23/07/2009
Anouk
=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=
Anouk est belle... et elle chante délicieusement bien.
If I Go
You've got it easy but you've got the nerve to make a face
Although I'm strugglin' you can't tell because I keep it caged
We are together but I feel you're pushing me aside
Lend me a hand sometime the thought won't even cross your mind
You need to take a good look at yourself
'cause I'm about to close up shop
If you need a servant go find someone else
It's time to step up
'Cause If I go
I'll be taking more with me than you would care to lose
Time is up step it up or you'll see me walk away
Just so you know
Nothing you can do could make me turn around again
Your time is up step it up or you'll see me walk away
If we're together why you're pushing me away
You're taking chances boy we're getting closer to the day
You need to take a good look at yourself
'cause I'm about to close up shop
If you need a servant go find someone else
It's time to step up
'Cause If I go
I'll be taking more with me than you would care to lose
Time is up step it up or you'll see me walk away
Just so you know
Nothing you can do could make me turn around again
Your time is up step it up or you'll see me walk away
'Cause If I go
I'll be taking more with me than you would care to lose
Time is up step it up or you'll see me walk away
Just so you know
Nothing you can do could make me turn around again
Your time is up step it up or you'll see me walk away
It's time to step up
I said it's time to step it up
Yeah time to step up
Time to step it up
I said it's time babe to step it up
Step it up
Jerusalem
Sir can you tell me how to get to Jerusalem
'Cause I have kinda lost my way
Sir will you help me get there as fast as I can
Tomorrow might be too late
'Cause things ain't what they used to be
My love for life is gone you see
Am I fighting things I cannot see
People always tellin' me how sweet
and simple life could be
They say you might as well live before you die
But one thing I know for sure
I am a danger to myself, how come
Yeah one thing I know for sure
I need some guidance, to get me out of this hellhole
Jerusalem, can you help me find my
way back to Jerusalem, yeah
It took me quite a while to get into Jerusalem
'Cause I had kinda lost my way
I want to save me from myself so here I am
I hope it's not too late
'Cause things ain't what they used to be
My love for life is gone you see
Am I fighting things I cannot see
I am so afraid to love
'Cause of the way I've been hurt before
I think by now it's time for me to leave
But one thing I know for sure
I am a danger to myself, how come
Yeah one thing I know for sure
I need some guidance, to get me out of this hellhole
Jerusalem, can you help me find my way back to Jerusalem
Jerusalem, can you help me find what I have lost
Things ain't what they used to be
My love for life is gone you see
Am I fighting things I cannot see
I don't wanna die this way
Wishing that I could turn back time
Wasted time, there is work to be done
But one thing I know for sure
I am a danger to myself, how come
Yeah one thing I know for sure
I need some guidance, to get me out of this hellhole
Jerusalem, can you help me find my way back to Jerusalem
Jerusalem, can you help me find
what I have lost, yeah yeah
Alright
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22/07/2009
Saxon : The Eagle has landed
=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=
Take a giant step for mankind
On a distant lunar sea
As you travel across the universe
Will you take a step,
take a step for me
Will you take a step for me
Voyage of an eagle
Blasting to the stars
You take the hopes and dreams of men
To find yourself, to find tranquillity
To find tranquillity
Traveled across the universe
And placed the lonely flag
Out there in isolation
At the final, the final frontier
At the final frontier
The world's in celebration
As we wait for your return
You took a giant leap for mankind
On another, on another world
On another world
Take it easy take it slow
Don't go fast don't let go
The eagle has landed
The eagle has landed
The eagle has landed
The eagle has landed
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20/07/2009
Le Saule Pleureur...
=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=
La parole est à ma douce Irina...
Dans l'esprit de la chronique de Simon Leys, sachez que le lundi 29 juin 2009, on mettait à mort le célèbre saule pleureur de l'Île de la Cité, à Paris. Tout a commencé semble-t-il avec une branche tombée dans la Seine, et en peu de temps il a été décidé (sous le prétexte que cet arbre était malade) de le supprimer.
Un ami et collègue qui chaque matin et chaque soir avait l'habitude de passer à proximité et qui aimait à le contempler arrive un matin totalement anéanti et en colère et m'annonce la nouvelle, je n'en croyais pas mes oreilles. Ce saule majestueux de l'île de la Cité vous le connaissez tous, pas besoin d'être parisien pour cela, on l'a tous vu sur une carte postale ou dans un reportage télé, ou lors d'une ballade en bateau-mouche avec ses branches qui venaient caresser la Seine, il semblait protéger Notre-Dame. A la manière des Indiens de la côte Pacifique ou des Maoris, beaucoup le respectaient.
Cet acte honteux s'est bien sûr fait dans la plus grande discrétion et si on avait demandé leur avis aux parisiens, soyez sûrs que le gardien de l'île serait encore là.
Les photos ont été prises par l'auteur de ce blog (Emmanuel Delarue)
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19/07/2009
L’empire du laid, par Simon Leys
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
Trouvé via un commentaire chez ILYS ce texte de Simon Leys qui ne manque pas de piquant...
Les Indiens de la côte du Pacifique étaient de hardis navigateurs. Ils taillaient leurs grandes pirogues de guerre dans le tronc d’un de ces cèdres géants dont les forêts couvraient tout le nord-ouest de l’Amérique. La construction commençait par une cérémonie rituelle au pied de l’arbre choisi, pour lui expliquer le besoin urgent qu’on avait de l’abattre, et lui en demander pardon. Chose remarquable, à l’autre côté du Pacifique, les Maoris de Nouvelle-Zélande creusaient des pirogues semblables dans le tronc des kauri ; et là aussi, l’abattage était précédé d’une cérémonie propitiatoire pour obtenir le pardon de l’arbre.
Des mœurs aussi exquisément civilisées devraient nous faire honte. Tel fut mon sentiment l’autre matin ; j’avais été réveillé par les hurlements d’une scie mécanique à l’œuvre dans le jardin de mon voisin, et, de ma fenêtre, je pus apercevoir ce dernier qui - apparemment sans avoir procédé à aucune cérémonie préalable - présidait à l’abattage d’un magnifique arbre qui ombrageait notre coin depuis un demi-siècle. Les grands oiseaux qui nichaient dans ses branches (une variété de corbeaux inconnue dans l’hémisphère Nord, et qui, loin de croasser, a un chant surnaturellement mélodieux), épouvantés par la destruction de leur habitat, tournoyaient en vols frénétiques, lançant de déchirants cris d’alarme. Mon voisin n’est pas un mauvais bougre, et nos relations sont parfaitement courtoises, mais j’aurais quand même bien voulu savoir la raison de son ahurissant vandalisme. Devinant sans doute ma curiosité, il m’annonça joyeusement que ses plates-bandes auraient désormais plus de soleil. Dans son Journal, Claudel rapporte une explication semblable fournie par un voisin de campagne qui venait d’abattre un orme séculaire auquel le poète était attaché : “Cet arbre donnait de l’ombre et il était infesté de rossignols.”
La beauté appelle la catastrophe aussi sûrement que les clochers attirent la foudre. Les services publics qui font passer une autoroute au milieu de Stonehenge, ou un chemin de fer à travers les ruines de Villers-la-Ville, le moine qui met le feu au Kinkakuji, la municipalité qui transforme l’abbatiale de Cluny en une carrière de pierres, l’énergumène qui lance un pot d’acrylique sur le dernier autoportrait de Rembrandt, ou celui qui attaque au marteau la madone de Michel-Ange, obéissent tous, sans le savoir, à une même pulsion.
Un jour, il y a longtemps, un minuscule incident m’en a donné l’intuition. J’étais en train d’écrire dans un café ; comme beaucoup de paresseux, j’aime sentir de l’animation autour de moi quand je suis sensé travailler - ça me donne une illusion d’activité. Aussi la rumeur des conversations ne me dérangeait pas, ni même la radio qui beuglait dans un coin - toute la matinée, elle avait déversé sans interruption des chansonnettes à la mode, les cours de la Bourse, de la “muzak”, des résultats sportifs, une causerie sur la fièvre aphteuse des bovins, encore des chansonnettes, et toute cette panade auditive coulait comme de l’eau tiédasse fuyant d’un robinet mal fermé. Et d’ailleurs, personne n’écoutait. Tout à coup - miracle ! - pour une raison inexplicable, cette vulgaire routine radiophonique fit place sans transition à une musique sublime : les premières mesures du quintette de Mozart prirent possession de notre petit espace avec une sereine autorité, transformant cette salle de café en une antichambre du Paradis.
Mais les autres consommateurs, occupés jusqu’alors à bavarder, à jouer aux cartes ou à lire les journaux, n’étaient pas sourds après tout : en entendant ces accents célestes, ils s’entre-regardèrent, interloqués. Leur désarroi ne dura que quelques secondes - au soulagement de tous, l’un d’entre eux se leva résolument, vint tourner le bouton de la radio et changea de station, rétablissant ainsi un flot de bruit plus familier et rassurant, qu’il fut à nouveau loisible à chacun de tranquillement ignorer.
A ce moment, je fus frappé d’une évidence qui ne m’a jamais quitté depuis : les vrais Philistins ne sont pas des gens incapables de reconnaître la beauté - ils ne la reconnaissent que trop bien, ils la détectent instantanément, et avec un flair aussi infaillible que celui de l’esthète le plus subtil, mais c’est pour pouvoir fondre immédiatement dessus de façon à l’étouffer avant qu’elle ait pu prendre pied dans leur universel empire de la laideur. Car l’ignorance, l’obscurantisme, le mauvais goût, ou la stupidité ne résultent pas de simples carences, ce sont autant de forces actives, qui s’affirment furieusement à chaque occasion, et ne tolèrent aucune dérogation à leur tyrannie. Le talent inspiré est toujours une insulte à la médiocrité. Et si cela est vrai dans l’ordre esthétique, ce l’est bien plus encore dans l’ordre moral. Plus que la beauté artistique, la beauté morale semble avoir le don d’exaspérer notre triste espèce. Le besoin de tout rabaisser à notre misérable niveau, de souiller, moquer, et dégrader tout ce qui nous domine de sa splendeur est probablement l’un des traits les plus désolants de la nature humaine.
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18/07/2009
Islam : a vile culture
=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=
KISS bass player Gene Simmons has caused an uproar among Australia's Muslim community by launching an attack on Islamic culture while in Melbourne. The lizard-tongued rock god who is touring Australia with the world's most enduring glam rock band launched an attack on Muslim extremists during an interview on Melbourne's 3AW radio - including comments which were labelled inaccurate.
"Extremism believes that it's okay to strap bombs on to your children and send them to paradise and whatever else and to behead people," he said yesterday.
The Israeli-born US musician went on to say Islam was a "vile culture" that treated women worse than dogs.
Muslim women had to walk behind their men and were not allowed to be educated or own houses, he said.
"Your dog, however, can walk side by side, your dog is allowed to have its own dog house... you can send your dog to school to learn tricks, sit, beg, do all that stuff - none of the women have that advantage."
He went on to say the west was under threat.
"This is a vile culture and if you think for a second that it's going to just live in the sands of God's armpit you've got another thing coming," he said.
"They want to come and live right where you live and they think that you're evil."
Simmons said the United Nations approach did not work and the west had to "speak softly and carry a big stick".
Sacré Gene...
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09/07/2009
Hommes-Femmes : Quelle identité?
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Débat entre Eric Zemmour et Chantal Delsol lors de l'émission, "Les mardis des bernardins", pour la chaîne KTO. Une fois de plus, je vous suggère de mettre en route la vidéo, puis d'appuyer sur pause dés qu'elle commence, ce afin de la laisser se charger complètement. Vaquez à vos occupations et revenez d'ici une ou deux petites heures. KTO met toujours un temps fou à charger ses émissions. Une fois la vidéo pleinement téléchargée vous pourrez être en mesure de la visionner de bout en bout sans interruption. Je dois dire que Chantal Delsol est un peu désemparée face au trublion guilleret qu'est Zemmour et qui fait mouche.
Voyez également cette ancienne note avec un lien vers un article dense du Grain de sable...
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08/07/2009
I like to move it move it...
=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=
Y'a pas que Michael Jackson qui savait danser... Les perroquets blancs aussi... et ils envoient grave, comme disent les djeuns.
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Abdeslam Bahiad, "Lumière de Dieu"...
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Nous nous étions déjà bien marré avec Omar Bakri et sa fifille danseuse topless, et j'apprends par une lecture du Figaro, sur la toile, que le responsable de la mosquée d'Orange a été écroué il y a deux semaines pour... proxénétisme. Après quelques rapides recherches via Google, voici ce que j'ai trouvé :
Abdeslam Bahiad, trois de ses fils et une complice déférés ce matin (26 Juin 2009)
Abdeslam Bahiad, 54ans, aurait d'abord joui, à Orange, d'une aura de bon samaritain. À la fin des années 90, sa réputation grandissant au sein de la communauté musulmane, plusieurs familles maghrébines d'Orange auraient même remis le destin de leurs jeunes filles, cousines, ou amies restées au pays, entre ses mains.
Abdeslam Bahiad, un homme craint dans la communauté musulmane d'Orange
Mais le patron de la mosquée "Lumière de dieu", depuis trois ans, ne s'est visiblement pas contenté de ce statut... non lucratif. Peu à peu, il aurait mis sur pied un vaste réseau de prostitution reposant sur de jeunes Marocaines, âgées de 14à 25 ans, à qui l'on promettait une vie meilleure et une régularisation.
Rapidement rentable, son business lui aurait permis de se bâtir un patrimoine immobilier, "au moins dix appartements à Orange et une maison de 300m², où il vit avec sa famille, confiait hier une source proche du dossier. Un patrimoine bien conséquent pour un homme arrivé en France en 68 et qui n'a travaillé que 9 ans en tant qu'ouvrier agricole!" C'est dans ces appartements que les jeunes femmes effectuaient leurs passes avec des clients contactés par téléphone ou bien rencontrés dans le bar "LeFrance", situé en face de la police municipale d'Orange et propriété de... Abdeslam Bahiad! Au coeur de ce que des proches de l'affaire n'hésitent pas à qualifier de "traite humaine", Abdeslam Bahiad aurait enrôlé trois de ses fils: Abdelgafour, 24 ans, Omar, 31 ans et Niky, 33 ans.
"Ils étaient ses hommes de main. Certaines prostituées auditionnées expliquent qu'ils les auraient frappées et violées. L'une d'elle, qui était tombée enceinte, affirme même que l'un d'eux l'a frappée à coups de poings au ventre pour qu'elle perde l'enfant", détaillait l'une de nos sources. Après une enquête longue et minutieuse, démarrée au début de l'année 2008, la Police judiciaire d'Avignon a pu identifier et faire témoigner six prostituées de Bahiad.
"Mais il y en a eu des dizaines", déplorait un proche de l'enquête. L'une d'entre elles, Drissia, 42 ans, aurait d'ailleurs tenu le rôle de la mère maquerelle dans le "système Bahiad". "C'est elle qui allait chercher certaines des gamines au Maroc. Elle en a même ramené dans le coffre de sa voiture. Les familles de ces pauvres gamines payaient entre 7000 et 9000€ pour que leur enfant ait la chance de venir en France." Une chance qui allait rapidement tourner au cauchemar.
"Elles étaient totalement sous pression puisqu'il avait l'intelligence de ne pas, ou très peu, leur faire payer de loyer donc elles étaient redevables. Mais le pire est qu'elles ne touchaient rien du commerce de leurs corps! L'une d'elles raconte même qu'elle touchait seulement, de temps à autres, cinq euros pour pouvoir téléphoner à ses enfants restés au Maroc", continuait l'une de nos sources.
A. Bahiad, ses trois fils et Drissia ont été placés en garde à vue mardi et seront présentés au juge d'instruction Monteil ce matin. Ils sont soupçonnés d"aide au séjour irrégulier, de proxénétisme aggravé et de blanchiment d'argent". Les Bahiad, mutiques durant les auditions, parlent pourtant d'un "complot des prostituées".
Ces blaireaux, au moins, nous feront marrer jusqu'au bout... dangereux mais totalement ringards.
Voir aussi Le Nouvel Obs.
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07/07/2009
Dieu est grand... y'a de l'espoir...
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Voici le père...
Voici la mère...
ne me demandez pas pourquoi, mais je préfère de loin la fille...
Le monsieur c'est Omar Bakri, un barbu haineux et livide dont le pote Anjem Choudary vient de traiter notre charmante première dame de France de "putain" histoire d'énerver notre cher président, Nicolas Sarkozy, après ses propos trempés à propos du niqab et de la burqa. Or sa fille est danseuse topless. Voyez l'article chez Bivouac.
Et savourons un peu d'avantage les formes avantageuses de sa fifille...
Aïe aïe aïe... miskina... il y eut un temps plein de bonheur...
Dieu est grand, y'a de l'espoir... si les filles des mahométants se mettent à nous montrer leur cul et à jeter les sacs de patates dont on voudrait les recouvrir on finira peut-être par s'en sortir...
Voyez aussi cet article du SUN...
Qu'est-ce qu'on se marre !
"Mais vous ne triompherez pas (...). Craignez le courroux de l'homme en bermuda ! Craignez la colère du consommateur, du voyageur, du touriste, du vacancier descendant de son camping-car ! (...) Nous nous battrons. Et nous vaincrons. Bien évidemment. Parce que nous sommes les plus morts." Philippe Muray, Chers Djihadistes
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06/07/2009
JIM JONES REVUE, Par The Reverend...
=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=
Ok, vous connaissez déjà les interventions classieuses du Révérend en ces lieux. J'ai énormément de retard, le concernant, une longue, très longue tirade de délicieux morceaux à mettre en ligne, mais mes occupations me coincent et je ne suis pas tout à moi. Sans compter que j'ai également une longue, très longue chronique à finir à propos de l'ancien (et non moins excellent) groupe du Rev', mais là aussi, le temps joue contre moi et j'ai, malheureusement, d'autres priorités en ce moment. Il n'empêche, The Reverend a le coup d'oeil malin, et il sait prêter l'oreille dans les directions qui causent... J'me comprends moi, m'sieurs dames.
Le mois dernier, The Rev' a proclamé que le concert de JIM JONES REVUE à Périgueux était LE concert du mois. Je n'y étais pas, mais il a probablement bien fait, car il a, en la matière en tout cas, toute ma confiance...
" Le concert du mois : JIM JONES REVUE, Périgueux, 06/05/2009
Ce soir, la Jim Jones Revue est en ville.
A Périgueux (Dordogne), précisément. Hier, c’était Rennes, demain, ce sera Bilbao. A Hard working band, comme on dit.
L’Agent Secret, qui les a déjà repéré à Tulle (Corrèze), m’intime donc l’ordre de faire les 600 kms de déplacement, une broutille par rapport à leur infernale tournée européenne.
L’équation est simple : 7h00 de route pour un shot de rock’n’roll pas plus long qu’une mi-temps de football, mais nettement plus intense que l’intégralité de la tournée mondiale de U2 en cours.
On arrive donc juste à temps pour la première partie, un quarteron de suédois qui enfile péniblement les recettes éculées d’un hard rock seventies à la Humble Pie, mais sans le talent et la dimension tragique d’un Steve Marriott. Et ce n’est pas les imitations à répétition de Wayne Kramer par le second guitariste qui y changeront quelque chose…
On s’ennuie, mais ça fait monter l’excitation. Mi-temps, pause bière au bar.
Retour dans la salle. « You-ou, Rupert ! ».
C’est l’Agent Secret qui s’adresse ainsi au guitariste de Jim Jones en train d’installer son matos.
Ah, Rupert ! Vous voyez Fonzy dans Happy days ?
Eh bien, c’est le même, mais avec 30 cm en plus (non, pas là ou vous le pensez…).
Rupert est bien élevé, il dit bonjour.
Le pianiste arrive lui aussi. Elliot, qu’il s’appelle. Incorruptible donc, mais pas jusqu’au point de boire de l’eau. Lui passera le set entier debout devant son piano, sans pour autant évoquer un quart de seconde Michel Berger.
Tiens, voilà le bassiste. Ce cher Gavin s’est manifestement fait une couleur : noir corbeau. En plus, il s’est collé du rimmel autour des yeux. Très gothique, ce soir. Une sorte d’Elvis, sans le beurre de cacahouète sur les hanches. Nettement plus sulfureux que le couineur de Placebo, aussi. Les quelques gamines présentes ne s’y trompent pas, et n’auront d’yeux que pour lui.
Mais c’est vrai que les autres font un peu plus peur.
A commencer par Jim Jones himself...
...qui en guise de bonjour, pousse un hurlement dans le micro.
Signal du départ pour trois quarts d’heure d’électricité sensuelle, de rythmes vaudou, et de transe-sexuelle.
Ça commence par le bien nommé « Rock’n’roll psychosis »...
... et ça finit en rappel par une reprise du « New Orleans » de Wilson Pickett.
Entre temps Jim Jones (méfiant ce type : il a collé son frangin Nick à la batterie, comme ça il n’a pas à surveiller ses arrières..) aura demandé vainement plusieurs fois de monter la guitare en retour, pour finalement planter son micro chant dans l’ampli de Rupert.
Comme ça, on l’entend, la guitare.
Backstage, il nous dira qu’il n’était pas très en forme ce soir.
Mince, alors.
Note technique : le bassiste joue sur une demi-caisse qui ressemble à une Epiphone mais bon le principal c’est :
-qu’elle est belle
-qu’il la porte bien
-qu’il sait la maltraiter avec douceur.
Allez en paix. "
Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et Margerin)
Photos originales par Secret Agent (Petite marchande d'allumettes et ex-manageuse des King Size).
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Pour en savoir plus à propos de Jim Jones Revue :
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Par la même occasion découvrez ou redécouvrez King Size...
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Ain't it sweet to get wild ? Huh ?
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04/07/2009
Inch'Allah !
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29/06/2009
Michael Jackson est mort
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Excellent petit article signé par Phantom of Ben Gazzara, chez PKK, que je reproduis ici en y adjoignant quelques photos :
Michael Jackson est mort hier, officiellement d’une crise cardiaque, peut être d’un cancer, sans doute d’une liaison trop intime avec le bio-pouvoir. A coups de molécules, d’hormones, de greffes, de traitements, l’homme avait voulu incarner une humanité mutante dans le cadre de l’Occident, une nouvelle race, ni blanche, ni noire, ni femme, ni homme, ni enfant, ni adulte.
On l’a dit Peter Pan ou Bambi, il fut cela bien sûr, mais dans les yeux de beaucoup, il fut essentiellement une bonne nouvelle, une promesse, une sorte de Messie. C’est encore Jack Lang qui, dans son emphase, vend la mèche. « On le croyait immortel » dit-il, on le croyait le Dieu éponyme de l’humanité à venir, vierge mais déjà cryogénisée, devenue la progéniture d’alambic et de génome mêlés d’un Gattaca sans passé, aux mains des bistouris et des assistances médicales en gants blancs qui offrent sur un plateau un Temple de glace où adorer la réconciliation des éternelles jeunesses qui font ce visage final de Michael Jackson, le visage terrifiant d’un vieil homme s’emparant d’une enveloppe corporelle frêle et comme déhiscente, déjà prête à s’effondrer.
La dernière image de l’idole planétaire pleurée de Tokyo jusqu’à Los Angeles le montre un masque sur le visage, entrant ou sortant d’une ambulance, le dernier plan séquence de l’idole est pris en plongée. Quatre hommes soutiennent de leurs bras un sarcophage post-moderne, une sorte de caisson lisse, brillant de son éclat métallique, comme si cette idole, après passage par la morgue, n’allait pas finir six pieds sous terre avec des poignées d’argile, s’abattant sur son linceul mais dans une sonde spatiale, comme ces barques des anciens pharaons défunts retournant vers les étoiles.
Cliquez sur la photo pour l'agrandir
Quant à moi, je me demande quel curieux pacte, Michael Jackson avait scellé... avec quoi... avec qui ?
9min36sec Michael Jackson : Smooth Criminal
3min34sec Alien Ant Farm : Smooth Criminal
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22/06/2009
HOW THE WEST WAS WON (part two)
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
HOW THE WEST WAS WON
(part two)
Lorsque enfin la nation américaine prit conscience derrière son président de l’ampleur de la catastrophe, la plupart des analystes interrogés considérèrent qu’il était déjà trop tard, l’avance économique, financière, plus encore technologique enregistrée en vingt-cinq ans par les Chinois ne pouvant être raisonnablement comblée à ce rythme avant un demi siècle, sauf intercession de la Divine Providence.
Pour comprendre cette situation inédite, il faut remonter à 1972 et à la poignée de main historique échangée à Pékin entre Richard Nixon et Mao Zedong. Chinois et Américains formaient un projet commun, celui de contenir au maximum la puissance de l’URSS, conjointement l’ennemi numéro un des États-Unis et de la République Populaire de Chine depuis la suspension en 1960 de tous les accords de coopération entre Pékin et Moscou. En se rapprochant de manière si spectaculaire tant sur le plan diplomatique que commercial, chacune des deux parties savait défendre en priorité ses propres intérêts dans la région. Les Américains comptaient tirer profit de ces relations mutuelles apaisées afin, notamment, d’ouvrir la Chine aux lois du « marché capitaliste planétaire » (Immanuel Wallerstein), suite logique − de leur point de vue − de son admission à l’ONU l’année précédente. Seulement, parmi les différents scenarii échafaudés à Washington, Henry Kissinger n’avait pas envisagé l’hypothèse où la Chine s’érigerait à son tour en superpuissance, devenant par là même le principal concurrent des États-Unis.
Les années 80 et 90 virent l’inflation de la dette nationale américaine aller s’aggravant, avec pour corollaire la diminution constante des exportations made in USA. Pendant ce temps, l’économie chinoise continua sa progression vers le leadership, élargissant tous azimuts ses compétences par le rachat de secteurs entiers de l’industrie américaine : énergie, électronique, télécoms, informatique, banque, assurances. Ce jusqu’à investir assez en bons du Trésor américains au début des années 2000 pour conférer aux multinationales chinoises, autant dire à l’État chinois, plus de contrôle sur l’économie américaine que les États-Unis n’en avaient sur elles.
Mais la menace ne s’arrêta pas là. Fort de ses succès, le gouvernement chinois conclut en 2004, sur son initiative, un traité des plus fructueux avec ses voisins de l’ASEAN (Association des États du Sud-Est Asiatique), traité dont le résultat fut l’inauguration officielle de la première zone mondiale de libre-échange, excluant de fait Américains et Occidentaux. Surmontées de part et d’autre les réticences de façade, Chinois, Coréens réunifiés et Japonais signèrent la décennie suivante un accord de partenariat privilégié, englobant les questions économique, politique et militaire. Taiwan rentra sagement dans le giron chinois. Exit la prédominance américaine, le péril jaune était devenu réalité.
La pacification de l’Irak avait eu beau être un fiasco (le retrait des troupes américaines laissa une autorité irakienne désemparée) et la « guerre contre le terrorisme » un piètre substitut idéologique à la chute du communisme en regard des efforts colossaux consentis par les USA, l’administration américaine se résigna une nouvelle fois à abattre sa carte majeure, la plus dangereuse certainement, la plus radicale aussi : la carte militaire.
Les versions modernes du combat de David contre Goliath ayant conduit à l’échec systématique de ce dernier (les États-Unis en Somalie, la Russie en Tchétchénie, Israël au Sud Liban), les stratèges du Pentagone convinrent des risques encourus a fortiori à engager une lutte de Goliath à Goliath dans un contexte aussi défavorable. La Chine se développait-elle économiquement à pas de géant, sacrifiant sa politique frontalière à ses besoins immédiats en nouveaux marchés ? Les Américains recourraient à la doctrine de l’endiguement ou containment déjà employée à l’époque de la Guerre froide contre l’URSS.
Le 11 septembre 2001, le monde occidental était entré avec fracas dans l’ère de la guerre dite de la quatrième génération, une guerre en ordre dispersé, non linéaire, une guerre englobant des sociétés, des cultures entières, où l’ennemi trouve refuge au milieu de la population civile et où le contrôle de l’information audiovisuelle est plus déterminant que la destruction de dix divisions blindées. Une guerre où les systèmes d’armement les plus high-tech se montrent inaptes à déjouer des attaques menées à l’aide de moyens artisanaux.
Puissance investissant une proportion énorme de sa richesse nationale dans la défense, il apparaît normal avec le recul que les États-Unis aient perçu les premiers le passage de l’affrontement symétrique de haute intensité à l’affrontement asymétrique de basse intensité. À ennemis diversifiés : proto-étatiques (mouvements indépendantistes), para-étatiques (sociétés privées, crime organisé), anti-étatiques (partis extrémistes, bandes armées, groupes terroristes), répliques diversifiées ! De l’intimidation par démonstration des effets dévastateurs de la « mini-nuke », bombe nucléaire miniaturisée, à la neutralisation pure et simple de la cible.
État de dimension continentale, les pays en bordure de la République Populaire de Chine présentaient l’avantage significatif, pour qui voulait s’immiscer dans leurs politiques, d’être soit étroitement dépendants de ses décisions (obligation de composer, d’où désir d’émancipation), soit en proie à une instabilité chronique (d’où facilité d’infiltration, possibilité de déstabilisation et/ou renversement d’alliance). Le pourtour chinois fut donc divisé par les spécialistes en quatre zones d’intervention, déterminées en fonction du type d’opération à y mener. Comme un fait exprès, ces zones d’influence s’avérèrent correspondre à la répartition géographique « naturelle » des États sur la carte : au Nord, la Russie, rival traditionnel donc manoeuvrable de la Chine ; à l’Est, le Japon, la Corée ; au Sud, une ligne oblique séparant l’Océan indien du Pacifique, de la Birmanie à l’Indonésie ; à l’Ouest, le bloc des États d’Asie centrale, auquel il fallait ajouter le Pakistan, le Népal et le Bhoutan. L’Inde et l’Australie, alliés objectifs, serviraient de relais.
S’agissant des secteurs Sud et Ouest, de loin les moins sécurisés, on procéda pays par pays afin d’obtenir l’allégeance des gouvernements. La seconde guerre d’Afghanistan avait fait la preuve de l’obsolescence des déploiements de forces conventionnelles, remplacées sur le terrain par de petits détachements interarmées, souples, autosuffisants à court terme et agissant à haute vitesse à partir de bases disséminées hors du théâtre des opérations. Pour le ravitaillement, les Américains disposaient déjà d’infrastructures dans le périmètre. La maîtrise du réseau de communications serait assurée en temps réel depuis les États-Unis. Selon la situation, les services américains choisirent de mater la guérilla ou d’aider à la destitution du pouvoir en place, tantôt ravivant les vieux démons locaux, tantôt étouffant dans l’œuf les velléités de rébellion, en vertu de leur vision « stratégique » du droit international. Parallèlement, des émissaires américains proposèrent à chacun une série de partenariats directs pour répondre aux causes multiples des conflits : investissements financiers, projets humanitaires (installation d’ONG, organisations non gouvernementales mais téléguidées) ; engagements diplomatiques longs.
Au Nord et à l’Est, les Américains agitèrent un autre spectre, en l’espèce l’émergence d’un nouvel hégémonisme de fer, la politique d’ouverture de la Chine n’ayant de finalité à leurs dires que la mise sous tutelle de l’ensemble de la zone Pacifique. Une course à l’armement avec les USA n’aurait pas eu grand sens pour des dirigeants chinois en quête permanente de capitaux. La publication opportune du rapport annuel du Pentagone sur les dépenses militaires de la Chine suffit néanmoins à semer le trouble dans les esprits. Ce faisant, les Américains atteignirent deux de leurs objectifs : geler momentanément les contrats militaires russo-chinois (des accords-cadres signés avec le Kremlin les compenseraient par ailleurs) ; créer un sentiment de panique chez les nations les plus chatouilleuses au sein de la sphère d’influence chinoise. Le reste du travail fut confié aux ambassades. Les systèmes de surveillance multimédias tournaient à plein régime.
Ce programme complexe prit fin brutalement le jour où les banques chinoises cessèrent de financer la dette américaine, mettant à genoux dans l’heure suivante l’économie des États-Unis.
Au livre III de L’Art de la Guerre, le général chinois Sun Zi écrivait : « Celui qui remporte cent victoires en cent combats n’est pas le plus grand ; le plus grand est celui qui remporte la victoire sans combattre. » Il y a vingt-six siècles.
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Une première version de ce texte avait paru dans une revue confidentielle aujourd'hui disparue, Laurent Schang l'a retravaillé.
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Lisez ou relisez l'autre texte de Laurent Shang qui se trouve sur Incarnation...
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Abîme
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."
« Quand en 410 parvint en Afrique la nouvelle, on ne voulut pas y croire : Rome pillée par Alaric, un chef wisigoth fédéré un temps avec l’Empire et qui s’était mis à son compte ! Mais quand débarquèrent les premiers réfugiés, il fallut bien admettre l’inadmissible. Rome, la maîtresse du monde, inviolée depuis huit siècles, mise à mal par une bande de supplétifs, chrétiens au demeurant, encore qu’ariens, qui l’eût seulement imaginé ? Non, certes, qu’à cette génération les présages aient fait défaut. En 378, ç’avait été le désastre d’Andrinople où Valens, l’empereur d’Orient, avait disparu. Là-dessus, les villes du Danube étaient tombées l’une après l’autre. On avait bien arrêté, en 405, l’avance de Radagaise et de ses Ostrogoths, mais les Vandales poursuivaient leur descente à travers la Gaule, l’Espagne et bientôt l’Afrique. En fait, tout avait commencé dès le IIIe siècle, en dépit des efforts d’un Aurélien, d’un Probus, d’un Dioclétien surtout pour reprendre en main la situation. Et c’est ainsi que peu à peu, sur fond de marasme économique, de laisser-aller et d’usrpations, les Barbares s’étaient installés en terre d’Empire. Ils s’imposaient aux postes importants des armées, où certains se rendaient indispensables, comme Stilicon précisément contre Radagaise. Mais peu de gens s’étaient avisés de la montée des périls : Libanios, Ammien Marcellin, ou encore le mystérieux auteur de l’Histoire Auguste. Certes, on disait bien que les choses n’allaient pas, mais n’est-ce pas là un refrain commun à toutes les époques ? Que c’en soit vraiment fini du monde où l’on vit, voilà une idée à laquelle on ne se fait pas, et moins encore accepte-t-on la chute d’un symbole jusque-là rassurant. Car, en réalité, Rome n’était plus depuis un bon siècle qu’une capitale émérite, remplacée par Milan, puis par Ravenne pour l’Occident, et pour l’Orient par Nicomédie, puis Constantinople. Momifiée dans sa gloire séculaire, elle n’avait pourtant rien perdu de son prestige, ni — du moins pour les grandes familles — de son agrément. Les rêves ne sont-ils pas toujours les derniers à mourir ? Partout dans le monde, ce fut donc l’inquiétude et la consternation. De Bethléem, Saint Jérôme écrit : « Horreur ! l’univers s’écroule ! » — et ailleurs : « Une rumeur terrifiante nous parvient d’Occident […] Ma voix s’étrangle, les sanglots étouffent mes paroles tandis que je les dicte. Elle est donc prise, la Ville qui a pris l’univers […]. » Dans la préface qu’il destine à son Commentaire d’Ezéchiel, le même Jérôme note : « Qui aurait pensé que Rome, édifiée avec les victoires remportées sur le monde entier, s’effondrerait au point de devenir le tombeau des peuples dont elle était la mère ? Que tous les pays de l’Orient, de l’Egypte, de l’Afrique verraient un jour réduits en esclavage d’innombrables enfants de la maîtresse de l’univers ? » Non que les dégâts fussent irréparables — au cours des temps, la Ville en verraient d’autres —, et Alaric n’avait fait que passer. Mais, en ces trois jours d’août 410, s’était évanoui le phantasme séculaire de Rome capitale éternelle du monde, Roma aeterna ».
Lucien Jerphagon, Préface du volume de la Pléiade : Saint Augustin, La Cité de Dieu (Œuvres, II)
A lire ces lignes, on devrait considérer d’un autre œil la menace à nos portes, lançant déjà son attaque par la propagation de ses métastases parmi nous. Mais il y a un précipice gigantesque entre les braves citoyens européens et leur conscience.
Leurs racines profondément enterrées ils barbotent dans la mare à connards. Plus de cervelle, plus de couilles. Encéphalogrammes presque plats. Quelques soubresauts par moment. C’est que la société de consommation a des aptitudes pour nous plonger dans l’agitation.
« Entre moi et ma conscience
S’étend un abîme
Sur le fond invisible duquel roule
Le fracas d’un torrent loin de tous les soleils,
Dont le bruit même est en fait noir et froid
Oh oui ! sur cette sorte d’épiderme qui clôture les opinions
De notre âme, froid et noir et terriblement vieux,
En soi, et non en son apparence exprimée. »
L’Abîme, le violoneux fou (Poésie anglaise) – Fernando Pessoa
Car l’histoire se répète et se répètera tant que cet abîme ne sera pas comblé. Des barbares et des ariens hier, des islamistes aujourd’hui. Il se joue, là, ici et maintenant, 2009, l’avenir d’une civilisation.
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21/06/2009
L'étranger - II
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Je citais Charles Baudelaire avant-hier et je tombe, ce jour, sur ces propos qu'il eut à propos d'Edgar Allan Poe : "J'ai à écrire l'histoire d'un de ces illustres malheureux, trop riches de poésie et de passion, qui est venu faire en ce bas monde le rude apprentissage du génie chez les âmes inférieures."
Comme je me sens proche de ces mots, ce souffle qui dit la seule différence qui vaille la peine, finalement, d'être soulignée. Oh, je ne suis pas un génie, que le lecteur se rassure quant à mes prétentions, je ne suis qu'une chair qui brûle et un coeur qui saigne, dans une morne quotidienneté qui m'emprisonne dans son poing, mais je suis tellement, une fois de plus, en dehors de tout, à batailler contre les mirages, la facilité logorrhéique et les borborygmes qui chlinguent leurs fonds d'idéologies meurtrières que je ne puis appartenir à rien ni à personne.
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20/06/2009
La Vie l'emporte... mais la Mort veille...
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"La Marquise d'O" par Kleist. Le trouble exprimé avec précision et nuance et les signes disposés entre les lignes qui indiquent le parcours du démon, sa prolifération, ses métastases de fer rongeant progressivement les coeurs et les âmes. Et tout ce beau monde coincé dans ses convenances en guise d'armure pour affronter le péché. Rédemption finale et honneur préservé. On s'attend sans arrêt à ce que le récit s'achève mal. Mais la lumière perce la brume de leur somnambulisme et les frappe au front. Je ne parle pas par énigme, je ne veux rien dévoiler. Les forces de la vie, profondes, célestes et telluriques, mènent la danse des corps et des esprits chancelants. La mort est une possibilité nuptiale de chaque instant. Et la mort elle-même n'est qu'une part de la vie. Et la vie l'emporte. Nous ne sommes que des jouets. Notre volonté n'a d'emprise que sur les circonstances qui sont les nôtres et les éléments qui nous sont donnés comme des axes, des pivots ou des clefs. Démerde-toi avec ça camarade, pour traverser la Ténèbre. Ouvre ce livre.
Le grand défaut de la rationalité est qu'elle nous fait oublier que la pensée humaine est fondée sur l'incertitude. Alors pour parler de la Foi...
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19/06/2009
L'étranger
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."
Sur la "réacosphère" mes commentaires sur les divers blogs provoquent des levers de boucliers qui me signifient que je ne serai jamais, au final, un membre authentique de cette famille politique qui affiche, ce qui est comique, tout autant de crispations que la famille d'en face. Mes remarques n'enlèvent pas un iota au respect que j'ai pour certaines intelligences croisées ça et là, virtuellement, sur le net, et l'admiration, réelle, pour quelques plumes dignes d'éloges. Mais les systématiques et épidermiques réactions tripales, passionnelles, racialistes, étatistes ou naïvement libertariennes, identitaires, plus catholiques que chrétiennes, du coup très païennes pseudo-gréco-romaines me fatiguent autant qu'elles me font marrer. J'aime bien trop la vie, l'amour, la liberté, la courtoisie, la douceur, la gentillesse, sans émasculer un seul instant la virilité de l'action et la conscience de l'appartenance à une civilisation, j'aime trop les peuples dans leurs diversités, mais avant tout l'homme debout, l'individu digne, quelle que soit sa race ou sa culture pour souscrire à des opinions extrémistes qui se nourrissent de ressentiments, de haine aux yeux injectés de sang et d'amertume vichyste puant la naphtaline. Certes, ils ont des arguments, mais "tout est vrai, rien n'est exact" comme le disait si bien Barrès. Mais il me sied de déployer mes ailes comme bon me semble, dans les circonstances qui sont les miennes et de ne me plier qu'aux choix que mon intelligence a affrontés.
Je me sens un étranger où que j'aille. Pas n'importe quel étranger, comprenez-moi bien.
Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ?
ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens
m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !"
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Les survivants
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."
Le feu de l'énergie. L'électricité salvatrice. L'acier en fusion. Une prise de position face à la zombification ambiante. Des tatouages comme autant de scarifications volontaires pour conjurer le sort et marquer de signes le passage du temps et les blessures qu'il a gravées. Le Rock and roll est un Fort Alamo qui ne dépose pas les armes ! Imprenable. Tenant tête aux assauts répétés. La fraternité. Vincent, mon frère, avec lequel j'ai traversé les ans et les douleurs rédemptrices. J'aime ses yeux qui brillent sous les néons nocturnes ou les éclairages des salles de concert. Ce sont des yeux qui ont vu, c'est un corps qui est allé dans la fournaise, qui a jouit, qui a souffert. Et c'est un homme qui tient debout, qui regarde la vie à hauteur d'homme. A ses côtés, le soir du lundi 8 juin 2009, j'en oublie presque que l'Europe est moribonde. La droite européiste tape dans ses mains, dans une jubilation non feinte, tandis que la gauche subit sa déconfiture en regardant ses pompes et en serrant les fesses. Sur le plan européen l'extrême droite, bien que franchement minoritaire, progresse. Les verts percent. Tout cela est logique dans la confusion ambiante. La mutation se poursuit et ses mortifications assiègent les hautes consciences. Non, ce soir là je me laisse porter par la distortion sociale et le reste je m'en fous. Vincent m'a invité. Nous avons bu de la bière. Nous avons chanté. Nous avons scandé dans la moiteur du Bataclan. Après le concert la vie a repris son cours. Nous attendons la fin du monde.
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15/06/2009
Liberté pour l'Iran
=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=
Le peuple iranien est dans la rue. Faisons savoir au président de la République Française que nous soutenons non pas le pays des mollahs, mais la Patrie d'Omar Khayyam.
Pour ce faire, rien de plus simple, faites un copier/coller de ce qui se trouve là en dessous et je vous donne même le lien de l'Elysée... et surtout... de votre côté FAITES TOURNER. Vous en avez pour quelques secondes !
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Monsieur le Président,
Les Iraniens appellent la communauté internationale à ne pas reconnaître les résultats des élections présidentielles iraniennes et à privilégier désormais la voix du peuple telle qu'exprimées dans la rue.
Les heurts avec les forces de l'ordre traduisent la volonté des Iraniens de voir se réaliser ses aspirations à la liberté et la démocratie.
Nous vous prions Monsieur le Président de croire en notre considération la plus haute.
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Merci
Voici des résultats divulgués par des cadres dissidents du ministère de l'intérieur :
*Total des ayants droit de Vote : 49.322.412
*Total des Votants : 42.026.078
*Total des votes nuls : 38.716
*Moussavy (Réformateur) : 19.075.623
*Karouby : 13.387.104
*Ahmadinejad : 5.770.417
*Rezaï : 3.754.218
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La France Moisie
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
Elle était là, elle est toujours là ; on la sent, peu à peu, remonter en surface : la France moisie est de retour. Elle vient de loin, elle n’a rien compris ni rien appris, son obstination résiste à toutes les leçons de l’Histoire, elle est assise une fois pour toutes dans ses préjugés viscéraux. Elle a son corps, ses mots de passe, ses habitudes, ses réflexes. Elle parle bas dans les salons, les ministères, les commissariats, les usines, à la campagne comme dans les bureaux. Elle a son catalogue de clichés qui finissent par sortir en plein jour, sa voix caractéristique. Des petites phrases arrivent, bien rancies, bien médiocres, des formules de rentier peureux se tenant au chaud d’un ressentiment borné. Il y a une bêtise française sans équivalent, laquelle, on le sait, fascinait Flaubert. L’intelligence, en France, est d’autant plus forte qu’elle est exceptionnelle.
La France moisie a toujours détesté, pêle-mêle, les Allemands, les Anglais, les Juifs, les Arabes, les étrangers en général, l’art moderne, les intellectuels coupeurs de cheveux en quatre, les femmes trop indépendantes ou qui pensent, les ouvriers non encadrés, et, finalement, la liberté sous toutes ses formes.
La France moisie, rappelez- vous, c’est la force tranquille des villages, la torpeur des provinces, la terre qui, elle, ne ment pas, le mariage conflictuel, mais nécessaire, du clocher et de l’école républicaine. C’est le national social ou le social national. Il y a eu la version familiale Vichy, la cellule Moscou-sur-Seine. On ne s’aime pas, mais on est ensemble. On est avare, soupçonneux, grincheux, mais, de temps en temps, La Marseillaise prend à la gorge, on agite le drapeau tricolore. On déteste son voisin comme soi-même, mais on le retrouve volontiers en masse pour des explosions unanimes sans lendemain. L’Etat ? Chacun est contre, tout en attendant qu’il vous assiste. L’argent ? Evidemment, pourvu que les choses se passent en silence, en coulisse. Un référendum sur l’Europe ? Vous n’y pensez pas : ce serait non, alors que le désir est oui. Faites vos affaires sans nous, parlons d’autre chose. Laissez-nous à notre bonne vieille routine endormie.
La France moisie a bien aimé le XIXe siècle, sauf 1848 et la Commune de Paris. Cela fait longtemps que le XXe lui fait horreur, boucherie de 14 et humiliation de 40. Elle a eu un bref espoir pendant quatre ans, mais supporte très difficilement qu’on lui rappelle l’abjection de la Collaboration.
Pendant quatre-vingts ans, d’autre part, une de ses composantes importante et très influente a systématiquement menti sur l’est de l’Europe, ce qui a eu comme résultat de renforcer le sommeil hexagonal. New York ? Connais pas. Moscou ? Il paraît que c’est globalement positif, malgré quelques vipères lubriques.
Oui, finalement, ce XXe siècle a été très décevant, on a envie de l’oublier, d’en faire table rase. Pourquoi ne pas repartir des cathédrales, de Jeanne d’Arc, ou, à défaut, d’avant 1914, de Péguy ? A quoi bon les penseurs et les artistes qui ont tout compliqué comme à plaisir, Heidegger, Sartre, Joyce, Picasso, Stravinski, Genet, Giacometti, Céline ? La plupart se sont d’ailleurs honteusement trompés ou ont fait des oeuvres incompréhensibles, tandis que nous, les moisis, sans bruit, nous avons toujours eu raison sur le fond, c’est-à- dire la nature humaine. Il y a eu trop de bizarreries, de désordres intimes, de singularités. Revenons au bon sens, à la morale élémentaire, à la société policée, à la charité bien ordonnée commençant par soi-même. Serrons les rangs, le pays est en danger.
Le danger, vous le connaissez : il rôde, il est insaisissable, imprévisible, ludique. Son nom de code est 68, autrement dit Cohn-Bendit.
Résumé de sa personnalité, ces temps-ci : anarchiste mercantiliste, élite mondialisée, Allemand notoire, candidat des médias, trublion, emmerdeur, Dany-la-Pagaille. Il a du bagou, soit, mais c’est une sorte de sauvageon. Personne n’ose crier (comme dans la grande manifestation patriotique de l’époque anti-68) : " Cohn-Bendit à Dachau ! ", mais ce n’est pas l’envie qui en manque à certains, du côté de Vitrolles ou de Marignane. On se contentera, sur le terrain, de " pédé ", " enculé ", " bandit ", dans la bonne tradition syndicale virile. " Anarchiste allemand ", disait le soviétique Marchais. " Allemand qui revient tous les trente ans ", s’exclame un ancien ministre gaulliste de l’intérieur. Il n’est pas comme nous, il n’est pas de chez nous, et cela nous inquiète d’autant plus que le XXIe siècle se présente comme l’Apocalypse.
Le moisi, en euro, ne vaut déjà plus un kopeck. Tout est foutu, c’est la fin de l’Histoire, on va nous piller, nous éliminer, nous pousser dans un asservissement effroyable. Et ce rouquin rouge devenu vert vient nous narguer depuis Berlin ? C’est un comble, la famille en tremble. Non, nous ne dialoguerons pas avec lui, ce serait lui faire trop d’honneur. Quand on est un penseur sérieux, responsable, un Bourdieu par exemple, on rejette avec hauteur une telle proposition. Le bateleur sans diplômes n’aura droit qu’à quelques aboiements de chiens de garde. C’est tout ce qu’il mérite en tant que manipulateur médiatique et agent dissimulé des marchés financiers. Un entretien télévisé, autrefois, avec l’abbé Pierre, soit. Avec Cohn-Bendit, non, cela ferait blasphème dans les sacristies et les salles feutrées du Collège de France. A la limite, on peut dîner avec lui si on porte le lourd poids du passé stalinien, ça fera diversion et moderne. Nous sommes pluriels, ne l’oublions pas.
L’actuel ministre de l’intérieur est sympathique : il a frôlé la mort, il revient du royaume des ombres, c’est " un miraculé de la République ", laquelle n’attendait pas cette onction d’un quasi au-delà. Mais dans " ministre de l’intérieur ", il faut aujourd’hui entendre surtout intérieur. C’est l’intériorité qui s’exprime, ses fantasmes, ses défenses, son vocabulaire spontané. Le ministre a des lectures. Il sait ce qu’est la" vidéosphère " de Régis Debray (où se déplace, avec une aisance impertinente, cet Ariel de Cohn-Bendit, qu’il prononce " Bindit ").
Mais d’où vient, à propos des casseurs, le mot " sauvageon " ? De quel mauvais roman scout ? Soudain, c’est une vieille littérature qui s’exprime, une littérature qui n’aurait jamais enregistré l’existence de La Nausée ou d’ Ubu roi. Qui veut faire cultivé prend des risques. On n’entend pas non plus Voltaire dans cette voix-là. Comme quoi, on peut refuser du même geste les Lumières et les audaces créatrices du XXe siècle.
Ce n’est pas sa souveraineté nationale que la France moisie a perdue, mais sa souveraineté spirituelle. Elle a baissé la tête, elle s’est renfrognée, elle se sent coupable et veut à peine en convenir, elle n’aime pas l’innocence, la gratuité, l’improvisation ou le don des langues. Un Européen d’origine allemande vient la tourmenter ? C’est, ici, un écrivain européen d’origine française qui s’en félicite.
Philippe Sollers (repris dans L’Infini 65, au printemps 99, puis dans Eloge de l’infini, 2001, p. 714)
Le débat entre Philippe Sollers, Max Gallo et Alain Finkielkraut
Podcast volé sur le site Pile Face
Ce texte de Philippe Sollers manque singulièrement de nuances et de précisions. Mais il a l'avantage de mettre en perspective une interrogation digne d'intérêt de laquelle il serait erroné de se détourner. Monsieur Sollers a ses crispations aussi : la défense de Cohn-Bendit, envers et contre tout. Pour quelqu'un qui a la prétention de clamer chaque fois qu'il en a l'occasion qu'il sait penser, c'est la bêtise dans toute sa détermination qui s'exprime. Je souscris pourtant au texte corrosif de Sollers... mais j'adjoint à sa liste Cohn-Bendit sans hésitation aucune. Tous ces cadavériques contestataires au milieu desquels Sollers dépareille de moins en moins avec le temps.
Je vous conseille néanmoins d'entendre le débat au sein duquel, une fois de plus, Finky brille particulièrement même s'il n'intervient pas beaucoup.
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14/06/2009
Diversité ou intégration ?
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Vu de ma fenêtre
Denis Tillinac, le 04-06-2009
Dîner chez Éric Besson avec Ferry et Slama, deux esprits qui tournent rond, et vite. Au menu : immigration, intégration et identité nationale, ces trois notions composant l’intitulé du ministère dont Besson vient d’hériter.Comme Hortefeux précédemment, il craint que le versant répressif de sa mission nuise à son “image”.Toujours, chez tous les politiques, ce souci de l’image.Pourtant, il faut maîtriser les flux migratoires, refouler les clandestins et verrouiller les frontières de Schengen sous peine de tragédies futures.
Tous les gouvernants européens en sont convaincus, qu’ils soient de droite ou de gauche. En France seulement, dans une fraction des élites, prévaut l’idée d’une vocation nationale à récupérer le tout-venant pour fabriquer de la citoyenneté avec du cosmopolitisme. C’est méconnaître l’histoire-géo de la France.
Aussi ai-je suggéré à Besson, puisqu’il est en charge de “l’identité nationale”, de la définir dans sa triple dimension : une damasserie de terroirs, une longue mémoire, la fierté afférente. La France n’est pas le point focal d’une abstraction décrétée universaliste sur la rive gauche de la Seine. Elle a de la chair, de la tripe, de la bouteille. Bien sûr, elle tolère tous les métissages ethniques, mais pas forcément tous les melting-pots culturels. C’est un maelström complexe de paysages burinés de longue date, de lieux patrimoniaux très singuliers,de figures mythologiques et de tours d’esprit.On ne saurait invoquer son identité en occultant les reliefs ambivalents de notre imaginaire collectif. Bref, la France n’est pas les États-Unis et sa politique d’immigration doit se pénétrer de cette évidence.Slama n’aime pas qu’on use de ces mots – identité nationale – parce qu’historiquement,leur accolement a laissé de fâcheux souvenirs. Il a raison sur le fond et, s’agissant de mon propre patriotisme, je ne me réfère jamais à l’identité, à la nation, à l’État ou à la République.Seulement à la France.Mais,dans un monde où les repères s’effacent, le mot “identité”incarne désormais l’aspiration à un ancrage, autant se l’approprier pour le laver de ses scories.
Quant à l’intégration, on s’en gargarise trop. S’est-on soucié d’intégrer les innombrables Polonais, Italiens, Espagnols, Portugais et autres “Yougos” qui, depuis la première révolution industrielle, ont posé leurs pénates dans nos banlieues ou nos provinces ? Ils se sont intégrés tous seuls,à la longue,et ça n’a pas été facile.Nulle part,fût ce aux États-Unis ou au Brésil,le dernier en date des immigrés n’est bien accueilli… par ses prédécesseurs immédiats. L’argument selon lequel les “ritals”ou les “Polacks”, en qualité de chrétiens, étaient plus faciles à intégrer ne tient pas vraiment la route.À Paris,comme à Marseille, les Arabes musulmans, jadis, se fondaient sans trop de heurts dans le creuset national.Plus on incite à l’expression publique des “diversités”, plus on les cultive en les victimisant ou en les diabolisant, moins on les rend aptes à accéder au sentiment de la pleine appartenance. Cessons de “démagogiser”. Réfléchissons plutôt au projet que Ferry vient de soumettre à Sarkozy : un « service civique » qui suppléerait en quelque sorte au service militaire. Son rapport fourmille de suggestions utiles, il y a là matière à un débat de fond.
Invité par un ami à Roland-Garros, j’ai eu l’insigne privilège de voir de mes yeux la sublime Ana Ivanovic paraître sur un court et y virevolter avec une grâce souveraine.C’était un tour préliminaire,elle affrontait une adversaire modeste et sa forme laisse à désirer mais peu importe : elle rayonnait dans une robe bleue adéquate à sa longue silhouette,j’étais subjugué.Diva jusqu’à l’ombre du sourire. On la sent consciente de son charisme et déjà happée dans le ciel des divinités. À la fin, elle a consenti au public de chastes baisers du bout de ses doigts.Puis est allée serrer la main d’une théorie de dignitaires serbes qui avaient déployé un drapeau :des sujets rendaient hommage à leur reine. À chacun sa politique.Mon approche du principe monarchique est un peu particulière ; elle couronne les dames exclusivement, en vertu d’une légitimité décrétée par mes appétences esthétiques. En l’occurrence, elles rejoignent ma sympathie pour un peuple injustement blessé par l’Histoire.
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13/06/2009
JEAN-RENÉ HUGUENIN
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
Podcast volé sur le site des Contrebandiers
"Vu hier après-midi Ph. Sollers. Nous avons parlé de choses tellement importantes et intimes
(« passion-détachement ») que tout à coup, d’un accord tacite, nous nous sommes arrêtés, à la fois humiliés, heureux et effrayés d’une telle ressemblance. Mais sa passion se contemple trop elle-même. Elle n’est pas assez incarnée, héroïque. La mienne repose sur le sacrifice, la sienne sur le plaisir - il a le sacrifice en horreur. Il lui manque quelque chose, un poids, du tragique, un rêve, son intelligence éclaire tout, elle ne respecte pas ces grands repaires d’ombre où notre mystère se tapit, il explique trop ; il n’inquiète pas. Il est lisse et lumineux, et on a l’impression que son bonheur ne cache pas de blessures, c’est un bonheur propre et sans charme, dur comme un bonheur d’enfant. J’aime mieux les êtres qui saignent. J’aime les forts, bien sûr, mais pas tout à fait les forts. J’aime les forts au regard tremblant tremblant d’amour. ..
- Quand je pense que j’ai à peu près complètement perdu quatre mois de ma vie, le tiers de toute une année, peut-être le centième de mon existence, j’ai le vertige.
- Que je suis devenu lourd et lent à m’émouvoir ! Oh, retrouver la grâce de m’émerveiller d’un rien ! Comment ai-je pu à ce point me trahir, oublier ma passion de la noblesse, me vulgariser, c’est-à-dire me mettre à la portée de tous - car tout le mal vient de là, pas de bonheur qui ne soit singulier, pas de joie sans refus monstrueux.
Je suis plus que jamais persuadé d’une chose : on ne peut pas à la fois aimer et être faible. « Nulle grandeur qui n’inspire la terreur, dit Nietzsche. Qu’on ne s’y laisse pas tromper ! »
- « Se constituer par toute espèce d’ascétisme une réserve de puissance et la certitude de sa force » (N.) "
JEAN-RENÉ HUGUENIN, Journal
"À quoi bon les rejoindre ? Qui l’attendait ? Il était seul. Simplement, la présence des autres, leurs questions et leurs cris lui dissimulaient parfois sa solitude, formaient entre elle et lui comme un écran dont il éprouvait à cet instant la transparence et l’irréalité. Une force douloureuse le traversa, il pivota lentement sur lui-même - les rochers déchiquetés, noirâtres, le phare lointain, la lande noyée, les moutons, les rochers - et il lui sembla faire d’un seul regard le tour de toute la terre. « Personne n’existe », murmura-t-il.
Un chien noir, le museau rasant le sol, suivait une odeur dans la lande ; il disparut quelques secondes derrière un rocher isolé, pareil à un moine en prière. Lorsque Olivier se retourna, une traînée de soleil traversa les nuages et répandit sur les flots une lumière blême. Il eut faim, sans savoir de quoi, il lui sembla grandir, devenir lumineux lui-même, le vent coulait dans ses veines et il sentait battre son cœur… Mourir était impossible. Il ne souhaitait rien, il n’avait rien à perdre, il était libre.
Le soleil s’éteignit."
JEAN-RENÉ HUGUENIN, LA CÔTE SAUVAGE
"Ne plus hésiter, ne plus reculer devant rien. Aller jusqu'au bout de toute chose, quelle qu'elle soit, de toutes mes forces. N'écouter que son impérialisme."
JEAN-RENÉ HUGUENIN, Journal
"On ne connaîtra jamais de moi-même que ma soif délirante de connaître. Je ne suis que curieux. Je scrute. J’explore. La curiosité c’est la haine. Une haine plus pure, plus désintéressée que toute science et qui presse les autres de plus de soins que l’amour - qui les détaille, les décompose. Me suis-je donc tant appliqué à te connaître, Anne, ai-je passé tant de nuits à te rêver, placé tant d’espoir à percer ton secret indéchiffrable, et poussé jusqu’à cette nuit tant de soupirs, subi tant de peines, pour découvrir que mon étrange amour n’était qu’ une façon d’approcher la mort ?"
JEAN-RENÉ HUGUENIN, LA CÔTE SAUVAGE
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12/06/2009
Bien tenir la main de sa femme sinon c'est l'embrouille...
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07/06/2009
Ils sortent de leur caverne avec des airs terribles
=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=
Je poste cet extrait de Nietzsche en songeant à mon ami Jean-Jacques L.
"Un Anglais moderne décrit de la façon suivante le danger que courent le plus souvent les hommes extraordinaires qui vivent dans une société médiocre : « Ces caractères exceptionnels commencent par être humiliés, puis ils deviennent mélancoliques, pour tomber malades ensuite et mourir enfin. Un Shelley n'aurait pas pu vivre en Angleterre et toute une race de Shelley eût été impossible. » Nos Hölderlin et nos Kleist, d'autres encore, périrent parce qu'ils étaient extraordinaires et qu'ils ne parvenaient pas à supporter le climat de ce qu'on appelle la « culture » allemande. Seules des natures de bronze, comme Beethoven, Gœthe, Schopenhauer et Wagner, parviennent à supporter l'épreuve. Mais chez eux aussi apparaît, dans beaucoup de traits et beaucoup de rides, l'effet de cette lutte et de cette angoisse déprimante entre toutes : leur respiration devient plus pénible et le ton qu'ils prennent est souvent forcé. Ce diplomate sagace qui n'avait vu Gœthe et ne lui avait parlé que superficiellement déclara à ses amis : « Voilà un homme qui a de grands chagrins ! » Gœthe interpréta ces paroles en traduisant : « En voilà un qui ne s'est épargné aucune peine ! » Et il ajoutait : « Si sur les traits de notre visage les traces de souffrances surmontées, d'actions accomplies ne peuvent s'effacer, il n'est pas étonnant que ce qui reste de nous et de nos efforts porte aussi ces traces. »
C'est là ce Goethe que nos philistins de la culture désignent comme le plus heureux des Allemands, pour démontrer leur affirmation que, quoi qu'on dise, il doit être possible de trouver le bonheur parmi eux. Ce disant ils ont l'arrière-pensée qu'il ne faut pardonner à personne qui, au milieu d'eux, serait malheureux et solitaire. C'est pourquoi, avec une grande cruauté, ils ont posé et expliqué pratiquement le principe que son isolement est la conséquence d'une faute secrète.
(...)
Partout où il y a eu des sociétés, des gouvernements puissants, des religions, des opinions publiques dominantes, bref, partout où il y eut jamais de la tyrannie, les philosophes solitaires ont été détestés ; car la philosophie ouvre aux hommes un asile où aucune tyrannie ne peut pénétrer, les cavernes de l'être intime, le labyrinthe de la poitrine, et c'est ce qui exaspère les tyrans. Voilà le refuge des solitaires, mais là aussi un grand danger les guette. Ces hommes, dont la liberté s'est réfugiée au fond d'eux mêmes, sont aussi condamnés à vivre extérieurement, à être visibles, à se faire voir ; ils ont d'innombrables relations humaines par leur naissance, leur milieu, leur éducation, leur patrie, par les circonstances du hasard et par l'importunité des autres ; on leur suppose d'innombrables opinions, parce que ces opinions sont les opinions dominantes ; toute mimique qui n'est pas une dénégation paraît être de l'approbation ; tout geste qui n'est pas un geste destructeur est interprété comme un consentement. Ils savent, ces solitaires et ces libres d'esprit, que sans cesse ils paraîtront, en une circonstance quelconque, différents de ce qu'ils sont ; tandis qu'ils ne veulent que la vérité et la loyauté, ils sont pris dans les mailles d'un réseau de malentendus, et leur désir ardent ne peut empêcher que leur moindre action s'enveloppe d'une nuée d'opinions fausses, d'adaptations, de demi-aveux, de silences discrets, d'interprétations erronées... Un voile mélancolique enveloppe alors leur front : car l'idée que la simulation est une nécessité paraît à de semblables natures plus détestable que la mort ; si leur amertume persiste ils accumulent au fond d'eux-mêmes une amertume qui menace de produire une explosion volcanique.
De temps en temps, ils se vengent de cette obligation de se cacher, de leur réserve forcée. Ils sortent de leur caverne avec des airs terribles ; leurs paroles et leurs actes sont alors des explosions et il arrive qu'ils succombent d'avoir été eux-mêmes. C'est ainsi que Schopenhauer vivait dangereusement. De pareils solitaires ont besoin d'aimer, ils ont besoin de compagnons devant lesquels il leur est permis d'être ouverts et simples comme devant eux-mêmes, en présence desquels cessent les convulsions des réticences et de la dissimulation. Enlevez ces compagnons et vous engendrez un danger croissant. Cette désaffection a fait périr Heinrich von Kleist et c'est le plus terrible antidote contre des hommes extraordinaires de les replonger ainsi profondément en eux-mêmes, de telle sorte, que leur retour à la surface est chaque fois semblable à une explosion volcanique. Pourtant il existe encore des demi-dieux qui sont capables de vivre dans, des conditions aussi abominables, de vivre même victorieusement ; si vous voulez entendre les chants solitaires d'un de ces demi-dieux, écoutez la musique de Beethoven."
Friedrich Nietzsche, Considérations inactuelles, Schopenhauer éducateur
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06/06/2009
Revirement éclair et rude contre Israël
=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=
par Daniel Pipes
Jerusalem Post
4 juin 2009
Version originale anglaise : A Rapid and Harsh Turn against Israel
Adaptation française : François de Champvert
La rencontre tant attendue entre Barack Obama et Benyamin Netanyahu, le 18 mai, se déroula sans problèmes, quoique un peu tendue , comme prévu . Chacun se conduisit de son mieux et l'évènement suscita si peu d'attention que le « New York Times » le relata en page 12.
Comme on pouvait le prévoir, cependant, c'est immédiatement après qu'on cessa de prendre des gants, avec une série de sévères exigences américaines, en particulier l'insistance de la Secrétaire d'Etat des Etats-Unis Hillary Clinton, le 27 mai, à vouloir que le gouvernement Netanyahu mette fin à la construction de résidences d'habitation pour Israéliens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Cela a suscité une réaction de défi. Le président de la coalition israélienne au pouvoir a fait remarquer l'erreur des « dictats américains » antérieurs qui ont été imposés; un ministre a comparé Obama à un pharaon et le directeur du bureau de presse du gouvernement a fait semblant d'admirer, avec insolence, « les résidents du territoire des Iroquois qui sont en train de s'arroger le droit de déterminer où les Juifs pourraient vivre à Jérusalem. »
Si les détails de « Qui vit où » ont peu d'importance stratégique, le revirement rapide et dur contre Israël, de l'administration Obama peut revêtir une grande signification. Non seulement l'administration cessé de se focaliser sur les changements réalisés par George W. Bush du côté palestinien, mais elle méconnaît même les accords oraux que Bush avait conclus avec Ariel Sharon et Ehud Olmert.
Un article de Jackson Diehl du « Washington Post » capte ce changement et le met en évidence de façon brillante. Diehl observe, en se basant sur un entretien avec Mahmoud Abbas de l'Autorité palestinienne, que publiquement et à maintes reprises ce dernier a souligné la nécessité d'un gel sans exception de la construction israélienne en Cisjordanie.
Obama a « fait revivre un fantasme palestinien latent depuis longtemps, à savoir que les Etats-Unis n'ont qu'à forcer Israël à faire des concessions décisives, que son gouvernement démocratique soit ou non d'accord, pendant que les Arabes sans réagir regarderaient et applaudiraient. « Les Américains sont les maîtres du monde. Ils peuvent user de leur puissance auprès de quiconque dans le monde. Il y a deux ans c'était contre nous qu'ils utilisèrent leur pouvoir. Maintenant ils devraient dire aux Israéliens « Vous devez respecter les conditions. »
Bien sûr, le dire aux Israéliens est une chose, et obtenir qu'ils s'y conforment est tout à fait autre chose. A cela, Abbas a aussi une réponse. S'attendant à ce que l'acceptation par Netanyahu d'un gel complet de la construction se traduise par la fin de la coalition, Diehl explique que Abbas planifie de « prendre du recul et de regarder les bras croisés pendant que les Etats-Unis feront pression doucement pour retirer le premier ministre israélien du bureau. » Un fonctionnaire de l'Autorité palestinienne avait prédit que cela se passerait dans les « deux ans », exactement quand Obama a dit attendre la mise en place d'un Etat palestinien.
Pendant ce temps, Abbas envisage de ne pas bouger. Diehl explique sa façon de penser. Abbas rejette l'idée selon laquelle il devrait faire une concession d'importance comparable- telle que la reconnaissance d'Israël comme Etat juif, ce qui impliquerait la renonciation à une grande échelle au peuplement par les réfugiés. Au lieu de cela, dit-il, il restera passif . « Je vais attendre qu'Israël gèle les colonies de peuplement » a-t-il dit . « Jusque-là, en Cisjordanie, nous avons de bonnes conditions de vie..les gens vivent une vie normale. »
Concernant cette idée d'Abbas de « vie normale », il conviendrait d'ajouter qu'elle est due en grande partie à Washington et à ses alliés. Les Palestiniens de Cisjordanie bénéficient de l'aide provenant de l'étranger, de loin la plus élevée par habitant, si on envisage n'importe quel groupe dans le monde. Dans le seul « colloque des donateurs » , en décembre 2007, par exemple, Abbas a obtenu des engagements pour plus de 1800 dollars par Cisjordanien, par an.
Diehl alors laconiquement conclut : « Dans l'administration Obama, jusqu'à présent, il est facile d'être Palestinien. »
Même si l'on ne tient pas compte de la stupidité folle qu'il y a à se concentrer sur l'ajout par les Hiérosolymitains [habitants de Jérusalem] de salles de loisir à leur maison plutôt que sur l'ajout de centrifugeuses par les Iraniens à leur infrastructure nucléaire, et même si on néglige l'évidente contre-productivité qu'il y a à aider Abbas à se sortir d'une situation difficile – la nouvelle approche des Etats-Unis est vouée à l'échec.
Tout d'abord, la coalition au pouvoir de Netanyahu devrait se révéler indifférente à la pression américaine. Quand il a formé le gouvernement en mars 2009, elle comprenait 69 parlementaires sur les 120 membres de la Knesset, bien au-dessus des 61, minimum exigé. Même si le gouvernement américain réussissait à diviser les deux partis les moins acquis aux objectifs de Netanyahu, le parti du Travail et le Shas, le premier ministre israélien pourrait les remplacer par l'Extrême-droite et les partis religieux pour conserver une solide majorité.
Deuxièmement, les archives montrent que Jérusalem prend « des risques pour la paix » seulement lorsqu'elle a une entière confiance dans son allié américain. Une administration qui sape cette confiance fragile fera face probablement à une direction israélienne prudente et peu enthousiaste.
Si Washington persiste dans cette direction, le résultat pourrait bien être un spectaculaire échec politique qui réussirait à affaiblir le seul allié stratégique de l'Amérique au Moyen-Orient comme en même temps il aggraverait les tensions existant entre Israéliens et Arabes.
23:21 Publié dans Franc-tireur | Lien permanent | Commentaires (3) | |
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