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07/03/2014

Il faut bien que je vous répète la vérité autant de fois qu’ils vous ont répété le mensonge

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« Enfants de France, ils vous disent que je répète toujours la même chose. C’est qu’il faut bien que je vous répète la vérité autant de fois qu’ils vous ont répété le mensonge. »

« Enfants de France, les tartuffes du nouvel ordre prêchent l’union. Nous savons ce qu’ils entendent par là. Les hommes de la capitulation vous invitent à capituler une fois de plus avec vos idéals et vos drapeaux. Moi je vous dis : allez de l’avant, marchez droit demain vers ce qui vous semblera juste et vrai. Les homme de la déroute font semblant de pleurnicher en s’accusant de s’être combattu au nom des principes. Ils mentent. C’étaient bien plutôt les convictions qui manquaient à notre pays, mais il regorgeait d’intérêts et d’appétits, de sceptique et de cynique. allez de l’avant ! débrouillez vous ! Il est bon qu’il y ait chez nous des communistes, des anarchistes, des royalistes, des socialistes, s’ils sont sincères – pourvu qu’on en ait fini avec les conservateurs. il est bon qu’il y ait des croyants et des incroyants, des croyants pour servir le Bon Dieu, des incroyants pour faire honte à ceux qui croient le servir en méprisant leur prochain, aux bigots fanatiques, aux gens d’église ambitieux. Il est bon qu’il y ait des anarchistes pour cracher à la figure des lâches qui nourrissent l’abject espoir d’être, de la naissance à la mort, entretenu par l’état. L’union d’un grand peuple ressemble à l’équilibre d’un homme qui marche, elle se défait et se refait sans cesse. allez de l’avant ! Vous n’avez à haïr que les traitres, à mépriser que l’imposture, à condition que vous restiez loyaux et sincères, le génie français se chargera de simplifier et de réconcilier pour vous. Que vos opinions diffèrent, qu’importe, si vous restez d’accord sur l’honneur et la justice. Nous avons failli périr non de la lutte des idées, mais de la démission des consciences. »

Georges Bernanos, Le lendemain c’est vous

 

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Être là...

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« Le principal au point de vue de l’existence dans l’histoire n’est pas de réussir (ce qui ne dure pas) mais d’avoir été là (ce qui est ineffaçable). »

Jacques Maritain, Pour une philosophie de l'Histoire

 

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La charité même de Dieu ne panse point celui qui n'a pas de plaies

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« Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée. C'est d'avoir une pensée toute faite. Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise âme et même de se faire une mauvaise âme. C'est d'avoir une âme toute faite. Il y a quelque chose de pire que d'avoir une âme même perverse. C'est d'avoir une âme habituée.
On a vu les jeux incroyables de la grâce et les grâces incroyables de la grâce pénétrer une mauvaise âme et même une âme perverse et on a vu sauver ce qui paraissait perdu. Mais on n'a jamais vu mouiller ce qui était verni, on n'a pas vu traverser ce qui était imperméable, on n'a pas vu tremper ce qui était habitué.
Les “honnêtes gens” ne mouillent pas à la grâce.
C'est que précisément les plus honnêtes gens, ou simplement les honnêtes gens, ou enfin ceux qu'on nomme tels, n'ont point de défauts eux-mêmes dans l'armure. Ils ne sont pas blessés. Leur peau de morale, constamment intacte, leur fait un cuir et une cuirasse sans faute.
Ils ne présentent pas cette ouverture que fait une affreuse blessure, une inoubliable détresse, un regret invincible, un point de suture éternellement mal joint, une mortelle inquiétude, une invincible arrière-anxiété, une amertume secrète, un effondrement perpétuellement masqué, une cicatrice éternellement mal fermée. Ils ne présentent pas cette rentrée à la grâce qu'est essentiellement le péché. Parce qu'ils ne sont pas blessés, ils ne sont pas vulnérables. Parce qu'ils ne manquent de rien, on ne leur apporte rien. Parce qu'ils ne manquent de rien, on ne leur apporte pas ce qui est tout.
La charité même de Dieu ne panse point celui qui n'a pas de plaies.
C'est parce qu'un homme était par terre que le Samaritain le ramassa. C'est parce que la face de Jésus était sale que Véronique l'essuya d'un mouchoir. Or celui qui n'est pas tombé ne sera jamais ramassé ; et celui qui n'est pas sale ne sera pas essuyé. »

Charles Péguy, Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne

 

 

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06/03/2014

La protestation peut atteindre des paliers d'indignation proprement divine

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 « Enfant, je supposais que la gaieté était une bonne chose, mais je pensais aussi que c'était lâche de ne pas protester contre des choses qui étaient réellement mauvaises. Après un interlude de sophistication intellectuelle et de stériles antithèses, j'en suis venu à pouvoir enfin penser ce qu'alors je ne faisais que ressentir. Mais, ce faisant, j'ai compris que la protestation peut atteindre des paliers d'indignation proprement divine, et que la gaieté n'était que le pâle écho d'une joie bien plus divine... »

Gilbert Keith Chesterton, L'Église catholique et la conversion

 

 

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05/03/2014

Il ne s'agit pas d'avoir une religion qui nous accorde la liberté

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« Nous n'avons pas besoin d'une religion qui ait raison là où nous avons déjà raison. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une religion qui ait raison lorsque nous avons tort. Pour ce qui est des modes contemporains, il ne s'agit pas d'avoir une religion qui nous accorde la liberté, mais (dans le meilleur des cas) de bénéficier d'une liberté qui nous permette d'avoir une religion. »

Gilbert Keith Chesterton, L'Église catholique et la conversion

 

 

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04/03/2014

Nous prenons le christianisme comme un risque

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« Nous sommes les fils des cathédrales et non des opulentes églises de la renaissance si dorées, si confortables, des luxueux salon de prière si propices aux examens de conscience minutieux, dirigés par des professeurs de psychologie, avec des exercices si compliqués que toute la vie se passe à tremper et retremper une volonté dont on risque de n’avoir jamais le temps de se servir pour le bien du prochain. Nous ne sommes pas fait pour ces travaux en chambre. Nos cathédrales sont si hautes et si ouvertes que nous avons appris à ne pas craindre les courants d’air. Nous prenons le christianisme comme nous prenons la vie – les deux ne font qu’un – nous le prenons comme un risque. Nous n’avons jamais souhaité être traité en nourrissons. Nous sommes de libres enfants du Bon Dieu. »

Georges Bernanos, Le lendemain c'est vous

 

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Michel Onfray : MAUVAIS GENRE

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« MAUVAIS GENRE -

Je découvre avec stupéfaction les racines très concrètes de la fumeuse théorie du genre popularisée dans les années 90 aux Etats-Unis par la philosophe Judith Butler qui ne cache pas l’inscription de sa pensée dans la lignée déconstructiviste de Foucault, Deleuze-Guattari et Derrida.

