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17/10/2013

Lampedusa...

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« Au lieu de faire savoir aux Européens qui sont les trafiquants qui lancent sur les eaux les pitoyables cargaisons d’êtres humains qui échouent sur les côtes européennes, les médias, largement aidés par l’Eglise pour laquelle plus le prochain est lointain et plus il semble devoir être aimé, ont au contraire entrepris de culpabiliser les populations qui subissent ces débarquements.
Le drame de Lampedusa nous plonge enfin directement dans le "Camp des Saints" de Jean Raspail. Ce livre prophétique, puisqu’il date de 1973, décrit l’implosion des sociétés occidentales sous le débarquement de milliers de clandestins arrivés sur des navires-poubelle. Clandestins devant lesquels toutes les institutions s’effondrent en raison de l’ethno masochisme des "élites" européennes gavées de mièvrerie et déboussolées par un sentimentalisme qui a pris le pas sur la raison et même sur les instincts vitaux. »

Bernard Lugan, sur le Blog de Bernard Lugan

 

Aldo Sterone

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16/10/2013

Ceci n'est plus une femme...

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Alain Mimoun, la Légende...

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Alain Mimoun. Un grand monsieur, un grand français, un grand sportif, un patriote... au parcours sans faute. Un bonheur d'homme. Sens des valeurs. Sens de l'amitié. Humilité. Gentillesse. Volonté. Mysticisme. Et dévouement pour son pays.

Pour ceux qui ne connaissent pas à découvrir... pour les autres à savourer à nouveau.

Après ce film de 53 minutes, vous ne pourrez plus considérer, par exemple, l'Equipe de France de Football, pour ne donner que cet exemple, de la même manière... Enfin, j'me comprends...

 

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Le Pays Perdu

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« Le Pays perdu ! Vous aurez un peu de mal à le trouver sur la carte, car il est un peu partout sans être précisément quelque part.



Ce n'est qu'à l'exploration qu'on le découvre.



Rien ne le distingue en apparence de tous les autres: à peine la solitude ordinaire de ses chemins, l'épaisseur de sa végétation, son indépendance de l'habituel trafic des hommes. Bien sûr, il est le plus souvent à l'écart de la grande voie ferrée ou de la route nationale. Seul, le car moderne, à l'étrange allure de diligence, s'y aventure, comme s'y aventurait l'antique tacot départemental, toussant, crachant et déraillant sur une branche de noisetier.  Il est parfois aussi vaste qu'un département, et parfois grand comme un mouchoir de poche. Le mystère s'ouvre alors sur un sentier de forêt, sur une écluse solitaire chevauchant un frais court d'eau, sur un petit chemin vicinal ayant une raie de verdure sur le front, sur une vieille demeure abandonnée.



Tenez, sans vous faire languir davantage, je vais vous dire ce qui distingue essentiellement ce pays-là de tous les autres: c'est qu'il est le Paradis des coureurs d'aventures tels que vous et moi.



Si par hasard il contient une gare, ce n'est pas un de ces édifices fumeux et tapageur dont les hommes raffolent. Non ! La gare du Pays perdu ne se distingue des autres maisons que par sa chevelure de vigne-vierge verte et rose, et par la quantité de volatiles qui errent sur les voies herbeuses. Les trains qui passent sont bien élevés et n'aspirent qu'à se faire oublier. Et surtout, le chef de gare est un ami, qui comprend les choses, et qui ne pousse pas des cris d'effroi quand la salle des bagages est envahie par les "Cagoules Noires". J'ajoute même qu'il sait mettre volontiers ses wagons à la disposition des "Policiers du Grand ouest rouge" pour l'accomplissement de leur mission sacrée !



Au Pays perdu, le paysan chez qui vous venez frapper, le soir, ne lâche pas ses chiens, mais vous ouvre sa grange, voire sa cuisine aux poutres apparentes et à la cheminée monumentale. Il sait que ceux qui s'habillent comme au retour de la guerre de Trente ans et braillent des chansons de gueux, sont moins à craindre que le messager correct qui lui porte périodiquement de la ville quelque belle feuille de papier timbré.



Le Pays perdu n'a pas ses chemins couverts de bornes et d'écriteaux multicolores. Et cependant, il ne peut y avoir que les imbéciles pour s'y égarer. Deux heures après notre arrivée, chacun de nous connaît le sentier de la Terreur, le vallon de la Perdition, l'étang des Cailles et la maison des Chouans. Nous distinguons parfaitement le carrefour du Massacre du carrefour des Lapins. Que voulez-vous, la géographie est inséparable de l'Histoire au Pays perdu, et comme cette histoire là, c'est nous qui la faisons… !



De Pays perdu, j'ai cru longtemps qu'il n'y en  avait un seul au monde: celui que j'ai découvert à dix-sept ans. Mais depuis qu'avec Hervé, André, Jean-Louis, François, Philippe et les autres…  nous avons dû poursuivre le fameux alchimiste Nostradamus II, tirer l'enfant Guibelin, fils de Guillaume d'Orange, des mains des Guardaïa d'Or… j'en ai connu dix, des Pays perdus, plus merveilleux les uns que les autres… »

Jean-Louis Foncine, La Bande des Ayacks

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Qui se ressemble s'assemble...

