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30/07/2010

Elisabeth Lévy Vs Martin Hirsch

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Pour rebondir sur la déclaration de Martin Hirsch que j'avais évoqué ici, voici l'intervention d'Elisabeth Lévy, hier soir sur RTL... tranchante.

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Immigration : Michèle Tribalat, une femme courageuse...

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Michèle Tribalat, Max Gallo, Jean-Louis Bourlanges étaient les invités de l’émission "L’Esprit Public" sur France Culture le 25 Juillet dernier.

 

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29/07/2010

Islam, Islamisme même combat

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A considérer, une fois encore, les propos mielleux des bisounours sur le plateau.

Je conseille aux gôchistes chiasseux de jeter un oeil dans l'excellent livre de Jack-Alain Léger, "A contre-Coran"...

 

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28/07/2010

Immigration, Gauche et Patronat...

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Un certain Patronat et une certaine Gauche, main dans la main...

 

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L’UDC demande aux Suisses ce qu'ils pensent des étrangers

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En Suisse, l’UDC a annoncé mardi le lancement d’une consultation populaire sur la politique d’asile et des étrangers en Suisse. Tous les ménages recevront cette semaine un questionnaire à renvoyer, s’ils le désirent, jusqu’au 31 octobre.

C'est ici...

Encore un truc qui va faire tousser...

 

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27/07/2010

Elle n'a pas de science, t'vois ?

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Mon passage préféré, c'est lorsque le franchouillard converti et extatique déclare qu'apprendre l'Histoire à l'école, ça ne sert à rien, et les Mathématiques non plus. 2 + 2 = 4, OK. Mais les fractions, toussa toussa, à quoi ça sert mon frère ? Cela me rappelle une discussion avec un barbu à mon travail, il y a 7 ans de ça, l'année de la canicule meurtrière, auquel j'avais cité Omar Khayyam. Le zigue avait rétorqué, sur un ton méprisant : "Pfff ! C'est un intellectuel !" En plus, il manie déjà bien le couteau, le blaireau dans le reportage, on le sent prêt à couper autre chose que du mouton, Bismillah ! "Tu aimes les raccourcis Nebo !" Ah oui ? En êtes vous si sûr ?

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Stevie Ray Vaughan : Tin Pan Alley

=--=Publié dans la Catégorie "Blues"=--=

En la matière on n'a jamais fait mieux depuis, quoi qu'on en dise. Sens de la nuance, du détail, connexion complète entre les musiciens, vocabulaire fleuve des notes, grâce perceptible et sensibilité aristocratique texane déchirante. Et le pire, c'est que la structure mise à part, c'est de l'improvisation pure et inspirée... par Dieu ou par le Diable... à vous de voir.


Stevie Ray Vaughan : Tin Pan Alley (Part 1)


Stevie Ray Vaughan : Tin Pan Alley (Part 2)

 

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Les faux affranchis

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"Moi ce qui me les casse, c'est les faux affranchis, les pétroleurs syndiqués et les anars inscrits à la sécurité sociale. Ça prend la bastille et ça se prostitue dans des boulots d'esclaves. Ah! ils sont beaux les réformateurs du monde." Michel Audiard in "Archimède le clochard"

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23/07/2010

7 enfants sur 10

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Claude Dilain, le maire de Clichy-sous-Bois : "A Clichy, en classes de primaire, 7 enfants sur 10 ne parlent pas français !"



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Xavier Raufer : "Qui sont les vrais pauvres dans ce pays ?"

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Il faut les comprendre, ils sont d'origine misérable, ils sont au chômage, c'est pour cela qu'ils basculent dans la délinquance. Ah bon ? Xavier Raufer, criminologue universitaire, n'est pas du tout d'accord et la dernière étude sérieuse publiée lui donne raison.

Il serait peut-être temps que le bon sens revienne dans les consciences délavées de nos chers concitoyens franchouillards qui continuent à faire l'autruche en se noyant sous le miel de leurs lieux-communs.

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Un jour on regrettera l’Europe

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Pour compléter quelque peu la dense intervention que Renaud Camus a faite dans son entretien au site CAUSEUR que j'ai repris chez moi pour votre plaisir hier, voici un article d'un certain Ahmed Al-Sarraf, écrit pour le journal koweitien Al-Qabas et repris par Courrier International, mais disponible uniquement pour leurs abonnés. Je remercie l'ami JC pour me l'avoir fait parvenir ce jour.

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"L'Europe est parfois appelée le Vieux Continent, mais elle reste la mère de la civilisation moderne, le centre de la culture mondiale et l'incarnation de la conscience internationale. L'Europe, et surtout l'Europe occidentale, joue le role humaniste qui a fait sa réputation et combat le sous-développement en ouvrant grand les bras aux miséreux, aux maltraités et aux opposants pourchassés par des dictateurs. Quand elle défend son identité et sa façon de vivre, nous n'avons pas le droit de nous en offusquer. Elle ne fait que défendre la démocratie et les libertés individuelles contre une pensée religieuse, celle de l'islamisme. Il faut etre objectif pour comprendre les réactions de colère des Européens face à "l'assaut culturel et humain" musulman. Au bout d'une ou deux générations, le monde entier, et le monde arabe en premier lieu, regrettera l'Europe telle qu'elle avait été jusque là. Celle-ci aura été transformée sous l'effet de l'immigration musulmane. Les Européens ont donc raison de s'inquiéter. Mettons-nous à leur place : dans les pays du Golfe, ne nous inquiétons-nous pas de l'influence exercée par les immigrés asiatiques sur nos propres modes de vie ?

Les ghettos musulmans prolifèrent autour des grandes villes européennes, le voile s'y est banalisé, le niqab y progresse jour apres jour et les mosquée y attirent plus de monde que les églises. Il y aurait quarante cinq millions de musulmans en Europe, ce qui ne serait pas si grave s'ils voulaient vraiment s'intégrer. Or beaucoup soutiennent le principe des attentats, les crimes d'honneurs sont courants et les femmes se voient souvent traitées par leurs familles comme si elles étaient encore dans leur pays d'origine. C'est effrayant de voir que ceux qui ont fui les dictatures politiques, militaires ou religieuses voudraient transformer l'Europe en quelque chose qui ressemblerait à ce a quoi ils cherchaient a échapper. Nous écrivons cela simplement afin de nous élever contre la victimisation qui accompagne la défense du droit des musulmans a vivre conformément à leurs convictions. Cela est d'autant plus inacceptable que nous-memes, dans notre propre pays, nous refusons a toutes les minorités, y compris aux Européens, de simplement respirer et ne cessons de vouloir leur imposer nos choix."

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22/07/2010

Pour faire des Français, il faut de l’héritage et du désir

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Un entretien de Renaud Camus avec Elisabeth Lévy et Cyril Bennasar du site CAUSEUR. Normalement l'entretien n'est accessible qu'aux abonnés... mais je l'ai chopé grâce à l'excellent Didier Goux, dans un premier temps, puis je me suis aperçu qu'il était disponible intégralement sur le Forum du Parti Politique créé par Renaud Camus, le Parti de l'in-nocence. Je suggère aux lecteurs éventuels de Gôche de lire l'entrevue jusqu'au bout avant de prendre des airs de vierge effarouchée et de crier, comme c'est à leur habitude, au Fâââââscîîîîîîsmeuh !

Un instant d'intelligence qui donne une bouffée d'air pur. Je vous le donne en lecture ici.

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« Pour faire des Français, il faut de l’héritage et du désir »

Entretien avec Renaud Camus

Publié le 20 juillet 2010 à 13h00

-- Pour que cela ait un sens d’être français, il faut qu’il y ait des étrangers. Mais vous savez que ce ne sont pas des catégories figées : l’Histoire montre qu’on peut devenir français alors qu’il est sans doute presque impossible de devenir japonais. Donc, notre première question est simple : qu’est-ce qu’être français ? Cela a-t-il à voir avec l’ethnie (ou la race), la culture, le mode de vie, les droits, les devoirs ? Autrement dit, peut-on « fabriquer des Français » avec n’importe qui ou y a-t-il, selon vous, des populations inassimilables ?

