26/08/2011
Les principaux chantres de la réaction peuvent bien évoquer le Christ en permanence, leur seul saint patron est le monde des affaires
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« Les principaux chantres de la réaction peuvent bien évoquer le Christ en permanence, leur seul saint patron est le monde des affaires. Les valeurs peuvent bien passer "avant tout" pour leurs électeurs, ils se mettent toujours au service de l'argent une fois qu'ils l'ont emporté. C'est d'ailleurs là une des marques distinctives du phénomène qui fut d'une absolue régularité au cours des précédentes décennies. L'avortement n'est jamais interdit La discrimination positive n'est jamais abolie. L'industrie culturelle n'est jamais tenue de faire le ménage chez elle. Ce fait intrigue tout particulièrement les observateurs. Et l'on s'attendrait à ce qu'il en soit de même pour les vrais fidèles de la réaction. Leurs tribuns grandiloquents ne passent jamais à l'acte. La colère des électeurs s'exaspère mais ils réélisent pourtant tous les deux ans leur héros de droite pour la deuxième, la troisième ou la vingtième fois. Le truc n'est jamais éventé et l'illusion jamais dissipée.
Votez pour interdire l'avortement et vous aurez une bonne réduction de l'impôt sur le capital. Votez pour faire la nique à ces universitaires politiquement correct et vous aurez la déréglementation de l'électricité. Votez pour résister au terrorisme et vous aurez la privatisation de la sécurité sociale. Votez pour mettre une bonne taloche à l'élitisme et vous aurez un ordre social au sein duquel les riches sont plus riches qu'ils ne l'ont jamais été, les travailleurs dépourvus de tout pouvoir et les PDG rémunérés au-delà de toute imagination. »
Thomas Frank, Pourquoi les pauvres votent à droite
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25/08/2011
A vau-l’eau le respect, la résignation, l’obéissance et le vieil honneur !
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« Fils obéissant de l’Eglise, je suis néanmoins, en communion d’impatience avec tous les révoltés, tous les déçus, tous les inexaucés, tous les damnés de ce monde. Quand je me souviens de cette multitude, une main me saisit par les cheveux et m’emporte, au-delà des relatives exigences d’un ordre social, dans l’absolu d’une vision d’injustice à faire sangloter jusqu’à l’orgueil des philosophies. J’ai lu Bonald et les autres théoriciens d’équilibre. Je sais toutes les choses raisonnables qu’on peut dire pour se consoler, entre gens vertueux, de la réprobation temporelle des trois quarts de l’humanité...
Saint Paul ne s’en consolait pas, lui qui recommandait d’attendre, en gémissant avec toutes les créatures, l’adoption et la Rédemption, affirmant que nous n’étions rachetés qu’« en espérance », et qu’ainsi rien n’était accompli. Moi, le dernier venu, je pense qu’une agonie de six mille ans nous donne peut-être le droit d’être impatients, comme on ne le fut jamais, et, puisqu’il faut que nous élevions nos cœurs, de les arracher une bonne fois, de nos poitrines, ces organes désespérés, pour en lapider le ciel ! C’est le Sursum corda et le Lamma sabacthani des abandonnés de ce dernier siècle. [...].
A vau-l’eau le respect, la résignation, l’obéissance et le vieil honneur ! Tout est avachi, pollué, diffamé, mutilé, irréparablement destitué et fricassé, de ce qui faisait tabernacle sur l’intelligence. La surdité des riches et la faim du pauvre, voilà les seuls trésors qui n’aient pas été dilapidés !... Ah ! cette parole d’honneur de Dieu, cette sacré promesse de « ne pas nous laisser orphelins » et de revenir ; cet avènement de l’Esprit rénovateur dont nous n’avons reçu que les prémices, - je l’appelle de toutes les voix violentes qui sont en moi, je le convoite avec des concupiscences de feu, j’en suis affamé, assoiffé, je n’en peux plus d’attendre et mon cœur se brise, à la fin, quelque dur qu’on le suppose, quand l’évidence de la détresse universelle a trop éclaté, par-dessus ma propre détresse !... O mon Dieu Sauveur, ayez pitié de moi ! »
Léon Bloy, Le désespéré
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24/08/2011
L'illusion égalitaire
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« L'illusion égalitaire des démagogues est encore plus dangereuse que la brutalité des traîneurs de sabre... pour l'anarque, constatation théorique, puisqu'il les évite les uns comme les autres. Qu'on vous opprime : on peut se redresser, à condition de n'y avoir pas perdu la vie. La victime de l'égalisation est ruinée, physiquement et moralement. Quand on est autre que les autres, on n'est pas leur égal ; c'est l'une des raisons pour lesquelles on s'en prend si souvent aux juifs. »
Ernst Jünger, Eumeswil
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23/08/2011
Trouver de l'éclat dans l'infâmie
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« Quand on pense combien est rare la droiture, inconnue la probité, quand on songe à l'absence presque complète de la loyauté, sinon quand elle est utile, à l'ambition qui, sortant de ses propres limites, va jusqu'à trouver de l'éclat dans l'infamie, l'âme alors se laisse engloutir dans la nuit et, dans cette espèce de crépuscule des vertus où sombrent l'espoir de les rencontrer et le fruit de leur exercice, les ténèbres recouvrent tout. »
Sénèque , De la tranquillité de l'âme
Merci à Cougar
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22/08/2011
Le terrorisme de l'Etat culturel
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« Pour qui a contemplé, peu de jours après le 11 septembre, du haut d'un observatoire de fortune, avec un petit groupe d'étrangers conduits par Rudolph Giuliani, casque en tête, le paysage de désastre qu'il a nommé lui-même "Ground zero", le programme énoncé récemment par notre propre secrétaire d'Etat communiste au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle a de quoi donner le frisson :
"Nous subventionnons de préférence les espaces alternatifs, les friches, les squats artistiques, les projets pluridisciplinaires, un laboratoire de l'émergence d'un nouveau rapport entre l'art et la société. Ces mutations répondent aux attentes et au désir d'art des populations exclues de la culture."
A ce compte, Ben Laden et Etat culturel, même combat. Pour faire accéder à "la culture" les populations qui en sont exclues, il faut créer à leur usage des no man's land répondant à leur "attente" et appeler "art" ce qui peut un peu plus les ensauvager et déboussoler ! Ce genre d'éructation officielle est du même tonneau que le raisonnement pseudo-sociologique par lequel on a, dans les années qui précédèrent 68, stigmatisé l'efficace ascenseur social et intégrateur de l'Education nationale, en le qualifiant de "reproduction", quitte à le remplacer au plus vite par une "créativité" pédagogique tous azimuts propre à enfoncer un peu plus dans la "misère du monde" les enfants défavorisés qui désespèrent de s'en sortir. Ce féroce paralogisme, qui cache un hautain mépris sous la plus démagogique compassion, inspire depuis des décennies en France les réformes incessantes et destructrices de l'enseignement public et l' "action culturelle" envahissante de l'Etat.
