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28/10/2013

Le capitalisme d’Etat est plus dangereux encore que le capitalisme privé

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« Le capitalisme d’Etat est plus dangereux encore que le capitalisme privé, parce qu’il est directement lié avec le pouvoir politique. Seul, l’individu peut réussir à lui échapper, mais non l’association. C’est l’une des raisons qui font échouer l’anarchiste. »

Ernst Jünger, Eumeswill

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Populisme

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« Profondément enracinés dans l’économie planétaire et ses technologies sophistiquées, culturellement libérales, c’est-à-dire, "modernes", "ouvertes", voire "de gauche", les nouvelles élites du capitalisme avancé, celles qui contrôlent le flux international de l’argent et de l’information, manifestent en effet, à mesure que leur pouvoir s’accroît et se mondialise, un mépris grandissant pour les valeurs et les vertus qui fondaient autrefois l’idéal démocratique. Enclavées dans leurs multiples "réseaux", au sein desquels elles "nomadisent" perpétuellement, elles vivent leur enfermement dans le monde humainement rétréci de l’Economie comme une noble aventure "cosmopolite", alors que chaque jour devient plus manifeste leur incapacité dramatique à comprendre ceux qui ne leur ressemblent pas : en premier lieu, les gens ordinaires de leur propre pays (on sait par exemple, que dans le monde de l’élite, situé "nulle part ailleurs", l’homme ordinaire ne peut apparaître que sous la figure moquée des Deschiens). Christopher Lasch a tenu à placer sa critique des nouvelles élites du capitalisme avancé sous le signe du "populisme", c’est-à-dire conformément au sens historique du mot, d’un combat radical pour la liberté,  et l’égalité mené au nom des vertus populaires. On sait à quel point, depuis quelques années, les media officiels travaillent méthodiquement à effacer le sens originel du mot, à seule fin de pouvoir dénoncer comme "fascistes" ou "moralisateurs" (à notre époque, le crime de pensée suprême) tous les efforts des simples gens pour maintenir une civilité démocratique minimale et s’opposer à l’emprise croissante des "experts" que le système a préposé à la défense médiatique de ses nuisances, s’empresseront de faire courir le bruit – pour affecter de s’en réjouir ou pour s’en lamenter – que ce livre est "réactionnaire". Il n’est cependant pas interdit d’espérer que le lecteur intelligent puisse encore se faire une opinion par lui-même. »

Jean-claude Michéa, Préface à "La révolte des élites" de Christopher Lasch

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Le sommet de la hiérarchie...

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« Il fut un temps où ce qui était supposé menacer l'ordre social et les traditions civilisatrices de la culture occidentale, c'était la révolte des masses. De nos jours, cependant, il semble bien que la principale menace provienne non des masses, mais de ceux qui sont au sommet de la hiérarchie. Dans une mesure inquiétante, les classes privilégiées -les 20% les plus riches de la population, pour prendre une définition large- ont su se rendre indépendantes non seulement des grandes villes industrielles en pleine déconfiture mais des services publics en général. Elles envoient leurs enfants dans des écoles privées, elles s'assurent contre les problèmes de santé en adhérant à des plans financés par les entreprises où elles travaillent et elles embauchent des vigiles privés pour se protéger contre la violence croissante qui s'en prend à elles. Elles se sont effectivement sorties de la vie commune. Les mêmes tendances sont à l'oeuvre dans le monde entier. En europe, les référendums qui se sont tenus sur la question de l'unification ont révélé une faille profonde et qui va en s'élargissant entre le monde politique et les membres plus humbles de la société qui redoutent que l'UE ne soit dominée par des bureaucrates et des techniciens dépourvus de tout sentiment d'identité ou d'appartenance nationale. Une Europe gouvernée de Bruxelles sera de leur point de vue de moins en moins sensible au contrôle des peuples. Le langage international de l'argent parlera plus fort que les dialectes locaux. Ce sont ces peurs qui sont sous-jacentes à la résurgence des particularités ethniques en Europe, tandis que le déclin de l'Etat-nation affaiblit la seule autorité capable de maintenir le couvercle sur les rivalités ethniques. Par réaction, la renaissance du tribalisme renforce le cosmopolitisme chez les élites. »

Christopher Lasch, La Révolte des élites et la trahison de la démocratie

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La compassion est devenue le visage humain du mépris

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« (…) De nos jours, la croyance est largement répandue, du moins chez les membres de la classe charitable [éprise de l’idéologie de la compassion] que les normes sont, par essence, oppressive, que, bien loin d’être impersonnelles, elles exercent une discrimination contre les femmes, les Noirs et les minorités en général. On nous dit que les normes reflètent l’hégémonie culturelle des DWEM (dead white european males/ hommes européens blancs et morts). La compassion nous oblige à reconnaître l’injustice qu’il y a à les imposer à tous les autres.

Quand l’idéologie de la compassion mène à ce type d’absurdité, il est temps de la remettre en cause. La compassion est devenue le visage humain du mépris. Autrefois la démocratie sous-entendait l’opposition à toutes formes de normes inégales. Aujourd’hui nous acceptons les normes inégales – comme toujours elles anticipent la citoyenneté à deux vitesses – au nom du souci humanitaire. Comme nous avons renoncé à l’effort d’élever le niveau général de compétence, – ce qui était la signification ancienne de la démocratie – nous nous satisfaisons de l’institutionnalisation de la compétence dans la classe charitable, qui s’arroge la tâche de s’occuper de tous les autres.

Dans l’idée que je m’en fais, le populisme souscrit sans équivoque au principe du respect. C’est entre autres pour cette raison que l’on doit préférer le populisme au communautarisme, trop prompt au compromis avec l’Etat providence et à adhérer à son idéologie de la compassion. Le populisme a toujours rejeté une politique fondée sur la déférence aussi bien que sur la pitié. Il est attaché à des manières simples et à un discours simple et direct. Les titres et autres symboles d’un rang social éminent de l’impressionnent pas, pas plus que les revendications de supériorité morale formulées au nom des opprimés. Il rejette une "option préférentielle pour les pauvres" si cela signifie traiter les pauvres comme les victimes impuissantes des circonstances, les exempter de toute possibilité d’être tenus pour responsables, ou bien excuser leur faiblesse au motif que la pauvreté porte avec elle une présomption d’innocence. Le populisme est la voix authentique de la démocratie. Il postule que les individus ont droit au respect tant qu’ils ne s’en montrent pas indignes, mais ils doivent assumer la responsabilité d’eux-mêmes et de leurs actes. Il est réticent à faire des exceptions ou à suspendre son jugement au motif que "c’est la faute à la société". Le populisme est enclin aux jugements moraux, ce qui, de nos jours, semble en soi péjoratif, marque suffisante de l’affaiblissement de notre capacité à juger de manière discriminante par le climat moral de "souci" humanitaire. »

Christopher Lasch, La révolte des élites

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27/10/2013

Une forme de guerre des classes

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« (…) La meilleure façon de comprendre les conflits culturels qui ont bouleversé l’Amérique depuis les années 60 est d’y voir une forme de guerre des classes, dans laquelle une élite éclairée (telle est l’idée qu’elle se fait d’elle-même) entreprend moins d’imposer ses valeurs à la majorité (majorité qu’elle perçoit comme incorrigiblement raciste, sexiste, provinciale et xénophobe), encore moins de persuader la majorité au moyen d’un débat public rationnel, que de créer des institutions parallèles ou "alternatives" dans lesquelles elle ne sera plus du tout obligée d’affronter face à face les masses ignorantes. »

Christopher Lasch, La révolte des élites

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Imaginaire "permissif", "fashion" et "rebelle"