-- Toutes les populations sont inassimilables. Il en va de l’acculturation et de l’assimilation comme de l’éducation : elles ne peuvent pas faire l’économie de l’individu. Ce sont des hommes et des femmes et des enfants qui peuvent être assimilés au sein d’un peuple, pas des peuples, surtout quand ces peuples ont une forte réalité, une culture, une civilisation, une langue, une religion, une puissance en dehors de la nation censée les assimiler. Pourquoi se renonceraient-ils eux-mêmes ? Deux éléments créent des Français et peuvent en créer encore : l’héritage (la naissance, l’ethnie, la race, les ancêtres, l’appartenance héréditaire) et le désir (la volonté, l’élection particulière, l’amour d’une culture, d’une civilisation, d’une langue, d’une littérature, des mœurs, des paysages). On peut certes être français par la culture, par Montaigne, par Proust, par Manet, par la montagne Sainte-Victoire, par le pain, par le vin, par la langue : encore faut-il les connaître et les aimer, et d’abord les désirer.

-- Concernant l’immigration arabo-musulmane, vous parlez de « contre-colonisation », ce qui revient à affecter un coefficient forcément négatif à des mouvements migratoires qui sont aujourd’hui une réalité planétaire (et on peut aisément expliquer que les candidats à l’émigration se tournent naturellement vers l’ancien colonisateur dont ils connaissent la langue et les coutumes). Comment justifiez-vous ce terme provocateur ?

-- Rien n’est plus éloigné de mon esprit que la provocation. Face à la réalité historique à laquelle nous sommes confrontés, il s’agit bien de cela ! Mais si vous voulez, je veux bien dire « colonisation » tout court. Après tout, la Suisse, l’Autriche, la Suède n’ont jamais colonisé personne (enfin, pour le dire vite…), et ils ne sont guère moins colonisés à présent que la France. Le terme de « colonisation » est beaucoup plus adéquat à la situation actuelle qu’il ne l’est à l’ère dite « coloniale », pour laquelle il constitue une sorte d’abus de langage. Sauf en Algérie et bien avant cela au Canada, la France ne « colonisait » pas, au sens propre, et je ne le dis pas pour diminuer ses torts : elle conquérait, elle fondait un empire, elle ne transférait pas sa population. L’ère dite « coloniale », et que mieux vaudrait appeler « impériale » fut une brève parenthèse vite refermée. Tandis que la colonisation actuelle, dans l’autre sens, mérite bien mieux son nom, étymologiquement. Elle est d’ailleurs de conséquence mille fois plus grave, puisqu’elle implique ce que le parti de l’In-nocence appelle le « Grand Remplacement », d’une population par une ou plusieurs autres. C’est de très loin le phénomène le plus important de l’histoire contemporaine, et peut-être de toute l’histoire du territoire appelé France. Il ne s’agit pas, cette fois, pour le peuple colonisé, de perdre son indépendance un moment : il s’agit de disparaître, de s’effacer, de se dissoudre et même, par le biais des champions de l’antiracistisme, d’être persuadé qu’il n’a jamais existé, qu’il a rêvé son histoire et son existence même.

-- Vous observez qu’une partie des immigrés et des Français d’origine immigrée se définit aujourd’hui par une forme d’hostilité à la France. Mais ne sommes-nous pas collectivement responsables de cette situation ? Si nos Français « issus de » ne se reconnaissent pas comme Français, n’est-ce pas dû au fait que la culture française n’est plus, comme elle l’a été dans le passé, un cadeau et un privilège qui justifiait que les arrivants abandonnent volontiers leur propre culture ?

-- C’est la culture et l’éducation en général qui ne sont plus un privilège et un cadeau. À ce propos, on a sans doute insuffisamment réfléchi à ce qu’impliquait ce terme d’« obligatoire » un beau jour accolé à l’instruction publique. L’éducation et la culture ne sont plus perçues comme des objets de désir, comme désirables en soi, mais comme des obligations, autant dire comme des corvées. C’est la raison pour laquelle le parti de l’In-nocence, dans son programme pour l’éducation, propose, ne serait-ce qu’à titre provisoire, et face à l’impasse actuelle, une sécession en faveur d’une éducation fondée sur un triple volontariat, des professeurs, des parents et des élèves eux-mêmes : faire en sorte que ceux qui désirent une véritable éducation ne soient plus empêchés de la recevoir, et de la prodiguer, par ceux qui ne la désirent pas, qui veulent même s’en prémunir par tous les moyens.

Cela dit, vous avez parfaitement raison. La contre-colonisation n’aurait pas été possible sans l’effondrement culturel dû, pour la plus grande part, au désastre du système éducatif. Un peuple qui connaît son histoire et qui sait ses classiques ne se laisse pas mener béatement dans les poubelles de l’Histoire en se trémoussant mollement dans la sonorisation de tout, obligatoire elle aussi. L’enseignement de l’oubli, l’inoculation scolaire de l’inculture, la bêtification de masse étaient les conditions indispensables du Grand Remplacement.

-- Vous savez bien que de nombreux Français de souche récente n’aspirent qu’à se fondre dans le paysage, mais que, malgré leurs efforts, ils se heurtent à une forme de refus : ils font des études (au prix d’efforts considérables), respectent la loi et, à l’arrivée, se font retoquer à leurs entretiens d’embauche, contrôler au faciès dans le métro et on en passe… Comprenez-vous leur amertume, voire leur ressentiment ? Ne faisons-nous pas payer à la majorité les méfaits d’une minorité qui habille d’un vague vernis islamiste la culture des gangs américains ?

-- L’amertume et le ressentiment sont les leviers de la conquête. Je ne doute pas qu’ils n’aient quelques fondements véritables, mais enfin ceux-là ne sont rien auprès de la masse de nocence, de nuisance, d’agressivité, d’« incivilité », comme on dit joliment, dont certains Français de souche récente, pour reprendre votre expression, semblent tenir à s’assurer le quasi-monopole, pour ne rien dire des non-Français de vieille souche. Si amertume et ressentiment il devait y avoir, il me semble qu’ils ne devraient pas être en priorité de ce côté-là. Voilà un peuple qui se fait tout petit et se serre pour accueillir toujours plus d’étrangers, lesquels se précipitent chez lui tout à fait volontairement, pour la plupart, et c’est lui qui se fait traiter de raciste, et autres insultes et agressions quotidiennes, motivées par l’« amertume » et le « ressentiment ». Il aurait bien de quoi être amer. Le plus triste est qu’il ne le soit guère, trop hébété pour l’être par la grande déculturation et par le philtre d’oubli antiracististe, à l’absorption duquel se réduit désormais la transmission scolaire.

Cela dit, qu’il y ait des bonnes volontés déçues, parmi les Français de souche récente, ce n’est que trop vrai, hélas. Ce serait précisément la tâche d’un antiracisme véritable, et qui ne serait pas un procédé d’aveuglement systématique face à ce qui arrive, d’apprécier les êtres en tant qu’êtres et les groupes en tant que groupes, sans interférences.

-- Vous observez, pour la déplorer, une « malédiction » française : dans le champ politique, les seuls défenseurs de la culture française ont un discours ambigu ou franchement déplaisant sur la Seconde Guerre mondiale ou sur les races. Mais compte tenu de notre expérience historique qui a vu l’amour de la nation virer au nationalisme, peut-il en aller autrement ? Si nous sommes condamnés à choisir entre « francophobes » et « racistes », ne vaut-il pas mieux en finir avec ces identités mortifères ?

-- Cette malédiction n’est pas seulement française : on peut l’observer dans plusieurs autres pays d’Europe. On dirait parfois − c’est triste à dire − que seuls ceux auxquels leur marginalité idéologique et morale a permis d’échapper au philtre d’hébétude de l’antiracisme dogmatique se rendent compte de ce qui arrive. Mais après tout, il s’est passé la même chose pour la liberté sexuelle : n’en ont bénéficié d’abord que les prostituées, les scandaleux, les gens « perdus de mœurs », comme on disait, ceux qui n’avaient rien à perdre, pour qui la morale ne comptait pas. Que cette liberté sexuelle fût au contraire une exigence morale, comme la vérité, n’est apparu que plus tard. C’est ce qui me frappe le plus dans ce rapt de la morale auquel se livrent les antirascististes, qui la voudraient toute à eux. On dirait que l’exigence de vérité ne fait pas partie de leur morale. Ils décrivent un monde et un homme faux, imaginaires, mensongers, que la réalité dément jour après jour. Et pourtant ils sont sûrs que la morale est à eux et qu’en face d’eux, il n’y a que des criminels, comme ils disent. Or une morale qui fait fi de la vérité, qui met sur les yeux un bandeau pour ne pas voir ce qui survient et contredit ses préceptes, cette morale-là n’est pas une morale, c’est une niaise idéologie, dont les conséquences peuvent être désastreuses (et elles le sont).

