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07/11/2014

Un ventre en brioche ou une poitrine plate

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« Peut-il être pire défaite que lorsqu'on est corrodé, brûlé de l'intérieur par les sécrétions acides de la sensibilité jusqu'à perdre finalement sa silhouette, jusqu'à se dissoudre, se liquéfier ; ou quand la chose se produit dans la société alentour et qu'on y accommode son propre style »

« Des signes individuels tels qu'un ventre en brioche (signe de relâchement spirituel) ou une poitrine plate où percent les côtes (signe d'une sensibilité par trop inquiète) sont des exemples d'indécence éhontée, comme si leur propriétaire avait exposé à l'extérieur de son corps son sexe spirituel. »

Yukio Mishima, Le Soleil et l'Acier

 

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06/11/2014

La sentimentalité a un ventre flasque

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« Passe qu’un penseur au teint blême jongle avec des idées nocturnes dans le secret de son bureau. Mais quoi de plus hâve, de plus glacé pour ses élèves s’il se mettait à parler du corps pour distribuer la louange ou le blâme ? Je connaissais si bien cette sorte de dénuement qu’un beau jour, brusquement, l’idée me vint de me forger des muscles généreux. [...] Une charpente puissante et tragique, une musculature sculpturale sont indispensables à une mort noblement romantique. [...] À l'âge de dix-huit ans, impatient d'un trépas prochain, je m'y sentais inapte. Me manquaient en bref les muscles qui conviennent à une mort tragique. Et ma fierté romantique se trouvait profondément blessée du fait que c'était cette incapacité qui m'avait permis de survivre à la guerre. »

« À un muscle dur correspond la force de caractère. [...] La sentimentalité a un ventre flasque. »

Yukio Mishima, Le Soleil et l'Acier

 

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Drieu La Rochelle, Aragon, Malraux : D'une guerre à l'autre

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et

 

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Nous sommes les échos de ceux qui ont depuis la nuit des temps mêlé leurs sangs

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« Je me retire de ce seuil : la vie n’est pas dans la gestion plus ou moins raisonnable et heureuse de moments qui se succèdent comme des nuages, mais une série d’actes souvent obscurs, incompréhensibles à autrui, sinon à nous-mêmes, que nous passerons notre vie non pas à essayer d’éclaircir mais à en mesurer l’ombre portée sur un futur où nous ne serons plus. Nous sommes les échos de ceux qui ont depuis la nuit des temps mêlé leurs sangs ; et, autant que du sang, ce qui coule en nous est l’invisible éclat d’une puissance qui nous dépasse et qui se nomme amour, mélancolie, folie ou destin. »

Richard Millet, Petit éloge d'un solitaire

 

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05/11/2014

La femme est faite pour un homme, l’homme est fait pour la vie, et notamment pour toutes les femmes

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« La femme est faite pour un homme, l’homme est fait pour la vie, et notamment pour toutes les femmes. La femme est faite pour être arrivée, et rivée ; l’homme est fait pour entreprendre, et se détacher : elle commence à aimer, quand, lui, il a fini ; on parle d’allumeuse, que ne parle-t-on plus souvent d’allumeurs ! L’homme prend et rejette ; la femme se donne, et on ne reprend pas, ou reprend mal, ce qu’on a une fois donné. La femme croit que l’amour peut tout, non seulement le sien, mais celui que l’homme lui porte, qu’elle s’exagère toujours ; elle prétend avec éloquence que l’amour n’a pas de limites ; l’homme voit les limites de l’amour, de celui que la femme a pour lui, et de celui qu’il a pour elle, dont il connait toute la pauvreté. »

Henry de Montherlant, Les Jeunes filles

 

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Il n'y aura pas plus d'homme, au XXIè siècle, que d'Histoire

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« Pourquoi devrait-il forcément y avoir un homme du XXIè siècle ? Il n'y aura pas plus d'homme, au XXIè siècle, que d'Histoire. Les deux étaient liés et ils ont fait leur temps. L'homme n'est même plus quelque chose qui doit être surmonté, comme ne le disait pas tout à fait Nietzsche ; c'est une vieille erreur en train d'être corrigée, un antique dérapage en cours d'effacement, une sorte d'hérésie qui rentre dans le rang. Son rôle est terminé, sa cause entendue, et par lui-même pour commencer.

[...]