Soyons honnêtes envers nous-mêmes. L'agit-prop substituée à l'éducation, l'agit-cult substituée à l'art ne sont pas des inventions originales du génie français, mais sévissent aujourd'hui par génération spontanée dans tous les pays "avancés". Partout, à Los Angeles et à Tokyo comme à Paris, on rencontre de riches snobs, économiquement de droite et sentimentalement de gauche, qui éprouvent un besoin irrésistible de financer des "espaces alternatifs" et des "friches" coûteuses, déployant au moins autant de zèle que notre secrétaire d'Etat communiste au Patrimoine. Avec un instinct très sûr dans les deux cas, les snobs de tous pays, amateurs d' "avant-garde" nihiliste et coûteuse, se précipitent vers ce qui leur assure, croient-ils, "distinction" dans leur propre milieu nouveau riche, tandis que nos hauts fonctionnaires culturels, à la remorque de ces mêmes snobs et emballés pour la même "avant-garde" de champ d'épandage, s'assurent par là une supériorité imaginaire sur leurs petits camarades débranchés.
L'histoire n'est pas nouvelle. Toute son équivoque tient à la confusion entre "art moderne" et "art contemporain". L'art moderne, en concurrence avec un art réaliste et un impressionnisme bien vivants, est apparu à Paris entre 1905 et 1910. Paris est resté sa Mecque et la capitale mondiale de ses artistes jusqu'en 1960 environ. En revanche, sa publicité globale et sa montée en Bourse ont été organisées par le Museum of Modern Art de New York, créé en 1920 sous l'impulsion et avec l'argent personnel de Mrs Abby Aldrich Rockefeller, épouse du richissime John D. Rockefeller et fille d'un autre tycoon , Nelson W. Aldrich. Elle fut secondée par Stephen C. Clark, de la famille propriétaire des machines à coudre Singer, et par Frank Crowninshield, rédacteur en chef du newsmagazine Vanity Fair . Trinité efficace pour l'avenir de l'art moderne parisien, mais dont l'horizon n'avait rien de commun avec celui de la Revue blanche ni avec celui du Minotaure .
A partir de 1960, Manhattan, devenu le centre commercial de l'art moderne, franchit un nouveau pas. Ses "very rich" de la dernière couvée se convertissent à l'anti-art et aux practical jokes dont l'humoriste et dandy français Marcel Duchamp avait été l'évangéliste aux Etats-Unis depuis 1916. New York se pique alors d'être devenue la Mecque de l' "anti-art" contemporain, un tout et un n'importe quoi tellement plus excitants pour la spéculation de nouveaux riches que Picasso, Matisse, Balthus, Henri Laurens, Germaine Richier, Jean Bazaine, Roger Vieillard et autres maîtres incontestés de la tradition parisienne de l'art moderne !
Le Paris des gogos officiels ne tarda pas à donner dans le panneau. Rallié furieusement à l' "art contemporain", dont Niki de Saint-Phalle était alors la muse française, il n'eut de cesse d'humilier la dernière génération d'artistes modernes, qualifiés désormais avec mépris d' "Ecole de Paris". Le New York d'Andy Warhol et des "installations" avait gagné sa bataille. Plus de rot, mais de la fumée vantée à coups de pub et vendue très cher sous le nom ambigu d' "art moderne et contemporain". Cet habile label confond fructueusement dans le même sac "culturel" les effets du merchandising et les oeuvres reconnues des maîtres de l'art moderne. High et Low , or et assignats, montent et descendent désormais à égalité, selon l'humeur de la Bourse, sous le marteau du commissaire-priseur.
Le drame en France, c'est que le nihilisme culturel et l'ardeur pour les "squats artistiques" modernes et contemporains ne sont pas, comme en Amérique ou au Japon, cantonnés dans des coteries riches regroupées autour de musées privés, dont l'empire ne s'étend guère au-delà du milieu fortuné de leurs trustees et des belles adresses de chaque grande cité. Tandis que, chez nous, la frénésie des salles de ventes et des openings branchés est devenue une idéologie à prétentions sociales, qui inspire un ministère tentaculaire ayant la volonté et les moyens, depuis sa création à la fin des années 60, non seulement d'imposer au nom de la République et au moyen des subventions un "goût" unique et officiel, mais encore de corrompre ou d'intimider dans ses propres murs les anciennes et saines administrations patrimoniales qui lui ont été léguées par un Etat traditionnellement modeste, mais ayant une tout autre idée de ses responsabilités envers la nation et l'éducation de ses mandants. L'Etat culturel a adopté le nihilisme esthétique mondain comme un impératif démocratique, tout en se targuant d'une exception culturelle expurgée de son sens - car ce nihilisme culturel, par définition mondial, est à la globalisation ce que le vert-de-gris est au cuivre. Telle est l'une des singularités françaises actuelles les plus caractéristiques et les plus acharnées. Elle consiste à affirmer à cor et à cri une identité nationale que l'on a pris soin au préalable de vider de son contenu.
Exagération ? Polémiques ? Allez donc visiter au Palais de Tokyo, comme je l'ai fait l'autre jour, l'Espace de création contemporaine que notre ministre de la Culture a récemment inauguré ! Vous aurez, comme moi, le frisson de « Ground zero » en apercevant, étalé au sol, un mannequin féminin hyperréaliste en polystyrène nageant dans une feinte flaque de sang, évocation hideuse des malheureux pressés par l'enfer de feu, dans les plus hauts étages du World Trade Center, et qui se sont jetés en grand nombre dans le vide. Vous saurez ce qu'entend le secrétaire d'Etat au Patrimoine par la "nouvelle fonction sociale de l'art" et les "espaces alternatifs" répondant au désir des "populations exclues de la culture". Les magnifiques volumes, éclairés par de vastes verrières, de l'aile droite du Palais de Tokyo ont été à grands frais transformés en zone ravagée, ses murs dénudés ont été d'avance parsemés de tags et de dazibaos débiles, et dans cette ruine artificielle ont été exposés des détritus baptisés "installations" et des écrans dévidant d'insipides vidéos. Pour obtenir ce paysage de banlieue de "non-droit", il a fallu démolir coûteusement les amorces dans ces mêmes lieux d'un Centre du cinéma, qui trouvera abri dans d'autres ruines qui restent à restaurer, celles du mini-musée de Bilbao construit naguère par Frank Gehry en face de la BNF et destiné à un American Cultural Center privé qui a sombré dans la faillite.