-- Dans cette perspective, l’affaire de « l’apéro saucisson-pinard » a clairement soulevé la question des alliances : des « hyper-laïques » de gauche ont choisi de mener le combat avec des « identitaires ». Peut-on défendre la France avec n’importe qui ? Vous sentez-vous proches des « identitaires » qui se voient comme une communauté de « descendants de Gaulois », ce qui, au passage, exclut les « Français-Crémieux » que nous sommes de la nation ?

-- L’apéro saucisson-pinard n’est pas exactement ma tasse de thé, vous vous en doutez. Il était organisé par Riposte laïque, auquel je ne vois pas grand-chose à reprocher. De Gaulle lui-même ne s’est pas montré trop choosy quand il s’est agi de défendre la France. Cela dit, et si c’est ce que vous voulez me faire dire, je n’ai aucune espèce de sympathie pour les néo-nazis, les skinheads, les antisémites et les nostalgiques de la Collaboration. J’ai toujours été dans l’autre camp. En revanche, je ne vois pas pourquoi les Français d’origine française et tous ceux qui se fantasment comme descendants de Gaulois seraient les seuls, parmi nous, à n’avoir pas le droit de se penser comme un peuple, comme une culture, comme une tradition, une hérédité, une histoire. Dans l’appartenance nationale, il faut faire toute sa place au désir, au désir d’appartenance ; mais il n’est pas question d’exclure pour autant l’héritage, la naissance, l’ascendance ; sans quoi l’on tombe dans le pur hermogénisme, selon le terme que j’ai proposé dans Du sens, par opposition au cratylisme et en référence au Cratyle : dans la convention pure, dans l’illusion administrative, dans le règne du coup de tampon, dans l’in-culture parce que la culture c’est toujours, aussi, la culture des ancêtres et la présence des morts. Aucun peuple ne peut subsister sans référence à l’ascendance, et les contre-colonisateurs le savent bien, qui ne songent pas un instant à abdiquer la leur, mais voudraient que nous abdiquions la nôtre, en quoi ils sont d’ailleurs largement entendus. Il ne faut exclure aucun des deux termes : ni l’appartenance par l’hérédité, ni l’appartenance par le désir (et dans le cas des « Français-Crémieux », pour reprendre votre expression, par contribution majeure à la culture nationale).

-- Pensez-vous que l’islam pose un problème spécifique et presque insoluble par nature, autrement dit que l’idée d’un islam de France est une vertueuse illusion ? Dans le fond, ne seriez-vous pas simplement islamophobe, comme on dit aujourd’hui ?

-- D’abord, je déteste ce procédé des phobie-ceci phobie-cela, qui est une façon de réduire des opinions souvent parfaitement légitimes à un dérangement de l’esprit. L’islam est une religion, je ne suis pas fou des religions en général, du moins quand elles sont un pouvoir politique direct. L’islam est aussi une civilisation qui a produit, en architecture, en poésie, dans les arts décoratifs, en musique, certains des plus beaux accomplissements de l’humanité. Maintenant, il y a quelque chose de très troublant dans le fait, constamment relevé, que, dans l’espace islamique, il n’y a pour ainsi dire que des dictatures ou des régimes autoritaires, comme si cette civilisation était incompatible avec l’état politique de la liberté ordonnée, avec l’État de droit, avec le moins pour le plus qu’impliquent, pour chacun, le contrat social et ce que le parti de l’In-nocence appelle le « pacte d’in-nocence ». On dirait que ceux qui relèvent de cette civilisation − pris en masse, bien entendu, je ne parle pas d’individus − sont ingouvernables, sinon par la tyrannie. On dirait que le pacte d’in-nocence, qui pourtant peut seul fonder la liberté, le bien-être et la prospérité, leur est inaccessible parce qu’indésirable ; que seule a d’attrait la nocence, au contraire, revêtue des oripeaux du ressentiment, qui crée les moyens de sa perpétuation indéfinie. Je dirais, comme Lévi-Strauss, que ce type de société n’a pas de séduction à mes yeux. Qu’il s’exerce dans ses zones géographiques traditionnelles, très bien, mais je n’éprouve pas de plaisir à le voir se substituer, dans nos contrées, au type de société et d’état politique traditionnel, car je ne crois pas qu’il lui soit supérieur. Or il s’y substituera nécessairement puisque les immigrés, très étrangement, paraissent n’avoir de cesse qu’ils aient reconstitué dans leurs pays d’immigration le type de société qui leur a fait fuir leur pays d’origine. Bien entendu, ils ne s’en rendent pas compte : ils croient qu’ils peuvent avoir le meilleur de ceci et le meilleur de cela, sans les inconvénients, les charges, les devoirs, les contraintes qu’impliquent les avantages qui les ont attirés. Mais ce n’est évidemment pas possible.

-- Quel argument pouvez-vous opposer à ceux qui disent : « Nous sommes la deuxième religion, ou la deuxième communauté de France et cela nous donne des droits. » Après tout, la démocratie, c’est la démographie − « Combien de divisions ? » Au nom de quoi refuserions-nous à une partie des Français le droit de faire évoluer nos mœurs ? Et pourquoi le changement ne serait-il pas un enrichissement ?

-- Parce que les peuples ne veulent pas mourir, en général, malgré les pulsions suicidaires qui semblent animer ceux de l’Europe. Quant à la démocratie, elle ne peut pas désirer, elle aussi, sa propre mort. On nous dit qu’elle n’est pas possible en Algérie ou en Tunisie parce qu’elle amènerait immédiatement une terreur et une tyrannie pires que celles qui sévissent déjà. Il est certain que la pensée politique va bien devoir s’interroger rapidement sur les limites qu’il convient de lui impartir, ne serait-ce que pour la confiner au domaine politique. Comme Hélène de Troie, la plus belle femme du monde qui, selon le poète, a détruit les villes, détruit les armées, détruit les vaisseaux, la démocratie sortie de son lit, transposée dans des domaines où elle n’avait que faire, a déjà détruit les structures familiales, détruit la culture, détruit les systèmes d’éducation, aboli la transmission, effacé les manières de table, la courtoisie et la douceur de vivre, ruiné la civilisation. Dès lors qu’on lui laisse absolument libre cours, qu’on l’affranchit de l’histoire, de la géographie, de la culture, de la nature, du bon sens, de la common decency, on ne voit pas pourquoi elle ne détruirait pas les nations, ni ne subjuguerait les peuples. Les Chinois sont déjà majoritaires au Tibet.

-- Quoi qu’il en soit, en supposant que votre pessimisme soit justifié, dès lors que le problème n’est pas l’immigration étrangère, mais l’intégration des Français d’origine étrangère, que faire ?

-- Réagir, résister, refuser. Ceux de ces Français d’origine étrangère qui disent « les Français » pour parler des habitants traditionnels du pays qu’ils conquièrent par leur nombre, par leur masse, comprendraient très bien qu’on leur résistât quand ils veulent imposer ici leur société d’origine. C’est le contraire qui les stupéfie et d’ailleurs les emplit de mépris : qu’on leur abandonne sans une larme et sans une protestation ce beau royaume. Ils sont comme ces adolescents que désespère et désempare et rend toujours plus exigeants, plus emplis de ressentiment, l’absence de toute règle qu’on leur oppose. On pourrait au moins commencer par les prendre au mot quand ils renient la nationalité française et font allégeance à d’autres drapeaux, ce dont je crois comprendre que ce n’est pas rare.

-- Dans notre héritage, il y a l’universalisme des Lumières. Votre idée de ce qu’est un peuple ne lui tourne-t-elle pas le dos ?

-- Dans notre héritage, il y a bien autre chose que les Lumières, même si elles en font incontestablement partie ; bien autre chose que leur universalisme, qui dans l’ensemble du legs ne me paraît pas le plus précieux, c’est vrai. Quoiqu’il en soit nous avons le droit de faire des choix, et la France ne commence pas aux Lumières. Un peuple n’est pas une idée, même s’il peut avoir des idéaux. Un peuple qui ne serait qu’une idée serait perdu — c’est peut-être ce qui nous perd.

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19/07/2010

It’s not Christmas time anymore it’s Armagideon

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

Si vous sortez la Ganja, allez-y doucement ! Back to the Roots !

 

Another band... same shit !

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17/07/2010

Trnopolje : Manipulation et mensonge

=--=Publié dans la Catégorie "Serbie... Ô ma Serbie..."=--=

Vous vous souvenez de ces photos ? Le camp de concentration de Trnopolje ?