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L’avenir on le fait

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« Les voix libératrices ne sont pas les voix apaisantes, les voix rassurantes, elles ne se contentent pas de nous inviter à attendre l’avenir comme on attend le train. L’avenir est quelque chose qui se surmonte ; on ne subit pas l’avenir on le fait. »

Georges Bernanos, La liberté pour quoi faire ?

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15/10/2013

La reprise est là... Ta Gueule Robin !

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L’homme, lui, c’est la volonté de tuer qui le pousse à travers les orages d’explosifs, de fer et d’acier

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« Au combat, qui dépouille l’homme de toute convention comme des loques rapiécées d’un mendiant, la bête se fait jour, monstre mystérieux resurgi des tréfonds de l’âme. Elle jaillit en dévorant geyser de flamme, irrésistible griserie qui enivre les masses, divinité trônant au dessus des armées. Lorsque toute pensée, lorsque tout acte se ramènent à une formule, il faut que les sentiments eux-mêmes régressent et se confondent, se conforment à l’effrayante simplicité du but : anéantir l’adversaire. Il n’en sera pas autrement tant qu’il y aura des hommes.

Les formes extérieures n’entrent pas en ligne de compte. Qu’à l’instant de s’affronter on déploie les griffes et montre les dents, qu’on brandisse des haches grossièrement taillées, qu’on bande des arcs de bois, ou qu’une technique subtile élève la destruction à la hauteur d’un art suprême, toujours arrive l’instant où l’on voit flamboyer, au blanc des yeux de l’adversaire, la rouge ivresse du sang. Toujours la charge haletante, l’approche ultime et désespérée suscite la même somme d’émotions, que le poing brandisse la massue taillée dans le bois où la grenade chargée d’explosif. Et toujours, dans l’arène où l’humanité porte sa cause afin de trancher dans le sang, qu’elle soit étroit défilé entre deux petits peuples montagnards, qu’elle soit le vaste front incurvé des batailles modernes, toute l’atrocité, tous les raffinements accumulés d’épouvante ne peuvent égaler l’horreur dont l’homme est submergé par l’apparition, l’espace de quelques secondes, de sa propre image surgie devant lui, tous les feux de la préhistoire sur son visage grimaçant. Car toute technique n’est que machine, que hasard, le projectile est aveugle et sans volonté ; l’homme, lui, c’est la volonté de tuer qui le pousse à travers les orages d’explosifs, de fer et d’acier, et lorsque deux hommes s’écrasent l’un sur l’autre dans le vertige de la lutte, c’est la collision de deux êtres dont un seul restera debout.

Car ces deux êtres se sont placés l’un l’autre dans une relation première, celle de la lutte pour l’existence dans toute sa nudité. Dans cette lutte, le plus faible va mordre la poussière, tandis que le vainqueur, l’arme raffermie dans ses poings, passe sur le corps qu’il vient d’abattre pour foncer plus avant dans la vie, plus avant dans la lutte. Et la clameur qu’un tel choc mêle à celle de l’ennemi est cri arraché à des cœurs qui voient luire devant eux les confins de l’éternité ; un cri depuis bien longtemps oublié dans le cours paisible de la culture, un cri fait de réminiscence, d’épouvante et de soif de sang. »

Ernst Jünger, La guerre comme expérience intérieure

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Huysmans tasse des idées dans un seul mot et commande à un infini de sensations

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« La forme littéraire de Huysmans rappelle ces invraisemblables orchidées de l’Inde qui font si profondément rêver son des Esseintes, plantes monstrueuses aux exfoliations inattendues, aux inconcevables floraisons, ayant une manière de vie organique quasi animale, des attitudes obscènes ou des couleurs menaçantes, quelque chose comme des appétits, des instincts, presque une volonté.

C’est effrayant de force contenue, de violence refoulée, de vitalité mystérieuse. Huysmans tasse des idées dans un seul mot et commande à un infini de sensations de tenir dans la pelure étriquée d’une langue despotiquement pliée par lui aux dernières exigences de la plus irréductible concision. Son expression, toujours armée et jetant le défi, ne supporte jamais de contrainte, pas même celle de sa mère l’Image, qu’elle outrage à la moindre velléité de tyrannie et qu’elle traîne continuellement, par les cheveux ou par les pieds, dans l’escalier vermoulu de la Syntaxe épouvantée.

Après cela, qu’importe la multitude des contradictions ou des erreurs qui tapissent, à la manière d’anormales végétations, le fond d’un livre où se déverse, comme dans la nappe d’un golfe maudit, tout l’azur de l’immense ciel ? »

Léon Bloy, Sur la tombe de Huysmans

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Nous sommes aujourd'hui entrés dans la plus parfaite des dictatures

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Aldous Huxley

 

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14/10/2013

Ceci n'est plus une femme...

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Littéralement et constamment hors de lui, le père de famille mène l'existence à la fois la plus aventurière et la plus engagée qui se puisse concevoir.

