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19/11/2009

PAUL Mc CARTNEY & WINGS : « Mumbo » - 1971

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Ces temps-ci, l’Agent Secret s’ennuie.

C’est peut-être la saison qui veut ça. Et la conjecture aussi.

Vous savez : la crise qui s’installe, Balladur qui revient, la retraite à 70 ans...

Dans ces cas là, L’Agent sort sa botte évidemment secrète : les early seventies.

Je vous parle d’un temps ou l’an 2000 semblait encore lointain.

Le premier choc pétrolier n’avait pas eu lieu, et le rêve de tout un chacun consistait à travailler moins pour s’amuser plus.

Prenez un brave gars comme Paulo McCartney : oubliez le soixantenaire distingué et sobre d’aujourd’hui.

Imaginez vous un type d’a peine 30 ans qui vient de quitter le groupe le plus célèbre du monde et la fiancée qu’on lui avait collé dans les pattes depuis 4 ans (Jane Asher) pour vivre le véritable amour avec une américaine délurée, Linda Eastman.

Il part sur les routes avec elle en reformant un groupe comme à l’époque d’Hambourg, jouant un peu partout dans des « petites » salles (même dans le Sud de la France, c’est vous dire), fumant des joints et écrivant des chansons légères et fraîches, comme ce Mumbo, aussi excité que stupide.

Deux accords, un riff de guitare, et en guise de paroles, une suite d'onomatopées insensées et hurlées, à la manière du Awopbopaloobop Alopbamboom de Little Richard.

Basiquement rock’n’roll, quoi.

Et ça, eh bien, ça fait danser l’Agent Secret.

Par les temps qui courent, c’est déjà pas mal.

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

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ROBERT JOHNSON : « When you got a good friend » (23 Novembre 1936)

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Pas d’amis. Pas de maison. Pas de femme attitrée, pas d’enfants reconnus. Juste sa guitare et sa voix.
Mais quand on signe un pacte avec le diable, près d’un carrefour aux alentours de minuit, il n’y a plus rien d’autre qui compte.
Et c’est la gloire plutôt que la fortune, la liberté au lieu du succès, et l’ivresse en guise de confort.
Voilà : vendre son âme à la musique du diable, c’est aussi accepter d’être toujours prêt à partir.
Même si c’est dur parfois, et qu’on a justement le talent pour mettre des mots et des notes sur cette cruauté.

Alors on chante : « When you got a good friend, have her stick right by your side » (Quand on a un(e) bon(ne) ami(e), qu’il (elle) ne te quitte pas. ).

Histoire de se donner du courage, d’y croire encore, et de continuer à tailler la route.
Seul, bien sur.
Et ce qui vous glace le sang vous réchauffe aussi le cœur.

Tout simplement, c’est le prix à payer.

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

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18/11/2009

BUZZCOCKS: “ I hate fast cars ” - 1978

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Rien à foutre. Rien à branler. S’ennuyer. A mort.
20 balais, 20 printemps, tout le temps devant soi.
C’est la crise. C’est toujours la crise quelque part, pour quelqu’un.
Les jeunes, les pauvres, les moins jeunes, les moins pauvres.
Mais qu’est ce que peut faire un jeune gars sinon chanter dans un groupe de rock, hein ?
C’est la crise, c’est toujours la crise.
Pas d’argent, rien à faire, le sang qui bout, la tête de travers.
Et les gens, les autres, qui n’en ont rien à faire de tout ça.
Ceux qui travaillent avec plaisir, ceux qui gagnent leur vie comme ils disent.
Et qui roulent en voiture. Avec leurs grosses bagnoles.
Ces putains de voitures de sport, je les hais.

C’est la crise, c’est toujours la crise, mais moi je m’en fous,
de leurs grosses bagnoles : je chante dans un groupe de rock.

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

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17/11/2009

IKE & TINA TURNER: "Contact High " - 1970

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L’autre jour, l’Agent Secret et moi écoutions un album que je venais d’acheter.
Tout était réuni pour nous plaire : références imparables (Neil Young, Big Star), pochette soignée, production sans faille, support digipack classieux, etc...
Et cela nous plaisait, certes. Mais sans plus.

A défaut de trépigner sur place en poussant des cris d’animaux, nous nous trouvions donc réduits à disserter sur les grosses qualités et maigres défauts de la chose.
L’Agent Secret me fit remarquer que la basse était un peu au fond du mix : je répondais alors qu’il en était ainsi à cause de la profusion d’arrangements délicats (orgue, guitares, tambourin, etc…).
Et ainsi de suite, tout au long du disque.