En l'espace de quelques jours, quand elles parurent dans les journaux occidentaux dans les années 90, toute l'Europe de l'Ouest devint anti-serbe. Le moindre serbe fut considéré, à compter de ce jour, comme un SS en puissance dormante, prêt à se salir les mains sans le moindre regret pour égorger du musulman, violer de la musulmane et exécuter du croate. Et les albanais n'allaient pas tarder non plus. Les fins analystes l'affirmaient. D'ailleurs si les serbes n'étaient des SS en puissance, ils étaient au moins des bolcho-communistes, alors qu'une poignée d'années avant l'intelligentsia entière les considéraient comme des "socialistes à visage humain" au paradis de Tito.

Pour ma part, ayant grandi dans l'ombre du camp de la mort, authentique celui-là, de Jasenovac où les fascistes croates exterminaient joyeusement, durant la seconde guerre mondiale, juifs, tziganes et serbes, je me disais que les serbes que je savais bien capables de commettre des exactions et des saloperies diverses en temps de guerre ne commettraient pas la folie de se calquer sur ce que leurs frères ennemis (les croates) avaient pu commettre à l'égard de leurs aïeux une cinquantaine d'années auparavant. La manipulation médiatique a cet avantage que par la puissance des images elle en parvient à insinuer le doute même au sein de personnes possédant un peu d'esprit critique et ne prenant pas pour argent comptant tout ce qu'on leur donne. J'ai lu des choses comme celle-ci dans ma jeunesse : "Je voudrais faire de la philosophie à la manière des vaches. De la rumination. Mais des exercices de rumination, ce n'est pas du yoga . Il n'y a qu’un auteur qui a su faire de la rumination, c'est Nietzsche. Nietzsche avait comme animal sacré la vache. Il disait que les vaches étaient les vaches du ciel, or la rumination, pour lui ça consistait à lancer un aphorisme et à le lire deux fois. C'est la nécessité de ruminer quelque chose. C'est nécessaire pour ma clarté à moi. Je veux complètement, mais vraiment me répéter, et reprendre en me répétant." C'est de Gilles Deleuze. Et ça vaccine contre la connerie et le somnambulisme.

Bien entendu, Trnopolje est encore présenté par de nombreux articles sur la toile comme un lieu mis en place pour les viols, les massacres, les meurtres à grande échelle. Mais à la vérité tout a démarré bien différemment. Allez, à présent, le faire entendre.


Partie 1



Partie 2



Partie 3

Maintenant, que l'on ne se méprenne pas. Les serbes de Bosnie-Herzégovine, dans le cadre de la guerre, ont commis bien des saloperies, à commencer par le massacre de Srebrenica, encore qu'il faudrait dénouer ici les tenants et les aboutissants de cette sinistre affaire et notamment le rôle tenu par les hommes de Naser Oric qui commandait une armée de musulmans qui fomentaient de violentes agressions ainsi que des massacres à l'encontre de la population serbe aux alentours de Srebrenica, de nuit, puis qui se réfugiaient dans la ville à l'aube pour être gardés par les "soldats de la paix" de l'ONU... jusqu'au jour où le Général Mladic ne pouvant plus contenir la colère de ses hommes a pénétré de force dans la cité refuge où les bosniaques se regroupaient. Je n'ai jamais pu comprendre comment un soldat pouvait s'adonner à un comportement génocidaire et avoir le culot d'aller, ensuite, se signer dans une église en embrassant croix et icônes. Mais la conscience est un mystère qui ne sera résolu qu'au jour du jugement, n'est-ce pas ? Par contre, nos médias occidentaux ont oublié un peu vite les saloperies qui furent commises dans le camp d'en face. Personne ne parle, par exemple, des camps de Gabela, celui de Heliodrom, celui de Vojno, ou celui de Dretelj. A croire que les Balkans ne furent la proie que des serbes conquérants et que les autres populations de l'ex-Yougoslavie ne furent que des parangons de vertu et d'amabilité. Je ne saurais trop conseiller à nos chers défenseurs des musulmans de Bosnie d'aller lire ou relire quelques unes des déclarations d'Alija Izetbegovic, ce président présenté comme démocrate, que les musulmans et les croates portèrent au pouvoir en décembre 1990 par les urnes en Bosnie, ce qui contribua à déclencher la jolie guerre que tout le monde croit connaître, à tort.

Si vous avez le temps, ce fichier "pdf" est intéressant aussi à consulter, car il montre l'art et la manière de la manipulation...

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15/07/2010

Anti-ouacistes idéologiques

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L'autre nuit, Gorillaz en concert sur M6. Le casque rivé sur les oreilles, je succombe avec un certain émerveillement enfantin à la musique du groupe : de la poésie pure tant sur le plan musical que sur le plan scénique. De la Pop Music de haute volée qui doit autant aux Beatles et aux Kinks mélodiquement parlant qu’à la Chine ou à Cuba ou encore, à l’Afrique, à la Jamaïque ou au Hip-Hop du Bronx par l’introduction subtile d’instruments divers, d’influences surprenantes et inattendues, mais le tout souligné de motifs rythmiques empruntés au trip-hop avec, par moment, la présence puissante d’un orchestre classique qui vient nous rappeler que seul l’Occident peut accoucher de ce mix vivant, singulier, distingué dans les arrangements, raffiné dans sa vision.

Me sont venues, alors, ces pensées...

Nos chers anti-ouacistes idéologiques ne comprennent même pas qu’en organisant la submersion de l’Europe par une immigration massive et communautariste c’est l’ouverture même de ce continent qu’ils condamnent, car en important une population déterminée à conserver son mode de vie voire à nous l’imposer au nom du sacro saint droit d’affirmer sa différence envers autrui, pour ne pas dire contre autrui, et surtout envers et contre tout bon sens, envers et contre tout principe de la nation qui les accueille et leur offre des droits et une protection qu’ils ont peine à imaginer qu’ils soient un jour appliqués sur leur terre d’origine, et malgré cela par haine envers l’occident, ou par atavisme culturel, ils importent une mentalité archaïque, clanique, tribale, intolérante, fermée sur elle-même, passéiste, où l’on ne se marie presque qu’entre cousins et cousines et, surtout, où l’ouverture à l’altérité ne peut se concevoir qu’à la condition explicite que l’autre, autrement dit la personne de culture européenne judéo-chrétienne-gréco-romaine, ne s’oublie dans leurs valeurs conquérantes et, pour le dire en un mot, irrespectueuses des nôtres.

Dit autrement, les anti-racistes idéologiques sont en train de créer la société raciste par excellence, celle où les communautés finiront par se dresser les unes contre les autres et, l’imperfection humaine aidant, où les amalgames de part et d’autre ne permettront plus de distinguer les exceptions qui confirment la règle et sont d’authentiques réussites d’échanges humains, d’enrichissement mutuel et d’intégration ou d’assimilation réussies. Et tout cela se prépare sous les pompeux slogans du « bien vivre ensemble », de la « Chance pour la France ». Avouez que c’est cynique et comique.

Mais passons... pour en revenir vite fait à Gorillaz, un groupe qui donne à ses chansons des titres comme "Clint Eastwood (clip)" ou "Dirty Harry (clip)" ne peut être entièrement mauvais... et quand il a le culot de collaborer avec un gars comme Dennis Hopper, il finit par avoir toute mon admiration. Vous ne partagez pas mon avis ? Go ahead, make my day !


Avec Dennis Hopper...



Avec un autre allumé notoire de la scène Britannique... Shaun Ryder ...

 

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14/07/2010

Jouis, ô Mortel

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Contrairement à ce que l’on a coutume de penser, un hédonisme authentique est une mesure de soi. Quel plaisir aurai-je à tirer d'une fuite constante dans la jouissance ? Satisfaire des désirs vains est un triste subterfuge qui nous détourne de nos imperfections que nous nous devrions plutôt de corriger. Il nous faudrait plutôt tendre vers un « souverain bien », comme le désignait Aristote et qu’il associait, mais avec mesure, au bonheur. Il faut, en toute chose, une juste mesure, un équilibre basé sur la Raison et le bon sens. Epicure : « Tout plaisir est, de par sa nature même, un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ; pareillement toute douleur est un mal, mais toute douleur ne doit pas être évitée à tout prix. »

Notre époque, bien au contraire, est plongée dans la jouissance frénétique et anxieuse, constante et dépravée, consumériste et matérialiste jusqu’à l’absurde. Or, le vrai plaisir n’est pas un poids, ni une culpabilité, ni une fuite de soi, bien au contraire, il est un signe de santé et ne nous aliène pas. Epicure l’avait bien compris lorsqu’il précisait : « Il n’y a rien à redouter dans le fait de vivre, pour qui a authentiquement compris qu’il n’y a rien à redouter dans le fait de ne pas vivre. » Cette dernière missive sonne singulièrement à mes oreilles dans cette période de deuil familial. Aussi je n’ai jamais fait miennes les mortifications puritaines auxquelles s’adonnent encore, par exemple, certains catholiques pour expier je ne sais quelle faute. Je n’ai trouvé nulle part dans la Bible une invitation à ce nihilisme. Il faudrait appeler à la rescousse Freud, Jüng et tutti quanti pour percer le mystère de ces positions de malades. Dieu merci, c’est le cas de le dire, de grands esprits ont indiqué des voies contraires.

