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14/09/2008

Saint...

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=

Le feu de la sainteté brûle. Saint est le souffle qui enfle mes poumons. Sainte est la pensée qui me torture. Saints les cauchemars qui me réveillent en sueur. Sainte la malédiction qui nous est donnée comme un défi. Sainte est la langue quand elle est entendue.
Claudel : « Le clair dialogue avec le silence inépuisable ». Le langage quotidien annihile, réduit les mots aux balbutiements informatifs. La langue puise, nomme, élève la sainteté. Sainte est l’érection matinale. Saintes les menstrues. La poésie est martyre : elle porte témoignage, elle dit l’inavouable. Mais il faut pouvoir l’entendre avant que d’oser se brûler au feu de la Sainteté. Le réel voilé attend le dévoilement. « Le citoyen d’un état moderne, non plus seulement de son village ou de son district, et qui sait lire et écrire, est mal préparé à accéder aux biens intellectuels d’ordre supérieur. Il est maintenu artificiellement à un niveau plus bas par la télévision et les magazines illustrés, et ces médias — indépendamment de leur aspect technique — sont pour l’esprit comme les chaussures qui blessaient les pieds des femmes dans la Chine antique. Dans le même temps, l’élite s’occupe de ce qu’on dénomme culture, c’est-à-dire qu’elle s’adonne en général à des rites imposés par le snobisme et supportés avec ennui. » (Czeslaw Milosz, Témoignages de la Poésie)

Sainte est la rue, poisseuse et humide, puante et sanglante. Saintes les cathédrales que caressèrent des mains d’homme. Dans le cercle, tourbillonnant, nous sommes saints sans le savoir, perdus, éteints, chancelants et fiers. Saint sera l’éveil quand les yeux injectés de sang s’ouvriront. Saints les maudits qui se complaisent dans leur malédiction. Saint l’écrivain, christ mineur, qui porte sa croix en silence et attise la forge du Verbe. « Le feu qui dévora Sodome et Jean Huss et la cigarette que je viens de jeter, le feu court sur la mer et les marais, au flanc des cimetières, dans la fumée des locomotives, aux hublots des transatlantiques. » (Robert Desnos, Deuil pour deuil). Sainte est la mort qui nous surveille. Saint le froid de l’hiver qui vivifie et qui tue, comme l’Esprit Saint et sa flamme qui éclaire les synapses. N’allez pas croire que je mets tout à niveau égal. Je décris une ronde qui nous submerge chaque jour. Je décris la subjugation qui nous surprend comme une proie. Je décris la soumission qui nous interdit. Je dis notre carne au milieu du brasier.

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Les moutons, les oies et les ânes...

=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=


Trouvé ce texte du philosophe moustachu sur Theatrum Mundi qui m'a rappelé mes lointaines explorations qui ne demandent qu'à être reprises.

"La lutte contre l’Eglise est sans doute entre autres aspects – car elle signifie mille choses diverses – la lutte des natures plus vulgaires, plus légères, plus confiantes, plus superficielles contre la domination des hommes plus graves, plus profonds, plus contemplatifs, c’est-à-dire plus méchants et plus méfiants, qui furent longtemps à scruter avec une suspicion profonde la valeur de l’existence comme aussi leur propre valeur : le vulgaire instinct du peuple, sa joie sensuelle, son « bon cœur » s’insurgèrent contre eux. L’Eglise romaine tout entière repose sur la suspicion méridionale à l’égard de la nature humaine, et qui dans le Nord prêta toujours au malentendu : suspicion qui constituait pour le Midi européen l’héritage du profond Orient, de l’antique et mystérieuse Asie et de son esprit de contemplation. A lui seul le protestantisme est un soulèvement populaire en faveur des braves gens, ingénus, confiants, superficiels (le Nord montre toujours plus de bienveillance et de platitude que le Midi) ; mais ce fut la Révolution française qui remit enfin solennellement et sans réserve le sceptre au « brave homme » (au mouton, à l’âne, à l’oie, en un mot à tout ce qui est d’une irrémédiable platitude, à tout ce qui braille, qui est mûr pour la maison de fous des « idées modernes »)."

Nietzsche, Le gai savoir, fragment 350, traduction de Pierre Klossowski.

"Peut-être la vérité est-elle une femme qui a de bonnes raisons de ne pas vouloir montrer ses raisons." écrivait Nietzsche dans la préface de ce livre.


Nietzsche en 1868

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13/09/2008

Écrire - XIV

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=

Cela fait longtemps que je tourne autour du livre que je voudrais écrire, mais je ne parviens pas à me décider. Le temps passe et rien ne se passe, mais cela ne dépend que de ma petite volonté. La vie dans ce qu’elle a de plus médiocre m’enserre et me malmène, me bouffe les nerfs, me soumet à sa routine. J’amoncèle des feuilles, des carnets, tiens un journal intime que ne lirons, peut-être, même pas mes propres enfants. Je gère mal un Blog sur internet qui ne doit pas servir à grand chose. Mais je m’amuse, au moins, de tout ça, sans y accorder l’importance que d’autres accordent à leurs blogs avec une fièvre qui n’est pas la mienne. Malgré tout, il y a dans ma façon de faire comme une nécessité qui me dépasse.
Verlaine : « La vie est là, simple et tranquille. » Je la perçois dans le rugissement du monde. C’est un geste de négation magistral, quand on y songe, ô lumineuse conscience, ostentatoire dans l’acte, radical dans le positionnement. Le souffle fétide du monde et, pourtant, « la vie est là, simple et tranquille ». Paradoxe de la conscience ouverte qui étreint le temps et cet espace. « La vraie vie est ailleurs » mais elle est construite avec méthode ici et maintenant, dans un replis, une aristocratique mise à l’écart, une minutieuse création, pensée, réfléchie, une concertation entre moi, moi-même et je. Et « je est un autre ». Écrire, au cœur des ténèbres, c’est se façonner une aire de liberté que ne soupçonne guère le commun des mortels. L’homme du repli que je suis, n’est pas asservi à la multitude qui s’agite sous le soleil de Satan. Cloitré, tel un moine, je respire au souffle de mon écriture, contrairement aux fous qui dansent mal et qui hurlent en dehors de ce cloitre qui est le mien, ma tour au milieu des marécages, sous le déluge constant de la bêtise humaine, du conditionnement et du conformisme viscéral qui s’est installé dans chaque parcelle des malades qui se complaisent à n’être rien. C’est une négation qui affirme.

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12/09/2008

"Je suis canadien français et je n'ai pas peur..."

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Maurice G. Dantec sur Radio Canada en 2006 (.mp3) ...un p'tit "click" et téléchargez...

et aussi...



Trouvé sur le blog Dantec

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Ici-bas...

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Avancer toutes voiles dehors.
Respirer l’air du grand large.
S’afficher contre la finitude classique qui crispe les corps, le désir, le langage. On veut ne voir en moi qu’un triste réactionnaire, un conservateur arrêté, un fascîîîîîîîsteuh élémentaire. Cela sied à merveille aux vomisseurs professionnels qui n’osent pas se demander si l’homme existe vraiment, convaincus que la sinistrose du jeu social est la seule réalité qui vaille, sa seule et unique fondation, dont la compréhension puis la gestion assurerait un séjour stable ici-bas, sur cette terre qui se dérobe pourtant sous ses pieds d’où Dieu semble s’être absenté.

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11/09/2008

Signes...

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Signes visibles que cette fureur générale, ces cadavres disséminés, ces râles, cette souffrance que vomit l’humanité sans un seul instant de suspension, morte espérance qui se relève, âmes damnées dans des corps troublés, rivières de larmes et de sang, puanteur des charniers, siècles qui valsent dans la fournaise qu’alimente l’Homme en se mouchant dans des lambeaux de chair. Signes visibles d’une fin proche, d’une fin qui a déjà eu lieu, d’une fin qui n’en finit pas de finir et de recommencer.

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De Profundis

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De Profundis (Out of the Depths of Sorrow)... album : Spleen & Ideal (1985)




Découvrez Dead Can Dance!



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10/09/2008

Voilé...

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J’entrouvre la porte des mondes secrets. À l’affut. En attente. Une archéologie insoupçonnée. Ces mondes sont le monde, lorsque la réalité ne nous requiert pas, que nous voyons au-delà, et que la terre fait sens. Rilke :

« Promptitude des métamorphoses du monde,
Comme formes de nuages,
Toute chose accomplie
Retourne au sein du Tout-ancien
(…)
Seul le chant de la terre
Consacre et maintient. »


Étroite est la Réalité fermée à la douleur, à l’amour et à la mort. Un voile recouvre tout ce qui est essentiel et creuse davantage l’abîme de l’être, l’enterre, le clos. Mais « l’assombrissement du Monde n’atteint jamais la lumière de l’être. » (Heidegger)

« Si ce monde vous ennuie, changez-en ! » Philip K. Dick.


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Ouverture...

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Agencement des mots.
Qualité de silence.
Impatiente patience.
Jour de joie dans le secret de mon cœur.
Patiente impatience.
Empathie totale.
Amour.
Pas d’ennui.
Pas de violence.
Présence claire.
Visage.
Être.

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09/09/2008

Question of choice...

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Ce qui a permis au protestantisme d’assurer sa pérennisation c’est la persécution qu’il a subi qui l’a orienté vers le libéralisme, sinon son idée que notre destin est scellé quoi que l’on fasse est un totalitarisme inexistant dans le catholicisme ou l’orthodoxie. Je ne suis pas du tout surpris de savoir que les protestants allemands ont plus facilement collaboré avec les bêtes sanguinaires nazis comparativement aux catholiques. En Italie, en signant les accords du Latran, en 1929, sous Mussolini, l’Église Catholique se donnait une liberté d’action par rapport à l’État fasciste et aux États à venir. Faits à l’image de Dieu, le libre arbitre nous couronne. Le choix. La décision.

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Verbe

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Novalis a dit que l’on revient toujours à la maison. Au foyer où brûle l’âtre. Là où Heidegger affirme que l’être est enraciné, par ces chemins qui clament le vide pour combattre le néant. Le vide qui fait advenir ce que nous sommes vraiment. Homme tu es un être des horizons, l’ici et maintenant se dérobe à ta présence et tu esquives sa présence. Et Hölderlin :
« Je reviendrai donc dans mon Ionie : c’est en vain que j’ai quitté ma terre natale et cherché la vérité.
Et comment des mots auraient-ils apaisé la soif de mon âme ? Des mots, j’en trouvai partout ; partout des nuages, Héra nulle part.
Je les hais comme la mort, ces misérables compromis de quelque chose et de rien. Devant l’irréel, toute mon âme se hérisse.
Ce qui ne peut m’être tout, pour l’éternité, ne m’est rien. »

Thalia

Quel est ce vestige obscur, là et aussi en retrait, affleurant à la lumière que l’être ne distingue pas ou si mal ? Il n’y a qu’un seul et unique monde qui nous porte, que nous pensons, qui est le flux même de la vie, à commencer par nos « collines inspirées » si nous savions les écouter et en entendre la voix portée par les vents qui la croisent.

La langue parle, il faut l’écouter.

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08/09/2008

Écrire - XIII

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L’écriture est la forme d’art la plus libre et la plus abordable. Des cahiers, quelques stylos, et ouverture des écoutilles. Les cahiers peuvent finir pour un long temps dans un tiroir, un grenier, une cave. Aucune importance. Un jour une main vient, se saisit de l’objet, l’ouvre et s’illumine de la découverte. Entre les lignes on devine le souffle de l’écrivain, ses doutes, ses certitudes, sa vision se plantant dans sa chair, sa plume épuisant le monde. C’est pour cela que je suis heureux d’écrire dans le secret de mon alcôve. Le charme opère sur moi, au moins, je l’assure. Pas de prétention particulière, si ce n’est l’envie de creuser mon sillon tranquillement, n’attendant rien du système à part son écroulement prochain.

« La solitude ne plante rien : elle fait mûrir…
Encore te faut-il en plus l’amitié du soleil ! »

Friedrich Nietzsch, Poèmes

Dans le désarroi de ce monde que je scrute comme un nomade en exil je suis vivant de ma vie heureuse. J’ai péché, pauvre de moi, en aimant. Les imprécateurs peuvent hurler et vomir leur bile. « On est ce qu’on est devant Dieu, et rien de plus » dit une phrase du Curé d'Ars. Les contempteurs peuvent reprendre leurs reniements, leurs jugements, leur néantisation générale, leur glissement abbyssale qu’ils croient paradisiaque. Grand bien leur fasse.

« Il est nécessaire à la vie commune de se tenir à hauteur de mort. »
Georges Bataille


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Enclume

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Dans un monde de nains les médiocres sont rois et les clercs de la République mènent la danse au-delà de leurs cénacles. Je ne me fais aucune illusion. Je parviens à danser du milieu du brouhaha selon les exigences de ma nature.

J’ai voté pour Nicolas Sarkozy car je préfère être gouverné par une enclume que par une cruche.



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07/09/2008

En dehors...

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Attaques lâches, traitresses et déloyales. Minables procès d’intention voilà comment se comportent les vertueux vis-à-vis de ma personne. La montée en puissance de la « pensée unique » a créé un « no man’s land » où elle entasse, comme son nom l’indique, tous ceux qui ne sont pas dignes de faire partie du monde des hommes car ne répondant pas à ses critères moraux. « No man’s land » déployé, comme dans L’Enfer de Dante, en cercles concentriques où chaque sujet est placé selon le poids de ses supposées fautes. Conformisme de la névrose, paresse intellectuelle, embourgeoisement hystérique, voilà le règne qui dresse les tribunaux. Abordez un sujet estimé clos par ces tristes éminences et votre affaire est scellée. Leur haine frétille comme l’œil de verre de Le Pen et elle a la bave facile. Les chiens s’aboient dessus et se mordent avec délectation. Sado-masochistes se manuelisant mutuellement leurs pauvres neurones et n’ont de défouloir que dans les plaintes profondes, les gémissements mondains, la haine sonore scandée sur les tribunes, le mépris de soi et de l’autre synthétisé par des idées courtes. À gôche comme à drouâte. Grand est mon bonheur d’être en dehors de ces meutes.

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Écrire - XII

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Par l’épanchement à la source, l’acte vif saisi l’instant propice et cristalise les mots en une sculpture qui fige un nouveau point de départ pour d’autres pensées à venir. Le miracle du verbe se nomme infini. L’écrivain ne crée rien. Conscience pleine et présente il n’est que le dépositaire d’une œuvre reçue à accomplir. Il ciselle ses phrases comme une canne d’ivoire à la parfaite droiture et un pommeau d’or pur taillé à la convenance de l’être. Artisan il quête la forme porteuse du fond, le fond expulsant la forme, œuf de l’athanor surgi, sphère de l’intellect et flèche du désir. Sel de l’âme offerte aux transes sans alcool. Vibrations de l’univers qui s’immiscent telles des hordes en fête dans les territoires intérieurs d’où le nomade guette l’arrivée des anges à l’amour sans pareil.

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Gluecifer

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

Dommage que le groupe soit dissout car, comme on dit, ça envoyait du bois...

Anyway... Enjoy !


Gluecifer : Car Full Of Stash (Live)


Gluecifer : Take it (Live)


Gluecifer : Here Come The Pigs


Gluecifer : A Call From The Other Side


Gluecifer : Dingdong Thing

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06/09/2008

Danko Jones

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Danko Jones ouvriront pour Motörhead le 26 Novembre prochain au Zénith de Paris... I'll be there.

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Mourir comme il faut...

=--=Publié dans la Catégorie "Ô Mort... Ô Mort..."=--=

Être au clair avec mes proches, mes semblables. Paix. L’agonie est un combat dit la langue grecque. C’est bien quand on a fini de vivre que l’on lâche l’affaire pour mourir. Ce n’est pas une lapalissade. C’est ainsi. Le chemin de l’homme est parsemé d’embuches pour lui interdire de mourir comme il faut.

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05/09/2008

Soif de vinaigre

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Puiser dans mes ressources intimes pour trouver le chemin. Quoi qu’il arrive on est vivant jusqu’au bout. Déposer mon parcours de vie aux pieds de l’autel de Dieu. Mettras-tu Seigneur les mots dans ma bouche, pour dire ma carne comme un témoignage ? Pourquoi le flux du temps me tourmente-t-il au point de ne pas ressentir ta présence comme mon cœur le souhaite ? Certains jours comme celui-là je comprends plus que jamais la phrase de Nietzsche : « Dieu est mort ». Comme une ouverture vers ton souffle. Et puis j’oublie. La clarté se dissipe. Le chaos me réclame. Ma soif se doit d’être abreuvée de vinaigre.

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04/09/2008

Rien... Tout...

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La souffrance est toujours personnelle et unique. Physique, psychique. L’inconnu ouvre sa mâchoire béante et carnassière et nous avale. Au-delà du corps et de l’âme, voilà toute une vie qui hurle. Acceptation. Je suis petit. Je ne suis rien. C’est pour cela que je suis tout. Je suis. À l’image de Dieu.

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03/09/2008

Straight

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Notre société est dans l’efficacité, dans la course, dans l’extase de l’agitation. Fausse extase, bien entendu. La seule dimension qui parlera sera celle de la mort.

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02/09/2008

L'imagination dans les chaussettes...

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En allant de ci, de là, sur la toile ensorceleuse du net, de blog en blog, de forum en forum, je peux dire que ça pulse, ça fourmille, ça s’agite, ça vibre, ça jouit parfois, mais ça danse et ça rit très rarement. Généralement, il faut l’avouer, ce sont les blogs à tendance droitière qui s’avèrent les mieux tenus et les plus légers, les mieux écrits, les moins naïfs, structurés très sérieusement par des tenanciers qui savent tenir la maison sans se prendre au sérieux. De même, les blogs tenus par quelques francs-tireurs littéraires s’avèrent remarquables, sans afficher de sensibilité politique particulière, leurs instigateurs peuvent être de droite, de gauche ou apolitiques, mais au moins acceptent-ils la controverse avec ouverture et jubilation. Pourquoi j’écris tout ça ? Certainement pas pour balancer des liens que j’estime et vais visiter au quotidien ou ponctuellement. Non. En fait, j’écris simplement ces lignes pour dire que la gauche à l’imaginaire dans les chaussettes, comique pour ceux qui se disent les descendants spirituels de la main qui traça sur les murs de Paris en Mai 68, « l’imagination au pouvoir ». L’imagination dans les chaussettes, le rêve dans la législation, la révolte dans le poncif, la conscience dans la flagellation. La tristesse optimiste ceint son front, la vertu la guide depuis toujours, particulièrement dans les périodes troubles et sanglantes… pour ériger des tribunaux, pointer du doigt, lâcher les sans-culottes comme les nazis lâchaient leurs chiens à la gorge des insoumis. Aujourd’hui, justement, avec le masque vulgaire et poisseux de la « coolitude », elle envoie ses accusateurs carnassiers sur les blogs et les forums, où ils se spécialisent dans l’insulte dépourvue de style et la distribution du point Godwin. C’est leur dernière jouissance possible, car ça ne bande plus, non, ça chante plus que jamais les lendemains qui chantent. Qui déchantent, si vous préférez...

