26/03/2018
Mise en place de la censure...
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Cette vie de parade, de boniment, de réclame et de fabrique de l'opinion publique
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« J'abhorre cet américanisme creux qui espère s'enrichir à crédit, être informé en tapant sur les tables à minuit, apprendre les lois de l'intelligence par la phrénologie, le talent sans études, la maîtrise sans apprentissage, la vente des marchandises en prétendant que tout se vend, le pouvoir en faisant croire qu'on est puissant ou en s'appuyant sur un jury ou une composition politique qui vous est favorable, la corruption et des votes "répétés", ou parvenir à la richesse par la fraude. On pense y être parvenu, mais on a obtenu quelque chose d'autre, un crime qui en appelle un autre, et un autre démon derrière celui-ci : ce sont des étapes vers le suicide, l'infamie et les affres du genre.
Nous nous encourageons mutuellement dans cette vie de parade, de boniment, de réclame et de fabrique de l'opinion publique, et dans cette faim de résultats et de louanges rapide on perd de vue l'excellence. »
Ralph Waldo Emerson, Société et solitude
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25/03/2018
Pourquoi les végans ont tout faux
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Ils prônent une rupture totale avec le monde animal, alors que manger de la viande a toujours fait partie de l’histoire humaine, un moment essentiel de partage. Cette relation doit reposer sur un élevage raisonné et bio, respectueux des sols et des terroirs. La meilleure façon d’échapper à l’alimentation industrielle.
Ils sont peu nombreux, mais ils ont une audience impressionnante. Comme ce qu’ils disent semble frappé au coin du bon sens, celui de l’émotionnel et d’une morale binaire, le bien, le mal, c’est que ça doit être vrai. D’où le succès de la propagande végane, version politique et extrémiste de l’abolitionnisme de l’élevage et de la viande, que l’on mesure simplement : aujourd’hui, les opinions contraires, pourtant majoritaires, doivent se justifier par rapport à elle. Nous dénonçons d’autant plus le mauvais coup que porte le véganisme à notre mode de vie, à l’agriculture, à nos relations aux animaux et même aux courants végétariens traditionnels, que nous sommes convaincus de la nécessité d’en finir au plus vite avec les conditions imposées par les systèmes industriels et d’aller vers une alimentation relocalisée, préservant la biodiversité et le paysan, moins carnée, aussi. L’Occident et les riches des pays du Sud consomment trop de viandes, et surtout de la mauvaise viande. Au Nord comme au Sud, les systèmes industriels ont changé l’animal en machine à transformer la cellulose des plantes en protéines bon marché pour le plus grand profit des multinationales et au détriment des paysans, des consommateurs, des sols, de l’eau et des animaux. Le bilan sanitaire et écologique de ces rapports de travail indignes aux animaux est tout aussi mauvais que celui du reste de l’agriculture productiviste : on empoisonne les consommateurs avec de la mauvaise viande, de mauvais légumes et fruits, en dégradant l’environnement et la condition paysanne. Ceci étant dit, regardons un peu les arguments avancés par les végans.
Les végans vont sauver les animaux
Depuis douze mille ans, nous travaillons et vivons avec des animaux parce que nous avons des intérêts respectifs à vivre ensemble plutôt que séparés. Les animaux domestiques ne sont plus, et depuis longtemps, des animaux «naturels». Ils sont partie prenante du monde humain autant que de leur propre monde. Et, grâce au travail que nous réalisons ensemble, ils ont acquis une seconde nature qui fait qu’ils nous comprennent, bien mieux sans doute que nous les comprenons. Ainsi est-il probable qu’ils ne demandent pas à être «libérés». Ils ne demandent pas à retourner à la sauvagerie. Ils ne demandent pas à être stérilisés afin de peu à peu disparaître, ainsi que le réclament certains végans. Ils demandent à vivre avec nous, et nous avec eux, ils demandent à vivre une existence intéressante, intelligente et digne.
