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29/10/2013

Ceci n'est plus une femme...

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Devant chaque nouveauté, je ne puis m’empêcher de mesurer aussi ce que nous perdons

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« D’un côté, j’aime cette vie qui me sourit ; je déambule agréablement de maison en château ; je donne l’exemple d’un être bien adapté, jouissant du meilleur de l’existence. D’un autre côté, j’adore m’emporter contre la marche du monde, m’indigner depuis mon fauteuil contre tant de changements fâcheux, déplorer l’enlaidissement des campagnes face aux paysages splendides où je séjourne... Je ne suis pas exactement un passéiste inconsolable ; mais, devant chaque nouveauté, je ne puis m’empêcher de mesurer aussi ce que nous perdons. La modernité m’enchante ; la fuite en avant me désole. J’apprécie les performances du train rapide, mais j’aime autant le vieil autorail dont on baissait les fenêtres pour pencher la tête au-dehors et se laisser fouetter par le vent parfumé. Et, surtout, je me demande pourquoi il serait plus important de regarder vers l’avenir que vers le passé, quand tout cela se vaut dans l’infinité du temps. »

Benoît Duteurtre, Le Retour du Général

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Larmes

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« Divin amour ! ô tendre ! si je

T'oubliais, si moi, ô vous rapides

Ardentes, vous qui êtes remplies de
cendre

Et arides, désertées déjà sans cela,



Vous chères îles, vous du monde
merveilleux

Les yeux, pouvez seules me toucher
encore

O rives, sur lesquelles l'idolâtrie

Expie ( pour les divins seulement ) son
amour



Car trop généreusement les êtres
saints

Ont servi là-bas, aux jours de la beauté

Et des héros terribles ; beaucoup
d'arbres

Et des villes dans ce même endroit

dressées



Sont visibles, pareilles à l'homme qui
rêve.

Maintenant les héros sont morts, les
îles d'amour

Ne sont plus reconnaissables. Et ainsi

Renchéri, partout imbécile est l'amour.



O douces larmes, vous, n'éteignez pas
pour moi

Entièrement la lumière des yeux.

O trompeuses, voleuses, laissez me
survivre

Afin que noblement je meure, une
mémoire. »

Friedrich Hölderlin, mis en vers français par Pierre Jean Jouve, in Poèmes de la folie de Hölderlin


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Il n'y a plus d'Europe parce qu'il n'y a plus d'aristocraties

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« Chaque peuple ne se connaît que pour ne pas connaître les autres. Les rencontres sont remplacées par des heurts. Alors qu'il n'y a plus d'Europe parce qu'il n'y a plus d'aristocraties, l'Asie se sert des armes et des idées que l'Europe lui a fournies pour chasser les Européens... On peut dire que c'est là le monde de la force et cependant c'est surtout celui de la faiblesse, car toutes les forces qu'on y voit titubent à la recherche d'une âme : on peut dire que c'est un monde des passions, et c'est d'abord celui de la peur, présente dans le cœur même de ceux qui prétendent l'inspirer, tant les chefs et les nations s'effraient de ne pas savoir où ils vont et être forcés d'aller. »

Abel Bonnard, Les modérés

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Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire

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« Personne ne peut vous apporter conseil ou aide, personne. Il n’est qu’un seul chemin. Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s’il pousse ses racines au plus profond de votre cœur. Confessez-vous à vous-même : mourriez-vous s’il vous était défendu d’écrire ? Ceci surtout : demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit : "Suis-je vraiment contraint d’écrire ?" Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. Si cette réponse est affirmative, si vous pouvez faire front à une aussi grave question par un fort et simple : "Je dois", alors construisez votre vie selon cette nécessité. Votre vie, jusque dans son heure la plus indifférente, la plus vide, doit devenir signe et témoin d’une telle poussée. Alors, approchez de la nature. Essayez de dire, comme si vous étiez le premier homme, ce que vous voyez, ce que vous vivez, aimez, perdez. N’écrivez pas de poèmes d’amour. Évitez d’abord ces thèmes trop courants : ce sont les plus difficiles. Là où des traditions sûres, parfois brillantes, se présentent en nombre, le poète ne peut livrer son propre moi qu’en pleine maturité de sa force. Fuyez les grands sujets pour ceux que votre quotidien vous offre. Dites vos tristesses et vos désirs, les pensées qui vous viennent, votre foi en une beauté. Dites tout cela avec une sincérité intime, tranquille et humble. Utilisez pour vous exprimer les choses qui vous entourent, les images de vos songes, les objets de vos souvenirs. Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. Pour le créateur rien n’est pauvre, il n’est pas de lieux pauvres,indifférents. Même si vous étiez dans une prison, dont les murs étoufferaient tous les bruits du monde, ne vous resterait-il pas toujours votre enfance, cette précieuse, cette royale richesse, ce trésor des souvenirs ? Tournez là votre esprit. Tentez de remettre à flot de ce vaste passé les impressions coulées. Votre personnalité se fortifiera, votre solitude se peuplera et vous deviendra comme une demeure aux heures incertaines du jour, fermée aux bruits du dehors. »

Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète

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Effrayés de ne plus nous sentir vivre

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« Presque toutes nos tristesses sont, je crois, des états de tension que nous éprouvons comme des paralysies, effrayés de ne plus nous sentir vivre. Nous sommes seuls alors avec cet inconnu qui est entré en nous, privés de toutes les choses auxquelles nous avions l’habitude de nous confier. Nous nous trouvons dans un courant dont il nous faut subir le flot. La tristesse, elle aussi, est un flot. L’inconnu s’est joint à nous, s’est introduit dans notre cœur, dans ses plus secrets replis : déjà même ce n’est plus dans notre cœur qu’il est, il s’est mêlé à notre sang, et ainsi nous ne savons pas ce qui s’est passé. On nous ferait croire sans peine qu’il ne s'est rien passé. Et pourtant, nous voilà transformés comme une demeure par la présence d’un hôte. Nous ne pouvons pas dire qui est venu, nous ne le saurons peut-être jamais. Mais bien des signes nous indiquent que c'est l’avenir qui entre en nous de cette manière pour se transformer en notre substance, bien avant de prendre forme lui-même. Voilà pourquoi la solitude et le recueillement sont si importants quand on est triste. Ce moment, d’apparence vide, ce moment de tension où l’avenir nous pénètre, est infiniment plus près de la vie que cet autre moment où il s’impose à nous du dehors, comme au hasard et dans le tumulte. Plus nous sommes silencieux, patients et recueillis dans nos tristesses, plus l’inconnu pénètre efficacement en nous. Il est notre bien. Il devient la chair de notre destinée. Il nous maintiendra étroitement à elle quand elle s’échappera de nous pour s’accomplir, c’est-à-dire pour se projeter sur le monde. Et il faut que ce soit ainsi. Il est nécessaire – et c'est en cela que tient tout notre développement – que nous ne rencontrions rien qui ne nous appartienne déjà depuis longtemps. La science a dû déjà bien modifier ses idées sur le mouvement : de même n’apprendrons-nous que peu à peu que ce que nous appelons la destinée ne vient pas du dehors à l’homme, mais qu’elle sort de l’homme même. C'est pour ne pas avoir absorbé leur destinée alors qu’elle n’était qu’en eux, et ne pas s’y être transformés, que tant d’hommes en sont venus à ne pas la reconnaître au moment où elle échappait pour s’accomplir. Elle apparut alors si étrange à leur effroi que dans leur trouble ils crurent qu’elle leur venait subitement, au point qu’ils auraient juré n’avoir jamais rien rencontré de pareil en eux-mêmes jusque-là. De même qu’on s’est trompé longtemps sur la marche du Soleil, on se trompe encore sur la marche de l’avenir. L’avenir est fixe, cher Monsieur Kappus, c’est nous qui sommes toujours en mouvement dans l’espace infini.
Comment notre condition ne serait-elle pas difficile ?
Et si nous revenons à la solitude, il nous devient de plus en plus clair qu’elle n’est pas une chose qu’il nous est loisible de prendre ou de laisser. Nous sommes solitude. Nous pouvons, il est vrai, nous donner le change et faire comme si cela n’était pas. Mais c’est tout. Comme il serait préférable que nous comprenions que nous sommes solitude ; oui : et partir de cette vérité ! Sans nul doute serons-nous alors pris de vertige, car tous nos horizons familiers nous auront échappé ; plus rien ne sera proche, et le lointain reculera à l’infini. […] »

Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète

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28/10/2013

Ceci n'est plus une femme...