Nous en restâmes là, satisfaits de trouver un accord sur une œuvre somme toute riche, subtile et sans faute de goût.
Après le départ de l’Agent vers une nouvelle mission, je m’apprêtais à enfoncer à nouveau la touche "play", quand j’aperçus une petite rondelle de vinyl, un 45 tours sans pochette acquis il y a peu sur une brocante pour la somme ridicule de quelques centimes d’euros-Maastricht. J’installais le single sur la platine.
Quelques craquements familiers, une guitare qui cisaille, la basse qui remplit toute la pièce avec la batterie, et cette voix qui surgit du fin fond de la jungle.
Tout à coup la lumière m’apparut : ce morceau avait certainement été enregistré en une après-midi, avec des guitares en bois et sur du matériel à dimension humaine.
Alors soudain plus besoin d’arguties et de multiples références culturelles pour prendre en pleine poire ces 2 minutes et treize secondes de pure électricité bestiale.

Au retour de l’Agent Secret, nous rajoutâmes alors fiévreusement trois articles à notre projet de constitution rock’n’rollienne :

-Interdiction des consoles et magnétophones de plus de 24 pistes

-Suppression du support numérique (sauf pour mes chansons du jour)

-Exécution publique des ingénieurs du son trop pointilleux

Sans plus attendre, nous enfilâmes fébrilement 3 francs-Pompidou dans la fente du Juke-Box pour 5 sélections parfaitement millésimées, et commençâmes une danse tribale accompagnée de rafraichissements adéquats (whisky-coke pour l’Agent Secret et vin de messe pour Le Rev’).

Hallelujah !

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

 

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16/11/2009

HUMBLE PIE "Street rat " (Steve Marriott) - 1975

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"Le studio était booké jour et nuit et on était supposé arriver tous les soirs à sept heures. Vers neuf heures, les membres de Humble Pie débarquaient de leurs manoirs rock'n’roll dans l’Essex, mails ils ne foutaient rien tant qu’ils n’avaient pas passé commande et reçu un peu de coke trop coupée. Leur capacité d’attention était inexistante. Steve s’ennuyait dès les premières notes de chaque chanson jouée pour la première fois, boudant comme un cocker cokney coké sans son os…..Il était au sommet de sa défonce paranoïaque autodestructrice. "

C’est Andrew Loog Oldham, qui parle ainsi de l’enregistrement de l’album " Street rats " de Humble Pie, en 1974, et dont il était chargé de la « production ».
Tel quel, ça parait dur et cruel, mais c’est simplement la vérité : Steve Marriott n’avait ni l'envie, ni la force de faire cet album. Fatigué, usé, consumé. Des années de tournées infernales aux Etats-Unis, à jouer un rock de plus en plus heavy, de plus en plus dur.
Parce que c’était ça, la recette du succès : plus vite, plus fort, plus longtemps.
Et tant pis s’il faut prendre ce qu’il faut pour tenir le coup, et aussi pour redescendre, ensuite. Mais lui n’en voulait plus : il avait un projet solo déja bien entamé avec son bassiste, Greg Ridley, et c’est ça qui l’excitait.

Oldham confirme : Les sons que Steve et Greg avaient conçus pour leur projet désormais intitulé "Joint Effort " étaient plus frais, plus vivants et franchement meilleurs que tout ce qu’on a produit chez Olympic pour Humble Pie.
Les bases des morceaux qu’on a enregistrées étaient des plagiats note pour note de chansons des Beatles : " Paperback writer ", " Rain ", " We can work it out ". En gros, Steve  essayait de copier John et Paul avec juste assez de variations sur la mélodie et de verbiage en patois cockney déclamé façon James Brown pour faire illusion.

La maison de disques (A&M), elle, voulait encore et toujours du Humble Pie. Et ce fut là le boulot ingrat d’Oldham : se retrouver devant un groupe qui n’existait quasiment plus, avec un leader revenu de tout obligé malgré lui d’assurer un contrat. Et il y mit toute la mauvaise volonté du monde.
L’album " Street Rats " est tout de même sorti en 1975 et n’a pas atteint le top 100, assez injustement d’ailleurs, puisque Oldham réussit tout de même à tirer quelque chose de ces séances orageuses. Dans son bouquin, il écrit : Je l’ai laissé récupérer "Paperback Writer" pour en faire "Street rat"...
Et on se dit qu’il a bien fait.
Parce que là, effectivement, ça remue. Et pour l'heure c'est le verbe français qui me semble le mieux traduire la sensation de groove qu'évoque ce morceau. De la blue eyed soul, une dernière fois. Pour le reste, tout est dans l’arrogance du titre et la manière dont Marriott crache les paroles. La messe est dite.

Et pour finir, la parole à Mr Oldham, encore :

La dernière fois que j’ai vu Steve Marriott – avant qu’il meure dans un incendie idiot en 1991, en s’endormant sur un mégot allumé – c’était en 1988. Nous sommes descendus au club Dingwalls à l’arrière de Camden Lock pour voir un concert de Stevie avec son groupe. Il avait été star et n’en voulait plus. Il se contentait volontiers de concerts en pub et en club, et n’avait pas envie de retenter l’affaire. Il savait que ça allait le tuer. Il avait pris du poids, perdu des cheveux et avait trouver le temps de s’arrêter pour respirer et se faire du bien. Quand je l’ai pris dans mes bras, j’ai ressenti que l’homme avait du souffle et de la chair et qu’il était dans un état de santé bien meilleur que le petit flacon de coke surtendu qu’il avait été quand il y croyait encore. Il savait toujours jouer et chanter avec le don que Dieu lui avait fait, et il le faisait désormais sans souffrance.

