03/04/2018
Evolution Pédagogique...
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02/04/2018
Une petite histoire, de préférence sentimentale, sans ambition excessive, dans laquelle s'agitent quelques leurres
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« Le système qui consiste à faire passer un produit pour de la littérature de qualité engendre une esthétique. Cela fonctionne sur un système de reconnaissance, de défamiliarisation limitée, de surprise prévisible. Plusieurs facteurs permettent au lecteur de se repérer. D'abord, le produit, quel qu'en soit le genre, doit s'appeler roman. Il semble acquis, dans les maisons d'édition, que la littérature, c'est le roman, c'est-à-dire une petite histoire, de préférence sentimentale, sans ambition excessive, dans laquelle s'agitent quelques leurres appelés "personnages". Dans ses Leçons américaines, Calvino dit que "la littérature ne peut vivre que si on lui assigne des objectifs démesurés". S'il a raison, elle agonise.
En second lieu, cette littérature "de qualité", qui fait les "coups" et les prix, adopte fréquemment des formes de représentation plus ou moins dérivées du réalisme qui triomphe dans la littérature de grande consommation, sous la forme flasque de la psychologie d'alcôve. Le même roman de divorces et d'adultères, à peu près, dont se régalaient déjà les petits-bourgeois de la Belle Époque. Les problèmes de couples inondent les librairies. Dan Franck a fait un malheur, il y a quelques années, avec "La Séparation". On demande du jardin secret. Le roman exotique ou historique, autre réalisme abâtardi, exploite les inépuisables ressources offertes par l'Inde, l'Egypte ancienne, la marine à voile ou le Sud des États-Unis. Dans les deux cas, le réalisme se confond avec le folklore, collectif ou individuel. La personne, l'espace, le temps y sont considérés comme des réserves d'exotisme à exploiter. Le monde réel est un vaste parc d'attractions. Ce réalisme donne comme loi naturelle le mythe selon lequel un individu (ou une société) est un contenu, un fonds dans lequel il suffit à la littérature de puiser. Sartre appelait cela avec mépris "les corps simples de la psychologie". Le réalisme n'est pas réaliste. Le résultat est parfois distrayant, parfois navrant. Littérairement, cela donne quelque chose comme un éditorial de "Elle" ou un article de fond de "Marie-Claire", plus le courrier du cœur et éventuellement l'article culturel : "Un week-end à Athènes", mais en deux cent cinquante pages.
Si, dans ce que l'on donne pour de la littérature plus novatrice, cette forme de représentation subit quelques distorsions, il apparaît néanmoins comme obligatoire que le récit, aussi fictif soit-il, paraisse plus ou moins "vécu", et donne ainsi une garantie d'authenticité. Il y a d'infinies variantes de la garantie d'authenticité: la confession sincère et brutale ; le souvenir de famille ; la sensation finement observée ; la peinture des gens authentiques; le corps, le viscéral. Ainsi, le lecteur sait où il est, et peut se convaincre que l'auteur parle vrai. En outre, l'effacement contemporain des frontières entre roman et autobiographie, qui a donné naissance à des genres hybrides tels que l' "autofiction", favorise l'équivoque, et l'identification émotionnelle du récit à la personne de l'écrivain. Il est dès lors plus facile d'écouler le produit, quelle que soit sa qualité, en mettant en scène habilement l'auteur, en créant quelque scandale.
Une grande partie de la littérature d'aujourd'hui peut se ranger dans la catégorie "document humain". N'importe quoi est bon, suivant l'idéologie moderne de la transparence et de l'individualisme. Les confidences de M. Untel sont intéressantes par nature, parce que Untel est intéressant dans sa particularité. C'est l'idéologie des jeux télévisés, de la publicité, des reality show, de Loft story et des ouvrages d'Annie Ernaux. La plupart du temps, dans tous ces genres, le résultat est accablant, et sert pour l'essentiel à se rencogner dans le confort de la médiocrité, dans un narcissisme à petit feu, qui n'a pas même l'excuse de la démesure. Pour engendrer autre chose, la confession exige une stature humaine dont ceux qui la pratiquent sont fréquemment privés. Reste cette excuse de la médiocrité: la sincérité. »
Pierre Jourde, La littérature sans estomac
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Y'a des gens, faut pas aller chier dans leur jardin...