En 1966, les époux Reimer consultent le docteur John Money (1921-2006), sexologue et psychologue néo-zélandais spécialiste de l’hermaphrodisme à l’université américaine Johns Hopkins. Cet homme affirme depuis 1955 que l’identité sexuelle biologique du mâle ou de la femelle ne suffit pas à constituer le genre sexuel du garçon ou de la fille – la thèse cardinale de la Théorie du Genre. Le problème des Reimer ? La circoncision de David pour des raisons médicales, un phimosis, l’un de leurs jumeaux, a raté : la cautérisation électrique a brûlé le pénis, la verge est calcinée.

Le Docteur Money saisit l’occasion pour prouver expérimentalement la validité de ses hypothèses théoriques. Il invite les parents à éduquer David comme une fille. David devient Brenda. Il subit un traitement hormonal. Quatorze mois plus tard, on lui retire les testicules. Elle est habillée en fille, traitée comme telle. A six ans, il semble devenu une fille. John Money publie des articles et des livres pour défendre la théorie du genre avec ce qui est devenu dans la littérature spécialisée « le cas John / Joan ».

Or David/Brenda grandit douloureusement. Sa voix mue à l’adolescence ; il est attiré par les filles. Le médecin veut lui imposer une vaginoplastie ; il refuse. Money contraint les deux jumeaux à simuler des relations sexuelles pour stimuler le désir de David. A treize ans, David menace de se suicider si ses parents continuent à lui imposer les visites à Money. A quinze ans, le jeune homme arrête son traitement hormonal et se fait prescrire de la testostérone. Il subit une mastectomie et deux opérations de phalloplastie. Ses problèmes identitaires le détruisent. Il boit. Il suit un traitement médical pour schizophrénie.

Devant sa détresse ses parents lui révèlent enfin la vérité. Brenda redevient ce qu’il était : David. Il épouse une femme. Mais ne trouve ni la paix, ni la sérénité. Il se suicide en 2002 par une overdose de médicaments. Son frère Brian met fin lui aussi à ses jours en 2004. Silence de Money qui avait publié Homme & Femme, Garçon & Fille en 1972 en racontant l’histoire qui prouvait selon lui la validité de ses hypothèses. Précisons qu’il défendait par ailleurs la pédophilie et stigmatisait l’hétérosexualité comme une convention à déconstruire…

En 1997, Milton Diamond, professeur d’anatomie et de biologie reproductrice de l’université de Hawaï, découvre la falsification et la dénonce. Money réplique et dénonce… une conspiration de l’extrême-droite et des mouvements anti-féministes ! Ses partisans épousent son délire : les vrais souvenirs de David sont présentés comme relevant du « syndrome des faux souvenirs »… Autrement dit : le menteur dit vrai ; l’homme qui dit vrai, ment – mais ne le sait pas ! Effet de l’inconscient… Dénégation du réel une fois de plus chez cet homme qui croyait plus juste ses délires que la réalité qui, si la raison ne l’avait pas déserté, lui prouvait pourtant la nature délirante de ses théories.

Judith Butler fait le tour du monde en défendant ces délires. La presse de la bienpensance française de gauche lui ouvre largement ses colonnes. De la même façon que le réel a montré les erreurs de Marx & de Lénine, de Freud & de Lacan, mais qu’il y a toujours des marxistes & des freudiens, le réel a montré en 2002 que la théorie du genre était une fiction dangereuse, mais quantité de gens souscrivent à cette nouvelle déraison – dont Najat Valaud-Belkacem. Un jour viendra où l’on fera le compte des ravages effectués par cette sidérante idéologie post-moderne. Quand ? Et après quels considérables dommages ? »

Michel Onfray, La chronique mensuelle de Michel Onfray | N° 106 – Mars 2014 : Mauvais Genre

 

 

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Chant Orthodoxe Roumain...

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03/03/2014

Léo Ferré : Avec le Temps

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Léo Ferré

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02/03/2014

La vie est courte, mais l’ennui l’allonge

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« Il ne faudrait produire que des chefs-d'œuvre et dédaigner la gloire, comme il faudrait gagner beaucoup d'argent pour vivre pauvre.

Il faut renoncer à tout ce qu'autrui ramasse trop facilement. » (25 janvier 1906)

 

« Le mot le plus vrai, le plus exact, le mieux rempli de sens, c'est le mot "rien". » (26 janvier 1906)

 

« La vie est courte, mais l’ennui l’allonge. Aucune vie n’est assez courte pour que l’ennui n’y trouve pas sa place » (5 mars 1906)

 

« Ne comptez pas trop sur la société pour faire des réformes : réformez-vous vous-même. » (13 mars 1906)

 

« Je deviens un peu plus modeste, mais un peu plus orgueilleux de ma modestie. » (26 mars 1906)

 

« Je ne veux pas me mettre moi-même en avant, mais ça m’ennuie qu’on ne vienne pas me chercher par la main en disant : "Voilà l’homme qu’il nous faut". D’ailleurs, je refuserais de suivre. » (16 avril 1906)

 

« Il y a des choses que je m'efforce de ne pas dire, mais je souhaite qu'on les devine. » (16 avril 1906)

 

Jules Renard, Journal

 

 

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L'abrutissement pour tous et pour toutes, au nom de l'amour, bien sûr

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« Attention, pas de blague : vous approuvez hautement le mariage pour tous, c'est-à-dire l'abrutissement pour tous et pour toutes, au nom de l'amour, bien sûr. Vous ne voyez pas d'inconvénients à ce que les enfants soient fabriqués, adoptés, toujours par amour. La procréation médicalement assistée (déjà une vieille histoire) vous semble un pas positif sur la Lune, et la gestation pour autrui une preuve, même rétribuée, d'amour pour l'humanité. Ne craignez rien, tout sera de plus en plus calme, discret, furtif, attentionné, comme une euthanasie amoureuse. Naissez, faites naître, occupez-vous de ce qui naît, soyez utile, taisez-vous, mourez.