Un vandalisme d'Etat est donc parvenu à creuser en plein Paris un "Ground zero" de pacotille, conçu et voulu par la délégation aux Arts plastiques de la Rue de Valois : "Détruire", dit-elle. Mis à part le luxueux saccage d'une architecture de grand style, le contenu de cette zone artificielle ne diffère en rien de ce que l'on peut voir un peu partout dans le monde, à Beaubourg, au Moma, dans les biennales et les galeries qui se spécialisent dans cet "art contemporain" qu'il faudrait plutôt nommer ennemi juré de tous les arts. Dans la librairie de l'Espace est exposée une sélection de coffee-table books , parmi les plus funk et junk de la planète. On a le réconfort ambigu d'y trouver un épais catalogue de l'Académie de France à Rome, préfacé par son directeur, Bruno Racine. C'est l'épave imprimée serré d'une exposition de « troisième type » qui fut généreusement offerte aux populations romaines "exclues de la culture" par le génie "culturel" français, dans le cadre d'une Villa Médicis où achevèrent de se former, pendant près de trois siècles, quelques-uns des plus grands peintres, sculpteurs, graveurs et architectes du monde. Mais j'ai cherché en vain le fameux catalogue illisible, préfacé par MM. Aillagon et Spies, qui nivelait les reproductions de chefs-d'oeuvre du musée d'Art moderne dans les couleurs électriques du kitsch warholien : ce monument de mépris pour le public a été, je le crains, mis au pilon.
Je vous l'accorde, rien n'oblige à visiter l'Espace du Palais de Tokyo. Avec un peu de flair et de doigté, on peut à Paris, pour nourrir fructueusement ses loisirs, découvrir et goûter des merveilles de talent et de goût. Dans ces derniers mois, le "Neveu de Rameau" avec Nicolas Vaude au Ranelagh, la "Rodelinda" de Haendel au Théâtre du Châtelet, "Le triomphe de l'amour" de Marivaux au Studio-Théâtre d'Asnières, le désopilant "Frou-Frou les Bains" du Théâtre Daunou ont été des chefs-d'oeuvre, chacun dans son ordre, au moins comparables au superbe "Ruy Blas" de la très officielle Comédie-Française. Gratis, on peut admirer dans une petite galerie privée, 56, rue de Verneuil, de sublimes photographies de Carlos Freire. Les expositions du musée Guimet, du musée Picasso, du Grand Palais et du Louvre ne déçoivent que rarement. Et j'en passe. Paris reste une fête. L'amour du travail bien fait et la passion de la beauté, ancienne et moderne, y sont trop profondément enracinés pour se soumettre volontiers aux bûcherons de la forêt de Gastine. Mais ces joies, pourtant à la portée de tous, ne sont pas patronnées volontiers par le ministère de la Culture, ni "trompettées" par les médias à son écoute. L'esprit de suite du nihilisme officiel, irrité par cette résistance incontrôlée, s'emploie avec d'autant plus d'obstination à multiplier le désert des "Espaces" et des "Centres" partout où il en a le pouvoir. Ce n'est pas peu dire.
M. Jacques Renard, directeur de la Caisse nationale des monuments historiques (rebaptisée par lui "Centre des monuments nationaux"), a pu vandaliser à grands frais l'Hôtel de Sully, siège du "Centre" restauré naguère avec soin et décoré en style Louis XIII par Jacques Dupont. Il avait d'emblée traité de "vieilleries" les tapisseries d'après Simon Vouet, les portraits de rois et de ministres que le grand décorateur avait réussi à réunir. Sous les plafonds armoriés, les "vieilleries" ont donc été évacuées, et un bastringue des années 50, conçu par un ancien "beaubourgeois" de Support-Surface, a surgi dans les murs du noble hôtel du Marais. Quand ce vandalisme actif n'est pas de mise, les nihilistes officiels recourent au vandalisme passif. On laisse ainsi se dégrader le musée des Monuments français, fermé depuis de longues années au public. Ce trésor scientifique cette merveille authentiquement éducative, que la IIIe République, fidèle à la leçon du jacobin Alexandre Lenoir, avait installé au large dans le Palais de Chaillot, est devenu une ruine, et par cette méthode il est à craindre qu'il ne devienne tôt ou tard un "squat" pour "exclus de la culture". L'Ecole des beaux-arts, dont les cours intérieures ressemblent à des décharges publiques, a renoncé depuis longtemps à enseigner autre chose que "l'art vivant", c'est-à-dire à désapprendre toute discipline artistique et toute mémoire des chefs-d'oeuvre anciens ou modernes. On n'y enseigne plus la gravure, cet art austère dont Paris avait conquis et conservé le privilège depuis quatre siècles. Schizophrène, l'Ecole, qui a formé jusqu'en 1969 de grands artistes et architectes pour le monde entier, continue d'abriter une riche bibliothèque, un fonds de manuscrits et de dessins de maîtres à rendre jaloux le futur Institut national d'histoire de l'art, enclavé, selon un provisoire et un contentieux qui perdurent, dans une partie des locaux de l'ancienne Bibliothèque nationale. Il y a fort à parier que, si ses programmateurs l'avaient intitulé "Espace" ou "Centre de créativité postmoderne", il occuperait déjà tout le bâtiment, et même tout le quartier.
De leur côté, tout aussi mal nommées et mal-aimées, les Archives nationales sont en état de crise aiguë. "Otez ce sein d'érudition que je ne saurais voir !" Il est donc question de les déporter, comme les Archives du Quai d'Orsay, dans une autre monumentale BNF éloignée des quartiers anciens, et décourageante pour les derniers étrangers qui songeaient encore, pauvres ringards, à étudier l'histoire de France.
Certes, le Centre Pompidou, avec ses rides et sa rouille prématurées effacées à grande dépense, bénéficie de divines protections qui le garantissent, au moins en apparence, contre tout chagrin. Il peut continuer à faire coexister dans ses tubulures sa "pluridisciplinarité contemporaine" favorite et le musée d'Art moderne qui lui sert de caution bourgeoise : "e suis oiseau, voyez mes ailes ; je suis souris, vivent les rats !" Les chefs-d'oeuvre accumulés par ce musée-otage ne peuvent être exposés que très partiellement. A ce prix, le Centre peut poser orgueilleusement pour le vaisseau amiral des "Espaces d'Etat".
Mais le Louvre et Versailles, regardés de haut par les dieux de droite et les idéologues de gauche, restent incurablement, en dépit des pétards mouillés sous pyramide de M. Régis Michel ("La peinture comme crime !"), à contre-courant du torrent "contemporain" de la déséducation et de l'anti-art. Les experts cherchent les causes « structurelles » des maux dont souffrent ces musées et ils en trouvent, car il y en a. Mais la cause des causes est l'irritation diffuse dans les hauteurs et les profondeurs du ministère de la Culture, et de l'énarchie qui le colonise, contre ce qu'on y qualifie de "vaches sacrées" de la conservation patrimoniale. Tel de ces puissants personnages (de ceux qui roulent "à droite") ne cache pas son intention, au cas où il deviendrait ou redeviendrait ministre français de la Culture, de mettre fin à la notion de "patrimoine national inaliénable" et d'alimenter abondamment son budget d'action culturelle par la vente sur le marché international, comme en Union soviétique au temps de la NEP, des trésors des Musées nationaux. Christie's et Sotheby's verraient alors leurs bénéfices monter au ciel. Ce serait la foire de Cocagne, un second Nasdaq, tout "français" celui-là. Gageons que la gauche "culturelle", qui fraternise si volontiers avec les "héritiers" branchés dans les cocktails, applaudirait des deux mains à cet assèchement radical et rapide de la souche-mère des "inégalités culturelles".
En attendant cette décisive "avancée" de droite dans l' "émergence d'un nouveau rapport entre l'art et la société", un début de cette maladie à la mort qui a frappé le musée des Monuments français et son voisin, le musée de l'Homme, tourmente déjà le Louvre et Versailles. Une notable partie des salles du Louvre reste fermée pendant de longs intervalles ; la galerie des Batailles de Versailles et son riche musée des Portraits - conçus avec soin sous Louis-Philippe pour enseigner l'histoire de leur pays aux jeunes Français, et qui seraient aujourd'hui, si l'on se souciait d'eux, une révélation pour les enfants d'immigrés - restent à demeure inaccessibles au public. Ils ne sont pas seuls dans ce cas. Il est peu de musées en France dont toutes les salles soient ouvertes. Le musée d'Art moderne enclavé dans le Centre Pompidou ne montre qu'une anthologie. La fuite en avant dans la diffusion de la "culture" aboutit à une rétraction sans précédent des voies d'accès du public aux chefs-d'oeuvre des arts.
La "culture" ne supposant aucune formation, cette "jivarisation" se communique à l'enseignement des arts. Le ministère de la Culture a eu beau récupérer celui de l'architecture, qui naguère était parti au ministère de l'Equipement, on n'étudie plus en France l'histoire de l'architecture dans les écoles où se forment les futurs architectes. Où est le temps, qui a duré près d'un siècle, où il ne se construisait pas d'édifice important en Amérique qui ne fût conçu dans le style Beaux-Arts par des architectes locaux, mais longuement formés à dure école à Paris ? Aujourd'hui, les futurs architectes formés en France potassent les sciences sociales, ils ont désappris à dessiner et leur mémoire ne remonte pas au-delà de Le Corbusier. Ce déni d'éducation va dans le même sens que l'abandon du musée des Monuments français et l'extrême rareté à Paris d'expositions relatives à l'architecture. Elles risqueraient sans doute d'éduquer l'oeil critique du public.
On m'objectera le soin et la dépense consacrés par l'Etat à la restauration du vaste parc des grands monuments classés lui appartenant, et notamment des cathédrales auxquelles le romantisme a définitivement attaché le coeur du public français et international. C'est là en effet que la tradition inaugurée par la monarchie de Juillet est la plus tenace. Elle trace nettement la différence entre le bien commun (et même l'intérêt général, qui bénéficie du tourisme) dont l'Etat se tient pour responsable dans les pays d'antique civilisation comme la France et les autres nations européennes et la conception étroite que peut s'en faire le gouvernement fédéral américain. L'ex-président Bill Clinton a pu déclarer, peu avant de quitter la Maison-Blanche : "Tant que nous préférerons l'ambition de l'avenir à l'attachement au passé, nous serons la plus puissante nation du monde." En Europe, et notamment en France, l'attachement au passé, inséparable de l'ambition de l'avenir, devrait retenir celle-ci sur la pente de la mégalomanie et de la paranoïa. »
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21/08/2011
Paul Rumsey : Demons on Globe
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Immigration : ce sondage terrible dont personne ne parle
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Un récent sondage Ipsos fait état d’un durcissement des opinions dans le monde face à l’immigration. A qui la faute ?
Effets de la crise
Un lien avec l'extrême-droite ?
En réalité, la xénophobie apparait comme l’arbre qui cache la forêt des frustrations sociales davantage que comme le seul symbole d'une conversion idéologique au fascisme. Face aux difficultés, on cherche des boucs émissaires.
Pas d'écho en France
Significatif de ce malaise, aucun média français n’a repris cette étude. Hormis Fdesouche, on trouve quelques traces du sondage sur des médias belges (ce qui peut s’expliquer par les scores obtenus dans ce pays) mais rien dans nos contrées. Comme si l’émergence d’une opinion majoritairement hostile aux immigrés était un sujet tabou. Au risque de laisser le thème aux plus extrémistes.
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Time is money
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« En aucun domaine, les sociétés occidentales existantes ne se distinguent des sociétés antérieures, qu’elles soient européennes ou orientales, que dans celui de la conception du temps. Pour le Chinois ou le Grec anciens, pour le berger arabe ou le paysan mexicain d’aujourd’hui, le temps est représenté par le cour cyclique de la nature, l’alternance du jour et de la nuit, le passage de saison en saison. Les nomades et les agriculteurs mesuraient et mesurent encore leurs jours depuis le lever jusqu’au coucher du soleil et leurs années en fonction du temps de la semence et du temps de la récolte, de la chute des feuilles et de la fonte des neiges dans les lacs et rivières.
Le paysan travaillait en fonction des éléments, l’artisan tant qu’il pensait nécessaire de perfectionner son produit. Le temps était perçu à l’intérieur d’un processus de changement naturel et les hommes n’étaient pas intéressés par son décompte exact. C’est pourquoi des civilisations hautement développées sous d’autres aspects usaient des moyens les plus primitifs pour mesurer le temps : le sablier avec son filet de sable ou d’eau, le cadran solaire inutilisable par temps couvert et la bougie ou la lampe dont la partie non consumée d’huile indiquait les heures. Tous ces dispositifs étaient approximatifs et inexacts, qui plus est, rendus souvent peu sûrs par les aléas météorologiques ou la paresse de l’approvisionneur. Nulle part dans le monde antique ou médiéval, il n’y eut plus d’une petite minorité d’hommes concernée par le temps en terme d’exactitude mathématique.
L’homme moderne occidental vit toutefois dans un monde régi par les symboles mathématiques et mécaniques du temps de l’horloge. L’horloge dicte ses mouvements et domine ses actions. L’horloge transforme le temps, de processus naturel qu’il était, en marchandise, qui peut être quantifiée, achetée et vendue comme de la soupe et du raisin. Et, parce que sans quelques moyens de garder l’heure exacte, le capitalisme industriel n’aurait jamais pu se développer et ne pourrait continuer à exploiter les travailleurs, l’horloge représente un élément de tyrannie mécanique dans la vie des hommes modernes, plus puissant que n’importe quelle autre machine. Il est utile de suivre la trace du processus historique par lequel l’horloge a influencé le développement social de la civilisation européenne moderne.
Il est fréquent dans l’histoire qu’une culture ou civilisation développe le dispositif qui sera utilisé ultérieurement pour sa destruction. Les Chinois anciens, par exemple, inventèrent la poudre à canon qui fut développée par les experts militaires de l’Ouest et qui en fin de compte entraina la destruction de la civilisation chinoise même par les explosifs de la guerre moderne. De même, le comble de l’ingéniosité des artisans des villes médiévales d’Europe fut l’invention de l’horloge mécanique qui, avec l’altération révolutionnaire de la conception du temps que cela entraina, aida matériellement à la croissance de l’exploitation capitaliste et à la destruction de la culture médiévale.
Il y a une tradition selon laquelle l’horloge serait apparue au 11e siècle comme mécanisme pour faire sonner les cloches à intervalles réguliers dans les monastères qui, avec la vie réglée qu’ils imposaient à leurs occupants, étaient l’approximation sociale du moyen âge la plus proche des usines d’aujourd’hui. Toutefois, la première horloge authentique est apparue au 13e siècle et ce n’est pas avant le 14e siècle que les horloges devinrent des ornements ordinaires sur les bâtiments publics des villes germaniques.
Ces premières horloges, actionnées par des poids, n’étaient pas particulièrement précises, et ce n’est pas avant le 16e siècle qu’une grande fiabilité fut obtenue. En Angleterre par exemple, on dit que l’horloge de Hampton court, fabriquée en 1540, était la première horloge de précision dans le pays. Et la précision même des horloges du 16e siècle est elle relative, puisqu’elles ne donnaient que les heures. L’idée de mesurer le temps en minutes et secondes avait été émise par les mathématiciens du 14e siècle, mais cela n’exista pas jusqu’à l’invention du pendule en 1657 dont la précision était suffisante pour permettre d’ajouter l’aiguille des minutes. Et la trotteuse ne vit pas le jour avant le 18e siècle. Il convient de noter que ces deux siècles furent ceux pendant lesquels le capitalisme crut d’une manière telle qu’il fut en mesure de profiter de la révolution industrielle en terme technique pour établir sa domination sur la société.
Comme le remarque Lewis Mumford [1], l’horloge est la machine clé de l’âge de la machine tout autant pour son influence sur la technologie que sur les habitudes humaines. Techniquement, l’horloge a été la première machine réellement automatique qui ait pris une quelconque importance dans la vie des humains. Avant son invention, les machines usuelles étaient de telle nature que leur fonctionnement dépendait d’une force extérieur et peu fiable : les muscles humains ou animaux, l’eau ou le vent. Il est vrai que les grecs avaient inventé un certain nombre de machines automatiques primitives, mais elles étaient utilisées, comme la machine à vapeur de Héron, pour obtenir des effets "surnaturels" dans les temples ou pour amuser les tyrans des cités du levant. mais l’horloge fut la première machine automatique à atteindre une importance publique et une fonction sociale. La fabrication des horloges devint l’industrie à partir de laquelle les hommes apprirent les éléments de la fabrication des machines et acquirent les compétences techniques qui devaient produire la machinerie complexe de la révolution industrielle.
Socialement, l’horloge a eu une influence radicale sans commune mesure avec n’importe quelle autre machine, dans la mesure ou elle fut le moyen d’atteindre au mieux la régulation et la discipline de vie nécessaires au système d’exploitation industriel. L’horloge a fourni le moyen par lequel le temps - une catégorie si évasive qu’aucune philosophie n’a encore déterminé sa nature - a pu être mesuré concrètement par les formes plus tangibles de la circonférence du cadran. Le temps comme durée commença à être méprisé, et les hommes commencèrent à toujours parler et penser en terme de laps de temps tout comme s’il s’était agi de portions de calicot. Et le temps, désormais mesurable en symboles mathématiques, finit par être considéré comme un bien qui pouvait être acheté et vendu de la même manière que n’importe quel autre bien.
Les nouveaux capitalistes, en particulier, développèrent une conscience farouche du temps. Le temps, symbolisant ici le travail des ouvriers, était conçu comme s’il s’était agi de la principale matière brute de l’industrie. "Time is Money" (le temps, c’est de l’argent) devint un des slogans clés de l’idéologie capitaliste et le chronométreur fut le plus significatif des employés introduits par la pratique capitaliste.
Dans les premières usines, les patrons allèrent jusqu’a trafiquer leurs horloges ou faire retentir le coup de sifflet de l’usine à de fausses heures pour escroquer leurs ouvriers d’un peu plus de ce nouveau bien si précieux. Ultérieurement, de telles pratiques se firent plus rares mais l’influence de l’horloge imposa une régularité aux vies de la majorité des gens qui n’était connue jusqu’alors que dans les monastères. Les hommes se transformèrent de fait en horloges, agissant avec une régularité répétitive sans plus rien de commun avec le rythme de vie naturel d’un humain. Ils devinrent, comme le dit la phrase victorienne,"réglés comme des horloges". Il n’y a plus que dans les régions rurales où la vie des animaux et des plantes ainsi que les éléments continuent à imprimer leur rythme qu’une large partie de la population est parvenue à échapper au tic-tac mortel de la monotonie.
Au début, ce nouveau rapport au temps, cette nouvelle régularité de la vie fut imposée aux pauvres récalcitrants par les maitres possesseurs d’horloges. L’esclave de l’usine réagissait en vivant son temps libre (disponible) avec une irrégularité chaotique qui caractérisait les taudis abrutis d’alcool de l’industrialisme du début du 19e siècle. Les hommes fuyaient vers le monde sans temps de la boisson ou de l’inspiration méthodiste. Mais, peu à peu, l’idée de régularité se diffusa de haut en bas jusqu’aux ouvriers. La religion et la moralité du 19e siècle jouèrent leur rôle en proclamant qu’il était péché de "perdre son temps". L’introduction de montres et horloges produites en masse dans les années 1850 permit la diffusion d’une conscience du temps jusqu’à ceux qui jusque la réagissaient surtout aux stimuli du "knocker-up"(réveilleur) ou du coup de sifflet de l’usine. A l’église comme à l’école, dans les bureaux et les ateliers, la ponctualité fut érigée en la plus grande des vertus.
De cette dépendance esclave au temps mécanique qui s’est diffusée insidieusement dans toutes les classes au 19e siècle, s’est développé cette discipline démoralisante de vie qui caractérise le travail d’usine aujourd’hui. La personne qui refuse de s’y soumettre risque la désapprobation de la société et la ruine économique. S’il est en retard à l’usine, l’ouvrier perdra son travail ou même, aujourd’ hui [1944 : les réglementations de temps de guerre sont encore en vigueur], se retrouvera en prison. Les repas pris à la va-vite, les éternelles bousculades matins et soirs pour prendre trains ou bus, la pression de devoir travailler à horaires fixes, tout contribue à provoquer des troubles digestifs et nerveux, à ruiner la santé et à raccourcir la vie.
L’imposition financière de la régularité ne tend pas, sur le long terme, à une plus grande efficacité non plus. En fait, la qualité du produit est d’ordinaire beaucoup moins bonne parce que le patron, considérant le temps comme une matière première qu’il doit payer, oblige l’ouvrier à maintenir une cadence telle que son travail en sera nécessairement bâclé. La quantité plutôt que la qualité, tel est le critère, et le travailleur commence à son tour à "compter son temps", n’étant plus interessé que par le moment où il pourra s’enfuir vers les maigres et monotones loisirs qu’offre la société industrielle où il "tue le temps" en se vautrant dans les plaisirs tout autant réglés et mécanisés du cinéma, de la radio, des journaux que son enveloppe de paye et sa fatigue lui autorisent. Il n’y a que celui disposé à accepter de vivre au gré des hasards de sa foi ou d’expédients qui puisse éviter de vivre comme un esclave de l’horloge, s’il n’a pas d’argent.