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01/04/2018
Brésil, sanglant Brésil !
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Au Brésil, cet Eldorado multiculturel et multi-ethnique... 7 homicides par heure !
Et ceci n'est pas un Poisson d'Avril...
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31/03/2018
Le Bien Vivre Ensemble...
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30/03/2018
Heidegger prit une bêche...
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« Sartre a eu le mérite de rajeunir la conception des gnostiques. L'être est habité par le non-être ; il n'est pas pur, il est corrompu par un noyau ténébreux par un ver rongeur, par une cellule cancéreuse qui le mine, l'obligeant à sortir de lui-même, à se traduire au dehors, à se souiller, - à la manière d'un dieu du Mal éternellement vainqueur d'un dieu du Bien [...]
À mon sens, Heidegger n'était pas le frère, mais le contraire de Sartre. Si Sartre avait pris le parti de l'absurde, Heidegger avait pris le parti du mystère [...]
Heidegger m'emmena à une lieue de Fribourg pour visiter sa maison de campagne [...]
C'était en hiver : je ne vis d'abord qu'un champ de neige. Heidegger prit une bêche : peu à peu, l'on vit apparaître la cheminée de la hutte, puis son toit, puis la hutte. C'était, me disait-il, la méthode du philosophe, qui doit bêcher sans cesse, qui doit creuser le dur réel des mots, des destins, des moments et des choses, - afin d'en faire surgir ce noyau, qui est l'être [...]
Le devoir du philosophe, comme celui de l'artiste et du grand amoureux, est d'écouter battre le cœur de l'être, cette pulsation sourde, de la faire entendre aux autres. Comme on était loin du néant ! Sartre habitait la rive inverse. Heidegger et Sartre, je les imaginais se tenant la main comme les morts dont parle Virgile, et qui sont séparés par un abîme. »
Jean Guitton, L'absurde et le mystère
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Bientôt une nouvelle ligne de métro près de chez vous...
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29/03/2018
Le dieu Odin se réveille
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« Ces bourgeois feraient bien de s’inquiéter : tôt ou tard, la violence qui tourbillonne dans le pays s’abattra sur eux, sans faire de quartier et sans aucune pitié. Elle brûlera leurs beaux meubles anciens, leurs tapis d’Orient, leurs services à thé déjà ébréchés par l’hypocrisie. Le capitalisme commence à mourir. Le capitalisme mourra. Le capitalisme est déjà mort. Il y a dans l’air une hystérie féroce, il suffit d’observer la haine entre le personnes, les jalousies, les valeurs infiniment mesquines qui déchaînent des haines plus mesquines encore. En Occident, quelque chose alimente la haine : haine à l’université, au théâtre, entre les jeunes de gauche et de droite, dans la musique rock, chez les auto-stoppeurs, dans le sexe, dans les films. Haine devant une tasse de café et haine durant les fêtes d’anniversaire. Haine dans les églises et haine sur les terrains de football. Notre haine qui êtes aux cieux, donnez-nous aujourd’hui notre haine quotidienne. Le dieu Odin se réveille. Le dieu des tempêtes et de la ruse voit se lever un jour nouveau pour sa rage incendiaire. »
Alberto Garlini, Les noirs et les rouges
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De l'art décadent
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« Les personnes qui bavardaient à mi-voix dans l’élégant bar sont faites d’une substance humaine complètement différente de la sienne : bourgeois xénophiles, pacifistes lâches, défaitistes, pessimistes, antisportifs, sédentaires et inféconds. Ce soir, au Théâtre de l’Opéra, on joue une nouvelle mise en scène de "Allez hop", dix ans après son succès vénitien : musique dodécaphonique de Luciano Berio illustrant une pantomime signée par Italo Calvino. En d’autres termes : de la musique insensée par-dessus des gestes insensés. De l’art décadent qui satisfait un stérile besoin de stimuli forts chez une classe intellectuelle moribonde. Tout le contraire de ce qu’exige un guerrier. »
Alberto Garlini, Les noirs et les rouges
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Consume, Obey, Conform, Watch Television...