Pétrifié de remords, l'homme sort du XXè siècle par la porte de la Honte. De repentance en repentance, de mortifications en déplorations, de coulpes battues comme plâtre en confessions à rebondissements, c'est les genoux en sang, les mains vides et le cerveau en bouille qu'il aborde l'aube du troisième millénaire. Socialement et mondialement inutilisable pour les nouvelles grandes aventures qui se préparent. L'homme est une affaire classée.

[...]

Il n'y aura pas d'homme du XXIè siècle. S'il doit y avoir quelque chose, ou plutôt quelqu'un, ce sera une femme ; et même un femme, comme je propose de l'écrire pour marquer la mutation. Le femme du XXIè siècle. La femme n'est plus l'avenir de l'homme, elle est le présent d'un monde qui n'a pas encore de nom.

[...]

Une Conslusion ? Le XXI ème siècle sera infréquentable ou ne sera pas.
Il sera. »

Philippe Muray, Exorcismes Spirituels III, "Gonzessland"

 

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La condition funèbre des renaissances

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« C'était en hiver. Il y était allé en voiture. Qui ne connaît pas la campagne l'hiver ne connaît pas la campagne, et ne connaît pas la vie. Traversant les vastes étendues dépouillées, les villages tapis, l'homme des villes est brusquement mis en face de l'austère réalité contre laquelle les villes sont construites et fermées. Le dur revers des saisons lui est révélé, le moment sombre et pénible des métamorphoses, la condition funèbre des renaissances. Alors, il voit que la vie se nourrit de la mort, que la jeunesse sort de la méditation la plus froide et la plus désespérée et que la beauté est le produit de la claustration et de la patience. »

Pierre Drieu la Rochelle, Gilles

 

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03/11/2014

On se vide l’esprit

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« Le mot zen dérive du mot sanscrit Dhyâna qui signifie méditation. Son enseignement serait venu d’Inde en Chine vers l’an 600 et introduit au Japon au XIIe siècle, époque qui coïncide avec l’instauration d’une version nippone de la féodalité. Parler de méditation est impropre. Ce mot suggère de la pensée. Or il n’y a pas de pensée, mais refus de la pensée dans la pratique du zen, au profit de la création d’un état de réflexe par la répétition à l’infini des mêmes gestes ou des mêmes formules, pratique que l’on retrouve dans la plupart des religions avec des invocations ou les prières répétitives. Ainsi on ne pense pas. Au contraire ! On se vide l’esprit. On le met au repos, ce qui comporte des effets bienfaisants. On fait le vide en récitant indéfiniment les mêmes prières ou mantras : "Béni soit le nom du Bouddha [ou de Dieu]."

Le zen n’est ni un système d’idées, ni une philosophie, ni une religion. Il est dépourvu de dogmes et de croyances, mêmes si l’on s’y adonne en des lieux de “méditation” ou d’exercice. Ses adeptes proposent la méthode du koan qui heurte  l’esprit occidental en rejetant  toute intervention de la raison. Le plus vieux poème  zen commence ainsi : "Les conflits avec le juste et le non-juste, avec vérité et non-vérité, sont la maladie de l’esprit." Cela surprend sans doute un esprit rationaliste habitué à des joutes théoriques. Mais en évitant les débats d’école sans réponse, cette affirmation ne semble pas dépourvue de sens. »

Dominique Venner, Un samouraï d’Occident

 

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02/11/2014

Ces maladies de l’âme

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« La puissance, d’ailleurs, n’est pas tout. Elle est nécessaire pour exister dans le monde, être libre de son destin, échapper à la soumission des impérialismes politiques, économiques, mafieux ou idéologiques. Mais elle n’échappe pas aux maladies de l’âme qui ont le pouvoir de détruire les nations et les empires.

Avant d’être menacés par divers dangers très réels et par des opposition d’intérêts et d’intentions qui ne font que s’accentuer, les Européens de notre temps sont d’abords victimes de ces maladies de l’âme. C’est bien la cause décisive de leur faiblesse. À en croire ceux qui parlent en leur nom, ils seraient sans passé, sans racines, sans destin. Ils ne sont rien. Et pourtant, ce qu’ils ont en commun est unique. Ils ont en privilège le souvenir et les modèles d’une grande civilization attestée depuis Homère et ses poèmes fondateurs. Mais il ne le savent pas. Ils ne mesurent pas non plus la nouveauté des menaces imposées par l’époque. »

Dominique Venner, Un samouraï d’Occident

 

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Hors de l’histoire pour plusieurs générations