Le problème de l’horloge est, en général, similaire à celui posé par la machine. Le temps mécanique est précieux comme moyen de coordination d’activités dans une société hautement développée, tout comme la machine est précieuse comme moyen de réduire le travail superflu à son minimum. Les deux sont précieuses pour la contribution qu’elles apportent à une société fonctionnant sans heurts et devraient être utilisées dans la mesure où elles aident à travailler ensemble et à éliminer les tâches monotones. Mais en aucun cas on ne devrait les laisser prendre le dessus sur les vies humaines comme c’est le cas aujourd’hui.
Maintenant, le mouvement de l’horloge donne la cadence aux vies humaines : les humains sont asservis à la conception du temps qu’ils ont eux mêmes produite et sont maintenus dans la peur, comme Frankenstein par son propre monstre. Dans une société saine et libre, une telle domination arbitraire de la fonction humaine par l’horloge ou la machine serait hors de question. Le temps mécanique serait relégué dans sa vraie fonction de moyen de référence et de coordination, et les hommes et les femmes reviendraient à une vision équilibrée de la vie qui ne serait plus dominée par le culte de l’horloge.
L’oppression de l’homme par une de ses inventions est encore plus ridicule que l’oppression de l’homme par l’homme, la liberté pleine et entière implique de se libérer de la tyrannie des abstractions tout autant que de celle des lois humaines. »
George Woodcock, War commentary - For anarchism, mars 1944.
[1] Lewis Mumford, Technique et civilisation, Seuil 1976 (1950).
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La Noblesse
=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=
« Qu'est-ce que la noblesse ?
La noblesse du guerrier, c'est l'honneur.
La noblesse de l'esclave, c'est la révolte.
La noblesse du savant, c'est le doute.
La noblesse de la femme, c'est l'amour.
La noblesse de l'intellectuel, c'est la rigueur.
La noblesse du prisonnier, c'est l'évasion »
Anonyme
Merci à Cougar
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20/08/2011
Notre vie sera plus sérieuse en même temps que plus simple
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Que la transformation s'opère : notre vie sera plus sérieuse en même temps que plus simple. Ce que la femme exige de luxe pour plaire à l'homme et, par ricochet, pour se plaire à elle-même, deviendra en grande partie inutile. Il y aura moins de gaspillage, et aussi moins d'envie. Luxe, plaisir et bien-être se tiennent d'ailleurs de près, sans cependant avoir entre eux le rapport qu'on se figure généralement. On passerait par voie de gradation ascendante ; quand nous nous serions assurés le bien-être, nous voudrions y superposer le plaisir, puis viendrait l'amour du luxe. Mais c'est là une psychologie purement intellectualiste, qui croit pouvoir calquer nos états d'âme sur leurs objets. Parce que le luxe coûte plus cher que le simple agrément, et le plaisir que le bien-être, on se représente la croissance progressive de je ne sais quel désir correspondant. La vérité est que c'est le plus souvent par amour du luxe qu'on désir le bien-être, parce que le bien-être qu'on n'a pas apparaît comme un luxe, et qu'on veut imiter, égaler, ceux qui sont en état de l'avoir. Au commencement était la vanité. Combien de mets ne sont recherchés que parce qu'ils sont coûteux !
... Le besoin toujours croissant de bien-être, la soif d'amusement, le goût effréné du luxe, tout ce qui nous inspire une si grande inquiétude pour l'avenir de l'humanité parce qu'elle a l'air d'y trouver des satisfactions solides, tout cela apparaîtra comme un ballon qu'on remplit furieusement d'air et qui se dégonflera aussi d'un coup. »
Henri Bergson, Les Deux Sources de la Morale et de la Religion
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19/08/2011
ZZ Top : Brown Sugar
18:00 Publié dans Music... | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
C'est un point de gangrène, qui corrompt tout le corps
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Une seule injustice, un seul crime, une seule illégalité, surtout si elle est officiellement enregistrée, confirmée, une seule injure à l'humanité, une seule injure à la justice, et au droit surtout si elle est universellement, légalement, nationalement, commodément acceptée, un seul crime rompt et suffit à rompre tout le pacte social, tout le contrat social, une seule forfaiture, un seul déshonneur suffit à perdre, d'honneur, à déshonorer tout un peuple. C'est un point de gangrène, qui corrompt tout le corps. Ce que nous défendons, ce n'est pas seulement notre honneur. Ce n'est pas seulement l'honneur de tout notre peuple, dans le présent, c'est l'honneur historique de notre peuple, tout l'honneur historique de toute notre race, l'honneur de nos aïeux, l'honneur de nos enfants. Et plus nous avons de passé, plus nous avons de mémoire, plus ainsi [...] nous avons de responsabilité, plus ainsi aussi ici nous devons la défendre ainsi. Plus nous avons de passé derrière nous, plus (justement) il nous faut le défendre ainsi, le garder pur. »
Charles Péguy, Œuvres en prose, 1909-1914, Bibliothèque de la Pléiade
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18/08/2011
Assommé, l’homme n’exprime plus rien
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« L’étouffement des désirs par la satisfaction des besoins, telle est l’économie sordide, découlant des facilités dont nous accablent les machines, qui viendra à bout de nos races. L’abondance de l’épicerie tue les passions. Bourrée de conserves, il se fait dans la bouche de l’homme une mauvaise chimie qui corrompt les vocables. Plus de religions, plus d’arts, plus de langages. Assommé, l’homme n’exprime plus rien. »
Pierre Drieu la Rochelle, Le jeune Européen
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17/08/2011
Rory gallagher : Calling Card
15:15 Publié dans Blues | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Le monde moderne évolue vers la servitude totalitaire
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Le monde moderne évolue vers la servitude totalitaire aussi sûrement qu’un fleuve va vers la mer, pour la raison très simple qu’un monde de mécanique doit devenir lui-même une mécanique, et une mécanique si compliquée, aux engrenages si nombreux et si délicats, que la présence d’un homme libre dans cette machinerie paraîtra tôt ou tard aussi menaçante qu’à l’intérieur du système solaire une planète soustraite par quelque miracle aux lois de la gravitation universelle.
Le monde moderne évolue vers le totalitarisme et il traîne après lui des troupeaux d’hommes qui croient le conduire alors qu’il les emporte. Les hommes ont fabriqué les machines, c’est entendu, ils sont donc, en un sens, les auteurs de la civilisation des machines. Mais c’est par esprit de lucre et de spéculation qu’ils se sont mis à multiplier les machines, beaucoup plus que par la passion du confort, car la passion du confort ne leur est nullement naturelle, comme on leur fait croire. Elle n’est entretenue en eux que par un immense effort, chaque jour plus gigantesque, de propagande et de publicité. C’est bien pourquoi, dès que se taisent un seul moment les voix innombrables qui jour et nuit, portées par les ondes, travaillent leur conscient et leur subconscient, ils ne rêvent que de camping au bord des fleuves, de nuits passées sous la tente, de forêts vierges ou de glaciers vertigineux, bleus comme le ciel. Ils ont multiplié les machines, et la multiplication des machines pose chaque jour de nouveaux problèmes plus difficiles à résoudre, dont chacun marque une étape vers le paradis exécrable où la liberté ne sera plus qu’une anomalie monstrueuse, un phénomène pathologique, où la liberté d’un seul individu devra être considérée comme une menace redoutable pour la collectivité tout entière.
Peut-être serait-il possible d’aller encore plus profond, de découvrir par exemple, que ce qui nous a le plus dangereusement déçus n’était pas le fait brutal de notre défaite de 1940, mais que cette défaite ait eu pour nous le sens fatal, augural, d’une décadence autrement grave, autrement irréparable que la décadence militaire. La machinerie nous a pris notre terre, la machinerie nous l’a rendue, nous avons été conquis par la machinerie, libérés par la machinerie, tout se passe comme si nous étions dans le monde de la machinerie une chose inerte, un poids mort. Si cette civilisation est valable, sommes-nous condamnés à rester ainsi à sa traîne, car aucun homme doué de bon sens ne saurait croire que notre retard puisse se rattraper, que nous serons capables de rivaliser demain avec d’énormes constructions économiques usurpant le nom de nations et auprès desquelles le Grand Reich lui-même paraîtra sans doute un jour singulièrement humain ? »
Georges Bernanos, Français, si vous saviez...
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16/08/2011
Rory Gallagher : I wonder who
=--=Publié dans la Catégorie "Blues"=--=
J'ai douze ans... je viens de découvrir John Lee Hooker, Muddy Waters et Memphis Slim, entre autres... à la discothèque municipale où je suis inscrit pour emprunter des disques, je demande à la dame derrière son comptoir si ça existe du Blues classique mais avec un son électrique comme celui-là : je lui montre l'album "In Rock" de Deep Purple. Elle me sourit, s'absente un instant et revient avec le disque de Rory Gallagher "Irish Tour", elle sort un des deux disques du double album, cherche, regarde attentivement, puis en pose un sur une des platines et monte le son. Ma mâchoire manque de toucher le sol dés l'introduction de la chanson de Muddy Waters, "I wonder who's gonna be your sweet man when i'm gone". Je repars avec le disque à la maison pour trois semaines. J'ai dû plus l'user en trois semaines que tous ceux qui l'avaient emprunté avant moi depuis des années. Ma vie n'a plus jamais été la même.
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Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Je regarde avec beaucoup plus de stupeur encore les catholiques que la lecture, même distraite, de l’Évangile ne semble pas inciter à réfléchir sur le caractère chaque jour plus pathétique d’une lutte qu’annonce pourtant une parole bien surprenante, qu’on n’avait jamais entendue, qui fût d’ailleurs restée, jadis, parfaitement inintelligible : "Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent". »
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15/08/2011
Rory Gallagher : Off the handle
=--=Publié dans la Catégorie "Blues"=--=
La légende raconte qu'un jour un journaliste demanda à Jimi Hendrix quel effet cela lui faisait d'être le meilleur guitariste du monde et celui-ci lui répondit : "I don't Know, go ask Rory Gallagher."
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La caillera
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
En guise de réflexion, à l'attention de nos camarades gauchistes qui défendent les émeutiers de Londres comme ils avaient défendu, auparavant, les émeutiers français, nos pépites, nos "Chances pour la France", nos valeureux laissés-pour-compte, nos "socialement défavorisés"...
Qu'auraient pensé Marx et Engels eux-mêmes de nos héros brûlant des voitures ?
« Le lumpenprolétariat qui, dans toutes les grandes villes, constitue une masse nettement distincte du prolétariat industriel, pépinière de voleurs et de criminels de toute espèce, vivant des déchets de la société, individus sans métier avoué, rôdeurs, gens sans aveu et sans feu, différents selon le degré de culture de la nation à laquelle ils appartiennent, ne démentant jamais le caractère de lazzaroni. »
Karl Marx - La lutte des classes en France
« Le lumpenprolétariat - cette lie d'individus déchus de toutes les classes qui a son quartier général dans les grandes villes - est, de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est parfaitement vénale et tout à fait importune. Lorsque les ouvriers français portèrent sur les maisons, pendant les révolutions, l'inscription : "Mort aux voleurs !", et qu'ils en fusillèrent même certains, ce n'était certes pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien avec la conscience qu'il fallait avant tout se débarrasser de cette engeance. Tout chef ouvrier qui emploie cette racaille comme garde ou s'appuie sur elle, démontre par là qu'il n'est qu'un traître. »
Karl Marx & Friedrich Engels - La social-démocratie allemande
Et Guy Debord ? Voici ce qu'il disait, en 1966, des émeutes raciales de Watts (Los Angeles, Californie, USA) :
« Les Noirs de Los Angeles, comme les bandes de jeunes délinquants de tous les pays avancés, mais plus radicalement parce qu’à l’échelle d’une classe globalement sans avenir, d’une partie du prolétariat qui ne peut croire à des chances notables de promotion et d’intégration, prennent au mot la propagande du capitalisme moderne, sa publicité de l’abondance. Ils veulent tout de suite tous les objets montrés et abstraitement disponibles, parce qu’ils veulent en faire usage. De ce fait ils en récusent la valeur d’échange, la réalité marchande qui en est le moule, la motivation et la fin dernière, et qui a tout sélectionné. »
Guy Debord - L'Internationale Situationniste, Janvier 1966
Enfin, Jean-Claude Michéa, qu'on aurait du mal à situer à droite :
« Si l’on parle en, effet, de l’intégration à une société, c’est-à-dire de la capacité pour un sujet de s’inscrire aux différentes places que prescrit l’échange symbolique, il est clair que cette fraction modernisée du Lumpen n’est pas, "intégrée", quelles que soient, par ailleurs, les raisons concrètes (familiales et autres) qui expliquent ce défaut d’intégration. S’il s’agit, en revanche, de l’intégration au système capitaliste, il est évident que la Caillera est infiniment mieux intégrée à celui-ci (elle a parfaitement assimilé les éloges que le Spectacle en propose quotidiennement) que ne le sont les populations, indigènes et immigrées, dont elle assure le contrôle et l’exploitation à l’intérieur de ces quartiers expérimentaux que l’État lui a laissés en gérance. En assignant à toute activité humaine un objectif unique (la thune), un modèle unique (la transaction violente ou bizness) et un modèle anthropologique unique (être un vrai chacal), la Caillera se contente, en effet de recycler, à l’usage des périphéries du système, la pratique et l’imaginaire qui en définissent le Centre et le Sommet. L’ambition de ses membres n’a, certes, jamais été d’être la négation en acte de l’Économie régnante. Ils n’aspirent, tout au contraire, qu’à devenir les golden boys des bas-fonds. Calcul qui est tout sauf utopique. Comme l’observe J. de Maillard, "sous nos yeux, l’économie du crime est en train d’accomplir la dernière étape du processus : rendre enfin rentable la délinquance des pauvres et des laissés pour compte, qui jadis était la part d’ombre des sociétés modernes, qu’elles conservaient à leurs marges. La délinquance des pauvres, qu’on croyait improductive, est désormais reliée aux réseaux qui produisent le profit. Du dealer de banlieue jusqu’aux banques de Luxembourg, la boucle est bouclée. L’économie criminelle est devenue un sous-produit de l’économie globale, qui intègre à ses circuits la marginalité sociale." »
Jean-Claude Michéa - L'enseignement de l'ignorance
Les citations de Marx & Engels et Michéa, je les ai trouvées via Le Petit Conservateur Palaisien
14:08 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (7) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Ce ne sont pas les communistes ni les sacrilèges qui ont mis le Seigneur en croix
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Vous pouvez rigoler, chers frères, ce ne sont pas les communistes ni les sacrilèges qui ont mis le Seigneur en croix. Ca ne vous frappe pas que le bon Dieu ait réservé ses malédictions les plus dures à des personnages très bien vus, exacts aux offices, observateurs rigoureux du jeûne, et beaucoup plus instruits de leur religion – sans reproche – que la plupart des paroissiens d’aujourd’hui ? »
07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
14/08/2011
Jimi Hendrix - Big Mama Thornton - Elvis Presley : Hound Dog
=--=Publié dans la Catégorie "Blues"=--=
Double clin d'oeil de Jimi Hendrix à Elvis Presley pour avoir popularisé cette "Race Music" (comme on l'appelait avant qu'un disc jockey juif new-yorkais amoureux de la musique noire, Alan Freed, ne la nomme "Rock and Roll") , certes, mais surtout à Big Mama Thornton qui créa la chanson en question bien avant Elvis et qui n'était connue qu'au sein de la communauté noire.
15:15 Publié dans Blues | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Bonheur
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Il peut pleuvoir et tempêter, ce n'est pas cela qui importe, souvent une petite joie peut s'emparer de vous par un jour de pluie et vous inciter à vous retirer à l'écart avec votre bonheur. Alors on se redresse et on se met à regarder droit devant soi, de temps à autre on rit silencieusement et on jette les yeux autour de soi. A quoi pense-t-on? A une vitrine éclairée dans une fenêtre, à un rayon de soleil dans la vitrine, à une échappée sur un petit ruisseau, et peut-être à une déchirure bleue dans le ciel. Il n'en faut pas davantage. »
Knut Hamsun, Pan
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13/08/2011
Viens !
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=
Attentat fascistoïde en Scandinavie... émeutes en Grande-Bretagne... économie qui vacille... et commentaires de toutes sortes à ne plus savoir où donner de la tête... ça n'est rien. C'est juste le même merdier qui se poursuit.
Rien ne va se dissoudre d'avantage. Tout va continuer comme avant. Et c'est tant mieux. Il faut que les moissons du Seigneur se fassent.
Ce que j'apprécie particulièrement avec le système capitaliste marchand (moi qui ai pratiqué largement le système communiste d'un pays aujourd'hui défunt), c'est que vous pouvez rester chez vous en lisant la Bible ou l'Intégrale de Dostoïevski sans que l'on vienne vous faire chier. Ou la Somme Théologique de Saint Thomas d'Aquin si ça vous chante. Un pays Capitaliste Marchand vous autorise largement à être situationniste... les publicitaires l'ont compris le mieux puisqu'ils sont, dans la forme, des situationnistes par excellence... le défilé Gould pour le bicentenaire de la révolution, l'homo-festivus tant analysé par Muray sont autant de minables tentatives pour un situationnisme médiocre mais qui existe... nous avons la banalité, l'exiguïté, l'insuffisance, la pauvreté, la bassesse que nous méritons.
Désormais, et depuis un moment déjà, les émeutes elles-mêmes font partie intégrante du système. Les hommes et femmes de bonnes volonté n'ont qu'une seule chose à faire, et ça n'est certainement pas la révolution (chaque révolution est elle-même orchestrée... si ce n'est par la volonté clairement humaine, du moins par l'Egrégore créé de toutes pièces psychiques par la Multitude, souvent sur plusieurs générations... le Diable y a sa part à jouer et il y excelle...) c'est de préserver ce qu'il y a à préserver et qui fait de nous des membres de l'Humanité appelée à s'élancer vers le Divin au moment voulu, lorsque l'épée flamboyante se présentera au seuil du jugement et si le Très-Haut daigne nous recevoir avec son Amour au sein de la Céleste Ieroushalaîm. Bref... il nous faut juste veiller et dire sans cesse : "Viens".
23:08 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Jimi Hendrix : Hear my train a coming
18:30 Publié dans Blues | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
12/08/2011
Entretien avec Raymond Abellio par Philippe PISSIER & Jérémie A. WEISH
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Ce sont les vacances... je suis fatigué et suis un gros flemmard. Vous avez Google, alors débrouillez-vous. En ce moment je préfère m'occuper de guitares et d'amplis. Ne me demandez pas qui sont Philippe PISSIER & Jérémie A. WEISH, je n'en sais absolument rien. Raymond Abellio, par contre, est un romancier et philosophe controversé et subtil, complexe et, vous l'aurez remarqué, peu connu. De lui j'ai lu, il y a une vingtaine d'années "Les Yeux d'Ezéchiel sont ouverts", "La Fosse de Babel" et "Assomption de l'Europe". Cet auteur a eu une influence prépondérante sur Maurice G. Dantec, selon les propres mots de ce dernier, ces dix dernières années. Il aborde, ici, lors de cette longue entrevue fleuve, sa conception de l'ésotérisme et de la "clef" qu'il aurait trouvée et qui permettrait une approche nouvelle, selon lui, de toute la réalité et de toutes les matières sensées étudier celle-ci. Comprenez ce que vous pouvez.
02-De la Structure Absolue.mp3
05-Autres Types de Structures Absolues.mp3
07-Le Chant du Cygne de l'Esotérisme.mp3
08-Einstein a dit tres clairement.mp3
09-Il a pris le système solaire... .mp3
12-Surprises extraordinaires.mp3
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04-Hirsch est resté régénéré.mp3
06-Exemple de calcul foudroyant.mp3
07-Il y a des matheux qui ne mettent plus en cause la clef.mp3
10-La Science est inachevable.mp3
14-Costa de Beauregard-Jury.mp3
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21:12 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (5) | | del.icio.us | | Digg | Facebook