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Le capitalisme d’Etat est plus dangereux encore que le capitalisme privé

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« Le capitalisme d’Etat est plus dangereux encore que le capitalisme privé, parce qu’il est directement lié avec le pouvoir politique. Seul, l’individu peut réussir à lui échapper, mais non l’association. C’est l’une des raisons qui font échouer l’anarchiste. »

Ernst Jünger, Eumeswill

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Populisme

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« Profondément enracinés dans l’économie planétaire et ses technologies sophistiquées, culturellement libérales, c’est-à-dire, "modernes", "ouvertes", voire "de gauche", les nouvelles élites du capitalisme avancé, celles qui contrôlent le flux international de l’argent et de l’information, manifestent en effet, à mesure que leur pouvoir s’accroît et se mondialise, un mépris grandissant pour les valeurs et les vertus qui fondaient autrefois l’idéal démocratique. Enclavées dans leurs multiples "réseaux", au sein desquels elles "nomadisent" perpétuellement, elles vivent leur enfermement dans le monde humainement rétréci de l’Economie comme une noble aventure "cosmopolite", alors que chaque jour devient plus manifeste leur incapacité dramatique à comprendre ceux qui ne leur ressemblent pas : en premier lieu, les gens ordinaires de leur propre pays (on sait par exemple, que dans le monde de l’élite, situé "nulle part ailleurs", l’homme ordinaire ne peut apparaître que sous la figure moquée des Deschiens). Christopher Lasch a tenu à placer sa critique des nouvelles élites du capitalisme avancé sous le signe du "populisme", c’est-à-dire conformément au sens historique du mot, d’un combat radical pour la liberté,  et l’égalité mené au nom des vertus populaires. On sait à quel point, depuis quelques années, les media officiels travaillent méthodiquement à effacer le sens originel du mot, à seule fin de pouvoir dénoncer comme "fascistes" ou "moralisateurs" (à notre époque, le crime de pensée suprême) tous les efforts des simples gens pour maintenir une civilité démocratique minimale et s’opposer à l’emprise croissante des "experts" que le système a préposé à la défense médiatique de ses nuisances, s’empresseront de faire courir le bruit – pour affecter de s’en réjouir ou pour s’en lamenter – que ce livre est "réactionnaire". Il n’est cependant pas interdit d’espérer que le lecteur intelligent puisse encore se faire une opinion par lui-même. »

Jean-claude Michéa, Préface à "La révolte des élites" de Christopher Lasch

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Schizophrénie musulmane

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Quand un islamiste au doux sourire sponsorise, de son acte, Coca-Cola...

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Le sommet de la hiérarchie...

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« Il fut un temps où ce qui était supposé menacer l'ordre social et les traditions civilisatrices de la culture occidentale, c'était la révolte des masses. De nos jours, cependant, il semble bien que la principale menace provienne non des masses, mais de ceux qui sont au sommet de la hiérarchie. Dans une mesure inquiétante, les classes privilégiées -les 20% les plus riches de la population, pour prendre une définition large- ont su se rendre indépendantes non seulement des grandes villes industrielles en pleine déconfiture mais des services publics en général. Elles envoient leurs enfants dans des écoles privées, elles s'assurent contre les problèmes de santé en adhérant à des plans financés par les entreprises où elles travaillent et elles embauchent des vigiles privés pour se protéger contre la violence croissante qui s'en prend à elles. Elles se sont effectivement sorties de la vie commune. Les mêmes tendances sont à l'oeuvre dans le monde entier. En europe, les référendums qui se sont tenus sur la question de l'unification ont révélé une faille profonde et qui va en s'élargissant entre le monde politique et les membres plus humbles de la société qui redoutent que l'UE ne soit dominée par des bureaucrates et des techniciens dépourvus de tout sentiment d'identité ou d'appartenance nationale. Une Europe gouvernée de Bruxelles sera de leur point de vue de moins en moins sensible au contrôle des peuples. Le langage international de l'argent parlera plus fort que les dialectes locaux. Ce sont ces peurs qui sont sous-jacentes à la résurgence des particularités ethniques en Europe, tandis que le déclin de l'Etat-nation affaiblit la seule autorité capable de maintenir le couvercle sur les rivalités ethniques. Par réaction, la renaissance du tribalisme renforce le cosmopolitisme chez les élites. »