Un petit garçon de 3 ans déclare un jour au couple de fortes lesbiennes américaines qui l'élève: "Je suis une fille." Miracle, il a tout compris. Ce nouveau messie n'en démord pas, les psychiatres le fêtent, il doit être acheminé vers son choix émouvant, son destin. A 11 ans, il aura droit à un traitement hormonal pour lui éviter une masculinité fâcheuse. On ne parle pas encore ouvertement de castration, mais chacun sait que le pénis, et ses possibilités, reste un élément perturbateur de la civilisation, une sorte de parasite. Ces deux parentes sont d'avant-garde. On attend la petite fille qui s'exclamera soudain, devant ses deux parents masculins: "je suis un garçon!" Suivra, non pas l'ablation, mais la greffe. De toute façon, les recherches convergent: il n'y a pas seulement deux sexes, mais des centaines, et, après des millénaires d'imposture, l'avenir est largement ouvert à toutes les complexités.

Pour l'instant, vous évitez d'être traité de phobe,. "Homophobe" est devenu une accusation grave et courante, un délit réprimé par la loi. Vous ne vous sentez pas phobe, ce qui voudrait dire effrayé par des comportements intimes autres que les vôtres. Les vôtres, d'ailleurs, si je suis bien informé (mais cela reste entre nous), ne font partie d'aucun ensemble connu. Vous seriez donc seul de votre espèce ? Eh oui, et c'est bien là la preuve de votre contre-folie. »

Philippe Sollers, Médium

 

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01/03/2014

C’est bien plutôt parce que les Français ont déjà perdu leur identité qu’ils ne parviennent pas à comprendre que les immigrés veulent garder la leur

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« S’il m’est arrivé de critiquer le Front national, c’est tout simplement que je n’en partage pas les idées. Donner à croire que sans l’immigration, tous les problèmes seraient automatiquement résolus, est une contre-vérité manifeste. Faire de ce problème l’axe central du discours politique, c’est se vouer à n’apparaître que comme le parti de la xénophobie et de l’exclusion, avec comme conséquence de s’interdire de jamais parvenir au pouvoir. L’immigration est un problème bien réel, mais ce n’est pas elle qui est responsable de la disparition de l’identité française. C’est bien plutôt parce que les Français ont déjà perdu leur identité qu’ils ne parviennent pas à comprendre que les immigrés veulent garder la leur. Le principal facteur de dissolution des identités dans le monde actuel est la logique de la marchandise, qui tend à éliminer toute garantie symbolique des échanges : la désymbolisation équivaut à l’effacement de tout repère identitaire excédant l’intérêt comptable et la logique du profit. Le Front national est par ailleurs un parti nationaliste, antifédéraliste, antirégionaliste, antieuropéen, jacobin. Mes positions sur tous ces points sont à l’opposé des siennes. »

« Le regard que la Nouvelle Droite a fréquemment porté sur le monde indo-européen ne relève pas de la nostalgie ou de la sacralisation des racines. Outre son intérêt intrinsèque du point de vue du savoir, il permet seulement de constater à quel point le système des valeurs de l’Europe des origines différait de celui qui prévaut aujourd’hui. L’idéologie tripartie des Indo-Européens, telle qu’a pu la restituer Georges Dumézil, n’est évidemment pas un modèle institutionnel transposable dans le monde actuel. Il nous permet en revanche de constater, par exemple, que l’économie et le commerce étaient dans l’Antiquité considérée comme des activités inférieures, que les valeurs de gratuité et de don primaient les valeurs d’utilité et d’intérêt, que l’homme se situait par rapport au cosmos dans un rapport de co-appartenance harmonieuse, et non dans un rapport de maîtrise instrumentale relevant de l’hybris (la démesure), que l’individu isolé n’était tout simplement pas représentable hors de son contexte social et culturel, que la dimension "publique" de l’existence était posée comme supérieure à la vie privée, que le droit était à l’origine une relation et non un attribut, etc. »

Alain de Benoist, sur le site "Occidental Quaterly" en 2005

 

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28/02/2014

Car moi j’ai subi tous ces amours...

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« Il y a tant d’amours dans la vie pour l’homme ! À quatre ans, amour des chevaux, du soleil, des fleurs, des armes qui brillent, des livrées de soldat ; à dix, amour de la petite fille qui joue avec vous, à treize, amour d’une grande femme à la gorge replète, car je me rappelle que ce que les adolescents adorent à la folie, c’est une poitrine de femme, blanche et mate.

Je faillis me trouver mal la première fois que je vis tout nus les deux seins d’une femme. Enfin, à quatorze ou quinze, amour d’une jeune fille qui vient chez vous. Un peu plus qu’une soeur, moins qu’une amante. Puis à seize, amour d’une autre femme jusqu’à vingt-cinq. Puis on aime peut-être la femme avec qui on se mariera.

Cinq ans plus tard, on aime la danseuse qui fait sauter sa robe de gaze sur ses cuisses charnues. Enfin, à trente-six, amour de la députation, de la spéculation, des honneurs ; à cinquante, amour du dîner du ministre ou de celui du maire ; à soixante, amour de la fille de joie qui vous appelle à travers les vitres et vers laquelle on jette un regard d’impuissance, un regret vers le passé.

Tout cela n’est-il pas vrai ? Car moi j’ai subi tous ces amours, pas tous cependant, car je n’ai pas vécu toutes mes années, et chaque année dans la vie de bien des hommes est marquée par une passion nouvelle, celle des femmes, celle du jeu, des chevaux, des bottes fines, des cannes, des lunettes, des voitures, des places. »

Gustave Flaubert, Mémoires d’un fou

 

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D'ailleurs comment se tourner vers La Mecque cinq fois par jour en orbitant à 50 000 km/h entre Mars et Jupiter ?

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Une fatwa interdit aux musulmans de se rendre sur Mars

 

« Je ne sais à quoi peut ressembler une planète complètement islamisée, sinon à un Sahara géant, je crois que quelque chose dans le plan de la Surnature en empêche l'occurrence, sous peine d'autodestruction de cette planète et peut être de la vie intelligente ailleurs dans le cosmos.
Aucune conquête spatiale ne sera possible avant la résultante de l'Armageddon qui s'annonce. S'il est probable, après tout, qu'une telle religion puisse localement anéantir une humanité planétaire, il me semble improbable que le plan de la Surnature puisse inclure son expansion surnaturelle dans l'Espace. D'ailleurs comment se tourner vers La Mecque cinq fois par jour en orbitant à 50 000 km/h (et donc en rotation constante, y compris sur soi-même) entre Mars et Jupiter, objets eux-mêmes en rotation constante, comme notre propre Terre ? »

Maurice G. Dantec, American Black Box. Le Théâtre des opérations 3 : journal métaphysique et polémique, 2002-2006

 

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27/02/2014

Notre époque montre une forte tendance au pacifisme. Ce courant émane de deux sources, l'idéalisme et la peur du sang. L'un refuse la guerre par amour des hommes, et l'autre parce qu'il a peur.

