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19/06/2009

L'étranger

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."

 

Sur la "réacosphère" mes commentaires sur les divers blogs provoquent des levers de boucliers qui me signifient que je ne serai jamais, au final, un membre authentique de cette famille politique qui affiche, ce qui est comique, tout autant de crispations que la famille d'en face. Mes remarques n'enlèvent pas un iota au respect que j'ai pour certaines intelligences croisées ça et là, virtuellement, sur le net, et l'admiration, réelle, pour quelques plumes dignes d'éloges. Mais les systématiques et épidermiques réactions tripales, passionnelles, racialistes, étatistes ou naïvement libertariennes, identitaires, plus catholiques que chrétiennes, du coup très païennes pseudo-gréco-romaines me fatiguent autant qu'elles me font marrer. J'aime bien trop la vie, l'amour, la liberté, la courtoisie, la douceur, la gentillesse, sans émasculer un seul instant la virilité de l'action et la conscience de l'appartenance à une civilisation, j'aime trop les peuples dans leurs diversités, mais avant tout l'homme debout, l'individu digne, quelle que soit sa race ou sa culture pour souscrire à des opinions extrémistes qui se nourrissent de ressentiments, de haine aux yeux injectés de sang et d'amertume vichyste puant la naphtaline. Certes, ils ont des arguments, mais "tout est vrai, rien n'est exact" comme le disait si bien Barrès. Mais il me sied de déployer mes ailes comme bon me semble, dans les circonstances qui sont les miennes et de ne me plier qu'aux choix que mon intelligence a affrontés.

Je me sens un étranger où que j'aille. Pas n'importe quel étranger, comprenez-moi bien.


"L'Etranger


Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ?

ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?

- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.

- Tes amis ?

- Vous vous servez là d'une parole dont le sens

m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.

- Ta patrie ?

- J'ignore sous quelle latitude elle est située.

- La beauté ?

- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.

- L'or ?

- Je le hais comme vous haïssez Dieu.

- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?

- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !"

 

 

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Les survivants

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."

Le feu de l'énergie. L'électricité salvatrice. L'acier en fusion. Une prise de position face à la zombification ambiante. Des tatouages comme autant de scarifications volontaires pour conjurer le sort et marquer de signes le passage du temps et les blessures qu'il a gravées. Le Rock and roll est un Fort Alamo qui ne dépose pas les armes ! Imprenable. Tenant tête aux assauts répétés. La fraternité. Vincent, mon frère, avec lequel j'ai traversé les ans et les douleurs rédemptrices. J'aime ses yeux qui brillent sous les néons nocturnes ou les éclairages des salles de concert. Ce sont des yeux qui ont vu, c'est un corps qui est allé dans la fournaise, qui a jouit, qui a souffert. Et c'est un homme qui tient debout, qui regarde la vie à hauteur d'homme. A ses côtés, le soir du lundi 8 juin 2009, j'en oublie presque que l'Europe est moribonde. La droite européiste tape dans ses mains, dans une jubilation non feinte, tandis que la gauche subit sa déconfiture en regardant ses pompes et en serrant les fesses. Sur le plan européen l'extrême droite, bien que franchement minoritaire, progresse. Les verts percent. Tout cela est logique dans la confusion ambiante. La mutation se poursuit et ses mortifications assiègent les hautes consciences. Non, ce soir là je me laisse porter par la distortion sociale et le reste je m'en fous. Vincent m'a invité. Nous avons bu de la bière. Nous avons chanté. Nous avons scandé dans la moiteur du Bataclan. Après le concert la vie a repris son cours. Nous attendons la fin du monde.

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15/06/2009

Liberté pour l'Iran

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=


Le peuple iranien est dans la rue. Faisons savoir au président de la République Française que nous soutenons non pas le pays des mollahs, mais la Patrie d'Omar Khayyam.

Pour ce faire, rien de plus simple, faites un copier/coller de ce qui se trouve là en dessous et je vous donne même le lien de l'Elysée... et surtout... de votre côté FAITES TOURNER. Vous en avez pour quelques secondes !

Contact Elysée

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Monsieur le Président,

Les Iraniens appellent la communauté internationale à ne pas reconnaître les résultats des élections présidentielles iraniennes et à privilégier désormais la voix du peuple telle qu'exprimées dans la rue.

Les heurts avec les forces de l'ordre traduisent la volonté des Iraniens de voir se réaliser ses aspirations à la liberté et la démocratie.

 

 

Nous vous prions Monsieur le Président de croire en notre considération la plus haute.

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Merci

 

Voici des résultats divulgués par des cadres dissidents du ministère de l'intérieur :

*Total des ayants droit de Vote : 49.322.412
*Total des Votants :                    42.026.078
*Total des votes nuls :                     38.716
*Moussavy (Réformateur) :         19.075.623
*Karouby :                                 13.387.104
*Ahmadinejad :                            5.770.417
*Rezaï :                                     3.754.218

 

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La France Moisie

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

Elle était là, elle est toujours là ; on la sent, peu à peu, remonter en surface : la France moisie est de retour. Elle vient de loin, elle n’a rien compris ni rien appris, son obstination résiste à toutes les leçons de l’Histoire, elle est assise une fois pour toutes dans ses préjugés viscéraux. Elle a son corps, ses mots de passe, ses habitudes, ses réflexes. Elle parle bas dans les salons, les ministères, les commissariats, les usines, à la campagne comme dans les bureaux. Elle a son catalogue de clichés qui finissent par sortir en plein jour, sa voix caractéristique. Des petites phrases arrivent, bien rancies, bien médiocres, des formules de rentier peureux se tenant au chaud d’un ressentiment borné. Il y a une bêtise française sans équivalent, laquelle, on le sait, fascinait Flaubert. L’intelligence, en France, est d’autant plus forte qu’elle est exceptionnelle.

La France moisie a toujours détesté, pêle-mêle, les Allemands, les Anglais, les Juifs, les Arabes, les étrangers en général, l’art moderne, les intellectuels coupeurs de cheveux en quatre, les femmes trop indépendantes ou qui pensent, les ouvriers non encadrés, et, finalement, la liberté sous toutes ses formes.

La France moisie, rappelez- vous, c’est la force tranquille des villages, la torpeur des provinces, la terre qui, elle, ne ment pas, le mariage conflictuel, mais nécessaire, du clocher et de l’école républicaine. C’est le national social ou le social national. Il y a eu la version familiale Vichy, la cellule Moscou-sur-Seine. On ne s’aime pas, mais on est ensemble. On est avare, soupçonneux, grincheux, mais, de temps en temps, La Marseillaise prend à la gorge, on agite le drapeau tricolore. On déteste son voisin comme soi-même, mais on le retrouve volontiers en masse pour des explosions unanimes sans lendemain. L’Etat ? Chacun est contre, tout en attendant qu’il vous assiste. L’argent ? Evidemment, pourvu que les choses se passent en silence, en coulisse. Un référendum sur l’Europe ? Vous n’y pensez pas : ce serait non, alors que le désir est oui. Faites vos affaires sans nous, parlons d’autre chose. Laissez-nous à notre bonne vieille routine endormie.
La France moisie a bien aimé le XIXe siècle, sauf 1848 et la Commune de Paris. Cela fait longtemps que le XXe lui fait horreur, boucherie de 14 et humiliation de 40. Elle a eu un bref espoir pendant quatre ans, mais supporte très difficilement qu’on lui rappelle l’abjection de la Collaboration.

Pendant quatre-vingts ans, d’autre part, une de ses composantes importante et très influente a systématiquement menti sur l’est de l’Europe, ce qui a eu comme résultat de renforcer le sommeil hexagonal. New York ? Connais pas. Moscou ? Il paraît que c’est globalement positif, malgré quelques vipères lubriques.

Oui, finalement, ce XXe siècle a été très décevant, on a envie de l’oublier, d’en faire table rase. Pourquoi ne pas repartir des cathédrales, de Jeanne d’Arc, ou, à défaut, d’avant 1914, de Péguy ? A quoi bon les penseurs et les artistes qui ont tout compliqué comme à plaisir, Heidegger, Sartre, Joyce, Picasso, Stravinski, Genet, Giacometti, Céline ? La plupart se sont d’ailleurs honteusement trompés ou ont fait des oeuvres incompréhensibles, tandis que nous, les moisis, sans bruit, nous avons toujours eu raison sur le fond, c’est-à- dire la nature humaine. Il y a eu trop de bizarreries, de désordres intimes, de singularités. Revenons au bon sens, à la morale élémentaire, à la société policée, à la charité bien ordonnée commençant par soi-même. Serrons les rangs, le pays est en danger.

Le danger, vous le connaissez : il rôde, il est insaisissable, imprévisible, ludique. Son nom de code est 68, autrement dit Cohn-Bendit.

Résumé de sa personnalité, ces temps-ci : anarchiste mercantiliste, élite mondialisée, Allemand notoire, candidat des médias, trublion, emmerdeur, Dany-la-Pagaille. Il a du bagou, soit, mais c’est une sorte de sauvageon. Personne n’ose crier (comme dans la grande manifestation patriotique de l’époque anti-68) : " Cohn-Bendit à Dachau ! ", mais ce n’est pas l’envie qui en manque à certains, du côté de Vitrolles ou de Marignane. On se contentera, sur le terrain, de " pédé ", " enculé ", " bandit ", dans la bonne tradition syndicale virile. " Anarchiste allemand ", disait le soviétique Marchais. " Allemand qui revient tous les trente ans ", s’exclame un ancien ministre gaulliste de l’intérieur. Il n’est pas comme nous, il n’est pas de chez nous, et cela nous inquiète d’autant plus que le XXIe siècle se présente comme l’Apocalypse.