Christopher Lasch, La Révolte des élites et la trahison de la démocratie

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La compassion est devenue le visage humain du mépris

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« (…) De nos jours, la croyance est largement répandue, du moins chez les membres de la classe charitable [éprise de l’idéologie de la compassion] que les normes sont, par essence, oppressive, que, bien loin d’être impersonnelles, elles exercent une discrimination contre les femmes, les Noirs et les minorités en général. On nous dit que les normes reflètent l’hégémonie culturelle des DWEM (dead white european males/ hommes européens blancs et morts). La compassion nous oblige à reconnaître l’injustice qu’il y a à les imposer à tous les autres.

Quand l’idéologie de la compassion mène à ce type d’absurdité, il est temps de la remettre en cause. La compassion est devenue le visage humain du mépris. Autrefois la démocratie sous-entendait l’opposition à toutes formes de normes inégales. Aujourd’hui nous acceptons les normes inégales – comme toujours elles anticipent la citoyenneté à deux vitesses – au nom du souci humanitaire. Comme nous avons renoncé à l’effort d’élever le niveau général de compétence, – ce qui était la signification ancienne de la démocratie – nous nous satisfaisons de l’institutionnalisation de la compétence dans la classe charitable, qui s’arroge la tâche de s’occuper de tous les autres.

Dans l’idée que je m’en fais, le populisme souscrit sans équivoque au principe du respect. C’est entre autres pour cette raison que l’on doit préférer le populisme au communautarisme, trop prompt au compromis avec l’Etat providence et à adhérer à son idéologie de la compassion. Le populisme a toujours rejeté une politique fondée sur la déférence aussi bien que sur la pitié. Il est attaché à des manières simples et à un discours simple et direct. Les titres et autres symboles d’un rang social éminent de l’impressionnent pas, pas plus que les revendications de supériorité morale formulées au nom des opprimés. Il rejette une "option préférentielle pour les pauvres" si cela signifie traiter les pauvres comme les victimes impuissantes des circonstances, les exempter de toute possibilité d’être tenus pour responsables, ou bien excuser leur faiblesse au motif que la pauvreté porte avec elle une présomption d’innocence. Le populisme est la voix authentique de la démocratie. Il postule que les individus ont droit au respect tant qu’ils ne s’en montrent pas indignes, mais ils doivent assumer la responsabilité d’eux-mêmes et de leurs actes. Il est réticent à faire des exceptions ou à suspendre son jugement au motif que "c’est la faute à la société". Le populisme est enclin aux jugements moraux, ce qui, de nos jours, semble en soi péjoratif, marque suffisante de l’affaiblissement de notre capacité à juger de manière discriminante par le climat moral de "souci" humanitaire. »

Christopher Lasch, La révolte des élites

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27/10/2013

Ceci n'est plus une femme...

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Lou Reed (2 mars 1942-27 octobre 2013)

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Mort d'un Grand Poète Urbain... LOU REED, Rest in Peace...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Une forme de guerre des classes

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« (…) La meilleure façon de comprendre les conflits culturels qui ont bouleversé l’Amérique depuis les années 60 est d’y voir une forme de guerre des classes, dans laquelle une élite éclairée (telle est l’idée qu’elle se fait d’elle-même) entreprend moins d’imposer ses valeurs à la majorité (majorité qu’elle perçoit comme incorrigiblement raciste, sexiste, provinciale et xénophobe), encore moins de persuader la majorité au moyen d’un débat public rationnel, que de créer des institutions parallèles ou "alternatives" dans lesquelles elle ne sera plus du tout obligée d’affronter face à face les masses ignorantes. »

