Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/01/2015

Prendre parti corporellement pour l’image que suscitaient et irradiaient les mots

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Compte tenu que les mots, en accréditant mon existence, en avaient énoncé les conditions, il s’ensuivait que les mesures propres à acquérir une autre existence impliquaient de prendre parti corporellement pour l’image que suscitaient et irradiaient les mots : autant dire passer d’un être créateur de mots à une créature des mots. »

Yukio Mishima, Le soleil et l'acier

 

23:53 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un héritage et une mission

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Nous pouvons nous dérober mais c’est précisément la raison pour laquelle nous avons, moins que personne, le droit de penser aux canots de sauvetage. Nous n’avons pas seulement un héritage, mais aussi une mission. »

Ernst Jünger, Sur les falaises de marbre

 

23:40 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Pourquoi la vie est-elle si laide ?

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Pourquoi l’art est-il beau ? Parce qu’il est inutile. Pourquoi la vie est-elle si laide ? Parce qu’elle est un tissu de buts, de desseins et d’intentions. Tous ses chemins sont tracés pour aller d’un point à un autre. Je donnerais beaucoup pour un chemin conduisant d’un lieu d’où personne ne vient, vers un lieu où personne ne va. »

Fernando Pessoa, Le Livre de l’intranquilité

 

00:15 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Tout cela "pour rien", pour répéter et piétiner

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« De toutes les écoles de la patience et de la lucidité, la création est la plus efficace. Elle est aussi le bouleversant témoignage de la seule dignité de l’homme : la révolte tenace contre sa condition, la persévérance dans un effort tenu pour stérile. Elle demande un effort quotidien, la maîtrise de soi, l’appréciation exacte des limites du vrai, la mesure et la force. Elle constitue une ascèse. Tout cela "pour rien", pour répéter et piétiner. Mais peut-être la grande œuvre d’art a moins d’importance en elle-même que dans l’épreuve qu’elle exige d’un homme et l’occasion qu’elle lui fournit de surmonter ses fantômes et d’approcher d’un peu plus près sa réalité nue. »

Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe

 

00:06 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

21/01/2015

Toujours être en défiance

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Il faut toujours être en défiance, Messieurs, toujours et pressés d’en finir, le jurer et remettre son serment en chantier tous les jours, ne pas se permettre un coup de respiration pour le plaisir, utiliser tous les battements de son cœur à ce qu’on fait, car celui qui a battu pour sa diversion mettra le désordre dans les milliers qui suivront. »

Henri Michaux, "L’époque des Illuminés" in Qui je fus

 

23:53 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Une pointe dure et tranchante

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Le monde se réduit à ce que nous avons sous les yeux, manger, boire, faire l’amour, faire des enfants, se faire des amis, dormir, écouter de la musique, oublier au plus vite. Rien d’autre, crois-moi, Dieu n’est qu’une farce pas très réjouissante. »

« J’ai une douleur dans la poitrine, une pointe dure et tranchante qui ressemble à la solitude. »

Marco Lodoli, Les Promesses

 

23:34 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Comme un baiser ou une hache

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« On trouve des centaines de religions de part le monde et chacune d’elles est persuadée détenir la vérité, mais la seule vérité est que nous sommes de la viande de boucherie parquée en prévision de l’abattoir. Nous sommes des animaux poétiques, certes, nous possédons une imagination intarissable, nous donnons une voix aux arbres, aux poissons, aux morts, au ciel, car le silence nous terrifie. »

« Seigneur, descends en moi comme un baiser ou une hache, fais-toi entendre, je suis si seule. »

Marco Lodoli, Les Promesses

 

23:32 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

"Celui" qui n’était plus

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Quand ils arrivèrent dans la cour d’honneur, elle était pleine de monde ; on avait entendu le galop des forts chevaux ; la foule s’écarta :
- Mes enfants ? cria Galart.
"Non, non !" secouèrent les têtes...
- Le feu ?
"Non, non..."
Il était tout près. Mme de Galart, prévenue, l’attendait sur le perron, vêtue de noir - en deuil ! Se contenir ! Il sauta de cheval ; elle l’entraîna, et elle lui dit. Galart leva les bras en croix ; puis, mettant ses mains sur son visage, il pleura, à sanglots.