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« Il n'y a qu'un aventurier au monde, et cela se voit très notamment dans le monde moderne : c'est le père de famille. Les autres, les pires aventuriers ne sont rien, ne le sont aucunement en comparaison de lui.
Cette assertion est délibérément et doublement provocatrice, puisqu'en guise de sainteté elle fait l'éloge de l'aventure et qu'en guise d'aventurier elle semble choisir M. Prud’homme. Péguy le sait : Nul n'est, en apparence, plus pantouflard, plus (petit-)bourgeois que le père de famille. Il sait aussi que les libertins, les bambocheurs, les explorateurs, les brûleurs de chandelles par les deux bouts, tous ceux qui revendiquent pour eux l'aura de l'aventure, daubent à l'infini sur ce lourdaud engoncé et pusillanime. Mais il connaît également, pour en avoir lui-même fait l'épreuve, l'étrange particularité, la désappropriante propriété dont est pourvu le père de famille : Les autres ne souffrent qu'eux-mêmes. Ipsi. Au premier degré. Lui seul souffre d'autres. Alii patitur. Lui seul, autrement dit, déjoue les contraintes de la finitude : son être déborde son moi. Et que lui vaut cette prouesse ontologique, ce n'est pas un pouvoir accru, c'est une vulnérabilité plus grande. Il souffre d'autres, qu'on appelle à tort les siens, car ils ne sont pas à lui, mais lui à eux : il n'est pas leur possesseur, il est leur possession, il leur appartient, il leur est livré, il est, risque même Péguy, leur "otage". Pour le dire d'une autre métaphore, ce chef de famille n'est pas un pater familias, mais un roi déchu qui a fait, en fondant un foyer, le sacrifice de sa liberté souveraine. Avant d'avoir charge d'âmes et de corps, il était seul maître de sa vie; le voici désormais assujetti, dépendant, privé de la possibilité de trouver refuge en lui-même : le confort du quant à soi lui est définitivement interdit.
Ainsi le bourgeois n'est pas celui qu'on pense : littéralement et constamment hors de lui, le père de famille mène l'existence à la fois la plus aventurière et la plus engagée qui se puisse concevoir. D'une part, il est exposé à tout et le destin, pour l'atteindre, n'a pas besoin de tireurs d'élite, il lui suffit de frapper au hasard dans l'un quelconque de ses membres : "C'est lui, mon ami, qui les a, et lui seul, les liaisons dangereuses. D'autre part, il est responsable de tout, et même de l'avenir, même du monde où il n'entrera pas : Il est assailli de scrupules, bourrelé de remords, d'avance, (de savoir) dans quelle cité de demain, dans quelle société ultérieure, dans quelle dissolution de toute une société, dans quelle misérable cité, dans quelle décadence, dans quelle déchéance de tout un peuple ils laisseront [sic], ils livreront, demain, ils vont laisser, dans quelques années, le jour de la mort, ces enfants dont ils sont, dont ils se sentent si pleinement, si absolument responsables, dont ils sont temporellement les pleins auteurs. Ainsi rien ne leur est indifférent. Rien de ce qui se passe, rien d'historique ne leur est indifférent.
Bourrelé de remords, dit Péguy, et il donne à entendre dans ce participe à la fois le tourment et la graisse. Car les moqueurs ont raison : le père de famille est gros. Il est même deux fois trop gros : trop gros, trop gauche pour décoller du monde, et trop gros pour y évoluer avec quelque chance de succès. Trop gros pour monter au ciel et trop gros pour la course, le concours et la concurrence, c'est à dire pour la loi politique du temporel. Trop gros pour fuir, trop gros pour gagner. Bref, il est handicapé. Mais, ajoute aussitôt Péguy en réponse au sarcasme des sveltes, c'est précisément cette double entrave, cette maladresse et cette adhérence ontologiques qui condamnent le père de famille à l'aventure et qui font la valeur mystique de sa vie. »

Alain Finkielkraut, Le mécontemporain

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Possibiliste

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« Comme je l’ai toujours dit, je suis "possibiliste". Je ne me bats pas pour des chimères irréalisables, même si mes sentiments m’y portent. Or, théoriquement, je suis resté monarchiste et l’ai toujours été. Je subis l’autre formule sans l’aimer ni la croire la meilleure. Mais, dès lors que je suis convaincu qu’il n’y en a pas d’autre réalisable, j’estime que c’est dans celle-ci qu’il faut travailler. »

Hubert Lyautey

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Qu’elle se déshabille et qu’elle se couche !

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« On entendit un jour retentir une fois de plus le fameux :
- Qu’elle attende !
Il s’agissait, cette fois, d’une autre comédienne : Mlle Duchesnois - Catherine Joséphine Raquin - qui n’était guère jolie. Affligée d’un nez "dont le sifflement, dira Alexandre Dumas, répondait à l’ampleur", son visage faisait penser "à l’un de ces lions de faïence qu’on met sur les balustrades". Mais, comme elle était aussi bien faite que la Vénus de Milo, elle se hâtait de le montrer et de se donner afin de faire oublier la première - et fâcheuse - impression.
En lançant son "Qu’elle attende", sans doute le Premier consul, absorbé par son travail, ne se souvenait-il que du nez et des sifflements.
Cependant, le corps de la comédienne dut lui revenir à l’esprit puisque, apprenant que Mlle Duchesnois était toujours là, il déclara quelque temps plus tard :
- Qu’elle se déshabille et qu’elle se couche !
Ce soir-là, le nez eut le dernier mot car, lors du troisième rappel de la présence de Mlle Duchesnois, Bonaparte ordonna :
- Qu’elle se rhabille et qu’elle s’en aille ! »

André Castelot, Napoléon et les femmes

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Le pouvoir de l'absence

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« Vous pouvez aussi bâtir, organiser, et même conspirer, pourquoi pas, tisser votre toile comme une sorte de chouannerie moderne, et d'allégeance en allégeance instituer ce royaume parallèle dont la trame irriguerait silencieusement le corps encore sain de la nation... L'Église catholique, en certaines circonstances, s'est revivifiée de cette façon-là. Mais ne revenez pas en France. Ne revenez pas douillettement en France. Ce serait renoncer au pouvoir de l'absence et il y a mille tournants où l'on vous attendrait... »

Jean Raspail, Le Roi au-delà de la mer

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13/10/2013

Ceci n'est plus une femme...