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« Contrairement aux idées développées par une Wendy Brown (qui croit encore, en bonne disciple américaine de Foucault, que les valeurs "néoconservatrices" sont le complément spirituel logique d’une société capitaliste moderne), il apparaît en effet évident que l’accumulation du Capital (ou "croissance") ne pourrait se poursuivre très longtemps si elle devait s’accommoder en permanence de l’austérité religieuse, du culte des valeurs familiales, de l’indifférence à la mode ou de l’idéal patriotique. Il suffit d’ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure pour constater, au contraire,  que la "croissance" ne peut trouver ses bases psycho-idéologiques réelles que dans une culture de la consommation généralisée, c’est-à-dire dans cet imaginaire "permissif", "fashion" et "rebelle" dont l’apologie permanente est devenue la principale raison d’être de la nouvelle gauche (et qui constitue parallèlement le principe même de l’industrie du divertissement, de la publicité et du mensonge médiatique). »

Jean-Claude Michéa, La double pensée

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Dimčo Debeljanov : Chant noir

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« Je meurs et à la lumière je renais,
l'âme en tourments, l'humeur instable.
Le jour je bâtis inlassable,
La nuit je détruis sans pitié.

J'appelle de mes vœux des jours heureux -
des tempêtes fondent sur les flots sombres.
Je cherche, éperdu, des ciels orageux -
des complaintes apaisées me répondent.

Je rêve d'aurores embrasées -
leur clarté blesse mon regard.
J'erre au printemps le cœur glacé,
en automne je reprends espoir.

Muette, ma vie non vécue s'étiole,
dans l'indifférence du temps fuyant.
Ma quête d'un havre s'envole
Et s'aparpille dans un désert brûlant. »

Dimčo Debeljanov

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26/10/2013

Toute la Force nécessaire

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« C'est de toi-même qu'il te faut tirer toute la force nécessaire pour tenir. »

Ernst Jünger, Orages d'Acier

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La désinvolture

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« La désinvolture - c'est ainsi qu'on nomme une sorte de nature supérieure, telle qu'elle pare l'homme libre, qui se meut sans contrainte dans le costume que lui a donné sa naissance. La désinvolture se gagne dans les jeux, dans les tournois, les chasses, les banquets, et dans les camps, où elle prête aux armes son éclat. »

Ernst Jünger, Heliopolis

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Le pur consommateur est un pauvre type...

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« Il ne suffit pas à l'homme de ne pas souffrir, il a besoin de donner, de se donner. Celui qui n'a rien à donner, le pur consommateur, celui-là est un pauvre type, un être déséquilibré. »

Pierre Gripari, cité par Alain Paucard in Gripari mode d'emploi

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Il y avait la forêt, une forêt immense...

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« De ma cabane, j'apercevais un fouillis d'îles, d'îlots et de récifs, un peu de mer, quelques pics de montagnes bleuissantes, et derrière ma cabane il y avait la forêt, une forêt immense. J'étais plein de joie et de reconnaissance à la senteur des racines et des feuilles, au fumet gras du pin qui évoque l'odeur de la moelle ; ce n'est que dans la forêt que tout en moi se faisait calme, mon âme perdait ses aspérités et s'emplissait de puissance. Jour après jour, je marchais par les collines, Esope à mes côtés, et je ne souhaitais rien d'autre que de pouvoir continuer de marcher là jour après jour bien que le sol fût encore à moitié couvert de neige et de boue humide. »

Knut Hamsun, Pan

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Pour voir clair dans ce qui est

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« Pour être un bon philosophe, il faut être sec, sans illusion. Un banquier qui a fait fortune a une partie du caractère requis pour faire des découvertes en philosophie, c'est-à-dire pour voir clair dans ce qui est »

Stendhal, Lettre à M. Sutton Sharpe 1829

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25/10/2013

Il n’y a plus de tiers-monde, voilà un mot inventé pour garder vos distances

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« Il n’y a plus de tiers-monde, voilà un mot inventé pour garder vos distances. Il y a le monde tout court, et ce monde-là sera submergé par la vie. Le tiers-monde n’est plus qu’un fleuve de sperme qui vient brusquement de changer de lit et coule vers l’occident. »

Jean Raspail, Le Camp des saints

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Les faibles s’effacent puis disparaissent, les forts se multiplient et triomphent

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« Notre monde s’est formé dans une extraordinaire diversité de cultures et de races qui n’ont pu se développer, souvent jusqu’à l’ultime et particulière perfection, que par une nécessaire ségrégation de fait. Les affrontements qui en découlent et qui en ont toujours découlé ne sont pas des affrontements raciste, ni même des affrontements raciaux. Il font simplement partie du mouvement perpétuel des forces qui s’opposent et forgent ainsi l’histoire du monde. Les faibles s’effacent puis disparaissent, les forts se multiplient et triomphent. »

Jean Raspail, Le Camp des saints

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Errer...

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« Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. La lecture est l'errance. »

Pascal Quignard, Les ombres errantes

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24/10/2013

Les saints, les scélérats et les fous

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« Au reste, il n’y a d’intéressants à connaître que les saints, les scélérats et les fous ; ce sont les seuls dont la conversation puisse valoir. Les personnes de bon sens sont forcément nulles puisqu’elles rabâchent l’éternelle antienne de l’ennuyeuse vie ; elles sont la foule, et elles m’embêtent ! »

Joris-Karl Huysmans, Là-bas

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Ils entendent que tout leur cède

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« Les publics comme les foules sont intolérants, orgueilleux, infatués, présomptueux et, sous le nom d’opinion, ils entendent que tout leur cède, même la vérité quand elle les contrarie. »

Gabriel Tarde, L’Opinion et la Foule

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23/10/2013

Quand tout homme s’éveillera écrivain

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« Quand un jour (et cela sera bientôt) tout homme s’éveillera écrivain, le temps sera venu de la surdité et de l’incompréhension universelles. »

Milan Kundera, Le Livre du rire et de l’oubli

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L'unité Naturelle...

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« La philosophie de Schopenhauer a montré que la contemplation esthétique apaise un instant le malheur des hommes en les détachant du drame de la volonté. Cette séparation de la contemplation et de la volonté efface un caractère que nous voudrions souligner : la volonté de contempler. La contemplation elle aussi détermine une volonté. L'homme veut voir. Voir est un besoin direct. La curiosité dynamise l'esprit humain. Mais dans la nature elle-même, il semble de des forces de vision sont actives. Entre la nature contemplée et la nature contemplative les relations sont étroites et réciproques. La nature imaginaire réalise l'unité de la natura naturans (*) et de la natura naturata (**). Quand un poète vit son rêve et ses créations poétiques, il réalise cette unité naturelle. Il semble alors que la nature contemplée aide à la contemplation, qu'elle contienne déjà des moyens de contemplation. »

Gaston Bachelard, L'eau et les rêves


(*) : une nature naturante, c'est à dire une nature en train se faire, une nature opérante, une nature agissante, et pour tout dire, une nature cause de soi, se suffisant à elle-même.


(**) : une nature naturée, une nature s'étant réaliséé, une nature ayant opérée, une nature limitée.

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Des choses non transposées ni transposables...

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« Ce qui m'affecte c'est d'avoir à m'occuper de choses qui ne sont pas transposées ni transposables si ce n'est qu'après des années, bien des années. Je ne voudrais pas mourir sans avoir transposé tout ce que j'ai dû subir des êtres et des choses. »

Louis-Ferdinand Céline, Lettres à Lucienne Delforge, 26 août 1935

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Les migrations, aujourd’hui, ne se font plus par déplacements compacts mais par infiltrations successives

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« Un peuple qui s’est accompli, qui a dépensé ses talents, et a exploité jusqu’au bout les ressources de son génie, expie sa réussite en ne donnant plus rien après. […]



Dans le métro, un soir, je regardais attentivement autour de moi : nous étions tous venus d’ailleurs… Parmi nous pourtant, deux ou trois figures d’ici, silhouettes embarrassées qui avaient l’air de demander pardon d’être là. Le même spectacle à Londres.