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28/03/2018
Paris (France)... 2018 !
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Assis dans les tribunes d’un stade métaphysique et indifférent au cours du destin
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« Stefano ne se sent pas intimidé par ces regards. Il parle la même langue qu’eux, l’italien, il partage leur histoire, mais il porte en lui la révolution, les bruits de la province et la chaleur pulsante des poings. Il n’est pas encore habitué à se considérer comme un soldat politique. Il s’agit d’un état d’âme nouveau, surprenant, qui ne s’est cristallisé que quelques semaines auparavant, durant les affrontements de Valle Giulia. Là-haut, dans le Frioul et dans la torpeur de sa chambre, en pensant aux héros il voyait un mélange de charges de cavalerie et de tempêtes d’acier, de lances pointues et de soudaines percées sur le front russe. Des gestes inutiles qui se concluaient par une glorieuse défaite. Mais à présent l’héroïsme a un son différent, plus aigu et lointain. La tentation de la mort est toujours la même, un abîme sourd qui aspire les désirs, une force impersonnelle, comme si l’on pouvait être spectateur de sa propre vie, assis dans les tribunes d’un stade métaphysique et indifférent au cours du destin.
Mais, à l’épreuve du feu, ce merveilleux 1er mars, tandis que les matraques des C.R.S. s’abattaient sur son dos, qu’il sentait près de lui la chaleur de la Jeep renversée et en flammes, tout le reste a changé. Les pulsions vitales – honneur, fierté, courage, fidélité – s’étaient mises d’un coup à converger paisiblement vers un centre. Elles ne pouvaient plus s’user sous l’effet d’un incontrôlable besoin d’agir. C’étaient des planètes qui tournaient autour du feu solaire, suivant des orbites ordonnées. Et c’est ça, seulement ça, qui vous fait sentir que vous êtes un guerrier. »
Alberto Garlini, Les noirs et les rouges
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Corriger le regard
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« Dans ces années-là, tout le monde était prêt à mourir, c’était la base sur laquelle on travaillait.
Les Tibétains célèbrent les funérailles du ciel. Ils démembrent le corps du défunt et le donnent en pâture aux vautours. C’est une longue cérémonie, un abattage extrêmement raffiné. À la fin, il ne reste que les os, parfaitement propres. À genoux dans la maisonnette, Stefano faisait penser au vol de vautours rassasiés, aux larges cercles noirs dans le ciel de l’Himalaya.Les grands sages aryens. Il existe une autre vision du monde. Les mains couvertes de sang aident à corriger le regard. »
Alberto Garlini, Les noirs et les rouges
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Non à la Haine !
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27/03/2018
Cette colère trempait leurs âmes
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« Ils étaient fous et ils le savaient. La colère accumulée sous l'effet des tromperies, des morts et du dégoût face à la société dégueulasse qui les entourait, cette colère trempait leurs âmes. Dépositaires d'une foi absolue, ils étaient prêts à tout pour l'honorer, à une époque où personne ne renonçait à rien. Tout homme désirait un emploi, un salaire, une molle vie de famille. Eux affrontaient la mesquinerie de l'existence à visage découvert. Sachant qu'ils perdraient tout et indifférents à cette perte. »
Alberto Garlini, Les noirs et les rouges
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Dessin de Maternelle 2018
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26/03/2018
Mise en place de la censure...