Christopher Lasch, La révolte des élites

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Imaginaire "permissif", "fashion" et "rebelle"

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« Contrairement aux idées développées par une Wendy Brown (qui croit encore, en bonne disciple américaine de Foucault, que les valeurs "néoconservatrices" sont le complément spirituel logique d’une société capitaliste moderne), il apparaît en effet évident que l’accumulation du Capital (ou "croissance") ne pourrait se poursuivre très longtemps si elle devait s’accommoder en permanence de l’austérité religieuse, du culte des valeurs familiales, de l’indifférence à la mode ou de l’idéal patriotique. Il suffit d’ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure pour constater, au contraire,  que la "croissance" ne peut trouver ses bases psycho-idéologiques réelles que dans une culture de la consommation généralisée, c’est-à-dire dans cet imaginaire "permissif", "fashion" et "rebelle" dont l’apologie permanente est devenue la principale raison d’être de la nouvelle gauche (et qui constitue parallèlement le principe même de l’industrie du divertissement, de la publicité et du mensonge médiatique). »

Jean-Claude Michéa, La double pensée

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Dimčo Debeljanov : Chant noir

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« Je meurs et à la lumière je renais,
l'âme en tourments, l'humeur instable.
Le jour je bâtis inlassable,
La nuit je détruis sans pitié.

J'appelle de mes vœux des jours heureux -
des tempêtes fondent sur les flots sombres.
Je cherche, éperdu, des ciels orageux -
des complaintes apaisées me répondent.

Je rêve d'aurores embrasées -
leur clarté blesse mon regard.
J'erre au printemps le cœur glacé,
en automne je reprends espoir.

Muette, ma vie non vécue s'étiole,
dans l'indifférence du temps fuyant.
Ma quête d'un havre s'envole
Et s'aparpille dans un désert brûlant. »

Dimčo Debeljanov

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26/10/2013

Ceci n'est plus une femme...

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Toute la Force nécessaire

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« C'est de toi-même qu'il te faut tirer toute la force nécessaire pour tenir. »

Ernst Jünger, Orages d'Acier

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La désinvolture

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« La désinvolture - c'est ainsi qu'on nomme une sorte de nature supérieure, telle qu'elle pare l'homme libre, qui se meut sans contrainte dans le costume que lui a donné sa naissance. La désinvolture se gagne dans les jeux, dans les tournois, les chasses, les banquets, et dans les camps, où elle prête aux armes son éclat. »

Ernst Jünger, Heliopolis

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Le pur consommateur est un pauvre type...

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« Il ne suffit pas à l'homme de ne pas souffrir, il a besoin de donner, de se donner. Celui qui n'a rien à donner, le pur consommateur, celui-là est un pauvre type, un être déséquilibré. »

Pierre Gripari, cité par Alain Paucard in Gripari mode d'emploi

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Il y avait la forêt, une forêt immense...

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« De ma cabane, j'apercevais un fouillis d'îles, d'îlots et de récifs, un peu de mer, quelques pics de montagnes bleuissantes, et derrière ma cabane il y avait la forêt, une forêt immense. J'étais plein de joie et de reconnaissance à la senteur des racines et des feuilles, au fumet gras du pin qui évoque l'odeur de la moelle ; ce n'est que dans la forêt que tout en moi se faisait calme, mon âme perdait ses aspérités et s'emplissait de puissance. Jour après jour, je marchais par les collines, Esope à mes côtés, et je ne souhaitais rien d'autre que de pouvoir continuer de marcher là jour après jour bien que le sol fût encore à moitié couvert de neige et de boue humide. »

Knut Hamsun, Pan

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The difference between libertarianism and socialism...

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Ernst Fuchs : L'Ange de la Mort sur le Portail du Purgatoire

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Ernst Fuchs

 

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Pour voir clair dans ce qui est

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« Pour être un bon philosophe, il faut être sec, sans illusion. Un banquier qui a fait fortune a une partie du caractère requis pour faire des découvertes en philosophie, c'est-à-dire pour voir clair dans ce qui est »

Stendhal, Lettre à M. Sutton Sharpe 1829

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