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Au premier plan, Ernst Jünger, avec derrière lui Emil Cioran

« La guerre est la plus forte rencontre des peuples. Alors que commerce et circulation, compétitions et congrès ne font se joindre que les pointes avancées, la guerre engage l'équipe au complet, avec un objectif seul et unique : l'ennemi. Quels que soient les problèmes et les idées qui agitent le monde, toujours leur sort se décida par la confrontation dans le sang. Certes toute liberté, toute grandeur et toute culture sont issues du silence de l'idée, mais seules les guerres ont pu les maintenir, les propager ou les perdre. La guerre seule a fait des grandes religions l'apanage de la terre entière, a fait surgir au jour, depuis leurs racines obscures, les races les plus capables, a fait d'innombrables esclaves des hommes libres. La guerre n'est pas instituée par l'homme, pas plus que l'instinct sexuel ; elle est loi de nature, c'est pourquoi nous ne pourrons jamais nous soustraire à son empire. Nous ne saurions la nier, sous peine d'être engloutis par elle.

Notre époque montre une forte tendance au pacifisme. Ce courant émane de deux sources, l'idéalisme et la peur du sang. L'un refuse la guerre par amour des hommes, et l'autre parce qu'il a peur.

Le premier est de la trempe des martyrs. C'est un soldat de l'idée ; il est courageux : on ne peut lui refuser l'estime. Pour lui, l'humanité vaut plus que la nation. Il croit que les peuples, dans leur furie, ne font que frapper l'ennemi de plaies sanglantes. Et que lorsque les armes ferraillent, on cesse d'oeuvrer à la tour que nous voulons pousser jusqu'au ciel. Alors il s'arc-boute entre les vagues sanglantes et se fait fracasser par elles.

Pour l'autre, sa personne est le bien le plus sacré ; par conséquent il fuit le combat, ou le redoute. C'est le pacifiste qui fréquente les matchs de boxe. il s'entend revêtir sa faiblesse de mille manteaux chatoyants - celui du martyr de préférence -, et bon nombre d'entre eux ne sont que trop séduisants. Si l'esprit d'un peuple entier pousse dans ce sens, c'est le tocsin de la ruine prochaine. Une civilisation peut être aussi supérieure qu'elle veut - si le nerf viril se détend, ce n'est plus qu'un colosse aux pieds d'argile. Plus imposant l'édifice, plus effroyable sera le chute. »

Ernst Jünger, La Guerre comme expérience Intérieure

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La tension qui règne au-dessus des abîmes

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« Qu'avaient donc fait les Péruviens aux Espagnols ? A bon entendeur, les couronnes des forêts vierges qui se balancent aujourd'hui sur les ruines de leurs temples solaires chanteront la réponse. C'est le chant de la vie qui se dévore elle-même. Vivre égale tuer. »

« Comme d'autres dans l'art ou dans la vérité, ils cherchaient leur accomplissement dans la lutte. Nos voies sont diverses, chacun porte en son coeur une autre boussole. Pour chacun, vivre veut dire autre chose, pour l'un le chant du coq au matin clair, pour l'autre l'étendue qui dort au midi, pour un troisième les lueurs qui passent dans les brumes du soir.

Pour le lansquenet, c'était le nuage orageux qui couvre au loin la nuit, la tension qui règne au-dessus des abîmes. »

Ernst Jünger, La Guerre comme expérience Intérieure

 

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26/02/2014

Ma chère mère, vous ignorez tellement ce que c’est qu’une existence de poète

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« Chère mère,

20 décembre 1855,

Je suis absolument las de la vie de gargote et d’hôtel garni ; cela me tue et m’empoisonne. Je ne sais comment j’y ai résisté.

Je suis las des rhumes et des migraines, et des fièvres, et surtout de la nécessité de sortir deux fois par jour, et de la neige, et de la boue, et de la pluie.

(…) il y a quelque état plus grave que les douleurs physiques, c’est la peur de voir s’user et péricliter, et disparaître, dans cette horrible existence pleine de secousses, l’admirable faculté poétique, la netteté d’idées, et la puissance d’espérance qui constituent en réalité mon capital.

Ma chère mère, vous ignorez tellement ce que c’est qu’une existence de poète, que sans doute vous ne comprendrez pas grand-chose à cet argument-là ; c’est cependant là que gît ma principale frayeur ; je ne veux pas crever obscurément, je ne veux pas voir venir la vieillesse sans une vie régulière, je ne m’y résignerai JAMAIS ; et je crois que ma personne est fort précieuse, je ne dirai pas plus précieuse que d’autres, mais suffisamment précieuse pour moi.
»

Charles Baudelaire, Oeuvres complètes et Correspondances

 

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25/02/2014

Mon travail est un labeur obscur et souterrain de mine

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« Ni ce livre ni moi ne faisons de politique. Le sujet dont je parle ici est antérieur à la politique ; il est dans le sous-sol de la politique. Mon travail est un labeur obscur et souterrain de mine. La mission de celui que l’on a nommé "l’intellectuel" est en un certain sens opposé à celle du politicien. L’œuvre de l’intellectuel aspire – souvent en vain – à éclaircir un peu les choses, tandis que celle du politicien consiste souvent à les rendre plus confuses. Etre de gauche ou être de droite, c’est choisir une des innombrables manières qui s’offrent à l’homme d’être un imbécile ; tous deux, en effet, sont des formes d’hémiplégie morale. De plus, la persistance de ces qualificatifs ne contribue pas peu à falsifier encore davantage la "réalité" du présent, déjà fausse par elle-même ; car nous avons bouclé la boucle des expériences politiques auxquelles ils correspondent, comme le démontre le fait qu’aujourd’hui les droites promettent des révolutions et les gauches proposent des tyrannies. »

José Ortega y Gasset, La révolte des masses – Préface pour le lecteur français – Mai 1937

 

 

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Comment un homme de 20 ans pourrait-il aujourd’hui se faire un projet de vie qui ait une figure individuelle ?

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« A considérer dans les grandes villes d’aujourd’hui, ces vastes agglomérations d’êtres humains, allant et venant par les rues ou se pressant dans d’immenses manifestations publiques, une pensée prend corps en moi, obsédante : comment un homme de 20 ans pourrait-il aujourd’hui se faire un projet de vie qui ait une figure individuelle et qui, par conséquent puisse être réalisé de sa propre initiative et par ses efforts personnels ? Lorsqu’il essaiera de développer imaginairement cette fantaisie, ne s’apercevra-t-il pas qu’elle est sinon irréalisable, du moins fort improbable, puisque l’espace manque pour la loger, pour se mouvoir à son gré ? Le découragement le portera à renoncer, avec la facilité d’adaptation propre à son âge, non seulement à tous acte, mais encore à tout désir personnel ; il cherchera la solution contraire et imaginera alors pour lui-même une vie standard, faire des desiderata communs à tous ; et il comprendra que, pour obtenir cette vie, il doit la demander ou l’exiger en collectivité avec les autres. Voilà l’action en masse.

(…)

La condition première pour arriver à une amélioration de la situation présente consiste à se rendre bien compte de son énorme difficulté. C’est alors seulement que nous serons à-mêmes d’attaquer le mal dans les profondes couches où il a son origine. Il est en effet très difficile de sauver une civilisation quand son heure est venue de tomber sous les pouvoirs des démagogues. Les démagogues ont été les grands étrangleurs de civilisations. Les civilisations grecque et romaine succombèrent entre les mains de cette faune répugnante qui faisait dire à Macaulay : » Dans tous les siècles, les plus vils exemples de la nature de la nature humaine ont été trouvés parmi les démagogues ». Mais un homme n’est pas un démagogue simplement parce qu’il s’est mis à crier devant la foule. (…) La démagogie essentielle du démagogue, il la porte dans sa tête, elle prend ses racines dans l’irresponsabilité même du démagogue à l’égard des idées qu’il manie, idées qu’il n’a pas créées mais reçues de leurs véritables créateurs. La démagogie est une forme de dégénération intellectuelle qui, en tant que vaste phénomène de l’histoire européenne, apparaît en France vers 1750. Pourquoi à ce moment ? pourquoi en France ? C’est là un des points névralgiques dans la destinée de l’Occident et spécialement dans la destinée française.

C’est un fait que, depuis ce moment, la France et, par irradiation, presque tout le continent croient que la méthode pour résoudre les grands problèmes humains est la méthode de la révolution, entendant par ce mot ce que déjà Leibniz appelait une « révolution générale » , la volonté de tout transformer d’un seul coup et dans tous les genres. C’est à cause de cela que cette merveille qu’est la France est arrivée en de si mauvaises conditions à la conjoncture difficile du présent. Car ce pays possède – ou croit posséder – une tradition révolutionnaire. Et s’il est déjà grave d’être révolutionnaire, combien n’est-il pas plus grave de l’être, paradoxalement, par tradition ! Il est vrai qu’en France on a fait une grande révolution et plusieurs sinistres ou risibles. Mais si l’on s’en tient à la vérité toute nue des annales, on voit que ces révolutions ont surtout servi à faire vivre la France pendant tout un siècle – sauf quelques jours ou quelques semaines – sous des formes politiques plus autoritaires et plus contre-révolutionnaires qu’en presque aucun autre pays. Et surtout, le grand fossé moral de l’histoire française, les vingt années du Second Empire furent évidemment la conséquence de la sottise et de la légèreté des révolutionnaires de 1848. »

José Ortega y Gasset, La révolte des masses – Préface pour le lecteur français – Mai 1937

 

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24/02/2014

L’avènement des masses

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« L’avènement des masses au plein pouvoir social – qu’on y voit un bien ou un mal – est le plus important des faits qui soient survenus dans la vie publique de l’Europe actuelle. Mais comme, par définition, les masses ne doivent ni ne peuvent se gouverner elles-mêmes, et encore moins régenter la société, ce fait implique que l’Europe traverse actuellement la crise la plus grave dont puissent souffrir peuples, nations et cultures. Cette sorte de crise est intervenue plusieurs fois dans l’histoire. On en connait  la physionomie et les conséquences, on en connait aussi le nom ; c’est la révolte des masses. »

José Ortega y Gasset, La Révolte des Masses

 

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22/02/2014

Hostie volante non identifiée...

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« Lettre "D" : Direct sur France 2 (Lévitation en)

 

Le 7 novembre 1999, lors de l'assemblée plénière des évêques de France, une messe est célébrée en la basilique souterraine de Lourdes par trois cardinaux : Mgr Billé, archevêque de Lyon, Mgr Lustiger, archevêque de Paris, et Mgr Eyt, archevêque de Bordeaux. Dans le cadre de l'émission "Le Jour du Seigneur", cette messe est diffusée en direct sur France 2. On ne peut rêver meilleure vitrine pour l'un des pires cauchemars que puissent vivre, devant des millions de téléspectateurs, trois éminents prélats de l'Eglise catholique.
Sur l'autel se trouvent, posées l'une sur l'autre, deux grandes hosties de célébration. Au moment de l'épiclèse, le cardinal Billé s'adresse au Seigneur en prononçant la formule liturgique :  "Sanctifie ces offrandes, en répandant sur elles Ton Esprit. Qu'elles deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus…" C'est à cet instant précis que, semblant mue par un ressort ou tirée par un fil, l'une des hosties se soulève en oscillant vigoureusement, puis demeure en lévitation à trois centimètres de l'autre, et ce durant cinq bonnes minutes.
Dans toute la France, ce dimanche matin, les adeptes du rituel cathodique bondissent devant leur poste, se téléphonent, s'interpellent : "Branchez-vous sur la 2 !" Mais, à Lourdes, l'autel est trop éloigné pour que les fidèles massés dans l'immense basilique puissent se rendre compte de l'événement. D'autant que les trois cardinaux ont une réaction de sang-froid stupéfiante, qui confine à l'indifférence paisible. Sans le plus petit haussement de sourcils, sans la moindre variation de tonalité, ils continuent à célébrer leur messe comme si de rien n'était. Semblables à ce curé de Marcel Aymé qui, dans Clérambard, est le seul du village à ne pas voir l'apparition de saint François d'Assise à deux mètres de lui, n'ont-ils rien remarqué ? Mais si, bien sûr. Simplement, ils ont conscience du gros plan qui immortalise en direct, pour des millions de foyers, leur comportement face à ce phénomène relevant moins de l'éventuel miracle que du trucage d'illusionniste. Si Dieu existe, la vidéo également, et ils savent dès cet instant qu'ils auront à répondre de leur attitude devant le pape et les chrétiens du monde entier.
"Putain, c'est quoi ce truc ?" fut, sur l'instant, le seul commentaire dans l'enceinte de la basilique, prononcé entre ses dents par un cadreur de France 2.
A l'issue de la messe, le cardinal Billé, en état de choc, est abordé par une de ses amies présente à l'office. Il lui demande aussitôt, l'air soucieux mais le ton neutre, si "elle a remarqué quelque chose durant l'épiclèse". Réponse négative de la dame, qui enchaîne : "Qu'est-ce que j'aurais dû remarquer ?" L'archevêque lui fait signe de ne plus poser de questions, et s'éclipse. Dès le lendemain, en tant que président de la Conférence des évêques de France, il interdira à France 2 et aux producteurs du "Jour du Seigneur" de rediffuser ces images.
Pourquoi ? Par crainte d'une supercherie, ou bien d'un signe divin aux conséquences indésirables ? A l'issue de la célébration, dès la sortie du public, les autorités ecclésiastiques, audiovisuelles et policières ont évidemment passé au peigne fin l'autel et les accessoires liturgiques, pour tenter d'élucider le mystère. Mais toutes les explications "raisonnables" se sont révélées irrationnelles.
Illusion d'optique, comme l'a suggéré Mgr Lustiger ? Non : la prise de vues est objective. Trucage vidéo ? Non plus : les images ont été diffusées en direct. On a soupçonné alors l'équipe de tournage d'avoir monté une bonne blague anticléricale, en utilisant une minisoufflerie qui aurait fait décoller l'hostie. Hélas, aucun mécanisme de ce genre n'a pu être découvert. Et les techniciens de France 2, par la voix de leurs syndicats, ont fait remarquer qu'ils avaient peut-être autre chose à faire que ce genre de conneries.
Quant aux producteurs de l'émission "Le Jour du Seigneur", ils adressent par écrit, depuis 1999, à tout courrier concernant la messe du 7 novembre la réponse suivante :  "Le phénomène surprenant de l'hostie qui se soulève légèrement au moment de l'épiclèse, jusqu'à la fin de la prière eucharistique, ne résulte d'aucun montage ni d'aucune manipulation technique."
On a donc cherché une explication plus crédible. on l'a trouvée : l'humidité. Le phénomène de l'hostie volante s'étant produit dans une basilique souterraine, et donc humide, le choc thermique des projecteurs avait fait gonfler l'hostie du dessous qui, par effet de bombage, avait soulevé celle du dessus. Intéressant. Sauf que les agrandissements de l'image prouvent que l'hostie inférieure demeure obstinément plate. En outre, au gré du déplacement des officiants, les différentes couleurs de chasuble sont parfaitement visibles dans l'intervalle de trois centimètres qui, durant les cinq minutes de lévitation, sépare les deux rondelles d'azyme.
Heureusement, ce jour-là, il y avait de l'orage. Pain bénit, si j'ose dire, pour les rationalistes. L'énigme était résolue : c'est la foudre qui avait provoqué un phénomène électrostatique. Imparable. Sauf que la basilique souterraine est en béton armé, et qu'elle constitue donc une immense cage de Faraday qui la met à l'abri des perturbations électriques extérieures.
Reste alors l'hypothèse que les hosties aient développé elles-mêmes un champ électrique provoquant la lévitation. Hypothèse émise par le père Jean-Baptiste Rinaudo, docteur ès sciences, maître de conférence à la faculté de médecine de Montpellier : "Si des charges électriques positives sont apparues sur les deux fars internes des hosties, celle du dessus a pu se soulever, étant donné que deux charges du même signe se repoussent. A condition bien sûr que le pain azyme soit électrisables." On a donc frotté des hosties avec un chiffon de laine, avant de les soumettre à un électroscope. Celui-ci n'a pas réagi.
Aucune explication "naturelle" ou technique n'ayant pu être retenue, l'événement a été soigneusement passé sous silence, dans l'intérêt général de la science. Comme l'Eglise, de son côté, avait décrété l'embargo, ce fut la fin de la polémique. Les incroyants étaient contents, et les chrétiens n'allaient pas risquer l'excommunication en engageant leur foi sur ce numéro de voltige eucharistique, auquel le Vatican refusait de décerner le label de miracle.
Je n'ai découvert ces images qu'en 2005. Je venais de publier Clone le Christ ?, et un lecteur m'adressa une copie vidéo de la messe interdite, en me remerciant de ne pas "trahir mes sources". Je tombai des nues. Depuis, la prohibition épiscopale a été largement contournée par les internautes. Pressées de questions sur cette captation télévisée qui, par la grâce de YouTube et Dailymotion, a fait aujourd'hui le tour de la planète, les autorités catholiques consentent tout juste à parler de "prodige".
Le terme est important. L'extrême prudence du Saint-Siège face à ces phénomènes inexpliquées tient à leur nature même : pour l'Eglise, les prodiges ne sont pas forcément d'origine divine. Ils peuvent émaner de désordres psychiques purement humains (psychokinèse, pouvoirs occultes induits par le spiritisme…), voire du diable lui-même. Le nom de "miracle" ne saurait dont être dévoyé. Surtout en l'occurrence. Car ce qui gêne profondément le Vatican, dans la lévitation de cette hostie, c'est qu'elle remet en lumière, sous le feu des projecteurs audiovisuels, l'une des causes du schisme avec les chrétiens orthodoxes.
En effet, c'est lorsque les trois cardinaux ont prononcé les mots "Sanctifie ces offrandes en répandant sur elles Ton Esprit" - et précisément sur le mot esprit  - que l'hostie a sauté en l'air. Et cette coïncidence réveille un point de théologie des plus sensibles. Pour saint Jean Chrysostome, au Ive siècle, c'est "Jésus lui-même, par l'intermédiaire du prêtre, qui opère la consécration au travers des paroles prononcées durant la Cène". L'Eglise catholique romaine a adopté cette définition théologique de la transsubstantiation : le moment précis où le pain et le vin deviennent le corps et le sang du Christ est donc soumis aux paroles : "Ceci est mon corps… ceci est mon sang…" Les Eglises orientales, en revanche, et particulièrement l'Eglise orthodoxe, ont choisi une autre interprétation de la "présence réelle". Celle de saint Jean Damascène (VIIIe siècle), pour qui c'est le Saint-Esprit, et non Jésus, qui est à l'origine du miracle eucharistique : "Tu demandes comment le pain devient Corps du Christ et le vin Sang du Christ ? Moi je te dis : le Saint-Esprit fait irruption et accomplit cela qui surpasse toute parole et toute pensées."
C'est donc bien aux chrétiens orthodoxes que l'hostie volante semble avoir donné raison, ce dimanche 7 novembre, sur France 2. Et, qui plus est, en direct de Lourdes, le sanctuaire qui compte sur terre le plus grand nombre de miracles authentifiés par l'Eglise romaine.
L'autorité pontificale aurait pu profiter de l'occasion pour mettre en oeuvre la grande réconciliation tant attendue avec les chrétiens d'Orient. Cette lévitation télévisée de l'eucharistie, ce prodige rigolo en forme de clin d'oeil, cette "opération du Saint-Esprit" soulignant le double sens du mot spirituel, n'était-ce pas une belle opportunité pour l'Eglise, face à l'Islam, d'oublier ses tensions internes, de retrouver enfin son unité originelle, de "respirer par ses deux poumons", selon la formule de Jean-Paul II ? Le Vatican préféra passer sous silence l'événement, le dénuer de tout sens religieux, occulter son éventuel message oecuménique, et laisser le temps engendrer l'oubli. C'est raté.
Cela dit, le tapage désordonné, en terme de censure, est parfois aussi efficace que le silence. le sensationnel recouvre le signe, et le spectacle étouffe le sens. Ceux qui aujourd'hui visionnent ces images sur le Net continuent de s'étriper dans les blogs à coups de balivernes parareligieuses ("Dieu nous annonce la fin des Temps") ou néomatérialistes ("la lévitation truquée est le résultat d'un petit travail sur Adobe After Effects ou logiciel similaire").
Qu'est devenue l'hostie de la discorde ? L'a-t-on conservée à l'abri dans un reliquaire ou dans un coffre-fort ? A moins qu'elle n'ait subi le sort de sa lointaine devancière, la première hostie volante de l'Histoire qui, dit-on, décolla le 6 juin 1453 à Turin. Contenue dans le ciboire volé par un soldat, elle s'échappa dans les airs lorsque le mulet du voleur trébucha. Mais là, bien sûr, nous n'avons aucune trace vidéo. Juste la conservation inexplicable de cette rondelle de pain azyme, attestée par des documents durant cent trente ans. En 1583, les archives nous révèlent qu'elle fut consommée sur ordre du Saint-Siège, pour "ne pas obliger Dieu à accomplir un miracle perpétuel en la conservant intacte".
Comme quoi l'être humain, dans son infinie bonté, a même pitié de son Créateur.»