Le moisi, en euro, ne vaut déjà plus un kopeck. Tout est foutu, c’est la fin de l’Histoire, on va nous piller, nous éliminer, nous pousser dans un asservissement effroyable. Et ce rouquin rouge devenu vert vient nous narguer depuis Berlin ? C’est un comble, la famille en tremble. Non, nous ne dialoguerons pas avec lui, ce serait lui faire trop d’honneur. Quand on est un penseur sérieux, responsable, un Bourdieu par exemple, on rejette avec hauteur une telle proposition. Le bateleur sans diplômes n’aura droit qu’à quelques aboiements de chiens de garde. C’est tout ce qu’il mérite en tant que manipulateur médiatique et agent dissimulé des marchés financiers. Un entretien télévisé, autrefois, avec l’abbé Pierre, soit. Avec Cohn-Bendit, non, cela ferait blasphème dans les sacristies et les salles feutrées du Collège de France. A la limite, on peut dîner avec lui si on porte le lourd poids du passé stalinien, ça fera diversion et moderne. Nous sommes pluriels, ne l’oublions pas.

L’actuel ministre de l’intérieur est sympathique : il a frôlé la mort, il revient du royaume des ombres, c’est " un miraculé de la République ", laquelle n’attendait pas cette onction d’un quasi au-delà. Mais dans " ministre de l’intérieur ", il faut aujourd’hui entendre surtout intérieur. C’est l’intériorité qui s’exprime, ses fantasmes, ses défenses, son vocabulaire spontané. Le ministre a des lectures. Il sait ce qu’est la" vidéosphère " de Régis Debray (où se déplace, avec une aisance impertinente, cet Ariel de Cohn-Bendit, qu’il prononce " Bindit ").

Mais d’où vient, à propos des casseurs, le mot " sauvageon " ? De quel mauvais roman scout ? Soudain, c’est une vieille littérature qui s’exprime, une littérature qui n’aurait jamais enregistré l’existence de La Nausée ou d’ Ubu roi. Qui veut faire cultivé prend des risques. On n’entend pas non plus Voltaire dans cette voix-là. Comme quoi, on peut refuser du même geste les Lumières et les audaces créatrices du XXe siècle.

Ce n’est pas sa souveraineté nationale que la France moisie a perdue, mais sa souveraineté spirituelle. Elle a baissé la tête, elle s’est renfrognée, elle se sent coupable et veut à peine en convenir, elle n’aime pas l’innocence, la gratuité, l’improvisation ou le don des langues. Un Européen d’origine allemande vient la tourmenter ? C’est, ici, un écrivain européen d’origine française qui s’en félicite.

Philippe Sollers (repris dans L’Infini 65, au printemps 99, puis dans Eloge de l’infini, 2001, p. 714)

 

Le débat entre Philippe Sollers, Max Gallo et Alain Finkielkraut

 

podcast
Podcast volé sur le site Pile Face

 

Ce texte de Philippe Sollers manque singulièrement de nuances et de précisions. Mais il a l'avantage de mettre en perspective une interrogation digne d'intérêt de laquelle il serait erroné de se détourner. Monsieur Sollers a ses crispations aussi : la défense de Cohn-Bendit, envers et contre tout. Pour quelqu'un qui a la prétention de clamer chaque fois qu'il en a l'occasion qu'il sait penser, c'est la bêtise dans toute sa détermination qui s'exprime. Je souscris pourtant au texte corrosif de Sollers... mais j'adjoint à sa liste Cohn-Bendit sans hésitation aucune. Tous ces cadavériques contestataires au milieu desquels Sollers dépareille de moins en moins avec le temps.

Je vous conseille néanmoins d'entendre le débat au sein duquel, une fois de plus, Finky brille particulièrement même s'il n'intervient pas beaucoup.

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14/06/2009

Diversité ou intégration ?

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 

Vu de ma fenêtre

Denis Tillinac, le 04-06-2009

Dîner chez Éric Besson avec Ferry et Slama, deux esprits qui tournent rond, et vite. Au menu : immigration, intégration et identité nationale, ces trois notions composant l’intitulé du ministère dont Besson vient d’hériter.Comme Hortefeux précédemment, il craint que le versant répressif de sa mission nuise à son “image”.Toujours, chez tous les politiques, ce souci de l’image.Pourtant, il faut maîtriser les flux migratoires, refouler les clandestins et verrouiller les frontières de Schengen sous peine de tragédies futures.
Tous les gouvernants européens en sont convaincus, qu’ils soient de droite ou de gauche. En France seulement, dans une fraction des élites, prévaut l’idée d’une vocation nationale à récupérer le tout-venant pour fabriquer de la citoyenneté avec du cosmopolitisme. C’est méconnaître l’histoire-géo de la France.

Aussi ai-je suggéré à Besson, puisqu’il est en charge de “l’identité nationale”, de la définir dans sa triple dimension : une damasserie de terroirs, une longue mémoire, la fierté afférente. La France n’est pas le point focal d’une abstraction décrétée universaliste sur la rive gauche de la Seine. Elle a de la chair, de la tripe, de la bouteille. Bien sûr, elle tolère tous les métissages ethniques, mais pas forcément tous les melting-pots culturels. C’est un maelström complexe de paysages burinés de longue date, de lieux patrimoniaux très singuliers,de figures mythologiques et de tours d’esprit.On ne saurait invoquer son identité en occultant les reliefs ambivalents de notre imaginaire collectif. Bref, la France n’est pas les États-Unis et sa politique d’immigration doit se pénétrer de cette évidence.Slama n’aime pas qu’on use de ces mots – identité nationale – parce qu’historiquement,leur accolement a laissé de fâcheux souvenirs. Il a raison sur le fond et, s’agissant de mon propre patriotisme, je ne me réfère jamais à l’identité, à la nation, à l’État ou à la République.Seulement à la France.Mais,dans un monde où les repères s’effacent, le mot “identité”incarne désormais l’aspiration à un ancrage, autant se l’approprier pour le laver de ses scories.

Quant à l’intégration, on s’en gargarise trop. S’est-on soucié d’intégrer les innombrables Polonais, Italiens, Espagnols, Portugais et autres “Yougos” qui, depuis la première révolution industrielle, ont posé leurs pénates dans nos banlieues ou nos provinces ? Ils se sont intégrés tous seuls,à la longue,et ça n’a pas été facile.Nulle part,fût ce aux États-Unis ou au Brésil,le dernier en date des immigrés n’est bien accueilli… par ses prédécesseurs immédiats. L’argument selon lequel les “ritals”ou les “Polacks”, en qualité de chrétiens, étaient plus faciles à intégrer ne tient pas vraiment la route.À Paris,comme à Marseille, les Arabes musulmans, jadis, se fondaient sans trop de heurts dans le creuset national.Plus on incite à l’expression publique des “diversités”, plus on les cultive en les victimisant ou en les diabolisant, moins on les rend aptes à accéder au sentiment de la pleine appartenance. Cessons de “démagogiser”. Réfléchissons plutôt au projet que Ferry vient de soumettre à Sarkozy : un « service civique » qui suppléerait en quelque sorte au service militaire. Son rapport fourmille de suggestions utiles, il y a là matière à un débat de fond.

Invité par un ami à Roland-Garros, j’ai eu l’insigne privilège de voir de mes yeux la sublime Ana Ivanovic paraître sur un court et y virevolter avec une grâce souveraine.C’était un tour préliminaire,elle affrontait une adversaire modeste et sa forme laisse à désirer mais peu importe : elle rayonnait dans une robe bleue adéquate à sa longue silhouette,j’étais subjugué.Diva jusqu’à l’ombre du sourire. On la sent consciente de son charisme et déjà happée dans le ciel des divinités. À la fin, elle a consenti au public de chastes baisers du bout de ses doigts.Puis est allée serrer la main d’une théorie de dignitaires serbes qui avaient déployé un drapeau :des sujets rendaient hommage à leur reine. À chacun sa politique.Mon approche du principe monarchique est un peu particulière ; elle couronne les dames exclusivement, en vertu d’une légitimité décrétée par mes appétences esthétiques. En l’occurrence, elles rejoignent ma sympathie pour un peuple injustement blessé par l’Histoire.

 

Source, Valeurs Actuelles.


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13/06/2009

JEAN-RENÉ HUGUENIN

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=


podcast
Podcast volé sur le site des Contrebandiers

 

"Vu hier après-midi Ph. Sollers. Nous avons parlé de choses tellement importantes et intimes
(« passion-détachement ») que tout à coup, d’un accord tacite, nous nous sommes arrêtés, à la fois humiliés, heureux et effrayés d’une telle ressemblance. Mais sa passion se contemple trop elle-même. Elle n’est pas assez incarnée, héroïque. La mienne repose sur le sacrifice, la sienne sur le plaisir - il a le sacrifice en horreur. Il lui manque quelque chose, un poids, du tragique, un rêve, son intelligence éclaire tout, elle ne respecte pas ces grands repaires d’ombre où notre mystère se tapit, il explique trop ; il n’inquiète pas. Il est lisse et lumineux, et on a l’impression que son bonheur ne cache pas de blessures, c’est un bonheur propre et sans charme, dur comme un bonheur d’enfant. J’aime mieux les êtres qui saignent. J’aime les forts, bien sûr, mais pas tout à fait les forts. J’aime les forts au regard tremblant tremblant d’amour. ..