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

 

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15/11/2009

Daniel Darc : Le Seigneur est mon berger

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Je me souviens de ceux qui trouvaient ça choquant,
d’entendre dire, « le seigneur est mon berger », juste avant un concert de rock.
Je me souviens alors, d’avoir pensé qu’effectivement,
la foi est un scandale permanent.
Je me souviens de Daniel Darc dans une petite chapelle,
à Beauvais, avec son pianiste. Seul. Dans la lumière.
Je me souviens qu’après le concert, je l’ai vu,
et qu’il semblait plus petit que sur scène.
Je me souviens encore d’une autre fois,
où sa loge était grande ouverte à ceux qui voulaient y entrer.
Je me souviens qu’il y avait des enfants,
et qu’il les laissaient venir à lui.
Je me souviens, je me rappelle, que là encore semblant plus petit,
Il irradiait pourtant dans cette pièce, et que l’amour l’entourait.

A love supreme.

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

 

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28/01/2009

BRIAN WILSON : « Still I dream of it » (original home demo, 1976)

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"Aujourd'hui,dans ma tête, il y a deux Brian. 

D’abord l'anglais, l'ange blond, tout au fond de sa piscine

Ensuite, l’autre, l’américain, surfeur en toc qui lui aussi a failli se noyer, dans l’alcool, les drogues, la mauvaise bouffe, ou même le bac à sable qu’il avait fait installer dans son salon. 

Brian, le petit génie au visage de gamin mal dégrossi, le fan transi de Phil Spector copiant, égalant, et dépassant parfois son maître, peut-être pour oublier les coups de ceinturon que lui balançait son père. Un jour, beaucoup plus tard, au détour de deux réponses dociles à des questions convenues sur le pourquoi de sa musique, il imitera soudain le bruit de ces coups. 

Image perturbante de ce quinquagénaire éructant d’horribles « tchak ! tchak ! » en se tordant la bouche devant la caméra. A vous glacer le sang. 

Mais Brian va mieux : il vit, il a perdu le quintal de graisse qu’il avait accumulé en s’empiffrant de sucreries et d’anxiolytiques, et il a même échappé aux griffes de son analyste. 

Beaucoup mieux que sur cette démo de 1976 : la voix empâtée, la tristesse en berne sous la camisole chimique, les accords de piano stridents, et la solitude, la solitude… La vie de Brian, quoi. 

A little while ago / My mother told me / Jesus loved the world / And if that's true then / Why hasn't he helped me to find a girl / and find my world ? »)" 

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance)

 

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24/01/2009

THE BEATLE-ETTES : Only seventeen (1964)

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"Moins sexe que les Ronettes, plus bêtes que les Rubettes !!! 
Et pourtant je le sais, certains d’entre vous, petits pervers, ne manqueront pas de les préférer à leurs homologues et modèles masculins. 
Outre le fait qu’elles nous auront bien fait rire le temps d’une chanson (qu’elles ont d'ailleurs le mérite d’interpréter complètement désaccordées), elles alimentent également une polémique de fondus depuis quelques 40 années. 
Certains prétendent que les Beatle-Ettes étaient le premier groupe de Mary Weiss, la future chanteuse des mythiques Shangri-la’s. D’autres hurlent que non, c’est faux, et qu’il s’agissait d’un autre groupe, les beatleettes, sans trait d’union. 
Toute cette jolie bande d’allumés continue à s’étriper sur le net à coups de photos jaunies et de reproductions de rondelles centrales de 45 tours. Le site le plus marrant est Russe (rédigé dans la langue de Dostoïevski, donc) avec des tas de photos hilarantes. C’est là :
 http://www.guitaristka.ru/zapad-like-a-beatles.shtml 

Et c’est largement à la hauteur de la chanson que je vous fais subir aujourd’hui. 

Enjoy ! 

PS: un jour, si vous êtes sages, je vous ferai partager des merveilles comme "We love the Beatles" par les Vernon Girls, "Ringo comes to town "par Chug & Doug, "I dreamed I was a Beatle" de la mystérieuse Murry Kellum. 
Mieux encore, mais là on se lance dans le bizarre comme disait l'autre, des OVNI's comme "What's wrong with Ringo" des Bon-Bons, "I want to bite your hand" de Gene Moss", et evidemment, il en fallait un, "I hate the Beatles" de Allen Sherman !"