 

Heinrich Suso, par exemple, disciple de Maître Eckart, au XIVe siècle, qui tirait de sa théologie des choses comme celles-ci : « Il n’est pas de plaisir qui ne soit en harmonie avec la part la plus profonde de notre nature divine. » Tout est une affaire de juste attention et de dosage adéquat. Pour être plus précis cependant, il faut savoir que Heinrich Suso s'adonnait, justement, aux mortifications. Je prends sa citation et lui laisse ses sanglantes pénitences. Quant à Spinoza dans son Ethique et bien qu’il fut panthéiste : « Tel est mon principe et telle est ma conviction. Aucune divinité, nul autre qu’un envieux ne se réjouit de mon impuissance et de ma peine, et nul autre ne tient pour vertu nos larmes, nos sanglots, notre peur, et toutes ces manifestations qui sont le signe d’une impuissance de l’âme ; bien au contraire, plus grande est la joie dont nous sommes affectés, plus grande est la perfection à laquelle nous passons, c’est-à-dire plus il est nécessaire que nous participions de la nature divine. Il appartient à l’homme sage d’user des choses, d’y prendre plaisir autant qu’il est possible (non certes jusqu’à la nausée, ce qui n’est plus prendre du plaisir). Il appartient à l’homme sage, dis-je d’utiliser pour la réparation de ses forces et pour sa récréation, des aliments et des boissons agréables en quantité mesurée, mais aussi les parfums, l’agrément des plantes vives, la parure, la musique, le sport, le théâtre et tous les biens de ce genre dont chacun peut user sans aucun dommage pour l’autre. »

Je comprends pourquoi Nietzsche l’appréciait tant.

 

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13/07/2010

Arthur "Big Boy" Crudup

=--=Publié dans la Catégorie "Blues"=--=

Tout commence par-là.

Arthur "Big Boy" Crudup, petit génie de la composition populaire est bien oublié de nos jours. En fait il n'a jamais été vraiment reconnu à part par quelques initiés passionnés et, en tant que noir américain ayant vécu en pleine ségrégation dans le sud des Etats-Unis, il a plutôt passé son temps à se faire arnaquer par tout un tas de producteurs blancs foireux et racistes qui ne pouvaient s'interdire d'entuber le bon et humble nègre qu'il était, tandis que des artistes blancs, Elvis Presley en tête, remplissaient le tiroir-caisse en reprenant ses chansons. Mais le King n'était pas dupe. Dans son livre "Race, Rock and Elvis", à la page 199, Michael T. Bertrand cite Elvis Presley en personne qui ne pèse pas ses mots :

"A lot of people seem to think I started this business, but rock 'n' roll was here a long time before I came along. Nobody can sing that kind of music like colored people. Let's face it : I can't sing like Fats Domino can. I know that."

Qu'il ait dit cela l'honore et en fait Le King plus que jamais. Ses détracteurs peuvent aller se faire foutre.

Voici deux chansons enregistrées dans les années 40 (!!!) par Arthur "Big Boy" Crudup et popularisées 10 ans plus tard par... Elvis Presley. Tout y étais déjà.


Arthur "Big Boy" Crudup : "That's All Right Mama"



Elvis Presley : "That's All Right Mama"



Arthur "Big Boy" Crudup : "My Baby Left Me"



Elvis Presley : "My Baby Left Me"

 

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12/07/2010

Son House : Death Letter Blues

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Tout commence par-là.


Son House : Death Letter Blues

I got a letter this morning, how do you reckon it read ?
"Oh, hurry, hurry, the gal you love is dead"
I got a letter this morning, how do you reckon it read ?
"Oh, hurry, hurry, the gal you love is dead"

I grabbed my suitcase, I took off down the road
I got there, she was laying on the cooling board
I grabbed my suitcase, I took on down the road
I got there, she was laying on the cooling board

Well, I walked up close, I looked down in her face
Good old gal, you got to lay here till Judgment Day
I walked up close, and I looked down in her face
Yes, been a good old gal, got to lay here till Judgment Day

 

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France Algérienne

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Sont tellement cons, qu'ils annoncent la couleur. La question est : les français finiront-ils par s'en apercevoir ?

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11/07/2010

Mamie Aline est morte

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Mamie Aline est morte. Elle nous a quittés et nous restons là à nous souvenir. Il y a une semaine de ça nous étions accablés devant elle, alors que nous lui rendions visite, du côté de Dijon. Désarmés. Anéantis. Dans le mutisme sévère. A sa vue, dans son hospice, son petit corps décharné, brindille si fragile qu’une seule étreinte trop forte aurait brisé aussitôt, nous laissait sans voix. Cela faisait, mon Dieu, des années que je ne l’avais pas vue. Des soucis financiers, sans cesse, me désolaient de ne pouvoir me rendre plus souvent auprès d'elle, et nous privilégions, toujours, mon épouse et nos enfants pour qu'ils aillent lui donner un peu de présence et d'amour. Il y a une semaine, j'ai vu dans le regard d'Irina tous les reproches qu’elle se faisait à elle-même. Et dans le regard du père d'Irina qui nous avait emmenés dans sa voiture vers cette vision déchirante, ses regrets, ses absences, ses fautes son besoin de petit garçon : être pardonné par-delà ses 70 ans. Et j'ai vu, quant à moi, dans le regard de Mamie Aline l’ombre de ma grand-mère à moi, comme l’indication que tout cela n’est que la pente naturelle des choses qui apparaissent, s’épanouissent puis vont à leur effritement. Passé un certain temps, alors que nous sommes installés (façon de parler) dans la vie, nos parents et grands-parents, arrières grands-parents si nous avons la chance de les connaître, nous servent à apprendre à vieillir à notre tour. A ce sujet, Vladimir qui était avec nous n’en n'a pas loupé une miette. Après le deuil de ma grand-mère maternelle il savait déjà, mon grand garçon, que tout semble joué d’avance. A nous, ses parents, de lui faire comprendre que ça n’est pas si sinistrement simple. Il faut s’aimer, aimer et atteindre la cible. Comprendre ce qu’on peut. Si il y a de l’amour cela rend juste les choses un peu moins pénibles.

Cet aller-retour Dijon/Massy avec Irina, Vladimir et Jacques le papa d'Irina, m’avait laissé triste et cafardeux. Et eux aussi bien sûr. L’autoroute défilant dans nos yeux avait charrié des arbres, des champs, des panneaux indicateurs, des véhicules à foison et des myriades de pensées, de celles qui nous situent, nous font parcourir à nouveau quelques bouts de chemins épars que nous nous sommes tracés maladroitement ou parfois, aussi, en brillant, avec une certaine assurance, et nous étions là dans cette voiture filant sur la fournaise de l’asphalte à ruminer nos doutes ou à brandir nos certitudes, statufiés sur place.
Entre l’hospice et notre retour, un couscous avec Jean-Claude, Maryse, Eliane et Jean-Michel, préparé par ce dernier, notre fratrie familiale, nous avait mis du baume au cœur. Et champagne et vin aidant, pour célébrer nos retrouvailles, nous étions, pour quelques instants, devenus nostalgiques.

Le lendemain, je me souviens encore, le corps eut besoin de repos et l’estomac surtout, après tout ce que nous avions ingurgité lors du repas de la veille, dans la joie de nous retrouver mais avec les cœurs serrés en raison de Mamie, petit corps délicat au regard pétillant d’enfance et d’amour. Je songeais, en récupérant, au papa d'Irina ayant dit que sa mère semblait être dans son monde. C’est tout juste s’il n’avait pas dit à ce moment qu’elle était déjà un peu « auprès de Papa », ce papi qu'Irina a tant aimé et dont la mort alors qu'elle était tout juste adolescente, fut fondatrice.
Il est inutile de chercher à avoir une emprise sur le flot de la vie qui contient aussi la mort. Il faut juste parvenir à bien se laisser porter.