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01/09/2008

Clair et Obscur

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En 1988 dans une « fiche bibliographique » publiée par le Magazine littéraire, Gilles Deleuze décrivait ses « signes particuliers » comme suit :
« Voyage peu, n’a jamais adhéré au parti communiste, n’a jamais été phénoménologue ni heideggérien, n’a pas renoncé à Marx, n’a pas répudié Mai 68 ».
Car si c’est bien la face sombre de Mai 68 qui a traversé, a posteriori le temps, si c’est la chienlit qui s’est emparée des rennes de l’Histoire de ce pays, et du monde occidental en général (tout ce qui a émergé de la « contre-culture » de la fin des années 60 de Bohn à Berkeley, de Prague à Londres en passant par Paris), si anéantissant des hiérarchies qui, dans certains cas, étaient bien poussiéreuses mai 68 n’a pas été capable, étouffé dans son œuf, d’accoucher de sens, de hiérarchiser des perspectives nouvelles, il n’en demeure pas moins que cet événement eut aussi un côté solaire et lumineux, un champ des possibles. Ce fut, aussi, un éclatement dionysiaque de la réalité, une expérience de l’immédiateté, une suspension de la grisaille en cours, la création — certes ratée — de situations dans la ville éventrée, renversée, ouverte comme une femme aux cuisses saillantes, offerte. Bras d’honneur à la police, pied de nez à la bêtise tranquille. C’était encore possible, il n’y avait pas autant de racailles que de nos jours. C’est une sottise sans nom qu’ont certains de dire que les émeutes récentes des banlieues leur laissent l’espoir d’un nouveau Mai 68, quarante ans après, car je doute fort que nos défoncés au mauvais shit des quartiers prennent soudain la peine de s’embarquer dans des discussions à n’en plus finir, des débats outranciers, des confrontations idéologiques, des postulats exacerbés, des insultes rieuses, des exaltations sensuelles, paresseuses et luxuriantes. Car Mai 68 a eu, aussi, ses fulgurances de droite : ironie, désinvolture, insolence. Quelque chose que les personnages ni de Déon, ni de Blondin ou Nimier n’auraient rejeté. Une manière d’insulter l’ordre et le ciel que Céline aurait approuvé. Une acidité dans le style digne de Retz via Debord. Oui. Il y a eu, aussi, de ça, on l’oublie un peu vite.

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Artistes...

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Les artistes finissent-ils tous par se vendre ? Par nécessité ? Par épuisement ? Par lâcheté ? Par découragement ? Par opportunisme ? Par envie de fédérer dans le consensus ? Le rebelle de nos jours est conventionnel, éteint, avec droit de cité et ausweis de circonstance. Quel courage, quelle détermination, quelle pureté intérieure est nécessaire pour faire face aux vieillards séniles, aux « sépulcres blanchis », aux pompes funèbres des institutions, des mausolées ouverts du système.

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31/08/2008

Négation Totale de l'Europe

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Frantz Fanon dans Les intellectuels et la contrainte idéologique en appelait à « la négation totale de l’Europe ou, plus exactement, affirmation totale du sous-développé, du relégué, du déshérité, face à cet Autre qui avait fait de lui une créature de deuxième qualité. »



Vous pensez bien que l'apprenti "Fanoniste" retient exclusivement l'idée de "négation totale de l’Europe". Les raccourcis facilitent la vie, n'est-ce pas ?


Il y a dans cette lamentable démarche intellectuelle qui honore la négation littérale d’un continent une soumission inconsciente et obsessionnelle qui participe à la fixation du tiers-monde dans la périphérie qui est la sienne et qui plonge le blanc occidental sans cervelle ou sans culture, dans l’auto-flagelation comme seule liturgie morale. Ainsi, une fois ce cancer propagé dans la multitude, la haine est en terrain propice à sa propre propagation. Désormais, l’écrivain nègre, fécondé par cette attitude mentale, en est réduit à produire des tableaux exotiques pour attirer l’attention, sous la lecture bienveillante du blanc bec bien pensant et, est-il nécessaire de le souligner, anti-raciste. Or, de part et d’autre le racisme, ou tout au moins le racialisme, est plus présent que jamais, enterré, caché par les bons sentiments, par les nobles âmes démocratiques.

Je ne peux m’empêcher de songer à la révolte irrationnelle de l’esclave vis-à-vis du maître, se croyant capable de bâtir un homme nouveau et qui ne fait que semer des ressentiments aux quatre vents sans même réaliser un seul instant l’ampleur des dégâts qui seront signés de son sang… et de celui d’autrui. Et j’ose espérer que le lecteur aura bien compris que l’esclave que j’évoque en ces lignes n’est pas le pauvre nègre qu’on transbahutait à fond de calle comme du bois d’ébène, mais peut-être bel et bien lui-même, le lecteur de passage qui vomit sa bile « gôchisante » sur tout et sur rien…


Une révolte rationnelle c’est autre chose.

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