 

Didier van Cauwelaert, Dictionnaire de l'impossible

 

 

 

 

 

 
 

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21/02/2014

Il y a tou­jours de tout chez tous

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« Ce que je veux, c’est L’ANARCHIE OBLIGATOIRE : tout ce qui sort du désor­dre serait sévère­ment puni ! Étonnez-vous après ça qu’on me trouve raciste et fas­ciste ! Fas­ciste et pourquoi pas ? Anarcho-fasciste. C’est dans le dra­peau noir que se tail­lent les plus belles chemises. Je crois bien avoir trouvé la join­ture de l’anarchie et du fas­cisme. Pour un anar­chiste, seul enseigne­ment: le fas­cisme. Moi il y a longtemps que je ne lis plus que de la lit­téra­ture la plus fas­ciste pos­si­ble… Ils ont tous peur de se deman­der pourquoi sys­té­ma­tique­ment, les plus grands écrivains vien­nent de l’extrême-droite absolue. Ça les effraie d’y deviner une causal­ité sul­fureuse ! Pau­vres cons ! Restez bien dans vos préjugés de gauchistes de merde !… Et l’extrême-droite est encore démoc­ra­tique. Le fas­cisme est beau­coup plus loin, hors de l’hémicycle. La gauche est main­tenant au cen­tre de la droite. Tout a dévié. Après l’extrême-gauche, il y a l’anarchie. Après l’extrême-droite, il y a le fas­cisme. Les plus forts sont ceux qui trem­pent en même temps leur plume dans les deux encres. C’est vrai que j’ai du fas­cisme dans mon com­porte­ment, mais pas plus qu’un autre. Je ne le terre pas, c’est tout. Il y a tou­jours de tout chez tous. Tout le monde est méchant, tout le monde est bête, tout le monde est intel­li­gent, tout le monde est généreux, égoïste: c’est l’histoire des paramètres.

Moi je n’attends pas de voir réap­pa­raître un cer­tain national-socialisme en France pour pren­dre con­science du fas­cisme intrin­sèque de tout indi­vidu. D’abord parce que je pour­rais atten­dre longtemps; ensuite parce que je me priverais de la lec­ture de grands textes qui, sous la car­i­ca­ture un peu démodée de la poli­tique, lais­sent entrevoir des richesses méta­physiques et éthiques d’une grande valeur lit­téraire. C’est facile de nég­liger les paramètres car­ac­tériels du fas­cisme. Tout le monde a peur de mélanger les car­ac­tères avec les idéaux poli­tiques. Se faire traiter de nazi parce qu’on donne une claque à son gosse, c’est un abus de lan­gage, d’accord. Heureuse­ment que le monde est plus sub­til que le lan­gage ! Il doit y avoir autant de pères démoc­rates qui foutent des paires de claques à leurs enfants que de fas­cistes. À la lim­ite, je peux même très bien imag­iner un fas­ciste qui embrasse ses enfants pen­dant qu’un père d’extrême-gauche lui fout une rouste mon­stre… Je voudrais sub­limer, décor­ti­quer, faire réson­ner le mot « fas­ciste » tel que le lieu com­mun l’a trans­formé en adjec­tif bouf­fon, déplaisant, arbi­traire, stu­pide et ridicule. Léon Bloy savait quelle reli­gion il y a à creuser des puits dans l’inconscient des clichés. Je suis per­suadé que le fas­cisme est un état d’esprit pro­fondé­ment ancré chez l’homme et que seuls les plus hon­nêtes met­tent sur la table. Le fas­cisme n’est pas grou­pus­cu­laire mais indi­viduel. »

Marc-Édouard Nabe, Au régal des ver­mines

 

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Orgueilleux, présomptueux, acerbes, n’en doutons pas, tels vécurent, tels moururent les Cadets de Gascogne

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« Orgueilleux, présomptueux, acerbes, n’en doutons pas, tels vécurent, tels moururent les Cadets de Gascogne.
Ils étaient les cadets, les derniers-nés de pères nobles qui s’efforçaient de préserver leur héritage, un château plus ou moins délabré flanqué d’une pièce de vignoble, pour le transmettre intact à l’aîné. Que devenaient donc les autres, le deuxième, le troisième, le quatrième mâle? On leur donnait un vaste feutre à plumes flottantes, une rapière, une paire de grandes bottes montantes, le fameux havresac de cuir, et, dans le meilleur des cas, un brave cheval extrait de l’écurie paternelle. Ils pouvaient alors prendre la route et chercher fortune ailleurs. Et c’est ce que faisaient les plus jeunes fils des chevaliers, devenus chevaliers de fortune. Pour bien unique ils avaient la noblesse dans leur sang, mais sachant que tous l’ignoraient en dehors d’eux, ils s’arrogeaient comme par défi un point d’honneur particulier. Ils s’en allaient par le monde, faisant sonner leurs éperons, le regard torve et soupçonneux, prêts à tout instant à tirer la rapière du fourreau brinquebalant. […]
On les rencontrait sur toutes les routes de l’Europe, car ce que furent les cadets de la gaillarde Gascogne, les hidalgos l’ont été pour l’Espagne, les “Schlachzigs” pour la Pologne. Partout ces temps troublés donnèrent les mêmes moissons. Et cette sorte particulière de jeunesse dorée, cette chevalerie devenue au cours des ans une pépinière de reîtres et un véritable fléau national. »

Ernst von Salomon, Les Cadets

 

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20/02/2014

Au fur et à mesure que le temps a passé, ces deux ensembles que formaient le peuple et l'aristocratie se sont trouvés séparés par un fossé de plus en plus grand, et c'est dans ce fossé que s'est installée la classe bourgeoise

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« La conception de l’homme comme animal/être économique (l’homo économicus d’ Adam Smith et de son école) est le symbole, le signe même, qui connote à la fois le capitalisme bourgeois et le socialisme marxiste. Libéralisme et marxisme sont nés comme les deux pôles opposés d’un même système de valeurs économiques. L’un défend l’exploiteur, l’autre défend l’exploité –mais dans les deux cas, on ne sort pas de l’aliénation économique. Libéraux (ou néo-libéraux) et marxistes sont d’accord sur un point essentiel : pour eux, la fonction déterminante d’une société, c’est l’économie. C’est elle qui constitue l’infrastructure réelle de tout groupe humain. Ce sont ses lois qui permettent d’apprécier scientifiquement l’activité de l’homme et d’en prévoir les comportements. Dans l’activité économique, les marxistes donnent le rôle prédominant au mode de production ; les libéraux eux, le donnent au marché. C’est le mode de production ou le mode de consommation (économie de départ ou économie d’arrivée) qui détermine la structure sociale. Dans cette conception, le bien-être matériel est le seul but que consent à s’assigner la société civile. Et le moyen adapté à ce but est le plein exercice de l’activité économique.

(...) Au fur et à mesure que le temps a passé, ces deux ensembles que formaient le peuple et l'aristocratie se sont trouvés séparés par un fossé de plus en plus grand, et c'est dans ce fossé que s'est installée la classe bourgeoise. L'avènement de cette plèbe enrichie, aux yeux de laquelle le rang social n'est qu'une affaire de biens extérieurs à l'homme, a représenté par rapport aux sociétés européennes telles qu'elles s'étaient plus ou moins maintenues jusqu'à la Renaissance, un véritable renversement des valeurs: la classe qui, jusqu'alors, s'était essentiellement définie par le négoce des biens réclamait pour elle la fonction souveraine, à la quelle elle avait été auparavant strictement assujettie.

L'une des conséquences de la venue au pouvoir de la bourgeoisie, amorcée sous la monarchie, confirmée par la Révolution, institutionnalisée sous la République, a été la substitution, somme toute logique, et chaque fois qu'il a été possible, de l'économique au politique. Ce n'est pas sans raison que Max Weber reprochait à la bourgeoisie son esprit "non historique et non politique", et qu'il lui déniait toute capacité proprement politique. Le sentiment aristocratique conduit en effet à penser que toute activité économique possède un aspect politique, qui est le plus important. D'ou cette réflexion de Max Weber: "Le véritable fond du problème de politique sociale n'est pas une question qui concerne la situation économique des gouvernés, mais la qualification politique des classes dominantes et montantes" »

Alain de Benoist, Les idées à l’endroit

 

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Populisme...

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« Parallèlement au ralliement d’une grande partie de la gauche à l’économie de marché, sinon au réformisme libéral, la montée d’une culture de gauche d’inspiration hédoniste libertaire (dite bo-bo) est l’un des facteurs qui ont le plus contribué à couper les partis de gauche des couches populaires, lesquelles ont assisté avec stupéfaction à l’émergence puis à l’installation médiatique d’une gauche mondaine et arrogante plus portée à défendre l’  "homoparentalité", les "sans-papiers", l’art contemporain, les "droits des minorités", le discours sur les "genres", le "politiquement correct", les phobies corporelles et la surveillance permanente du comportement d’autrui, qu’à renouveler le langage de la classe ouvrière en se plongeant si nécéssaire les mains dans le cambouis. Ayant laissé aux libéraux le champ libre dans les domaines économique et social, la "gauche caviar", c’est-à-dire la grande bourgeoisie libérale de gauche, d’autant plus permissive en matière de mœurs qu’elle est indifférente en matière sociale, se tient à distance de milieux populaires dans lesquels elle ne se reconnaît plus. "La gauche caviar, géographiquement, vivait éloignée des classes pauvres, écrit Laurent Joffrin. Par un étrange processus, elle décida, de surcroît, de s’en couper politiquement. Et cela à travers une opération culturelle et idéologique d’une tragique frivolité : l’escamotage du peuple."

Les "people" ont ainsi remplacé le peuple. Elue par la mondialisation, une "Nouvelle Classe politique médiatique" s’est mise en place, qui associe dans un même "élitisme de la richesse et du paraître", dirigeants politiques, hommes d’affaires et représentants des médias, tous intimement liés les uns aux autres (hors caméra, ils se tutoient et s’appellent par leurs prénoms) tous convaincus de la "dangerosité" des aspirations populaires. Alexandre Zinoviev, pour désigner cette Nouvelle Classe parlait de "supra-société". Confrontée à un peuple qu’elle redoute et qu’elle méprise à la fois, elle constitue une autorité oligarchique qui s’emploie avant tout à préserver ses privilèges et à réserver l’accès du pouvoir à ceux qui émanent de ses rangs.

Ce mépris du peuple s’alimente bien entendu de la critique d’un "populisme" assimilé désormais à n’importe quelle forme de démagogie ou d’  "irrationalisme" de masse. Qui parle aujourd’hui du peuple s’expose par là même au reproche de "populisme". Devenu une injure politique, le populisme est présenté comme une sorte de perpétuelle "maladie infantile" de la démocratie, dans une perspective à la fois péjorative et disqualifiante. Le recours au "populisme" fournit ainsi à la mise à l’écart du peuple une justification théorique, sinon savante. »

Alain de Benoist, Dans la Revue KRISIS - 2008

 

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