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21/12/2007

Négritude

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

Je lis, ça et là, sur la "réacosphère" des commentaires parfois douteux. Non de ce doute qui secoue la fibre bien-pensante du bobo gôchiste moyen qui renifle du racisme partout où le système insuffle de sa moraline chiasseuse pour maintenir les neu-neu-rô-rônes enchaînés aux petites certitudes mitterrandiennes qui interdisent le sens critique. Non... je dis "des commentaires douteux" autant insufflés de haine à l'égard des crouilles, des négros, des jaunes que certains crouilles, négros et jaunes ont la haine envers les blanc-becs, les céfrans, les mangeurs de porc et autres "souchiens", "sous-chiens" ou que sais je ?... De la confusion rajoutée à la confusion. Ce qui explique pourquoi je n'ai jamais été en mesure de me joindre au moindre mouvement "identitaire" européen, même sous prétexte de défendre une identité qui me tient au coeur et à l'âme, car les divers mouvements en question ont toujours, de près ou de loin, des relents de racisme fascisant, surtout s'ils le voilent derrière l'improbable épithète de "nationaliste-libertaire" ou tout autre lubie idéologique du même calibre.

Entre un FN fondé avec, en son sein, d'anciens Waffen-SS, qui a fini par accueillir un ancien marxiste du PC insatisfait de sa non-réussite littéraire (et qui fait les yeux doux à Houria Bouteldja sur les plateaux de télévisions en rêvant sûrement que les beurs une fois canalisés par la poigne de fer de Jean-Marie Le Pen ou celle de sa descendance rendront la France plus virile) et des "Faisceaux Français" ou une nouvelle "Gauche Nationale" (pourquoi pas « National Socialisme » pendant qu’on y est) qui se réclament plus ou moins ouvertement de Mussolini, autant le dire, le Nihilisme a le vent en poupe et j'ai du mal à croire que ces gens puissent sauver la France demain, et s'ils parvenaient au pouvoir, je frémis quand je songe au régime moisi qu'ils installeraient en lieu et place de notre démocrassouillardise qui ne vaut guère mieux. Mythe du Progrès contre Révolution Nationale. Non merci, on a déjà donné. Le Ressentiment est leur moteur et le pire c'est que certains d'entre eux (les néo-païens mis à part) s'affirment chrétiens, ce qui est comique. Car si je ne supporte pas que le christianisme soit caricaturé par l'abbé Pierre, je ne puis me résoudre à n'en faire que l'exutoire d'une Reconquista, fut-elle nécessaire. En Bosnie-Herzégovine, mes frères serbes ont exécuté de sang froid des musulmans en masse... avant d'aller se signer à l'église après avoir recouvert les charniers proprement. Avouez que c'est joli comme chute. De quoi vomir.

Bon, c’est vrai, on n'a pas parlé des massacres perpétrés par le musulman Naser Oric, par exemple. Silence radio. Mais c'est un autre débat. Bref...

Je lis donc, ça et là, disais-je, des envies de massacres, des commentaires bouffés par des turpitudes mentales refoulées. C'est tout juste s'ils se retiennent, difficilement, de cracher un bon gros « vivement la ratonnade, et pourvu qu'elle soit générale ». Puis ça parle de "revanche" et "de se faire plaisir". Ouais. Sortons les battes, les fusils et les lance-flammes. Mais la guerre a muté. Elle est d'un type nouveau. Le front est partout et nulle part. Dans nos têtes pour commencer. Elle se déroule et se poursuit également en nous-mêmes pendant que nous pensons à autre chose, que nous vivons nos vies de producteurs et consommateurs zombifiés.

Je vous présente trois collègues de boulot qui remplacent, largement, les nombreux "z'y vas" blancs comme mon cul et de souche européenne voire gauloise, parce qu'avant d'allumer un lance-flamme, messieurs les intransigeants, il faut avoir les yeux en face des trous et se servir de sa matière grise.

Ces trois mecs sont dangereux... mais pas dans le sens que vous pourriez imaginer.


Dee-Jay "D". Non content d'aimer Public Enemy, Mister Dee-Jay "D" collectionne les Vinyles et admire Louis XIV et Napoléon Ier... oui oui oui... celui-là même qui a rétabli l'esclavage à cause de Joséphine... la Salope ! Mais Dee-Jay "D" a les pieds sur terre et sait faire preuve de sens critique. Il ne succombe pas au politiquement correct des derniers mois qui a fait comparer Napoléon à Hitler sous les bons auspices d'un histrion d'historien noir qui avait une revanche nauséabonde à prendre sur la France. Et puis attention, Dee-Jay "D" aime l'Histoire avec un "H" majuscule, aussi il se délecte de Jacques Bainville. C'est que Dee-Jay "D" a du goût. Voilà.


Mister "G". Oui oui oui... regardez bien sa mine défaite. Mister "G" s'envoie des joints à l'occasion, c'est vrai. Mais entre deux disques de Miles Davis et John Coltrane, et un cours de Taï-Chi et de Kung Fu avec Sabre, Mister "G" joue du Saxophone et lit la Bible. Son verbe fleurit entre Jean Gabin tendance Audiard et le Livre des Proverbes dans l'Ancien Testament. Sujet de prédilection : le Christ. Expression favorite, scandée à la Aretha Franklin :"Jesus Christ My Lord !" Il est pas né celui qui pourra le convertir.


Bakari. Bois du Champagne pour les grandes occasions. Un musulman maghrébin que j'ai vu une fois venir lui faire la morale pour sa coupe de Champagne s'est vu renvoyé sur les roses par un majestueux :"Dis donc, toi, tu vas pas me fâcher avec le vieux là-haut ! Tu te crois à la mosquée là ?" Ah ! Si vous aviez pu voir la tête du maghrébin en question ! Bakari a fait une partie de ses études en ex-RDA, résultat du temps où le Mali entretenait de saines relations avec les pays communistes. Quelques signes particuliers : ne connaît pas son âge à cause de l'absence d'administration dans la savane où il est né, appelle les polygames "les idiots du village", comme il a le droit de vote a voté Sarkozy mais le trouve trop mou et trop gentil car lui renverrait par navire, à fond de cale, tous les étrangers irréguliers, les fouteurs de merde même s'ils sont nés en France et ceux qui ne respectent pas le pays qui les accueille, ce qui selon ses propres mots ferait un paquet de monde. À la question "Bakari, que fais-tu demain si ça pète dans ce pays ?", répond :"Je sors ma lance pour la France." Malgré un accent à découper au couteau et un poste d'agent de maîtrise il se comporte comme un grand Seigneur. Charmant avec les dames et volontariste avec ses gars. Juste et perspicace dans ses jugements.

"Cogito Ergo Sum" disait Descartes. C'est précisément sur l'Être que l'on se doit de juger les gens... et non sur le paraître. "You can't judge a book by looking at the cover" chantait avec conviction Bo Diddley. Puisque le paraître peut en de nombreux cas s'avérer factice. C'est sur l'Être... à commencer sur sa présence... que le jugement s'exerce. Dis-moi comment tu penses, comment tu agis... je te dirais qui tu es... Merci docteur Freud, merci docteur Jüng.

Et puis écoutez le ce morceau, composé par le Géant du Blues Willie Dixon...

"You can't judge an apple by looking at a tree,
You can't judge honey by looking at the bee,
You can't judge a daughter by looking at the mother,
You can't judge a book by looking at the cover.

Oh can't you see,
Oh you misjudge me,
I look like a farmer,
But I'm a lover,
You can't judge a book by looking at the cover.

Oh come on in closer baby,
Hear what else I gotta say !
You got your radio turned down too low,
Turn it up !

You can't judge sugar by looking at the cane,
You can't judge a woman by looking at her man,
You can't judge a sister by looking at her brother,
You can't judge a book by looking at the cover.

Oh can't you see,
Oh you misjudge me,
I look like a farmer,
But I'm a Lover,
You can't judge a book by looking at the cover.

You can't judge a fish by lookin' in the pond,
You can't judge right from looking at the wrong,
You can't judge one by looking at the other,
You can't judge a book by looking at the cover.

Oh can't you see,
Oh you misjudge me,
I look like a farmer,
But I'm a lover,
You can't judge a book by looking at the cover."


Bo Diddley

 

 


Willie Dixon

23:35 Publié dans Franc-tireur | Lien permanent | Commentaires (23) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

14/12/2007

La Race d'Or.

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=



Alexandre VIALATTE - Chroniques de La Montagne - Robert Laffont - Bouquins 2000

« Il faut [...] se méfier de ces échelles du grandiose, escabeaux à pêcher la Lune ou trépied à manger le Soleil. Et, puisque nous sommes à Noël, nous en tirerons une belle morale. Car la Noël nous rappelle l'origine du message qui déclara que les hommes sont frères et égaux. Hitler découvrit au contraire que les hommes sont hiérarchisés. En bas il y a le Juif, en haut il y a l'Aryen, sur les échelons d'une échelle. L'échelle nazie fut la plus longue de toutes. Elle devait permettre en principe d'annexer Mars et de cueillir les étoiles. Au sommet se tenait Hitler. Et pour que la "race suprême" ne fût jamais perdue, il sélectionna des SS, les plus forts, les plus beaux, les plus représentatifs, et les plus belles femmes de l'Allemagne. Il les logea dans des "haras" humains comme celui de Lebesborn, baptisé La Fontaine de vie. C'était pour créer la "race d'or". Les enfants de ces héros seraient gracieux comme lui, sveltes comme Goering et bien faits comme Goebbels (c'était tout dire).
Le romancier américain W. Stanley Moss les a retrouvés petit à petit et vient de publier le résultat de son enquête : 60 % sont rachitiques et 23 % imbéciles. Toute la "race d'or" a les pieds plats !
La morale de cette aventure, c'est que plus l'échelle est longue, mieux on se casse la figure. »


<205 - 25 décembre 1956 p.470>

Alexandre VIALATTE

18:25 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : Alexandre Vialatte, SS, Nazis, Race d'Or | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/12/2007

Réponse à Camuray... à propos de Nietzsche.

=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=

Il y a 3 jours de ça, un certain Camuray m'a laissé le commentaire qui suit à propos d'une ancienne note datant de juin 2007 :

"J'aime vos articles, vos idées "politiquement-incorrectes" et les références dont vous usez constamment.

Néanmoins, je vous trouve toujours ça et là quelques points d'égarement dans vos pertinentes analyses, et je me trouve quelques points de désaccord avec vos interprétations ; en l'occurrence, pour ce qui concerne cet article, vos interprétations nietzschéennes.