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance)

 


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23/01/2009

Léo Ferré : Richard

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Vous êtes où ?
Mes fantômes, mes camarades, mes amis d’un soir ?
Mon père, mon frère, vous vous cachez là, au creux d’un accord mineur, le rendez-vous des petites gens.
Pas de honte, pas de gêne, c’est l’heure blafarde où l’on se dit tout sans un mot de travers.
Je vous revois tous, l’un après l’autre, en ordre dispersé, tranquillement.
C’est l’heure où il n’y a plus d’heures.
On ne compte plus.
C’est pour rien.
Comme ça.
En vain…

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et aussi chez Margerin)

 

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Jimmy Castor Bunch : Trogglodyte

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"Rhâââ ! Du funk qui tâche, bien poisseux, ça sent la sueur et le sexe : le morceau idéal pour un samedi soir. 
Bon, le pitch, comme disait l’autre : 
nous sommes aux temps préhistoriques, l’homme des cavernes se fait un peu chier à danser tout seul avec son casque sur la tête, et il se dit que ça serait mieux avec une femme (« Gotta find a woman ! Gotta find a woman ! »). Alors, ni une ni deux, il va à l’endroit ou ça se passe, c'est-à-dire au lac, parce que c’est là que les femmes lavent leurs fringues et se baignent. 
Arrivé là, il en repère une et lui dit « Come here ! Come here ! ». 
Il l’attrape par les cheveux (c’est un homme un peu frustre, oui), lui dit de bouger son corps (« Move ! Move ! ») ; il a de la chance, car c’est une GRANDE femme, et elle s’appelle Berthe-au-gros-cul (Bertha Butt). Il lui dit alors : « Donne moi tout bébé ! » (« Sock it to me baby ! »). Après, ça dégénère sur fonds de gros glissés de basse à la Larry Graham, cris, râles et autres grognements. 
C’est sorti en 1972 sur l’album « It just begun » sur RCA. Je n’ai pas l’album, juste le 45 tours…si quelqu’un veut m’offrir quelque chose à Noël. 
Et ce sera tout pour la notice biographique aujourd’hui, si vous en voulez plus, allez sur Wikipédia comme tout le monde. 
Mais comme le Rev’ ne se fout pas de votre gueule, vous avez droit à une version live très rare, sortie en 1973 sur un improbable Tribute à Martin Luther King, « Keep the dream alive » (import USA uniquement), ou entre deux bondieuseries et trois préchi-prêcha, le Jimmy Castor Bunch vient foutre son souk, ce qui de manière très audible, réveille une l’audience qui a plutôt l’air de se faire chier GRAVE jusque là. 
Vous pouvez aussi écouter la version studio en cliquant sur le lien ci-dessous qui activera le clip-scopitone de l’époque, une kitscherie absolue.

Et puis tiens, matez la tronche des tueurs, ça devrait vous donner envie :

"

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance)

 


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22/01/2009

Peter Sellers : She Loves You (Nazi Version)

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"C’est en pleine gloire, après « Docteur Folamour » et « La panthére rose », et avant « The Party » que Peter Sellers se noue d’amitié avec les Beatles ; ceux ci sont trop heureux de pouvoir se lâcher un peu et oublier ainsi leurs personnages de gentils garçons, avec ce cramé de première qui incarne l’inspecteur Clouseau à l’écran. 

Et ils l’autorisent évidemment à détourner leurs chansons, sous la forme d’un ep 4 titres qui sera même un hit en Angleterre en 1965. 

Dans ce disque, Sellers s’amuse à déclamer « A hard day’s night » à la manière de Laurence Olivier récitant Richard III, ou bien revisite « Help » en lisant les paroles tel un prêtre faisant son sermon. 
Mais il ne s’arréta pas là et enregistra d’autres versions dans lesquelles il emprunta différents accents (Cokney, écossais, irlandais), et enfin, culmina dans le détournement avec cette version de « She loves you », délicatement sous-titrée « Nazi version ». On ne s’étonnera pas que celle-ci ne soit pas sortie dans le commerce…mais on pouvait s’attendre à tout de la part de celui qui fut le premier homme à faire la couverture de Playboy . 

Enjoy !"

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance)

 


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21/01/2009

Neil Young : War Song (single with Graham N

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"Une chanson sur la guerre, celle du Vietnam en l’occurrence, puisqu’elle date de 1972. Et que c’est Neil Young et Graham Nash qui s’y collent, sur un 45 tours jamais repris en album depuis. Alors oui, tous les clichés sont là : la chanson pacifiste lancée à la face du monde par deux représentants parfaits de ces hippies west-coast fortunés… 
C’est toujours la même question, est ce qu’une chanson peut changer le monde ? 
Bien sur que non, puisque d’ailleurs, Nixon fut réélu quelques mois après la parution de ce single, et qu’on vit encore pendant quelque temps des «
…planes flying in the sky… » et autres « …flying bombs… » dans le ciel du Vietnam… 
Mais il est d’autres guerres qui nous usent un peu tous les jours : celles qu’on mène au boulot, à la maison, en amour, ou entre amis. Ces petites batailles dérisoires aux issues incertaines sont nettement moins meurtrières que les grands spectacles pyrotechniques auxquels nous convient l’humanité régulièrement, mais elles méritent bien quelques chansons, elles…"

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance)

 


 

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20/01/2009

Dillard & Clark : Don't Let me down

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"Lennon chantait ça sur le toit de l’immeuble Apple, dans Saville Row, en Janvier 1969. Il le hurlait, plutôt, en plein vent, à l’adresse de Yoko
6 mois plus tard, de l’autre côté de l’Atlantique, Gene Clark, lui, il la pleure cette chanson. 
On l’imagine, effondré sur le comptoir d’un bar, demandant sans grande conviction à une fille imaginaire de ne pas le laisser tomber. Mais lorsqu’on entend la steel guitar triste à mourir et les cordes larmoyantes on se doute bien qu’il n’y croit pas vraiment... 
Gene Clark n’était pas un joyeux luron : allergique à l’avion, il quitta les Byrds parce qu’il refusait de s’envoler pour tourner. C’est en tout cas ce que raconte la légende, certainement fausse. La vraie raison est à chercher ailleurs : trop de talent pour l’ego surdimensionné de McGuinn, leader attitré des Byrds. Et puis surtout, Clark était trop sensible pour rentrer dans le rock’n’roll circus et sa compétition acharnée. Dandy timide à la voix fragile et hésitante, celui qui ne souriait jamais sur les photos fut finalement vaincu par l’alcool, la drogue, et la dépression en 1991. 

"Les ailes nous manquent, mais nous avons toujours assez de force pour tomber." (Claudel)" 

 


Gene Clark

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19/01/2009

Townes Van Zandt : Dead Flowers

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"Townes Van Zandt est mort avec une flasque de vodka à la main. L’arme à la main, pourrait-on dire. 
En guise d’épitaphe, sa fille dira : « Daddy had a fight with his heart ». 
Combat perdu d’avance: un cœur gros comme ça, on peut lui envoyer des barriques d’alcool ou bien des kilos de poudre, rien n’y fait, il bat toujours aussi fort. C’est peut-être pour ça, alors, qu’on chante d’une voix aussi fatiguée, comme revenue de tout, des paroles que Jagger envoyait lui avec une espèce de morgue aristocratique. 
Là on ne joue pas : on sait la douleur, on sait la tristesse, et c’est une connaissance inutile. On est dans un rade pourri, on fait ce qu’on sait faire et ce pourquoi on est payé, et parfois, comme ici, au début du morceau, il y a quand même un type qui manifeste pour dire qu’il l’a reconnue, la chanson. Mais on l’entend à peine, et puis à quoi bon, demain on sera ailleurs…"

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance)

Townes Van Zandt

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18/01/2009

The Dickies : Communication Breakdown

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The Dickies : Communication Breakdown

"Mon Dieu, z'avez vu ? Led Zeppelin se reforme ! Ben voyons, et John Bonham, il en pense quoi ? La question est : who gives a fuck ?

Autant, l'expérience Page – Plant (deux albums fin 90) fut intéressante, réussie et plaisante, autant l'itinéraire de Plant en solo sent bon le franc-tireur (au risque , parfois, de se tirer une balle dans le pied !), autant cette histoire sent les gros sous, ou bien pire encore, la sénilité. Un autre genre d'odeur…

Bon, piqûre de rappel : ce Led Zeppelin que tout le monde aujourd'hui s'accorde à trouver tellement génial, du concepteur de pub au vendeur de DVD, du promoteur de stades aux quinquas qui veulent sentir souffler sur leurs fronts ridés le souffle de leur jeunesse (mais pas trop fort, tout de même…), c'était fin 1968, début 1969, une bande de freaks aux cheveux indécemment longs, qui faisaient peur : aux parents, à l'establishment, aux réalisateurs télés et aux programmateurs radios.

Lorsqu'ils enregistrent leur premier album, en une petite semaine, il y a une bombe à l'intérieur : « Communication Breakdown », une décharge punk de deux minutes à peine. Je doute fort qu'ils jouent ce morceau lors de leur concert de reformation, et après tout tant mieux : ils en étaient déjà incapables, en 1979, à la fin du groupe.

Les Dickies, par contre, petit groupe punk californien formé en 1977, reprenaient les choses là ou elles avaient été laissée en plan : un riff, 4 accords, un solo qui tue, et de l'énergie à en revendre. Sans oublier le mauvais goût (l'album dont est extrait cette reprise, sorti en 1983, s'appelle : « Stukas over Disneyland ») : pas besoin alors de grimper aussi haut que Plant dans les aigus, ou d'avoir la technique affolante de Page à la guitare, ni l'assise rythmique de Bonham-Jones. L'essentiel est ailleurs. La vraie vie aussi, d'ailleurs…" 

Philippe "The Reverend" Nicole  (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance)

 

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25/12/2008

BEASTS OF BOURBON : "Thanks"

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The Reverend, estimé bassiste des défunts King Size et du sublime groupe Peter Night Soul Deliverance, que j'ai déjà évoqué en ces lieux, nous propose sa "Chanson du Jour". Profitez-en et have a good time...