*

Le valet entra :
- Les gens peuvent-ils venir ?
- Les gens ? interrogea Galart, en levant sa figure rougie... (Mais il comprit soudain, hocha la tête et acquiesça.) Dans un instant.
Lui aussi se vêtit de noir ; puis avec sa famille et ses enfants, ils se placèrent sur le perron.
Les bordiers, les paysans, les tâcherons, les voisins humbles et les petits propriétaires étaient venus. Ils défilèrent pour serrer les mains, ainsi qu’à l’enterrement. Leur loyalisme avait compris que le seigneur restait le plus proche de "Celui" qui n’était plus, dont on apprenait le trépas ; Celui qu’on avait mis à mort la veille, la veille de ce jour, qui était en effet le "22 janvier 1793". »

Jean de la Varende, Les Manants du Roi

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Ce nouveau commandement des sociétés transparentes : "Être joignable".

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La lecture est un refuge par temps de laideur. -Les livres : bunkers de papier. Ils nous offrent d’échapper à cet impératif de la modernité, ce nouveau commandement des sociétés transparentes : "Être joignable". Rester joignable est une injonction que l’on devrait réserver aux détenus en liberté conditionnelle, aux porteurs de bracelets électroniques. Lire, c’est le contraire : on se coupe, on s’isole, on s’installe dans l’histoire et, si elle vous captive, le monde peut s’écrouler. Les seules personnes joignables, ce sont l’auteur et le lecteur. L’un parle : sa voix parvient parfois du fond des âges ou de très loin dans l’espace. L’autre reçoit cinq sur cinq. La communication est parfaite, ça capte ! Tout lecteur est coupable de préférer le commerce de ses petites stèles de papier au contact avec ses semblables. Le spectacle est réjouissant de ces gens enfouis dans leur livre. Ils l’ouvrent, le monde se ferme. Un général chouan est allé à la mort ainsi. Il était debout sur la charrette, la foule le conspuait, lui lisait. Au pied de l’échafaud, avant de monter les marches vers la guillotine, il a corné la page !  »

Sylvain Tesson, Géographie de l’instant

 

01:38 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

The whole man must move at once

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Tu me connais assez pour savoir que je n’ai guère de temps dans ma vie pour amasser une sagesse abstraite ou théorique. Plutôt une certaine habileté pratique à tirer des conclusions à partir des visages des hommes ou de ce qu’ils disent […] mais de savoir théorique, comme je l’ai dit, je n’en ai presque pas, pour ainsi dire point. Juste une ou deux ou trois phrases, ou des aphorismes, comme on voudra les nommer ; il y a des alliages de mots qu’on n’oublie pas; qui oublie le Notre Père ? "The whole man must move at once" : tu as là une de mes grandes vérités. »

Hugo von Hofmannsthal, Lettre de Lord Chandos

 

01:30 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Faire semblant de les aimer

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je m’aperçus que depuis longtemps je n’aimais plus les gens ni les choses, mais que je continuais tant bien que mal et machinalement à faire semblant de les aimer. Je m’aperçus que même l’amour que je portais à ceux qui m’étaient le plus proches était devenu tentative d’aimer, que mes rapport de hasard – avec un directeur de journal, un marchand de tabac, l’enfant d’un ami, se bornaient seulement à ce que je me rappelais qu’il fallait dire, d’après le passé. »

F. Scott Fitzgerald, La Fêlure

 

01:23 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

20/01/2015

Pour que deux êtres puissent vivre heureusement ensemble, il faut que la disparité soit portée à la limite

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Tout ce qui tend à entraver la différenciation des sexes est mauvais et nuisible à la civilisation, contraire à l’esthétique générale de la vie. Plus l’homme et la femme sont différents d’esprit, de goûts, de désirs, de besoins, plus leur rapprochement est harmonieux, plus leur union est solide et complète. Pour que deux êtres puissent vivre heureusement ensemble, il faut que la disparité soit portée à la limite. Sans étonnement, il n’y a pas d’amour ; il faudrait que l’homme et la femme fussent l’un pour l’autre une surprise perpétuelle. »

Remy de Gourmont, Epilogues

 

00:03 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

19/01/2015

La beauté de la vie

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je m’intéresse à la beauté de la vie bien plus qu’au bonheur de l’humanité. »

Remy de Gourmont, Epilogues

 

23:53 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (15) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La mort avec les hommes libres

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Et comme tout haut exemple nous convie à le suivre, je fis le serment devant cette tête, de préférer à jamais la solitude et la mort avec les hommes libres au triomphe parmi les esclaves. »

Ernst Jünger, Sur les falaises de marbre

 

23:42 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La lutte pour ne pas mourir et la lutte pour vivre

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Il y a une profonde différence entre la lutte pour ne pas mourir, et la lutte pour vivre. Les hommes qui luttent pour ne pas mourir gardent leur dignité, la défendent jalousement, tous, hommes, femmes, enfants, avec une farouche obstination. Les hommes ne baissaient pas la tête. Ils s’enfuyaient sur les montagnes, dans les bois, ils vivaient dans les cavernes, luttaient comme des loups contre les envahisseurs. Ils luttaient pour ne pas mourir. C’était une lutte noble, digne, loyale. Les femmes ne vendaient pas leur corps au marché noir pour s’acheter du rouge à lèvres, des bas de soie, des cigarettes ou du pain. Elles enduraient la faim, mais ne se vendaient pas. Elles ne vendaient pas leurs hommes à l’ennemi. Elles préféraient voir leurs enfants mourir de faim, plutôt que de se vendre, plutôt que de vendre leurs hommes. Seules les prostituées se vendaient à l’ennemi. Avant la libération, les peuples d’Europe souffraient avec une merveilleuse dignité. Ils luttaient le front haut. Ils luttaient pour ne pas mourir. Et les hommes, quand ils luttent pour ne pas mourir, s’accrochent avec la force du désespoir à tout ce qui constitue la partie vivante, éternelle, de la vie humaine, l’essence, l’élément le plus noble et le plus pur de la vie: la dignité, la fierté, la liberté de leur conscience. Ils luttent pour sauver leur âme.
Mais, après la libération, les hommes avaient dû lutter pour vivre. C’est une chose humiliante, horrible, c’est une nécessité honteuse que de lutter pour vivre, pour sauver sa peau. Ce n’est plus la lutte contre l’esclavage, la lutte pour la liberté, pour la dignité humaine, pour l’honneur. C’est la lutte contre la faim. C’est la lutte pour un morceau de pain, pour un peu de feu, pour une guenille avec laquelle couvrir ses enfants, pour un peu de paille sur quoi s’étendre. Quand les hommes luttent pour vivre, tout, même un pot vide, un mégot, un écorce d’orange, une croûte de pain sec ramassée dans les ordures, un os rongé, tout a pour eux une valeur décisive. Les hommes sont capables de n’importe quelle lâcheté, pour vivre: de toutes les infamies, de tous les crimes, pour vivre. Pour une croûte de pain chacun de nous est prêt à vendre sa femme, ses filles, à souiller sa propre mère, à sacrifier ses frères et ses amis, à se prostituer à un autre homme. Il est prêt à s’agenouiller, à se traîner par terre, à lécher les souliers de celui qui peut lui donner à manger, à essuyer en souriant les crachats sur sa joue: et son sourire est humble, doux, son regard plein d’une espérance famélique et bestiale, d’une espérance merveilleuse. »

Curzio Malaparte, La peau

 

23:34 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

18/01/2015

J’aime ce pays

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai mes racines, ces profondes et délicates racines, qui attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l’attachent à ce qu’on pense et à ce qu’on mange, aux usages comme aux nourritures, aux locutions locales, aux intonations des paysans, aux odeurs du sol, des villages et de l’air lui-même. »

Guy de Maupassant, Le Horla

 

23:39 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un monde que j’écarte de moi

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je suis indigné par le peu que je vois, le peu que je lis, le peu que j’entends du monde extérieur. Un monde que j’écarte de moi le plus possible, sinon je vivrais dans un dégoût perpétuel. »

Henry de Montherlant, Entretien au Journal "Matulu" - mars 1971

 

23:29 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L’émotion en Allemagne est guerrière et islamique

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Nous ne savons pas si Hitler est sur le point de fonder un nouvel islam. Il est d’ores et déjà sur la voie ; il ressemble à Mahomet. L’émotion en Allemagne est islamique, guerrière et islamique. Ils sont tous ivres d’un dieu farouche. »

Carl Gustav Jung, La vie symbolique (1939)

 

22:30 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La religion d'Hitler

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La religion d'Hitler est la plus proche qui soit de l'islamisme, réaliste, terrestre, promettant le maximum de récompenses dans cette vie, mais avec ce Walhalla façon musulmane avec lequel les Allemands méritoires peuvent entrer et continuer à goûter le plaisir. Comme l'islamisme, elle prêche la vertu de l'épée. »

Carl Gustav Jung, Rencontres et interviews (1936)

 

22:26 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le début de la tyrannie

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 


Cliquez sur la photo...

22:13 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Il répugne à se voir tel qu’il est

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« L’hypocrite est avant tout un malheureux qui convient imprudemment de son attitude envers autrui avant d’avoir eu le courage de se définir soi-même exactement, car il répugne à se voir tel qu’il est ; il se cherche une sincérité, sacrifie à cette impossible gageure des avantages certains, et finit par se duper. Pour mentir utilement, avec efficace et sécurité plénière, il faut connaître son mensonge et s’exercer à l’aimer. »

Georges Bernanos, L’Imposture

 

19:25 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La vraie valeur n’a jamais rien à craindre de ces mises à l’épreuve par le sarcasme et la parodie, par le défi et par l’acide

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La seule obligation sacrée que j'attribue à l'art ou à la littérature, c'est la recherche des "vraies" valeurs. Je crois qu'il n'y a rien de plus important pour un écrivain, dans la mesure où il se soucie de la vérité. Or, seuls le manque de respect, L’ironie, la moquerie, la provocation même, peuvent mettre les valeurs à l’épreuve, les décrasser et dégager celles qui méritent d’être respectées. Une telle attitude -- et c'est peut-être ce qu'il y a de plus admirable dans l'histoire de la littérature -- est pour moi incompatible avec toute adhésion politique à part entière. La vraie valeur n’a jamais rien à craindre de ces mises à l’épreuve par le sarcasme et la parodie, par le défi et par l’acide, et toute personnalité politique qui a de la stature et de l’authenticité sort indemne de ces agressions. La vraie morale n’a rien à redouter de la pornographie –- pas plus que les hommes politiques, qui ne sont pas des faux-monnayeurs, de "Charlie hebdo", du "Canard Enchaîné", de Daumier ou de Jean Yanne. Bien au contraire : s’ils sont "vrais", cette mise à l’épreuve par l’acide leur est toujours favorable. La dignité n’est pas quelque chose qui interdit l’irrespect : elle a au contraire besoin de cet acide pour révéler son authenticité. »

Romain Gary, La Nuit sera Calme

 

19:01 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

16/01/2015

Facho

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« A force d'être traité de fasciste, j'ai envie de me présenter ainsi : moi, Dominique de Roux, déjà pendu à Nuremberg. »

Dominique de Roux, Immédiatement

13:12 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Kevin et Enzo

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Mais à partir des années 1970, lorsque les premiers enfants de l’immigration maghrébine débarquèrent en France ou naquirent dans l’Hexagone, l’esprit public avait beaucoup changé. L’heure était à l’épanouissement individuel, à la liberté personnelle qui se niche dans les moindre détails et ne supporte plus la moindre contrainte ; à l’ouverture vers le monde ; à la haine ou au moins au mépris pour tout ce qui incarne la France. Le choix du prénom devint un signe politique ou en tout cas militant. Les Bretons bretonnisèrent sans honte, les Juifs plongèrent à pleines brassées dans le Torah, bientôt ; certains d’entre eux abandonnèrent même les textes sacrés pour se plonger dans les registres de l’état-civil israélien, révélant ainsi une "Alyah" dans les têtes qui précédait parfois une installation en Terre promise ; les passionnés de séries télévisées s’américanisèrent ; au retour d’un séjour enchanteur au Maroc ou en Thaïlande , on donnait à son enfant un prénom arabe ou asiatique sans rien comprendre de la symbolique culturelle de ces patronymes. Mais ces choix individuels – qui se croyaient libres de toute influence – se révélèrent encombrés d’arrière-pensées sociales et identitaires. Kevin et Enzo devinrent les prénoms des classes sociales défrancisées tandis que Louis, Pierre et Paul, les anciens prénoms traditionnels, s’embourgeoisèrent. »

Eric Zemmour, Le suicide français

 

10:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

C'était une revanche inouïe sur le sexe fort

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« L’égalitarisme avait répandu son venin. Le culturalisme absolu avait fait son œuvre. Puisque les femmes n’avaient pas réussi à devenir des hommes comme les autres, il fallait que les hommes devinssent des femmes comme les autres. La libido virile, reposant sur la brutale pulsion et la mise à distance, goguenarde ou farouche, par le caractère ou par l’argent, du monde des sentiments, fut criminalisée. On déclara la guerre à la sexualité masculine faite de violence ou de domination. On confondit les violences faites aux femmes – qui relèvent du Code pénal- et les complexités de la vie intime. On négligea, contesta, méprisa l’avertissement pourtant si pertinent de Stendhal : "Au premier grain de passion, il y a le premier grain de fiasco." L’homosexualité féminine devint à la mode ; Mylène Farmer chanta la gloire des amours saphiques ; les journaux féminins déculpabilisèrent leurs lectrices rétives.
C’était une revanche inouïe contre le sexe fort, mais aussi contre les premières féministes qui auraient détesté cet univers mièvre, sentimental, féminin qu’elles abhorraient, auquel elles s’étaient arrachées, et qu’elles croyaient avoir éradiqué. Les précieuses ridicules avaient vaincu les femmes savantes. »

Eric Zemmour, Le suicide français

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook