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09/11/2011

Liberté sous l'Ancien Régime

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« L'Homme du XVIII ème siècle a vécu dans un pays tout hérissé de libertés. Les étrangers ne s'y trompaient pas. l'Anglais Dallington définit la France en 1772 : une vaste démocratie. "Toute ville chez nous, disait amèrement, deux cent ans plus tôt, Richelieu, non moins centralisateur que Robespierre, est une capitale. Chaque communauté française, en effet, ressemble à une famille qui se gouverne elle-même, le moindre village élit ses syndics, ses collecteurs, son maître d'école, décide de la construction des ponts, l'ouverture des chemins, plaide contre le Seigneur, contre le curé, contre un village voisin" -- car nos paysans furent toujours procéduriers. A l'exemple des villages, les villes élisent leur maire, leurs échevins, entretiennent leurs milices, décident souverainement des questions municipales. En 1670, sous le règne de Louis XIV, le prince de Condé, gouverneur de Bourgogne, convoque en assemblée générale LES HABITANTS DE CHALON-SUR-SAÔNE, et, prenant la parole, sollicite pour les Jésuites la permission de s'établir dans la ville. Après quoi, il se retire pour laisser à l'assemblée toute liberté de discussion. Sa requête est rejetée à une énorme majorité : les habitants de Chalon-sur-Saône n'aimaient pas les Jésuites. »

Georges Bernanos, La France contre les Robots

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08/11/2011

Forfait FMI

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Ils trouvent la liberté belle, ils l’aiment, mais ils sont toujours prêts à lui préférer la servitude

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« Ils trouvent la liberté belle, ils l’aiment, mais ils sont toujours prêts à lui préférer la servitude qu’ils méprisent, exactement comme ils trompent leur femme avec des gourgandines. Le vice de la servitude va aussi profond dans l’homme que celui de la luxure, et peut-être que les deux ne font qu’un. Peut-être sont-ils une expression différente et conjointe de ce principe de désespoir qui porte l’homme à se dégrader, à s’avilir, comme pour se venger de son âme immortelle. »

Georges Bernanos, La France contre les Robots

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07/11/2011

La Chair est triste... DXK...

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Il fallait s'y attendre...

 


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Tout nu devant ses maîtres

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« L’égalité absolue des citoyens devant la Loi est une idée romaine. A l’égalité absolue des citoyens devant la Loi doit correspondre, tôt ou tard, l’autorité absolue et sans contrôle de l’Etat sur les citoyens. Car l’Etat est parfaitement capable d’imposer l’égalité absolue des citoyens devant la Loi, jusqu’à leur prendre tout ce qui leur appartient, tout ce qui permet de les distinguer les uns des autres, mais qui défendra la Loi contre les usurpations de l’Etat ? ce rôle était jadis chez nous celui des Parlements. Il y avait treize Parlements dans le Royaume, et même dix-sept, si l’on compte les quatre Conseils supérieurs – Paris, Toulouse, Grenoble, Bordeaux, Dijon, Rouen, Aix, Rennes, Pau, Metz, Besançon, Douai, Nancy, Roussillon, Artois, Alsace et Corse. LE POUVOIR DE CHACUN DE CES PARLEMENTS ETAIT EGAL A CELUI DU ROI. Ils jugeaient en dernier ressort et recevaient l’appel de toutes les juridictions royales, municipales, seigneuriales, ecclésiastiques. Ils avaient le droit d’examen, d’amendement et de remontrance sur tous les actes publics. Les traités avec les puissances étrangères leur étaient soumis. "Telle est la loi du Royaume, écrit La Roche-Flavin, président du Parlement de Toulouse, que nul édit ou ordonnance royale n'est tenu pour édit ou ordonnance s'ils ne sont d'abord vérifiés aux Cours souveraines par délibération d'icelles." En son édit de 1770, Louis XV s'exprime en ces termes : "Nos Parlements élèvent leur autorité au-dessus de la nôtre, puisqu'ils nous réduisent à la simple faculté de leur proposer nos volontés, se réservant d'en empêcher l'exécution." Le gouvernement devait transmettre au Parlement les nominations faites par lui à la plupart des fonctions, et l'on vit plus d'une fois ces assemblées en refuser l'enregistrement, c'est-à-dire briser les promotions du roi. Pour plier cette magistrature indépendante, l'Etat ne disposait que d'un petit nombre de moyens si compliqués qu'il n'y avait recours que rarement, et même alors les magistrats pouvaient recourir à un procédé infaillible : ils négligeaient la loi enregistrée contre leur plaisir, n'en tenaient pas compte dans leurs arrêts, ou encore suspendaient l'administration de la Justice, ce qui risquait de jeter le royaume dans le chaos.

Si les Parlements disposaient d'un tel pouvoir de résistance à l'Etat, les magistrats qui les composaient et ne dépendaient de personne, puisqu'ils avaient la propriété de leur charge, pouvaient passer pour des privilégiés. Chaque citoyen bénéficiait pourtant de ce privilège, non qu'il fut tenu de soutenir le Parlement contre le Roi, ou le Roi contre le Parlement, mais tout simplement parce que cette rivalité donnait aux institutions ce que les mécaniciens appellent du "jeu". L’homme d’autrefois ne ressemblait pas à celui d’aujourd’hui. Il n’eût jamais fait partie de ce bétail que les démocraties ploutocratiques, marxistes ou racistes nourrissent pour l’usine et le charnier. Il n’eût jamais appartenu aux troupeaux que nous voyons s’avancer tristement les uns contre les autres, en masses immenses derrière leurs machines, chacun avec ses consignes, son idéologie, ses slogans, décidés à tuer, résignés à mourir, et répétant jusqu’à la fin, avec la même conviction mécanique : "C’est pour mon bien… c’est pour mon bien…" Loin de penser comme nous à faire de l’Etat son nourricier, son tuteur, son assureur, l’homme d’autrefois n’était pas loin de le considérer comme un adversaire contre lequel n’importe quel moyen de défense est bon, parce qu’il triche toujours. C'est pourquoi les privilèges ne froissaient nullement son sens de la justice ; il les considérait comme autant d'obstacles à la tyrannie, et, si humble que fût le sien, il le tenait -- non sans raison d'ailleurs -- pour solidaire des plus grands, des plus illustres. Je sais parfaitement que ce point de vue nous est devenu étranger, parce qu'on nous a perfidement dressés à confondre la justice et l'égalité. Ce préjugé est même poussé si loin que nous supporterions volontiers d'être esclaves, pourvu que personne ne puisse se vanter de l'être moins que nous. Les privilèges nous font peur, parce qu'il en est de plus ou moins précieux. Mais l'homme d'autrefois les eût volontiers comparés aux vêtements qui nous préservent du froid. Chaque privilège était une protection contre l'Etat. Un vêtement peut être plus ou moins élégant, plus ou moins chaud, mais il est nettement préférable d'être vêtu de haillons que d'aller tout nu. Le citoyen moderne, lorsque ses privilèges auront été confisqués jusqu'au dernier, y compris le plus bas, le plus vulgaire, le moins utile de tous, celui de l'argent, ira tout nu devant ses maîtres. »

Georges Bernanos, La France contre les Robots

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06/11/2011

Warrior

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Race supérieure

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Durant le règne d'Adolf Hitler, les allemands qui osaient faire preuve de liberté et de cynisme disaient : « Nous serons bientôt tous sveltes comme Goering, sportifs comme Goebbels et blonds comme Hitler. »

 

 

 

Ha ha ha ha ha !

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05/11/2011

I AM FREE

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Golda Meir

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« Nous pouvons pardonner aux palestiniens de tuer nos enfants, mais nous ne pourrons jamais leur pardonner de nous obliger à tuer leurs enfants. La Paix viendra quand les Arabes aimeront leurs enfants plus qu'ils ne nous haïssent. »

Golda Meir

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04/11/2011

Fruit défendu...

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Tout journal est comme une boutique

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« Le Journal au lieu d’être un sacerdoce est devenu un moyen pour les partis ; de moyen, il s’est fait commerce ; et comme tous les commerces, il est sans foi ni loi. Tout journal est, comme […] une boutique où l’on vend au public des paroles de la couleur dont il les veut. S’il existait un journal des bossus, il prouverait soir et matin la beauté, la bonté, la nécessité des bossus. Un journal n’est plus fait pour éclairer, mais pour flatter les opinions. Ainsi, tous les journaux seront dans un temps donné, lâches, hypocrites, infâmes, menteurs, assassins ; ils tueront les idées, les systèmes, les hommes, et fleuriront par cela même. Ils auront le bénéfice de tous les êtres de raison : le mal sera fait sans que personne en soit coupable. »

Honoré de BALZAC, Les illusions perdues

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03/11/2011

Damnation...

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Mesdames, vous me perdrez...

 

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"J’ai travaillé pas mal. On travaille ou bien on regarde."

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« J’ai travaillé pas mal. On travaille ou bien on regarde. C’est l’un ou l’autre. Mais si vous travaillez, vous ne faites pas autre chose. Maintenant on ne sait plus ce que c’est, le travail. C’est encore un truc que j’ai comme ça, parce que je ne suis pas d’une génération où l’on rigolait. Ca n’existait pas. Les distractions, c’était des choses de gens riches. Quand on était pauvre, on travaillait jusqu’à crever. C’était le destin. Mais je vois maintenant qu’ils ne travaillent plus. Alors ils ne savent rien. Oh, ils ont tous une petite envie, comme ça, de s’exprimer. Mais quand vous les mettez devant une feuille de papier, devant un pinceau ou un instrument, on voit surtout la débilité, l’insignifiance. Du jour où l’on s’est mis à apprendre sans douleur, le latin sans thème, le grec en dormant, on ne sait plus rien. C’est la facilité qui tue tout. La facilité et la publicité. C’est fini. Il n’y a plus rien. Il manque quelque chose : l’effort. »

Louis-Ferdinantd Céline, entretien avec Jacques d’Arribehaude

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02/11/2011

Move yo' ass

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Art Contemporain

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« Il n’y eut sans doute jamais d’époque où, comme de nos jours, tant de choses et tant de choses confuses furent dites et écrites à propos de l’art et où l’usage du mot fut si peu soumis à l’examen.

Cet état de fait doit avoir ses raisons ; Nous en découvrons une dès l’instant où nous remarquons qu’au temps de l’art grec, il n’y eut rien de tel qu’une littérature sur l’art. Les œuvres d’Homère et de Pindare, d’Eschyle et de Sophocle, les éditeurs et les sculptures des grands maitres parlaient d’elles-mêmes. Elles parlaient, c’est-à-dire montraient où l’homme prenait place, elles laissaient percevoir d’où l’homme recevait sa détermination. Leurs œuvres n’étaient pas l’expression de situation existantes et surtout pas la description de vécus psychiques. [...]. L’art du sculpteur par exemple n’exigeait ni galerie ni exposition, l’art des Romains lui-même n’avait pas besoin de documenta [enseignements, explications]. »

Martin HEIDEGGER, Remarques sur art – sculpture – espace

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31/10/2011

Parti Socialiste

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Prolongeons l'Agonie

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Fin de Règne...

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Mobiles, ouverts à la transformation, disponibles, les employés modernes subissent un processus de dépersonnalisation

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« De prime abord et la plupart du temps, l’étant avec lequel je suis en rapport n’est certainement pas là, il est absent et échappe au lieu ouvert et configuré par l’existant. Il serait totalement anachronique de décrire l’environnement quotidien de l’homme d’aujourd’hui en terme d’outils, d’étants à portée de la main, de définir son monde comme un atelier d’artisan ; l’attitude moyenne de l’homme d’aujourd’hui n’est certainement pas le travail manuel ni la manipulation : l’homme est installé au milieu d’écrans, qui fournissent en continu les signaux déterminants ses réactions. Michel Houellebecq a parfaitement résumé ce rapport aux choses caractéristiques de la zone urbaine :

"… car que produisent ces employés et ces cadres, à la Défense rassemblés ? A proprement parler, rien ; le processus de production matérielle leur est même devenu parfaitement opaque. Des informations numériques leur sont transmises sur les objets du monde. ces informations sont la matière première de statistiques, de calculs ; des modèles sont élaborés, des graphes de décision sont produits ; en bout de chaîne des décisions sont prises, de nouvelles informations sont réinjectées dans le corps social. Ainsi la chair du monde est remplacée par son image numérisée ; l’être des choses est supplanté par le graphique de ses variations. Polyvalents, neutres et modulaires, les lieux modernes s’adaptent à l’infinité de messages auxquels ils doivent servir de support. Ils ne peuvent s’autoriser à délivrer une signification autonome, à évoquer une ambiance particulière ; dépouillés de tout caractère individuel et permanent, et à cette condition, ils seront prêt à accueillir l’indéfinie pulsion du transitoire. Mobiles, ouverts à la transformation, disponibles, les employés modernes subissent un processus de dépersonnalisation analogue". (Michel Houellebecq, Approches du désarroi, p. 64).

Un quartier d’affaires comme La Défense en banlieue parisienne est en effet emblématique de la zone urbaine, il se retrouve à l’identique dans toutes les zones urbaines du monde et constitue effectivement le centre même du dispositif de production : il n’est rien d’autre qu’une gare de triage de données numériques transmises par écrans. Et, dans son bâti lui-même, il manifeste cette fonction, en privilégiant le verre et l’acier, c'est-à-dire des matériaux réfléchissants qui constituent toute façade en surface de renvoi, c'est-à-dire en support de nouveaux messages et signaux. Construire des façades-miroirs, c’est précisément renoncer à bâtir, c'est-à-dire polariser et matérialiser un sens dans le bâtiment : l’architecture moderne a renoncé à matérialiser uns significativité déterminée – celle que l’on retrouve par exemple dans une ville médiévale blottie autour de sa cathédrale – pour installer l’infrastructure translucide et circulatoire de la signalétique. »

Jean VIOULAC, L’époque de la technique. Marx, Heidegger et l’accomplissement de la métaphysique

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30/10/2011

Hanni El Khatib

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A lire...

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Au lieu où nul ne se présente

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Il faut se présenter au lieu où nul ne se présente. C'est là le signe de l'acceptation sans résignation aucune de ce que l'on nomme, à défaut de connaissance, notre Destin. Puisque le détachement devient, alors, l'évidence prenant forme. Lorsque notre coeur est saigné aux extrémités de son axe et que l'abîme appelant l'abîme on considère notre abnégation comme un couronnement et l'unique prière.

On adhère à l'essentielle faveur, on épouse le "Lieu et la Formule" qu'évoquait Rimbaud, mais, aussi, le Centre du Foyer, l'Alcôve de l'Être même, l'Endroit de l'entente Cordiale avec soi-même, du puits de l'âme des âmes qui n'est pas un cul de basse fosse mais le Lieu de tous les jaillissements.

C'est là que Dieu peut nous doter d'un geste immérité (car même les saints sont des pécheurs), douloureusement, d'un excès de vie qui nous plonge dans la joie en même temps que dans la honte. C'est de là que surgissent les dernières profondeurs que nous ne faisons qu'effleurer.

Patrie parallèle, dimension autre, où la frontière n'a pas d'emprise une fois que nous y avons pénétré. La laideur n'a pas d'ascendant sur elle.

Y avoir accès est épreuve brûlante, fièvre et délire. On se hisse à la force de sa seule Volonté vers de douloureux sommets. On s'arrache à la seule charge tectonique, à la lourdeur tellurique pour des hauteurs d'air frais, de vents purificateurs. On avance vers soi-même en même temps que vers Dieu qui nous désire singulier et unique.

« 2-Comme le cerf soupire après les sources d'eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu.

3-Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant : quand irai-je et paraitrai-je devant la face de Dieu ?

4-Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, pendant qu'on me dit sans cesse: "Où est ton Dieu ?"

5-Je me rappelle, - et à ce souvenir mon âme se fond en moi, - quand je marchais entouré de la foule, et que je m'avançais vers la maison de Dieu, au milieu des cris de joie et des actions de grâces d'une multitude en fête !

6-Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme, et t'agites-tu en moi? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui, le salut de ma face et mon Dieu !

7-Mon âme est abattue au dedans de moi; aussi je pense à toi, du pays du Jourdain, de l'Hermon, de la montagne de Misar.

8-Un flot en appelle un autre, quand grondent tes cataractes: ainsi toutes tes vagues et tes torrents passent sur moi.

9-Le jour, Yahweh commandait à sa grâce de me visiter; la nuit, son cantique était sur mes lèvres j'adressais une prière au Dieu de ma vie.

10-Maintenant je dis à Dieu mon rocher: " Pourquoi m'oublies-tu ? pourquoi me faut-il marcher dans la tristesse, sous l'oppression de l'ennemi ?"

11-Je sens mes os se briser, quand mes persécuteurs m'insultent, en me disant sans cesse: " Où est ton Dieu ? "

12-Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme, et t'agites-tu en moi? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui, le salut de ma face et mon Dieu ! »

Sainte Bible, Psaume 42

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Smoke gets in your eyes

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29/10/2011

Je voulais voir le monde entier toucher le fond

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« Ce que disait Tyler, comme quoi nous sommes la merde et les esclave de l’histoire, c’est exactement ce que je ressentais. Je voulais détruire tout ce que je n’aurai jamais de beau. Brûler les forêts amazoniennes. Pomper les chlorofluocarbures droit vers le ciel pour gober tout l’ozone. Ouvrir les vannes de purge des superpétroliers et détacher les têtes des puits de pétrole en haute mer. Je voulais tuer tout le poisson que je ne pouvais me permettre de manger, et détruire sous les marées noires les plages françaises que je ne verrais jamais.
Je voulais voir le monde entier toucher le fond.
Ce que je voulais en pilonnant ce gamin, c’était en réalité coller une balle entre les deux yeux de tous les pandas qui refusaient de baiser pour sauver leur espèce en danger et de toutes les baleines ou dauphins qui renonçaient et venaient s’échouer sur la terre ferme. Ne pensez pas à cela comme à l’extinction d’une espèce. Prenez cela comme une remise en place, toutes proportions retrouvées.
Des milliers d’années durant, les êtres humains avaient baisé, déversé leurs ordures et leur merde sur cette planète, et aujourd’hui, l’histoire attendait de moi que je nettoie après le passage de tout le monde. Il faut que je lave et que je raplatisse mes boîtes de soupe. Et que je justifie chaque goutte d’huile moteur usagée.
Et il faut que je règle la note pour les déchets nucléaires et les réservoirs à essence enterrés et les boues toxiques étalées sur les champs d’épandage d’ordures une génération avant ma naissance.
Je tenais le visage de m’sieur l’angelot comme un bébé ou un ballon de rugby au creux de mon bras et je le tabassais de mes jointures, je l’ai tabassé jusqu’à ce que ses dents crèvent ses lèvres. Tabassé à coups de coude après ça jusqu’à ce qu’il s’effondre entre mes bras comme un tas.
Jusqu’à ce que la peau de ses pommettes, à force de martelage, soit si fine qu’elle vire au noir. Je voulais respirer la fumée.
Les oiseaux et les biches sont un luxe stupide, et tous les poissons devraient flotter.
Je voulais brûler le Louvre. Je me ferais les marbres Elgin à la masse et je m’essuierais le cul avec La Joconde. C’est mon monde, maintenant.
C’est mon monde, ici, mon monde, et tous ces gens anciens sont morts. »

Chuck Palahniuk, Fight Club

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28/10/2011

Seules les étoiles contemplent cette figure dans la touchante corbeille des visages humains.