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Cette vie de parade, de boniment, de réclame et de fabrique de l'opinion publique
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« J'abhorre cet américanisme creux qui espère s'enrichir à crédit, être informé en tapant sur les tables à minuit, apprendre les lois de l'intelligence par la phrénologie, le talent sans études, la maîtrise sans apprentissage, la vente des marchandises en prétendant que tout se vend, le pouvoir en faisant croire qu'on est puissant ou en s'appuyant sur un jury ou une composition politique qui vous est favorable, la corruption et des votes "répétés", ou parvenir à la richesse par la fraude. On pense y être parvenu, mais on a obtenu quelque chose d'autre, un crime qui en appelle un autre, et un autre démon derrière celui-ci : ce sont des étapes vers le suicide, l'infamie et les affres du genre.
Nous nous encourageons mutuellement dans cette vie de parade, de boniment, de réclame et de fabrique de l'opinion publique, et dans cette faim de résultats et de louanges rapide on perd de vue l'excellence. »
Ralph Waldo Emerson, Société et solitude
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25/03/2018
Pourquoi les végans ont tout faux
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Ils prônent une rupture totale avec le monde animal, alors que manger de la viande a toujours fait partie de l’histoire humaine, un moment essentiel de partage. Cette relation doit reposer sur un élevage raisonné et bio, respectueux des sols et des terroirs. La meilleure façon d’échapper à l’alimentation industrielle.
Ils sont peu nombreux, mais ils ont une audience impressionnante. Comme ce qu’ils disent semble frappé au coin du bon sens, celui de l’émotionnel et d’une morale binaire, le bien, le mal, c’est que ça doit être vrai. D’où le succès de la propagande végane, version politique et extrémiste de l’abolitionnisme de l’élevage et de la viande, que l’on mesure simplement : aujourd’hui, les opinions contraires, pourtant majoritaires, doivent se justifier par rapport à elle. Nous dénonçons d’autant plus le mauvais coup que porte le véganisme à notre mode de vie, à l’agriculture, à nos relations aux animaux et même aux courants végétariens traditionnels, que nous sommes convaincus de la nécessité d’en finir au plus vite avec les conditions imposées par les systèmes industriels et d’aller vers une alimentation relocalisée, préservant la biodiversité et le paysan, moins carnée, aussi. L’Occident et les riches des pays du Sud consomment trop de viandes, et surtout de la mauvaise viande. Au Nord comme au Sud, les systèmes industriels ont changé l’animal en machine à transformer la cellulose des plantes en protéines bon marché pour le plus grand profit des multinationales et au détriment des paysans, des consommateurs, des sols, de l’eau et des animaux. Le bilan sanitaire et écologique de ces rapports de travail indignes aux animaux est tout aussi mauvais que celui du reste de l’agriculture productiviste : on empoisonne les consommateurs avec de la mauvaise viande, de mauvais légumes et fruits, en dégradant l’environnement et la condition paysanne. Ceci étant dit, regardons un peu les arguments avancés par les végans.
Les végans vont sauver les animaux
Depuis douze mille ans, nous travaillons et vivons avec des animaux parce que nous avons des intérêts respectifs à vivre ensemble plutôt que séparés. Les animaux domestiques ne sont plus, et depuis longtemps, des animaux «naturels». Ils sont partie prenante du monde humain autant que de leur propre monde. Et, grâce au travail que nous réalisons ensemble, ils ont acquis une seconde nature qui fait qu’ils nous comprennent, bien mieux sans doute que nous les comprenons. Ainsi est-il probable qu’ils ne demandent pas à être «libérés». Ils ne demandent pas à retourner à la sauvagerie. Ils ne demandent pas à être stérilisés afin de peu à peu disparaître, ainsi que le réclament certains végans. Ils demandent à vivre avec nous, et nous avec eux, ils demandent à vivre une existence intéressante, intelligente et digne.