Finalement, le Lundi qui suivit, je reçu un coup de téléphone d'Irina, au travail, qui m'informa que Mamie avait été emmenée à l'hôpital ayant perdu conscience. Coma. Et plus personne ne semblait optimiste. Nous nous rapprochions de la frontière. Nouvelle étape. Irina était inondée de tristesse en même temps que de souvenirs. C'est que ce sont ses grands-parents qui l'ont élevée et ça pèse son poids cet amour que personne ne sera jamais capable de lui retirer, car c'est son trésor à elle, son héritage dont elle est fière et je dois dire que ça me l’avait fait l’aimer encore plus lorsque je l’ai rencontrée, puis suis tombé amoureux et ai vu combien elle savait conférer aux choses un prix et ces choses étaient à son coeur tellement précieuses que de prix elles n’en avaient pas. Mon Dieu, nous étions jeunes, mais tellement conscients de cela. Nous nous comprenions. Et les aléas de la vie ne sont jamais parvenus à briser cela. Et des hauts et des bas, nous en avons eus, vous pouvez me croire. Je sais que profondément en elle, dans un recoin secret de son âme, elle devait se dire que le calvaire de sa grand-mère se devait de cesser et que la seule issue serait la mort. Elle espérait juste que son départ se fasse naturellement et sans souffrance. Et nous l'espérions tous. Tard dans la nuit de Lundi à Mardi, le téléphone sonna : Mamie était morte.

La perte d’un être cher est une nouvelle pierre d’achoppement, un départ nouveau sur le chemin de la vie qui ne fait que se poursuivre. Nous devons y puiser un peu de notre future mort à nous. Rien ne s’arrête jamais. Tout trouve une résolution. Je songe au moine taoïste chinois Wu-Men qui écrivait vers 1228 : « Si tu te trouves tout en haut d’un mât de cent pieds, où iras-tu ? » C’est pour ceux qui pensent qu’ayant atteint un but ils sont arrivés au sommet des possibles. Wu-Men poursuit : « Être en haut d’un mât de cent pieds, c’est être entré sur la voie, mais ce n’est pas encore la chose réelle. Une fois au sommet du mât, il faut faire un pas de plus. »
Il n’y a rien à faire. Il faut juste laisser les choses se faire. Il est inutile de lutter. La nature est la nature. Epicure, sans le savoir, était très chinois quand il disait : « La vraie sagesse, la vraie supériorité ne se gagne pas en luttant mais en laissant les choses se faire d’elles-mêmes. » Il nous faut juste ordonner et organiser ce qui, à première vue, ressemble à un chaos, mais n’est que la loi de la nécessité. Il faut faire corps avec la voie. Epicure : « Les plantes qui résistent au vent se cassent, alors que les plantes souples survivent aux ouragans. » Lâcher prise ne veut pas dire que l’on se soumet aux lois écrites dans la fibre intime du réel, ni même que l’on se débarrasse des dangers et des difficultés inhérentes à ceux-ci. Lâcher prise signifie que l’on ne s’en empare pas, qu’on ne fait pas le faux démiurge. Pour ne pas subir et se soumettre, on se laisse emporter, ainsi les choses rentrent dans l’ordre. Venice, par exemple, n’a pas su mettre ces choses en pratique. Pas une seule fois en quelques 15 années d’existence. Cela nous aurait, pourtant, rendu beaucoup de services et nous aurait, à coup sûr, épargné nos nerfs.

Aimer véritablement, je l’ai dit maintes fois, ce n’est pas s’accrocher à l’autre comme les moules s’accrochent à la roche sous les bourrasques d’eau. Malheur à ceux qui veulent avoir une vie de moule. Aimer c’est aimanter et les aimants, chacun le sait, attirent puis repoussent. Il faut donc repousser l’autre si on constate qu’il a besoin de se nourrir de nous pour survivre. Je n’aime pas les vampires.
Si vous aimez, votre amour doit projeter les autres vers eux-mêmes, votre devoir est de les propulser vers le monde pour qu’ils fassent l’expérience de l’étonnement, l’expérience de ce qu’ils sont. Voilà la seule liberté, guère absolue, mais c’est une bénédiction, puisque nous sommes faits à l’image de Dieu il nous faut tendre vers cette perfection humaine. Être capable de passer 40 jours au désert, dans le jeûne et la prière… en souriant. Dans la confiance. Tchouang-Tseu affirme que pour devenir parfait il nous faut ignorer la perfection : là est la perfection véritable. Cela me fait songer à ces commentateurs bibliques qui affirment, eux, que Dieu peut connaître l’avenir individuel de chacun, mais qu’il s’en voile exprès l’accès car, étant un Dieu d’amour, il veut nous laisser libres de tendre vers la perfection, ou de tendre vers la déchéance.

« De qui es-tu le bien aimé ? ai-je demandé,
Toi qui es d’une beauté si insupportable ?
De moi-même, répondit-il,
Car je suis un et unique,
L’amour, l’amant et l’aimé,
Le miroir, la beauté, le regard. »

Fakhruddin Iraqi

De même que Dieu, se suffisant à lui-même, n’a fait le cosmos et la terre comme piédestal de sa Parole par l’intermédiaire d’une singulière création : l’être humain, l’Adam Kadmon ; que par pur geste d’amour gratuit, l’homme, si à son échelle humaine il parvenait à ce qu’exprime Fakhruddin Iraqi dans sa vision mystique, pourrait alors donner ce qu’il donne dans un pur acte d’amour.

Puis vint Jeudi. De nouveau départ vers Dijon. Pour accompagner Mamie vers son dernier repos, comme le dit l'expression.

Irina effondrée, devant le petit cadavre de Mamie Aline placé en son cercueil, de ne pouvoir la reconnaître, tellement la mort l’avait changée. Irina en larmes de ne pouvoir goûter une dernière fois, avec ses yeux, au doux visage familier et attendrissant qui lui a prodigué tant d’amour en l’élevant pour en faire la belle adulte que mon cœur n’a cessé d’aimer durant ces vingt-cinq dernières années. Que le temps nous pèse et que la mort est lourde.

Empédocle, Fragments :

« Ce sont des fous, et leur esprit est d’une bien petite envergure, ceux qui s’imaginent que quelque chose puisse naître sans avoir existé auparavant, ou que quelque chose puisse mourir et être totalement anéanti. Jamais le sage n’en viendra à penser que c’est seulement durant la vie (c’est-à-dire ce que nous appelons « vie ») que nous existons et que le bien et le mal nous affectent, alors que, avant la naissance et après la mort, nous ne serons rien. »

Voilà une bien surprenante intuition, n’est-ce pas ?

Dans la vie, nos échecs comme notre sommeil, nos maladies et douleurs diverses, la disparition d’animaux de compagnie tant aimés et chéris qui ont partagé bien de doux instants en notre compagnie, enfin la disparition de nos parents, de membres de notre famille aimés ou haïs, de membre de la fratrie et du cercle familial, devraient nous préparer à notre future mort. Et Mamie Aline nous l’aimions. Ma douleur toute personnelle, et celle d'Irina sans aucun doute, aura été de n’avoir pu la prendre avec nous pour lui donner l’amour qu’elle avait su nous donner au temps où elle se portait bien. Mais une situation financière désastreuse, l’impossibilité pour aucun d’entre nous d’arrêter de travailler pour cause de dettes et l’état de santé de Mamie qui nécessitait une surveillance quotidienne nous avait obligé à accepter sa mise à l’hospice. Oh ça n’était pas un sinistre mouroir, les trois fils de Mamie en concertation avec Maryse, un membre de la famille médecin, lui avait trouvé un endroit propre où le personnel semblait jeune et dynamique. Mais les années ont fait leur travail. Coupée de la maison à laquelle elle était attachée, celle-ci revendue pour payer l’hospice, malgré les visites de la famille et quelques escapades en week-end organisées pour sortir Mamie de sa nouvelle routine, le temps a eu raison d’elle comme il finira par avoir raison de nous.