D'abord, vous dites que le Maître ne cherche pas à dominer l'homme mais à l'éclairer ; or je vous laisse apprécier cet extrait d'un texte de Marc Sautet (spécialiste de Nietzsche) :

"Affirmer que le puissant ne peut désirer dominer puisqu'il est par définition puissant, pas plus que l'être vivant ne peut désirer vivre puisqu'il vit, ce n'est guère plus que jouer sur les mots.
Car enfin on peut perdre la vie ; ne peut-on perdre le pouvoir ? Qu'est la puissance sans le pouvoir ? Qu'est la puissance sans la domination ? Qu'est "la force" sans ce qu'elle peut ?
[...]
Il est tout de même scabreux de faire comme si Nietzsche ne parlait pas de domination sur l'autre, et par conséquent de "pouvoir" lorsqu'il parle de Wille zur Macht."

Par ailleurs, Nietzsche ne cesse dans ses écrits polémiques de justifier l'existence d'esclaves, déclarant que ce système de vie est la condition de toute grande civilisation.

Ensuite, il me semble erroné d'affirmer que Nietzsche appelle "hommes supérieurs" l'élite qui nous gouverne ; les hommes supérieurs sont au contraire la perle de l'humanité, que Zarathoustra, certes, en tant que véritable Surhomme, ne peut s'empêcher de moquer légèrement ; mais qui restent les représentants de l'élite humaine telle que Nietzsche la conçoit.

Enfin, l'esprit de Nietzsche est rempli de nuances ; et son amour pour les juifs a parfois ses retenues. (retenues pouvant facilement être assimilées, avec quelque malveillance, pour une véritable aversion). Je vous laisse juger de ce passage :

"Rome contre la Judée, la Judée contre Rome. - Il n'y eut point jusqu'à ce jour d'évènement plus considérable que cette lutte, ce point d'interrogation, cette contradiction mortelle. Rome sentait dans le Juif quelque chose comme la contre-nature même, un monstre placé à son antipode : à Rome, on considérait le Juif comme "un être convaincu de haine contre le genre humain" : avec raison, si c'est avec raison que l'on voit le salut et l'avenir de l'espèce humaine dans la domination absolue des valeurs aristocratiques, des valeurs romaines."

J'ai d'autres extraits, peut-être plus convaincants. Mais je laisse cela à plus tard ; je suis fatigué et vous souhaite le bonsoir.

Ecrit par : Camuray | 02.12.2007


Vous pouvez voir la note à laquelle Camuray réagit==> ICI.

Comme ma réponse est assez dense, malgré un style spontané, j'ai pris la décision de la présenter sous forme de Note... même maladroite. Elle fait également résonance avec ma note "Esclaves".

Allons donc, Camuray, vous allez y aller, vous aussi, de votre lecture littérale, sortant les passages de leur Corpus, les effluves verbales détournées de leurs cibles pour tout prendre au pied de la lettre et comme dans la Bible piétiner l’esprit du penseur en prenant tout au mot à mot, pour ne pas dire aux maux des mots. Les derniers à avoir fait ainsi se nommaient Hitler, Mussolini, Goebbels, Hess et les résultats sont connus de tous. Montagne de chair et de sang de quelque 60 000 000 de cadavres. Ou alors vous pouvez faire comme Comte-Sponville et Ferry et clamer « Pourquoi nous ne sommes pas nietzschéens ? ». Bêtise.

Il convient de replacer les fulgurances nietzschéennes dans le Bloc mouvant de sa pensée. Lorsque Nietzsche critique radicalement le Judaïsme, cher Monsieur, au scalpel, c’est en psychologue des affaires religieuses qui ont contribué à nous fonder, voyez-vous, dans le passage que vous évoquez, il procède hiérarchiquement par opposition critique, Rome (qui ne le laisse pas indifférent, lui qui a coupé court ses liens avec la « moraline »< protestante) contre la Judée, mais il ne s’en prend nullement, aucunement, en rien au peuple juif lui-même. Il faut savoir que son exigence vis-à-vis d’autrui, il l’oriente avant tout contre lui-même dans un premier temps et au final il n’épargne pas du tout le peuple allemand (précisant « D'autre part, je suis peut-être plus allemand que ne sauraient encore l'être ceux d'aujourd'hui, simples Allemands de l'Empire, moi qui suis le dernier Allemand antipolitique ».)et en vient à regretter de n’être pas né français et d’écrire dans la même langue que Montaigne ou La Rochefoucauld. « Le casque à pointe allemand » n’est pas de son domaine, ni « la bête à corne nationaliste ». Il critique le Judaïsme avec la même violence qu’il critique le Christianisme. Voyez « L’Antéchrist » ou « La Généalogie de la Morale » ou ni le judaïsme, ni le christianisme ne sont épargnés.
En outre, ne vous en déplaise, votre lecture ayant distordu ses postulats, il fait l’éloge des Juifs en tant que peuple (« peuple aristocratique par excellence ») sur des pages entières dans « Par-delà Bien et Mal » et stigmatise littéralement les antisémites qui sont, alors, une force émergeante en Allemagne. Je ne vais pas vous citer ici les passages en question, les réservant, pour très bientôt, pour ma catégorie « Le Salut par les Juifs ».

Je ne me suis égaré en rien, chacun de mes retours à l’œuvre de ce penseur étant, pour moi, un enrichissement supplémentaire et une redécouverte toujours plus étayée quant à sa pensée nullement arrêtée, comme votre commentaire le laisse entendre, mais nettement « perspectiviste ». Son « Wille Zur Macht » n’est pas « Volonté de Puissance » mais bien « Volonté Vers la Puissance » non figée, possible non dans la sclérose d’un pouvoir dominateur, mais dans l’ascèse joyeuse qui tend à éduquer et domestiquer les instincts.
Et c’est là que se situe sa scission entre maître et esclaves, et entre « Surhomme » et « Hommes supérieurs ». Mais il faut avoir ruminé ces notions durant quelque temps avant que la cervelle ne se disloque vers la lumière de la compréhension. Le « Will Zur Macht » souffre encore de sa première traduction, traduction qui plus est d’une œuvre montée de toute pièces par la poufiasse de sœur du philosophe. On souffre de le savoir pris en charge par cette sangsue au moment du foudroiement ultime, cette mégère mal baisée, qui de sa propre main (les travaux des philosophes Colli et Montinari l’ont montré) a falsifié la lumière du visionnaire. Cela participe d’une grande lourdeur que de nier l’évidence pour qui sait lire. Et avez-vous, Camuray, ouvert tous ses livres, disons au moins de « La Naissance de la Tragédie » à « Ecce Homo » en en savourant les invectives et en faisant la guerre à vous-même au fur et à mesure que les vérités acides apparaissaient, puis se faisant plus douces à mesure que la compréhension émergeait des eaux sombres de l’Être ? « Le cul de plomb, je le répète, c'est le vrai pêché contre l'Esprit. » affirme notre moustachu dans « Ecce Homo ». En peu de mots, Camuray, savez-vous lire ? Et je dis ça sans méchanceté aucune. Je vous titille autant que vous avez tenté de me titiller avec votre commentaire.

Maîtres ? Esclaves ? Nietzsche s’interdit le mépris de la Nature. Il désire tenir compte du « sens de la terre ». La Volonté de Puissance (« Zur Will Macht ») dans les multiples formes qu’elle prend, par lesquelles elle se manifeste, nous indique qu’il n’y a pas d’absurdité dans la sphère de la nature. Il faut s’appeler Sartre pour le croire, ou être jeune et enflammé sous tentation Nihiliste. Chose courante en nos temps post-modernes même pour des adultes suçant leur pouce. C’est à croire que nous ne sommes même plus au temps du dernier homme, mais au règne du premier homme totalement inversé. À vomir.

La Nature dans sa prodigalité dionysiaque sait être aussi apollinienne. Comme si une Raison Supérieure, une « Grande Raison », Nietzsche le note en maints endroits, mais je n’ai pas le temps d’aller fouiner, je ramasse mes forces pour vous répondre et, vu mon état physique, cela tient déjà du miracle. Chaque organisme est admirablement constitué en sa structure interne se déployant de l’intérieur vers l’extérieur, de l’extérieur vers l’infiniment petit interne. Chaque organisme est parfaitement hiérarchisé par rapport aux autres organismes. La formation, la constitution, l’évolution, même de l’organisme le plus humble, sont présidés par un Ordre dont la Volonté de Puissance est l’expression la plus élémentaire. La fleur n’a de sens que se déployant vers le Soleil et l’individu n’a de sens que dans l’expansion qu’il a sur l’Univers.

Mais pour avoir une expansion digne de ce nom, il faut commencer par soi-même. L’intelligence qui nous couronne, Camuray, nous indique le chemin de l’ascèse jubilatoire, de « La Sculpture de Soi » dirait le controversé Michel Onfray. Cette « Grande Raison » qui s’insinue mêmes dans « le corps, cette raison supérieure » est garante d’harmonie et de Beauté, de perfection que Nietzsche décèle dans l’acte innocent et instinctif, tandis que l’intellect raisonnable conduit souvent paradoxalement à la barbarie. D’où le rejet de Nietzsche de toute condamnation morale de l’instinct.

Dans son œuvre en chantier devenue par les manipulations de sa sœur « La Volonté de Puissance » Nietzsche notait : « Il doit y avoir de la beauté dans le moindre phénomène intérieur au corps ; toute beauté de l’âme n’est qu’un symbole et une vue superficielle à côté de cette foule d’harmonies profondes. » Nietzsche, ici, condamne la lecture que le christianisme fait de la pulsion instinctive. Du moins, il manque de nuances, car c’est la lecture qu’un christianisme déjà dégénéré en son temps (que dirait-il aujourd’hui après Vatican II ?) fait de la pulsion instinctive. Car la Bible nous invite bien à diviniser également nos instincts et non pas à les nier, mais ceci est un autre débat concernant un monument qu’on a également bien trop souvent pris au pied de la lettre en en piétinant l’Esprit, toutes confessions confondues.

Toujours dans « La Volonté de Puissance » : « L’intolérance de la morale est une expression de la faiblesse de l’homme ; il craint sa propre "immoralité", il a besoin de nier ses instincts les plus forts parce qu’il ne sait pas les employer. »

Nous voici, très précisément, chez les esclaves.