Le véganisme va nous sauver de la famine
Jusqu’à il y a peu, rappelons-le, les hommes et les femmes mouraient vite de trois causes possibles : les maladies infectieuses, la guerre et la faim. Or, depuis la fin du XVIIIe siècle, dans nos pays européens, et depuis les années 60 dans l’ensemble du monde, il n’existe plus de famines liées à un manque de ressources. Quel progrès ! Les famines qui adviennent sont des armes politiques. Quand des gens meurent de faim quelque part, c’est parce que d’autres l’ont décidé. On ne voit pas en quoi le véganisme changerait quoi que ce soit à cette réalité.
Le véganisme va sauver l’agriculture
Ce serait même exactement l’inverse. Si les famines ont disparu de notre sol, c’est parce que le XVIIIe siècle a connu la plus grande révolution agricole après celle de son invention : l’agronomie. Et la polyculture-élevage, pourvoyeuse de ce qui se fait de mieux pour nourrir un sol, le fumier. Une des meilleures idées que l’homme ait jamais eue. Quant à l’industrialisation de l’élevage, elle n’est pas née après la Seconde Guerre mondiale avec le productivisme agricole. Elle a été pensée bien en amont, au milieu du XIXe siècle avec le développement du capitalisme industriel. Les animaux sont alors devenus des machines dont la seule utilité est de générer des profits, aux dépens des paysans et de l’environnement.
Le véganisme va sauver notre alimentation
Le véganisme propose de se passer des animaux, pour les sauver. Retour à la case départ : l’agriculture sans élevage, c’est l’agriculture famineuse parce qu’elle épuise les sols. Ce sont des rendements ridicules pour un travail de forçat car le compost de légumes est bien moins efficace pour faire pousser des légumes que le fumier animal. A moins de forcer le sol par de la chimie, évidemment. Et de labourer bien profondément. Mais, dans ce cas, on abîme les sols, en désorganisant l’écosystème qu’il est en réalité.
Le véganisme sauvera notre santé
Tuer l’animal, c’est mal, manger de la viande, c’est destructeur. Car les études montrent que la consommation de viandes est corrélée au cancer. Sauf que ces études ont été principalement menées aux Etats-Unis et en Chine, où l’on consomme bien plus de viande, encore plus gavée d’hormones et d’antibiotiques, encore plus transformée. Quant aux études démontrant la longévité supérieure des végétariens qui - rappelons-le - consomment des produits animaux, lait et œufs, et dépendent donc de l’élevage, elles sont biaisées par le constat que ces publics consomment aussi très peu de produits transformés, peu de sucres, ils font du sport, boivent peu, ils ont une bonne assurance sociale, etc. Quelle est la responsabilité des légumes dans leur bonne santé ? Difficile à dire ! Ce qui importe, c’est le régime alimentaire et le mode de vie équilibrés. En comparaison, manger végan, l’absolu des régimes «sans», c’est se condamner à ingurgiter beaucoup de produits transformés, c’est-à-dire des assemblages de molécules pour mimer ce qu’on a supprimé. Sans omettre d’ajouter la précieuse vitamine B12 à son alimentation. Car sans elle, comme le montrent de nombreux témoignages d’ex-végans, ce régime ultra-sans détruit irrémédiablement la santé, à commencer par celle de l’esprit.
Le véganisme va sauver l’écologie
Avec ce retour au naturel, l’écologie est sauvée. Et bien non. Car ayant expulsé les animaux domestiques, il n’y a plus rien pour maintenir les paysages ouverts, ceux des prairies, des zones humides, des montagnes et des bocages. Sauf à obliger chômeurs, prisonniers et clochards à faucher et à couper les herbes, ou à produire des robots brouteurs. Les vaches et moutons sont les garants de l’extraordinaire diversité paysagère qui fait la France, qui est aussi celle de notre assiette. Les animaux et leurs éleveurs sont les premiers aménageurs du territoire.
Le véganisme est une position politique émancipatrice
Non, contrairement à ce que croient de nombreux jeunes, fiers de dire «je suis végan», comme s’ils participaient à une action révolutionnaire, ou si leurs actions contre les abattoirs ou les paysans vendant leurs fromages sur les marchés relevaient de la résistance à l’ordre établi, le véganisme ne participe pas à l’émancipation des animaux et encore moins à celle des humains. Au contraire, en défendant une agriculture sans élevage et un monde sans animaux domestiques, c’est-à-dire sans vaches, ni chevaux, ni chiens, ce mouvement nous met encore plus dans les serres des multinationales et accroît notre dépendance alimentaire et notre aliénation. Les théoriciens et militants végans ne sont pas des révolutionnaires, ils sont, au contraire, clairement les idiots utiles du capitalisme.
Le véganisme est l’ambassadeur de l’industrie 4.0
Le grand danger de ce début du XXIe siècle est bien l’invention d’une agriculture sans élevage. On ne compte plus les investissements et brevets déposés pour produire de la «viande» en cultivant en laboratoire des cellules musculaires de poulet, de bœuf ou de porc ou produire du lait et des œufs à partir de levures OGM. Les promoteurs de cette agriculture cellulaire se recrutent au sein des grandes firmes (Gafa, milliardaires et fonds d’investissements puissants). Les premières viandes artificielles pourraient être introduites sur le marché sous forme de carpaccio avant que soient commercialisés avant dix ans de «vrais-faux» morceaux produits in vitro. Des amas de protéines qui auront poussé à grands jets d’hormones pour favoriser la croissance et d’antibiotiques pour éviter les contaminations.
En vérité, le véganisme ne va pas nous sauver
Le véganisme est dangereux. Il participe à la rupture programmée de nos liens avec les animaux domestiques. Il menace de nous condamner à la disette en nous ramenant à l’agriculture prédatrice des temps anciens. Il menace de ruiner les pratiques alternatives, comme le bio, en annihilant la polyculture-élevage qui est son fondement. Il menace de nous condamner à dépendre d’une alimentation industrielle 4.0. Il menace d’uniformiser nos paysages. Il menace paradoxalement de nous faire perdre notre humanité incarnée et notre animalité en nous coupant des réalités naturelles par des zoos virtuels, des paysages transformés en sanctuaires, avec des chiens et chats remplacés par des robots. Le véganisme est l’allié objectif d’une menace plus grande encore. Car, après tout, la meilleure façon de ne plus abîmer la nature est de s’en couper totalement. De s’enfermer dans des villes, alimentées par des flux de molécules et des flux de données. Plus de sale, plus de propre, que de l’esprit sain tourné vers une morale ultime, l’amélioration de l’homme par son isolement total de la nature que l’on ne peut maîtriser et qui nous renvoie sans cesse à notre animalité. Oui, véganisme rime avec transhumanisme.
Un monde terrifiant. La consommation de la viande a introduit, dès la préhistoire, l’obligation du partage, l’invention de la logique du don et du contre-don car un chasseur ne consomme jamais son propre gibier. Don et contre-don sont aussi au fondement de nos rapports sociaux avec les animaux. Donner - recevoir - rendre est le triptyque de nos liens. Que sera l’humanité sans cet échange fondamental ?
Paul Ariès auteur de : Une histoire politique de l'alimentation du Paléolithique à nos jours, Max Milo, 2017.
Frédéric Denhez auteur de : le Bio, au risque de se perdre, Buchet-Chastel, 2018.
Jocelyne Porcher auteure de : Encore carnivores demain ? Quae, 2017 (avec Olivier Néron de Surgy).
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Sili siounistes...
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Manuel de Falla : El Amor Brujo (L'amour sorcier)
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24/03/2018
Docteur, je n'arrive plus à dormir...
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Prise d'otages à Trèbes...
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Terry Callier : "What color is love" (1972) - Album Complet
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21/03/2018
Gauchiste Starter Pack
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