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07/11/2006

La Mort se joue de nos sexes...

=--=Publié dans la Catégorie "Ô Mort... Ô Mort..."=--=

La petite fille prenant conscience qu’elle n’a pas de pénis jalouse le petit garçon. Mais le petit garçon jalouse la petite fille de ne pas pouvoir donner la vie, aussi décide-t-il de donner la Mort. Ses jeux le montrent bien en cow-boy ou voyou débonnaire, pirate des caraïbes ou partisan dans le maquis de son imaginaire intemporel. Et la terre tourne. Car la Mort n’a pas lieu à la fin de notre vie. Notre décès n’est qu’un rendez-vous culminant, un paroxysme. La Mort a court de notre vivant et, ce, dés notre cri premier. Car la Mort nique Eros, c’est bien connu. Quel couple que celui-là ! On le sait mais on baisse les yeux et on scrute notre vide, on tente une parade pour ne pas regarder la réalité dans le blanc cadavérique de ses yeux. On préfère l’agonie de notre lourdeur, de nos transgressions, nos impardonnables fautes. Le démon doit bien se marrer. Il se fend la gueule avec nos corps dénués d’enchantements et de magie incarnée.

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Bande son du moment : "Mezzanine" par Massive Attack

Lecture du moment : ...pas de lecture particulière... butinages divers...

Humeur du moment : Triste

05/11/2006

Dés le premier souffle, la Mort est présente...

=--=Publié dans la Catégorie "Ô Mort... Ô Mort..."=--=

La marche purifie. On est en route vers Soi. L’Avancée, dés le premier souffle qui déchire et brûle les poumons. Face contre jour, joue contre pluie, bouche affrontant les vents. Sourire. Et l’Avancée est mortelle. Dés le départ. Dés la naissance nous sommes disponibles pour la Mort. Le tout est de ne pas attendre la Mort pour être, enfin, disponibles pour la Vie. Mais il faut marcher. Il faut marcher avant le saut final. Nous sommes tous produits pour la Mort.

Mon prénom est Nebojsa. Lire : Néboïcha. « Qui n’a pas peur », « Audacieux » ça veut dire… en Serbe. On peut toujours faire des effets de style et se dire qu’une partie de mon destin fut scellée par ce prénom. C’est la section militaire dont mon père était responsable alors qu’il effectuait son service obligatoire, dans la Yougoslavie de feu Maréchal Tito, qui a décidé que je serai appelé ainsi. Mon daron les a fait voter. C’est-y pas romanesque ?! Une dizaine d’hommes, des Tziganes, des voyous, des Albanais. Et mon père qui avait atterri là-dedans. La seule fois où il m’en a parlé c’était pour me dire qu’il y régnait une forte unité et fraternité, bien plus que dans les autres groupes de soldats qui lorgnaient vers son groupe à lui avec quelque mépris. Me dire que mon prénom a eu quelque importance dans mon parcours d’être humain, mes prises de positions c’est même plus que romanesque… c’est Romantique dans le Noble sens du terme. Mais, à bien y réfléchir, ce genre de principe identitaire et personnaliste n’a que peu de poids face au Verbe et à ce que celui-ci implique. Or, je suis un nomade des territoires intérieurs, un possédé nomade du Verbe. Un nomade apte à la Mort.

Depuis le 11 Avril 1984, il ne se passe pas une journée sans que je ne pense à la Mort et, en premier lieu, à ma mort prochaine. Et avant le décès de mon grand-père maternel, j’avais étudié, au lycée, Montaigne et son « Philosopher c’est apprendre à mourir ». Si on ne considère la Mort comme faisant partie du processus même de la pensée, de la Vie, on ne peut être apte à vivre véritablement. Il n’est point question de considérer juste ce fait : nous sommes mortels. Cela n’est pas suffisant. Il faut assiéger et s’emparer de la pensée qui est intrinsèque à la Mort, celle-là même qui nous fait nous demander si nous ne sommes pas pensés par elle.

Mort, Fondation de la Vie.

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Bande son du moment : "Minimum-maximum" par Kraftwerk

Lecture du moment : ...pas de lecture particulière... butinages divers...

Humeur du moment : Inquiétude

29/08/2006

Vivre et Écrire...

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=


Écrire pour dire quelque chose qui va plus loin que moi.
La Vision brûle les yeux quand ouverts sur la fissure ils s’effraient à contempler le néant et l’infini.

Je ne désire convertir personne à rien. Si je parviens juste à insuffler un peu d’air vivifiant dans les écoutilles mon cœur en sera comblé comme celui d’un mystique.

Car je vois essentiellement la déchirure en l’Être de l’Homme. L’Être en l’Homme divisé et subdivisé. Anéanti d’avance à peine éclos au monde.

Si, lecteur, tu n’as pas la foi je ne t’en veux guère, moi-même suis sujet aux affres de mon agnosticisme, un pied dans le « Oui », un pied dans le « Non ». Je n’ai pas encore la pertinence d’avoir à choisir entre la bouche d’un revolver et le pied de la croix. Je dois être béni sans même m’en douter.
Car la Foi sauve. Homme si tu es humble et de condition faible, la prière te couronne, ta vie s’en trouve Sanctifiée, et te voilà tenant sur tes jambes, « bipède à station verticale », tes pleurs et tes rires ayant soudain un sens pour faire un pied de nez dépourvu d’orgueil, un pied de nez confiant et espiègle aux angoisses de ton Incarnation. Une lecture de « L’Antéchrist » de Nietzsche le montre très bien et l’éloge qu’il y fait du Christ ne laisse pas indifférent.

Mais si la foi ne t’a pas choisi comme creuset à son feu Christique, qu’est-ce qui te permettra de combattre ton démon et d’assumer pleinement toutes les contradictions initiatiques qu’il te soumettra, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit ?
La guerre qui se livre entre les sens et la raison depuis Moïse abrège la licence et empêche l’Homme d’accéder à un plaisir immédiat. C’est que, Françoise Dolto l’a bien évoqué dans son « Evangile au risque de la psychanalyse », l’Homme (anthropomorphisateur par excellence) se plaît à projeter sur la transcendance toutes ses tares les plus abjectes. Se faire exploser au cri d’Allah akhbar semble être une sinécure à nos temps sombres. Pourtant une lecture raisonnable de la Bible ou du Coran peut apporter le sourire sans interdire l’érection. Les mille femmes du roi Salomon dansent les danses des mille et une nuits. Mais cette guerre des sens empêche l’Homme tout autant de renoncer à ce plaisir que d’accéder à la vérité, tout du moins à sa vérité intérieure pure. Il lui faut passer son âme, son corps (mais c’est là la même chose) au haut degré de l’athanor purificateur, afin de parvenir à s’y retrouver parmi les quatre personnes qu’il est et que nous sommes tous. La personne que nous croyons être, la personne que nous voudrions être, la personne que les autres voient en nous et la personne que nous sommes vraiment. Pour cet acte qui demande une vie entière, seul un regard intransigeant porté à la réalité autorise le dépassement de cette insatisfaction fondamentale.
De plus, coincés dans la basse-cour généralisée (car notre démocrassoullardise nous permet d’avoir un avis sur tout, une opinion sur tout et donc, forcément, d’exprimer notre grande lumière … ce que nous ne manquons jamais de faire) nous ne savons pas si nous devons nous boucher les oreilles en hurlant ou monter le volume de la chaîne hi-fi ( notre époque technologique a quelques avantages) pour noyer le brouhaha lénifiant ambiant dans un silence d’une autre dimension, celui de Mozart ou de Bach.
Le jeu social, minable, édulcoré, mort d’avance, rictus vulgaire, nous abruti par sa prétention à nous distraire et les différentes philosophies qui ont court n’indiquent que les échelons divers du nihilisme dans toute sa glauque splendeur. Les uns se prennent pour Dieu, persuadés que le ciel est vide et que c’est à eux de le remplir, les autres n’ont aucune certitude en rien, mais tous sont excessifs car sans Dieu et sans certitude tout devient possible … surtout le pire. Orgueil scientiste et progressiste d’un côté. Existentialisme morbide et désespéré de l’autre.
Loin de tout manichéisme, homme, si tu n’as pas la foi, considère l’Homme dans son ensemble. N’épargne rien ni personne. Grandeur et décadence. « Requiem » de Mozart et Shoah. C’est une pâte particulière à pétrir, n’est-ce pas ? Il faut prendre acte du partage constitutif de la nature humaine, cette dualité née de l’exil de la chute selon les Saintes Ecritures.

Mais encore faudrait-il, pour regarder bien en face la monstrueuse réalité, ne pas détourner la tête et consentir à sa sphère. Or, partout, où que nous tournions la tête, notre attention est happée par le veau d’or et ses hordes. Images. Flashs. Affiches. Radios. Magazines. Publicités constantes. Propagandes débilitantes. Discothèques. Techno-parades. Gay-prides. La plage à Paris. Commémorations diverses. Communautarismes larvés. Ordinateurs qui crépitent. Play-stations. Mangas. Télé-réalité totalement irréelle. Reportages télévisés bidonnés. Politiciens en voie de décomposition qui poursuivent, néanmoins, leur exécrable règne. Bon peuple, bas peuple, triste peuple qui s’offusque, qui manifeste, fini par se réjouir. Peuple inexistant. Spectateurs et, éventuellement, figurants, mais, en tout cas, hypnotisés et consentants à la servitude, volontaires pour la viande hachée. Pseudo littérature sur les étalages comme des yaourts. Films d’avant-garde pornographiques avec gros plans sur le sang qui gicle, gros plans sur les visages crispés, gros plans sur la famille souriante, gros plans sur les poitrines opulentes et les culs redondants, gros plans sur la bienséance du bien qui finit toujours par triompher (à Hollywood), et, même s’il perd (cinéma européen) ce n’est que pour mieux asseoir sa sémantique supériorité.
Car quand on interdit avec une telle violence doucereuse mais efficiente à la pensée de s’abandonner à elle-même, elle n’est plus en mesure de découvrir l’inanité et la vanité de l’existence. Nombreux sont les obstacles qui empêchent la pensée d’embarquer sur le « Bateau ivre ».

Un égoïsme sans nom s’empare d’à peu près tout le monde. Un amour de soi (qui n’en n’est pas un en vérité) fait son office selon des valeurs inversées que depuis l’auteur de Zarathoustra celui qui veut bien s’en donner la peine connaît. L’homme en venant à ne concentrer toute son attention que sur lui-même fera réfléchir le miroir selon les modalités qui lui conviennent. La menace engloutissante du néant ne lui apparaîtra nullement. L’imagination nous fait prendre des vessies pour des lanternes. « L’imagination au pouvoir » clamait un beau slogan de mai 1968. Eh bien nous y sommes ! Elle est bel et bien au pouvoir l’imagination, mais lorsque les bulldozers de la bêtise lui sont passés dessus (comme je le disais plus haut), elle est pieça, raplapla, ramolie. Pauvre de sa propre absence elle nous fait croire tout et n’importe quoi et attribue à tout et n’importe qui des qualités inexistantes. Ainsi meublons-nous de manière fictive le vide de notre condition post-moderne.
A présent, un égoïste imbu de lui-même et plein d’imagination sait toujours se divertir … à sa juste mesure, bien entendu. En compagnie d’autres égoïstes emplis d’imagination aussi. Et tous ces égoïstes exorcisent quotidiennement la mort qu’ils savent, pourtant, inévitable. Au sens étymologique, se divertissant ils « se détournent de quelque chose ». De quoi ? d’eux-mêmes bien sûr ! Un jeu. Un hobby. Un travail personnel qu’on souhaitait accomplir et nous voilà accaparés par notre envie de tenir, de gagner, de s’exprimer, de réussir. Une collection de pins ou de carte téléphoniques ? Une maquette de bateau pirate ? Une tour Eiffel de deux mètres de haut avec des allumettes ? Un puzzle ? Franchir les nouvelles étapes du dernier jeu sur PC ? Aller danser ensemble ? Ça vous dit ? Surtout ne pas invoquer ni même évoquer le silence, le calme, le repos.

« Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté. »


« Les Fleurs du Mal » sont un Souverain Bien.




Ces choses-là sont insupportables puisqu’elles permettent la réflexion, l’introspection (même gauche) et les tourments qui s’en suivent.

Ecrire pour dire quelque chose qui va plus loin que moi. Envers et contre tout, seul contre tous. Écrire consiste à faire émerger la vérité qui est toujours l’effleurement de la réalité par le logos et la représentation qui en découle, le discours qui en jaillit. C’est là la seule préoccupation qui compte, l’essentielle exigence. Même passée au prisme personnel, la vérité émerge vraiment lorsqu’elle touche à l’universel par ce qu’elle ose affirmer en perturbant le grand sommeil. Car la vérité, toujours, affirme. Elle se définit par sa permanence et, de ce fait, ne se confond pas avec la relativité et l’inconstance des opinions humaines. Si la condition humaine est toujours à peindre, si les subterfuges qui voilent cette condition sont à démasquer, écrire consiste aussi à plonger dans la fange non pour s’en vanter mais bien parce que la grandeur de l’être humain (qui le distingue de tout autre animal) se trouve dans cette capacité à méditer sur ses actes et sa condition si misérable soit-elle.

Noblesse et bassesse. Cathédrales et génocides. Entre l’ange et la bête nous nous frayons tant bien que mal, notre sinueux chemin. Jungle épaisse. Machette sanglante. Mygales, serpents, et hyènes. Et derrière la rivière, les marais, les lianes, les ronces jonchées de cadavres … soudain … la clairière ensoleillée et le temple.

Si tu crois en Dieu, lecteur, tu surmonteras les contradictions, sinon … seul le mouvement, la chasse (plus que le gibier ou la cible), l’avancée te permettront de vivre ton paradoxe.

Tu peux parier ou non sur l’issue, peu importe, mais il te faut rire et danser au-dessus du volcan.
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Bande son du moment : « Home (2006)» par The Gathering

Lecture du moment : … Pas de Lecture…

Citation du jour : « Ne pas railler, ne pas déplorer, ne pas maudire, mais comprendre. » Baruch SPINOZA


Humeur du moment : Combatif

12/06/2006

Salves du départ (10 Larmes sur Svetlana – II)

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

 

Une fois partie, Svetlana me hanta comme une revenante de par delà mon au-delà.

Déjà, au sortir de nos Noces consommées, consumées et éteintes, j’avais senti une fatigue dans mes jambes, une fatigue dans mes hémisphères cérébraux, une fatigue dans ma queue, bien que je ne l’eusse que très peu baisée. Par moments je lui donnais l’Impression que j’allais me dissoudre dans les airs. Ses jambes à elle tremblaient. Elle fumait cigarette sur cigarette et me faisait trinquer avec des flûtes à Champagne qu’elle remplissait à ras bord de sang. Puis, repus, tout contre moi, elle me contait son expérience incestueuse sans vraiment me dire grand-chose. Je cherchais à lui arracher les derniers mots suspendus aux commissures de ses lèvres : mission impossible. Penchée sur moi elle souriait d’un sourire de démone perdue. J’inventais des fleuves qui m’emporteraient à la dérive loin d’elle. Mais dés qu’elle fila au loin, elle me hanta…


2-

Curieux comme elle chercha à me tromper dans sa tromperie initiale. Un jeune con de passage servit de bouc émissaire, mais tombé amoureux, lui aussi, il morfla à son tour. Son mec officiel sentait des cornes lui pousser, mais il ne voulait pas la perdre. Il faisait l’autruche en serrant les dents. Svetlana s’amusait comme un succube. Légion, en elle, avait allumé un feu de camp. Il me fallait, cependant, être là selon sa convenance. Par petites bribes discrètes, elle avait monté un mur de cailloux, de graviers, grès, quartz, sable, fer, bois, tout autour de moi. Elle m’en avait même enfoncé dans la gorge. Mon estomac s’habitue à tout. Mon cœur aussi, faut croire. Elle mettait sa joue contre l’épiderme de mon ventre et observait mes veines imploser une à une en autant de meurtrissures sous-cutanées qu’il semblait y avoir d’étoiles. Elle en était satisfaite.


3-

Mais un jour, après m’avoir gavé par ce régime féroce, elle dut me sentir prêt et armée d’un pic et d’un marteau, elle pris la décision de faire émerger enfin de mon cadavre vivant l’œuvre dont elle seule possédait le secret dans le cachot intérieur de ses simulacres. J’attendais, offert, bouche entrouverte, la décision du bel amour. Elle tentait des approches, puis reculait, laissant les choses en suspend… comme pour les prolonger un peu. Son burin n’eut jamais raison de moi.

4-

Elle prolongea, finalement, notre calvaire à tous les deux. C’était bien plus rassurant que de tenter toute forme d’apothéose. Mais elle me pressait tout de même les couilles bien fort pour en tirer un vin qu’elle seule s’autorisait à, non pas boire, mais à savourer.

Mon épouse me voyait dépérir mais ne prenait aucune disposition. Je lui avais demandé de me laisser couler. Je voulais « aller au bout de cette histoire de fous ». Sobrement, avec classe, elle laissa faire. Elle prit quelques distances tout en me surveillant du coin de l’œil. Des chasseurs lui tournaient autour, elle n’allait pas se priver.


5-

C’est alors que Svetlana, puis mon épouse, s’amusèrent à me dévorer à tour de rôle. Elles se faisaient toujours belles. Une femme est une femme. Ne cherchez pas à comprendre. Leurs Rituels sont, finalement, très raffinés. Elles ne se concertaient jamais, bien qu’elles fussent (avec le temps) devenues les meilleures amies du monde. Mais invariablement, quand cela leur convenait, elles se lovaient autour de moi comme des bracelets païens et, déployant leurs mâchoires, mordaient en moi comme dans un rôti saignant et juteux, l’écume aux lèvres. Le jour Svetlana. La nuit ma femme. Je portais mes membres avec moi tant bien que mal.


6-

L’idéal bonheur eut été de me transformer en doudou, en nounours, afin de me garder avec elles dans leur sac, ou dans un tiroir, ou dans le bac à linge sale pour pouvoir me refiler l’une à l’autre et faire de moi ce qui leur aurait convenu. Se repaître de ma fibre, me sucer et me mâchouiller. Me passer à la machine à laver. Me repasser. Me suspendre sur la corde à linge.

C’est dire quel Chaos était notre vie à tous.




7-

Svetlana, absente, je pensais à elle. Je me faisais des mises en scènes sans déchirures, sans accrocs, avec que des douceurs et des délicatesses. De la courtoisie et des caresses. Des mots fondants. Des regards appuyés. Je guettais des appels téléphoniques fantasmés, je ne recevais (occasionnellement) que des SMS débiles sans le moindre intérêt si ce n’était celui de constater toujours un peu d’avantage à quel point elle était dérangée d’être au monde. Et je continuais d’aimer la rencontre brutale de jadis, vomissant de plus en plus la maladresse de ses calculs. C’est que j’en avais plus qu’assez d’être un morceau d’acier chauffé à blanc et translucide, malléable comme de la guimauve entre ses doigts de sorcière. Après tout je n’étais pas un psychiatre.


8-

Je sais que je suis enroulé en elle comme un souvenir éteint qui se remémore à son Corps quand les conditions sont réunies. Vestige refaisant surface du fond de son lac noir. Je suis son fantôme, malgré moi. Elle est mon démon que j’exorcise peu à peu. Elle n’a pas eu raison de moi. Elle n’a eu raison que d’elle-même. Puisqu’elle s’est empressée à jouir de me dévorer ainsi, mille bribes de mon Incarnation, répandues en elle, phalanges et muscles, nerfs et ongles, cheveux et sperme, l’habitent et l’oppressent. Je n’y puis rien. Je tente juste de poursuivre ma route par mes chemins de traverses.

9-

Svetlana, la mal-nommée, qui a enterré sa luminosité derrière sa merde sombre. Sa lumière calfeutrée par ses immondices et ses excréments tenaces. Svetlana qui m’aurait volontiers plié en quatre avant de me mettre en boîte, dans un crissement de papier-cadeau, pour me déposer au pied de son sapin et s’extasier toute seule de se faire ce cadeau. Svetlana, mon amour mort, ma plaie.

10-

Si je pouvais te purifier, d’un peu d’argile te faire renaître, même pas pour moi, pauvre égoïste, mais pour la beauté de ton envol. Purifier ton sang, ta salive. Délier les nœuds qui affirment ton mal-être. Te façonner non à mon image mais à ton image. Délester vers le large tout ce qui te ronge de l’intérieur à grands coups de griffes et de crocs acérés. Te faire tendre tes muscles pour des danses d’extases qui te rempliraient le trou vide du centre de ton Être.

Ne plus sombrer dans le sommeil.

Te reposer, enfin, sur un talus vif de verdure.

Pascal Quignard, dans « Le sexe et l’effroi » écrit : « Quand Auguste réorganisa le monde romain sous la forme de l’empire, l’érotisme joyeux, anthropomorphe et précis des Grecs se transforma en mélancolie effrayée.
Des visages de femmes remplis de peur, le regard latéral, fixent un angle mort.
Le mot phallus n’existe pas. Les Romains appelaient fascinus ce que les Grecs appelaient phallos. Dans le monde humain, comme dans le règne animal, fasciner contraint celui qui voit à ne plus détacher son regard. Il est immobilisé sur place, sans volonté, dans l’effroi. »



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Bande son du moment : « Pearl Jam (2006)» par Pearl Jam

Lecture du moment : « Paideia, la formation de l’homme grec » de Werner Jaeger

Citation du jour :
« il cherche le paradis perdu
dans les nouvelles jungles de l’ordre

il prie pour une mort violente
et elle lui sera accordée »
Zbigniew HERBERT (Monsieur Cogito et autres poèmes)


Humeur du moment : Laborieux

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06/06/2006

Dévoré... (10 Larmes sur Svetlana)

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

 

Dés ma première approche de sa personne, elle eut ce mot, joignant le geste à la parole : « Je te pompe, j’emmagasine. » Joueuse, elle faisait allusion aux références littéraires et philosophiques que je lui jetais sur la table. « Je te pompe ! » Elle ne croyait pas si bien dire. « Je te pompe et je te dévore tout cru ! » aurait mieux convenu à tout ce qui allait suivre.

Très vite je l’aimais, de cette force que connaissent uniquement les dernières passions. Mais assez rapidement mes mains, mes jambes, mon cou, ma tête, à tour de rôles ou simultanément, se mettaient à trembler pour une raison inconnue qui ne m’apparaîtrait que plus tard. Palpitations de l’estomac et des entrailles. Comme dans les cartoons de Tex Avery, je me brisais en mille petits morceaux : craquement des os et déchirure de la chair. Je tressaillais. Mes vaisseaux sanguins apparaissaient sous ma peau blanche comme sous la viande d’un être gothique Hollywoodien. Au sol gisaient mes ongles, mes cheveux, ma lymphe. Elle s’y roulait très vite et se délectait de mes sucs charnels. C’était sa Joie. Puis elle tenta de me coudre des fils un peu partout afin de me transformer en marionnette. Orgasme assuré pour elle. Je me laissais faire avec l’Ivresse adéquate, pauvre fou…

2-

Elle élaborait des rituels sensés m’ensorceler. Mots répétitifs. Mouvement de la main. Signe de la tête. Mais le cercle qu’elle traçait autour de moi ne m’empêchait pas, parfois, de m’enfuir… pas pour longtemps. Je revenais bien vite dés qu’elle agitait le collier de circonstance qu’elle avait placé autour de mon cou et qu'elle manipulait à distance.

Elle aimait bander ses muscles, faire valoir sa force et me décrocher une pierre pour une lapidation selon sa convenance. Elle visait généralement le bas du ventre, les dents aussi… la pomme d’Adam et les couilles. Je tombais, recroquevillé sur moi-même, sans me plaindre. Alors elle venait, me caressait d’une main, tandis que de l’autre elle tenait la paille par laquelle elle aspirait toute ma sève pour s’en repaître. Ça sifflait entre ses dents comme les spasmes jouissifs des lèvres d'un Vampire.

3-

Si je fondais vers elle avec un sourire amoureux, des bras velues d’araignées, que je prenais pour des bras sensuels, lianes charnelles, lui sortaient de ses manches et pénétraient ma bouche, écorchant mes lèvres au passage, caressant mes vêtements, fouillant dans ma graisse et y pondant ses œufs néfastes. Puis, m’ayant injecté son venin, elle se délectait des fièvres qui m’assiégeaient.

4-

Elle m’aimait avec une force inouïe.
Elle m’aimait si fort que ses mains frêles parvenaient à faire craquer mes os contre elle. Elle m’arrachait cheveux, testicules, dents et poils de cul. Yeux exorbités. Elle savourait que je ne sois que l’ombre de moi-même. Elle savourait de me ramener au niveau de l’ombre qu’elle était elle-même depuis si longtemps. Son péché mignon, tout de même, c’était de me vider le crâne à la petite cuillère. Elle suçait, absorbait et je me laissais faire. Sa jouissance était mienne aussi. J’appelais ça de l’Amour. Elle souriait confiante. Mes sourires à moi me déformaient la bouche. Elle se régalait de mes grimaces pendant qu’elle mâchait mes tétons. Elle songeait à m’enterrer bien vite, de préférence dans une fosse commune.

5-

Elle faisait en sorte de me montrer à quel point elle en chiait pour vivre. Finalement ma rencontre qui « comptait tellement » n’avait pas changé grand-chose à son angoisse sournoise. Elle n’entendait pas mes mots, couverts qu’ils étaient par ses maux à elle. Mais je l’aimais d’amour, vous dis je… pauvre fou. Ce n’était qu’une furonculose parmi tant d’autres : le manège sanglant des couples malades qui tournoient au rythme des maladies atrabilaires.
Il est vrai, par moments elle faisait l’effort d’accoucher d’une photo ou d'une sculpture. « Je te prendrais bien en photo, tout nu » me dit-elle un jour qu’elle avait fait l’acquisition d’un appareil de haute gamme. « Pourquoi foutre ? » pensais-je, « Pour éterniser la loque que je suis devenu ? Se complaire à montrer mes lambeaux de chair à ses poufs de copines dont elle me disait le plus grand bien en privé ? C’est-à-dire : le plus grand mal. S’investir en tant qu’ârtisteuh dans la pitoyable représentation de ce que notre histoire était devenue en l’espace de six petits mois ? » Je la regardais en disant « non » mais le cœur soumis et offert. Elle détournait toujours le regard du mien, comme une esclave recouverte du litham et guettant l’instant propice pour regarder sans être vue. Mais l’esclave c’était moi. Je gisais à ses pieds sans que cela ne l’inquiète. Elle me consolait pourtant : « Je suis là. Je serai toujours là pour toi. Tu m’as ouvert les yeux. Tu m’as accueillie. » Et plein d’autres balivernes. Oubliant de joindre les actes salvateurs au poids sidéral de ses mots malades.


6-

On baisait vite et très mal. Ici, sur le canapé. Là, à même le sol. Là, contre le mur, ses deux jambes autour de ma taille. Urgence et larmes. Sans prémices. Sa chatte mouillait toujours. Sa chatte dégoulinait. Elle m’avouait : « c’est qu’avec toi que ça me fait ça. » Je me disais : « C’est toujours ça de gagner. » Ma viande remplissait sa viande. Jusqu’à l’étouffement de la culpabilité. Ni son homme ni ma femme ne savaient rien. Je m’en moquais. J’étais devenu fou d’amour et de douleur. Ou plutôt : j’étais devenu fou de ce que je croyais être de l’amour et qui n’était, en fait, que de la douleur. Je demeurais pris dans la masse de tout ce qu’elle pouvait dégager comme vibrations mauvaises. Je croyais, au tout début, avoir la force de tenir tête à sa malédiction. Je croyais. Rapidement je ne crû plus en rien. Elle pouvait, comme elle en avait vite pris l’habitude, me planter quinze aiguilles dans mes paupières et m’aspirer les yeux, se nourrir de mes orbites et de ma bite même (qu’elle n’a, cependant, jamais sucée... c'est bien dommage), je m’en foutais.


7-
Parfois, soudainement,elle me déchirait en lambeaux. Une véritable boucherie. Puis nous passions deux heures au téléphone pour qu'elle puisse rapiécer le tout. Je ressemblais au monstre de Frankenstein sauf que toutes les pièces rapiécées étaient les miennes. Mais entre temps, elle avait joui d’extraire de dessous mon épiderme sa dose de graisse sacrificielle, mon sel et mon sucre, mes bouts d’os avec lesquels elle jouait aux osselets en me narguant, avant de finir par s’en faire des colliers agrémentés de quelques unes de mes tripes remplies de merde.


8-

Nos noces adultérines, avant que d'être sanglantes, ne durèrent pas longtemps. Six petits mois qui brûlèrent d’un feu créateur avant de sombrer dans le chaos de la destruction qui acquiesce et à laquelle nous acquiesçâmes. Ses seins me donnaient les forces nécessaires à nos errances nihilistes. Mais la nuit elle venait sucer mon sang et s’en délecter comme une goule.

C’est qu’elle cherchait à me sculpter selon son bon plaisir. Et cela dura plusieurs années. Je fus patient et même… déterminé dans ma patience…pauvre fou.

9-

L’aimant, je la couvrais de cadeaux. Des livres et des disques, essentiellement. J’écrivais pour elle. L’inspiration se saisissait de moi à la moindre vue de sa silhouette. Je pensais à elle dix minutes et dix poèmes surgissaient. Elle sentait combien cela l’étouffait. J’aurai dû lui cracher à la gueule, l’assommer d’une claque d’homme et la sodomiser à sec. Mais ma main était tendre. Ma retenue persévérante. Je la laissais m’assaisonner selon son bon goût et me faire rôtir à petit feu. C’était bien l’odeur de ma chair qui emplissait la pièce et me mettait même l’eau à la bouche. Je me laissais porter par sa stature grecque vers l’autel sanglant où son couteau de marbre noir étincelait dans l’or des boucliers.


10-


Elle me plantait dans ses champs comme 100 000 graines fertiles, puis pissait sur mes jeunes pousses avant de me moissonner sous une lune noire. Un matin je me réveillais dans un ruisseau d’eau et de cendres, le Corps éreinté par une et mille guerres psychiques. Front, tempes, paumes et flanc transpercés, pieds meurtris comme le Christ, sauf que je n’étais le sauveur que de moi-même.

Elle avait disparu, avec ses amulettes et son orgueil pathologique.

Je tombais sur ce fait : l’hébreu ancien s’écrivait sans voyelles. Les maîtres se devaient de retenir les voyelles et de les transmettre aux disciples avec la plus sérieuse des déterminations. Étrange, tout de même, ces deux mots : Sainteté et Prostituée. Les deux mots s’écrivaient de la même manière : "QDShH". Mais Sainteté se prononçait « QeDouShaH » et Prostituée « QeDeShaH ».

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Bande son du moment : « Operation Mindcrime II» par Queensrÿche

Lecture du moment : « Paideia, la formation de l’homme grec » de Werner Jaeger

Citation du jour :

« Tant de livres de dictionnaires
d’encyclopédies obèses
mais personne auprès de qui prendre conseil

on a étudié le soleil
la lune les étoiles
on m’a perdu

mon âme
refuse la consolation
du savoir

aussi chemine-t-elle de nuit
sur les traces des pères »
Zbigniew HERBERT (Monsieur Cogito et autres poèmes)


Humeur du moment : Fatigué

23/05/2006

L'époque a le souffle court... morne bandaison...

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=


Mardi 23 Mai 2006

Le Nihilisme est la donnée fondamentale qui caractérise le siècle qui vient de s’achever et celui qui commence. Nietzsche l’a très bien décrit. Le scepticisme est profond, total, absolu, illimité, inconditionnel. Il semble même achevé tellement il occupe toutes les sphères de la société. Il s’est adapté aux frasques spectaculaires : il manie avec machiavélisme l’art du masque et des subterfuges. La négation est intégrale, entière et complète envers toute échelle de valeurs. Ordre, encadrement,commandement, autorité, gradation, tout cela n’inspire qu’horreur et soubresauts anti-fascistes ! Une Nausée toute Sartrienne s’empare d’à peu près tout le monde. Thanatos se branle devant tant de morbidité exaltée.

Éros à moi !

Éros, ce dieu du vieux Panthéon grec est l'une des énergies prédominantes qui asservissent le Cosmos avant l’apparition des immortels et des hommes. Son influence et son emprise s'étendent à toute la création : animaux, hommes, végétaux, minéraux, liquides, vents et fluides divers, souffles, atomes et particules s’entrechoquant dans leur valse créative. Éros accorde et combine, allie, raccorde et mélange, assemble, associe et fusionne. Virtuosité de l’attraction mise en scène qui contracte les événements entre eux et les choses entre elles, les recrutent pour des batailles vastes ou éphémères qui accouchent de l’Être. Il convient de ne pas le confondre avec Cupidon, création romaine, ou avec le dieu Amour, encore moins avec la déesse Aphrodite. Cupidon, Amour ou Aphrodite sont des émanations incarnées d’Éros qui, avant même de figurer parmi les Dieux, participait, évanescent et abstrait, à l’élaboration souterraine du désir qui confronte, joint, lie, détruit en même que créé, unissant, pliant, approchant et jouissant en suscitant l’infini des mondes. Les grecs de l’Antiquité le disait être né du Chaos Originel. Né avant les nés. Curieusement pour nos mœurs démocratiques, sachez que les guerriers de l’Antique Sparte lui offraient des sacrifices avant une bataille. Les corps se marient si bien dans le sexe ou dans l’horreur. Peut-être…mais tout, alors, prend sens.



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Bande son du moment : « Stadium Arcadium » des Red Hot Chili Peppers et tous les albums du groupe King’s X

Lecture du moment : « Paideia, la formation de l’homme grec » de Werner Jaeger

Citation du jour : « Les épines que j'ai recueillies viennent de l'arbre que j'ai planté. » Byron


Humeur du moment : Dépité

09/05/2006

Mutation constante

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La mutation est constante. Le Corps la clame à chaque mouvement. Car je n’ai pas de chair en ma possession, Je SUIS Chair et c’est elle qui me soutient, me porte et me rend exalté d’Être, simplement. La crainte, le désir, le souffle, la souffrance. Ô Caresse.

L’Initiation commence dans le creuset secret de la matière.

Les 4 éléments fondent le cinquième.

Le cinquième détermine les 4 autres.

Le cinquième élément est le Centre de l’Être en équilibre propitiatoire constant éprouvant les 4 autres.




De la boue le Glèbeux fut tiré comme un spasme dansant.

Nous étions de peu inférieurs aux anges, ai-je lu.

C’est bien le Démon, en vérité, qui affirme, séducteur, « vous serez comme des dieux… », le privilège vivant est d’être de Chair… mais de Chair légère, or son Invitation veut faire pourrir ce que nous sommes dans une vulgaire pseudo-désincarnation très lourde.

Qui donc sait lire ?

Être fils d’Adam est si dur chemin de Croix.





Le vent et le feu affermissent le songe vivant que je suis. Je m’efforce d’Être. Difficile appréciation. Une goûte de sang sur la pierre.




Dire le flamboiement des atomes, des particules élémentaires et de leur mystérieuse et Chevaleresque danse. Juste au croisement où se retrouvent les éléments pour la mixture d’amour. Les constantes chatteries. Nous sommes là, ami lecteur, amie lectrice, et l’oublions si souvent. Le Temple garde ses portes fermées.




Aimer vient de loin. C’est une constante inscrite dans la matière même.





Matière portant le feu serein qui se ravive par le chatoyant épiderme. Paysages défilant à même la peau. Effluves du Nil. Effluves électriques et parfumés. Aimantation surnaturelle. La Raison n’a pas, ici, droit de cité. Océan dernier où l’abandon prime. La petite Mort joyeuse. L’œil de feu.




Dans l’eau, le centre ne se situe plus. Le Jeu éteint le « Je ». Flotte mon ange incarné. Vagues de perdition et de retrouvailles. Tu y trouveras ce qui te convient.




Mais sois là. Ici. À présent. Dans l’âtre de ton cercle sans limites.

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Bande son du moment : Divers morceaux du Groupe ELEVEN

Lecture du moment : « Paideia, la formation de l’homme grec » de Werner Jaeger

Citation du jour : « Le monde n'a pas besoin qu'on y mette de l'ordre ; le monde est ordre, incarné. C'est à nous de nous harmoniser avec cet ordre. » Henry Miller

Humeur du moment : Méditatif

03/05/2006

Pourquoi plaindre toujours Prométhée et jamais le vautour ?

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« Pourquoi plaindre toujours Prométhée et jamais le vautour? L'acharnement de cet oiseau de proie, avec le foie pour seul plat de résistance, sa fidélité à la douleur d'autrui, ont pourtant quelque chose de troublant comme un amour. »

Natalie Clifford Barney, Nouvelles pensées de l'amazone

 

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01/05/2006

Sens dessus dessous

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L’intime floraison, cachée par cent mille désastres. Ses dessous remuants. Les défaire c’est une affaire. Je parle de ses dessous, me comprenez-vous ? Là où son souffle recherche avec une nihiliste constance le cache-cache qui lui semble salvateur. La surface est limpide, pourtant, un œil exercé ne s’y laisse pas prendre. Les masques sont de mauvaise facture et elle les porte si mal. La surface ne devient profondeur que lorsqu’on affirme une élection de dandy. Ce n’est pas son cas. Elle fait l’autruche et son rire est presque toujours nerveux. L’apparence peut, en certaines occasions, se retourner comme un gant, selon la pensée du jour et les affres du moment, et révéler le point nodal de la douleur aiguë qui se dissimule et se terre dans le constant brouillon du réseau nerveux.



Elle les brode, ses dessous, les fabule, les invente, cherche à donner le change, se trompe elle-même en nous trompant nous, s’auto persuade du bien fondé de ses déterminations, se mène elle-même en bateau, mystifie ses fausses dorures et ses leurres avec emphase, s’abuse en nous jouant du pipeau, se berne en mettant ses convictions en berne (c’est qu’elles ont le teint pâle ses convictions). Mais je suis un vieux d’la vieille. Je ne suis pas dupe. Trop d’heures de vols et de multiples atterrissages forcés.



Les dessous se dégrafent et s’enlèvent pour des palpations palpitantes. Ses dessous à elle ne s’enlèvent pas. Même nue, elle les conserve comme une barrière de marbre épais et ce marbre a la masse de sa désolante affection. Mille ans de dérives tripales. Il lui faudrait, pourtant, tailler dans le vif de sa merde et purger ses impures souffrances. Ne pas se tromper sur sa coulisse c’est reconnaître un peu la fumée qui y divague. Il faut faire poindre et percer à jour. Il faut se souvenir, sinon, le Corps finit par commémorer ce qui lui importe malgré nous. L’Inconscient est Roi.

J’ai dégrafé ses dessous, au sens propre, au sens figuré, voilà ce qui n’est jamais passé pour sa raison encore trop adolescente. J’ai fini par la laisser batailler seule avec ses dessous inassumés, qu’elle se démerde avec comme elle peut.

Pourtant, naïf, parfois, j’ai rêvé de la dénuder jusqu’à sa moelle intime, avec mes caresses, ma langue, en fait : mes mots. La débarrasser de ses maux. Illuminer ses obscures cavernes où mille fantômes l’assaillent quand elle s’y perd. Mais elle tient tête, ne me laisse deviner que l’essentielle flétrissure et referme les portails d’ivoires. Déséquilibrée.

Ses dessous sont sales et sens dessus dessous, sens déçu dessus dessous et dans les moindres alvéoles disparates de ses recoins, surtout le matin quand elle les veut affriolants. Elle entretient leur souillure en détournant la tête de ce qu’elle se devrait de regarder bien en face, dans l’orbite faisandée des cadavres exquis qui, eux, la contemple sans cesse. C’est son antinomie qu’elle conteste. Son absurde paradoxe. Elle se refuse, c’est simple et clair, à connaître la cause, le mobile, la raison, l’explication, la justification première, le lieu du contraire/inverse/opposé de son contresens vivant et incarné qui la somme de se soumettre. Ses démons se pouffent de tant de cachotteries, tandis que, croyant avoir réglé son mystère, elle réajuste ses dessous devant les miroirs de ses illusions multiples. Il suffirait d’un geste, certes douloureux, pour déboutonner le corset trop serré qui maintient et étaye le mirage de son être, l’intime hallucination de ce qu’elle croit et envisage avec une innocence très coupable. Après… elle n’aurait plus qu’à déployer ses ailes. Mais elle préfère tripatouiller sa dentelle sensible et demeurer sans cible. Faux-monnayeur va. Le bidonnage a triste figure. Si elle savait que c’est sous le voile de tous les dessous qu’elle se devrait d’aller saisir les perspectives du dessus, les contenus signifiants, les sentiments signifiés. Elle préfère, pauvre d’elle, avec son âme fragile et douce comme de la soie, chiffonner son bas de Soi.
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Bande son du moment : Baroque Bordello : « Via » et « Paranoiac Songs »

Lecture du moment : « Paideia, la formation de l’homme grec » de Werner Jaeger

Citation du jour : « Illusions : affecter d'en avoir eu beaucoup. Se plaindre de ce qu'on les a perdues. » Gustave Flaubert, Dictionnaire des idées reçues

Humeur du moment : Serein et posé.

29/03/2006

Crépuscule/Aurore...

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Dansez encore un peu. Vous vivez les derniers instants d’une Civilisation.

Pour lutter contre la morosité ambiante il faut apprendre à rire. Comment ? Vous ne savez pas rire ! Je ne puis rien pour vous.

Demain : le déluge et la fin de la plainte après les grincements de dents.

Un pied dans la merde et l’autre dans l’avancée. Je porte tout ça joyeusement. Je suis un pessimiste joyeux.

Endurer l’adversité sans baisser sa garde ni perdre courage et s’en remettre à Dieu ou aux dieux. Ce Principe est le même que celui des Taoïstes qui s’en remettent à la Voie et laissent venir à eux les évènements, conjuguent juste par le non-agir antique avec les éléments. C’est là l’Action véritable qui n’est pas volontarisme ni affirmation égotiste, ni volonté de volonté.

Sinon : étirements… Souffle… Prière… Attente… et whisky.

Difficile dépassement des habitudes reçues et des stabilités contractuelles.
S’aménager une ligne de fuite perspectiviste qui permettra une vision horizontale.
Juste lever la tête vers le ciel est trop simple, trop facile : abandon en soi.
Vision horizontale pour retrouver la verticalité adéquate.

La Tradition est, chez moi, une stratégie en même temps qu’un amour.

L’Institution… pourriture… se sclérose, raison de plus de chercher les zones érogènes du langage, les indices d’une possibilité de jugement fondé sur la clarté… l’avis débordant du Langage… la Vie débordante du Langage…

Sentir la rose avant que de prendre le sabre.



Mourir n’est qu’un détail quand on y songe…

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Bande son du moment : King Size « White Lies, White Beats » (2002)

Lecture du moment : « Paideia, la formation de l’homme grec » de Werner Jaeger

Citation du jour : « La foi n’est pas une opinion. » Henri Guillemain

Humeur du moment : toujours en retraite…

27/03/2006

L'Amour...

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Très souvent je vomis sur l’Amour. Je n’aime pas ce que l’on nomme ainsi. Cela n’y ressemble pas. C’est de la comédie névrotique. « Quand je vois un couple, je change de trottoir ! » gueulait Léo Ferré. Et pourtant,
l’Homme se complait à l’appeler ainsi. « Amour. Amour. Amour. » L’Homme se complait à s’y vautrer comme un porc dans la boue. Entêtante Cécité de l’âme et du Corps. Aberration. Égarements. Folie. Aussi : blocage, censure, inhibition. Parfois : suicide. Connerie. Des infamies s’organisent dans l’ombre. Assassinats, homicides. Forfaits d’égocentriques. « Amour. Amour. Amour. » Crétineries en tout genres. Et on a la sottise audacieuse : on nomme cela « l’Amour » ! On clame la fusion. On attache sa moitié comme une proie prise au piège. Comme un gibier consentant, soumis. C’est le coût à débourser. Faites-vous une raison. Tout le monde vit ainsi : papa, maman, mamie, papi et les voisins aussi. Re-schématisez le schéma. Abaissez votre couenne en la raidissant comme il se doit. C’est tout ce qu’on attend de vous !
L’Amour ce n’est pas ça. L’Amour jaillit de rencontres qui redéploient constamment le désir vers des sphères nouvelles. Il n’y a pas de larmes. Ou alors elles sont de joie.

Même la bible affirme en 1 Corinthiens 13 : 4,8 :

« L'amour est longanime et bon. L'amour n'est pas jaloux, il ne se vante pas, ne se gonfle pas d'orgueil, ne se conduit pas avec indécence, ne cherche pas son propre intérêt, ne s'irrite pas. Il ne tient pas compte du mal subi. Il ne se réjouit pas de l'injustice, mais se réjouit avec la vérité. Il supporte tout, espère tout, endure tout. L'amour ne passe jamais. »

La morale est perverse et castratrice. Aussi destructrice que la luxure qu’elle prétend circonscrire et contenir.
La morale se drape toujours d’un très vaste bien fantasmé.
Les morales monothéistes en cours ont scellé les livres Saints à leur convenance en projetant sur Dieu la floraison morbide de l’hystérie humaine trop humaine. Cela a donné d’innombrables contempteurs du corps voyant le diable derrière chaque érection.
Il faut se tracer un chemin de souffre et de feu dans la jungle des fièvres humaines pour préserver son Amour intact, celui qui rafraîchit à l’eau et enivre de vin, donne le goût du miel et non l’aigreur dévastatrice du cyanure.
Le couronnement de l’Amour donne sens à toute la Vie. Merveille des merveilles, cela donne sens au monde entier. Le Corps se doit d’exulter des hosannas à n’en plus finir. L’Incarnation s’élève et le sang trace un fleuve de rythmes que seuls les amants comprennent. Les amants savent pourquoi et pour qui ils existent. Leur voyage toujours recommencé est un délice des sens, des idées et des pensées, des épidermes qui se cherchent dans le silence crépusculaire, dans l’apparence transpercée de l’aurore où émergent déjà les vestiges oubliés de l’avenir.

« Le désir fait sortir de soi. Il fait sortir de l'ici de l'espace. Il fait sortir de l'"idem" du corps séxué. Deux fragments de temps polarisent tout à coup, soulevant la relation en extase. Dans les deux cas la polarité se renforce au point de faire axe. Cet Axe et cette tension orientent. Le désir se tend et brise le mur du temps par une soudaine réciprocité (car le temps, étant irréversibilité, se brise dans la réversion soudaine de lui-même). Chaque pôle s'accroît si étrangement. C'est le "co-ire" sexuel. "Ire" veut dire en latin "aller". Aimer consiste en une co-errance d'un instant. » Pascal QUIGNARD (ABÎMES)

Par l’Amour, un monde vient au monde à chaque fois par le sourire de Dieu, et ce Dieu est inconnu, ce Dieu est si proche et si lointain, mais ce Dieu est très bien connu des amants qui s’aiment librement d’un spasme serein. Ils ne le formulent pas autrement qu’avec leurs caresses, avec leurs mots, avec leurs yeux. L’Amour authentique est succession de paradoxes, n’en soyez pas surpris. Ouvert, il ne demande pas de comptes, ne réclame rien que la joie d’être aimé et d’aimer en retour. L’Amour écrit les amants dans l’histoire du monde. La trame de la réalité les accueille dans son mystère de nuit nacrée. C’est l’autre qui nous accouche de nous-même.

L’Autre a mille et une faces tout comme l’Amour a mille et un visages. Le faux amour, lui, n’en a qu’un seul, celui de la possessivité tourmentée qui torture. Parce qu’est multiple l’Amour, il expérimente et cherche à rayonner. Il peut butiner et papillonner tant que l’Autre n’est pas un objet mais une histoire qui donne le sourire ou apporte l’inquiétude. Son origine est l’origine de toutes choses. Son origine est l’origine de tout désir voulant venir au monde. Son émanation est une danse de l’Être, un chant de l’Être, un envol de l’Être toujours recommencés. C’est pour ça que l’Amour est subversif, violent, novateur, insurrectionnel, libérateur. L’Amour ne remplace aucune personne par une autre personne. L’Amour autorise d’aimer et d’être aimé par toutes les personnes qui conviennent avec le cœur, avec le Corps, cette raison supérieure (Nietzsche), avec l’athanor de l’intelligence. L’Amour libère et sacre chaque instant de notre vie. L’Amour est une extension de soi vers les autres.

« Des mets exquis, du bon vin, la compagnie de personnes choisies et, surtout, bien affectueuses, constituent une alimentation qui élève un homme bien portant au plus haut degré de perfection. » Giacomo CASANOVA


La raison seule ne peut être en mesure d’édifier l’existence et elle ne détermine le corps qu’avec modération. L'amour fonde véritablement notre être par la Folie Lumineuse. L’autre nous invite, en vérité, à être libre en éprouvant les antinomies, les incohérences d'une liberté bien différente d'une liberté uniquement morale, d’une dépendance (puisque l’Amour nous lie aussi) ou d'une indépendance relative. L’Amour fait rompre le pain en douce compagnie. L’Amour fait déployer nos ailes.

Si vous ne déployez pas vos ailes, ce n’est pas de l’Amour.

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Bande son du moment : Placebo "Meds" (2006)
Lecture du moment : Paideia, la formation de l'homme grec, de Werner Jaeger

Citations du jour : « Ainsi j'arrive, moi aussi, à ce principe dans ce qui touche aux hautes spéculations philosophiques : tous les gens mariés sont suspects. » Friedrich Nietzsche

et

« Pour comprendre qu’être jaloux charnellement est une idiotie, il faut avoir été libertin. » Cesare Pavese


Humeur du moment : En retraite

13/01/2006

Absente je te parle...

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« "Te loquor absentem".
Absente je te parle.
C'est toi, unique, que ma voix nomme derrière tout ce que je désigne.
Aucune nuit ne monte sans toi.
Aucun jour ne s'élève. »

Pascal Quignard, Les Ombres errantes

 

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Adonis : Visage

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« J’ai habité le visage d’une femme
Qui habite une vague
jetée par le flux contre un rivage
Au port perdu parmi ses coquillages

J’ai habité le visage d’une femme
qui me fait mourir
Phare éteint, elle veut rester
dans mon sang qui navigue
Jusqu’aux confins du délire »

Adonis, alias Ali Ahmed Saïd Esber

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04/11/2005

Tout nous ment et nous sépare...

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« Terreur de t’aimer en ce lieu si fragile qu’est le monde.

Souffrance de t’aimer sur cette terre d’imperfection
Où tout casse et tout nous rend muets
Où tout nous ment et nous sépare. »

Sophia de Mello Breyner Andresen, Corail

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01/11/2005

Chanson du miroir déserté

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« Où es-tu toi dans moi qui bouges
Toi qui flambes dans moi soudain
Et ce mouvement de ta main
Pour mettre à tes lèvres du rouge

Où es-tu plaisir de ma nuit
Ma fugitive passagère
Ma reine aux cheveux de fougère
Avec tes yeux couleur de pluie

J’attends la minute où tu passes
Comme la terre le printemps
Et l’eau dormante de l’étang
La rame glissant sur sa face

Dans mon cadre profond et sombre
Je t’offre mes grands secrets
Approche-toi plus près plus près
Pour occuper toute mon ombre

Envahis-moi comme une armée
Prends mes plaines prends mes collines
Les parcs les palais les salines
Les soirs les songes les fumées

Montre-moi comme tu es belle
Autant qu’un meurtre et qu’un complot
Mieux que la bouche formant l’o
Plus qu’un peuple qui se rebelle

Sur les marais comme à l’affût
Un passage de sauvagines
Et battant ce que j’imagine
Anéantis ce que tu fus

Reviens visage à mon visage
Mets droit tes grands yeux dans tes yeux
Rends-moi les nuages des cieux
Rends-moi la vue et tes mirages »

Louis Aragon, Chanson du miroir déserté in Elsa

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19/10/2005

Une aiguille dans la moelle

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Lundi 19 Octobre 2005


Couteau dans la chair. Dans le bas du dos. Lombaires. Aiguille stridente qui fouille, se fraye un chemin vers le nœud central des souffrances endormies. J'obtempère. Soumission convaincue.

La douleur ?

Poursuite de l’écriture, chemin détourné de la même expiration. L’écriture peut être très vive. Possédée. Pointe du style. Stylet. Sang. Je vous l’assure : sperme sacré en abondance. Bataille et gouffres. On s’auto accouche à nouveau. On passe le guet. On s’échappe. De Fluide et de Feu. Invisible d’un grand sourire approbateur. On ausculte. De Glèbe on devient, aussi, Souffle.

Homéopathie. Kalium Carbonicum 5Ch. De même, on serre les dents. On attends que ça passe.

Dans le coin, là : La Divine Comédie, par Dante. Des écrits épars. Les forces impossibles, accumulées mais nouées par la merde profonde. Je ne saurais quoi dire de la Sainte Trinité, mais je sais quoi dire de notre pitoyable Trinité humaine, trop humaine : Celui, en moi, qui voudrait être autre chose que ce qu’il croit être, est, en permanence, confronté à ce qu’il est vraiment. Le Corps, alors, a des états d’âme multiples et nous assiège de ses tourments. C’est lui le maître. La Bête souterraine ronronante.

(Vérène Quadranti)



La Nuit est tombée. Alcôve de marbre noir nacré. Je m’en retourne à mes errances incarnées. Un thé vert. La nicotine. De l’eau de Vie de prune pour vomir ou refaire le monde. Moteur… Action…

Mensonge... Rien ne cesse ou redémarre... Tout se poursuit...


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Bande son du moment : Sol Musik (2004) par Spiralarms

Citation du jour : « Ne rends pas tes souffrances plus fortes encore, ne te charge pas de plaintes, légère est la douleur si l'imagination ne la grossit. » disait Sénèque et Honoré de Balzac lui faisait écho : « Les existences faibles vivent dans les douleurs, au lieu de les changer en apophtegmes d'expérience, elles s'en saturent, et s'usent en rétrogradant chaque jour dans les malheurs consommés. »

Humeur du moment : Méditative

11/10/2005

L'Attente

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« Avant que ne sonne l’impatient timbre
Et que l’on ouvre la porte et que tu entres, ô toi
Qu’attend mon anxieux désir, l’univers est tenu
D’avoir exécuté une infinie
Série d’actes concrets. Personne ne peut
Compter ce vertige, le chiffre
Des choses que multiplient les miroirs,
Des ombres qui s’allongent et régressent,
Des pas qui divergent et convergent.
Le sable ne saurait les dénombrer.
(Dans ma poitrine, l’horloge de sang mesure
Le redoutable temps de l’attente.)

Avant que tu n’arrives,
Un moine est tenu de rêver d’une ancre,
Un tigre est tenu de mourir à Sumatra,
Neuf hommes sont tenus de mourir à Bornéo. »

Jorge Luis Borges, L'attente

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09/10/2005

Ce Blog n'est pas un Blog !

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=

Certains me disent : « Ton Blog n’en est pas un. »

Bien vu !

Ce Blog n'est pas un Blog ! Je n'affiche pas cette transparence rance à la mode qui n'est, dans bien des cas, qu'un prétexte au cache-cache perpétuel avec soi-même. On affiche un journal quotidien intime qui n'a plus rien d'intime puisque tout le monde peut le voir... et on sort le masque adéquat sensé nous incarner... mais rien ne s'incarne sur la page... on demeure, en vérité, défait, noué dans sa propre merde, à déblatérer les mêmes sempiternelles conneries qui finissent par nous rassurer. Pour peu que deux ou trois commentaires en viennent à flatter notre Ego et c'est terminé : même écrivant… le bilan est déposé depuis longtemps... mais être un scribouillard va si bien à certains... ils savent s’en contenter.

Pourquoi faire court ? Pourquoi faire long ? Si vous croyez que je m'embarrasse de ces perspectives qui n'en sont pas ! J'écris et Basta ! Tu lis ou tu passes... la terre continue de tourner ! Attentats. Famines. Accidents du trafic aérien. Cyclones. Pluies diluviennes. Guerres.

Ce Blog n'est qu'un outil, pour moi, et d'ailleurs... je ne sais même pas ce que signifie ce terme : Blog !

Éprouvez votre Corps. L’épiderme a des raisons que votre Raison ignore complètement. « Le Corps, cette Raison Supérieure. » En comparaison à l’Incarnation, écrire est un modeste détail. Rimbaud le comprit. Le Souffle l’avala. Sa jambe pourrissante flotte dans la Méditerranée. Le Soleil lui brûle les yeux. Horreur de l’Harar. Errance incertaine. Course en avant. Fatigue et fièvres africaines. Après avoir baisé Verlaine probablement a-t-il baisé quelques négresses. Les Éthiopiennes sont si belles.

Les règles... c'est bien... mais je m'intéresse aux exceptions.

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Bande son du moment : "Ogre Tones" par King's X

Humeur du moment : Pousse-toi... je trace !

Citation du Jour : "En ouvrages de goût, en musique, en poésie, en peinture, c'est le goût qui tient lieu de montre ; et celui qui n'en juge que par des règles en juge mal." Voltaire, Lettres Philosophiques

01/10/2005

Laisse-moi

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Non, laisse-moi, je t’en supplie ; 

En vain, si jeune et si jolie, 

Tu voudrais ranimer mon coeur : 

Ne vois-tu pas, à ma tristesse, 

Que mon front pâle et sans jeunesse  

Ne doit plus sourire au bonheur ?



Quand l’hiver aux froides haleines 

Des fleurs qui brillent dans nos plaines 

Glace le sein épanoui,  

Qui peut rendre à la feuille morte  

Ses parfums que la brise emporte 

Et son éclat évanoui !



Oh ! si je t’avais rencontrée  

Alors que mon âme enivrée  

Palpitait de vie et d’amours,  

Avec quel transport, quel délire 

J’aurais accueilli ton sourire  

Dont le charme eût nourri mes jours.



Mais à présent, Ô jeune fille ! 

Ton regard, c’est l’astre qui brille  

Aux yeux troublés des matelots,  

Dont la barque en proie au naufrage, 
 
A l’instant où cesse l’orage  

Se brise et s’enfuit sous les flots.



Non, laisse-moi, je t’en supplie ;  

En vain, si jeune et si jolie,  

Tu voudrais ranimer mon coeur : 

Sur ce front pâle et sans jeunesse  

Ne vois-tu pas que la tristesse  

A banni l’espoir du bonheur ? »

Gérard de Nerval, Laisse-moi

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19/09/2005

The Show Must Go On

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=



Entre 1983 et 1985... je ne me souviens plus exactement... j'ai entre 18 et 20 ans... je découvre Guy Debord.
Je lis « La société du Spectacle », assez difficilement, je dois le reconnaître, mais je le lis... et le lisant, je prends une claque monumentale ! Le refermant je ne peux plus considérer le monde du même regard.
Rappelez-vous, c'était le tout début des Radios libres sur la bande FM et on sentait déjà le vent tourner et tout se joli monde « libre » retourner sa veste pour s’orienter vers la Publicité... idem pour la télévision... les nouvelles chaînes se calquaient outrageusement sur les modèles Italiens ou Américains, on parlait de plus en plus d'Audimat, de quotas, et la télé populaire allait se transformer rapidement en télé poubelle ! Tout ça sous les bons hospices de notre Machiavel... pardon, de notre Prince... pardon… tout ça sous les bons auspices de "Tonton"... merde ça m'a encore échappé... les bons auspices de Mitterrand... euh... Socialiste de Gauche... décoré de la Francisque... etc... etc...
« ANNÉES 80, ANNÉES FOLLES »... chantait déjà Louis Bertignac.
Bref, dans ce climat assez nauséabond, je fréquentais encore un peu le milieu Libertaire, les nerfs à fleur de peau, la jeunesse me couronnant, je lu donc ce livre dans un état assez fiévreux avec le sentiment très clair d'entrer dans une autre lecture du monde ! Puis j'en restais là...
Bien des années plus tard je lu « Cette mauvaise Réputation » et... récemment j'ai ressortis à nouveau « La société du spectacle » que j'ai furieusement annoté et relu avec la maturité de mes 40 piges...
Pourtant, le problème du regard, de la fascination pour le Show (Debord citait Shakespeare... la scène de la vie est bien là) n'est pas un problème si on parvient à effacer le Cinéma dictateur de sa vie propre, en le reléguant à de la distraction néfaste, en en gommant les aspects hypnotiques (exemple : "SCARFACE" et ses ravages sur les jeunes des Cités !)… soudain, cela permet simplement de rentrer en communication avec SOI, rétablir le lien perdu avec ce JE qui est un AUTRE... ( Rimbaud)... et que se passe-t-il si on y parvient un tant sois peu ? On échappe à la cohorte, à la Violence Festive constante... à la violence COMMUNICATIVE organisée de « L’Euphorie Perpétuelle » qui étouffe en nous toute clairvoyance, toute sensibilité propre... on échappe à tout ce qui se déchaîne jour et nuit dans le gigantesque appareillage de la technicité... soudain, on retrouve une dimension de la parole, donc de l'ÊTRE qu'on ne soupçonnait plus.
Ne pas laisser « LÉGION » NOUS PÉNÉTRER.
DEBORD : « LA FONCTION DU CINEMA EST DE PRÉSENTER UNE FORME COHÉRENTE ISOLÉE, DRAMATIQUE OU DOCUMENTAIRE, COMME REMPLACEMENT D'UNE COMMUNICATION ET D'UNE ACTIVITÉ ABSENTES. »
Il tenta un Cinéma différent. Peu y prêtèrent attention.
DEBORD : « Le spectacle est l'affirmation de l'apparence et l'affirmation de toute vie humaine, comme simple apparence. » Que clame Debord dés le début de « La société du Spectacle » ? Que tout ce qui était vécu directement, de manière incarnée s'est éloigné dans une représentation. Il écrit cela en 1967, un an avant l'explosion de Mai 1968. Il annonce les festivités outrancières et hypnotiques qui vont s'installer dés les années 80 dans les têtes et les consciences... il déclare que ce qu'on veut nous faire passer pour de nobles sentiments n'est que l'organisation « Nivellatrice » qui doit accoucher de l'Homo-festivus, ce "dernier homme" qu'annonçait Nietzsche aussi, clignant des yeux devant ce qui ressemble à de la Culture mais n'en est plus du tout...
TECHNO PARADE, GAY PRIDE, INTERVENTIONS D'ACT-UP, TÉLÉTHON, CONCERTS DE J.M. JARRE et DÉFILÉS GOULD... jusqu'à CNN ET LES GUERRES EN DIRECT-LIVE (!), et AUTRES LOFT STORY et STAR ACADEMY... Règne recherché de LA TRANSPARENCE DOMINATRICE qui a même eu ses premiers tests étatiques en URSS sous Gorbatchev, le premier but (Assainir le Pays de son Stalinisme!) étant dépassé rapidement et orienté vers le tout Spectaculaire et l'Outrance.
Hypnose Castratrice !
DEBORD : « Le spectacle,comme organisation sociale présente de la paralysie de l'Histoire et de la Mémoire, est la fausse conscience du temps. »
De nos jours, le Spectacle est de plus en plus Puissant, cela va sans dire.
DEBORD : « Les spécialistes du pouvoir du spectacle, pouvoir absolu à l'intérieur de son système du langage sans réponse, sont corrompus absolument par leur expérience du mépris et de la réussite du mépris ; car ils retrouvent leur mépris confirmé par la connaissance de l'Homme méprisable qu'est réellement le spectateur. »
CAR EN EFFET, Où QUE L'ON REGARDE, QUE VOIT ON, SI CE N'EST CETTE INCRÉDULITÉ SPECTATRICE, CETTE NAÏVETÉ PLEINE DE BONS SENTIMENTS ANGÉLIQUES, À L'ÉGARD DE TOUT ET DE RIEN, DE L'ATTENTAT DU 11 SEPTEMBRE 2001 À LA REFORMATION HYPOTHÉTIQUE DU GROUPE ROCK TÉLÉPHONE ?
Nous sommes bien dans ce format de pensée dorénavant où TOUT est APPLATI ET NIVELLÉ... où les nuances sont de plus en plus difficiles... où donc penser ne signifie plus grand-chose. Partout règne ce « RESPECT D'ENFANTS POUR DES IMAGES ».
Debord a été très bien compris par les publicitaires qui nous inondent constamment de 1000 et une créations de toutes sortes guère censées ( le devinez-vous ?) nous éveiller à la vie, mais plutôt à la CONSOMMATION... donc aux MODES... donc aux disparitions des MODES... donc aux déchets. Principe même de contre-initiation.
Le règne du Spectacle est bien l'évidence même... Le comportement de chaque homme, chaque femme, chaque enfant se trouve infecté dans ses sensations, sa mémoire, ses rêves, la perception de son corps, le déroulement de ses idées (si l'on suppose qu'il lui en reste).
Banaliser l'Espace par les représentations qu'en donne le spectacle, confisquer le temps par les loisirs débiles qui sont sensés nous reposer de notre travail (souvent débile lui aussi), le cinéma, la télévision, la musique, la littérature, la peinture... tout ce qui est produit aujourd'hui, à quelques exceptions près, œuvre dans ce sens. De plus Debord s'est tenu à l'écart de toute médiatisation... il a écrit, réalisé quelques films introuvables, agit dans l'ombre... Ce n'était ni un diable, ni un dieu, certainement pas un Saint... mais il a refusé toute Sacralisation de sa personne et on peut dire que ça lui a réussi puisqu'on ne sait que très peu de choses sur lui et ce qu'on sait on le sait surtout à travers ce qu'il a créé.
On sait combien notre époque aime mettre en scène ses martyrs : de Jim MORRISON à LADY DI... en passant par mère Thérèsa et les restaus du cœur. Et j'oublie le "CHÉ" christique, l'enterrement de Mitterrand... Bref, tout ça... regroupé en une fusion Spectrale, spectaculaire, Atomique !
Debord. Je reste persuadé que sa fulgurance en ce bas monde est difficile à comprendre et je ne me place pas en héraut de sa pensée... j'ai juste le réel sentiment que ce type qui écrivait à 23 ans, 15 ans avant Mai 68, sur les murs de Paris : "Ne travaillez jamais !" avait vu juste pour bien des choses nous concernant aujourd'hui. Mon but n'est pas la polémique pour la polémique. Il est mort il y a 11 ans... attendons un peu... bientôt les discours, tous plus contradictoires les uns des autres vont fuser ! Cet homme était très lucide. DEBORD : « LE PROBLÈME EST BIEN L'ACTION COMMUNE D'INDIVIDUS LIBRES, LIÉS SEULEMENT PAR ET POUR CETTE LIBERTÉ CRÉATRICE RÉELLE. » Il n'avait pas trouvé la panacée et ne le prétendait pas... il cherchait… voyant bien que fomenter une subversion authentique à l'égard de la subversion SPECTACULAIRE était "un problème". Il appelait à l'éveil de la poésie et des arts dans la vie... à la mise en danger de nos idées toutes faites... SEUL MOYEN DE FAIRE EXPLOSER UNE RÉVOLUTION VERITABLE... QUE LA LANCÉE ET LE CHANGEMENT SOIENT CONSTANTS... INFINI,aurais-je envie de dire... SANS FIN... La création constante de Situations épanouissantes et ouvertes…
DEBORD : « LA FORMULE POUR RENVERSER LE MONDE,NOUS NE L'AVONS PAS CHERCHÉE DANS LES LIVRES,MAIS EN ERRANT. C'EST UNE DERIVE À GRANDES JOURNÉES,Où RIEN NE RESSEMBLAIT À LA VEILLE ; ET QUI NE S'ARRÊTAIT JAMAIS. »
« POESIE : OUI, MAIS DANS LA VIE. »
« IL FAUT CONCEVOIR ET FAIRE UNE CRITIQUE QUI SOIT UNE VIE. »
Et que penser des sympathiques Soixante huitards qui ont symbolisé Médiatiquement cette "chienlit" que fut ce mouvement ? DEBORD : « TANT DE GENS QUE NOUS AVONS VUS FAIRE BEAUCOUP DE BRUIT SE SONT RANGÉS TOTALEMENT, DE LA FAçON LA PLUS RIDICULE, PARFOIS LA PLUS IGNOBLE. NI LA LIBERTÉ NI L'INTELLIGENCE NE SONT DONNÉES UNE FOIS POUR TOUTES. ET LEURS SIMULACRES SONT NATURELLEMENT BIEN PLUS FRAGILES, ILS SE DÉCOMPOSENT AVEC LA MODE. »
Je vois Daniel Cohn-Bendit, Kouchner et toute la clique... Gauche caviar rentrée dans l'ordre et obtenant presque par la mendicité quelques aménagements pour l'existence misérable du Bas-Peuple qui, lui, est tétanisé devant l'écran quotidien où on organise sa vie et à laquelle, finalement,il consent joyeusement...

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Bande son du moment :

* « Blackened Sky » de Biffy Clyro

Lectures du moment :

*La Divine Comédie de Dante
*Illuminations de Rimbaud

Citation du jour : « La haine est sainte. Elle est l'indignation des coeurs forts et puissants, le dédain militant de ceux que fâchent la médiocrité et la sottise.» Émile Zola

Humeur du moment : Dégoûté

11/09/2005

Mariage...

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=

Le corps exige, réclame, ce curieux souffle qui vient de très loin...

C'est un peu de cette poussière d'étoile... de cette eau cosmique qui brûle... parlant au-delà de nous… en de ça…

Éléments... constituants... de l'épiderme sensuel aux profondeurs tenaces... ô fondation qui élague constamment sa propre démesure... un appel curieux qui est déjà dans sa primitive candeur un spasme de mots qui élaborent la texture même de la réalité... un foisonnement…

Être ô Être…



Réservoir de forces instinctives… mémoire des mémoires…



Au bord des précipices internes, trouver l’Ordre Factuel… la collaboration avec les rêves qui sont donnés…

La pierre, la silice, le sel… ces symphonies se conjuguent… contrepoints d’atomes…





En premier lieu…

méditer la présence… matière… matière… ô Incarnation…car si ce feu est impossible…



… quel feu allumerons-nous ?

Un ami très cher me précise souvent qu’il nous faut faire jaillir le flux du coussin, lorsque la position adéquate, ange ou lotus, nous délivre les possibles de l’Être… Le méditant est une bombe atomique que peu soupçonnent…

Nous, veilleurs, guettons la vague prochaine…





…celle qui balaiera les statues de sel arrêtées dans leur désert…





Personne ne devine ce que sera la Victoire de demain…



… et le mariage que célèbrent, au quotidien, les créateurs d’une aube de chaque instant…

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Bande son du moment :

* « Tyranny of Souls » de Bruce Dickinson

Lectures du moment :

*La Divine Comédie de Dante
*Illuminations de Rimbaud

Citation du jour : «Il n'existe que trois êtres respectables: le prêtre, le guerrier, le poète. Savoir, tuer et créer. » Charles Baudelaire

Humeur du moment : Fatigué

07/09/2005

Politicards... Journaleux... et droits de l'hommisme !

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=

Sacrés politicards, sacrés journalistes… grâce à eux l’Être s’évanouit… fond comme neige au soleil… dans le cadre nauséabond, installé, entretenu de l’Absence du Verbe… impossibilité d’atteindre la meilleure part de nous-même : celle qui par les Mots noblement clamés dans une haute conscience de soi parvient à soigner et guérir les Maux en les nommant…
Ainsi…
Soyons sélectifs dans nos « ingérences », le Capitalisme Intégriste nous en sera reconnaissant !
L'ère du temps est celle de « l'ingérence humanitaire », de l'aide aux opprimés quand ceux qui les oppriment ne sont pas forts et ne sont pas nos amis ! En fait, une nouvelle manière de fliquer le monde pour que la normalisation en cours porte rapidement ses fruits : mettre tout le monde au pas ! Pays, différences, cultures, individus. Enculage général !
Un massacre de civils au Kosovo, les deux tours du World Trade Center qui s’écroulent, et c’est le branle bas de combat, une marée de protestations belliqueuses appelant à la défense du Droit et des droits de l'homme par les armes. Versons donc un peu de sang. Encore.
Joli leurre…
Il y aurait tant à dire de ces passionnés de la conscience ! La conscience dans les chaussettes. Tant à dire qu’on ne sait pas par où commencer.
Ah ! ces grands qui nous gouvernent, qui pensent pour nous, aux sourires bien blancs, à l’haleine impeccable, les puissants de ce monde qui montent soudain sur les estrades pour haranguer le populo, qui se précipitent aux meurtrières de l'indignation pour faire vociférer leurs muqueuses et leurs humeurs, et tandis que l'OTAN se mue en ange vengeur d’un occident « choqué » dans ses valeurs les plus intimes, l’ONU bredouille sur place, Clinton ou Bush se frottent les mains. L'exultation devient collective. On songe soudain aux prémices d'une croisade. Une croisade particulière qui n’a rien de saint ! La grand-messe absolutoire à la télévision est quotidienne, le présentateur joue le rôle du prêcheur sous le regard bigot du paroissien dans son canapé se grattant les couilles. Le Spectacle peut commencer…pardon… peut se poursuivre. Guy DEBORD se marre dans sa tombe ! Un moment d'hypocrisie aussi dans ce que l'hypocrisie a de plus laid et l'occident de plus irritant. On se met le masque de l’homo-festivus occidental, celui que porte et défend avec ardeur Marc-Olivier Fogiel, mais avec la larme et la colère adéquates, celles qu’on n’affiche plus pour son propre pays, pour sa propre culture, pour sa propre identité, pour son propre honneur – en supposant que ce terme ait encore une signification (même moindre) pour le moindre lecteur de cette bafouille que je trace.
Qui pouvait montrer, sur une carte, le Kosovo ou le Kurdistan avant certains évènements récents ? Et encore aujourd’hui… après les évènements ? Au Kosovo ou au Kurdistan Turque… ceci n’est qu’une suspension des hostilités en cours. Car désormais il semble bien que le 21ème Siècle soit parti pour être celui de la guerre perpétuelle, afin de bien nous maintenir dans la crainte et la peur d’un choc des civilisations. Le Gouvernement Américain est parvenu à faire la nouvelle scission tant désirée. Nord/Sud. Le nouvel Ordre Mondial en est le garant et le dépositaire. Le nouvel Ordre Mondial : celui du fric à tout va, de la consommation joyeuse et de la vie à crédit. Pour cela, et avant l’aplanissement général et l’uniformisation de toute l’Humanité, le nouvel Ordre Mondial a besoin, encore pour un temps, de la division calculée… pour mieux régner. Bien-sûr.
Français montrez moi Roubaix sur une carte ! L’avenir nous en reparlera de cette ville. Parole de Serbe.
Tristesse pour la conscience humaine. Dodo, citoyen ! Et surtout : chut ! Ne te réveille pas trop, on te traiterait de néo-réac et de fasciste ! Même si tu vomis Le Pen ! Surtout si tu vomis Le Pen !
« Comment ? Ce type tient ces propos et n’est pas d’extrême droite !!!! C’est choquant, dans ce pays de la liberté et des droits Universels de l’Homme .»
Il devrait plutôt rejoindre le camp de Marc-Olivier Fogiel, n'est-ce pas, et postillonner onctueusement son ressentiment démocratique sur une vieille France qui, bien que moisie, savait au moins mettre un pied devant l'autre quand il fallait et avait encore le sens... du bon sens.
Et on part comme en 14. En chantant. En priant. Convaincus d’être les sauveurs. Les élus. Pauvre Irak !
On clame alors bien fort qu’on s’en va défendre (à tout prix) le droit international et les valeurs universelles. Et ces droits et ces valeurs on les refuse aux victimes que nos massacres accouchent, ou à tous ceux dont la situation politique, religieuse, culturelle ne coïncide pas avec nos intérêts.
Les médias affirment porter l'attention de l'opinion publique sur une cause juste. On en oublie tant d'autres causes ou conflits pas moins justes que ceux projetés dans la mire, dans un oubli à peine enrobé de quelques commentaires lapidaires et souvent bien ignorants, ironiques de ce cynisme moderne qui n’éclaire rien ni personne. Pire, parfois les commentaires concernant ces conflits oubliés sont inexistants, alors que dans le traitement des conflits qui veulent bien les intéresser, nos médias brillent souvent par leur furieux déchaînement (la guerre de Bosnie devient une guerre de conquête alors que les Serbes qui y ont pris les armes y vivent depuis 500 ans), leurs amalgames (tous les Serbes sont des Nationalistes sanguinaires… ou …l’Irak est une menace Islamiste alors que le pays est laïc) et leurs condamnations hâtives (Milosevic au tribunal de la Haye, alors que les Serbes auraient voulu le juger eux-mêmes pour faire leur mea-culpa et se faire accepter dans la communauté Internationale... désormais l’Histoire – manipulée – ne retiendra que le jugement de Milosevic à la Haye et l’idée que les Serbes ne voulaient pas le donner !). Lamentable.
Et comme par hasard, les points du globe qui intéressent les journalistes sont souvent ceux qui intéressent les dirigeants de leurs pays. Ce n’est pas tant un imaginaire "complot politico-médiatique " (encore que ces oiseaux là – les journalistes et les politicards – s’entendent plutôt bien) qu’une assurance que viendra tôt ou tard, l'heure du grand show militaire, diplomatique, et la fête de la reconstruction, quand le Business aura repris ses droits, qui pousse les journalistes à cette attitude. Mais les a-t-il jamais perdu ses droits, le Business ?
Oui, ils se disent tous, les scribouillards comme les valeureux hommes d'action, que viendra l'heure bénie où ils sentiront que fouler un pays à terre, honni et vomi des puissants, avec leurs analyses de journalistes planqués dans les luxueux hôtels, avec leurs délicieuses perspectives de Requins de la finance... fouler un pays à terre, disais-je, est moins frustrant et surtout plus rentable que combattre les moulins de l'indifférence pour réveiller un peuple de mort-vivants. Et pourquoi le réveiller d'abord ?
Il nous faut du CASH !
Ce qui explique, ainsi, que l'on parle plus des kurdes d'Irak que des kurdes de Turquie qui n'ont pas eu la " chance ", pour attirer l'attention des médias occidentaux, de disposer de Saddam Hussein. La Turquie n’est-elle pas pressentie pour rentrer dans la CEE ? J’y reviendrai.
Ah ! Ce Nebo qui se la pète avec ses « figures de style » ? Vraiment ? Les exemples pourtant foisonnent, montrant que l'ironie n'est pas dans ce que j’écris mais dans les faits : éclipsés les sahraouis, enfouis les Chrétiens du Soudan et autres peuples ou conflits si peu évoqués qu'en parler fait presque sourire, ennuie. Les sourcils se tordent, interrogatifs. On craint l'étalage lassant d'un goût pédant pour la révolte exotique et la marginalité.
De même des conflits plus proches : pas si loin, en Turquie, donc, l'un des meilleurs alliés des USA, la Turquie, donc, deuxième armée de l'OTAN (!!!!), emploie tous les moyens, y compris les déplacements de populations et la torture systématique, dans sa lutte contre les kurdes du P.K.K. Et dois-je rappeler l'occupation par la Turquie du nord de la Chypre et les autres violations des droits de l'homme sur cette magnifique île, d'une façon qui au total dépasse en fureur et en dimension ce qui s’est passé au Kosovo sous Milosevic avant les bombardements de l'OTAN. En Chypre, depuis 1974 l'armée turque occupe le nord de l’île qu'elle a vidé par la force de ses habitants chypriotes grecs (en 1975 la Turquie avait en plus imposé que les chypriotes turcs vivant au sud gagnent le nord de l'île, créant ainsi deux zones « éthniquement pures ») ; de nos jours elle conforte cet état de fait par l'apport massif de colons venus de Turquie et la présence d'un corps d'armée. L'origine réelle du conflit remonte aux années 50, quand la Chypre était encore une colonie ou un protectorat (je ne sais plus) Britannique, c'est à cette époque que les turcs eurent l'idée d'un partage de l'île et de la création au nord d'une zone "turque" pour contrer la volonté des chypriotes grecs (qui représentaient alors 82% de la population de l'île) de se rattacher à la Grèce. La proclamation de l'indépendance de l'île en 1960 n'avait pas détourné les parties de leurs ambitions respectives. La Turquie avait préparé le partage et l'intervention de 1974 en mettant en place des milices chypriotes turques, bras armé de sa politique dans l'île (et dont l'action eut pour conséquence des affrontements sanglants et des atrocités impliquant les deux communautés de l'île - affrontements qui connurent leur paroxysme dans les années 60). Depuis... c’est le statu quo ! Et ce pays, la Turquie, devrait rentrer dans l’Europe. Lorsqu’on sait que les Chrétiens Orthodoxes de Turquie ne peuvent même pas ouvrir leurs écoles ou leurs monastères librement.


Cliquez sur la Carte

Sachez que le gouvernement turc, dans la partie turque du Kurdistan, brûle systématiquement et chasse les habitants des villages kurdes soupçonnés de soutenir le P.K.K. (Parti des travailleurs Kurdes) ou qui refusent de constituer une milice locale anti-P.K.K..
Tout le monde s'en fout et la Turquie fait même partie des pays qui participent aux actions de l'O.N.U. (en Bosnie, par exemple, et appelle au respect des droits de l'homme au Kosovo, sans que cela ne percute qui que ce soit – que ce soit parmi les médias ou nos dirigeants de gauche, de droite, du centre, tous tellement vertueux). Les plaintes de certains sont voués à passer au second plan jusqu'à ce qu'un changement de conjoncture économique, stratégique, politique fasse tourner dans leur direction le vent des intérêts. Il semble que certaines plaintes soient même passées aux oubliettes.
Je ne peux, ni ne cherche, à blâmer tout le monde pour ces évidences que si peu ne se lassent d'ignorer. Certes, on ne peut connaître ni s'intéresser à tout (le choix même des exemples dans ce texte en est l’illustration), mais l'attitude des journalistes censés nous informer de tout, le comportement nauséabond de certains intellectuels (B.H.L. ?) qui érigent leur fonds de commerce sur ces luttes sélectives (sur des amoncellements de cadavres) pour la dignité humaine, peuvent être sujet à " interrogations ". Les chefs d'Etats, quant à eux, pensent bien sûr avant tout à la sauvegarde des intérêts nationaux... et aux prochaines élections.
Et des questions, oui, je m’en pose ! Par exemple celle de savoir si l’attitude des journalistes et des politiciens favorise autre chose que de simples intérêts contingents – quoi que les cyniques diraient que le « sacrifice » est vain pour n’importe quelle cause et qu’il est préférable de compter les billets. Ou formulé différemment : la question de l'utilisation vulgaire et abusive, par les pays occidentaux, de certaines valeurs (Les droits. Les devoirs.) dans le seul but de préserver des intérêts qui sont pourtant opposés à ces valeurs. C’est cette tare malsaine de la politique internationale qui consiste, pour servir ses propres intérêts, à prétexter la défense zélée des droits de l'homme en intervenant de la manière la plus brutale qui soit dans un pays donné, par le biais d’un prétendu « droit d'ingérence ». En attendant, sous des montagnes d 'hypocrisie et de prétextes bidons de lâches et de couards, on ferme les yeux sur les violations qui ont lieu partout ailleurs y compris dans son propre « camp » que pourtant l'on serait parfaitement en mesure de stopper, ou en tout cas de condamner autrement qu'à demi-mots. Et on se complait dans cette indécente comédie, dans cette mascarade post-moderne. L’occident jettera-t-il un jour son masque de pacotille, devant lequel les foules hypnotisées clignent des yeux ?
Oui, pauvre fou que je suis, (tel Zola à une autre époque et pour d’autres raisons… mais pas si éloignées que ça de celle-ci) j’accuse (et condamne même) ces « moins que rien », ces « qui ressemblent à rien », ces scribouilleurs de tristes pages aux 1000 et 1 opinions mais sans la moindre idée ni intuition authentique dans leurs analyses et comptes rendus bidons, ces petits politiciens véreux, ces journaleux libidineux imbus d’eux-mêmes se caressant le nombril à longueurs de pages, d’heures d’antennes ou de mandats ; je les accuse d’être la lie de l’humanité, participant à de véritables génocides humains, culturels et intellectuels et les condamne à l’indifférence. Je suis gentil, n’est ce pas ? Il mériteraient une bonne fessée aussi.
Leur condamnation à l'indifférence (ah ! si elle était seulement suivie et appliquée par nous tous !) rendrait peut-être moins amère la course des peuples qui courent derrière leurs " droits " comme derrière un mirage dans ce silence sanglant. Ce silence sanglant ou ce baragouinage généralisé assourdissant qui fait qu’on entend uniquement qui on veut bien entendre.
Le seul espoir que j'ai en cette Vie... c'est que tout cela soit mené à son terme... dans un paroxysme définitif...
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Bande son du moment :
*Carmen de Bizet
Lectures du moment :
*La Divine Comédie de Dante
*Illuminations de Rimbaud
Citation du jour : « Le monde va finir. La seule raison pour laquelle il pourrait durer, c'est qu'il existe. Que cette raison est faible, comparée à toutes celles qui annoncent le contraire, particulièrement à celle-ci : qu'est-ce que le monde a désormais à faire sous le ciel ? – Car, en supposant qu'il continuât à exister matériellement, serait-ce une existence digne de ce nom et du dictionnaire historique ? Je ne dis pas que le monde sera réduit aux expédients et au désordre bouffon des républiques du Sud-Amérique, – que peut-être même nous retournerons à l'état sauvage, et que nous irons, à travers les ruines herbues de notre civilisation, chercher notre pâture, un fusil à la main. Non ; – car ce sort et ces aventures supposeraient encore une certaine énergie vitale, écho des premiers âges. Nouvel exemple et nouvelles victimes des inexorables lois morales, nous périrons par où nous avons cru vivre. La mécanique nous aura tellement américanisés, – le progrès aura si bien atrophié en nous toute la partie spirituelle, que rien parmi les rêveries sanguinaires, sacriléges ou anti-naturelles des utopistes ne pourra être comparé à ses résultats positifs. Je demande à tout homme qui pense de me montrer ce qui subsiste de la vie. » Charles Baudelaire, Fusées

Humeur du moment : Déterminé

Il faut bien bouffer... même quand on est un héros !

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Magasinier…

La lourdeur du Corps, quand il faut exécuter les bonnes manœuvres, pressé par les obligations professionnelles sans importance...

Les obligations professionnelles sans importance puisqu'il faut bouffer et payer son loyer...

Les chefs, les sous-chefs, les quarts et les tiers de chefs… les superviseurs supervisant… les cadres encadrant… les ouvriers manuelisant… tout ce beau cirque livide… les rires graveleux sans légèreté, sans humour… la satisfaction trouvée dans si peu de choses… les salaires au ras des pâquerettes malgré des bénéfices impressionnants… le blanc des yeux : rouge… les pupilles dilatées… la bouffe à la cantine : banale… les sourires forcés… les teints pâles… ceux qui s’évitent… ceux qui se montrent… ceux qui n’ont pas la moindre envergure mais font semblant d’en avoir une (les jeunes cadres tout particulièrement)… pas de Culture… pas d’angoisse à étreindre, ou plutôt : ravalée l’angoisse, contenue l’angoisse, par l’art sinistre qui consiste à se persuader que la maîtrise sur leur vie est totale, que la saison va être bonne, que la saison va leur donner les opportunités de nouveaux challenges, leur offrir la perspective de nouvelles conquêtes… magnifiques ces beaux et valeureux cadres, rasés de près, costard-cravate et chair très triste… aucun dandysme… que de l’air… même pas du vent… mais dangereux… décisionnaires… crocs aiguisés… névroses et hystéries réglées par de pitoyables convictions de requins humanoïdes… Dans leurs tâches : ils ne peuvent, en effet, qu’être effectifs… mais beaucoup d’entre eux ne sont, finalement, que de pauvres tâches !



Pointeuse… salutations… enthousiasmes et déceptions… brouhaha existentiel… on vole deux minutes pour échanger quelques mots, ou un sourire authentique, avec deux ou trois personnes qui résistent, mais en demeurant sur le qui-vive, des fois qu’on se fasse prendre en flagrant délit d’humanité… et l’entreprise nous assassine, doucement, à petit feu, sans qu’on s’en rende compte… on rentre… on sombre… devant la télé-réalité, devant le foot, en mal-bouffant une mauvaise pizza… enchantement de notre univers !



Celui qui parvient, le soir venu, à éteindre la télévision, à ouvrir un livre… pire (ou mieux, c’est au choix) à écrire quelques lignes est un héros… comme moi… qui passera très vite pour un connard prétentieux auprès de tout ce joli monde…

Étant presque tous dotés, en toutes choses, d’un très mauvais goût, Cadres, prolos et employés divers, c’est bien moi, face à leur morgue qu’ils ont commune, face à la normalité de leur étroitesse répugnante, qui devient nauséeux et provoque haut-le-cœur et aversions diverses. Je leur renvoie l’image de ce qu’ils n’osent pas être, ou ne savent pas être et, probablement, ne seront jamais : un souverain, libre et détaché, un franc-tireur incendiaire, jouant des masques Vénitiens et riant de presque tout avec délectation…



Puisque je fais preuve, selon eux, de mauvais goût, comme disait mon ami Baudelaire : « Ce qu’il y a d’enivrant dans le mauvais goût, c’est le plaisir aristocratique de déplaire. »

Bref… tenir le coup… dépasser la ténèbre…



Nebo

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Bande son du moment : Carmen de Bizet

Lectures du moment :

*La Divine Comédie de Dante
*Illuminations de Rimbaud

Citation du jour : « Mieux vaut celui qui, assis à sa place, avance dans le Tao. » Tao-tö-king,LXII

Humeur du moment : tranchante...

06/09/2005

Tout...

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=


17/03/2005


"Tout
cet encre
cette ligne tracée par mon abandon
le souffle du rire
la larme et son sel
les mots
l'éruption
la pensée qui menace
la guerre faite à l'angoisse d'être
EST le mouvement
l'action
faisant face à l'inertie
la Mort tancée par la Vie
le cri du fou
l'ascension de la pente
la marche sur le front
au milieu des cadavres regardant le ciel
le jeu de l'enfant
ses lèvres qui embrassent
la poursuite de la quête
le témoignage de la trace"


Du fin fond de l'Être surgit le souffle qui me dicte... l'aurore et la terminaison...




Le drame Social et sa médiocre inquisition, "pet de lapin" dirait Henry Miller... rien de cette farce n'est à retenir, si ce n'est l'essentiel : la souffrance des êtres, leur Damnation, leur affliction morne qu'ils se transmettent comme des offrandes empoisonnées... Or, TOUT chante et clame la vie... au milieu de cette agitation... buvons la coupe, amis de la grappe... ne baissons pas notre garde... La Guerre a bien cours en ce moment même… Partout !

Nebo

04/09/2005

N'y crois pas !

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« L'amour est charmant, pur, et mortel. N'y crois pas !
Tel l'enfant, par un fleuve attiré pas à pas,
S'y mire, s'y lave et s'y noie. »

Victor Hugo, Les voix Intérieures

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