Esclave celui qui procède ainsi, se niant lui-même dans une auto-castration qu’il croit souveraine et qui ne l’est nullement.
Esclave celui qui par son nombre domine vraiment les rares, les élus, les forts qui au milieu de la fourmilière n’ont de prise sur rien si ce n’est sur eux-mêmes.
Esclaves les « contempteurs du corps » qui souhaitent au plus fort d’eux-mêmes rendrent malades, faibles et autant soumis qu’ils le sont eux les forts, les vrais justes, les vivants, pour le dire en un mot, les maîtres. Car ceux-là sont exactement des maîtres du fait qu’au fil de leurs jours ils oeuvrent à se maîtriser d’avantage, à repousser plus loin leurs limites, à déployer plus judicieusement leurs forces, guidés par un principe qui aborde le problème essentiel de l’éducation des instincts conformément aux impératifs de la plus saine psychanalyse, car il ne convient nullement de mater les instincts juste pour les soumettre, encore moins de les extirper, de les anéantir, mais au contraire, fût-ce en les fléchissant provisoirement sous l’assujettissement d’un ordre intransigeant, il convient de les embellir, de les sculpter, de les façonner, de les diviniser avec assurance. Ainsi la simple pulsion sexuelle, pour ne prendre que cet exemple, peut devenir érotisme, jeu innocent, hédoniste et vivifiant, sacre de la chair et non stupide purge consumériste.

Une fois ce dressage accompli vient la joyeuse liberté de l’homme maître de lui-même, et forcément, par extension, maître des autres, non dans le sens où il les dominerait tyranniquement, mais simplement parce que sa compréhension du monde lui donne une lecture de l’existence plus profonde et hiérarchisée jusque dans ses nuances les plus délicates. L’indépendance gaillarde, l’ami, de l’homme enfin rendu à lui-même, et dont les instincts s’harmonisent entre eux et agissent spontanément pour le guider dans la direction où va le meilleur de lui-même.

Il convient à celui qui parvient à une certaine maîtrise de ses instincts, qui « entre en possession du sol le plus fécond » de jeter dans ce terrain « la semence des bonnes œuvres spirituelles » sinon toutes sortes de « mauvaises herbes » et de « diableries » se mettront à y foisonner. Car si l’instinct n’est pas sublimé comme il se doit de l’être, c’est un comportement d’esclave inconscient de l’instinct qu’il a juste étouffé qui s’en viendra réclamer « grossièrement et avidement un morceau d’esprit ». Regardez les larmoyantes révoltes de notre temps, les gesticulations meurtrières des lascars de nos cités malades. On en est là. Révoltes d’esclaves avec des idées d’esclaves, soumis par d’autres esclaves se prenant pour des maîtres et qui ne sont, au mieux, que des « hommes supérieurs » (Alexandre le Grand, Louis XIV, Napoléon) mais en aucun cas des « surhommes », la plupart du temps des nains, vraiment.

La lecture que fait Nietzsche des Maîtres et des Esclaves au cours de l’histoire politique et/ou philosophique de l’humanité a un but bien précis : tirer des figures typologiques du maître et de l’esclave tels qu’ils s’illustrent au cours du temps.

Et que disent ces figures typologiques ? Simplement que les uns sont réactifs et les autres actifs. Vous devinez, j’espère, ici, que les réactifs sont les esclaves et les actifs les maîtres. Dans sa « Généalogie de la Morale » il aborde ce continent de la réflexion avec les instruments nécessaires : pincettes, scalpels et… marteau ! Le maître n’a pas besoin de se définir comme supérieur à l’esclave. Il l’est simplement. Voilà. Ce n’est pas une histoire de comparaison. Il est l’incarnation des forces actives qui ont fait le ménage dans leurs réactions épidermiques. D’où le malaise que j’éprouve toujours lorsque l’on vient à me traiter de « réactionnaire », car j’ose toujours espérer que mon parcours ne s’inscrit pas uniquement dans une vocifération des aigreurs, mais tente une construction de soi plus en accord avec cette « Grande Raison » que j’évoquais plus haut. Le maître et l’esclave, chez Nietzsche, ne sont pas comme chez Hegel, attachés l’un à l’autre. Dans l’irruption de sa philosophie en tant que telle il n’est pas question de ça. Ils sont des antinomies, pour être plus précis. Là où le réactif va geindre sans cesse, l’actif va chercher à se dépasser toujours plus, à supporter ce qui est avec une abnégation joyeuse plutôt qu’avec une résignation ravalée. L’un est plein de ressentiment et de haine. L’autre, ces sentiments lui sont inconnus, ou alors il se soigne. Comme le dit Nietzsche dans « Ecce Homo », il est un décadent, certes, mais il est aussi son contraire radical. Ayant la décadence en sa conscience il met en œuvre une discipline et une lecture de soi et du monde qui va lui permettre de se délester toujours plus du poids qui l’empêche de marcher avec droiture et de danser avec légèreté. « Une manifestation naturelle de la force, sans arrière-pensée » qui entreprend ce qu’il y a à entreprendre instinctivement, avec confiance, en acceptant, en disant « oui » à ce qui est. Sa supériorité et sa fierté sont gages de Bonheur.

L’esclave est l’inversion, l’opposé, le contraire de ça. Il est faible mais voudrait être aussi fort que le maître, n’y parvenant pas, bien entendu, il en nie les valeurs, ou plutôt les inverse. Il aimerait être aussi confiant que le maître et s’aimer tout autant que le maître s’aime. « Aimer les autres comme soi-même » nous invite la bible. Oui, il faut d’abord s’aimer soi-même pour pouvoir aimer les autres et non pas se haïr de toutes ses forces introverties tout en clamant qu’on aime les autres. Cet « amour du prochain » est une illusion néfaste dont se détourne Nietzsche et, à bien y réfléchir, il n’a rien à voir avec la Bible non plus. L’esclave en est, un esclave, non à cause de l’Ombre menaçante du maître, mais parce qu’il ne parvient pas être autre chose.

Esclave de ses passions, de ses pulsions, de ses fantômes familiaux, de ses peurs, de ses doutes, de sa haine. Alors les faibles se regroupent entre eux, entre semblables, pour faire corps, pour faire masse et se croire plus forts. Et cultiver entre eux, car ça les rassure, le sentiment de vengeance, le désir de vengeance. Car ça fait bander. L’esclave étant vindicatif, hostile, même si le maître ne cherche pas à lui mettre des bâtons dans les roues, même s’il cherche à l’éclairer, sa simple Puissance suffit à rendre l’esclave déprimé de jalousie. Là où le maître habite littéralement sa Vie, l’esclave subsiste. Plus un individu habite sa Vie, plus il tend vers la maîtrise. Moins il l’habite plus il tend vers la soumission. C’est une école de toute une vie. Pas une solution que l’on obtient par un claquement de doigts. Le maître ne se pose pas des questions inutiles. Il se pose les bonnes questions. Non pas : qu’est-ce qui est bon ? et qu’est-ce qui est mal ? Mais plutôt : pourquoi ceci est bon ? pourquoi ceci est mal ? Face aux rages de dents ambiantes, le maître sait, du coup, être superficiel. Dandy. Soigner la forme sans négliger le fond. Et soigner à tel point la forme, parfois, qu’il y accordera une importance précise mais nonchalante et détachée. Alors que l’esclave, de toute la force de son incapacité à penser va élaborer les théories les plus aléatoires pour tenter de se sortir de sa condition dont il ne mesure aucunement le poids authentique. Et tout cela sera dirigé par l’instinct de vengeance.

La Force de l’esclave est dans sa faiblesse. Encore une antinomie nietzschéenne. L’esclave peut en arriver à acquérir de la profondeur, mais de la profondeur sombre et néfaste, là où le maître demeure en surface, dans une incarnation sûre d’elle qui est simple affirmation. L’Esclave devient, alors, ce que Nietzsche nomme « un animal intéressant » car sa pensée se déploie tant bien que mal. Et lorsque les hasards de la Vie et de l’Histoire propulsent l’Esclave vers de hautes fonctions, surtout au sein des sociétés démocratiques, il garde en lui toutes les caractéristiques que je viens de décrire et qui font de lui, envers et contre tout, un esclave dont les cheveux se hérissent au moindre cliquetis de ses propres chaînes.

Et, bien entendu, le maître comme l’esclave ne sont, ni l’un ni l’autre, tributaires d’une caste de sang, d’argent ou de misère. Seul l’esprit, ici, compte et mène la danse.

Voici l’Homme, oui voici le Maître : « La grandeur de l'homme s'exprime dans son amor fati, voilà ma formule ; ne pas demander de changement, ni au passé, ni à l'avenir, ni à l'éternité. II ne faut pas se contenter de supporter ce qui est nécessaire, - il faut encore moins le cacher, tout idéalisme est mensonge en face de la nécessité, il faut l'aimer. » (Ecce Homo)

00:40 Publié dans Friedrich Nietzsche | Lien permanent | Commentaires (71) | Tags : Nietzsche | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

04/12/2007

Musique ! Parbleu !

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

Ma fille, Laura, a 18 ans aujourd'hui... alors... Musique !


Rory Gallagher, le seul artiste pour lequel j'ai pleuré, à sa mort, comme si j'avais perdu quelqu'un de proche, tellement il m'a accompagné dans mes dérives adolescentes et donné beaucoup d'espoir avec sa guitare et sa générosité. Il nous chante, ici, sa Foi en Dieu... et agrémente la chanson de deux solos simples mais redoutables, comme lui seul savait le faire.

Rory Gallagher : Heaven's Gate (mp3)


You're feeling haunted,
See those shadows on the shades ?
You're stalking 'round the room,
Your name is on the blade.
The darkness 'round your neck
Is like a metal claw,
Who is gonna save you ?
Who will hear you call ?

You'll never get to Heaven,
Putting money in the plate.
Can't bribe St. Peter
When you're at Heaven's gate.
Right now you wonder
How crazy things can be,
You delt your own hand,
Five-card destiny

Roller-coaster feeling
from the floor
Someone stole the key
Out of your door.

