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13/02/2014

Se rouler dans la fange

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« Le remords chronique, tous les moralistes sont d'accord sur ce point, est un sentiment fort indésirable. Si vous vous êtes mal conduit, repentez-vous, redressez vos torts dans la mesure du possible, et mettez-vous à l'oeuvre pour vous mieux conduire la prochaine fois. Sous aucun prétexte, ne vous abandonnez à la méditation mélancolique sur vos méfaits. Se rouler dans la fange n'est point la meilleure manière de se nettoyer. »

Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes, Préface de l’édition de 1946

 

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Le Christianisme et le Corps Moral

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« Le christianisme, au contraire, rendant les hommes justes, modérés, amis de la paix, est très avantageux à la société générale ; mais il énerve la force du ressort politique, il complique les mouvements de la machine, il rompt l’unité du corps moral ; et ne lui étant pas assez approprié, il faut qu’il dégénère, ou qu’il demeure une pièce étrangère et embarrassante. »

Jean-Jacques Rousseau, Première lettre de la Montagne

 

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Nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même

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De gauche à droite : Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre et Ernesto "Che" Guevara

 

« Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc… Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. »

Jean-Paul Sartre, L’existentialisme est un humanisme

 

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12/02/2014

La religion est l'excuse de leur pensée paresseuse

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« La religion est l'excuse de leur pensée paresseuse. Vous leur donnez, de l'univers, une explication toute faite, bien médiocre. Ils se gardent d'en chercher une autre, d'abord parce qu'ils sont incapables de chercher, ensuite parce que ça leur est bien égal.
Il n'y a rien de plus bassement pratique que la religion.
Vous dites que je suis athée, parce que nous ne cherchons pas Dieu de la même façon ; ou, plutôt, vous croyez l'avoir trouvé. Je vous félicite. Je le cherche encore. Je le chercherai dix ans, vingt ans, s'il me prête vie. Je crains de ne pouvoir le trouver : je le chercherai quand même, s'il existe. Il me saura peut-être gré de mon effort. Et peut-être qu'il aura pitié de votre confiance béate, de votre foi paresseuse et un peu niaise. »

Jules Renard, Journal, 14 septembre 1903

 

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Un peuple ne peut pas rester sur une injure, subie, exercée, sur un crime, aussi solennellement, aussi définitivement endossé

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« Qu’est-ce que nous disions en effet. Les autres disaient : Un peuple, tout un peuple est un énorme assemblage des intérêts, des droits les plus légitimes. Les plus sacrés. Des milliers, des millions de vies en dépendent, dans le présent, dans le passé, (dans le futur), des milliers, des millions, des centaines de millions de vies, le constituent, dans le présent, dans le passé, (dans le futur), (des millions de mémoires), et par le jeu de l’histoire, par le dépôt de l’histoire la garde d’intérêts incalculables. De droits légitimes, sacrés, incalculables. Tout un peuple d’hommes, tout un peuple de familles ; tout un peuple de droits, tout un peuple d’intérêts, légitimes ; tout un peuple de vies ; toute une race ; tout un peuple de mémoires ; toute l’histoire, toute la montée, toute la poussée, tout le passé, tout le futur, toute la promesse d’un peuple et d’une race ; tout ce qui est inestimable, incalculable, d’un prix infini, parce que ça ne se fait qu’une fois, parce que ça ne s’obtient qu’une fois, parce que ça ne se recommencera jamais ; parce que c’est une réussite, unique ; un peuple, et notamment nommément ce peuple-ci, qui est d’un prix unique ; ce vieux peuple ; un peuple n’a pas le droit, et le premier devoir, le devoir étroit d’un peuple est de ne pas exposer tout cela, de ne pas s’exposer pour un homme, quel qu’il soit, quelque légitimes que soient ses intérêts ou ses droits. Quelque sacrés même. Un peuple n’a jamais le droit. On ne perd point une cité, un cité ne se perd point pour un (seul) citoyen. C’était le langage même et du véritable civisme et de sagesse, c’était la sagesse même, la sagesse antique. C’était le langage de la raison. À ce point de vue il était évident que Dreyfus devait se dévouer pour la France ; non pas seulement pour le repos de la France mais pour le salut même de la France, qu’il exposait. Et s’il ne voulait pas se dévouer lui-même, dans le besoin on devait le dévouer. Et nous que disions-nous. Nous disions une seule injustice, un seul crime, une seule illégalité, surtout si elle est officiellement enregistrée, confirmée, une seule injure à l’humanité, une seule injure à la justice, et au droit surtout si elle est universellement, légalement, nationalement, commodément acceptée, un seul crime rompt et suffit à rompre tout le pacte social, tout le contrat social, une seule forfaiture, un seul déshonneur suffit à perdre, d’honneur, à déshonorer tout un peuple. C’est un point de gangrène, qui corrompt tout le corps. Ce que nous défendons, ce n’est pas seulement notre honneur. Ce n’est pas seulement l’honneur de tout notre peuple, dans le présent, c’est l’honneur historique de notre peuple, tout l’honneur historique de toute notre race, l’honneur de nos aïeux, l’honneur de nos enfants. Et plus nous avons de passé, plus nous avons de mémoire, (plus ainsi, comme vous le dites, nous avons de responsabilité), plus ainsi aussi ici nous devons la défendre ainsi. Plus nous avons de passé derrière nous, plus (justement) il nous faut le défendre ainsi, le garder pur. Je rendrai mon sang pur comme je l’ai reçu. C’était la règle et l’honneur et la poussée cornélienne, la vieille poussée cornélienne. C’était la règle et l’honneur et la poussée chrétienne. Une seule tache entache toute une famille. Elle entache aussi tout un peuple. Un seul point marque l’honneur de toute une famille. Un seul point marque aussi l’honneur de tout un peuple. Un peuple ne peut pas rester sur une injure, subie, exercée, sur un crime, aussi solennellement, aussi définitivement endossé. L’honneur d’un peuple est d’un seul tenant. »

