaient certainement pas en la démocratie. L’immense majorité des socialistes et, notamment leur leader le plus significatif, Largo Caballero, le "Lénine espagnol", qui préconisait la dictature du prolétariat et le rapprochement avec les communistes, n’y croyait pas davantage. Les gauches républicaines du jacobin Azana qui s’étaient compromises dans le soulèvement socialiste de 1934, n’y croyaient pas plus. Quant aux monarchistes de Rénovation espagnole, aux carlistes, aux phalangistes et a majorité de la CEDA (Confédération espagnole des droites autonomes), ils n’y croyaient pas non plus.

Les anarchistes se révoltèrent en 1931, en 1932 et en 1933. Les socialistes se soulevèrent contre le gouvernement de la République du radical Alejandro Lerroux, en octobre 1934, appuyé par toutes les gauches, ce soulèvement fut planifié par les socialistes comme une guerre civile pour instaurer la dictature du prolétariat. Dès son arrivée au pouvoir, le Front populaire ne cessa d’attaquer la légalité démocratique. Le résultat des élections de Février 1936 ne fut jamais publié officiellement. Plus de 30 sièges de droite furent invalidés. Le président de la République, Niceto Alcala Zamora fut destitué de manière illégale. La terreur s’imposa dans la rue, faisant plus de 300 morts en trois mois.

On aimerait que les nombreux "écrivains d’histoires", défenseurs des vieux mythes du Komintern, expliquent la réflexion lapidaire du libéral antifranquiste, Salvador de Madariaga : "Avec la rébellion de 1934, la gauche espagnole perdit jusqu’à l’ombre d’autorité morale pour condamner la rébellion de 1936". »

Arnaud Imatz, Espagne : la guerre des mémoires

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Courageuses !

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Manifestante tunisienne. La pancarte dit : "Développe ton cerveau plutôt que ta barbe."

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23/05/2012

Evgueni Rodionov, Martyr pour la Foi

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Evgueni Rodionov est né le 23 mai 1977, un enfant à ce qu'on disait, aimable, serviable, poli et en parfaite santé. Bien que bon élève après sa classe de seconde, il part travailler dans une fabrique de meubles, et apprend le métier d'ébéniste, puis il se spécialise dans la tapisserie de mobilier. Ce travail lui convient et le salaire est convenable. Sa mère se souvient que même avec les trois emplois qu'elle cumulait elle ne gagnait pas autant que son jeune fils. Ce dernier améliore considérablement la vie familiale. Mais à ses dix-huit ans Evgueni est appelé sous les drapeaux.

En février 1996, le jeune soldat russe et garde-frontière est capturé par des rebelles musulmans de Tchétchénie.

Il est gardé prisonnier – et probablement torturé – pendant 100 jours afin d'abjurer sa Foi.

Le chef du groupe d'islamistes tchétchènes, Ruslan Khaikhoroyev, choisit de l'exécuter le 23 mai 1996, jour de son dix-neuvième anniversaire, et jour de l'Ascension du Seigneur selon le calendrier Orthodoxe.

Il est exécuté près de Bamut après avoir été torturé pour avoir refusé de retirer la croix qu'il portait autour du cou et de renier le Christ en épousant la Religion du Prophète Mahomet.

Sa tombe a été indiquée à sa mère par les assassins en personne contre une grosse rançon pour laquelle ses parents, modestes, ont dû hypothéquer leur maison. Elle a pu identifier le corps de son fils grâce à ses bottes mais surtout grâce à la croix qu'il y avait sur le corps sans tête, croix qui avait été donnée au jeune garçon par sa grand-mère maternelle le jour de ses 11 ans. Sa mère se souvient que jour pour jour 20 ans après son mariage le 23 Octobre 1997 elle déterrait le corps de son fils et le ramenait à la maison pour l'enterrer. L'inscription sur la tombe est "Pardonne moi, mon fils".

Cinq jours après son enterrement, son père décédait de chagrin.

Sa croix a été remise par sa mère à l'église Saint-Nicolas de Pygy à Moscou, et est conservée dans le sanctuaire de cette église.

Evgueni Rodionov est souvent considéré comme un saint en Russie. Une église porte son nom avec l'accord du Patriarche de Moscou et de toutes les Russies d'alors, Alexis II... Le jeune martyr n'est pas encore inscrit dans le registre des Saints Russes, mais il se murmure que cette situation ne va pas durer longtemps... on trouve déjà des icônes du jeune garçon.

Comme il y a une justice, tout de même, un mois après l'exécution d'Evgueni, le groupe tchétchène responsable de son exécution a été décimé par les forces spéciales russes.

Un des chefs Tchétchènes, Salautdin Temirbulatov a été capturé en Tchétchénie en 2000, et ensuite condamné à perpétuité pour les nombreux massacres qu'il avait ordonné.

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Yoooouuuuhoooouuu ! Yaaaaminaaaa !

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« A qualité égale, priorité au Beur puisqu’il a eu plus d’obstacles à franchir qu’un Blanc de souche. »
Yamina Benguigui, Courriers Cadres, 21 octobre 2004

Yamina Benguigui, pour qui n'a pas suivi, est ministre déléguée de la Francophonie et des Français de l'étranger du premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

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Saucisson à l'ail !

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Justification

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Toute justification face à qui que ce soit est bien inutile. La seule justification qui vaille n'est pas de ce monde, aussi il m'apparaît de plus en plus inutile d'argumenter dans la bataille et la controverse pour dévoiler ce qui, énorme, à la portée de tous, visible dans son assise, siège quotidiennement à la vue de chacun. Il convient juste de dire les choses humblement, de pointer du doigt la douloureuse blessure que plus personne ne ressent clairement tellement l'anesthésie est générale.

Il faut déposer les armes face à ceux qui se rassurent, se trouvent des excuses, bref, se justifient à leur tout puisqu'il sont le produit d'une société qui passe son temps à se justifier aussi.

L'Amour n'a pas à se justifier. L'Amour est et il ne se discute pas. Sachez que sitôt que l'amour a besoin de justification, d'aménagement, ça n'est pas de l'Amour.
Jeûnes, compassion, rien n'arrive aux mollets de l'Amour qui n'a besoin ni de jeûne ni de compassion puisqu'il est, par essence, supérieur à ceux-là, les contenant en abondance accomplie. Ayant atteint à l'Amour, tout jeûne est inutile et la compassion en déborde naturellement, même lorsqu'on est dans la colère qui, alors, devient Sainte car elle n'est que soif de Justice.

Et Dieu aime l'Amour et Dieu aime la Justice.

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A vrai dire, notre littérature est toute pénétrée de l’esprit antique, étant latine dans son fonds, et grecque à son faîte

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« Aujourd’hui, au contraire mille dangers menacent la pureté du langage; il s’enfle, il s’alourdit, il se gâte; il deviendra de moins en moins capable, si l’on n’y prend garde, d’exprimer des pensées fines ou fortes, d’être un instrument de beauté ou de vérité. Il est d’autant plus pressant de restaurer l’enseignement du latin. Non seulement, on y vérifie tout notre vocabulaire, mais l’esprit trouve dans cette étude une discipline admirable. Le latin, c’est la langue sans délire, qui passe du sillon à la route, du paysan au légionnaire et qui satisfait enfin son génie dans la rectitude abstraite du droit : idiome éminemment temporel, mâle parler de la puissance, mais d’une puissance qui veut être juste, et qui ne donne point d’ordre sans dicter des lois. Le grec, c’est bien autre chose. Rustique comme le latin, il est aussi maritime; propre à la dialectique la plus déliée, comme à la poésie la plus haute, il ne se prête pas moins à la verve la plus familière. Pour bien connaître les mots grecs, il faut les voir dans les comédies d’Aristophane, où ils ressemblent à ces pigeons qui marchent sur le fumier, picotent la bouse, et soudain, envolés, ne sont plus qu’une guirlande au haut du ciel. La raison ailée du grec est si libre et si joueuse qu’elle finit par sourire aux sophistes. La raison pédestre du latin ne les admet pas. Le français tient de l’un et de l’autre, lié au latin par une parenté positive et au grec par une parenté idéale. Dans l’oeuvre des grands écrivains où chacun de ces idiomes approche de sa perfection, le grec tend à devenir plus subtil, le latin plus dense, le français plus clair. Notre parler, plonge lui aussi, ses racines dans la vie rustique. Grec, latin, français, ce sont les trois langues du vin, mais l’ivresse grecque pousse à chanter, l’ivresse latine à agir, l’ivresse française à penser. Le français ne favorise que médiocrement l’imagination et la fantaisie, il se prête au sentiment dans la mesure où celui-ci veut se connaître; c’est le langage de la conscience, celui d’une raison persuasive, qui ne voudrait pas commander qu’elle n’eût aussi convaincu. Mais, pour qu’il garde ses qualités supérieures, il faut qu’il reste associé aux deux grandes langues antiques, qui le maintiennent à leur hauteur. L’étude des langues vivantes a mille avantages, mais ce n’est jamais qu’une excursion latérale, au lieu que celle du latin nous ramène à notre origine. Celle du grec n’est pas moins nécessaire, mais à un autre étage : c’est un luxe, si l’on veut, mais un luxe indispensable, pour achever dans l’exquis une éducation qui a commencé par le solide. A vrai dire, notre littérature est toute pénétrée de l’esprit antique, étant latine dans son fonds, et grecque à son faîte. On ne pourrait renoncer aux humanités sans rompre la continuité française. A partir de ce moment-là, ce ne serait plus la même France qui durerait, et qu’importe la persistance des noms, sans celle des choses? Tout le monde, aujourd’hui, voit plus ou moins clairement les dangers matériels dont nous sommes entourés. Mais il est des calamités plus redoutables encore, sur lesquelles il faut d’autant plus rester en éveil qu’elles ne font pas événement et ne changent pas le train ordinaire. Ce sont les grandes catastrophes silencieuses qui abaissent le plan de la vie, éteignent les activités supérieures et diminuent l’homme. »

Abel Bonnard, "La vie présente : les humanités" - Revue de Paris, année 30, tome 2, 1er mars 1923, p. 193-201

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22/05/2012

Une guérison issue de l'écartèlement

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

 

Ce qui me convient, après tout, c'est la guérison issue de l'écartèlement. Ce qui s'éloigne il faut le laisser s'éloigner et y puiser une force et s'y construire une opportunité. Ce que l'on considère comme une assise précieuse peut, donc, partir au moindre coup de vent. S'éloignent, de ce fait, les douces illusions, les souvenirs, les choses que l'on prenait pour des fondations solides, des rocs, tous s'effritent comme des os partant en poudre.

Nous étions là, au temps jadis, à tenir tête au monde, épaule contre épaule et à rire à poumons déployés des artifices du système, mais ça, c'était jadis.

Ce qui se dessine ici n'est rien d'autre que la trame psychologique de chansons à venir, de textes attendant l'éclosion, d'écrits qui diront par le scalpel les tenants et les aboutissants de ce que nous sommes : prisonniers de la toile existentielle à nous croire juges de justice pour nos plus humbles amis.

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Stevie Ray Vaughan : Life without you

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A trente ans l’espérance même de l’illusion n’existe pas

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« Ce n’est pas être vieux, sans doute, qu’avoir trente ans. C’est l’âge, simplement, où les plus simples records sont interdits aux plus vigoureux, l’âge que n’a jamais le plus grand champion de nage, le plus grand champion de course, l’âge où l’on ne peut plus apprendre le tennis. Aux garçons de vingt ans, dans leur ensemble, il est sûr que les hauts faits des champions sont également interdits. Mais chacun peut encore les espérer. A trente ans l’espérance même de l’illusion n’existe pas. »

Robert Brasillach, Les sept couleurs

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