Just what you needed,
Shadow on the blinds
Feel so somersalted,
Trying to keep your sense of time.
Lightning on the windows.
Just to seal your fate
Who is gonna save you
When You're at Heaven's Gate






Jean-Louis Murat : À la Morte Fontaine (mp3)

À la morte Fontaine
m'en allant promener
j'ai trouvé l'eau si belle
que je m'y suis baigné

j'ai trouvé l'eau si belle
que je m'y suis baigné
À la morte Fontaine
Amour oh mon aimée

j'ai trouvé l'eau si belle
que je m'y suis baigné
À la morte Fontaine
Amour oh mon aimée

j'ai trouvé l'eau si belle
quelle âme de damné
À la morte Fontaine
Amour oh mon aimée

j'ai trouvé l'eau si belle
que je m'y suis baigné
À la morte Fontaine
Amour oh mon aimée

j'ai trouvé l'eau si belle
quelle âme de damné
j'ai trouvé l'eau si belle
que je m'y suis noyé




Jean-Louis Murat : Lilith (mp3)

Hello Lilith
quel amour propre
ne faire qu'un
avec les fleurs
Hello Lilith
Je croule
sous la neige
de ton pommier

Hello Lilith
dans tes flocons
je glougloute
ma Lilith
Hello Lilith
gorgée de Lait
pour mes poumons
mes nuages

Hello Lilith
sur ton cresson
quelle contumace
ma Lilith
Hello Lilith
gonfle le sein
un lac pareil
tout à moi

Lilith
comme un fox
dans ton terrier
tout à moi
Hello Lilith
quel amour propre
ne faire qu'un
avec toi





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Et amusons nous un petit peu encore... en restant dans le "mood" de ces derniers jours...

Philippe Katerine : Je vous emmerde (mp3)



Steven Morrissey : Irish Blood, English Heart »(mp3)

Irish blood, English heart, this I'm made of
There is no-one on earth I'm afraid of
And no regime can buy or sell me

I've been dreaming of a time when
To be English is not to be baneful
To be standing by the flag not feeling
Shameful, racist or partial

Irish blood, English heart, this I'm made of
There is no-one on earth I'm afraid of
And I will die with both my hands untied

I've been dreaming of a time when
The English are sick to death of Labour
And Tories, and spit upon the name of Oliver Cromwell
And denounce this royal line that still salute him
And will salute him forever


02/12/2007

III-In Memoriam... Fred Chichin et digressions diverses...

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=



Fred Chichin, qui venait de la Gauche, a simplement ouvert les yeux sur cette Gauche, et puis il a regardé un peu vers sa droite, c'est tout. Il a compris que la vraie tolérance ne peut se baser que sur la vraie diversité et non sur les mélanges qui "diluent tout". Logique implacable.

Comme j'aime à le dire, autant les racistes me débectent quand ils estiment que les noirs, les blancs, les jaunes, ne devraient surtout pas se mélanger, autant les thuriféraires du « métissage à tout prix » me font marrer avec leur moraline et leur propagande. Ils me font marrer et gerber aussi à l’occasion.
Car les seuls mélanges qui fonctionnent très bien sont les mélanges d'Amour. Lorsqu'il y a de l'Amour, tous les mélanges, tous les métissages peuvent aboutir à de belles choses, même à des choses supérieures. Mais notre société manque cruellement d’Amour, je veux dire d’amour authentique.


1-Quand je parlerais en langues, celle des hommes et celles des anges,
s'il me manque l'amour,
je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante.


2-Quand j'aurais le don de prophétie,
la connaissance de tous les mystères et toute la connaissance,
quand j'aurais la foi la plus totale,
celle qui transporte les montagnes,
s'il me manque l'amour,
je ne suis rien.


3-Quand je distribuerais tous mes biens aux affamés,
quand je livrerais mon corps aux flammes,
s'il me manque l'amour,
je n'y gagne rien.


4-L'amour prend patience, l'amour rend service,
il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s'enfle pas d'orgueil,


5-il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt,
il ne s'irrite pas, il n'entretient pas de rancune,


6-il ne se réjouit pas de l'injustice,
mais il trouve sa joie dans la vérité.


7-Il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il endure tout.

8-L'amour ne disparaît jamais.
Les prophéties ? Elles seront abolies.
Les langues ? elles prendront fin.
La connaissance ? elle sera abolie.


9-Car notre connaissance est limitée et limitée notre prophétie.

10-Mais quand viendra la perfection,
ce qui est limité sera aboli.


11-Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant,
je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant.
Devenu homme, j'ai mis fin à ce qui était propre à l'enfant.


12-A présent, nous voyons au-dedans un miroir et de façon confuse,
mais alors, ce sera face à face.
À présent, ma connaissance est limitée,
alors, je connaîtrai comme je suis connu.


13-Maintenant donc ces trois-là demeurent,
la foi, l'espérance et l'amour,
mais l'amour est le plus grand.


Bible, Nouveau Testament : 1 Corinthiens 13

L’Amour authentique, n’est-ce pas, et non pas de ces « idées chrétiennes devenues folles » dirait Éric Zemmour avec sa tête de fouine qui se poile, qui ont accouché de la bien-pensance ambiante, des droâââ-de-l’hômme et de la tolérance de tout et de n’importe quoi. Ces idées-là pullulent jusqu’à la nausée.

Semer de l’Amour, aujourd’hui, je veux dire de cet amour authentique, n’est plus vraiment possible que dans un parcours individuel quotidien, au jour le jour. C'est déjà pas mal, d'être positif dans sa vie de tous les jours, ne pas juger facilement et rapidement, dans le dialogue, dans l'échange, dans l’évaluation juste. Mais il faut bien avouer que c'est restreint et que cela ne donne des fruits que limités et, souvent, mitigés. Que cela ne nous empêche pas de le faire néanmoins. Mais voilà... dans la cité il est difficile et tabou de parler d'Amour... cela ne correspond pas à l'imaginaire des peuplades larguées qui y vivent, même si individuellement, le lascar espère secrètement de connaître ça un jour au moins avec avec une « meuf »... il est vite rattrapé par sa culture machiste, à la fois conquérante et soumise... bien loin de Diderot ou Rimbaud… et ne parlons pas du Christ qui est à leurs yeux (selon notre conception chrétienne) une abomination car Allah ne peut pas avoir de fils, mais juste des prophètes. S’il est incapable d’avoir un fils, on se demande comment il a bien pu créer l’Univers.

Du coup, de plus en plus de personnes en France s'interrogent sur les bienfaits de l'immigration. En tout cas sur la manière de la gérer et de la considérer, cette « Chance Pour La France ». À commencer par les immigrés parfaitement intégrés, comme moi, ou les descendants d'immigrés, qui sont reconnaissants à ce pays de la Chance qu'il nous a donné, lui à nous ou à nos parents, pour construire notre vie de manière sensée. Voilà.



Alors en parcourant la toile, j’ai pu voir que Paratext y allait de son hommage aussi, à Fred Chichin, en profitant, par la même occasion, pour saluer Jean-Louis Murat qui est du genre à ne pas mâcher ses mots non plus. Je reproduis ici, du coup l’un des extraits qu’il a balancé sur son Blog et où Jean-Louis Murat assassine comme il faut, de sa position de chansonnier-baroudeur, l’ennemi larvé de face :


« Michaux ou René Char me tombent des mains ! J'aime mieux me replonger dans la lecture des chansons de Pierre Jean de Béranger, dont je viens de faire un album de reprises. Il faut d'urgence rééditer ses textes! Au XIXe siècle, c'était une star, admirée par Victor Hugo, Goethe ou Lamartine. Il a été complètement autodidacte, comme moi, et il est devenu l'un des plus grands poètes du XIXe siècle. La richesse de son écriture n'a rien à voir avec le niveau de la chanson française d'aujourd'hui, qui illustre bien l'échec de l'Education nationale. Les textes ne disent rien, on remplit des cases avec des mots, comme s'ils étaient innocents...
Quand j'écoute la radio, je deviens dingue. On a l'impression de vivre pendant l'entre-deux-guerres, lorsque les vedettes de la chanson n'étaient autres que les pétomanes...
Le niveau du roman français contemporain, c'est pareil. Récemment, il n'y a guère que Philippe Muray et Renaud Camus qui m'aient semblé de vrais défenseurs de la langue française. »


LIRE, mai 2005

Je ne connais pas du tout Pierre Jean de Béranger, par contre je ne vois pas en quoi l’on ne pourrait être en mesure d’apprécier Michaux et Char ainsi que Philippe Muray et Renaud Camus. Mais je comprends son invective. Michaux et Char ont, dans une certaine mesure, contribué à complexifier la Poésie en la rendant abstraite. Cherchant à percer le centre de la cellule, cherchant à atteindre les particules elles-mêmes, leur Verbe a influencé, par la suite, toute une flopée d’écrivaillons qui pensaient que plus ils s’étaleraient dans l’abstraction verbale plus ils se trouveraient élevés sur le piédestal de la gloire poétique. Risible ! En attendant, oser citer Renaud Camus, lorsqu’on connaît la controverse qu’a provoqué l’écrivain et que ses lamentables détracteurs traitent de pétainiste, c’est courageux. On apprends aussi, dansun article du 1er Octobre 2007 dans Libération que « Peu avant sa mort, en 2006, l’essayiste Philippe Muray avait écrit deux lettres au chanteur. Jean-Louis Murat regrette de ne pas l’avoir rencontré. » Comme je le comprends. Ils auraient trinqué ensemble et Muray aurait indiqué à Murat quelque éclairage nuancé sur sa vision du monde.

Il se passe quoi là, en effet, dans le Rock ? comme se le demande un petit névrosé dans un commentaire affligeant sur ma « brève » Al Fath. Les Rita Mitsouko d’abord. Jean-Louis Murat ensuite. Qui n’y est pas allé seulement de sa verve dans le magazine Lire.

Dans le journal Le Monde du 17 novembre 2007 Jean-Louis Murat se lache :

"L'écrivain américain Brett Easton Ellis a dit : "Depuis la nuit des temps, l'Antéchrist cherche un moyen de prendre le pouvoir sur les consciences de l'homme, enfin il y est arrivé avec Internet." Le Web rend les gens hypocrites, il incite à prendre des pseudonymes. C'est un monde de délation, intoxiqué de spams et de pubs.

(...)

Question : La gratuité n'est-elle pas le meilleur moyen de démocratiser la culture ?

C'est une blague ! Cela nous tue. La démocratisation, c'est à l'école maternelle qu'elle doit être ancrée. Une fois les bases et l'envie acquises, chacun peut faire son choix. Par ailleurs, je ne suis pas démocrate, je suis happy few. La culture est le fait d'une minorité, d'une élite qui fait des efforts. Attention, pas une élite sociale ! La femme de ménage ou le facteur sont absolument capables de sentiment artistique. Mais la démocratisation, pour moi c'est le concours de l'Eurovision : chaque pays envoie son artiste fétiche. Et là, comme disait Baudelaire, la démocratie, c'est la tyrannie des imbéciles. Sur MySpace, vous allez voir 45 000 nigauds, les 45 000 artistes ratés qui ont ouvert leur page - j'y suis aussi, parce que sinon on me vole mon nom."



Dans le Nouvel Observateur il ne prend aucun détour :

«Baudelaire est un poison. Je me suis laissé intoxiquer par sa poésie négative. L’époque va si vite qu’il n’y a rien de plus novateur que l’alexandrin. Alors, moi, je fais l’éboueur: je ramasse Baudelaire. Baudelaire, c’est le voyage intérieur qui finit dans la ténèbre, comme il dirait. Il ne croit plus à rien, éventuellement à la grâce. Il a un côté prêtre défroqué. Ce genre de comportement amène à des catastrophes collectives. Le dernier homme de Nietzsche a les deux pieds dans la merde et ne s’en rend pas compte. Baudelaire, c’est l’avant-dernier homme. Il est victime de son système nerveux. Souvent, il tombe dans une hystérie de rentier, à la façon des gens payés à rien foutre d’aujourd’hui. Il est très actuel. C’est un culbutos: il oscille sans cesse entre l’amour de soi, la rumination de soi, la haine de soi, de l’autre, du peuple.

Ni démocrate ni royaliste, il n’aime pas le peuple. Au XXIe siècle, plus personne n’aime le peuple: on ne se soucie que des téléspectateurs, des ceux-ci, des ceux-là, on découpe le saucisson et on n’a plus affaire qu’à des rondelles. Baudelaire n’aime guère le suffrage universel. Il faut le dédouaner: la première expérience de suffrage universel amène Napoléon III au pouvoir et accouche d’un tyran.»

«Pour nous, Français, dans la musique il y a une rupture en 1789. C’est l’époque où on pète tous les violons, parce que ça fait mauvais genre. La musique devient une affaire de conservatoire et on se retrouve avec du folklore: on n’arrive plus à faire le lien. En Angleterre, les héritiers de Purcell, c’est les Beatles. Chez nous, il n’y a pas cette continuité.»

«J’ai chanté Béranger, mais je déteste les gens qui manifestent leurs idées politiques dans leurs chansons. Quand tu écoutes les interviews de Ferré ou de Brassens, tu hallucines. Ils sont contre l’armée, contre la police, contre le truc et le machin. Qu’est-ce qu’ils veulent avec leur anarchisme de droite ? Brassens met Roosevelt, de Gaulle, Hitler dans le même bateau! Et il part gentiment avec son paquetage visser des Messerschmitt avec Marchais pendant trois ans en Allemagne.

Manu Chao, c’est de la rigolade; l’altermondialisme, c’est son fonds de commerce. 1981, c’est la naissance de l’Homme Bon, dit Philippe Muray. L’Homme Bon a ses icônes. Il adore Manu Chao car Manu Chao a pris tous les gimmicks de l’Homme Bon. Baudelaire t’éclaire sur cette hypocrisie totale. Manu Chao a réussi à faire ce que Bové ne réussira jamais; c’est son frère de lait, mais lui, c’est d’abord un businessman. Manu Chao, si tu fais du «rock équitable», t’as qu’à verser les royautés aux prisonniers cubains au lieu d’investir dans l’immobilier en Espagne…

Le public de la chanson française est de gauche, donc tout le monde fait supergaffe à ce qu’il dit. Avant, tu avais un Ernest Pinard [l’avocat impérial qui accusa “les Fleurs du mal” et “Mme Bovary”]. Maintenant, tu as 60 millions d’Ernest. Et moi! Et moi! Et moi! Pinard, c’est extra. Pinard et Cauchon [l’accusateur de Jeanne d’Arc] sont les deux mamelles de l’âme française! Quand ça donne des interviews, c’est “plus à gauche que moi tu meurs”, alors qu’à ma grande stupéfaction 99% du business était pro-Sarkozy pendant la campagne.
»




«Baudelaire a une prescience supermoderne du féminisme, genre elles vont toutes devenir imbaisables, ces salopes ! Dans la chanson, il y a une nouvelle génération de chanteuses qui “font leur étroite”, comme on aurait dit au XIXe siècle. Du talent, mais si tu écoutes bien leurs textes, elles vivent très bien sans nous. Elles préfèrent le fantasme Chabal. Ou All Blacks. Quand tu vois le haka, tu as envie de prendre un fusil à lunettes et de descendre les quinze. Baudelaire avait pressenti la tarlouzification des âmes, dont l’emblème est Ségolène Royal. J’ai toujours trouvé que le gros cul du Poitou n’assurait pas une cacahuète. Ce pauvre François Hollande a bien fait de se barrer. Depuis, il va mieux: il a maigri, il tète les gros orteils des filles, il renaît.»



Il se passe que le « politiquement correct » craque progressivement de toutes parts. Et ce n’est que le début. Voilà. Il y aura des surprises encore. On est pas au bout du long tunnel mais y’a un brin de lumière au bout, là-bas. Le Rock ‘n’ Roll est né en voulant avoir une emprise sur la réalité et le réel, non en partant dans les songes creux des lendemains qui déchantent. C’était une volonté de vivre enfin sa sexualité, de tendre la main aux blancs pour les noirs, aux noirs pour les blancs, de réinstaller le Corps à la place qui se devait d’être la sienne, dans la danse et le mouvement et la révolte à la fois sociale et métaphysique, mais certainement pas politique. La politique gavait toute la jeunesse et à peu près au même moment les beatniks montraient la voie. La voie, c’est-à-dire le chemin spirituel, l’épreuve intérieure. Certains iront, ensuite, se fourvoyer dans des entreprises festives et pseudo-situationnistes, comme Woodstock en 1969, ou John Lennon et Yoko Ono avec leur « bed-in » pour la Paix. Conneries. Je me souviens qu’au début des années Reagan, dans une interview dans le magazine Best ou Rock & Folk, je ne sais plus, John Kay, le leader de Steppenwolf (les créateurs de « Born to be wild »(mp3)), disait déjà qu’il fallait aux américains une armée forte et puissante pour défendre les USA contre les rouges. C’est ce qui s’appelle avoir les pieds sur terre face aux pacifistes qui faisaient le jeu de l’URSS, même malgré eux, dans les années 50, 60, 70, 80. De longues décennies sartriennes à n’en plus finir tellement elles s’étiraient dans leur guimauve et leur morale de purs. Ce n’est même plus une question de situation sociale. Je suis, quant à moi, un modeste magasinier payé au lance-pierre, qui a passé les 16 dernières années à faire son travail correctement en disant « merde » aux syndicats couchés devant leurs centrales ou aux ordres du patron. En disant « merde », aussi, aux cadres qui voulaient me soumettre au-delà des limites qui leurs étaient imparties. C’est une question de positionnement par rapport à la réalité, par rapport au Réel, par rapport à l’Être (s’il existe encore) en nous et qui est, pour ma part, indéfectible à ce qui me structure, me rend pensant et actif. Juste bailler en allant voter à Gôche, en soutenant les « sans papiers » sans plus aucun respect pour le principe d’État de Droit, la mixité et la diversité Jack Languiennes, les altermondialistes qui vont étreindre Ahmadinejad ou Tariq Ramadan, ce n’est pas être libre, c’est être une larve rampante, un cloporte sans libre-arbitre, un couche-toi-là sans couilles qui n’ose pas regarder la vie à hauteur d’homme et dire, simplement, quelques vérités.

Donc, Rita Mitsouko, Jean-Louis Murat, John Kay, voici qu’à présent, comme me le signale encore Paratext , c’est l’icône Pop Homo, ex-leader du fabuleux groupe The Smiths, qui y va de ses déclarations sulfureuses.





Dans le dernier NME il a déclaré, cartes sur table, ou plutôt, selon le mot de Céline en « mettant sa peau sur la table » que la Grande-Bretagne « est devenu un pays terriblement négatif, qui fout les gens en l’air et les repousse. En outre, concernant l’immigration, c’est très difficile, car plus l’afflux d’étrangers est en hausse en Angleterre et plus l’identité britannique disparaît. Si vous voyagez en Allemagne, c’est toujours absolument l’Allemagne. Si vous voyagez en Suède, celle-ci a toujours une identité suédoise. Mais si vous voyagez en Angleterre, vous n’aurez aucune idée où vous êtes. Je ne reviendrai jamais vivre à Londres ou même en Angleterre à cause de l’explosion de l’immigration. Dans les rues de Londres on entend toutes sortes d’accents du sud mais pas d’accent britannique. J’ai tourné la page.”

Il ajoute plus loin “L’Angleterre, c’est du passé.” et aussi :“Vous ne pouvez pas dire à tout le monde : “Entrez chez moi, et faites comme chez vous.”"

Il est exact que Steven Morrissey avait osé chanter cette sublime chanson à la fois Patriotique et anti-dictatoriale (anti-Cromwell, pour être précis), « Irish Blood, English Heart »(mp3) dont le texte est sans équivoque :

Irish blood, English heart, this I'm made of
There is no-one on earth I'm afraid of
And no regime can buy or sell me

I've been dreaming of a time when
To be English is not to be baneful
To be standing by the flag not feeling
Shameful, racist or partial

Irish blood, English heart, this I'm made of
There is no-one on earth I'm afraid of
And I will die with both my hands untied

I've been dreaming of a time when
The English are sick to death of Labour
And Tories, and spit upon the name of Oliver Cromwell
And denounce this royal line that still salute him
And will salute him forever


Depuis toujours Morrissey s’est déclaré Patriote, amoureux de son pays, ce qui ne l’a nullement empêché d’exercer une vive critique à son encontre avec des chansons acides, voire pleines de napalm : à propos de la monarchie (The Queen is dead), du Premier ministre (Margaret on the guillotine), du système éducatif (The Headmaster rituel) ou du très homophobe conservatisme britannique en laissant planer le doute sur sa sexualité (I want the one that I can’t have). « We sadly know that we are the last truly British people you’ll ever know » affirmait-il déjà dans les années 90 dans son album « Your Arsenal ». Avec Mick Ronson à la production, il déployait des cohortes militaires dans chaque chanson et il n’y avait que les cons sans sel et sans saveur pour trouver quelque chose à y redire.



L’essentiel de ce que je pense de tout ça, des positions jugées « conservatrices » et du Rock ‘n’ Roll, je l’avais déjà écrit là : en janvier 2007, juste avant que le groupe musical auquel j’avais consacré laborieusement 16 années de ma vie ne se défasse et ne s’enfonce dans les eaux sombres de la lagune dont il portait le nom. Mes prises de positions d'homme libre ont été en grande partie à l’origine de ce « split ». On peut ainsi mesurer les dégâts que la bien-pensance peut faire dans les têtes les mieux faites. Et je ne parle pas ici de ma tête à moi.

II-In Memoriam... Fred Chichin et digressions diverses...

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

D'ailleurs... de plus en plus d'artistes se réveillent et n'en pensent pas moins... mais ils n'osent pas dire toujours ce qu’ils pensent... sont tenus par les couilles aussi... font amende honorable envers le système... histoire de ne pas cracher dans la soupe idéologique qui les fait bouffer... pourtant, ceux qui ouvrent progressivement les yeux, selon des bifurcations qui leurs sont propres, ce sont souvent des personnes sympathiques, tolérantes, gentilles... mais qui ne veulent plus tolérer n'importe quoi, n'importe comment et être sympathiques avec n'importe qui...
De plus en plus d’artistes… ou de citoyens lambdas.
Sarkozy, lors de son entretien télévisé de l’autre soir a dit qu'il combattrait l'antisémitisme, le racisme et l'Islamophobie !!! Je me suis demandé, en entendant ça, ce que venait foutre l'Islamophobie là-dedans ? Parce que l'Islam, que je sache, est une Religion et en France, pour ce que j’en sais, mais je m'avance peut-être, on a parfaitement le droit de ne pas aimer l'Islam, d'en avoir peur, d'en pressentir l'expansion dangereuse... bien. L’Islam ou tout autre religion. Et bien non... il semble de plus en plus que ce soit interdit. On peut cracher sur Benoît XVI, sur les juifs et leurs papillotes, mais pas touche à l'Islam. Et ça, ça commence à courir, sérieusement sur nombre de personnes... d'ailleurs ça commence à énerver les personnes les plus "Zen", les plus "Cool", celles issues, précisément, des années Mitterrand, mais qui en sont revenues de la foire à Jack Lang.

Je le remarque de plus en plus autour de moi, sans que pour autant ça ne soit encore passé dans les mentalités visibles, "officielles".Y'a, comme qui dirait, une résistance à l’intérieur d’elles-mêmes... Y'a une résistance parce qu'à la base, le français moyen est une personne un peu libertaire au pays des libertins, ouvrant sa gueule, le coude posé sur le zinc, la bière à la main, au pays de la tolérance et de l'hédonisme anarchisant et romantique issus de tout un Corpus qui pèse son poids, toute une filiation : chanson de geste et chanson courtoise, Montaigne, La Boétie, Rabelais, les Moralistes français (La Rochefoucauld, le Cardinal de Retz), esprit de la Fronde tout comme esprit Mousquetaire, tout le XVIIIème siècle (Voltaire, Diderot), puis... Rimbaud, Bloy, Céline, Camus, Breton, etc... une bonne part de franc-tireurs, de polémistes ou de baiseurs invétérés et puis d'un seul coup il a en face de lui des gens qui non contents de refuser de s'intégrer aux mœurs de la République (Parce que ça se plaint et ça vocifère sans arrêt dans les quartiers dits « populaires », en particulier dans la population issue de l’immigration, alors que contrairement à ce que veulent signifier les gémissements aigres, en France les moyens de subsistance et de culture sont supérieurs à ceux que l'on trouve dans leurs pays d'origines... en matière d'aides sociales, de locaux, de centres culturels, etc... pour le reste, il suffirait juste d'un peu de bonne volonté...) annoncent, de plus en plus, qu'ils veulent, à présent, conquérir le pays... et se venger d'une colonisation passée. Alors le français, doté de bon sens, il se gratte de plus en plus la tête... comme le regretté Fred Chichin.






Fred Chichin est mort au moment où la banlieue brûlait à nouveau. Encore une bavure. Deux jeunes sans casque, sur une moto, renversés par une voiture de police. Encore une occasion pour le ressentiment général de bouillir de tous ses feux. Une école qui brûle. 82 blessés. À présent ça tire sur les forces de l’ordre au fusil à grenaille ou à balle réelle. C’était déjà le cas lors des émeutes de Novembre 2005 qui ont fait dire à Dantec qu’il s’agissait de « prolégomènes » à une guerre à venir. En 2005 ça avait même commencé à déborder sur l’Allemagne et la Belgique. Mais finalement les médias ont enterré l’affaire. Ça m’avait laissé songeur cette « contamination » hors nos frontières qui d’ailleurs, Europe oblige, n’existent plus. Car je me souviens avoir lu, il y a quelques années de ça sur un site cette interview d’un Islamiste, j’en avais fait un copier/coller pour la garder et elle doit être facilement trouvable sur la toile sur un de ces site plus ou moins frontiste, tirée de Rizières et djebels, magazine trimestriel publié par l’Association des Anciens Combattants de l’Union Française — section toulonnaise, non trouvable en kiosque, ce qui rend la vérification des propos tenus dans l’article mis en ligne difficile. Et croyez-moi, je n’ai pas que ça à foutre que d’aller vérifier absolument toutes les conneries qu’on peut lire sur la Toile. C’est à chacun d’exercer son entendement, s’il lui en reste. Cependant, ça tient bien la route, je ne vois pas ce qu’on pourrait trouver à y redire :

- Moi : "Le réveil général de l'islamisme dans le monde entier, ne doit-il pas susciter certaines craintes dans le monde occidental, et notamment français ?"
- Sabaoui : "Tout à fait. L'Empire islamique qui fut autrefois plus grand que celui de Rome, rayonnait sur une grande partie du monde comme l'avait exigé notre prophète. Donc, comment voulez-vous qu'il ne reprenne pas la place qui est la sienne ?"

- Moi : "D'accord, mais en France, votre religion est largement admise. Il n'est qu'à voir le nombre de mosquées, plus de 1 500 !"

- Sabaoui : "Non ! Car les lois de votre république ne sont pas conformes à celles du Coran et ne doivent pas être imposées aux musulmans qui ne peuvent être gouvernés que par la Charia ? Nous allons donc œuvrer pour prendre ce pouvoir qui nous est dû. Nous allons commencer par Roubaix qui est actuellement une ville majoritairement musulmane à plus de 60 %. Lors des futures élections municipales, nous mobiliserons nos effectifs et le prochain maire sera musulman. Après négociations avec l'Etat et la Région, nous déclarerons Roubaix enclave musulmane indépendante, et imposerons la Charia (Loi de Dieu) à l'ensemble des habitants.

- Moi : "Croyez-vous que les 60 % de musulmans de Roubaix voteront pour élire un maire musulman ? Car certains, bien intégrés, ne voudront pas de ce programme."

- Sabaoui : "Souvenez-vous, sur vos antennes de télévision, le Roi du Maroc lui-même à déclaré qu' un Arabe restait toujours un Arabe, et le Coran nous dit que même un enfant né d'une union entre un Arabe et une infidèle reste et demeure Arabe ainsi que ses enfants, pendant 7 générations. Vous avez eu une démonstration magistrale de cette solidarité entre Arabes musulmans ou non lorsque notre Frère Khaled KELKAL, compromis dans les attentats du métro de Paris en 1995, traqué par toutes les polices, et mort en martyr, était logé, nourri et épaulé par l'ensemble de la population arabe de deuxième et troisième génération. C'est dire votre naïveté !".

- Moi : "Pour en revenir à Roubaix, que ferez-vous alors des non-arabes / non musulmans ?"

- Sabaoui : "C'est prévu ; la minorité chrétienne aura le statut de "dhimmis", Ce sera une catégorie à part qui pourra racheter ses libertés et droits par un impôt spécial. En outre, nous ferons ce qu'il faut pour les amener par la persuasion dans notre giron. Des dizaines de milliers de Français sur l'ensemble du territoire, ont déjà embrassé l'Islam de plein gré, pourquoi pas les chrétiens de Roubaix ? Actuellement à l'université de Lille, nous mettons sur pied les Brigades de la Foi, chargées de " convertir " les Roubaisiens récalcitrants, chrétiens ou juifs, pour les faire rentrer dans notre religion, car c 'est Dieu qui le veut ! Ceux qui refuseront malgré nos efforts, de se convertir seront traités comme il se doit. Si nous sommes les plus forts, c'est que Dieu l'a voulu, nous n'avons pas les contraintes de l'obligation chrétienne de porter assistance à la veuve, à l'orphelin, aux faibles et handicapés.
Nous pouvons et devons au contraire les écraser s'ils constituent un obstacle, surtout si ce sont des infidèles."

- Moi : "Ce que vous dites est affolant !"

- Sabaoui : " Vous semblez oublier vos croisades, vos colonisations et vos christianisations. Par ailleurs, vous n'attachez aucune attention à l'importante fécondité de nos femmes arabes qui suivent les préceptes du Coran, dont les seules naissances de 4/5/6 enfants ou plus par femme, vous submergeront ; paradoxalement, avec votre besoin de nous considérer comme Français, vous financez et nourrissez ceux qui deviendront vos maîtres.
Avouez que c'est du suicide. Il existe actuellement en France 6 millions d'Arabes ; peu importe qu'ils soient Arabes ou Français selon vos critères, ils sont et resteront Arabes. Sachez qu'ils constituent une armée mobilisable à tout instant d'au moins trois millions de soldats de Dieu, et que nous quadrillons tout votre territoire, même vos autorités reconnaissent 1 400 zones de non-droit. Ce que nous n'obtiendrons pas par la persuasion, nous l'aurons par la force."

- Moi : "Je doute fort que vous puissiez compter sur cette armée des ombres."

- Sabaoui : "Vous avez la mémoire courte, souvenez-vous qu'aux dernières élections qui se sont déroulées en Algérie au cours de l'année 1996, plus de deux millions d'Algériens résidant en France sont allés voter par solidarité. La mobilisation a bien marché."

- Moi : "Mais alors, qu'attendez-vous pour agir ?"

- Sabaoui : "Notre invasion "pacifique " au niveau de l'Europe, bien engagée, n'est pas encore terminée. Nous voulons agir simultanément dans tous les pays d'accueil. Puisque vous nous faites une place de plus en plus grande chez vous, nous aurions fort de ne pas en profiter. Nous serons votre cheval de Troie. Au nom des Droits de l'Homme dans lesquels vous vous empêtrez, vous n'avez réussi qu'à vous ligoter vous-mêmes. Tenez, si vous parliez comme je vous parle, en Algérie ou en Arabie Saoudite, vous seriez dans le meilleur des cas immédiatement arrêté. Vous avez créé des lois pour punir ceux des vôtres qui tiendraient des propos racistes à notre égard. Voyez jusqu'où va votre aveuglement : trouvez-vous normal d'envoyer de jeunes beurs accomplir leur service militaire en Algérie ?
Quand vous dites que les "jeunes "des banlieues sont des exclus, c'est encore vous qui vous culpabilisez. Khaled -Kelkhal, dont je vous parlais, n'était pas un exclu, il avait une famille et fait des études secondaires. Ce que les jeunes ne vous pardonnent pas, c'est que vous ne savez pas vous faire respecter d'eux ! Pourquoi respecteraient-ils une France qui capitule devant eux, qui s'offre aux émigrants à coups d'aides et d'avantages sociaux ?
La France devrait être comme une femme qui se fait désirer et non comme me vieille dame qui doit payer pour obtenir certaines faveurs. On ne respecte que ce que l'on craint. Quand nous aurons pris le pouvoir, vous ne verrez plus les beurs brûler les voitures, voler dans les magasins ou trafiquer la drogue. Ils sauront que le châtiment est implacable : le vol, c'est l'amputation et le crime, la peine de mort que nous, nous n'avons pas abolie. Nous vaincrons, car notre cause est juste. ALLAH AKBAR !"


Philippe AZIZ, journaliste, octobre 1996. (Rizières & Djebels n° 102 - Eté 1999)



Une belle perspective, en somme, pour les années à venir… Il va nous falloir réapprendre le sens des catacombes, l’Art des Masques, l’adresse des stratégies à tiroirs, le savoir-faire de la dissimulation et de l’attaque surprise. Le tout avec Éthique et abnégation. On va bien s’amuser. Dans le sang et la prière, pour ceux qui, croyants, iront au martyre avec la conviction des Saints. Au martyre, c’est-à-dire au témoignage. À moins que Dieu ne prenne la décision de se révéler à l’Humanité entière en sortant les grands moyens. Une production Hollywoodienne à la puissance de l’Infini, de quoi renvoyer les scénaristes et les réalisateurs les plus barges et les plus talentueux du globe à leurs études. « Seul le Père connaît le jour et l’heure. » dit le Christ. Amis croyants, priez. Priez pour nous aussi, nous les perdus, les largués, les pécheurs, les concupiscents, les défoncés comme le fut Fred Chichin avec son hépatite C, les égarés en Paradis Artificiels, les enfiévrés du Verbe qui cherchent Dieu sait quoi, c’est le cas de le dire, les malades et les convalescents nietzschéens.

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I-In Memoriam... Fred Chichin et digressions diverses...

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Récapitulons... Fred Chichin est mort. Par l'intermédiaire d'XP et de Doves, par leurs commentaires à ma note-hommage, je découvre, moi qui ne parviens pas à suivre toute l'actualité médiatique au fil de l'eau, que le Fredouille s'était illustré au travers d'une interview acerbe pour Télérama où il fustigeait la bien-pensance de ce triste pays à la dérive.

Après mise en page... voici l'interview controversée :


Le journaleux : ‘Variéty’ est enfin le disque le plus épuré que vous annonciez depuis toujours.

Catherine Ringer : Peut-être l’urgence nous a-t-elle aidée. Je devais partir en tournée pour un spectacle en Italie et notre label nous a demandé quelques titres inédits. Les morceaux sont sortis avec une facilité déconcertante. Du coup, j’ai annulé la tournée, et c’est reparti ! Ce format pop-rock tout simple nous va bien, il nous donne une liberté tout en nous cadrant bien.

Fred Chichin : On a surtout retrouvé un état d’esprit. Tout au long des années 90, on a été un peu largués. C’était l’époque du grand métissage, et on a commencé a mélanger un peu tout. Ça n’a rien donné. Ce n’est pas parce qu’on met un bassiste de funk, une guitare acoustique et un batteur chinois que c’est forcément plus intéressant. On y a juste perdu la pêche qu’on avait aux débuts des années 80. On s‘est fait piéger par le musicalement correct français.

Le journaleux : Mais ce métissage a commencé dès vos concerts il y a vingt ans, non ?

Fred Chichin : Au départ, on a pris des musiciens américains parce qu’on ne trouvait pas de Français qui « groovaient » comme on le souhaitait. Dès qu’ils swinguaient un peu, c’étaient des jazzmen, ce qu’on ne voulait pas non plus. C’est drôle, les gars avec qui on joue aujourd’hui étaient encore ados à l’époque de ‘C’est comme ça’. Et c’est la première fois que je m’entends bien avec des musiciens français. Malgré le décalage de génération, on a les mêmes racines musicales… Avec eux, j’ai retrouvé ce que j’aimais profondément : la musique occidentale, tout bêtement. Pendant des années, je m’en suis éloigné. C’est toujours intéressant intellectuellement d’explorer, de chercher ailleurs, mais au niveau du résultat artistique, ça l’est assez peu. Quand je repense à tous les bidouillages, les prises de tête pour utiliser tel son tel instrument parce que c’était à la mode. On se retrouvait avec un plat sur lequel on entassait la mayonnaise, le ketchup, trois cornichons… Comme on est pas nuls, il y avait toujours trois bonnes chansons, mais dans l’ensemble, c’étaient des assemblages d’éléments de l’air du temps. Et je trouve que presque toute la musique actuelle n’est que ça ! J’entends très peu de choses spontanées, qui jaillissent d’une vision personnelle.

Le journaleux : Les Rita Mitsouko, groupe des plus singuliers et déterminés, n’ont pas pu résister à la pression ?

Fred Chichin : C’est dur d’aller contre la société dans laquelle on vit. Surtout quand on fait de la musique. Les ambiances dans lesquelles on baigne nous imprègnent forcément. Il faut accomplir un effort considérable pour faire un retour sur soi-même et revenir aux choses essentielles. C’est tout l’inverse du message ambiant de l’échange, du brassage, de l’écoute de l’autre qui, artistiquement, dilue tout. Il faut arrêter avec l’intellectualisme et revenir au physique.



Le journaleux : Ce retour au « physique » symbolise aussi la victoire sur la maladie ?



Fred Chichin : Non. L’hépatite C, c’est une maladie de génération, la mienne. On est nombreux, de mon âge, dans mon milieu, à être passés par là. Mon état d’esprit actuel est beaucoup plus en réaction à l’état musical de la France. Je suis assez remonté et même amer, car j’ai l’impression d’avoir perdu mon temps, dix ou quinze années.

Le journaleux : Comment s’est faite la rencontre avec Catherine Ringer ?

Catherine Ringer : A une audition pour le spectacle de MarcO’, Flash rouge, en 1980. Fred était guitariste. Il m’a entraînée avec lui, m’a dit qu’on allait faire un groupe. J’en avais jamais fait, je n’étais qu’une interprète. Il m’a proposé : « On essaie pendant un mois. » On a donné des concerts et ça a marché. Il y a eu une part de chance mais aussi beaucoup d’acharnement.

Fred Chichin : Catherine était ce que je cherchais depuis toujours. Une chanteuse. Quand je l’ai trouvée, je savais que c’était bon. En premier, j’avais craqué sur la fille. Il y avait une affiche pour un spectacle avec elle en gros plan. J’ai auditionné pour être musicien, je l’ai vue, elle chantait super bien. Après, il ne me restait plus qu’à lui démontrer que ce qu’elle faisait était nul. Je l’ai donc débauchée. On est partis, les autres ont pleuré mais c’est comme ça : ils étaient mauvais… J’étais fasciné par les chanteuses de rock, j’adorais Jefferson Airplane et Janis Joplin. Il y a toujours une dimension supplémentaire par rapport aux mecs. Mais il y a peu de chanteuses parce que les mecs font peu d’efforts pour cerner, s’accorder à la sensibilité des femmes.

Le journaleux : Votre passion pour la musique remonte à loin ?

Catherine Ringer : J'écoutais de tout quand j'étais une jeunette. Classique, chanson, rock, blues, musiques de films, musiques d'ailleurs. Je n'ai jamais focalisé sur un genre particulier. Ma plus belle émotion musicale, c'était à 12 ans, un concert de Sun Ra, à Saint-Paul-de-Vence. Ça m'avait mise dans un drôle d'état. Après, il y eu James Brown.

Fred Chichin : La musique, c'est ma vie, depuis toujours. Elle m'a sauvé. J'habitais à Aubervilliers, dans une tour qui donnait sur des toits et des usines. J'étais un gamin un peu fantasque, plongé dans Jules Verne. Tout jeune, j'étais confronté à une contradiction flagrante : mon père était un communiste fou de westerns. Il était critique de cinéma mais, à cause de ses convictions, il voyait des westerns en cachette. Parce qu'officiellement il fallait détester le western américain, pur produit de l'idéologie impérialiste US. Quand on va voir des westerns avec son père en douce, comme si c'était un crime, on a vite un peu de mal avec le communisme. Sinon, mon père fréquentait les situationnistes, j'ai lu Marx, Aron, etc. Autant dire que j'ai appris le nihilisme et cette culture de se construire dans la haine de ce que l'on est. Tout ce qui n'était pas blanc était formidable, tout ce qui était blanc était mal. J'ai été élevé là-dedans. Il fallait admirer les Black Panthers. Toute la musique que j'aimais était honnie, jugée décadente, impérialiste. La seule musique admise, c'était ‘Le chant des partisans’. Il fallait toujours que je défende mes goûts, que je me batte pour eux.

Le journaleux : Pour reprendre un de vos titres emblématiques, ‘Y a d'la haine’…

Fred Chichin : Exactement. Notez que ça fait un moment qu'on l'a écrite, cette chanson. Chez les Anglo-Saxons, la haine a toujours été la source du meilleur rock, des Stones aux Stooges. C'est pour ça que le rock n'a jamais marché en France. Du moins, le vrai, l'authentique. Le rock original est devenu le twist, le rap est devenu le rap à l'eau, ou le rap débilo-facho primaire. Je suis un fan du rap US de la première heure, celui qui avait autre chose à dire que « bande d'enculés, on veut plus de sous ! ».

Le journaleux : Pourquoi ce titre d'album, ‘Variéty’ ?

Fred Chichin : ‘Variéty’, ça signifie diversité et non pas soupe uniforme. C'est aussi un clin d'œil à la variété française d'avant, celle d'un Claude François : je ne l'appréciais pas spécialement, mais, comme tout le monde, je l'entendais à la radio. Joe Dassin, aussi. Moi, j'aimais les Beatles ou les Rolling Stones, mais il faut reconnaître que c'était écoutable. Ces types savaient jouer du piano ou de la guitare, chanter. Ils connaissaient leur métier. On a perdu ça, je crois. Cloclo, il a eu du succès parce que c'était un super danseur et il avait un très bon répertoire. Ce n'était pas dur, il pompait le « top 10 » américain de chez Motown. Sauf que, maintenant, j'en connais plein qui pompent tout autant les Américains, le R'n'B et compagnie, et c'est affligeant… De toute façon, en France, il y a qui ? Philippe Katerine, Rachid Taha, et puis Etienne Daho. Ils font ce qu'ils disent et ce qu'ils veulent. Ils ont tout mon respect. Mais Manu Chao, non, par exemple. Ce n'est pas un musicien. C'est un politique. Comme Renaud. Ils prennent la musique en otage pour faire du militantisme. La musique, c'est un paillasson sur lequel ils s'essuient les pieds. Derrière, je n'entends qu'une bande de suiveurs qui se préoccupent de préserver leur pré carré. La musique, c'est un vrai travail et c'est dur. Mais en France, on ne travaille pas, on se contente d'un tout petit niveau musical. Je trouve terrible qu'on accorde moins de crédit à Daho qu'à des types comme Doc Gynéco ou JoeyStarr.

Le journaleux : Vous avez pourtant fait un duo avec Gynéco, non ?

Fred Chichin : Ah, oui, bien sûr, quelle créativité ! « Ah si j'étais riche, lalalalalala. » Le discours d'un Gynéco peut se résumer ainsi : « Si j'étais riche, je m'achèterais une Porsche et je t'emmerderais, bâtard. » Je les connais bien ces types, j'ai travaillé avec eux. Je suis resté deux mois avec une quarantaine de rappeurs. C'est édifiant sur le niveau et la mentalité… Le rap a fait énormément de mal à la scène musicale française. C'est une véritable catastrophe, un gouffre culturel. La pauvreté de l'idéologie que ça véhicule : la violence, le racisme anti-Blancs, antioccidental, antifemmes… C'est affreux.

Le journaleux : Lors de vos concerts avec l'Orchestre Lamoureux, en 2004, Catherine chantait comme on en rêvait depuis longtemps. On a souvent eu l'impression que vous vous l'interdisiez…

Catherine Ringer : C'est possible. C'est pour ça que j'annonce à chaque fois que je vais simplifier… Mais c'est comme lorsqu'on se dit « calmons-nous ! », ça ne veut pas dire qu'on y arrive. On a sa personnalité, son caractère, on a envie de se poser mais ce n'est pas facile. C'est toute une vie de travail de changer sa nature, son instinct. C'est un travail sur soi, et avec les autres surtout.

Fred Chichin : L'Orchestre Lamoureux, ça fait partie de ces aubaines qui vous tombent dessus. Financièrement, on n'aurait jamais pu monter un truc pareil. Ils nous ont invités. C'était l'occasion de faire du Ferré. J'en rêvais depuis des années.

Le journaleux : D'où vient cette passion pour Léo Ferré ?

Fred Chichin : J'ai été subjugué vers l' âge de 14 ans. Ma base, ce sont les Beatles, Léo Ferré et Prokofiev. J'écoutais autant Ferré en boucle que les Beatles. Brassens aussi, mais ce sont les textes de Ferré qui m'ont marqué. Une chanson comme La Solitude, avec cette idée : « Il faut aller laver ce qui nous reste de conscience dans les laveries automatiques », c'est formidable. Il avait tout compris. Si on a vraiment eu un grand artiste dans la musique populaire, un visionnaire, capable de s'exprimer aussi bien seul au piano, avec un groupe de pop électrique ou un grand orchestre, c'est lui. Il composait, écrivait les arrangements et était un immense poète. Léo Ferré devrait être reconnu comme un monument culturel. Eh bien non. En France, on préférera toujours Renaud. Ferré est haï, c'est normal, car personne ne détestait plus que lui l'establishment. Et l'establishment le lui rend bien. Renaud, lui, il a tout bon : il est antiaméricain, il est contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre. Il suffit d'aussi peu pour toucher un maximum de gens en France.

Le journaleux : ‘Marcia baila’ ou ‘Les histoires d'A.’ interprétés à la Nouvelle Star, ça vous fait quoi ?

Fred Chichin : Rien à cirer. On sert juste d'alibis culturels, de garants de crédibilité. Même aux Restos du cœur, ils ont joué une chanson des Rita. C'est pareil. Ça la fout mal si on n'y figure pas. Pour eux, ça donne une illusion d'ouverture. C'est toujours un peu de crédibilité de gagnée. Mais je ne suis pas naïf. Je connais toutes les combines, toutes les manipulations.

Le journaleux : Dans le nouvel album, vous chantez sur Rendez-vous avec moi-même : « Ouais très gros chantier / Je suis la singer Ringer, ouais / Très beau chantier / la beautiful belle Ringer »…

Catherine Ringer : Ça part de cette expression : je vais prendre du temps pour moi. Autrefois, certaines femmes faisaient des retraites dans des abbayes pour faire le point. Cette chanson, c'est ça : où est-ce que j'en suis, où vais-je, est-ce que j'ai changé ? Une chanson d'indépendance d'esprit, être face à soi plutôt que toujours en rapport aux autres. Cette chanson, avec ses allitérations « singer / Ringer », je l'ai écrite en anglais d'abord, puis je l'ai traduite. C'est une chanson méthode Coué. On fait tous ça, je crois, à défaut d'entendre les autres vous dire ce que vous aimeriez entendre, on se le dit à soi-même : « Allez vas-y ! T'es la beautiful Ringer, la plus belle ! » Une autoémulation, en somme.
Le journaleux : Une manière de confirmer le message de votre chanson Chères Petites, sur l'album Système D…

Catherine Ringer : Chères Petites parlait de ces gens qui disent aux jeunes que la vie est nulle dès qu'on grandit, qu'il faut profiter de sa jeunesse parce que après tout est horrible. Je dénonce cela. J'ai toujours aimé la vie dans son ensemble. Je n'ai pas peur de la mort. Quel que soit l' âge qu'on a, l'important est qu'on soit là, et ce que l'on en fait. J'ai 50 ans et je suis contente. Une fois qu'on est né, il faut suivre le mouvement ! Ça ne sert à rien de tenter d'arrêter le temps. Rien n'est immuable. La vie, c'est du travail, un effort constant.

Le journaleux : Vous avez toujours beaucoup joué sur votre physique, jusqu'à la provoc parfois…

Catherine Ringer : J'adore le spectacle, me montrer. Je suis comme Rufus, quand il venait au Café de la Gare, tout timide avec sa valise, en demandant : « C'est ici pour se montrer ? » les artistes qui choisissent d'œuvrer dans le rock aiment faire des choses marrantes. On fait ce métier pour prendre des libertés, changer au gré de son humeur. On est notre propre patron, c'est fondamental. La beauté d'une personne est d'autant plus intéressante qu'elle est variable. Dans les années 80, j'avais des dents très abîmées, toutes jaunes et cariées. Alors je les peignais avec du blanc quand je passais à la télé et ça me faisait un sourire pas possible, très hollywoodien. Quand une de mes dents est tombée, j'ai trouvé drôle la tête que ça me faisait : bien maquillée avec une dent en moins, comme si quelqu'un avait gribouillé une photo. Ce n'était pas pour m'enlaidir, je trouvais ça amusant… Il faut se bagarrer pour ne pas céder aux pressions. Il faut être ferme. Mon père peintre m'a donné une très bonne éducation artistique. Et j'ai eu envie de la perpétuer, dans mon travail, dans la vie.

Le journaleux : Les Rita Mitsouko, c'est l'histoire d'un couple ?

Catherine Ringer : C'est personnel, comme question… Vous savez, il y a des couples de commerçants ou de paysans qui travaillent ensemble toute leur vie et on n'en fait pas un fromage. On n'est pas les seuls.



(Pour la Source de l'Interview... voyez Télérama)

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Petite Précision : Fred ne semblait pas au courant, mais les prises de position de Doc Gynéco ont également évolué comme j'avais pu le montrer sur mon blog en Juillet dernier...

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À noter que, dans la foulée, une Chienne de Garde, pisseuse et froufrouteuse de son état, dans la feuille à chiotte qu'est Marianne déchaîne sa fougue Stalinienne contre Fred Chichin. Un bel article, en guise de réponse, qui explique aussi cette seconde affaire, se trouve là : sur Le Grain de Sable)... où l'on apprend, entre autre, que les Rita Mitsouko sont potes avec Maurice G. Dantec, qu'ils se rendent visite mutuellement au Canada ou à Paris, que Fred lisait Pascal Bruckner et que le couple a refusé d'héberger un "sans papiers". Quelle Horreur !

Fred Chichin a déchaîné les foudres de la bien-pensance à son encontre parce qu'il a simplement dit la vérité et claqué du verbe comme il faut.

J'aimais bien l'originalité de ce groupe, ce duo loufoque, qui avait su concilier une gouaille populaire à la Arletty, un visuel tendance Doisneau, un dandysme des troquets parigots, une défonce digne des haschischins et des décadents de La Belle Époque avec une musique pleine de bidouillages sonores d'elfes bioniques. Artisanat aristocratique des bas-fonds. Suite à cette interview, très révélatrice, le duo remonte encore plus dans mon estime, vraiment... Les hommes libres aiment les hommes libres. Cherchez pas à comprendre si vous êtes un consensuel, c'est comme ça.
Les Rita Mitsouko n'évoluaient plus dans le "politiquement correct" de leur début... non qu'ils fussent "politiquement corrects" à leur début, mais plutôt "tenus par les couilles" par le milieu, c'est ce que j'ai cru comprendre en lisant l'interview du Chichin. Se savait-il condamné lorsqu'il a balancé ces vérités ? Tout comme le Grand Charles, dans son bel article, je l'ignore. En tout cas il a vidé son sac, on peut le dire, et le journaleux de TÉLÉRAMA a dû être surpris, car tout comme moi il devait penser que les Rita était de Gôche. Mais le Chichin il est pote avec Dantec, il lit Bruckner (en ce moment détesté par la Gôche), il craint une guerre civile en France, il fustige le milieu musical français, le métissage à tout prix... bref, tout ce qui, selon lui, nous dilue. Tout ça ne les empêche pas d'aimer James Brown, Sun Ra, ou Rachid Taha... alors les accusations de "racisme" repasseront, merci. Et pendant que j'écris ces lignes j'écoute Fela Anikulapo Ransome Kuti, qui n'était rien qu'un putain d'identitaire, la compilation "Funkiest Grooves Vol.2" et les enculés du système à l'insulte facile et réductrice je les emmerde (mp3)