Charles Péguy, Notre Jeunesse

 

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Se déclarer antifasciste dans un pays où il n’y a pas l’ombre de fascisme, c’est évidemment la seule façon d’amener celui-ci à la vie

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« Après tout, puisque nous ne sommes pas devenus communistes, il est probable que nous deviendrons fascistes.

Clérences le regarda comme il le regardait toujours. Avec son affectation d’indulgence amusée.

Je crois, continua imperturbablement Gilles, que tu es en train de commencer un fascisme par le bout qui convient. Se déclarer antifasciste dans un pays où il n’y a pas l’ombre de fascisme, c’est évidemment la seule façon d’amener celui-ci à la vie.

Clérences ricana d’un air gêné. Gilles jugea utile de ne pas insister et s’en alla. »

Pierre Drieu La Rochelle, Gilles


Portrait de Pierre Drieu La Rochelle, 1924, par Jaques-Emile Blanche (1861-1942)

 

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11/02/2014

De toutes les formes concevables d'Illumination, la pire est ce que les hommes de cette espèce nomment la Lumière Intérieure...

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« De toutes les formes concevables d'Illumination, la pire est ce que les hommes de cette espèce nomment la Lumière Intérieure. De toutes les religions horribles, la plus horrible est le culte du dieu intérieur. (...) Si Jones adore le dieu qui est en lui, cela signifie en fin de compte que Jones adore Jones. Que Jones adore le soleil ou la lune ou n'importe quoi pourvu que ce ne soit pas la Lumière Intérieure ; que Jones adore les chats ou les crocodiles, s'il réussit à en trouver un sur sa route, mais pas le dieu intérieur. Le christianisme est venu en ce monde d'abord pour affirmer avec violence qu'un homme ne doit pas regarder à l'intérieur de soi-même, mais à l'extérieur pour y reconnaître avec stupeur et enthousiasme une compagnie divine et un capitaine divin. Le seul plaisir à être chrétien venait de n'être plus laissé seul avec la Lumière intérieure, de reconnaître enfin l'existence d'une Lumière extérieure, belle comme le soleil, claire comme la lune, terrible comme une armée, bannières déployées. »

Gilbert Keith Chesterton, Orthodoxie

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La maladie est le plus écouté des régimes

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« Plus près de la mort, il allait un peu moins mal qu’au temps où il venait prendre des nouvelles de ma grand-mère. C’est que de grandes douleurs physiques lui avaient imposé un régime. La maladie est le plus écouté des régimes : à la bonté, au savoir on ne fait que promettre ; on obéit à la souffrance. »

Marcel Proust, La recherche du temps perdu vol. 4 – Sodome et Gomorrhe

 

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La nostalgie, la mélancolie, la rêverie donnent aux hommes romantiques l'illusion d'une échappée vertueuse

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« Le courage serait de regarder les choses en face : ma vie, mon époque et les autres. La nostalgie, la mélancolie, la rêverie donnent aux hommes romantiques l'illusion d'une échappée vertueuse. Elle passent pour d'esthétiques moyens de résistance à la laideur mais ne sont que le cache-sexe de la lâcheté. Que suis-je ? Un pleutre, affolé par le monde, reclus dans une cabane, au fond des bois. Un couard qui s'alcoolise en silence pour ne pas risquer d'assister au spectacle de son temps ni de croiser sa conscience faisant les cent pas sur la grève. »

Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie

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Si l'argent ne fait pas le bonheur, rendez-le !