- Quand je pense que j’ai à peu près complètement perdu quatre mois de ma vie, le tiers de toute une année, peut-être le centième de mon existence, j’ai le vertige.

- Que je suis devenu lourd et lent à m’émouvoir ! Oh, retrouver la grâce de m’émerveiller d’un rien ! Comment ai-je pu à ce point me trahir, oublier ma passion de la noblesse, me vulgariser, c’est-à-dire me mettre à la portée de tous - car tout le mal vient de là, pas de bonheur qui ne soit singulier, pas de joie sans refus monstrueux.

Je suis plus que jamais persuadé d’une chose : on ne peut pas à la fois aimer et être faible. « Nulle grandeur qui n’inspire la terreur, dit Nietzsche. Qu’on ne s’y laisse pas tromper ! »

- « Se constituer par toute espèce d’ascétisme une réserve de puissance et la certitude de sa force » (N.) "

JEAN-RENÉ HUGUENIN, Journal

 

"À quoi bon les rejoindre ? Qui l’attendait ? Il était seul. Simplement, la présence des autres, leurs questions et leurs cris lui dissimulaient parfois sa solitude, formaient entre elle et lui comme un écran dont il éprouvait à cet instant la transparence et l’irréalité. Une force douloureuse le traversa, il pivota lentement sur lui-même - les rochers déchiquetés, noirâtres, le phare lointain, la lande noyée, les moutons, les rochers - et il lui sembla faire d’un seul regard le tour de toute la terre. « Personne n’existe », murmura-t-il. 

Un chien noir, le museau rasant le sol, suivait une odeur dans la lande ; il disparut quelques secondes derrière un rocher isolé, pareil à un moine en prière. Lorsque Olivier se retourna, une traînée de soleil traversa les nuages et répandit sur les flots une lumière blême. Il eut faim, sans savoir de quoi, il lui sembla grandir, devenir lumineux lui-même, le vent coulait dans ses veines et il sentait battre son cœur… Mourir était impossible. Il ne souhaitait rien, il n’avait rien à perdre, il était libre.
   Le soleil s’éteignit."

JEAN-RENÉ HUGUENINLA CÔTE SAUVAGE

 

"Ne plus hésiter, ne plus reculer devant rien. Aller jusqu'au bout de toute chose, quelle qu'elle soit, de toutes mes forces. N'écouter que son impérialisme."

JEAN-RENÉ HUGUENINJournal

 

"On ne connaîtra jamais de moi-même que ma soif délirante de connaître. Je ne suis que curieux. Je scrute. J’explore. La curiosité c’est la haine. Une haine plus pure, plus désintéressée que toute science et qui presse les autres de plus de soins que l’amour - qui les détaille, les décompose. Me suis-je donc tant appliqué à te connaître, Anne, ai-je passé tant de nuits à te rêver, placé tant d’espoir à percer ton secret indéchiffrable, et poussé jusqu’à cette nuit tant de soupirs, subi tant de peines, pour découvrir que mon étrange amour n’était qu’ une façon d’approcher la mort ?"

JEAN-RENÉ HUGUENINLA CÔTE SAUVAGE

 

 

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12/06/2009

Bien tenir la main de sa femme sinon c'est l'embrouille...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=


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07/06/2009

Ils sortent de leur caverne avec des airs terribles

=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=

 

Je poste cet extrait de Nietzsche en songeant à mon ami Jean-Jacques L.

 

"Un Anglais moderne décrit de la façon suivante le danger que courent le plus souvent les hommes extra­ordinaires qui vivent dans une société médiocre : « Ces caractères exceptionnels commencent par être humiliés, puis ils deviennent mélancoliques, pour tomber malades ensuite et mourir enfin. Un Shelley n'aurait pas pu vivre en Angleterre et toute une race de Shelley eût été impossible. » Nos Hölderlin et nos Kleist, d'autres enco­re, périrent parce qu'ils étaient extraordinaires et qu'ils ne parvenaient pas à supporter le climat de ce qu'on ap­pelle la « culture » allemande. Seules des natures de bronze, comme Beethoven, Gœthe, Schopenhauer et Wagner, parviennent à supporter l'épreuve. Mais chez eux aussi apparaît, dans beaucoup de traits et beau­coup de rides, l'effet de cette lutte et de cette angoisse déprimante entre toutes : leur respiration devient plus pénible et le ton qu'ils prennent est souvent forcé. Ce diplomate sagace qui n'avait vu Gœthe et ne lui avait parlé que superficiellement déclara à ses amis : « Voilà un homme qui a de grands chagrins ! » Gœthe interpréta ces paroles en traduisant : « En voilà un qui ne s'est épargné aucune peine ! » Et il ajoutait : « Si sur les traits de notre visage les traces de souffrances surmontées, d'actions accomplies ne peuvent s'effacer, il n'est pas étonnant que ce qui reste de nous et de nos efforts porte aussi ces traces. »
C'est là ce Goethe que nos philistins de la culture désignent comme le plus heureux des Allemands, pour démontrer leur affirmation que, quoi qu'on dise, il doit être possible de trouver le bonheur parmi eux. Ce di­sant ils ont l'arrière-pensée qu'il ne faut pardonner à personne qui, au milieu d'eux, serait malheureux et solitaire. C'est pourquoi, avec une grande cruauté, ils ont posé et expliqué pratiquement le principe que son isolement est la conséquence d'une faute secrète.

(...)

Partout où il y a eu des sociétés, des gouvernements puissants, des religions, des opinions publiques domi­nantes, bref, partout où il y eut jamais de la tyrannie, les philosophes solitaires ont été détestés ; car la philosophie ouvre aux hommes un asile où aucune tyrannie ne peut pénétrer, les cavernes de l'être intime, le laby­rinthe de la poitrine, et c'est ce qui exaspère les tyrans. Voilà le refuge des solitaires, mais là aussi un grand danger les guette. Ces hommes, dont la liberté s'est réfugiée au fond d'eux mêmes, sont aussi condamnés à vivre extérieurement, à être visibles, à se faire voir ; ils ont d'innombrables relations humaines par leur nais­sance, leur milieu, leur éducation, leur patrie, par les circonstances du hasard et par l'importunité des autres ; on leur suppose d'innombrables opinions, parce que ces opinions sont les opinions dominantes ; toute mimique qui n'est pas une dénégation paraît être de l'approbation ; tout geste qui n'est pas un geste destruc­teur est interprété comme un consentement. Ils savent, ces solitaires et ces libres d'esprit, que sans cesse ils paraîtront, en une circonstance quelconque, différents de ce qu'ils sont ; tandis qu'ils ne veulent que la vérité et la loyauté, ils sont pris dans les mailles d'un réseau de malentendus, et leur désir ardent ne peut empêcher que leur moindre action s'enveloppe d'une nuée d'opi­nions fausses, d'adaptations, de demi-aveux, de silences discrets, d'interprétations erronées... Un voile mélan­colique enveloppe alors leur front : car l'idée que la simu­lation est une nécessité paraît à de semblables natures plus détestable que la mort ; si leur amertume persiste ils accumulent au fond d'eux-mêmes une amertume qui me­nace de produire une explosion volcanique.

 

De temps en temps, ils se vengent de cette obligation de se cacher, de leur réserve forcée. Ils sortent de leur caverne avec des airs terribles ; leurs paroles et leurs actes sont alors des explosions et il arrive qu'ils succombent d'avoir été eux-mêmes. C'est ainsi que Schopenhauer vivait dangereusement. De pareils solitaires ont besoin d'aimer, ils ont besoin de compagnons devant les­quels il leur est permis d'être ouverts et simples comme devant eux-mêmes, en présence desquels cessent les convulsions des réticences et de la dissimulation. Enle­vez ces compagnons et vous engendrez un danger crois­sant. Cette désaffection a fait périr Heinrich von Kleist et c'est le plus terrible antidote contre des hommes extra­ordinaires de les replonger ainsi profondément en eux-mêmes, de telle sorte, que leur retour à la surface est chaque fois semblable à une explosion volcanique. Pourtant il existe encore des demi-dieux qui sont capa­bles de vivre dans, des conditions aussi abominables, de vivre même victorieusement ; si vous voulez entendre les chants solitaires d'un de ces demi-dieux, écoutez la musique de Beethoven."

Friedrich Nietzsche, Considérations inactuelles, Schopenhauer éducateur

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06/06/2009

Revirement éclair et rude contre Israël

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

par Daniel Pipes
Jerusalem Post
4 juin 2009

Version originale anglaise : A Rapid and Harsh Turn against Israel

Adaptation française : François de Champvert

 

La rencontre tant attendue entre Barack Obama et Benyamin Netanyahu, le 18 mai, se déroula sans problèmes, quoique un peu tendue , comme prévu . Chacun se conduisit de son mieux et l'évènement suscita si peu d'attention que le « New York Times » le relata en page 12.