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« Et le lecteur méditatif songera que la tentation est forte, pour l’Européen lucide de se réfugier dans la posture de l’anarque. Ayant été privé de son rôle d’acteur historique, il s’est replié sur la position du spectateur froid et distancié. L’allégorie est limpide. L’immense catastrophe des deux guerres mondiales a rejeté les Européens hors de l’histoire pour plusieurs générations. Les excès de la brutalité les ont brisés pour longtemps. Comme les Achéens après la guerre de Troie, un certain nihilisme de la volonté, grandeur et malédiction des Européens, les a fait entrer en dormition. A la façon d’Ulysse, il leur faudra longtemps naviguer, souffrir et beaucoup apprendre avant de reconquérir leur patrie perdue, celle de leur âme et de leur tradition. »

Dominique Venner, Ernst Jünger, Un autre destin européen

 

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31/10/2014

Avec son regard, je me regardai : j'étais belle et menteuse

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« Pendant que je me déshabillais, je vis Antoine qui fixait mon dos. Il me convoitait, encore, toujours, et il se méfiait de moi. Avec son regard, je me regardai : j'étais belle et menteuse. Je ne me regardai pas au visage, je regardai mon corps. J'avais un beau corps, je l'ai encore. Peu de femmes ont de beaux seins : je suis de ces femmes. Encore moins de femmes ont des seins beaux et émouvants : je suis de ce peu de femmes. Mon corps avait des liens avec cet appartement, et avec Antoine ; il s'était façonné à tout cela. J'avais le corps soigné, aisé, épanoui, d'une belle femme riche, de plus flattée par les caresses d'un homme qui avait de belles dents, de la fougue, de l'adresse. »

Pierre Drieu la Rochelle, Rêveuse Bourgeoisie

 

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Toujours la lâcheté de l’aumône

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« Terrible insuffisance de nos cœurs et de nos esprits devant le cri, la prière qu’était la tienne. Je te voyais jeté à la rue avec la valise vide et qu’est-ce que je t’offrais pour la remplir. Je te reprochais de ne rien trouver dans le monde si riche, si plein pour te faire un viatique. Mais je ne te donnai rien. Car enfin peut-être ceux qui ne trouvent rien et qui restent là, ne sachant quoi faire, il faut avouer qu’ils demandent, et il n’y a qu’une chose à faire c’est de leur donner. J’ai pleuré quand une femme au téléphone a dit : "Je vous téléphone pour vous dire que Gonzague est mort." Hypo­crisie infecte de ces larmes. Toujours la lâcheté de l’aumône. On donne deux sous et on se sauve. Et demain matin avec quelle facilité je me lèverai à 5 heures pour aller à ton enterre­ment. Je suis toujours si gentil aux enterrements.
A travers une banlieue - les banlieues c’est la fin du monde - puis une campagne d’automne vert de légume cuit et or pâle de chambre à coucher, sous une pluie battante, avec un chauffeur qui me parlait de son moteur, je suis arrivé dans une de ces terribles pensions de famille où l’on voit que la mélan­colie et la folie peuvent faire bon ménage avec toute la médiocrité.
Elle était là, sous ton lit, la valise béante où tu ne pouvais finalement mettre qu’une chose, la plus précieuse qu’ait un homme: sa mort. (...) Tu es mort pour rien mais enfin ta mort prouve que les hommes ne peuvent rien faire au monde que mourir, que s’il y a quelque chose qui justifie leur orgueil, le sentiment qu’ils ont de leur dignité - comme tu l’avais ce sentiment-là toi qui as été sans cesse humilié, offensé - c’est qu’ils sont toujours prêts à jeter leur vie, à la jouer d’un coup sur une pensée, sur une émotion. »

Pierre Drieu la Rochelle, L’adieu à Gonzague

 

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Rien ne se fait que dans le sang...

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« Il tourna dans l'escalier. Un blessé, sur les marches, gémissait :

- Santa Maria.

Oui, la mère de Dieu, la mère de Dieu fait homme. Dieu qui crée, qui souffre dans sa création, qui meurt et qui renaît. Je serai donc toujours hérésiarque. Les dieux qui meurent et qui renaissent : Dionysos, Christ. Rien ne se fait que dans le sang. Il faut sans cesse mourir pour sans cesse renaître. Le Christ des cathédrales, le grand dieu blanc et viril. Un roi, fils de roi.

Il trouva un fusil, alla à une meurtrière et se mit à tirer, en s'appliquant. »

Pierre Drieu la Rochelle, Gilles

 

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30/10/2014

Un signe d'aristocratie du savoir et une diplomatie raffinée dans les rapports sociaux

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« La conception libérale de l'histoire se révèle être l'horizon de la civilisation moderne. […]
Le fondement psychologique du libéralisme n'est pas seulement un mouvement de libération et une défense des initiatives individuelles, c'est également un indice de maturité historique, un signe d'aristocratie du savoir et une diplomatie raffinée dans les rapports sociaux. »

« Notre libéralisme, que nous appelons révolutionnaire [...], s'inspire d'une inexorable passion libertaire. Il voit dans la réalité un rapport de forces capable de produire continuellement de nouvelles aristocraties dirigeantes pour autant que de nouvelles classe populaires puissent raviver la lutte avec leur volonté désespérée d'élévation sociale ; i comprend l'équilibre des organisations politiques en termes d'autonomie économique et il accepte la Constitution en tant que garantie de renouvellement. »

« L'égalité sociale est l'idéal [...] de tous les rêves rebelles, elle est depuis toujours l'aspiration la plus tragiquement affective de l'homme, mais elle épuise sa force dans l'engendrement de l'élan révolutionnaire.
Dans la lutte messianique de deux principes idéaux, vécus l'un comme rêve [ le mythe marxiste ] et l'autre comme réalité économique et politique [le libéralisme], l'histoire ne présente pas de solution de continuité et se sert des mythes, des convictions et des illusions pour renouveler son éternité. »

Piero Gobetti, La Révolution libérale 

 

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C’est dans le village d’Ars que je serai enterré

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« J’ai pu vivre très longtemps sans grands moyens, en m’appuyant sur l’arrière-pays, débris d’héritages, et surtout l’Île de Ré, propriété maternelle ancienne ayant échappé au désastre. C’est dans le village d’Ars que je serai enterré, près du carré des aviateurs anglais, australiens et néo-zélandais, tombés ici pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont 22, 23 ans, ils sont pilotes ou mitrailleurs. Personne n’a réclamé leurs corps. Ce voisinage me plaît. »

Philippe Sollers, Un vrai roman

 

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Transmettre ou pas ? Et transmettre "quoi" ? Doit-on interrompre une mémoire ? De quel droit ?

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« Père et fils : question ouverte. Mon père, agnostique, m’a transmis un doute radical sur les activités humaines (violence, guerre, travail, affaires, procréation). Ma mère, plus avisée, a fait semblant, avec humour et de façon très anticléricale, d’avoir de la religion (catholique). Au moment de la naissance de mon fils, j’ai choisi son prénom, David, en pensant aux psaumes bibliques (j’ai entendu pas mal de conneries malveillantes à ce sujet), et la question s’est posée : transmettre ou pas ? Et transmettre "quoi" ? Doit-on interrompre une mémoire ? De quel droit ? Julia, avec de très bonne raisons psychanalytiques, se déclare volontiers athée. Pas moi. Croyant, alors ? Non, à l’écoute.

J’ai donc décidé de faire baptiser mon fils, et de lui faire visiter ensuite la plupart des églises de Paris, en lui expliquant les prières et les rites. Les lieux les plus parlants auront été Notre-Dame et sa forêt de cierges, la très étrange église de Saint-Germain-l’Auxerrois, le cloître secret de Port Royal, la perle du Val-de-Grâce. Tout enfant il chuchotait "Au nom du Père, du Fils, et du sain d’esprit". Souvent, le soir, nous avons récité raîdement ensemble, à voix basse, un Notre-Père. Comme tout le monde (ou plutôt comme moi), il a fait sa "première communion" et sa "communion solennelle". Un dieu clandestin et discret nous protège, du haut du ciel, de façon respirable et palpable. Pas de communauté : une voie. »

Philippe Sollers, Un vrai roman

 

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29/10/2014

Un individu ne devient une personne que lorsqu’il a acquis un nom

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« Ce n’est pas un sujet anodin. Avant l’apparition des noms de famille, qui ne commence en Europe qu’autour de l’an mil, le prénom est tout simplement le nom. Or, donner un nom est un acte extrêmement important. Un individu ne devient une personne que lorsqu’il a acquis un nom. Sans nom ou privé de son nom, il est rejeté dans le néant. C’est pourquoi, à l’origine, le choix d’un nom ou d’un prénom ne doit rien au hasard. En choisissant un prénom, les parents expriment un vœu, formulent un espoir (parfois celui de forcer le destin) mais délivrent aussi un message familial et social qui place l’enfant sous la tutelle de ses ancêtres. »

Alain de Benoist, Eléments 132. Juillet 2009

 

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28/10/2014

Mes choix profonds n'étaient pas d'ordre intellectuel mais esthétique

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« Mes choix profonds n'étaient pas d'ordre intellectuel mais esthétique. L'important pour moi n'était pas la forme de l'Etat -une apparence- mais le type d'homme dominant dans la société. Je préférais une république où l'on cultivait le souvenir de Sparte à une monarchie vautrée dans le culte de l'argent. Il y avait dans ces simplifications un grand fond de vérité. Je crois toujours aujourd'hui que ce n'est pas la loi qui est garante de l'homme, mais la qualité de l'homme qui garantit la loi. »

Dominique Venner, Le coeur rebelle

 

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Le bouc émissaire

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« Aujourd'hui, tout le monde ou presque salue la défense des droits des minorités comme un principe moral supérieur. Mais ce principe qui interdit la discrimination, est appliqué par la majorité des intellectuels "progressistes" d'une façon discriminatoire : il vaut pour les minorités raciales ou religieuses, mais pas pour cette petite minorité exploitée, accusée, sans défense, que sont les hommes d'affaires. Pourtant, toutes les formes hideuses, brutales d'injustice, perpétrées contre les minorités raciales ou religieuses, les hommes d'affaires les subissent.
Tout mouvement qui cherche à asservir un pays, toute dictature ou dictature potentielle a besoin d'un groupe minoritaire comme bouc émissaire, à qui faire endosser la responsabilité des problèmes du pays, et pour justifier qu'on lui octroie des pouvoirs dictatoriaux. En Russie soviétique, le bouc émissaire a été la bourgeoisie ; en Allemagne nazie, le peuple juif ; en Amérique, ce sont les hommes d'affaires. »

Ayn Rand, Conférences du 17 décembre 1961 et du 15 février 1962

 

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27/10/2014

Un jeu d'enfant...

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« Dites à une femme deux ou trois mots qu'elle ne comprenne pas, d'aspect profond. Ils la déroutent, l'inquiètent, la rendent anxieuse, la forcent à réfléchir et vous la ramènent consciente de son infériorité, sans défense. Car le reste est un jeu d'enfant.
Il n’est, bien entendu, pas nécessaire que vous les compreniez vous-même. »

Jules Renard, Journal, à la date du 18 juillet 1887

 

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Pensifs, sur de ténébreux trônes

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« Au loin sous une brume aux épaisseurs profondes,
L’œil, dans l’obscurité, plus bas que tous les mondes,
Voit vaguement des fronts énormes s’agiter.
Tâchant encore d’aider l’homme et de l’assister,
Ils sont tous là, pensifs, sur de ténébreux trônes. »

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« Un vivant n’est plus là qu’un rêve dans un gouffre.
Entrer là, c’est entrer dans de l’oubli. L’on souffre,
On rampe, on saigne, on râle, on crie ; on ne sait pas.
Le captif va, vient, tremble ; il fait de vagues pas,
Sent à son pied sa chaîne et s’arrête farouche,
Boit à sa cruche, mord à son pain noir, se couche,
Se lève, se rendort, tressaille, et, réveillé,
Dit: Où suis-je? que suis-je? et tâte un mur mouillé. »

Victor Hugo, La fin de Satan

 

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26/10/2014

Un dieu qui commande la haine...

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Une monstruosité...

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24/10/2014

Bon service armé, apte à l'infanterie

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« Les majors à barbiches blanches et les édiles sourient. 1 m. 75, 63 kilos. Coeur et poumons excellents. Un peu mince, mais l'exercice l'étoffera vite. Bon service armé, apte à l'infanterie. Comme prévu. Cocasse que ce soient ces braves vieux toubibs débonnaires, costumés en officiers, qui choisissent la viande à mitraille, décident : "Celui-là se porte assez bien pour faire un mort." »

Lucien Rebatet, Les épis mûrs

 

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23/10/2014

Les habitants des côtes...

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« Les habitants des côtes doivent avoir l’esprit moins étroit que les habitants de l’intérieur. La mer, qui renferme l’idée de l’infini est sous leurs yeux. Ils parlent sans cesse des dangers qu’elle fait naître, du courage avec lequel on les surmonte et des fortunes rapides qu’on fait par le commerce maritime. La conversation du matelot fatigué et rentré au port est moins bête que celle du notaire de Bourges. »

Stendhal, Mémoires d’un touriste

 

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