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« La France est morte ? Vive la France. La France vient encore de mourir en Touraine : une maison ferme à jamais ses persiennes, comme tant d'autres, dans ces campagnes qui font entendre partout le même claquement funèbre : les vieux s'enfouissent dans la terre, les jeunes, quand il y en a, s'en vont quelques années de reste, traîner des noms fanés sur le bitume.

Mais ce n'est qu'une France qui vient de mourir, il y en a plusieurs, il y en a qui naissent, étranges et terribles. Dans le siècle : une France comme un Far-West brut, pleine d'étrangers inquiétants, de mines de fer, d'autos et d'avions, avec des millions de n....s et un avenir de Byzance battue et fortifiée par la barbarie - hors du siècle : une poésie française qui éclate dans la peinture, qui gronde inentendue depuis cinquante ans, dans plusieurs livres téméraires, merveilleux, austères.

Et par là-dessus, il y a une France éternelle, qui a été et qui sera, comme une amoureuse qu'on oublie pas, même si, éventrée, crevée par une invasion, elle expire son âme personnelle, mais nous ne la connaissons pas, et personne n'a le droit d'en appeler parmi nous, que nous soyons vivants ou morts, car si depuis toujours sa figure fut tracée tout entière d'un trait foudroyant, nous ne sommes qu'un des imperceptibles siècles dont elle est issue, et seules les étoiles contemplent cette figure dans la touchante corbeille des visages humains. »

Pierre Drieu La Rochelle, Ne nous la faites pas à l'oseille

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27/10/2011

Précision

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« Ce qui prouve que la dictature fasciste n'est pas totalitaire, c'est que les condamnations politiques y furent très peu nombreuses et relativement légères. Pendant les années, particulièrement actives qui vont de 1926 à 1932, les tribunaux spéciaux prononcèrent 7 condamnations à mort, 257 condamnations à dix ans de prisons ou plus, 1360 à moins de dix ans, et beaucoup plus de sentences d'exil ; 12000 personnes furent arrêtées et déclarées innocentes, procédure inconcevable sous la terreur nazie ou bolchévique. »

Hannah ARENDT, Le système totalitaire

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26/10/2011

Drieu, Aragon, Malraux

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« Cet effacement des origines, ce même besoin de recouvrir ses traces animera – sans exception et jusqu’au bout – un ami de vie, un modèle d’écriture, un adversaire politique intime de Drieu : André Malraux. Son enfance, il n’en parle jamais par écrit et mal volontiers dans la conversation. Aucun humain n’étant conséquent il fondera, lui, plusieurs familles et, de deux femmes aura, en tout, trois enfants. Etrangement, il demandera à Drieu – en pleine Occupation – d’être le parrain d’un de ses fils. L’autre intime de Drieu dont l’enfance sera la tunique d’orties, le cilice, la couronne d’épines, c’est Aragon. Lui et Drieu ont-ils échangé leurs secrets de famille ? Ils ont rompu en 1927, donc Drieu s’était déjà publiquement délesté d’Etat civil, mais Aragon se taisait – se taira encore longtemps – sur le chemin de croix de son apprentissage.

Tous trois auront de communes admirations premières : Nietzsche, Barrès, d’Annunzio. Tous trois s’engageront – différemment – dans le grand affrontement communisme-fascisme. Deux d’entre eux – Aragon et Drieu – ont puisé dans le danger du front la certitude, que Malraux plus jeune partagera, que l’esthétisme ne suffit pas, que l’écrivain doit être un combattant des luttes de son époque. »

Dominique DESANTI, Drieu La Rochelle ou le séducteur mystifié,

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