Comme on pouvait le prévoir, cependant, c'est immédiatement après qu'on cessa de prendre des gants, avec une série de sévères exigences américaines, en particulier l'insistance de la Secrétaire d'Etat des Etats-Unis Hillary Clinton, le 27 mai, à vouloir que le gouvernement Netanyahu mette fin à la construction de résidences d'habitation pour Israéliens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Cela a suscité une réaction de défi. Le président de la coalition israélienne au pouvoir a fait remarquer l'erreur des « dictats américains » antérieurs qui ont été imposés; un ministre a comparé Obama à un pharaon et le directeur du bureau de presse du gouvernement a fait semblant d'admirer, avec insolence, « les résidents du territoire des Iroquois qui sont en train de s'arroger le droit de déterminer où les Juifs pourraient vivre à Jérusalem. »

Si les détails de « Qui vit où » ont peu d'importance stratégique, le revirement rapide et dur contre Israël, de l'administration Obama peut revêtir une grande signification. Non seulement l'administration cessé de se focaliser sur les changements réalisés par George W. Bush du côté palestinien, mais elle méconnaît même les accords oraux que Bush avait conclus avec Ariel Sharon et Ehud Olmert.

 

Un article de Jackson Diehl du « Washington Post » capte ce changement et le met en évidence de façon brillante. Diehl observe, en se basant sur un entretien avec Mahmoud Abbas de l'Autorité palestinienne, que publiquement et à maintes reprises ce dernier a souligné la nécessité d'un gel sans exception de la construction israélienne en Cisjordanie.

Obama a « fait revivre un fantasme palestinien latent depuis longtemps, à savoir que les Etats-Unis n'ont qu'à forcer Israël à faire des concessions décisives, que son gouvernement démocratique soit ou non d'accord, pendant que les Arabes sans réagir regarderaient et applaudiraient. « Les Américains sont les maîtres du monde. Ils peuvent user de leur puissance auprès de quiconque dans le monde. Il y a deux ans c'était contre nous qu'ils utilisèrent leur pouvoir. Maintenant ils devraient dire aux Israéliens « Vous devez respecter les conditions. »

Bien sûr, le dire aux Israéliens est une chose, et obtenir qu'ils s'y conforment est tout à fait autre chose. A cela, Abbas a aussi une réponse. S'attendant à ce que l'acceptation par Netanyahu d'un gel complet de la construction se traduise par la fin de la coalition, Diehl explique que Abbas planifie de « prendre du recul et de regarder les bras croisés pendant que les Etats-Unis feront pression doucement pour retirer le premier ministre israélien du bureau. » Un fonctionnaire de l'Autorité palestinienne avait prédit que cela se passerait dans les « deux ans », exactement quand Obama a dit attendre la mise en place d'un Etat palestinien.

Pendant ce temps, Abbas envisage de ne pas bouger. Diehl explique sa façon de penser. Abbas rejette l'idée selon laquelle il devrait faire une concession d'importance comparable- telle que la reconnaissance d'Israël comme Etat juif, ce qui impliquerait la renonciation à une grande échelle au peuplement par les réfugiés. Au lieu de cela, dit-il, il restera passif . « Je vais attendre qu'Israël gèle les colonies de peuplement » a-t-il dit . « Jusque-là, en Cisjordanie, nous avons de bonnes conditions de vie..les gens vivent une vie normale. »

Concernant cette idée d'Abbas de « vie normale », il conviendrait d'ajouter qu'elle est due en grande partie à Washington et à ses alliés. Les Palestiniens de Cisjordanie bénéficient de l'aide provenant de l'étranger, de loin la plus élevée par habitant, si on envisage n'importe quel groupe dans le monde. Dans le seul « colloque des donateurs » , en décembre 2007, par exemple, Abbas a obtenu des engagements pour plus de 1800 dollars par Cisjordanien, par an.

Diehl alors laconiquement conclut : « Dans l'administration Obama, jusqu'à présent, il est facile d'être Palestinien. »

Même si l'on ne tient pas compte de la stupidité folle qu'il y a à se concentrer sur l'ajout par les Hiérosolymitains [habitants de Jérusalem] de salles de loisir à leur maison plutôt que sur l'ajout de centrifugeuses par les Iraniens à leur infrastructure nucléaire, et même si on néglige l'évidente contre-productivité qu'il y a à aider Abbas à se sortir d'une situation difficile – la nouvelle approche des Etats-Unis est vouée à l'échec.

Tout d'abord, la coalition au pouvoir de Netanyahu devrait se révéler indifférente à la pression américaine. Quand il a formé le gouvernement en mars 2009, elle comprenait 69 parlementaires sur les 120 membres de la Knesset, bien au-dessus des 61, minimum exigé. Même si le gouvernement américain réussissait à diviser les deux partis les moins acquis aux objectifs de Netanyahu, le parti du Travail et le Shas, le premier ministre israélien pourrait les remplacer par l'Extrême-droite et les partis religieux pour conserver une solide majorité.

Deuxièmement, les archives montrent que Jérusalem prend « des risques pour la paix » seulement lorsqu'elle a une entière confiance dans son allié américain. Une administration qui sape cette confiance fragile fera face probablement à une direction israélienne prudente et peu enthousiaste.

Si Washington persiste dans cette direction, le résultat pourrait bien être un spectaculaire échec politique qui réussirait à affaiblir le seul allié stratégique de l'Amérique au Moyen-Orient comme en même temps il aggraverait les tensions existant entre Israéliens et Arabes.

 

Daniel Pipes

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Le sourire radieux, c'est en guise de vaseline...

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Pour le reste, et si vous ne voulez pas que le Parti Anti Sioniste vous la mette profond... jusque là... notez le geste douteux de Dieudo sur l'affiche, allez lire les notes sur le Blog de La Savonette, et celle de Xyr chez ILYS.

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Car GI's on te rappellera...

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

 

La fin d'un mythe resplendissant
La fin d'une Amérique invincible
Guerres lucratives pour généraux habiles
John Wayne n'était pas arrivé à temps
On a condamné le Vietnam
U.S. go home la bataille de Khe-Sanh
John et Charlie ont continué de tomber
Même uniforme même armée

I shall return
Pour qui vers quoi
I shall return
Car GI's on te rappellera

Arrivés avec des visages d'enfants
Saluant cette guerre comme le passage à l'âge d' homme
Et qui en repartaient blessés à tout jamais
Au fond d'eux une partie de W.Calley
Ici je revois vos belles expos
Ces photos de gosses brûlés au napalm
L'exode des familles sous les bombes à billes
Ces lâches expos qui firent de vous des héros

[Refrain] : I shall return
Pour qui vers quoi
I shall return
Car GI's on te rappellera
God bless America
God bless America
Car GI's on te rappellera

En 70, ceux qui, ici, les dénonçaient
En 44 les embrassaient
Ma Patrie aurait donc la mémoire courte
En jugeant l'Amérique en déroute

30 ans de bombes sur la gueule
La Paix signée, les victimes en reveulent
Dans les rues rouges de Saigon
Les sourires des filles sont parcourus de frissons

 

[Refrain]

 

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05/06/2009

Ich bin ein Moslem !

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

Salam !

 

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Dantec s'exprime...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

Et pour prolonger ce que dit Maurice G. Dantec, une petite citation de Joseph de Maistre : "Les fausses opinions ressemblent à la fausse monnaie qui est frappée d'abord par de grands coupables et dépensée ensuite par d'honnêtes gens qui perpétuent le crime sans savoir ce qu'ils font."

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04/06/2009

L'Anarque

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 

J'avais lu de bien belles pages de Michel Onfray sur l'Anarque chez Ernst Jünger, dans son livre "La Sculpture de Soi", et je me disais que, décidément, Michel Onfray était bien un anarchiste à part et qu'il ne fallait pas se crisper sur son très mauvais "Traité d'Athéologie" rempli de lieux communs tous plus délavés les uns que les autres. Et puis retournement de situation, ne voilà t'y pas que le philosophe de Caen se fendit d'une chronique au sein de laquelle il changea d'opinion, considérant Jünger comme "fasciste" de bout en bout, fermant les yeux sur la complexité de l'homme. Pénible. Mais bon... on a les influences que l'on mérite au bout du compte.

 

Je suis tombé sur cette citation d'Hannah Arendt. Je ne pense pas que l'on puisse soupçonner un seul instant la philosophe juive allemande de connivences fascisantes, elle qui fut la maîtresse d'un autre homme controversé, Martin Heidegger

« Les Journaux de guerre d'Ernst Jünger offrent peut-être l'exemple le meilleur et le plus honnête des immenses difficultés auxquelles l'individu s'expose quand il veut conserver intact son système de valeurs morales et son concept de vérité en un monde où vérité et morale ont perdu toute forme identifiable d'expression. Malgré l'indéniable influence que les premiers travaux de Jünger ont exercée sur certains membres de l'intelligentsia nazie, il a été du premier au dernier jour du régime un opposant actif au nazisme, montrant par là que le concept d'honneur, un peu désuet mais répandu jadis parmi le corps des officiers prussiens, suffisait amplement à motiver une résistance individuelle. » 

Cité dans Ernst Jünger, Les dossiers , L'Âge d'homme, Paris 2000, sous la direction de Philippe Barthelet; des textes de Henri Thomas, Antoine Blondin, Pierre Boutang, Pierre Louis, Auguste Francotte, Jean Marais, Julien Hervier, Jean Paulhan, Mircea Elliade, Julien Gracq, Nicolas Bouvier, Roger Caillois...


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03/06/2009

Intersection

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."

 

Comme Sartre, je pourrais retenir du fameux Mythe de Sisyphe que le rocher, à l’approche du sommet, dégringole de la pente laissant l’homme laborieux face à l’absurde et l’obligeant par la damnation des dieux à redescendre en bas pour se remettre à l’ouvrage malgré la folie de l’acte qui se répète de tentative en tentative vouées à l’échec. Nulle foi n’anime cette cause à défendre qui n’en est même pas une. La foi est abolie. Sartre, parlant de Merleau-Ponty, chrétien dans sa jeunesse et disant qu’il cessa de l’être car : « On croit qu’on croit mais on ne croit pas », par cette formule faussement lapidaire dont l’existentialisme a le talent pailleté d’un faussaire pense contribuer à saper l’édifice de la civilisation dont il fut l’avorton. Mais Camus veille. Dans son "Mythe de Sisyphe" il retient, lui, que Sisyphe y retourne. Il a même le culot de l’imaginer heureux. Il faut en tout cas beaucoup de volonté, contrairement à ce que pense mon ami Pierre, pour retourner dans la fournaise infernale de la damnation, même si le calvaire que les dieux ont imposé à Sisyphe semble éternellement le lier, l’attacher à un destin funeste écrit d’avance.  À ce titre, Merleau-Ponty a une analyse non dépourvue d’intérêt lorsqu’il dit dans La Structure du comportement (1942) : « À partir du moment où le comportement humain est pris « dans son unité » et dans son ensemble, ce n’est plus à une réalité psychique, mais à un ensemble significatif ou à une structure qui n’appartient en propre ni au monde extérieur, ni à la vie intérieure. C’est le réalisme en général qu’il faut mettre en cause. » Le réalisme en général, c’est-à-dire la totalité phénoménologique de la réalité car selon Merleau-Ponty, ce qui importe c’est « le sens qui transparait à l’intersection de mes expériences et de celles d’autrui, par l’engrenage des unes et des autres. » Ce potentiel de significations à découvrir, de champs des possibles, éloigne Merleau-Ponty de Sartre pour lequel « l’homme n’est qu’une situation Totalement conditionné par sa classe, son salaire, la nature de son travail, conditionné jusqu’à ses sentiments, jusqu’à ses pensées. » (Situations, II) et qu’il ne peut exercer sa volonté qu’en fonction de ce déterminisme. À mes yeux « l’intersection » dont parle Merleau-Ponty éloigne considérablement son existentialisme de celui de Sartre. Je ne sais s’il a perdu vraiment la foi selon la formule sartrienne que j’ai citée plus haut mais cette notion d’ « intersection » a quelque chose de chrétien par-delà la négation existentialiste supposée. Il est évident que nous sommes fondés par un milieu socio-culturel, une langue, une ethnie, une région, un pays. Je frémis d’ailleurs, au passage, de ce que seront les générations à venir sans culture digne de cette appellation, analphabêtisées par une novlangue cybernétique et « SMS-isée », sans aucune idée de l’Histoire et apatrides. De nouveaux mythes apparaîtront. Néanmoins, ne croyant pas en une volonté pure, encore moins en une volonté de volonté, je reste persuadé que l’homme a le choix et la capacité de se dépasser en créant et en se créant, aussi, soi-même. En poursuivant l’écriture de ce qui a été écrit précédemment.

Dans la nuit des temps à l’instant même du big-bang l’univers a-t-il eut la volonté d’advenir pour que ce caillou bleu advienne à son tour et que la conscience émerge du dehors de la valse des étoiles dans le déploiement de l’infini ? La volonté de l’univers ou bien celle de Dieu ?

 Curieux comme la vie des bactéries incite les scientifiques à parler, les concernant, déjà, de « vouloir vivre ». De ce « vouloir vivre » primitif (comme un premier pallier à un programme d’hominisation ?), essentiel à toute matière organique de base, s’est dégagé au fil du temps la volonté qui a tendu vers une indépendance plus grande, rêvant même d’atteindre à l’indépendance du pur esprit. Mais la matière, la chair ont de curieuses raisons et, quant à moi, je bande souvent, et sans volonté, de façon purement mécanique, malgré moi. Nietzsche, comme toutes les grandes sagesses, a tenté de penser un être parvenu à un ultime niveau de possession de soi capable de chevaucher son destin avant que celui-ci ne le chevauche. Selon mon ami Pierre c’est une chimère. Et une chimère est difficile à appréhender, c’est dans sa nature, alors sa dissection semble encore plus compromise. Notre esprit est aussi, ne l’oublions pas, une lourde incarnation, modelée par un environnement dont nous ne pouvons faire l’économie de la considération. Information esprit-corps, corps-esprit ; affects, organisme. Le « vouloir vivre » devenu volonté créatrice de civilisations, se perd parfois, s’immobilise, se sclérose, se noue. La volonté a des anomalies de fonctionnement. D’ailleurs, quand je parle de volonté, je ne la conçois pas comme un ordinateur froidement calculateur. Je laisse ces fantasmes aux tyrans et aux despotes, la pureté n’est pas de mon ressort. Cette volonté de puissance est, à mon sens, destructrice. Loin de vouloir faire croire que la volonté annihile les puissances divines ou démoniaques qui tentent perpétuellement de nous façonner, je crois plutôt qu’elle les organise, les met en ordre et les utilise pour augmenter la conscience sous le couvert de la raison. Les personnes volontaristes vivent d’ailleurs un apprentissage sans fin, je n’ai pas peur de le dire : une initiation.

 J’ai un côté taoïste aussi. La volonté ultime ne serait-elle pas dans le fait de non pas être apte à prendre une décision tranchante ou d’entreprendre une action éclatante mais bien plutôt dans la capacité à organiser les choses, sans même employer la force, sans même la montrer, selon une pente naturelle et ordonnée ? Nous avons tous des instants de volontarisme évidents, lorsque les circonstances de la vie l’exigent et qu’il faut pouvoir faire face. Mais la plupart du temps la volonté se dissout dans une attitude programmée par des habitudes réfléchies qui deviennent vite des banalités irréfléchies, par des sentiments et des opinions balisées. Ce cercle existentiel vulgaire est bien plus puissant que les éclats rayonnants et les explosions volontaristes. La volonté étant liée à la raison, c’est dans ce cercle quotidien qu’il convient aussi de la travailler et de la faire surgir.

« L’empreinte chez l’homme n’est pas un déterminant absolu comme le croyait Lorenz puisque chaque stade de son développement est gouverné par des déterminants de nature différente. Encore faut-il qu’à chaque niveau de la croissance le cerveau établisse des transactions avec les enveloppes sensorielles, verbales et culturelles. » (Boris Cyrulnik, De chair et d’âme)

« L’intersection » dont parlait Merleau-Ponty.

 En 1940, il y avait 2500 habitants à Dieulefit, un village en Drôme provençale. Durant l’occupation le nombre d’habitants monta jusqu’à 5000. À la mairie de Dieulefit on fabriqua de faux papiers. L’école accueillit des enfants juifs, puis leurs parents arrivèrent aussi, enfin un nombre considérable de peintres, de poètes, de penseurs, de photographes, de médecins. Tous Juifs. Le village doubla sa population dans le miracle d’une résistance silencieuse qui ne fit pas la moindre vague. Les 2500 habitants de Dieulefit envahis par 2500 Juifs pourchassés ne dénoncèrent personne. Le village entier de Dieulefit fut un village de justes qui surent probablement l’importance de « l’intersection » qu’évoquait Merleau-Ponty avec justesse. Durant 4 ans Juifs et villageois vécurent en bonne intelligence par la grâce de Dieu. Pierre Vidal-Naquet, réfugié dans le village durant ces années sombres, parle même de Dieulefit comme de la « capitale intellectuelle de la France » tellement les intellectuels de sa communauté s’y sentirent bien tandis qu’au dehors de ce cercle régnaient la grisaille et se propageait la moisissure.

Je ne sais pas qu’elle fut la nature de l’empreinte des Dieulefitois et dans quelle mesure on pourrait dire que les décisions du moindre villageois furent prédestinées. Je pense qu’il a fallu exercer un libre-arbitre digne de ce nom pour prendre les décisions qui s’imposaient et traverser les quatre années d’une France collaborationniste dans un mutisme angélique sans attirer la moindre attention. Que les SS eurent découvert les agissements de ce village et Oradour-sur-Glane passerait pour un pétard mouillé. Libre arbitre mais volonté aussi et résistance ordonnée pour que chacun collabore à la résistance en question. Confronté à des situations extrêmes la vie devient une conquête permanente jamais fixée d’avance ni par nos gênes, ni par notre fondation psycho-socio-familiale. Rien n’interdit l’évolution sur le champ des possibles. Et chaque saut qualitatif arrive en temps et en heure au terme parfois d’une vie de préparation dans une banale quotidienneté.

 

 

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02/06/2009

Laibach - B Mashina

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

Only one day is left 
only one day
we are leaving the others 
we're going away 
Today we all steal 
animals we are 
possession is lost 
Our souls are from the wild 
and wings to reach the sky 
let the sun fall into the ocean, 
let the earth erupt in flame
It is enough to have the strength 
and knowledge 
to raise our dream machines 
into the sky
Let them sleep who do not know 
the final day is here 
the very last
and we leave at dawn 
Millions of machines on nitroglycerin 
Thunder in us 
There is no force no money and no power
To stop us now and change our fate
Before we rise 
Now every problem is destroyed 
We raise our hands and bodies to the peak 
Into the Universe - towards the stars we go 
Sending machines up to the sky 

[Chorus]
Machines we are sending to the skies 
Above us all
And leave behind those who don't know 
Of the final day 
We leave in sleep those who don't know
(and) we leave at dawn
We are driven by the B-machine 
(Wild B-machine - that never stops)

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01/06/2009

Trust : J'ai vu Dieu...

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

Je leur ai donné la foi
Ils ont voulu le pouvoir
Je leur ai donné l'intelligence
Ils m'ont rendu la souffrance
Je leur ai donné le savoir
Ils en ont fait un mouroir
Je leur ai enseigné l'humilité
Ils préfèrent la vanité

J'ai vu Dieu parler à Pierre
J'ai vu Dieu parler à Paul

Je m'étais dit ils sont parfaits
Pour cette raison je leur ai donné des mains
Je m'étais dit ils sont humains
Ils seront différents des chiens
Je m'étais dit ils vont grandir
Tous ensemble ils vont grandir
Je m'étais dit peu importe leur couleur
Aucune raison d'avoir peur

J'ai vu Dieu parler à Pierre
J'ai vu Dieu parler à Paul

Je les ai voulu égaux
Ils sont lâches sans idéaux
Je les ai voulu fiers
Combien d'entre eux se traînent à terre
Je les ait voulu sages
Ce sont des animaux en cage
Je pensais leur avoir tout dit
Je pensais qu'ils avaient compris

 

J'ai vu Dieu parler à Pierre
J'ai vu Dieu parler à Paul
J'ai vu Dieu parler à Jésus
J'ai vu Dieu sombre et déçu
J'ai vu Dieu J'ai vu Dieu Dieu

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31/05/2009

Le Pacte

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=


La Formation de 1983 : de gauche à droite, Mohamed "Moho" Shemlek (Guitare), Bernie Bonvoisin (Chant), Clive Burr (Batterie), Norbert Krief (Guitare), Yves Brusco (Basse).

 

 

Les gars de TRUST ne voulaient pas entendre parler du bon Dieu ou du Diable, parfaitement athées, du moins à l'époque de l'enregistrement de ce disque (1982/83), ils souhaitaient juste réaliser une face conceptuelle avec 4 chansons racontant une histoire démoniaque, car le chanteur Bernie, alors, lisait quelques livres purement historiques qui traitaient du démonisme. Quelle ne fut pas leur surprise d'être confrontés à des phénomènes étranges durant tout l'enregistrement de cette face conceptuelle. Les appareils du studio d'enregistrement se déréglaient, des parties enregistrées s'effaçaient, etc... Rien de bien grave, mais suffisamment pour les faire flipper. Comme disent les anglo-saxons : "The Ghost is in the machine."

Je n'ai qu'une chose à vous dire... ne jouez pas avec le feu... Les paroles de Bernie, malgré quelques incohérences théologiques, l'affirment.

 

Purgatoire

Le jour succédait à une mauvaise nuit.
Tiraillé par l'angoisse qui devient folie,
Trop de contraintes le poussaient à signer,à se résigner,

Trop d'envies le poussaient à pactiser, pactiser,

Individu commun ne tenant pas en place,
Doué, intelligent, mais noyé dans la masse,
Jamais un mot plus haut que l'autre,
De peur de déranger l'autre.

Purgatoire seule issue face au dérisoire,
Purgatoire pour faire le vide, délaisser ma mémoire.

Ses fantasmes masquaient un monde inachevé,
Grouillant de pécheresses, d'argent, d'avidité,
Son avenir à lui avait dû fuir,
Fondant des raisonnements en fonction du passé,
La réalité tombe, l'inconnu prend sa place,
Et regarder en face son reflet dans la glace.

Purgatoire seule issue face au dérisoire,
Purgatoire pour faire le vide, délaisser ma mémoire.

Il avait le raisonnement, la simplicité des mots,
Les gens le respectaient modeste il était,
Homme obstiné, par le diable fasciné, il allait essayer,
Harmoniser ses idées ;
Il allait connaître la luxure,
La célébrité;
Il s'adresserait à Satan pour concrétiser,
un pacte est toujours sûr.

Purgatoire seule issue face au dérisoire,
Purgatoire pour faire le vide, délaisser ma mémoire.

 

Le Pacte

Tu m'as imploré, me voilà,
Genoux à terre devant ton roi.
J'ai daigné venir à toi,
Car tu as fais le premier pas.
Ton âme dépendra de moi,
Renonce à ton Dieu, à ta foi, à ses lois.
Verse ton sang et signe en bas,
Je te donne ma marque
Si tu signes mon pacte.

Je te suivrais pas à pas,
Plus rien ne te résistera,
De ma main je vais te guider,
De ta vie tu ne vas plus te soucier.

Chaque mot sonnait comme un ordre,
Il s'était déplacé précédé DE SA horde.
Serments, propagande diabolique,
Visages aux traits changeants, sataniques.
Mes yeux fiévreux luisants de cupidité,
Son masque anéantit toute ma volonté.
La foudre allait s'abattre sur terre,
Pour sceller le pacte et saluer Lucifer.

Sans remords je vais signer,
Respectueux de tes volontés,
La plus sordide des alliances,
Son savoir sera ma CONSCIENCE
Je te donne ma marque si tu signes mon pacte.

Le Sabbath pour moi fut célébré,
En l'honneur de mon acte et du sang versé.
Je serais protégé sur dix années,
Je serais riche, CELEBRE, adulé :
Mon maître dans toute sa bonté de son souffle me l'a assuré.
Sans au revoir, sans UN adieu, possesseur de mon âme de damné,
J'ai signé, j'ai signé.

Je te donne ma marque si tu signe mon pacte.

SIGNE !

 

La Luxure

Ton orgueil t'a aveuglé, et t'a conduit vers ta destinée.
Ton Dieu t'avait si pieusement édifié, mais désormais tu te retrouves damné.
Tout ce que tu as fait c'est à moi que tu le dois. Je t'offre la jouissance ici-bas
Moi ton maître je te démontre, toute l'étendue de mon pouvoir de mon savoir,
car tu as succombé aux même tentations, car Humain tu es,

la luxure est devenue ta passion.
Mon fanatisme et ma rigueur ont fait de toi un dépravé,
je me permets de te juger homme dépourvu de dignité.

La luxure te provoque, la luxure t'as subjugué,

comme une diablesse aux yeux de princesse, la luxure t'as subjugué.

Et tu désirais des femmes et pour toi, et pour toi je les ai courtisées;
puis tu as voulu les posséder, et tes fantasmes je les ai réalisés.
Ton désir de richesse chez toi a engendré
une suite d'orgies sans te soucier du prix,
puis tu as obtenu la célébrité en laissant au rencard tous tes préjugés.
Peu importe la manière et la façon d'y arriver,
tu es un loup traqué dans sa tanière.
Mais cette fois l'agneau t'as roulé, et les rôles se sont inversés,
faisant de toi un pervers aux abois.

La luxure t'as séduit, en dépravé elle t'as réduit;
la luxure ton point faible, t'obsède, te possède.

Mais désormais tu te retrouve damné... damné... damné...

 

Le Jugement dernier

Je suis venu te chercher car notre pacte est enterré.
Je me suis fait accompagner de la mort pour t'emmener.
Voici venu le jugement dernier, humain rempli de vanité,
à toi de me témoigner ton sens de la fidélité.

Ton maître t'ordonne de le suivre, tu t'étais damné pour survivre,
inutile de faire marche arrière, Satan n'entend pas tes prières.

Fixité animale de ses yeux, prête à me pourfendre en deux,
la mort au visage de madone, doux comme un sourire de nonne.

Inutile de la séduire, elle est venue pour me détruire.
Mon maître tu peux être fier, elle non plus n'entend pas mes prières.

Ton maître t'ordonne de le suivre, tu t'étais damné pour survivre,
inutile de faire marche arrière, Satan n'entends pas tes prières.

Je t'ai fait vivre comme un roi, et tu trônais sans foi ni loi.
Tu t'es vautré dans la luxure, toi qui moisissais dans l'ordure.

Ton âme de damné va brûler, dans le brasier de l'éternité
Rien n'est comparable à l'enfer. Tu étais heureux dans la misère.

Ton purgatoire a été bon, grâce à ce mariage, cette fusion.
Inutile de faire marche arrière, Satan n'entend pas tes prières.
Ton maître t'ordonne de le suivre, tu t'étais damné pour survivre,
Inutile de faire marche arrière, Satan n'entends plus tes prières.

 

 

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30/05/2009

Fais où on te dit de faire...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

La sale petite enflure... je me demande parfois s'il réalise l'énormité de ce qu'il dit.

A la question :

-Mais comment rapprocher les Européens de leurs institutions ?

Notre rouquin vert répond tel un commissaire du Komintern :

"Je crois qu'il faut mettre en place des référendums sur des propositions d'intérêt général, sur un salaire minimum en Europe, par exemple. Mais pas sur des sujets comme la Turquie, car la consultation pourrait avoir des relents racistes."

J'invente rien... c'est ICI, dans le 20minutes du 26 Mai dernier.

On n'en sort pas, les kapos veillent. 

Grands hommes privés
De vos attitudes
Privés de pouvoir
Sans nécessité
Y'a plus de temps à perdre
Pas une seconde
Le rêve est mort
Paraîtrait qu'il en reste encore
Il faut pour survivre
Mendier brûler les livres
Quand on t'enseigne la peur
La défaite sans honneur

[Refrain] :
Fais
Où l'on te dit de faire
Fais Fais Fais Fais Fais
Où l'on te dit de faire

De l'adolescence à la vieillesse
Egalité des chances
La peur la mort pour la tolérance
Y'a toujours deux vitesses
Regardes et surtout apprends
Regardes et souviens t'en

[Refrain] :
Fais
Où l'on te dit de faire
Fais Fais Fais Fais Fais
Où l'on te dit de faire

 

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29/05/2009

Les autruches

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

Il faut les écouter ces nains, jusqu'au bout, c'est jubilatoire autant de connerie crasse. On se demande où ces crétins vivent ? En tout cas ils doivent bien faire marrer les lascars de mon quartier qui, wesh wesh bien ou quoi ?, se tapent dans la main en les écoutant, avant de se les frotter... le business a ses raisons que la Raison ignore.


6min06sec

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28/05/2009

Saint Nihilisme

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Michel Onfray l'avait évoqué ici, et s'en prendre à sa Sainteté Sartre fait encore grincer pas mal de dents, surtout lorsque cela provient de la gauche. Mais je découvre chez Scheiro un texte de Peter Slöterdijk qui enfonce définitivement le clou. Onfray et Slöterdijk, tous deux de gauche et fins lecteurs de Nietzsche. Guère surprenant. 

"Sartre était le maître-penseur d’une gnose sadique illuminée par la conviction qu’il n’existe rien entre le ciel et la terre qui ne mérite d’être nié. A la lumière de ce diagnostic, on comprend pourquoi la pensée contemporaine ne peut tout simplement plus progresser sur le chemin de Sartre. On a ouvert un nouveau chapitre dans le roman de la négativité. Sur ses premières pages, on rencontre des concepts sur lesquels le grand professeur de la liberté n’avait pas grand-chose à dire : écosystèmes, réseaux, multitudes, atmosphères, mécanismes cybernétiques. Les termes cardinaux de l’ère postsartrienne sont non pas révolution, mais émergence, non pas refus, mais rattachement et transformation. La science actuelle a rompu avec l’idéologie sartrienne du monde muet et absurde. Nous savons à présent que tout parle et nous pouvons l’entendre dès que nous interrompons le monologue du sujet autiste. La conscience pure a fusionné avec le scintillement tranquille des écrans à cristaux liquides. Les choses et les hommes forment de nouvelles communautés, au-delà de la bourgeoisie et du prolétariat. Il y a longtemps que la société du vécu a ôté à la critique le mot de la bouche. Mieux : la consommation elle-même est devenue la critique et l’anéantissement des choses. La seule à ne pas être encore au chômage, c’est la nausée."

Extrait de l'article, "Le Grand Négateur", que vous pouvez trouvez sur l'autre site de Scheiro.

 

Alexandre Arnoux, traducteur de Goethe et de Calderón, a dit : "Qui t'autorise à parler de l'absurdité d'un monde auquel tu ne peux comparer nul autre."

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"Nous sommes déjà au ciel" de Giordano Bruno

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Nous sommes déjà au ciel

de Giordano Bruno

"Au sein de l'infini nous ne serions
ni le centre ni le pouvoir
ni l'oie ni l'œuf

Nous, qui n'avons pas décollé du sol
nous, qui haïssons la vérité
qui la pourchassons comme le diable
qui la lapidons en masse
et l'expatrions

Nous, qui décidons
qui s'adressera à l'opinion publique
et comment sera décrite la "réalité"
pour écouter en retour
— du moins tant que nous sommes en vie —
ce qu'il nous convient d'entendre.

Le Soleil doit tourner
le ciel doit être inaccessible
la Terre, sage.

Celui qui prescrit les commandements divins
saura composer aussi ceux des mortels
les interdits sont la condition sans laquelle on n'accède pas
au Sénat, à l'Autel, au Lit
à la Science et à l'Art
peu importe l'exactitude

L' « Âge d'or » ou l'avenir
en réalité, ne nous intéressent pas
et tout ce qui est prospère,
nous l'entasserons, si nécessaire,
sur un bûcher et nous le brûlerons
 « nous agirons avec douceur et sans verser de sang »
la Place rouge est, de toute façon, rouge de fleurs
la Renaissance est un prétexte pour les hérétiques
mais elle se moule dans l'ordre domestique de l'Inquisition
dans notre diabola permise et officielle
notre perversité et notre goût de l'Anathème

Nous sommes certes petits et mortels
nous tournons sans cesse
autour de nous-mêmes et autour du Soleil
et le monde est un Infinito inconnu

Mais nous avons au moins notre propre enfer
et nous choisissons qui nous allons tuer !"

 

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27/05/2009

Bien lire, c'est-à-dire lentement, profondément...

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"Non, nous n'aimons pas l'humanité ; mais, d'autre part, nous sommes bien loin d'être assez « allemands » au sens où le mot « deutsch » a cours aujourd'hui, pour nous faire les porte-parole du nationalisme et de la haine raciale, pour nous réjouir de l'infection nationaliste grâce à laquelle à présent les peuples en Europe se barricadent l'un contre l'autre et se mettent réciproquement en quarantaine. Nous sommes trop désinvoltes pour cela, trop malicieux, trop gâtés, mais aussi trop avertis, nous avons trop « voyagé » : nous préférons de beaucoup vivre sur les montagnes, à l'écart, « inactuels », dans les siècles passés ou à venir, rien que pour nous épargner la colère silencieuse à laquelle nous serions condamnés en tant que témoins d'une politique qui rend l'esprit allemand stérile en le rendant vaniteux, et qui de surcroît est une petitepolitique : pour que sa propre création ne se décompose pas aussitôt, ne lui faut-il pas la situer entre deux haines mortelles ? Ne faut-il pas qu'elle vise à éterniser le morcellement de l'Europe en petits Etats ?... Nous autres sans-patrie, nous sommes quant à la race et quant à l'origine, trop nuancés et trop mélangés, en tant que « hommes modernes », et par conséquent trop peu tentés de prendre part à cette débauche et à ce mensonge de l'auto-idolâtrie raciale qui aujourd'hui s'exhibe en Allemagne en tant que signe distinctif des vertus allemandes et qui chez le peuple du « sens historien » donne doublement l'impression de la fausseté et de l'inconvenance. Nous sommes, en un mot, - et ce sera ici notre parole d'honneur! - de bons Européens, les héritiers de l'Europe, héritiers riches et comblés, mais héritiers aussi infiniment redevables de plusieurs millénaires d'esprit européen." Friedrich Nietzsche, Le Gai savoir, "Nous autres « sans-patrie »"

 

"NE FRÉQUENTER PERSONNE QUI SOIT IMPLIQUÉ DANS CETTE FUMISTERIE EFFRONTÉE DES RACES !"

 Friedrich NietzscheOeuvres posthumes, trad. Bolle, éd. du Mercure de France, 1934, §858, p. 309.

 

"Bien lire, c'est-à-dire lentement, profondément, en regardant prudemment derrière et devant soi, avec des arrière-pensées, avec des portes ouvertes, avec des doigts et des yeux subtils..."
Friedrich Nietzsche, Aurore
Préface, §5

Malade de voir en certains lieux de la fumeuse réacosphère quelques crispés idéologiques citer Nietzsche à tout va sans l'avoir lu de bout en bout, c'est-à-dire, grosso modo de "La Naissance de la Tragédie" à "Ecce Homo" sans exception et, si possible, sans sauter de ligne. Mais il n'y a rien de neuf sous le soleil, Qohelet le dit si bien déjà... 

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26/05/2009

Sapho Chante Oum Kalsoum... un souffle qui vient de loin...

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

 

Sapho nous indique la voie bien mieux que les blaireaux du Raï moderne qui m'indisposent au plus haut point. Je n'ai jamais pu apprécier ni Cheb Khaled, ni Cheb Mami, ni je ne sais quel autre Cheb plus crâneur que la fierté elle-même. Par contre Oum Kalsoum, Farid El Atrache, Mohamed Abdel Wahab m'ont toujours illuminé la tête d'éclairs et d'orchestrations denses, jusqu'aux larmes libératrices du Tarab. C'est que les larmes viennent facilement, les soirs d'ivresse quand la mélancolie se fait assassine. 

 

Ici, Sapho apporte les traductions des paroles en chaque début de partie comme si elle cherchait à indiquer la filiation poétique de ces mots qui remontent jusqu'aux temps pré-Islamiques, chez les tribus arabes qui pratiquaient l'Amour Courtois comme  les Banou-Odhra. Les Frères Musulmans n'ont d'ailleurs jamais aimé ces chanteurs épiques qui portaient un vrai souffle de vie contre leurs faces de momies haineuses. Je m'autorise cette digression rapide pour parler, par exemple, d'IMROU'L QAIS (500-540), celui qu'on nommait El Malik ed-Dillil (« Le roi toujours errant »). IMROU'L QAIS a vécu l'existence d'un Prince en s'adonnant aux voluptés du libertinage (bref, un gars qu'a toute mon estime de mec bien portant qui bande encore). Il s'adonne à la poésie assez jeune, y traitant de ses débauches avec un goût de la provocation bien connu. Du coup, son père le chasse à cause de sa plume trop osée, ce qui était indigne, paraît-il, d'une personne de son rang.


Anthologie, traduite et présentée par René R. Khawam (Edition Phébus)

 

Je cite mon anthologie concernant ce poète des temps pré-Islamiques : "Chassé par son père Houdjr, roi de Kinda, qui désapprouvait sa passion pour une fille des Banou-Odhra, la tribu où l'amour courtois était à l'honneur, le prince-poète erra de campement en campement à travers l'Asie mineure. Il connut de nombreux succès d'amour, même à Constantinople où Justinien le reçut avec pompe et libéralité. Lorsque son père mourut en combattant la révolte des Banou-Asad, dans l'Arabie Centrale, IMROU'L QAIS se mit en mesure de le venger. Il n'en continua pas moins à composer des poèmes -- avant de mourir empoisonné. On lui attribue les règles fixes auxquelles fut soumise après lui la poésie arabe. Il donna le modèle du poème appelé QASÎDA, dans lequel l'éloge de la tribu et le récit des exploits guerriers s'allient à un sentiment aigu de la rapidité de l'existence et de la vanité des liens dont s'embarrasse le coeur de l'homme. (...) Regard perspicace sur la réalité quotidienne, souffle épique, densité de l'expression, tout concourt à faire du "prince errant" un initiateur et un modèle."

Et voilà ce qu'il écrit... de l'Amour Courtois avant l'heure, mêlé à des allusions libertines franches :

"Arrêtons-nous et pleurons au souvenir de l'aimée.
Maison près du banc de sable entre Dakhoul et Harmal,

Toudiha et Miqrat, les vents du Nord et du Midi
leur étoffe ont tissé mais n'ont point effacé sa trace.

Mes compagnons près de moi ont arrêté leurs montures,
disant :"Maîtrise-toi et fuis cette affliction mortelle."

Ma guérison, amis, c'est de laisser couler mes larmes
mais doit-on s'affliger d'une trace effacée ?

N'as-tu pas courtisé Oumm-al-Houwayrith avant elle,
et puis encore la belle Oumm-al-Rahab à Ma'sal ?

Quand elles se levaient, des effluves de musc partout
se répandaient, parfum d'oeillet porté par le zéphyr.

En les quittant, d'abondantes larmes avaient coulé
jusqu'à ma gorge et mon ceinturon en était mouillé

Oui, plus d'un jour parfait d'elles tu as pu obtenir,
et surtout, parmi ces jours, celui de Darah-Djouldjoul.

(...)

Je suis entré un jour dans le palanquin d'Ounayza...
"Malheur !Tu vas me forcer d'aller à pieds, me dit-elle"

et entre temps le palanquin ployait avec nous deux...
et puis : "Descend, IMROU'L QAIS, tu fatigues ma bête."

Et moi de lui répondre :" Va, laisse filer sa longe,
ne m'éloigne pas, de grâce, de ton fruit qui distrait...

J'ai visité des femmes comme toi, et même enceintes,
qui ont laissé leur nourrisson entouré d'amulettes...

S'il pleurait, de moitié se tournaient vers lui, et mon soc
les pourfendait tranquillement, sans être détourné."

L'une un jour se refusa sur la colline de sable,
s'obligea de rompre, par un serment indissoluble.

Doucement ! ô Fâtima, après ta coquetterie,
modère-toi, même si la rupture est décidée.

Cela t'a-t-il séduite de voir ton amour me tuer,
de constater que mon coeur t'obéit sans murmurer ?

Si quelque créature t'a poussé à me haïr
sépare nos habits : tu verras qu'unique en est la trame."

 

C'est bien cette poésie-là qui survécu à l'islamisation et qui, selon mon anthologie, put fleurir en particulier dans le sud de l'Espagne, loin du centre du Califat, "en marge des sentiers de la vertu héroïque toute une poésie qui ne jure que par l'Amour, et que l'on dira "courtoise" avant la lettre (c'est elle, d'ailleurs, à travers les poètes arabes de l'Espagne, qui finira par influencer -- et par dégrossir -- le beau parler des troubadours du Pays d'Oc). Ainsi donc, dés le VIIème siècle, les preux chevaliers de l'Orient ne dédaignent pas d'avouer qu'ils portent au coeur la blessure d'amour."

L'autre manière qu'a eu l'Amour Courtois pour s'imposer en Europe Chrétienne c'est grâce probablement au seul génie véritable qu'a eu le monde musulman celui de la transmission du savoir et des écrits venus du monde greco-latin antique, écrits oubliés par l'Occident après la chute de l'Empire et les invasions barbares successives. Et une oeuvre qui a contribué à l'apparition de l'Amour Courtois mais qui n'est pas de création arabe et encore moins islamique c'est le livre nommé "Les Métamorphoses" d'Ovide et surtout l'Ars amatoria (L'art d'aimer) du même auteur que les arabes en débarquant sur le sol européen avaient dans leurs bagages intellectuels. Mais ils ne l'ont pas inventé de bout en bout.

L'Amour Courtois est donc une manière d'aimer et de célébrer l'Amour qui existait déjà du temps d'Ovide, et dans l'Arabie aux temps pré-Islamiques. Les conquêtes musulmanes n'ont fait qu'entraîner derrière elles certaines pratiques avec les populations qu'elles drainaient aux 4 coins du monde. 

 

Il y avait également JAMIL, mort en 701 de notre ère, Poète nomade, il appartient à la tribu des Banou-Odhra, encore, dépositaires de l'ancienne poésie courtoise qui ne pouvaient aimer sans mourir d'amour, c'est-à-dire prêt à se battre pour. Il célébra la jeune et belle Bouthayna dont il ne put obtenir la main. Ses vers comptent parmi les plus tendres de la poésie arabe.

"Encore enfant
je me suis lié
par le désir d'elle,
et ce désir avec moi
n'a cessé de croître en âge
jusqu'à ce jour,
et d'augmenter en force
et en intensité.

J'ai donc dilapidé
ma vie,
en attendant qu'elle veuille bien
m'accorder ses dons ;
et, en elle,
mes jours nouveaux,
je les ai transformés
en guenilles fatiguées.

Puissé-je enfin
passer une seule nuit
avec toi
à Wadi'l-Qoura' !
Alors je m'estimerai
heureux.

Car auprès d'elle
et de ses compagnes,
les propos les plus bénins
me seraient
un sourire,
et tout assassiné
deviendrait
un martyr."

 

Mais à présent, faisons silence et écoutons le chant splendide qui provient de cet âtre. Montez le son...

 

 

Oum Kalsoum

 

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25/05/2009

"L'horreur et la majesté des exigences infinies, des significations infinies"

=--=Publié dans la Catégorie "Le Salut par les Juifs"=--=

 

et

 

=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=

 

 

"Ce que l'Europe doit aux juifs ? Beaucoup de choses, bonnes et mauvaises, et surtout ceci, qui appartient au meilleur et au pire : le grand style dans la morale, l'horreur et la majesté des exigences infinies, des significations infinies, tout le romantisme sublime des problèmes moraux, et par conséquent ce qu'il y a de plus séduisant, de plus capiteux et de plus exquis dans ces jeux de lumière et ces invitations à la vie, au reflet desquels le ciel de notre civilisation européenne, son ciel vespéral, rougeoie aujourd'hui, peut-être de son ultime éclat. Nous qui assistons en artistes et en philosophes à ce spectacle, nous en sommes - reconnaissants aux juifs."

Friedrich Nietzsche, Par-delà Bien et Mal, (-250-, Peuples et Patries)

 

"Comment ? Vous avez choisi la vertu et les sentiments exaltés, et, en même temps vous lorgnez les privilèges des moins scrupuleux. - Mais, en choisissant la vertu,on renonce à tous les "privilèges"... (à l'intention d'un antisémite)"

Friedrich NietzscheCrépuscule des idoles, Maximes et traits §19

 

"Définition de l'antisémite : envie, ressentiment, rage impuissante comme leitmotiv de l'instinct, la prétention de l'« élu » : la plus parfaite manière moralisante de se mentir à soi-même - celle qui n'a à la bouche que la vertu et tous les grands mots. Et ce trait typique : ils ne remarquent même pas à qui ils ressemblent à s'y méprendre. Un antisémite est un juif envieux - c'est à dire le plus stupide de tous..."

Friedrich Nietzsche(Fragments Posthumes)

 

"Croyez-moi : cette invasion répugnante de dilettantes rébarbatifs qui prétendent avoir leur mot à dire sur la "valeur" des hommes et des races, cette soumission à des "autorités" que toutes les personnes sensées condamnent d'un froid mépris ("autorités" comme Eugen Dühring, Richard Wagner, Ebrard, Wahrmund, Paul de Lagarde - lequel d'entre eux est le moins autorisé et le plus injuste dans les questions de morale et d'histoire ?), ces continuelles et absurdes falsifications et distorsions de concepts aussi vagues que "germanique", "sémitique", "aryen", "chrétien", "allemand" - tout ceci pourrait finir par me mettre vraiment en colère et me faire perdre la bonhomie ironique, avec laquelle j'ai assisté jusqu'à présent aux velléités virtuoses et aux pharisaïsmes des Allemands d'aujourd'hui. - Et, pour conclure, que croyez-vous que je puisse éprouver quand des antisémites se permettent de prononcer le nom de Zarathoustra ?"

Friedrich Nietzsche, Lettre à Theodor Fritsch du 29 mars 1887

 

"Et disons le tout d'abord à l'oreille des psychologues, à supposer que l'envie leur vienne d'étudier le ressentiment de plus près : c'est aujourd'hui chez les anarchistes et les antisémites que cette plante fleurit le mieux, ainsi qu'elle a toujours fleuri d'ailleurs, dans l'ombre, comme la violette, mais son odeur est différente."  Friedrich NietzscheLa généalogie de la morale, la "faute", la "mauvaise conscience", §11