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Solitude de cette nuit...

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« Solitude de cette nuit – de cette lampe
un peu de sel aux lèvres, une amertume au lit,
vas-tu crever enfin de bonne mort, coolie ?
la vie, ça te connaît comme une vieille crampe

la guerre quelque part – et des étoiles molles
la terre quelque part s’ouvre sous les vivants...
Et le vide agite dans les vans
l’avoine des années qui sont devenues folles...

Solitude infinie des êtres. Et de moi-même.
J’ai soif. Qu’elles sont loin les sources du poème !
que tu es lasse ô voix qui crie dans les déserts :
meurt-on sans le savoir sur la cuisse des anges ?
la chanson nauséeuse des îles est-elle blanche ?
Ulysse, sur le pont, a-t-il les yeux ouverts ? »

Benjamin Fondane, Poèmes retrouvés

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Encore une journée qui s'en va

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« Encore une journée qui s’en va comme un sac de farine,
Moulin du temps vermoulu où s’entassent les sacs,
les sacs des jours dont la farine est rance,
les roues n’ont guère fini de briser l’eau revêche,
la longue, l’obstinée résistance de l’eau
qui se jette sur le peigne des roues,
fouette le mouvement,
et surveille la longue et lente destruction
amorcée à l’aurore perfide du chaos.

Encore une journée qui s’en va, sous l’oeil des araignées.
Je sens que je devrais m’opposer à sa fuite,
que je devrais entrer dans le conflit des forces,
empêcher cet horrible écoulement du temps,
sonner à toutes les portes,
appeler au secours les forces somnolentes,
faire gicler le sang qui dort sous l’habitude,
prendre une part vivante au drame qui se joue
et dont je suis l’enjeu –
être celui qui dit à l’eau qui coule : NON,
et point l’arbre passif qui pleure au bord des eaux,
fuyantes, du sommeil.

Encore une journée qui s’en va, une journée carnivore
et l’ai-je retenue ?
J’ai dormi. Et pendant mon somme, j’ai vieilli.
Ma paresse, ce vieux serpent qui me conseille
m’a dit, comme toujours : "Attendons à demain.
Ces changements sont lents, si lents, on a le temps –
les forces sont inégales,
bouger, c’est dépenser cette énergie exacte
dont tu auras besoin, demain, pour te lever
et rayonnant, forcer les anges du néant.
Demain, il est encore temps, allons dormir :
cette journée qui s’en va fera place à une autre,
à une autre qui point, qui vient, qui sera là,
et qui, dans sa beauté explosive, sera
ta journée de réveil, terrible et décisive". »

Benjamin Fondane, Poèmes retrouvés

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12/10/2013

Ceci n'est plus une femme...

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L’argent appartient donc à la communauté et à chacune des personnes qui la composent

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« En effet, comme le dit l’apôtre (Epître de Daint Paul aux Romains, XlII, 7) : "Le tribut à qui de dû, l’impôt à qui de dû." Ce que le Christ voulut dire ainsi, c’est que l’on pouvait par là reconnaître à qui était dû le tribut : il était dû à celui qui combattait pour défendre l’Etat et qui, en raison de son autorité pouvait fabriquer la monnaie.
L’argent appartient donc à la communauté et à chacune des personnes qui la composent. Aristote le dit dans le septième livre de la Politique (Aristote, la Politique, VIl, 8 - 1328b 10), et Cicéron vers la fin de l’Ancienne Rhétorique (Cicéron, De l’invention, Il, 56 - § 168). »
Extrait du CHAPITRE VI
: A qui cette monnaie appartient-elle ?

 

« Et, si la monnaie peut être faite pour un moindre prix, il convient que le restant soit à l’administrateur ou à l’ordonnateur, c’est-à-dire au Prince ou au Maître des monnaies, comme une sorte de pension.

Mais, cependant, cette fraction doit être modérée et elle peut même être assez réduite si les monnaies sont en quantité suffisante, comme on le dira par la suite. Si une telle fraction ou pension était excessive, ce serait au détriment et au préjudice de toute la communauté comme tout un chacun peut facilement s’en rendre compte. »

Extrait du CHAPITRE VII
: Aux frais de qui la monnaie doit-elle être fabriquée ?

Nicole Oresme, Traité sur l’origine, la nature, le droit et les mutations des monnaies - 1355

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Le fatalisme est inévitable dans l’histoire si l’on veut en comprendre les manifestations illogiques

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« À la fin de l’année 1811, les souverains de l’Europe occidentale renforcèrent leurs armements, et concentrèrent leurs troupes. En 1812, ces forces réunies, qui se composaient de millions d’hommes, y compris, et ceux qui les commandaient, et ceux qui devaient les approvisionner, se mettaient en marche vers les frontières de la Russie, qui, de son côté, dirigeait ses soldats vers le même but. Le 12 juin, les armées de l’Occident entrèrent en Russie, et la guerre éclata !… C’est-à-dire qu’à ce moment eut lieu un événement en complet désaccord avec la raison et avec toutes les lois divines et humaines !

Ces millions d’êtres se livraient mutuellement aux crimes les plus odieux : meurtres, pillages, fraudes, trahisons, vols, incendies, fabrication de faux assignats… tous les forfaits étaient à l’ordre du jour, et en si grand nombre, que les annales judiciaires du monde entier n’auraient pu en fournir autant d’exemples pendant une longue suite de siècles !… Et cependant ceux qui les commettaient ne se regardaient pas comme criminels !

Où trouver les causes de ce fait aussi étrange que monstrueux ? Les historiens assurent naïvement qu’ils les ont découvertes dans l’insulte faite au duc d’Oldenbourg, dans la non observation du blocus continental, dans l’ambition effrénée de Napoléon, dans la résistance de l’Empereur Alexandre, dans les fautes de la diplomatie, etc., etc.

Il aurait donc suffi, s’il fallait les en croire, que Metternich, Roumiantzow ou Talleyrand eussent rédigé, entre une réception de cour et un raout, une note bien tournée, ou que Napoléon eût adressé à Alexandre un : « Monsieur mon frère, je consens à restituer le duché d’Oldenbourg… », pour que la guerre n’eût pas lieu !

[...] Nous ne sommes pas des historiens, et nous ne nous laissons pas entraîner à la recherche, plus ou moins subtile, des causes premières : aussi, nous contentons-nous de juger les événements avec notre simple bon sens, et plus nous les étudions de près, plus, nous leur trouvons de motifs véritables. De quelque façon qu’on les envisage, ils nous paraissent également justes ou également faux, si l’on en compare l’infime valeur intrinsèque avec l’importance des faits qui en ont été la conséquence, et nous restons convaincus que leur ensemble seul peut en donner une explication plausible. Pris isolément, le refus de Napoléon, qui ne veut pas rappeler ses troupes en deçà de la Vistule, ou rendre le grand-duché au grand-duc d’Oldenbourg, nous paraît aussi valable, comme argument, que si l’on disait : S’il avait plu à un caporal français de quitter le service, et si son exemple avait été suivi par un grand nombre de ses camarades, le nombre des soldats aurait été trop réduit, la guerre serait, en conséquence, devenue impossible.

Sans doute, si Napoléon ne s’était point offensé de ce qu’on exigeait de lui, si l’Angleterre et le duc dépossédé n’avaient pas intrigué, si l’Empereur Alexandre n’avait pas été profondément froissé, si la Russie n’avait pas été gouvernée par un pouvoir autocratique, si les raisons qui ont amené la révolution française, la dictature et l’Empire n’avaient point existé, il n’y aurait pas eu de guerre ; mais, de même aussi, qu’une de ces causes vînt à manquer, et rien de ce qui est arrivé n’aurait eu lieu !

C’est donc de leur ensemble, et non de l’une d’elles en particulier, que les événements ont été la conséquence fatale : ils se sont accomplis parce qu’ils devaient s’accomplir, et il arriva ainsi que des millions d’hommes, répudiant tout bon sens et tout sentiment humain, se mirent en marche de l’Ouest vers l’Est pour aller massacrer leurs semblables, comme, quelques siècles auparavant, des hordes innombrables s’étaient précipitées de l’Est vers l’Ouest, en tuant tout sur leur passage !

Considérés par rapport à leur libre arbitre, les actes de Napoléon et d’Alexandre étaient aussi étrangers à l’accomplissement de tel ou tel événement que ceux du simple soldat que le recrutement ou le tirage au sort obligeait à faire la campagne. Comment d’ailleurs aurait-il pu en être autrement ? Pour que leur volonté, maîtresse en apparence de tout diriger à leur gré, se fût exécutée, il aurait fallu le concours d’une infinité de circonstances ; il aurait fallu que ces milliers d’individus entre les mains desquels se trouvait la force agissante, que tous ces soldats qui se battaient, ou qui transportaient les canons et les vivres, consentissent à faire ce que leur ordonnaient ces deux faibles unités, et que leur soumission unanime fût motivée par des raisons aussi compliquées que diverses.

Le fatalisme est inévitable dans l’histoire si l’on veut en comprendre les manifestations illogiques, ou, du moins celles dont nous n’entrevoyons pas le sens et dont l’illogisme grandit à nos yeux, à mesure que nous nous efforçons de nous en rendre compte.

Tout homme vit pour soi, et jouit du libre arbitre nécessaire pour atteindre le but qu’il se propose. Il a, et il sent en lui la faculté de faire ou de ne pas faire telle ou telle chose, mais, du moment qu’elle est faite, elle ne lui appartient plus, et elle devient la propriété de l’histoire, où elle trouve, en dehors du hasard, la place qui lui est assignée à l’avance.

La vie de l’homme est double : l’une, c’est la vie intime, individuelle, d’autant plus indépendante que les intérêts en seront plus élevés et plus abstraits ; l’autre, c’est la vie générale, la vie dans la fourmilière humaine, qui l’entoure de ses lois et l’oblige à s’y soumettre.

L’homme a beau avoir conscience de son existence personnelle, il est, quoi qu’il fasse, l’instrument inconscient du travail de l’histoire et de l’humanité. Plus il est placé haut sur l’échelle sociale, plus le nombre de ceux avec qui il est en rapport est considérable, plus il a de pouvoir, plus sont évidentes la prédestination et la nécessité inéluctable de chacun de ces actes :

Le cœur des Rois est dans la main de Dieu !

Les Rois sont les esclaves de l’histoire !

L’histoire, c’est-à-dire la vie collective de toutes les individualités, met à profit chaque minute de la vie des rois, et les fait concourir à son but particulier. »

Léon Tolstoï, Guerre et paix

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"Le judaïsme et l’islam n’ont rien à voir, l’antisémitisme n’est pas l’islamophobie" par Stéphane Haddad

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Paris 13ème arrondissement

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Comparaison n’est pas raison et ce principe de bon sens s’applique plus que jamais aujourd’hui lorsque l’on entend les musulmans, pour défendre l’Islam, se comparer aux juifs et à l’antisémitisme.

Enfin, un des arguments musulmans est de dire, si il peut y avoir de l’antisémitisme contre les juifs parce qu’ils sont juifs, pourquoi n’y aurait-il pas d’islamophobie possible à l’égard des musulmans ? Les musulmans adorent ressortir des comparaisons avec les juifs, lorsque cela les arrange uniquement (sinon, les prêches islamiques diffusés disent que ce sont « des porcs et des singes »…)

C’est là un piège sémantique considérable du relativisme, dans lequel les musulmans veulent précipiter tout débat. C’est en fait un syllogisme total, c’est-à-dire l’expression de deux principes qui paraissent justes, pour arriver à une solution totalement fausse.

En effet, l’islam n’a rien à voir avec le judaïsme, même si il est de bon ton de dire, chez les bobos ignorants que c’est pareil, dès lors qu’il n’y a qu’un seul Dieu (comme chez les chrétiens d’ailleurs…) et qu’ils ne mangent pas de porc.

C’est en fait le plus petit commun dénominateur, car dans la pratique et dans les faits, tout différencie le judaïsme de l’islam.

Tout d’abord, le judaïsme n’est pas une religion prosélyte, c’est-à-dire qu’elle ne cherche à convaincre personne et à ne convertir personne. Le Judaïsme est un code juridique qui fixe des règles de vie, et les juifs pensent que ces règles sont bonnes pour eux. C’est tout. Il ne s’agit de les imposer à personne. Cela ne veut pas dire qu’ils ne pensent pas que d’autres règles de vie puissent exister et qu’elles ne sont pas bien pour ceux qui veulent les appliquer, et qu’elles ne doivent pas être respectées. Le judaïsme est donc la tolérance même à l’égard de l’autre.

Au contraire, l’Islam a clairement pour précepte qu’il doit s’imposer à tout le monde et sur la terre entière, que toute population ou tout territoire qui n’est pas encore musulman doit le devenir, de gré ou de force. C’est du prosélytisme à l’état pur et il n’y a donc aucune comparaison à faire avec le judaïsme.

Ensuite, la pratique talmudique a pour axiome que chaque principe, chaque texte, chaque mot, doit être débattu, questionné, sans cesse remis en cause et réinventé pour trouver le sens réel du texte. Le judaïsme est une remise en cause permanente de soi aux fins de s’améliorer. Ce questionnement et cette remise en cause, sont une source de progrès, et c’est ce qui a probablement donné lieu à ce qu’on appelle communément le « génie Juif », qui se vérifie aujourd’hui plus que partout ailleurs, dans le miracle économique israélien.

L’Islam au contraire repose sur un texte incréé, qui doit être appris par cœur, et dont rien, de par son essence divine, ne peut être remis en cause ou même questionné. Force est de constater que cette croyance, n’a pas abouti à des progrès ou à des innovations spectaculaires (quelles que soient leur nature…), dans les pays de culture musulmane….(ou alors qu’on m’indique ce que les pays musulmans ont créé de si intéressant ne serait-ce que depuis trois siècles pour limiter les recherches….).

C’est donc ici encore une différence fondamentale entre le Judaïsme et l’Islam.

En revanche, ce qui est certain, c’est que le judaïsme est bien lui aussi victime collatérale des revendications identitaires musulmanes, et que des questions qui ne se posaient jamais auparavant, sont mises à l’ordre du jour, avec pour effet de faussement généraliser les solutions pour des situations très différentes. Deux exemples :