Nous sommes à un âge, Irina et moi, où nous allons voir partir de plus en plus nos ainés, tous ces visages qui nous ont souris, ces mains qui nous ont caressés, ces voix qui nous ont réprimandés, ces êtres qui nous ont formés lorsque nous étions jeunes, vifs, chahuteurs et plein de désirs. Il nous faut considérer tout cela avec attention pour que l’idée de la mort se fasse moins redoutable. S’apprivoise-t-elle vraiment ? Guy de Maupassant dans Bel Ami« Et maintenant je me sens mourir en tout ce que je fais. (…) Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rêver, tout ce que nous faisons, c’est mourir. Vivre enfin, c’est mourir. »
Et puis ô légèreté vivifiante de Montaigne : « Qui a appris à mourir, il a désappris à servir. Le savoir mourir nous affranchit de toute sujétion et contrainte. Il n’y a rien de mal en la vie pour celui qui a bien compris que la privation de la vie n’est pas mal. »
L’Ecclésiaste l’a scandé comme en une sorte de Mandala juif, repris par les chrétiens :  « Tout n’est que vanité. » Et le Christ nous invite à ne pas trop nous attrister au départ d’un être aimé car c’est, d’une part, inutile et, d’autre part, il faut être dans la confiance du Seigneur. Sénèque (les grecs et les romains sont indispensables) : « Qu’y a-t-il de pénible à retourner d’où l’on vient ? » Car « tu es poussière et tu retourneras à la poussière. » dit la Bible. Sénèque encore : « Il vivra mal, celui qui ne saura pas bien mourir. » Et même un être profondément nihiliste comme Michel Houellebecq affirme, dans un entretien donné à Nouvelles Clés n°20 durant l’hiver 1998 : « Il m’a toujours semblé, de manière irrationnelle mais motivante et forte, que la mort justifiait la vie. L’état dans lequel on se trouve à la mort — le possible apaisement de la haine, en fait — redéfinit rétrospectivement toute l’existence. Réussir sa mort est vraiment un but. »

Combien je méprise cette époque où l’on évite de regarder la mort et l’agonie bien en face. Le témoignage unique du Christ, par son agonie et sa mort, ne peut être regardé pour ce qu’il est en raison de sa souffrance. Dans un monde de bisounours qui s’émeuvent de la moindre écharde un film comme La Passion du Christ de Mel Gibson, passe, en effet, pour une agression cinématographique fasciste ! Et ne pouvant considérer avec attention la mise à mort du Christ, comment considérer l’essentiel : sa résurrection ?

Khalil Gibran dans Le Prophète :
« Si vous brûlez de voir l’esprit de la mort, ouvrez grand votre cœur dans le corps de la vie. Car la vie et la mort ne font qu’un, tout comme la rivière et la mer ne font qu’un. (…) Qu’est-ce donc que mourir si ce n’est s’offrir nu au vent et s’évaporer au soleil ? Et qu’est-ce donc que cesser de respirer si ce n’est se libérer du souffle de ses perpétuelles marées, afin de s’élever sans le poids de la chair et de s’exhaler à la recherche de Dieu ? »

Poursuivons encore un peu, avec Marc-Aurèle, Pensées : « Dusses-tu vivre trois mille ans et autant de fois dix mille ans, souviens-toi pourtant que personne ne perd une autre vie que celle qu’il vit, et qu’il n’en vit pas d’autre que celle qu’il perd. Donc le plus long et le plus court reviennent au même. Car le présent est égal pour tous, est donc égal aussi ce qui périt, et la perte apparaît ainsi comme instantanée, car on ne peut perdre ni le passé ni l’avenir, comment en effet pourrait-on vous enlever ce que nous ne possédez pas ? Il faut donc se souvenir de deux choses : l’une que toutes choses sont éternellement semblables et recommençantes, et qu’il n’importe pas qu’on voie les mêmes choses pendant cent ou deux cents ans ou pendant un temps infini, l’autre qu’on perd autant, que l’on soit très âgé ou que l’on meurt de suite : le présent est en effet la seule chose dont on peut être privé puisque c’est la seule chose qu’on possède, et que l’on ne perd pas ce que l’on n’a pas. (…) Quand on voit ce qui est maintenant, on a tout vu, et ce qui s’est passé depuis l’éternité, et ce qui se passera jusqu’à l’infini ; car tout est pareil en gros et en détail. »

C’est à se demander si l’exercice du pouvoir ne donne une considération de la globalité qui affine la conscience quant à la vanité de la vie. Je songe, bien entendu, au Roi Salomon et à l’Ecclésiaste. A se demander si l’Empereur Marc-Aurèle ne l’a lu lui-même. En tout cas, ce que dit là Marc-Aurèle a de fortes résonances avec Schopenhauer dans Le Monde comme volonté et comme représentation : « [ Avant de venir au monde ] j’étais toujours moi, tous ceux-là étaient moi. (…) En effet le substratum ou contenu, ou matière du présent, est toujours proprement le même. (…) Il n’y a qu’un présent et il est toujours proprement le même. (…) Il n’y a qu’un présent et il est toujours : car il est la forme unique de l’existence réelle. » Pour le dire en un mot, rien ne sert de tenter de s’emparer de quoi que ce soit, comme je le dis bien souvent. Il faut faire dans le laisser-faire et jouir plutôt que de souffrir car à chaque jour suffit sa peine. Il faut être dans l’acquiescement, l’acceptation. Le « oui » nietzschéen est très chrétien, contrairement aux idées reçues, et très taoïste. Seul ce « oui » ouvre à la liberté. Et la liberté se trouve couronnée lorsqu’on est capable de regarder la mort et sa mort en face. Et pour bien regarder la mort et sa mort en face, il faut, comme disait Ricoeur dans Temps et Récit III pouvoir examiner sa vie et faire, si je puis dire, constamment le ménage « pour une large part, une vie épurée, clarifiée, par les effets cathartiques des récits tant historiques que fictifs. » Dans un monde où la mémoire est remplacée par de minables commémorations et où l’Histoire ressemble plus à des bruits de chiottes aux relents révisionnistes, comment voulez-vous qu’un individu, ou, plus compliqué, toute une Nation, puisse faire des retours sur soi salutaires ? Chacun préfère danser sous les spots-lights et continuer de moisir, oublier les fantômes et les cadavres dans les armoires poussiéreuses. Pour appréhender la mort, il faut, déjà, être dans la logique de l’infini tournoyant. Ralph Waldo Emerson dans Essays, Spirituals Laws : « C’est le fini qui souffre. L’infini repose dans un calme souriant. »

Pour cela il faut parvenir à traverser nos limbes ici et maintenant, nos limbes de certitudes que nos fondation ont érigé autour de nous. Constante métamorphose et révolution toujours recommencée en soi-même. Constante métamorphose ? Héraclite dans ses Fragments : « On ne peut pas descendre deux fois dans le même fleuve. Ni toucher deux fois une substance périssable dans le même état, car elle se disperse et se réunit de nouveau par la promptitude et la rapidité de sa métamorphose : la matière, sans commencer ni finir, en même temps naît et meurt, survient et disparaît. » Ce qui renvoie aussi à Jean-Jacques Rousseau, que pourtant je n’apprécie pas du tout en d’autres circonstances, disons « utopiques », a ce même sentiment dans Les Rêveries du promeneur solitaire : « Tout est dans un flux continuel sur la terre : rien n’y garde une forme constante et arrêtée, et nos affections qui s’attachent aux choses extérieures passent et changent nécessairement comme elles. » Et les initiés connaissent bien cette assertion très sérieuse d’Albert Einstein que le commun des mortels ne comprend que trop peu : « Pour nous autres, physiciens convaincus, la distinction entre passé, présent et futur n’est qu’une illusion, même si elle est tenace. »

Ici et maintenant. Et infini. La mort, ce détail douloureux.

Mamie Aline, catholique pratiquante, est morte dans sa 89e année. Aussi loin que je me souvienne elle a toujours affirmé qu’elle souhaiterait être confiée au feu et ses cendres placées auprès de son époux décédé en 1977. Nous nous sommes donc pliés à sa volonté. En comité réduit, une petite douzaine de personnes, nous avons accompagné Mamie vers le dénouement qui nous attend tous, des souvenirs pleins nos larmes, le cœur étreint par la douleur, dans la pudeur de l’absence de mots, des silences hurlant dans nos gorges muettes, à tourner sur nous-mêmes dans une chaleur caniculaire. La mort, ce détail douloureux, n’empêche pas la vie, grouillante, de poursuivre sa course, flamboyante bénédiction ou néfaste malédiction, qui pousse les hommes à prier dans les temples ou, plus généralement, à massacrer leurs semblables.
Lorsque la déchéance s'empare de nos défunts, dans les dernières années de leur existence, les vidant de leur substance, de leur force pendant quelques courtes années qui nous paraissaient bien souvent être des décennies, leur mort, bien que douloureuse, toujours douloureuse, est vécue dans ces cas-là comme une délivrance. Et puis les cérémonies clôturées quant à la dépouille, lorsqu'on se retrouve chez soi, vidé, anéanti par la douleur, hantés par mille souvenirs on se surprend bien vite à éprouver une forte appétence pour la vie, à respirer simplement l'air et à trouver remarquable qu'il vienne gonfler nos poumons, à regarder le ciel, même s'il est gris et que des nuages menacent, à savourer de caresser un chat qui quelques jours auparavant nous laissait presque indifférent, à prendre plaisir à un bon vin encore plus intensément que d'habitude... et je me dis, moi, que c'est signe de santé et que le défunt ou la défunte nous y invite, que c'est ce qu'il ou elle aurait souhaité, que notre vie se poursuive et que nous parvenions juste, à l'occasion, à nous souvenir de lui ou d'elle et des instants privilégiés que nous avons eu ensemble, jadis, quand la Vie nous parait encore de nos meilleurs atouts.

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10/07/2010

Obama's America

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YES WE CAN !

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J’aime l’Occident. Malgré ses vices et ses crimes.

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« J’aime l’Occident. Malgré ses vices et ses crimes. J’aime la vision des prophètes et la grâce du Parthénon, j’aime l’ordre romain et les cathédrales, j’aime la raison et la passion de la liberté, j’aime la perfection de ses campagnes, la mesure de ses produits et la grandeur de son projet, j’aime l’Occident… Je sais, je sais, les mines du Laurion et les crucifixion d’esclaves, je sais les massacres des Aztèques et les bûchers de l’Inquisition, mais malgré tout, le crime n’est pas l’histoire de l’Occident, et ce qu’il a porté dans le monde dépasse infiniment ce qu’il a fait contre des sociétés ou des individus.

Mais il est vain de parler. Et ce livre une fois de plus me donne le sentiment de l’acte parfaitement inutile, car personne ne pourra l’accueillir, personne ne peut plus dans ce monde occidental croire à cette vocation ni à cette grandeur. Nous sommes pris dans une sorte de fatalité que rien, semble-t-il, ne peut plus dénouer, puisque les adeptes du Christ eux-mêmes se ruent dans la fatalité de cette destruction. Seule la négation de tout ce qui est occidental, de tout ce que l’Occident a produit peut aujourd’hui satisfaire les hommes de ce même Occident. Nous assistons dans toute l’Europe et l’Amérique à une sorte de mystère, nous sommes pris dans une procession gigantesque de flagellants qui se déchirent mutuellement, et eux-mêmes, avec les pires fouets.

Nous nous sommes déguisés, pour que personne ne puisse reconnaître ce que furent les vertus des hommes de notre monde, nous nous sommes barbouillés de peinture et de sang pour manifester notre mépris envers tout ce qui a fait la grandeur qui nous a faits. Nous assistons avec joie, enthousiasme uniquement à ce qui nie, détruit, dénature, ce qui fut l’œuvre de l’Occident. Nous trépignons sur son corps et crachons à son visage. Si le XIXe siècle a trahi par la conne conscience (ce qui ne fut jamais la vérité de l’Occident), nous, nous trahissons par la mauvaise conscience, qui devient à la limite pur délire. Quand on voit le cinéma des vingt dernières années, on est confondu de se rendre compte que seuls les films qui ont diffusé le mépris, l’ordure, la flagellation ont réussi. Et nul argument ne peut servir en face de ces évidences, de ces lieux communs totalement acceptés (...)

Je vois l’Europe marcher à grands pas vers sa fin. Non pour des raisons économiques ni techniques ni politiques, non qu’elle soit submergée par un tiers monde, en réalité impuissant, non qu’elle soit aussi mise en question par la Chine, mais parce qu’elle est partie pour son suicide. Toutes les conduites (je dis bien toutes) des Techniciens, des Bureaucrates, des Politiciens, et en plein accord fondamental, malgré la contradiction apparente, les discours des philosophes, des cinéastes, des scientifiques sont toutes des conduites suicidaires. Tout facteur positif qui peut apparaître est aussitôt retourné, déformé, inverti, pour devenir un nouveau chef d’accusation ou un moyen de destruction. La Gauche a triomphalement rejoint la Droite dans cette course à la mort, et le christianisme célèbre ses noces avec le marxisme pour procéder à la mise à mort de la vieille carne impuissante qui fut la gloire du monde. » Jacques Ellul, Trahison de l’Occident, 1975

« C’est du rêve éveillé que de présenter un programme de fédération islamique en France, pour mieux intégrer les musulmans. Ce sera au contraire le début de l’intégration des Français dans l’islam. » Jacques Ellul, article paru dans l’hebdomadaire Réforme le 15 juillet 1989

 

 

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07/07/2010

Mohamed est un joli prénom

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Malika Ménard

 

Martin Hirsch a une cervelle de mollusque, un QI de moule sans les frites. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir passé une partie de sa vie à changer les couches de cet autre sénile qu'était l'Abbé Pierre qui lui est monté à la tête, mais sa dernière déclaration en date, par laquelle il souhaite se faire un trou pour de bon chez les bisounours, bien que mielleuse, ne manque pas de piquant dans le cadre du politiquement correct, bien-sûr.

Jusqu'à peu, toute personne vivant en France pouvait penser qu'un bon signe d'intégration de la part des immigrés accueillis en ce pays était de voir des Mouloud et des Aziz donner comme prénoms à leurs enfants Christian, Michel, Sandrine, Isabelle, etc... Et bien non. Selon Martin Hirsch, cette Haute Conscience du "Bien Vivre Ensemble" que l'on nous enfonce dans la gorge par une propagande constante et des plus nauséeuse qui n'a plus rien de Bien, plus rien de Vivant et qui sépare plus qu'elle ne rassemble, selon cette pauvre burne toute retournée sur elle-même, ce politique-mono-couille, ô Merveille des Merveilles, issu du monde associatif, "la vraie intégration, c’est quand des catholiques appelleront leur enfant Mohamed !" On se demande ce que les Catholiques viennent foutre soudain là-dedans ? Et puis pourquoi "Mohamed" ? Certes, c'est un joli prénom "Mohamed", c'est celui du Prophète des Prophètes, que la bénédiction soit sur lui, faut pas déconner quand même, mais Toufik c'est bien aussi. Sans vouloir manquer de respect au Prophète des Prophètes, que les houris l'abreuvent, moi j'aime bien Toufik, et puis Kamel, puis Badri, Ali, Smaïn et pour les filles, Yasmina, Aïcha, etc... etc... Et puis je vois pas pourquoi les athées, mais aussi les juifs, les bouddhistes, les protestants, les orthodoxes ne devraient pas non plus appeler leurs enfants par des prénoms arabes. Ce serait un signe sain, plein de tolérance. Je dis même : nous n'avons pas assez baissé notre froc... faisons nous enculer dans la joie et la bonne humeur, à sec, directement comme ça, sur un tas de tessons de bouteilles et de fil barbelé. Faisons-nous enculer au sens propre carrément, puisqu'au sens figuré c'est fait depuis longtemps déjà et chaque fois qu'un de ces enfoirés que nous ne manquerons pas de tondre, comme dit l'ami XP, à la Libération, en rajoute une couche c'est juste pour bien assoire leur néfaste domination, leurs culs crasseux sur nos gueules asphyxiées.

Il serait bon tout de même de rassurer Martin Hirsch, son idéologie avance depuis un moment déjà, elle n'a même plus besoin de lui pour se faire son nid dans la conscience délavée du bon citoyen franchouillard festif qui veut s'intégrer à tout prix aux Chances pour la France. La preuve : la Miss France de cette année, tout un symbole, au Nom de Famille on ne peut plus fromage blanc, "Ménard", aux parents bien français et bien normands se prénomme "Malika", c'est dire. Et elle est née en 1987.

La preuve par l'image...

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05/07/2010

Vive l'Europe !

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Combien est belle notre Capitale Zéropéenne !

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Suspect

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« Sachons être suspect. C’est le signe, aujourd’hui, d’un esprit libre et indépendant, surtout en milieu intellectuel. Il faut, en effet, choisir entre la flatterie de l’idéologie dominante et la suspicion dont les parangons de cette idéologie accablent ceux qui refusent de se plier à la nouvelle mode. »

Julien Freund, préface à Carl Schmitt, cité par Pierre-André Taguieff, Julien Freund, la table ronde, p. 133.

06:16 Publié dans Franc-tireur | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook