05/06/2013
Car il y a quelque chose qui nous oppresse, qui nous écrase...
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« Il y a belle lurette que la guerre est finie, et pourtant, notre malheur n’a cessé depuis ce moment. Qu’est-ce qui nous oppresse ? Car il y a quelque chose qui nous oppresse, qui nous écrase... Nous ne sommes pas content de nous, nous avons honte. Honte. Pourtant les trains marchent bien et beaucoup ont chez eux un appareil de radio. Mais quand nous crevions dans les tranchées nous disions que nous ferions quelque chose, et nous n’avons rien fait, rien. Nous rêvions pourtant de quelque chose d’admirable, d’inouï. Oui, seul quelque chose d’inouï pouvait nous faire oublier cette horreur. Pourtant… Nous, les soldats, nous, les héros. Nous avons été les plus grands lâches. »
Pierre Drieu la Rochelle, Le Chef
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La guerre pour nous, nés dans un temps de longue paix, parut une nouveauté merveilleuse, l’accomplissement qui n’était pas espéré de notre jeunesse...
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« La guerre pour nous, nés dans un temps de longue paix, parut une nouveauté merveilleuse, l’accomplissement qui n’était pas espéré de notre jeunesse. Nous voulions épuiser la vie dans un irréparable élan. Or, doute que la paix nous eût assouvis aussi magnifiquement. A nous autre, jeunes hommes éduqués par le verbe orgueilleux de Nietzsche et de Barrès, Paul Adam, Maurras, d’Annunzio, Kipling, excitateurs du monde occidental, la guerre offrit une fraîche tentation.
(…)
Nous ne pouvons pas regretter la guerre. La guerre a introduit une solennité dans notre vie que nous n’espérions plus des évènements humains et dont l’absence nous faisait sentir dans l’homme une perte. »
Pierre Drieu la Rochelle, Interrogation
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04/06/2013
La passion nationaliste fait plus que tout autre pour le triomphe des révolutions et des dictatures qui en découlent
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« Le nœud qu’on voit toujours se faire entre révolution intérieur et guerre extérieure mériterait une étude particulière. Là encore, nous verrions la thèse de la lutte de classes complètement débordée ou controuvée. Toute révolution reçoit de la nécessité de faire face à l’étranger un appoint de force énorme qui facilite l’avènement, puis le maintien des forces extrémistes, jusqu’au jour où celles-ci donnent naissance au despotisme personnel qu’elles portent en germe. Les puritains ont tiré leur force de la lutte contre les Ecossais et les Irlandais, de la jalousie contre les Hollandais, de la haine contre les Français – tous sentiments dont les Stuarts prenaient le contre-pied. Et Cromwell fut adoré comme vainqueur des Irlandais encore plus que du Roi. Les Jacobins ont pris le pouvoir à la faveur de l’invasion prussienne, et l’ont gardé dans la guerre perpétuelle jusqu’à le céder à Bonaparte. Lénine a bientôt profité de la défense nationale, Staline en profite plus que jamais. Mussolini et Hitler sont nés de réactions au traité de Versailles. La passion nationaliste fait plus que tout autre pour le triomphe des révolutions et des dictatures qui en découlent. »
Pierre Drieu la Rochelle, Socialisme fasciste
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03/06/2013
Drieu Godefridi - La théorie du genre
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L’étude de Mark Regnerus (US) sur les enfants ayant eu un parent homosexuel
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Concernant l’homoparentalité, une nouvelle étude de sociologie américaine nous met en garde contre l’usage abusif des science sociales dans le débat public, tout en offrant un bon aperçu de l’expérience d’avoir eu un parent homosexuel pour la génération aujourd’hui adulte. Cette étude va dans le sens de ce qui a longtemps été une évidence, et qui fait aujourd’hui l’objet de controverses : en moyenne, un enfant s’en sort mieux lorsque son père et sa mère restent mariés.
L’apport américain
La spécificité des États-Unis en matière de débat sur l’homoparentalité est double : l’évolution de la société fait que des situations d’homoparentalité de fait existent depuis les années 1990, et donc une génération d’enfants de ces foyers est parvenue à l’âge adulte ; l’autre spécificité est le grand respect pour l’apport des sciences sociales : aux États-Unis, même les sujets controversés, comme par exemple les inégalités sociales, sont abordés à travers de grandes enquêtes sociologiques et statistiques. Les chercheurs en sciences sociales jouissent d’une assez grande autonomie pour étudier divers objets sans nécessairement se soucier de l’opinion dominante.
Un des problèmes du débat français sur l’opportunité d’accorder le droit aux personnes de même sexe de se marier, et d’adopter des enfants, est la mise en avant de statistiques dont les origines sont assez obscures. Ces chiffres portent sur le nombre de foyers homosexuels où des enfants sont élevés, et sur les conséquences pour ces enfants, présentées comme égales, sinon optimales par rapport aux enfants élevés dans un foyer composé d’un père et d’une mère mariés. La plupart de ces affirmations ne sont pas fondées sur des études sociologiques françaises, mais sur des études américaines, qui se sont multipliées depuis le début des années 2000.
L’étude de Mark Regnerus
Dans un article intitulé « How different are the adult children of parents who have same-sex relationships? Findings from the New Family Structures Study » ["A quel point les enfants devenus adultes de parents ayant eu une relation homosexuelle sont-ils différents ? Résultats de l’Étude sur les nouvelles structures familiales" ] et rendu public le 11 juin 2012, Mark Regnerus, chercheur en sociologie à l’université du Texas, présente une étude considérée comme rigoureuse et complète selon l’analyse de plusieurs de ses pairs1, ou même de promoteurs de l’homoparentalité2.
Cette étude remet en cause le dogme, qui s’était établi dans le milieu scientifique et militant, selon lequel grandir dans un foyer où les parents sont de même sexe ne changerait rien, voire serait bénéfique pour l’enfant en comparaison à d’autres configurations familiales. Quelques-unes de ces études avaient même été jusqu’à affirmer la supériorité d’un foyer composé de deux femmes sur un foyer avec père et mère mariés. Cela constituait un changement de paradigme scientifique très brusque puisque au milieu de la décennie 1990, moment où les fictions télévisuelles commencèrent à présenter divers arrangements familiaux impliquant des homosexuels sous une perspective favorable (pensons à la série Friends par exemple), les experts de la famille considéraient encore que l’arrangement familial le plus favorable pour le devenir des enfants était avoir un père et une mère toujours mariés. Ce brusque bouleversement de paradigme est apparu comme suspect aux yeux de Regnerus, sociologue respecté, dont les études précédentes portent notamment sur l’activité sexuelle des jeunes gens non mariés3.
Méthodologie de l’enquête
Aidé par des collègues, Mark Regnerus a repris une base de données sociologique très fouillée appelée New Family Structures Study4, et il a posé une question à plus de 15 000 américains devenus adultes entre 1990 et 2009 et sélectionnés de façon aléatoire : « Est-ce que l’un de vos parents biologiques a eu, entre votre naissance et l’âge de vos 18 ans, une relation amoureuse avec quelqu’un de son propre sexe ? » 175 ont répondu que c’était le cas pour leur mère, 73 pour leur père. Ces personnes, ainsi qu’un échantillon représentatif de cette génération de la population américaine, ont passé un entretien approfondi portant sur leur vie, leurs relations amoureuses et leur propre éducation, – soit en tout 2 988 personnes interrogées. L’objet de l’enquête est de tester le paradigme de l’absence de différences. Pour cela, Mark Regnerus a constitué huit groupes parmi les personnes interrogées suivant les structures familiales dans lesquelles ils avaient grandi :
- Famille biologique intacte (“still-intact, biological family”) : un père et une mère marié depuis la naissance de l’enfant jusqu’à aujourd’hui. (919)
- Mère lesbienne : la mère a eu une relation amoureuse avec une femme. (163)
- Père gay : le père a eu une relation amoureuse avec un homme. (73)
- Adopté : adoption par un ou deux parents avant l’âge de deux ans. (101)
- Divorce tardif ou garde partagée : l’enfant a vécu avec ses deux parents jusqu’à 18 ans, ils ne sont plus mariés. (116)
- Belle-famille : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde s’est marié avec quelqu’un d’autre avant les 18 ans de l’enfant. (394)
- Monoparentalité : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde ne s’est pas marié ou remarié avant les 18 ans de l’enfant. (816)
- Autres configurations, dont le décès d’un des parents. (406)
Les résultats significatifs
Comparés aux enfants de “famille biologique intacte”, les enfants aujourd’hui adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme présentent 25 différences significatives sur les 40 variables testées :
Variable testée | Enfants devenus adultes de famille biologique encore intacte | Enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme avant leur majorité |
Questions de type OUI ou NON, résultats moyens en pourcentages | ||
En cohabitation actuellement | 9% | 24% |
La famille a reçu des aides publiques pendant la jeunesse des enfants | 17% | 69% |
Bénéficiaires d’aides publiques actuellement | 10% | 38% |
Employés à temps plein actuellement | 49% | 26% |
Actuellement au chômage | 8% | 28% |
Ont voté à la dernière élection présidentielle | 57% | 41% |
S’identifient comme entièrement hétérosexuels | 90% | 61% |
Ont eu une relation extraconjugale alors que mariés ou en cohabitation | 13% | 40% |
Ont subi des attouchements sexuels par un parent ou un adulte | 2% | 23% |
Ont subi une relation sexuelle contre leur consentement | 8% | 31% |
Questions portant sur une échelle continue, résultats moyens. | ||
Niveau d’éducation atteint (échelle de 1 à 5) | 3,19 | 2,39 |
Sentiment de sûreté dans la famille d’origine (1 à 5) | 4,13 | 3,12 |
Impact négatif de la famille d’origine (1 à 5) | 2,3 | 3,13 |
Auto-estimation de la santé physique (1 à 5) | 3,75 | 3,38 |
Index de dépression (échelle de 1 à 4) | 1,83 | 2,2 |
Échelle d’évaluation du degré de dépendance à autrui (1 à 5) | 2,82 | 3,43 |
Niveau de revenu (1 à 13) | 8,27 | 6,08 |
Relation amoureuse actuelle en difficulté (1 à 4) | 2,04 | 2,35 |
Questions portant sur des fréquences, des occurrences, moyenne sur une échelle | ||
Fréquence d’usage de la marijuana (1 à 6) | 1,32 | 1,84 |
Fréquence d’usage de la cigarette (1 à 6) | 1,79 | 2,76 |
Fréquence d’utilisation de la télévision (1 à 6) | 3,01 | 3,70 |
Fréquence d’arrestations par la police (1 à 4) | 1,18 | 1,68 |
Fréquence de ceux ayant reconnu avoir commis un délit (1 à 4) | 1,1 | 1,36 |
Nombre de partenaires sexuels féminins pour les femmes (0 à 11) | 0,22 | 1,04 |
Nombre de partenaires sexuels masculins pour les femmes (0 à 11) | 2,79 | 4,02 |
Lecture : En moyenne, 9% des enfants aujourd’hui adultes dont le père et la mère sont encore mariés vivent en cohabitation sans être mariés, contre 24% des enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme entre le moment de leur naissance et l’âge de 18 ans.
Les résultats présentés ci-dessus sont une sélection traduite de tableaux pris directement dans l’article de Regnerus. Ces 25 variables présentent des différences statistiquement probantes et testées entre “avoir grandi dans une famille dont les parents biologiques sont mariés”, et “avoir fait l’expérience entre 0 et 18 ans d’une mère ayant eu une relation amoureuse avec une femme”.
Quelques conclusions à retenir
- Toutes les recherches scientifiques précédentes sur l’homoparentalité sont d’une utilité quasiment nulle, car leurs conclusions ne peuvent pas être extrapolées à la population entière : d’une part, les échantillons y sont trop faibles (des échantillons de 44 personnes au maximum, d’après Regnerus, p. 754, qui donne un résumé de ces recherches) ; d’autre part, ils sont constitués de façon non aléatoire, selon la méthode « boule de neige » : les membres de l’échantillon sont sélectionnés à l’intérieur d’un réseau dont les membres se cooptent. Pour ces raisons, ces échantillons ne sauraient refléter la composition socio-économique, religieuse, raciale et géographique des Etats-Unis. Par ailleurs, les interviewés ont souvent conscience de l’impact politique de l’enquête à laquelle ils participent.
- Cette étude est novatrice car elle donne avec une grande rigueur méthodologique le point de vue de l’enfant sur le fait d’avoir eu un parent homosexuel, alors que la parole était jusqu’ici monopolisée par les parents.
- Le trait le plus marquant de cette enquête sociologique, s’il fallait en retenir un, est l’instabilité de la vie de l’enfant dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme : davantage de temps passé dans un foyer d’accueil, davantage de temps passé chez les grands parents, davantage de temps passé de manière autonome avant 18 ans. En fait, moins de 2% de ces enfants ont passé leur enfance entière avec leur mère et sa partenaire.5
Les limites d’une telle recherche
- Cette étude ne dit rien sur l’expérience de grandir dans des foyers homoparentaux dans la période actuelle, et ce pour deux raisons : 1. Avoir un parent ayant eu une relation homosexuelle n’est pas synonyme d’avoir grandi dans un foyer homoparental. 2. Cette étude porte sur une génération aujourd’hui adulte, pour laquelle le fait homosexuel était peut-être moins bien accepté socialement qu’aujourd’hui.
- Il ne faut pas demander aux sciences sociales plus qu’elles ne peuvent donner : une bonne recherche ne peut être normative ou prédictive. C’est la description qui doit guider la démarche, mais elle est elle-même dépendante de catégories utilisables et opportunes. Les catégories prises ici reflètent cela : ce n’est pas tant une étude de l’homoparentalité que de l’expérience d’avoir un père ou une mère biologique ayant eu au moins une fois une expérience homosexuelle avant la majorité de l’enfant. Même si dans l’échantillon, certaines personnes ont effectivement eu une expérience de vie dans un foyer homoparental, ils sont bien moins nombreux que les membres des deux catégories ciblées. (23% des enfants dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme ont vécu avec ces deux femmes pendant au moins trois ans avant d’atteindre 18 ans; moins de 2% des enfants dont le père a eu une relation amoureuse avec un homme ont vécu avec ces deux hommes pendant au moins trois ans avant d’atteindre 18 ans).
- Mark Regnerus met prudemment en garde contre l’utilisation d’une telle étude à des fins politiques : ses seules applications solides et concrètes seraient de défaire l’utilisation politique et idéologique des études précédentes participant du paradigme de l’absence de différences, et d’indiquer la rareté d’une telle configuration familiale pour les générations dont les enfants sont devenus adultes. La sociologie nous ordonne ici à grands frais de nous méfier d’elle, offrant une remise à plat du bruit médiatique autour de l’apport de la « Science » au débat sur la légitimité de l’homoparentalité.
- En fait, ce qui est fondamentalement en jeu ici, c’est le maintien de l’idéal de la famille biologique mariée. Pour Mark Regnerus : « La famille nucléaire biologiquement intacte et stable semble être, même si c’est une fausse impression, une espèce en voie de disparition. Cependant, elle demeure l’environnement le plus sain et sécurisant pour le développement de l’enfant. [...] Ce qu’affirmaient les sociologues Sarah McLanahan et Gary Sandefur en 1994 reste une réalité : ” S’il nous était demandé de concevoir un système destiné à répondre aux besoins essentiels de l’enfant, nous finirions probablement par inventer quelque chose d’assez proche de l’idéal d’une famille avec deux parents.” Ses avantages sont amplement démontrés : accès au temps et à l’argent de deux adultes, un système d’équilibre des pouvoirs, une double connexion biologique à l’enfant, le tout renforçant la “probabilité que les parents s’identifient à l’enfant et soient capable de se sacrifier pour cet enfant, ce qui réduirait la probabilité que l’un des parents abuse de l’enfant.” Cette étude confirme la sagesse du sens commun. »6
- Osborne, Cynthia. « Further comments on the papers by Marks and Regnerus ». Social Science Research 41, no. 4 (juillet 2012) : 779-783 ↩
- Burroway, Jim. « First Look at Mark Regnerus’s Study on Children of Parents In Same-Sex Relationships », boxturtlebulletin.com, juin 10, 2012 ↩
- Regnerus, Mark, et Jeremy Uecker. Premarital Sex in America : How Young Americans Meet, Mate, and Think about Marrying. Oxford University Press, USA, 2011 ↩
- NFSS, que l’on peut traduire par « Etude sur les nouvelles structures familiales » ↩
- Mark Regnerus, « Queers as Folk », Slate, juin 11, 2012. ↩
- in Mark Regnerus « Response to Paul Amato, David Eggebeen, and Cynthia Osborne », Social Science Research, juillet 2012, Vol. 41, n°4, p. 786-787 ↩
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Je me connais trop pour croire à la vertu toute pure
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« De même, on est toujours sûr de tomber, au hasard des journées, sur un Français, souvent intelligent par ailleurs, et qui vous dit que les Juifs exagèrent vraiment. Naturellement, ce Français a un ami juif qui, lui, du moins... Quant aux millions de Juifs qui ont été torturés et brûlés, l'interlocuteur n'approuve pas ces façons, loin de là. Simplement, il trouve que les Juifs exagèrent et qu'ils ont tort de se soutenir les uns les autres, même si cette solidarité leur a été enseignée par le camp de concentration. Oui, ce sont là des signes. »
Albert Camus, La Contagion in Actuelles I - Ecrits Politiques (Chroniques Politiques 1944-1948)
« Ce n'est pas me réfuter en effet que de réfuter la non-violence. Je n'ai jamais plaidé pour elle. Et c'est une attitude qu'on me prête pour la commodité d'une polémique. Je ne pense pas qu'il faille répondre aux coups par la bénédiction. Je crois que la violence est inévitable, les années d'occupation me l'ont appris. Pour tout dire, il y a eu, en ce temps-là, de terribles violences qui ne m'ont posé aucun problème. Je ne dirai donc point qu'il faut supprimer toute violence, ce qui serait souhaitable, mais utopique, en effet. Je dis seulement qu'il faut refuser toute légitimation de la violence, que cette légitimation lui vienne d'une raison d'État absolue, ou d'une philosophie totalitaire. La violence est à la fois inévitable et injustifiable. Je crois qu'il faut lui garder son caractère exceptionnel et la resserrer dans les limites qu'on peut. Je ne prêche donc ni la non-violence, j'en sais malheureu-sement l'impossibilité, ni, comme disent les farceurs, la sainteté : je me connais trop pour croire à la vertu toute pure. Mais dans un monde où l'on s'emploie à justifier la terreur avec des arguments opposés, je pense qu'il faut apporter une limitation à la violence, la cantonner dans certains secteurs quand elle est inévitable, amortir ses effets terri-fiants en l'empêchant d'aller jusqu'au bout de sa fureur. J'ai horreur de la violence confortable. J'ai horreur de ceux dont les paroles vont plus loin que les actes. C'est en cela que je me sépare de quelques-uns de nos grands esprits, dont je m'arrêterai de mépriser les appels au meurtre quand ils tiendront eux-mêmes les fusils de l'exécution. »
Albert Camus, Première réponse à Emmanuel d'Astier de la Vigerie in Actuelles I - Ecrits Politiques (Chroniques Politiques 1944-1948)
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02/06/2013
Esclavage et égalitarisme...
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Ces pierres que l'on trouve dans l'estomac des poules
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« Il y a dans toute vie un certain nombre de choses que l'homme ne confie pas même à l'être le plus proche. Elles sont semblables à ces pierres que l'on trouve dans l'estomac des poules ; la sympathie n'aide pas à les faire digérer. »
Ernst Jünger, Premier journal parisien, 2 octobre 1942
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Méluche
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J’aurais pu lui répondre que j’étais vivant, moi, mais je n’en étais pas tout à fait certain
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« Je me demande ce qu’il y a encore à détruire, dans ce secteur, a-t-il ajouté en montrant l’immense terrain vague laissé par le déblaiement des taudis de la Quarantaine.
-- Des hommes, ais-je cru bon de suggérer, souriant à mon tour pour ne pas avoir l’air trop niais.
-- Des hommes ? Non, ils sont morts, même ceux qui combattent, en ce moment, et qui se croient vivants. A un certain degré d’horreur et de bruit, on ne se bat plus pour vivre, ni pour survivre, mais parce qu’on est mort, oui, passé à l’autre bout de la vallée de larmes, et que le combat se limite à tenter de remonter chez les vivants.
J’aurais pu lui répondre que j’étais vivant, moi, mais je n’en étais pas tout à fait certain, et j’ai préféré continuer à sourire, tout en reconnaissant que j’appartenais aux ombres, que je méprisais même un peu les vivants, leur insouciance, leur incurie, leur cruauté, lezs morts, eux étant en paix les uns avec les autres, on n’y a jamais songé de cette façon, mais c’est ce qui les caractérise, outre leur invraisemblable mémoire.
Mais je n’ai rien dit. Je préférais rester un combattant simple et droit aux yeux du responsable phalangiste dont je continuais à trouver la cause noble, et la seule qui méritât d’être défendue. »
Richard Millet, La confession négative
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01/06/2013
Manipulation typique...
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C’est un immense troupeau dans la solitude, une multitude infinie de cœurs tristes à la recherche du Paradis...
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« Et le Peuple de Dieu ? me demandez-vous. Ne vous l’ai-je pas montré ? Autrefois, il y a plus de trois mille ans, le Peuple de Dieu, c’était le peuple hébreu. Les miracles ne lui manquaient pas. Jéhovah le conduisait par la main au milieu des flots et dans le désert, pour l’étonnement et l’extermination des autres peuples. Depuis Jésus-Christ, le peuple de Dieu, c’est chacun de nous, c’est moi, c’est vous, le menuisier, vous, le serrurier, vous, l’employé de bureau, le vidangeur ou le poète. C’est tout ce qui est pauvre, tout ce qui souffre, tout ce qui est humilié profondément. C’est un immense troupeau dans la solitude, une multitude infinie de cœurs tristes à la recherche du Paradis. Il y en a qui gagnent tout juste leur pain, qui n’ont jamais une heure pour la culture de leurs âmes et qui finissent par y renoncer. D’ailleurs, qui pourrait les instruire, les guider, les encourager ? Le clergé insuffisant quant au nombre est, presque toujours, d’une médiocrité épouvantable. Pour ce qui est des Léon Bloy, quand il s’en trouve, on les étrangle, on les étouffe si bien qu’il est impossible de les connaître et qu’il n’y a pas moyen de les entendre. Alors quoi ? il ne reste plus que les patrons ou les propriétaires. Franchement ce n’est pas assez. »
Léon Bloy, Journal, 10.12.1903
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Enrichir les Mafias...
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Vache laitière...
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Vous savez comment ces rues gagnent les faubourgs, à la manière d’une gangrène...
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« Vous savez comment ces rues gagnent les faubourgs, à la manière d’une gangrène. Ce sont d’interminables rangées de maisons jumelées –les numéros d’Ellesmore Road vont jusqu’au 212 et la nôtre est au 191- toutes les mêmes, comme dans les lotissements à bon marché, mais en plus laid. La façade en stuc, la barrière vernie, la haie des troènes, la porte d’entrée peinte en vert. Les Lauriers, Les Myrtes, Les Aubépines, Mon Abri, Mon Repos, Belle vue. Dans peut-être une maison sur cinquante un esprit libertaire, qui probablement finira à l’hospice, a peint sa porte d’entrée en bleu au lieu de la peindre en vert. »
George Orwel, Un peu d’air frais
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Le vrai but du mariage homosexuel : imposer la théorie du Genre (Gender)
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Egalitarisme...
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31/05/2013
La lutte contre la réalité...
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Les Monty Python assurent... c'est comme ça qu'on dit ?
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De la violence de la théorie du genre à la négation du droit et de la réalité
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Expulsion imminente des Bushmen pour faire place à un corridor biologique !
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"Expulsion imminente des Bushmen pour faire place à un corridor biologique !"
L'idéologie écologiste post-moderne a une capacité criminelle digne des grandes heures staliniennes ou maoïstes, lorsque le "Petit Père des peuples" ou le "Grand Timonier" déplaçaient des populations entières pour la réalisation du Grand Bonheur Universel...
"Un corridor biologique" ça a des relents de "Couloir de la Mort"... mais sans doute certains penseront que j'ai, décidément, un très mauvais esprit...
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Au sud du Botswana, une communauté bushman est menacée d'expulsion imminente pour faire place à un couloir biologique.
Survival International a reçu des informations inquiétantes concernant l’expulsion imminente de plusieurs centaines de Bushmen du sud du Botswana pour faire place à un corridor biologique.
Le gouvernement local aurait annoncé à la communauté bushman de Ranyane que des camions arriveraient lundi prochain pour les expulser du territoire qu’ils habitent depuis des générations et que leurs maisons seraient détruites.
Le territoire de ces Bushmen se situe au cœur du projet d’un corridor biologique (PDF) que l’organisation américaine Conservation International, dont l’un des membres du conseil d’administration est le président botswanais Ian Khama, et le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) avaient préparé depuis de nombreuses années. Ce territoire qui se trouve entre la Réserve du Kalahari central (CKGR) et le Parc transfrontalier de Kgalagadi est également habité par des colons et des fermiers.
Survival International s’est adressée au président Khama, à Conservation International, à l’Ambassadeur français au Botswana et au FFEM pour leur exprimer sa vive opposition à l’expulsion planifiée de la communauté bushman.
Un Bushman a déclaré à Survival : ‘Nous appelons la communauté internationale à soutenir les Bushmen de Ranyane dans leur lutte pour leur droit à rester sur leur terre ancestrale. L’opinion publique internationale doit savoir que le gouvernement agit mal avec nous’.
L'expulsion des peuples indigènes de leurs terres anéantit leurs moyens de subsistance et leur auto-suffisance et a des impacts dévastateurs sur leur santé.
Ce n’est pas la première fois que les Bushmen du Botswana sont la cible du gouvernement au nom de la conservation. Lors de trois évictions brutales, entre 1997 et 2005, des milliers de Bushmen ont été expulsés de la CKGR, soi-disant au nom de la conservation de la faune. Les Bushmen expulsés de leur territoire en 2002 avaient poursuivi le gouvernement botswanais en justice et, dans un verdict historique, la Haute Cour botswanaise avait statué en 2006 que leur expulsion était ‘illégale et anticonstitutionnelle’.
L’expulsion forcée des peuples indigènes de leurs terres ancestrales a des impacts dévastateurs sur leur santé et anéantit leurs moyens de subsistance et leur auto-suffisance. Dans les camps dits de ‘relocalisation’ au Botswana, les Bushmen évincés de leur terre dépendent entièrement des aides gouvernementales et souffrent fréquemment d’alcoolisme, de dépression et de bien d’autres maladies.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘La destruction des peuples indigènes au nom de la ‘conservation’ a des relents de colonialisme. Cela ne devrait plus être admis de nos jours et les écologistes soucieux de la place de l’homme dans son environnement devraient s’en indigner’.
Télécharger la lettre de Survival adressée au président botswanais Ian Khama en fichier PDF
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Cet article date du 24 mai dernier et il semble que l'ordre d'expulsion soit, pour l'instant, suspendu. J'ai néanmoins mis cet article en ligne afin de montrer combien une idéologie de "Khmers verts" peut s'avérer destructrice à l'encontre des peuples.
C'est exactement les mêmes postures et crispations idéologiques qui, sous d'autres formules, tentent d'anéantir les peuples d'Europe, en les arrachant à leur Histoire commune, leur Mémoire commune, leurs Cultures, moeurs et traditions, leurs Langues... au nom de l'aplanissement général, au nom des Droits de l'Homme qui de cette déclaration n'ont retenu que l'appellation, pour le supposé bien commun, en liant les états aux conglomérats et aux lobbies, en cherchant à anéantir la Famille, socle civilisationnel, en introduisant la théorie du "Gender" comme vérité absolue dans nos écoles dés la maternelle, en voulant laver la cervelle de nos enfants à grands coups de "morale laïque" et en martelant la même politique économique Keynésiste tout en incriminant à grands coups de propagande que le "Libéralisme" de tous les maux de la terre. Alors que le problème n'est pas là.
Se faire traiter de "fasciste" par ces véritables nazillons masqués est un plaisir de gourmet, pour paraphraser je ne sais plus qui... les entendre parler de "diversités" humaines est un plaisir encore plus grand.
Probablement que ces affreux Bushmen sont d'affreux identitaires et de dangeruex fascistes !
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Une nation de moutons...
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La guerre et le don font partie du même univers de la ferveur, de la magnanimité et du gaspillage
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« A cet égard, la thèse déjà ancienne et toujours renouvelée, selon laquelle le développement du commerce efface l'esprit guerrier, a légitimé dans les sociétés modernes une évolution à la fois bienfaisante et perverse. Les arguments de Spinoza, de Montesquieu ou des libéraux du XVIIIe siècle, selon lesquels l'esprit de commerce engage en douceur et écarte les sociétés du fanatisme, sonnent toujours juste. Pourtant, on est bien obligé de constater que le commerce, en remplaçant la guerre, remplace aussi toute une vision du monde dans laquelle elle se déploie. La guerre appartient au monde de la gratuité et le commerce au monde de l'intérêt. Et à cet égard, la guerre et le don font partie du même univers de la ferveur, de la magnanimité et du gaspillage. Naturellement, on ne doute pas que la ferveur de la guerre (qui la rapproche dangereusement du fanatisme) et son gaspillage (par lequel les sociologues l'ont comparée au phénomène de la fête), ne sont pas de bon aloi. Pourtant le commerce, en effaçant le désir de guerre, efface aussi le don. »
Chantal Delsol, Qu'est-ce que l'homme
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Homme Libre
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30/05/2013
Libres et égaux ?
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Qu’est-il donc après tout, ce Dieu, qu’il faut louer sans cesse, qui se régale de louanges comme un ténor ou un académicien ?
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« Qu’est-il donc après tout, ce Dieu, qu’il faut louer sans cesse, qui se régale de louanges comme un ténor ou un académicien ? Ce Dieu qu’on doit prier à genoux, le front dans la poussière, le cilice aux reins, pour qu’il nous épargne ses châtiments ? Châtiment de quoi ? D’être ce que nous sommes, tels qu’il nous a créés ? Ainsi le divin Créateur nous ferait non seulement payer les imperfections de son œuvre, mais il exigerait d’en être loué et remercié - et ce serait, me dit le prêtre, l’unique moyen d’arriver jusqu’à lui.
C’est en vain que j’ai fait effort pour concentrer mon attention. Ma seule réaction, tandis qu’il s’escrimait à ranimer en moi ce qu’il nomme les croyances premières, ce fut de m’étonner que tel ou tel de mes compagnons d’infortune, entrevoyant le poteau dans une aube trouble et proche, eussent pu s’abandonner à je ne sais quel mysticisme panique. Les exemples qu’il me cite ne font que me raffermir. J’ai connu la guerre. Le spectacle de certaines lâchetés est une source de courage. »
Henri Béraud, Quinze jours avec la mort
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