 

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BEASTS OF BOURBON : "Thanks"

 

" La fin de l’année approche, c’est le moment des bilans. L’occasion aussi de remercier le Dieu de votre choix d’être encore en vie, et la nature de vous avoir comblé de ses bienfaits. Vous avez du mal ? Alors invitez donc les Beasts of Bourbon à le faire pour vous. Les groupes australiens ont tous ce petit côté primitif qui musicalement, se traduit par des rythmes reptiliens, et spirituellement, par des textes souvent emprunts d’un lyrisme quasi-Rousseauiste (enfin pas TOUS les australiens: Kylie Minogue, par exemple, est nettement plus sophistiquée…).

Voilà donc des gens qualifiés pour exprimer leur gratitude envers les nourritures terrestres. C’est à dire, l’eau, le vin, et puis le bon temps en général. Donc, le whisky, la bière, et le mal de tête. Et puis les larmes, la marijuana, l’acide, et le reste.

Merci pour tout ça, disent-ils.

Bon, je vous colle les paroles, même les moins anglophiles d’entre vous les comprendront:

 

" Thanks for the water
Thanks for the wine
Thanks for showin' me a real cool time
Thanks, thanks, thanks
Thanks for the whiskey
Thanks for the beers
Thanks for the heartache
Thanks for the tears
Thanks, thanks, thanks
Thanks for the marijuana
And the hashish too
And every other thing
I ever smoked with you
Thanks, thanks, thanks, thankyou very much
Thanks for the acid
And the ecstasy
And the methamphetamine, hoowhee!!!
Thanks, thanks, thanks
Thanks for the heroin
And the cocaine too
And the epidural sure got me and her through
Thanks, thanks, thanks
Thanks for the water
Thanks for the wine
Thanks for showin' me a real cool time
Thanks, thanks, thanks "

 

Et pour les remercier, la moindre des choses serait que vous alliez acheter leur dernier album (très belle édition vinyle, chez Bang records, pour les amateurs), histoire qu’ils puissent au moins continuer à s’acheter de quoi remercier Dieu l’année prochaine ! "

Philippe "The Reverend" Nicole

BEASTS OF BOURBON : http://www.myspace.com/beastsofbourbon

BANG RECORDS : www.bang-records.net

 

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22/12/2008

SLADE : « Merry Xmas everybody » (Live, 1982)

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The Reverend, estimé bassiste des défunts King Size et du sublime groupe Peter Night Soul Deliverance, que j'ai déjà évoqué en ces lieux, nous propose sa "Chanson du Jour". Profitez-en et have a good time...

 

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SLADE : « Merry Xmas everybody » (Live, 1982)

" « C’est bientôt Noël, il faudrait marquer le coup », me glisse l’Agent Secret.

Je me retiens de lui répondre que j’ai déjà assez les boules comme ça ces temps-ci, et dans un gros effort de communication, j’émets un grognement approbateur.

« Yep, mais alors évitons les clichés du genre « Merry Christmas baby » d’Elvis ou « Santa Claus is coming to town » par Springsteen. Des pépites certes, mais des lieux communs du rocker attendri.

Non, faisons plutôt dans le prolétaire, le modeste, les joies simples "de ceux qui n’ont pas grand-chose. Les petites gens", comme les appellent notre bien-aimé président qui n’a en commun avec eux que sa taille.

Et misons sur la pinte de Guiness et le fish’n’chips au lieu du champ’ frelaté à 15 euros et du saumon fumé nourri aux farines animales.

Alors ressortons donc ce 45 tours de 1973 usé jusqu’à la corde, tout en lui préférant une version live plus récente pour apprécier la charmante voix rocailleuse de Noddy Holder entamant un refrain repris en choeur  par 10 000 hooligans aux coeurs d'artichauts...

 Et pour rester dans les marges, que l’image soit à la hauteur!

Alors, quoi de mieux que quatre petits prolos anglais échappés de leur banlieue grise, et se retrouvant au bord d’une piscine quelque part entre Miami et L.A…

Parce que là, à droite sur la photo, debout dans son magnifique slip bleu, campé sur ses jambes blanches, il y a Dave Hill, le guitariste.

Et les étoiles dans ses yeux semblent dire : « C’est Noël Maman ! ». "

Philippe "The Reverend" Nicole

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08/12/2008

LEONARD COHEN "There is a war" (1974)

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Aujourd'hui, pas de reprises décalées, ni de raretés ou autres bootlegs.
Juste une chanson que j'avais dans la tête toute la journée d'hier, mon humeur du moment...
Et pour le blah-blah, je laisse la parole à Leonard :

" There is a war between the rich and poor,
a war between the man and the woman.
There is a war between the ones who say there is a war
and the ones who say there isn't.
Why don't you come on back to the war, that's right, get in it,
why don't you come on back to the war, it's just beginning.
Well I live here with a woman and a child,
the situation makes me kind of nervous.
Yes, I rise up from her arms, she says "I guess you call this love";
I call it service.
Why don't you come on back to the war, don't be a tourist,
why don't you come on back to the war, before it hurts us,
why don't you come on back to the war, let's all get nervous.
You cannot stand what I've become,
you much prefer the gentleman I was before.
I was so easy to defeat, I was so easy to control,
I didn't even know there was a war.
Why don't you come on back to the war, don't be embarrassed,
why don't you come on back to the war, you can still get married.
There is a war between the rich and poor,
a war between the man and the woman.
There is a war between the left and right,
a war between the black and white,
a war between the odd and the even.
Why don't you come on back to the war, pick up your tiny burden,
why don't you come on back to the war, let's all get even,
why don't you come on back to the war, can't you hear me speaking? "

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

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07/12/2008

BOB DYLAN : « Yesterday » (Lennon – McCartney) Bootleg « Almost went to see Elvis », 1970

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BOB DYLAN : « Yesterday » (LennonMcCartney), Bootleg« Almost went to see Elvis », 1970

 

"Il y a plusieurs Bob Dylan, presque autant que d’albums dans sa discographie : le folkeux pur et dur, le dandy psychédélique, le chrétien converti, la rock star de stades… 
Et puis aussi, souvent, le j’men foutiste total qui confine presque au dadaïste punkoïde
C'est son versant « Big Lebowski », celui qui fait le bonheur du « Dude » des frères Coen, en lui fournissant de quoi remplir les K7 qu’il écoute à longueur de temps sur son antique walkman. 

Mai 70, en rupture de Beatles, Harrison rend visite à Dylan, qui enregistre son nouvel album après le catastrophique « Self portrait »: cette collaboration sera fructueuse, notamment sur « If not for you », un des meilleurs morceaux de « New Morning », enjolivé par la slide du fab four. Mais le Zim ne s’arrête évidemment pas là, et ne trouve rien de mieux à faire que de reprendre « Yesterday », la composition emblématique de McCartney. Imaginez Sinatra chantant « Revolution », et vous aurez une petite idée de l’absurdité de l’entreprise. Ajoutez y de multiples pains, une basse et une guitare qui jouent rarement la même chose, une harmonie vocale sortie d’on ne sait où sur le dernier refrain, et une fin, euh, approximative… 
Moment fort : à 2’05", sur la reprise du chant après le court solo, Bobby peine vraiment, et en met un sacré coup sur le « I don’t know... » .On a mal pour lui. 
Selon les circonstances (mais aujourd’hui, il fait beau et c’est week-end), on peut en rire aux larmes, ou bien juste en pleurer…mais on peut aussi envier cette innocence, cette candeur, cette liberté absolue qui a été sa marque de fabrique depuis plus de 40 ans. Dylan se réinvente en permanence, et ceux qui l'entourent tentent de l'accompagner... 

C'est le cas ici de l’angelo misterioso, qui devait bien regretter, à certains moments, de s’être embarqué dans une telle galère. Mais il y gagnera une belle compo de Dylan (If not for you, justement) qui se retrouvera sur son premier (triple) album solo, « All things must pass »."

Philippe "The Reverend" Nicole

 

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06/12/2008

JIMI HENDRIX : « Angel » (Bootleg « Acoustic Jams »)

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JIMI HENDRIX : « Angel » (Bootleg « Acoustic Jams »)

"18 Septembre 1970 : Jimi Hendrix meurt, étouffé dans son vomi. Une fois qu’on a dit ça, et aussi qu’il brûlait sa guitare sur scène, qu’il jouait avec ses dents, et imitait parfaitement le bruit des bombes tombant sur le Vietnam dans sa version du « Star spangled banner » à Woodstock, on aura appris quoi ? Du petit garçon qui connut très peu sa mère et s’amusait à jouer de la guitare imaginaire sur un manche à balai, on saura quoi ? Du guitariste de session crevant la dalle à New-York, et choisissant d’acheter, plutôt qu’à bouffer, le deuxième album de DylanThe freewheelin Bob Dylan ») avec l’argent des courses, pour s’en excuser ensuite platement auprès de sa petite amie du moment, on dira quoi ? Du même guitariste, désormais vedette adulée, et n’osant pas abordé dans la rue celui dont il aura repris « Like a rolling stone » et magnifié « All along the watchtower », on comprendra quoi ? James Marshall Hendrix n’était pas seulement le bel étalon noir défoncé masturbant sa guitare lors de long solo interminables : c’était aussi un compositeur inspiré et un chanteur subtil, grand fan de Curtis Mayfield par exemple, et capable de réparties cinglantes valant bien celles du Dylan en état de grâce des années 65-66. A un journaliste lui demandant s’il n’en avait pas marre de ses gimmicks de scène, il répondit : « What gimmicks ? Napalm on Vietnam is a gimmick ! »…"

Philippe "The Reverend" Nicole

 

Jimi Hendrix, jeune, en compagnie de son père

 

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05/12/2008

Rolling Stones : "Under My Thumb" à Altamont

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Rolling Stones : "Under My Thumb" à Altamont

 

"A Altamont, ce soir là, c’est carrément glauque : 
500 000 personnes carburant aux drogues diverses face à 300 « anges de l’enfer », chargés de la « sécurité ». Humour stonien. 
Une fille surgit de la masse du public, complètement nue et défoncée, et arrive on ne sait comment sur la scène, hagarde. 
Un Angel en plein bad trip est pris de secousses et de grimaces psychotiques à côté de Jagger qui s’évertue à continuer le show, en vain. 
Le même Mick, faussement détaché, annonce sur l’intro de “Sympathy for the devil”, qu’il se passe toujours des trucs bizarres (funny things) lorsqu’ils démarrent ce morceau… à la fin, il est moins désinvolte, le futur Lord, et il lance des pathétiques “Who’s fighting and what for ? Why are we fighting ? We don’t want to fight !”. 

C’est pendant la première tentative de « Under my thumb » qu’aura lieu le meurtre de Meredith Hunter par les Hells. 
Les Stones s’arrêtent, discutent encore, et puis relancent la machine. Au ralenti. 
Evidemment, ils jouent faux: retours de scènes insuffisants, orage dans l’air. 
Evidemment ils ont peur: Jagger cherche à calmer les esprits, mais c’est raté, avec cette chanson machiste au possible (Under my thumb, is the girl who once had me down…), et sur les dernières notes, il chante : « Je prie pour que tout aille bien, je prie pour que tout aille bien… » 

De l’arrogance initiale, il ne reste que de l’impuissance… les années soixante sont terminées."

Philippe "The Reverend" Nicole

 

 

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03/12/2008

Thunderclap Newman : Something In The Air

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Thunderclap Newman : Something In The Air

 

 

 

"En juin 1969, il y a « quelque chose d’ans l’air », car « The revolution’s here, and you know that it’s right », et puis, bien sur, « We got to get it together ». Ben voyons… Que reste t’il de nos amours ?, chantait l’autre sympathique ahuri. Pas grand-chose, serait-t-on tenté de dire, mais voilà une bonne chanson, et c’est déjà ça. Produite par Pete Townshend, ce qui ne gâte rien. Et chantée par le dénommé Speedy Keen, batteur de son état, qui se retrouvera à produire (très mal, selon Thunders) 7 ans plus tard le « L.A.M.F » des Heartbreakers. Passer d’une chanson pacifiste à « Like a motherfucker », c’est peut-être ça aussi, capter l’air du temps…"

Philippe "The Reverend" Nicole

 

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01/12/2008

Keith Richards : Please Please Me (Beatles Cover)

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A compter de ce jour... The Reverend, estimé bassiste des défunts King Size et du sublime groupe Peter Night Soul Deliverance, que j'ai déjà évoqué en ces lieux, nous proposera sa "Chanson du Jour". Profitez-en et have a good time... 

 

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"C’est quand ça ? Fin 70 ou début 80, mais en tout cas, ça sent encore la poudre… Enregistré dans une chambre d’hôtel, probablement. Une version déprimante et effondré d’un morceau pourtant symbole de la joie de vivre des années soixante naissantes, le premier numéro 1 des Beatles, après des années de galère à Hambourg. Pas si décalé que ça, pourtant, le Keith : Lennon avait d’abord pensé à Roy Orbison en composant ce morceau, à une de ses mini "teenage-symphony" qui élèvent les romances à la hauteur de tragédies. Et c’est George Martin, qui, l’entendant jouer la première ébauche, l’incita fortement à accélérer le rythme, histoire que tout le monde tape du pied là-dessus, plutôt que d’aller se coller une balle. 
Parce qu’en entendant le Keef croasser, pour le coup, on a vraiment envie d’ouvrir le gaz. On a aussi la tentation de l’aider, lorsqu’il bute péniblement sur les “Come on... come on...”. 
Et puis arrive l’estocade, vers 1’50, juste avant le pont, le Glimmer twin s’arrête et dit : “ Et voilà le pont à la Beatles….mais je ne vais pas le faire”. Sur ce, un silence, et le bruit d’un verre ou d’une bouteille qu’il repose sur la table, et il l’enquille, ce bridge… 
Et c’est beau comme une seringue, ou une bouteille vide."

Philippe "The Reverend" Nicole

 

 

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