Le véganisme va nous sauver de la famine
Jusqu’à il y a peu, rappelons-le, les hommes et les femmes mouraient vite de trois causes possibles : les maladies infectieuses, la guerre et la faim. Or, depuis la fin du XVIIIe siècle, dans nos pays européens, et depuis les années 60 dans l’ensemble du monde, il n’existe plus de famines liées à un manque de ressources. Quel progrès ! Les famines qui adviennent sont des armes politiques. Quand des gens meurent de faim quelque part, c’est parce que d’autres l’ont décidé. On ne voit pas en quoi le véganisme changerait quoi que ce soit à cette réalité.
Le véganisme va sauver l’agriculture
Ce serait même exactement l’inverse. Si les famines ont disparu de notre sol, c’est parce que le XVIIIe siècle a connu la plus grande révolution agricole après celle de son invention : l’agronomie. Et la polyculture-élevage, pourvoyeuse de ce qui se fait de mieux pour nourrir un sol, le fumier. Une des meilleures idées que l’homme ait jamais eue. Quant à l’industrialisation de l’élevage, elle n’est pas née après la Seconde Guerre mondiale avec le productivisme agricole. Elle a été pensée bien en amont, au milieu du XIXe siècle avec le développement du capitalisme industriel. Les animaux sont alors devenus des machines dont la seule utilité est de générer des profits, aux dépens des paysans et de l’environnement.
Le véganisme va sauver notre alimentation
Le véganisme propose de se passer des animaux, pour les sauver. Retour à la case départ : l’agriculture sans élevage, c’est l’agriculture famineuse parce qu’elle épuise les sols. Ce sont des rendements ridicules pour un travail de forçat car le compost de légumes est bien moins efficace pour faire pousser des légumes que le fumier animal. A moins de forcer le sol par de la chimie, évidemment. Et de labourer bien profondément. Mais, dans ce cas, on abîme les sols, en désorganisant l’écosystème qu’il est en réalité.
Le véganisme sauvera notre santé
Tuer l’animal, c’est mal, manger de la viande, c’est destructeur. Car les études montrent que la consommation de viandes est corrélée au cancer. Sauf que ces études ont été principalement menées aux Etats-Unis et en Chine, où l’on consomme bien plus de viande, encore plus gavée d’hormones et d’antibiotiques, encore plus transformée. Quant aux études démontrant la longévité supérieure des végétariens qui - rappelons-le - consomment des produits animaux, lait et œufs, et dépendent donc de l’élevage, elles sont biaisées par le constat que ces publics consomment aussi très peu de produits transformés, peu de sucres, ils font du sport, boivent peu, ils ont une bonne assurance sociale, etc. Quelle est la responsabilité des légumes dans leur bonne santé ? Difficile à dire ! Ce qui importe, c’est le régime alimentaire et le mode de vie équilibrés. En comparaison, manger végan, l’absolu des régimes «sans», c’est se condamner à ingurgiter beaucoup de produits transformés, c’est-à-dire des assemblages de molécules pour mimer ce qu’on a supprimé. Sans omettre d’ajouter la précieuse vitamine B12 à son alimentation. Car sans elle, comme le montrent de nombreux témoignages d’ex-végans, ce régime ultra-sans détruit irrémédiablement la santé, à commencer par celle de l’esprit.
Le véganisme va sauver l’écologie
Avec ce retour au naturel, l’écologie est sauvée. Et bien non. Car ayant expulsé les animaux domestiques, il n’y a plus rien pour maintenir les paysages ouverts, ceux des prairies, des zones humides, des montagnes et des bocages. Sauf à obliger chômeurs, prisonniers et clochards à faucher et à couper les herbes, ou à produire des robots brouteurs. Les vaches et moutons sont les garants de l’extraordinaire diversité paysagère qui fait la France, qui est aussi celle de notre assiette. Les animaux et leurs éleveurs sont les premiers aménageurs du territoire.
Le véganisme est une position politique émancipatrice
Non, contrairement à ce que croient de nombreux jeunes, fiers de dire «je suis végan», comme s’ils participaient à une action révolutionnaire, ou si leurs actions contre les abattoirs ou les paysans vendant leurs fromages sur les marchés relevaient de la résistance à l’ordre établi, le véganisme ne participe pas à l’émancipation des animaux et encore moins à celle des humains. Au contraire, en défendant une agriculture sans élevage et un monde sans animaux domestiques, c’est-à-dire sans vaches, ni chevaux, ni chiens, ce mouvement nous met encore plus dans les serres des multinationales et accroît notre dépendance alimentaire et notre aliénation. Les théoriciens et militants végans ne sont pas des révolutionnaires, ils sont, au contraire, clairement les idiots utiles du capitalisme.
Le véganisme est l’ambassadeur de l’industrie 4.0
Le grand danger de ce début du XXIe siècle est bien l’invention d’une agriculture sans élevage. On ne compte plus les investissements et brevets déposés pour produire de la «viande» en cultivant en laboratoire des cellules musculaires de poulet, de bœuf ou de porc ou produire du lait et des œufs à partir de levures OGM. Les promoteurs de cette agriculture cellulaire se recrutent au sein des grandes firmes (Gafa, milliardaires et fonds d’investissements puissants). Les premières viandes artificielles pourraient être introduites sur le marché sous forme de carpaccio avant que soient commercialisés avant dix ans de «vrais-faux» morceaux produits in vitro. Des amas de protéines qui auront poussé à grands jets d’hormones pour favoriser la croissance et d’antibiotiques pour éviter les contaminations.
En vérité, le véganisme ne va pas nous sauver
Le véganisme est dangereux. Il participe à la rupture programmée de nos liens avec les animaux domestiques. Il menace de nous condamner à la disette en nous ramenant à l’agriculture prédatrice des temps anciens. Il menace de ruiner les pratiques alternatives, comme le bio, en annihilant la polyculture-élevage qui est son fondement. Il menace de nous condamner à dépendre d’une alimentation industrielle 4.0. Il menace d’uniformiser nos paysages. Il menace paradoxalement de nous faire perdre notre humanité incarnée et notre animalité en nous coupant des réalités naturelles par des zoos virtuels, des paysages transformés en sanctuaires, avec des chiens et chats remplacés par des robots. Le véganisme est l’allié objectif d’une menace plus grande encore. Car, après tout, la meilleure façon de ne plus abîmer la nature est de s’en couper totalement. De s’enfermer dans des villes, alimentées par des flux de molécules et des flux de données. Plus de sale, plus de propre, que de l’esprit sain tourné vers une morale ultime, l’amélioration de l’homme par son isolement total de la nature que l’on ne peut maîtriser et qui nous renvoie sans cesse à notre animalité. Oui, véganisme rime avec transhumanisme.
Un monde terrifiant. La consommation de la viande a introduit, dès la préhistoire, l’obligation du partage, l’invention de la logique du don et du contre-don car un chasseur ne consomme jamais son propre gibier. Don et contre-don sont aussi au fondement de nos rapports sociaux avec les animaux. Donner - recevoir - rendre est le triptyque de nos liens. Que sera l’humanité sans cet échange fondamental ?
Paul Ariès auteur de : Une histoire politique de l'alimentation du Paléolithique à nos jours, Max Milo, 2017.
Frédéric Denhez auteur de : le Bio, au risque de se perdre, Buchet-Chastel, 2018.
Jocelyne Porcher auteure de : Encore carnivores demain ? Quae, 2017 (avec Olivier Néron de Surgy).
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Sili siounistes...
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Manuel de Falla : El Amor Brujo (L'amour sorcier)
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24/03/2018
Docteur, je n'arrive plus à dormir...
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Prise d'otages à Trèbes...
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Terry Callier : "What color is love" (1972) - Album Complet
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21/03/2018
Gauchiste Starter Pack
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20/03/2018
Après quoi, au diable la Société !
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« L’important, c’est de mener une guerre mentale sans relâche contre le ton, l’humeur et l’état d’esprit tout à la fois de l’existence moderne dans une communauté reposant sur le commerce. L’important, c’est de convertir le plus grand nombre d’individus possibles au désir de mener une vie statique au lieu d’une vie dynamique, une vie fondée sur la contemplation et non sur l’action. Que tous les individus honnêtes, hommes ou femmes, eux-mêmes à leur subsistance ; mais une fois leur subsistance assurée par des moyens irréprochables, qu’ils prennent conscience du fait que là s’arrête leur dette envers l’humanité. Il est indispensable que chacun s’acquitte de sa tâche pour que l’ensemble puisse continuer à fonctionner. Mais plus votre sagesse sera grande, et plus vous circonscrirez dans d’étroites limites la charge que représente cette tâche... Après quoi, au diable la Société ! »
John Cowper Powys, Apologie des sens
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Modernism & Tradition
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19/03/2018
La haine mortelle de la masse à l'égard de la vie indépendante de l'individu
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« La démocratie moderne et la mécanisation du monde moderne ont pour corollaire l’aura desséchante et stérilisante d’une spiritualité bornée. On sent flotter dans l’air la haine mortelle de la masse à l’égard de la vie indépendante de l’individu. C’est ce sentiment qui se lit dans le regard vulgaire, méchant, mi-curieux, mi-réprobateur, de l’homme moyen que l’on croise dans la rue. Ce que l’on a coutume d’appeler “sens de l’humour” n’est chez la plupart que l’expression de cette haine.
L’humour démocratique trahit la rancœur de la normalité en présence de l’anormal. C’est le sens du grotesque et du ridicule. Et ce qui apparaît grotesque et ridicule à l’”humour” collectif du troupeau, ce sont précisément ces éléments même de la conscience individuelle qui, lorsque celle-ci connaît ces éléments sub-humains et super-humains, transcendent le niveau ordinaire de notre époque mécanisée. La béatitude hébétée de la foule suspendue à l’écoute de la radio illustre bien cette attitude. Car la radio n’est pas autre chose que l’âme collective d’une époque vulgaire, trouvant une satisfaction narcissique à contempler ainsi son propre reflet.
En ce moment de l’histoire du monde, il ne faut rien tant qu’encourager des esprits humains individuels à éprouver à l’endroit de l’humanité des sentiments fort différents de l’amour aveugle. Cet impératif moral nous enjoignant d’aimer humanité n’est qu’une séduction hypnotique, effet de la fascination exercée par l’aura de la masse sur l’imagination individuelle. Il est nécessaire d’aimer la Vie – ou du moins de se mesurer à elle afin de lui arracher de force ce bonheur délicieux et légitime. Mais il n’est pas nécessaire d’aimer l’humanité. L’étonnant, c’est que parmi tous ces “amoureux de l’humanité”, nombreux sont ceux qui s’adonnent à des pratiques d’une cruauté plus abominable que les insectes eux-mêmes entre eux. (…) La morale de la masse commande d’aimer l’humanité, mais fait montre d’indulgence face à la cruauté la plus abominable. Mais si l’âme individuelle se refuse, avec un frisson d’horreur, à céder à toutes les tentations d’être cruel, elle refuse également de renoncer à un gramme, une once, du droit qui est le sien de n’éprouver que détachement à l’égard de l’humanité comme à l’égard de la tradition humaine. »
John Cowper Powys, Apologie des sens
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Rêve Socialiste...
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18/03/2018
Le culte tribal de l'activité sociale
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« Avoir besoin de connaissances, c’est avouer ouvertement l’absence en soi du vrai bonheur – avouer le tarissement de sa vie intérieure. Tout individu véritablement heureux vit dans un univers imaginaire personnel – ou plutôt un univers imaginaire créé par sa double nature propre et celle de son partenaire, sous les auspices de la nature double de la Cause Première.
La plus grande illusion du monde naît du culte tribal de l’activité sociale, qui remonte aux hordes de chasseurs et de guerriers des temps préhistoriques. Le seul résultat bénéfique de la mécanisation du monde moderne, c’est d’avoir libéré l’individu de cette barbarie tribale qui consiste à accorder aux tâches effectuées pour la tribu plus d’importance qu’elles n’en ont en réalité. Il faut bien que ces tâches s’accomplissent; il faut bien quelqu’un pour les faire; il est vil et mesquin de s’y soustraire. Mais de là à les prendre au sérieux, jusqu’à y voir le but même de l’existence, il y a loin ! »
John Cowper Powys, Apologie des sens
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Mâle blanc hétéro...
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17/03/2018
La figure intemporelle de l’insoumis
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« "Le Travailleur" est publié dans le contexte, où, depuis les élections de 1930, l’accession au pouvoir des nationaux-socialistes semble inéluctable. Or, c’est justement dans cette période que Jünger et la plupart des représentants les plus en vue de la droite révolutionnaire vont accentuer leurs distances, tout en exprimant leurs propres vues, qui sont tout sauf modérées.
Les premières pages du Travailleur constituent l’un des plus violents réquisitoires jamais dirigés contre le monde bourgeois, dont l’Allemagne, selon Jünger, a été préservée, ce qui est certainement vrai pour cette époque : "La domination du tiers-état n’a jamais pu toucher en Allemagne à ce noyau le plus intime qui détermine la richesse, la puissance et la plénitude d’une vie. Jetant un regard rétrospectif sur plus d’un siècle d’histoire allemande, nous pouvons avouer avec fierté que nous avons été de mauvais bourgeois. Il n’était pas taillé à notre mesure, ce vêtement désormais usé jusqu’à la trame, sous les lambeaux duquel apparaît déjà une nature plus sauvage et plus innocente que celle dont les accents sentimentaux avait fait très tôt trembler le rideau derrière lequel le temps dissimulait le grand spectacle de la démocratie".
[…]
Le rebelle de Jünger n’est donc pas un personnage situé historiquement. Il est, suivant la formule qu’affectionne l’essayiste, une "figure", un type intemporel qui, pour cette raison, peut être actualisé à tout moment. Rien n’est daté dans cette réflexion fouillée sur la figure intemporelle de l’insoumis qui "est résolu à la résistance et forme le dessein d’engager la lutte, fût-elle sans espoir". On a compris que "Le Traité du rebelle" n’a donc rien d’un manuel de guérilla ni d’une histoire des insoumis à travers les âges. En revanche, l’essai comporte une réflexion nouvelle et profonde sur le nihilisme contemporain. Prenant tout le recul possible, l’écrivain embrasse d’un seul regard l’effondrement spirituel de l’homme "occidental" en proie à la domination économique et technique de la seconde moitié du siècle : "Spirituellement et moralement arriéré, bien qu’il ne soit pas dépourvu de lieux communs spécieux, il sera dispos, dénigreur par instinct des types et des idées nobles, attentif à ses avantages, épris de sécurité, docile aux propagandes, enflé de théories philanthropiques, mais tout aussi enclin à recourir à la contrainte pour peu que ses proches et ses voisins ne se plient pas à son systèmes". Ce portrait conservera longtemps sa vérité. »
Dominique Venner, Ernst Jünger, un autre destin européen
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Des pédérastes
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« — Non, ce n'est pas votre faute. Si c'était seulement votre faute, crois-tu que je te parlerais de certaines choses ? C'est toujours la même histoire, après une guerre. Les jeunes réagissent contre l'héroïsme, contre la rhétorique du sacrifice, de la mort héroïque, et ils réagissent toujours de la même façon. Par dégoût de l'héroïsme, des nobles idéaux, des idéaux héroïques, sais-tu ce que font les jeunes comme toi ? Ils choisissent toujours la révolte la plus facile, celle de la lâcheté, de l'indifférence morale, du narcissisme. Ils se prennent pour des rebelles, des blasés, des affranchis, des nihilistes, et ils ne sont que des putains.
— Tu n'as pas le droit de nous appeler putains, s'écria Jean-Louis, les jeunes méritent qu'on les respecte. Tu n'as pas le droit de les insulter !
— Ce n'est qu'une question de mots. J'en ai connu des milliers comme toi, après l'autre guerre, qui se croyaient des dadaïstes ou des surréalistes, ce n'étaient que des putains. Tu verras, après cette guerre combien de jeunes gens se croiront communistes ! Quand les Alliés auront libéré toute l'Europe, sais-tu ce qu'ils trouveront ? Une masse de jeunes gens désabusés, corrompus, désespérés, qui joueront aux pédérastes comme ils joueraient au tennis. C'est toujours la même histoire, après une guerre. Les jeunes comme toi, par fatigue, par dégoût de l'héroïsme, sombrent presque tous dans la pédérastie. ils se mettent à faire les Narcisses et les Corydons pour se prouver à eux-mêmes qu'ils n'ont peur de rien, qu'ils se sont affranchis des préjugés et des conventions bourgeoises, qu'ils sont véritablement libres, des hommes libres, et ne se rends pas compte que c'est encore une façon de jouer aux héros. Ah ! ah ! toujours ces héros ! Et tout cela sous prétexte qu'ils sont dégoutés de l'héroïsme !
— Si tu appelles héroïsme tout ce qui s'est passé ces dernières années ! dit Jean-Louis à voix basse.
— Et comment voudrais-tu appeler cela ? Qu'est-ce que tu crois donc que c'est, l'héroïsme ?
— C'est votre lâcheté bourgeoise, l'héroïsme, dit Jean-Louis.
— Même après les révolutions prolétariennes ça se passe toujours de cette façon-là. Les jeunes comme toi se figurent que devenir pédéraste c'est une manière d'être révolutionnaire.
— Si tu veux faire allusion au trotzkisme, dit Jean-Louis, tu te trompes : nous ne sommes pas trotskistes.
— Je sais que vous n'êtes même pas trotskistes. Vous êtres de pauvres garçons qui rougissent d'être des bourgeois, et n'avez pas le courage de devenir des prolétaires. Vous croyez que devenir pédérastes est une façon comme une autre de devenir communistes.
— Assez ! cria Jean-Louis, nous ne sommes pas pédérastes, tu comprends ? Nous ne sommes pas des pédérastes !
— Il y a mille manières d'être pédéraste, dis-je, bien des fois la pédérastie n'est qu'un prétexte. Un beau prétexte, il n'y a pas à dire ! Vous trouverez certainement, un jour, quelqu'un qui inventera une théorie littéraire, ou politique, ou philosophique, pour vous justifier. Les ruffians ne manquent jamais. »
Curzio Malaparte, La peau
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16/03/2018
Violence du néo féminisme : Chacun son tour
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Bertrand Cantat, vient d’annoncer qu’il renonçait à une tournée de concerts « dans le but de mettre fin à la polémique ». Monsieur Cantat, même pas en rêve, elles ne vous lâcheront pas, jamais. J’espère que vous mesurez que ce qui se déploie et dont vous êtes victime, n’a rien à voir avec une « polémique ». Il s’agit simplement de l’expression d’une haine compulsive et obsessionnelle, dirigée contre vous cette fois-ci, mais demain contre quelqu’un d’autre. La haine et la peur des hommes accusés d’être quasiment tous des violeurs, l’aversion pour un pays présenté comme un immense camp de concentration pour les femmes, soumises à des viols de masse, la répulsion puritaine pour la sexualité, tout ceci se focalise contre des cibles que la meute désigne à la vindicte. Les unes derrière les autres. Après Orelsan c’était donc le tour de Bertrand Cantat qui présente des caractéristiques significatives et particulièrement intéressantes. Voilà un artiste « engagé » qui passait son temps entouré d’une petite gauche sociétaliste et clanique, à donner des leçons de morale à la terre entière. Étendard de la bien-pensance, il n’avait pas de mots assez durs pour fustiger les méchants. Et voilà que le héros fait la démonstration que l’appartenance au camp du bien n’empêche pas d’aussi faire le mal. Tout le monde sait qu’il y a 15 ans, il a tué sa compagne Marie Trintignant sous les coups dans des conditions terribles.
Jugé par un tribunal régulier, il a subi et exécuté la peine. Quoi que l’on pense du quantum de celle-ci, et des conditions de cette exécution, il n’y a plus à discuter. Sur le plan judiciaire, vis-à-vis de la société, il est quitte. De plus dans une société civilisée, la prison à temps présente la caractéristique de prévoir et de favoriser la réinsertion des condamnés. Pas de leur infliger une mort sociale définitive.
On a tout à fait le droit de ne pas aimer Bertrand Cantat. C’était mon cas avant, et avec la mort de Marie Trintignant, cela ne s’est pas arrangé. Mais, vouloir aujourd’hui le frapper d’un interdit professionnel définitif, et l’empêcher de s’exprimer est simplement une démarche totalitaire. Personne n’est obligé d’aller à ses concerts, et ceux qui le font usent d’une liberté que nul n’est en droit de leur contester. Tout comme sont libres de le dire, ceux qui pensent, comme Nadine Trintignant, qu’il ferait mieux de raser les murs. Mais ce qui est inacceptable ce sont ces pressions permanentes, ces campagnes médiatiques, ces pétitions sur Internet, ces minables interventions d’élus, je pense au maire de Saint-Nazaire et au président du Conseil Départemental de la Manche, qui hurlent avec les loups en espérant grappiller quelques voix. Et maintenant, cette violence qui tente d’empêcher physiquement les concerts en organisant des troubles à l’ordre public pour fournir à la lâcheté de certains édiles les prétextes pour les interdire. Et bien sûr, tout le monde oublie l’article 431–1 du code pénal qui considère que ces comportements constituent un délit. La consultation des réseaux est absolument accablante, parcourus qu’ils sont par le ressentiment et la haine. Et où l’on voit affleurer cet appétit inquiétant pour la punition définitive, et éliminatoire. Françoise Nyssen a pourtant dit sobrement ce qu’il fallait en penser : « Bertrand Cantat a aussi le droit de continuer à vivre ». Pour être immédiatement couverte d’injures.
Interdire, censurer, punir, voilà bien le triptyque du néo féminisme en action. Dont la mise en œuvre se caractérise par une violence sociale extrême. Dans la mesure où les tenants de cette idéologie sont souvent proches, sinon appartiennent au pouvoir d’État il y a lieu de s’inquiéter. Rappelons-nous Caroline de Haas membre du cabinet de Najat Valaud Belkacem alors ministre de la condition féminine, et observons les réflexes parfois déplorables de Marlène Schiappa. Et lisons les projets de loi liberticides concoctés dans les petits laboratoires de ce totalitarisme.
Interdire, censurer, punir. À qui le tour ?
Maître Florence Rault
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11/03/2018
Des handicapées bardées de diplômes
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« Pauline Lecomte : En occident, précisément en Europe, les femmes ne sont-elles pas victimes des machistes autant que des féministes qui ont développé le même mépris abyssal pour les tâches traditionnelles du foyer ?
Dominique Venner : Les femmes en pâtissent, comme elles pâtissent d’un système éducatif qui les prépare à divers métiers entrant dans la logique production/consommation en les détournant de leurs fonctions sacrées. Il est vrai que prendre deux fois par jour un bus ou un métro bondés, et subir ensuite les avanies d’un chef de service, de collègues ou de clients revêches, est un sort épanouissant ! La transmission des savoirs élémentaires ayant été ainsi interrompue, les éditeurs en profitent pour vendre des manuels pratiques : comment éduquer son enfant, faire la cuisine, ranger la maison, enfoncer un clou, planter des roses ou des radis, apprendre à coudre une nappe ou une chemise de nuit… Les jeunes mariées et les jeunes mères ayant été souvent transformées en handicapées bardées de diplômes, c’est tout bénéfice pour le système marchand et celui de la consommation. Les femmes produisent des salaires qu’elles sont priées de dépenser illico en fringues jetables, entretenant le très rentable et inutile mécanisme du gaspillage. Mais, mais, mais… rien est aussi simple… Il en est des femmes en politique comme dans les activités et responsabilités professionnelles ou encore dans les aventures les plus fougueuses. On ne compte plus les navigatrices solitaires qui font pâlir d’envie les plus rudes marins. »
Dominique Venner, Le choc de l’histoire
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06/03/2018
La propagande française...
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« C'est vrai que je passe pour un homme violent, mais c'est parce que je déteste violemment toute violence, et d'abord la plus haïssable de toutes, celle qui, sous le nom de propagande donné à l'organisation universelle de mensonge, s'exerce aujourd'hui sur les esprits. Il y avait autrefois une pensée française. On veut maintenant qu'il n'y ait plus qu'une propagande française. Quand des millions et des millions d'hommes se demandent avec angoisse "Que pense la France ?", la propagande leur répond "La France pense un peu de tout" et elle déballe ses échantillons. La propagande intellectuelle française est ainsi devenue trop souvent quelque chose comme une exposition ambulante, une organisation publicitaire au service d'un certain nombre d'intellectuels français, avec présentation du phénomène. »
Georges Bernanos, La Liberté, pour quoi faire ?
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05/03/2018
Comme l'agneau dans la gueule du loup
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« Vous ne vous intéressez peut-être pas beaucoup au monde de demain. Mais le monde de demain s'intéresse beaucoup à vous. Vous vous dites sans doute quoi qu'il arrive, je trouverai bien le moyen d'y entrer, d'une manière ou d'une autre. Oui, sans doute. Espérons que ce ne soit pas comme l'agneau dans la gueule du loup.
Un prophète n'est vraiment prophète qu'après sa mort, et jusque-là il n'est pas un homme très fréquentable. Je ne suis pas un prophète, mais il arrive que je voie ce que les autres voient comme moi, mais ne veulent pas voir. Le monde moderne regorge aujourd'hui d'hommes d'affaires et de policiers, mais il a bien besoin d'entendre quelques voix libératrices. Une voix libre, si morose qu'elle soit, est toujours libératrice. Les voix libératrices ne sont pas les voix apaisantes, les voix rassurantes. Elles ne se contentent pas de nous inviter à attendre l'avenir comme on attend le train. L'avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l'avenir, on le fait. »
Georges Bernanos, La Liberté, pour quoi faire ?
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Le Singe de Dieu
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« La civilisation ne doit pas être, à présent, seulement défendue. Il lui faut créer sans cesse, car la barbarie, elle, ne cesse de détruire, et elle n'est jamais plus menaçante que lorsqu'elle fait semblant de construire à son tour. Le pire malheur du monde, à l'heure où je parle, est qu'il n'a jamais été plus difficile de distinguer entre les constructeurs et les destructeurs, car jamais la barbarie n'a disposé de moyens si puissants pour abuser des déceptions et des espoirs d'une humanité ensanglantée, qui doute d'elle-même et de son avenir. Jamais le Mal n'a eu d'occasion meilleure de feindre accomplir les oeuvres du Bien. Jamais le Diable n'a mieux mérité le nom que lui donnait déjà saint Jérôme, celui de Singe de Dieu. »
Georges Bernanos, La Liberté, pour quoi faire ?
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Autre temps... autres moeurs...
05:00 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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Les fous furieux...
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« Et je les ai suivis en traînant les pieds comme je l'ai toujours fait quand les gens m'intéressent parce que les seuls qui m'intéressent sont les fous furieux, ceux qui ont la fureur de vivre, la fureur de dire, ceux qui veulent tout en même temps, ceux qui ne baillent jamais et ne profèrent jamais de banalités, mais qui brûlent, brûlent, brûlent comme des chandelles romaines dans la nuit. »
Jack Kerouac, Sur la route
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04/03/2018
Un stagiaire, chez "C News", va pointer au chômage...
23:56 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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