Les migrations, aujourd’hui, ne se font plus par déplacements compacts mais par infiltrations successives : on s’insinue petit à petit parmi les “indigènes”, trop exsangues et trop distingués pour s’abaisser encore à l’idée d’un “territoire”. […] Devant ces gueules si disparates, l’idée d’une communauté tant soit peu homogène est inconcevable. La possibilité même d’une multitude si hétéroclite suggère que dans l’espace qu’elle occupe n’existait plus, chez les autochtones, le désir de sauvegarder ne fût-ce que l’ombre d’une identité. A Rome, au IIIe siècle de notre ère, sur un million d’habitants, soixante mille seulement auraient été des Latins de souche. Dès qu’un peuple a mené à bien l’idée historique qu’il avait mission d’incarner, il n’a plus aucun motif de préserver sa différence, de soigner sa singularité, de sauvegarder ses traits au milieu d’un chaos de visages.

Après avoir régenté les deux hémisphères, les occidentaux sont en passe d’en devenir la risée : des spectres subtils, des fins de race au sens propre du terme, voués à une condition de parias, d’esclaves défaillants et flasques […] Quand une nation n’en possède plus [une cause de l’histoire], et qu’elle cesse de s’estimer la raison ou l’excuse de l’univers, elle s’exclut elle-même du devenir.[…]



Le rôle des périodes de déclin est de mettre une civilisation à nu, de la démasquer, de la dépouiller de ses prestiges et de l’arrogance liée à ses accomplissements. Elle pourra ainsi discerner ce qu’elle valait et ce qu’elle vaut […]



On est saisi d’étonnement et même d’épouvante lorsqu’on entend des hommes parler d’affranchir l’Homme. Comment des esclaves affranchiraient-ils l’Esclave ? Et comment croire que l’histoire - procession de méprises - puisse traîner encore longtemps ? L’heure de fermeture sonnera bientôt dans les jardins de partout. »

Emil Mihai Cioran, Ecartèlement

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22/10/2013

Toute l’Europe marche à la mort

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« J’ai tourné autour de ce thème comme un maître-chien mis en présence d’un colis piégé. Difficile de l’aborder de front sans qu’il vous explose à la figure. Il y a péril de mort civile. C’est pourtant l’interrogation capitale. J’ai hésité. D’autant plus qu’en 1973, en publiant "Le Camp des saints", j’ai déjà à peu près tout dit là-dessus. Je n’ai pas grand-chose à ajouter, sinon que je crois que les carottes sont cuites. Car je suis persuadé que notre destin de Français est scellé, parce qu’ "ils sont chez eux chez moi" (Mitterrand), au sein d’une "Europe dont les racines sont autant musulmanes que chrétiennes" (Chirac), parce que la situation est irréversible jusqu’au basculement définitif des années 2050 qui verra les "Français de souche" se compter seulement la moitié - la plus âgée - de la population du pays, le reste étant composé d’Africains, Maghrébins ou Noirs et d’Asiatiques de toutes provenances issus du réservoir inépuisable du tiers monde, avec forte dominante de l’islam, djihadistes et fondamentalistes compris, cette danse-là ne faisant que commencer.

TOUTE L’EUROPE MARCHE À LA MORT

La France n’est pas seule concernée. Toute l’Europe marche à la mort. Les avertissements ne manquent pas - rapport de l’ONU (qui s’en réjouit), travaux incontournables de Jean-Claude Chesnais et Jacques Dupâquier, notamment -, mais ils sont systématiquement occultés et l’Ined pousse à la désinformation. Le silence quasi sépulcral des médias, des gouvernements et des institutions communautaires sur le krach démographique de l’Europe des Quinze est l’un des phénomènes les plus sidérants de notre époque. Quand il y a une naissance dans ma famille ou chez mes amis, je ne puis regarder ce bébé de chez nous sans songer à ce qui se prépare pour lui dans l’incurie des "gouvernances" et qu’il lui faudra affronter dans son âge d’homme. Sans compter que les "Français de souche", matraqués par le tam-tam lancinant des droits de l’homme, de "l’accueil à l’autre", du "partage" cher à nos évêques, etc., encadrés par tout un arsenal répressif de lois dites "antiracistes", conditionnés dès la petite enfance au "métissage" culturel et comportemental, aux impératifs de la "France plurielle" et à toutes les dérives de l’antique charité chrétienne, n’auront plus d’autre ressource que de baisser les bras et de se fondre sans moufter dans le nouveau moule "citoyen" du Français de 2050.

LA PREMIÈRE HYPOTHÈSE : LES ISOLATS RÉSISTANTS

Ne désespérons tout de même pas. Assurément, il subsistera ce qu’on appelle en ethnologie des isolats, de puissantes minorités, peut-être une quinzaine de millions de Français - et pas nécessairement tous de race blanche - qui parleront encore notre langue dans son intégrité à peu près sauvée et s’obstineront à rester imprégnés de notre culture et de notre histoire telles qu’elles nous ont été transmises de génération en génération. Cela ne leur sera pas facile. Face aux différentes "communautés" qu’on voit se former dès aujourd’hui sur les ruines de l’intégration (ou plutôt sur son inversion progressive : c’est nous qu’on intègre à "l’autre", à présent, et plus le contraire) et qui en 2050 seront définitivement et sans doute institutionnellement installées, il s’agira en quelque sorte - je cherche un terme approprié - d’une communauté de la pérennité française. Celle-ci s’appuiera sur ses familles, sa natalité, son endogamie de survie, ses écoles, ses réseaux parallèles de solidarité, peut-être même ses zones géographiques, ses portions de territoire, ses quartiers, voire ses places de sûreté et, pourquoi pas, sa foi chrétienne, et catholique avec un peu de chance si ce ciment-là tient encore. Cela ne plaira pas. Le clash surviendra un moment ou l’autre.Quelque chose comme l’élimination des koulaks par des moyens légaux appropriés. Et ensuite ? Ensuite la France ne sera plus peuplée, toutes origines confondues, que par des bernard-l’ermite qui vivront dans des coquilles abandonnées par les représentants d’une espèce à jamais disparue qui s’appelait l’espèce française et n’annonçait en rien, par on ne sait quelle métamorphose génétique, celle qui dans la seconde moitié de ce siècle se sera affublée de ce nom. Ce processus est déjà amorcé.

LA SECONDE HYPOTHÈSE : LA "RECONQUISTA"

Il existe une seconde hypothèse que je ne saurais formuler autrement qu’en privé et qui nécessiterait auparavant que je consultasse mon avocat, c’est que les derniers isolats résistent jusqu’à s’engager dans une sorte de "Reconquista" sans doute différente de l’espagnole mais s’inspirant des mêmes motifs. Il y aurait un roman périlleux à écrire là-dessus. Ce n’est pas moi qui m’en chargerai, j’ai déjà donné. Son auteur n’est probablement pas encore né, mais ce livre verra le jour à point nommé, j’en suis sûr. Ce que je ne parviens pas à comprendre et qui me plonge dans un abîme de perplexité navrée, c’est pourquoi et comment tant de Français avertis et tant d’hommes politiques français concourent sciemment, méthodiquement, je n’ose dire cyniquement, à l’immolation d’une certaine France (évitons le qualificatif d’ "éternelle" qui révulse les belles consciences) sur l’autel de l’humanisme utopique exacerbé. Je me pose la même question à propos de toutes ces associations omniprésentes de droits à ceci, de droits à cela, et toutes ces ligues, ces sociétés de pensée, ces officines subventionnées, ces réseaux de manipulateurs infiltrés dans tous les rouages de l’État (éducation, magistrature, partis politiques, syndicats, etc.), ces pétitionnaires innombrables, ces médias correctement consensuels et tous ces "intelligents" qui jour après jour et impunément inoculent leur substance anesthésiante dans l’organisme encore sain de la nation française.

LES RENÉGATS DE LA FRANCE

Même si je peux, à la limite, les créditer d’une part de sincérité, il m’arrive d’avoir de la peine à admettre que ce sont mes compatriotes. Je sens poindre le mot "renégat", mais il y a une autre explication : ils confondent la France avec la République.

Les "valeurs républicaines" se déclinent à l’infini, on le sait jusqu’à la satiété, mais sans jamais de référence à la France. Or la France est d’abord une patrie charnelle. En revanche, la République, qui n’est qu’une forme de gouvernement, est synonyme pour eux d’idéologie, idéologie avec un grand "I", l’idéologie majeure. Il me semble, en quelque sorte, qu’ils trahissent la première pour la seconde. Parmi le flot de références que j’accumule en épais dossiers à l’appui de ce bilan, en voici une qui sous des dehors bon enfant éclaire bien l’étendue des dégâts. Elle est extraite d’un discours de Laurent Fabius au congrès socialiste de Dijon, le 17 mai 2003 : "Quand la Marianne de nos mairies prendra le beau visage d’une jeune Française issue de l’immigration, ce jour-là la France aura franchi un pas en faisant vivre pleinement les valeurs de la République". Puisque nous en sommes aux citations, en voici deux, pour conclure: "Aucun nombre de bombes atomiques ne pourra endiguer le raz de marée constitué par les millions d’êtres humains qui partiront un jour de la partie méridionale et pauvre du monde, pour faire irruption dans les espaces relativement ouverts du riche hémisphère septentrional, en quête de survie". (Président Boumediene, mars 1974.) Et celle-là, tirée du XXe chant de l’Apocalypse : "Le temps des mille ans s’achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des saints et la ville bien-aimée". »

Jean Raspail, Le Figaro du 17 juin 2004

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Est-ce qu’on demande à un noyé où il va et pourquoi, avant de le tirer de l’eau ?

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« Est-ce qu’on demande à un noyé où il va et pourquoi, avant de le tirer de l’eau ? Est-ce qu’on le rejette à la mer s’il avoue, au pire, qu’il nageait vers votre plage privée pour cambrioler votre villa ? –On le sort de l’eau et on le livre aux gendarmes. Pour un million de voleurs sortis de l’eau, de combien de gendarmes pourrez-vous disposer ? »

Jean Raspail, Le Camp des saints

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La France, et les Français dans leur ensemble, sont au-dessous de tout

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« Pour le moment, la France, et les Français dans leur ensemble, sont au-dessous de tout. Il n' y a pas de vrai gouvernement, il n' y a pas de vraie autorité. Les secrétaires d'Etat à ceci ou cela se succèdent sans qu'on sache pourquoi. Les projets d'une réorganisation nationale avortent plus ou moins, se contredisent, finalement ne donnent rien. Il n' y a que les combinaisons, les trafics, les profits, les ambitions, les rivalités de partis, plus ou moins cachées, les oppositions, intéressées et sournoises, et chez les gens, surtout dans le peuple, l'indifférence, l'ignorance, le j'm'en fichisme, la rigolade, le cinéma et les radios à domicile ouvertes à plein tapage avec leur répertoire de beuglants. »

Paul Léautaud, Journal, 22 décembre 1942

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Un chaos qui ne se survit qu'à cause de ses anciennes racines

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« La seule source de l'aristocratie, c'est le peuple. Entre les deux, il n'y a rien. Ce rien qui est la bourgeoisie, depuis 150 ans, essaie de donner une forme au monde et n'obtient qu'un néant, un chaos qui ne se survit encore qu'à cause de ses anciennes racines. »

Albert Camus, Carnets, 1952, in Carnet III, Mars 1951-décembre 1959

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