La cacherout, qui préconise notamment un abattage rituel des animaux selon un mode rabbinique, n’a jamais posé le moindre problème en France et personne ne s’en est jamais plaint. En effet, les juifs n’ont jamais cherché à l’imposer à qui que ce soit, et de surcroît, c’est une viande bien plus chère, pour des raisons de taxe consistoriales, que la viande qui ne l’est pas. Essayez donc de convaincre par conséquent des non juifs d’aller en acheter…outre que cela n’intéresse pas les juifs, ils n’ont jamais cherché à l’imposer à qui que ce soit. De surcroît, l’abattage rituel cacher est très différent de l’abattage hallal. Par contre, on voit bien que les musulmans cherchent aujourd’hui à imposer partout où ils le peuvent la nourriture Hallal, y compris à ceux qui n’en veulent pas, au motif de c’est mieux pour vous, et en quoi est ce que ça vous dérange ? Aujourd’hui, pour limiter le hallal, on demande également l’arrêt de la viande cacher qui n’avait jamais posé le moindre problème jusque-là ! Le judaïsme est donc une victime collatérale de l’Islam. Outre que cela ne respecte pas ceux qui mangent du porc, ou du lapin, il y a de surcroît, un enjeu caché d’une importance considérable. En effet, si la cacherout subit des taxes consistoriales, qui ne sont de facto payées que par les juifs, et dont l’usage peut parfaitement être tracé, la généralisation du Hallal impose à tous de payer une taxe aux musulmans, qu’on le veuille ou non, et dont les montants atteignent plusieurs centaines de millions d’euros, et dont l’usage est extrêmement nébuleux et opaque, sauf qu’il financer l’Islam, à notre insu….ce n’est donc pas comparable.

Lorsque Napoléon a demandé aux Juifs de renoncer à leurs pratiques pour s’insérer dans la nation française, cela a été fait, car le principe même du judaïsme, est qu’il faut respecter la loi du pays où l’on vit. Le moins que l’on puisse dire, est que demander à certains musulmans de s’adapter pour s’insérer dans la nation française relève du sacrilège et il n’en est pour eux pas question, arguant que c’est justement « leur droit » de pratiquer ce qu’ils veulent, en oubliant ostensiblement les devoirs qui les accompagnent de respecter les lois du pays.

C’est pour cette raison, qu’il n’y a jamais eu de prières de rue juives dans la rue….

Il en est de même pour la circoncision, qui n’a jamais fait l’objet de polémique en France, et dont, accessoirement l’OMS, vient de reconnaitre, qu’elle limitait la contamination par le sida et des maladies vénériennes. Aujourd’hui, sous peine de vouloir lutter contre l’excision des femmes, qui n’a strictement rien à voir avec la circoncision des hommes, on veut l’interdire. De surcroît, et c’est probablement l’influence soit d’un lobbying arabe, soit d’un vieux fond d’antisémitisme européen bien réel, le conseil de l’Europe, propose une résolution, visant à interdire de facto la circoncision des nouveaux nés juifs, puisqu’au motif que ce serait « une violation de l’intégrité physique des enfants, selon les normes des droits de l’homme » dès lors qu’ils ne sont pas consultés, alors que les musulmans peuvent continuer à circoncire leurs enfants (l’âge n’est pas imposé et dépend des régions, de 5 ans au Maghreb à 15 ans au Sénégal). Pourtant des millions de femmes mutilées ont dénoncé la barbarie de l’excision, mais il serait difficile de trouver des hommes juifs qui se plaignent d’avoir été « mutilés » 8 jours après leur naissance.

Enfin, lorsque les juifs sont victimes d’antisémitisme, ce n’est jamais en fait leur religion même qui est critiquée, mais leur état intrinsèque même, leur nature, indépendamment de leurs agissements. En effet, la pratique du judaïsme en lui-même, ne fait de facto, l’objet d’aucune critique sérieuse…. Par exemple, je n’ai jamais vu une attaque antisémite, pour attaquer le fait que les juifs mangent des Matsots (galettes non levées) durant la semaine de Pâques, parce que quelqu’un n’était pas d’accord sur telle interprétation d’un texte talmudique, ou parce qu’ils ne travaillent pas le samedi. Tout le monde s’en fout, et c’est bien comme ça. On est ce que l’on fait, mais l’antisémitisme repose bien sur le fait qu’ils peuvent être agressés du seul fait de leur état, sans qu’il soit besoin d’une quelconque pratique ou d’un signe ostentatoire.

Au contraire, l’islamophobie trouve une bonne partie de sa progression dans la revendication identitaire des musulmans, qui veulent imposer leurs pratiques religieuses (voile, hallal, etc.), même à ceux qui n’en veulent pas. Il n’y a donc rien de comparable.

L’un des effets pervers de l’islamisation rampante ou affichée est justement qu’elle progresse parfois sur certains vides juridiques, pour des questions de bon sens, qu’il n’y avait pas lieu de se poser dans notre culture. Non en France, on ne prie pas dans les rues, Non en France on ne porte pas de voile islamique, non en France la laïcité ne signifie pas que l’on peut agresser les autres en projetant ses pratiques religieuses dans la sphère publique. Tout n’est pas permis.

Alors arrêtons les amalgames erronés entre Judaïsme et Islam.

Stéphane HADDAD

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Source : Riposte Laïque

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11/10/2013

Ceci n'est plus une femme...

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Et en effet le peuple est amnésique

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« J’en sais un peu trop long pour croire au socialisme, et même à la démocratie. J’étais tout jeune quand la Grande guerre a commencé, mais je me souviens fort bien qu’à cette époque la République était parfaitement discréditée, voire déshonorée, et que personne ne croyait plus au Pouvoir du Peuple... La guerre seule a permis au régime de survivre, et c’est sans doute pour ça qu’elle a été provoquée : au lendemain d’un tel massacre, il est bien évident qu’on hésite à dire la vérité sur une forme de gouvernement pour laquelle tant de pauvres bougres sont morts.

Je sais aussi une chose que savent comme moi, même s’ils ne l’avouent pas, tous les gens de mon âge : c’est que les "traîtres" n’étaient pas des traîtres, mais simplement des gens qui voyaient clair. L’Allemagne et l’Autriche étaient le noyau de l’Europe, le meilleur de sa force. Nous n’avons rien gagné, mais tout perdu, au contraire, à leur défaite, et il eût mille fois mieux valu que l’Alsace reste allemande, puisqu’elle l’est, de toute manière, par sa langue et par sa culture.

Et puis j’ai vu tous nos journaux prêcher tour à tour la revanche, l’union sacrée, la guerre, puis la lutte des classes, le pacifisme, l’antimilitarisme, puis de nouveau la guerre ; appeler successivement honneur et trahison les mêmes attitudes. Je les ai vus, avec une servilité jamais en défaut, hurler à la mort contre des vaincus qu’ils auraient, plus heureux, portés au pinacle ; dire, se dédire, se contredire et se redire comme si vraiment ils s’adressaient à des amnésiques - et en effet le peuple est amnésique ! De tout cela j’ai retiré ce trésor inestimable : un scepticisme total en matière politique, et un tranquille, un entier mépris pour l’homme politique. »

Pierre Gripari, Les vies parallèles de Roman Branchu

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Les sociétés humaines ne peuvent jamais vivre sans chercher à assumer leur tragédie

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« Tout est remis en cause, même dans la conservation de la plupart des référents anciens, dont la signification subit des avatars inattendus. Et pourtant cet inhabituel est aux yeux de l'histoire une habitude. Au regard du temps et de l'espace humains, en tout cas, c'est le monothéisme, la croyance en une vérité transcendante, qui apparaît comme une exception.
On peut penser que la culture occidentale, entée sur la foi en un Dieu transcendant, représente une construction à la fois plus complexe et plus fragile que toutes les autres. Cette construction si sophistiquée côtoie forcément son propre vide : elle est si lourde à porter. Elle reste à la merci du doute, puisque reposant sur l'adhésion volontaire à des mystères, et avec cet appareil léger et chancelant, elle se hausse dans des régions très élevées... Tandis que les sagesses reposent sur une évidence, elle, bien présente et irréfutable : la souffrance de l'homme devant la vie et la mort. Un monde structuré autour de l'Être demeure toujours à la merci de la fatigue, ce harassement devant la tâche infinie qui consiste à tenir debout la Vérité. Celle-ci est sans cesse remise en cause par l'indifférence et par le doute consubstantiels à la méditation qui nous attache à elle : la foi. Mais la perte de la foi ne laisse pas forcément les humains désemparés et contraints de dire comme l'auteur des Démons : "Si Dieu n'existe pas, alors tout est permis." Ceci est plutôt la conclusion du désespéré constatant tout à coup l'effondrement de la vérité et persuadé qu'après elle vient le déluge, parce qu'il demeure prisonnier de sa propre culture, et par conséquent incapable de vivre sans elle. Une pensée constituée autour du Néant -comme le courant japonais de l'école de Kyoto- n'est pas pour autant "nihiliste" au sens que nous donnons communément à ce mot. Elle sous-tend une forte orientation morale, autrement dit, elle ne laisse pas l'homme livré à des tentations exclusivement cyniques ou esthétiques, mais peut proposer une guidance spirituelle.
Il est évident que les générations des fils perdus, venus juste après la perte de la foi en la vérité, tombent facilement dans le nihilisme au sens décrit par Nietzsche ; ou au sens du positivisme juridique dont l'acmé se situe dans les deux totalitarismes ; ou encore au sens de la philosophie déconstructionniste qui jette la dérision sur toute valeur morale et navigue entre un esthétisme bouffon et un sadisme cruel du style Gert Hekma. Mais ce nihilisme ne représente rien d'autre qu'un collapsus, une pathologie du vide soudain, et ne saurait en aucun cas devenir une culture nouvelle, signant un avenir défiguré. Les sociétés humaines ne peuvent jamais vivre sans chercher à assumer leur tragédie, même si elles se sentent impuissantes à y répondre -assumer et répondre ne sont la même chose. La démonstration en est qu'elles l'ont toujours fait. Et la question n'est pas seulement : "qu'y aura-t-il après le monothéisme ? ", mais d'abord : "Qu'y avait-il dans le temps historique avant le monothéisme ?" et "Qu'y a-t-il dans l'espace hors le monothéisme ?" La réponse aux deux dernières questions permet de répondre à la première. L'épuisement du monothéisme ne laisse pas derrière lui un vide fasciné et vertigineux. Derrière lui le monde se repeuple des anciennes sagesses qui avant lui l'avaient toujours habité, et qui l'habitent spontanément dès que s'éclipse la religion. Descartes qui, au sein du vertige de l'incertitude, se donne une "morale par provision", ne confère-t-il pas à celle-ci une forme stoïcienne (suivre les coutumes de son pays, changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde, demeurer résolu même dans le doute -en raison de l'incertitude de la connaissance du bien) ? »

Chantal Delsol, L'âge du renoncement

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