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« Si l'argent ne fait pas le bonheur, rendez-le ! (26 décembre 1905) »

« Postérité ! Pourquoi les gens seraient-ils moins bêtes demain qu'aujourd'hui ? (24 janvier 1906) »

« J’aime  passionnément  la  langue  française,  je  crois  tout  ce  que  la  grammaire  me  dit,  et  je  savoure les exceptions, les irrégularités de notre langue. (6 octobre 1906) »

« La déveine est bien ennuyeuse, mais la veine a quelque chose d’humiliant. (17 octobre 1906) »

« Il faut être discret quand on parle de son bonheur, et l'avouer comme si l'on se confessait d'un vol. (10 décembre 1906) »

« Il ne veut pas de discours sur sa tombe. Il connaît l’insincérité des discours qu’il a prononcés sur la tombe des autres. (10 décembre 1906) »

Jules Renard, Journal

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10/02/2014

C’est leur fange même qui les soutient

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« Qui sait si avant de s’abîmer ou de disparaître les peuples ne restent pas quelque temps comme figés et conservés dans leur propre corruption ? C’est leur fange même qui les soutient. L’amas produit la cohérence, et voilà pourquoi on les croit debout et solides quand ils ne sont plus que des cadavres rongés, n’ayant plus assez de poids pour tomber d’eux-mêmes, et devant se répandre comme un liquide, au lieu de crouler comme une chose qui se tient encore, quand un peuple vivant -un peuple quelconque- les poussera de sa robuste main ! »

Jules Barbey d’Aurevilly, À côté de la grande histoire

 

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Malheureusement, un quartier de jeunes gens ne constitue pas une cité

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« Le lycée de Nancy avait coupé leur lien social naturel; l’Université ne sut pas à Paris leur créer les attaches qui eussent le mieux convenu à leurs idées innées, ou, plus exactement, aux dispositions de leur organisme. Une atmosphère faite de toutes les races et de tous les pays les baignait. Des maîtres éminents, des bibliothèques énormes leur offraient pêle-mêle toutes les affirmations, toutes les négations. Mais qui leur eût fourni en 1883 une méthode pour former, mieux que des savants, des hommes de France ?
Chacun d’eux porte en son âme un Lorrain mort jeune et désormais n’est plus qu’un individu. Ils ne se connaissent pas d’autre responsabilité qu’envers soi-même; ils n’ont que faire de travailler pour la société française, qu’ils ignorent, ou pour des groupes auxquels ne les relie aucun intérêt. Déterminés seulement par l’énergie de leur vingtième année et par ce que Bouteiller (leur prof de philo kantien) a suscité en eux de poésie, ils vaguent dans le quartier latin et dans ce bazar intellectuel, sans fil directeur, libres comme la bête dans les bois. […]
Malheureusement, un quartier de jeunes gens ne constitue pas une cité. Il faut voir des vieillards pour comprendre qu’on mourra et que chaque jour vaut, pour mettre ainsi au point nos grandes joies, nos grands désespoirs, et pour nous dégager de ces préoccupations d’éternité où s’enlisent, par exemple, des jeunes gens amoureux. La fréquentation d’un commerçant, d’un industriel, qui ne doit rien aux livres et qui se soumet aux choses, prémunirait un étudiant contre des vues trop professorales. Enfin la joie d’être estimé s’apprend au spectacle d’une vie utile qui s’achève parmi des concitoyens qu’elle a servis. »

Maurice Barrès, Les Déracinés

 

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Ce qui peut faire échec au système, ce ne sont pas des alternatives positives, mais des singularités

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« Tout ce qui fait événement aujourd’hui, le fait contre cette universalité abstraite – y compris l’antagonisme de l’islam aux valeurs occidentales (c’est parce qu’il en est la contestation la plus véhémente qu’il est aujourd’hui l’ennemi numéro un). Qui peut faire échec au système mondial ? Certainement pas le système de l’antimondialisation, qui n’a pour objectif que de freiner la dérégulation. Ce qui peut faire échec au système, ce ne sont pas des alternatives positives, mais des singularités. Or celles-ci ne sont ni positives ni négatives. Elles ne sont pas une alternative, elles sont d’un autre ordre. Elles font échec à toute pensée unique et dominante, mais elles ne sont pas une contre-pensée unique – elles inventent leur jeu et leurs propres règles du jeu. Il ne s’agit donc pas d’un "choc de civilisations", mais d’un affrontement, presque anthropologique, entre une culture universelle indifférenciée et tout ce qui, dans quelque domaine que ce soit, garde quelque chose d’une altérité irréductible. »

Jean Baudrillard, La violence de la mondialisation in Le Monde Diplômatique - Novembre 2002

 

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09/02/2014

Ca n'existe pas, l'Amérique ! C'est un nom qu'on donne à une idée abstraite.

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Henri Miller et Anaïs Nin

 

« J'habite Villa Borghèse. Il n'y a pas une miette de saleté nulle part, ni une chaise déplacée. Nous y sommes tout seuls, et nous sommes morts. »

« Il vaut mieux garder l'Amérique ainsi, toujours à l'arrière-plan, une sorte de gravure carte postale, que l'on regarde dans ses moments de faiblesse. Comme ça, on imagine qu'elle est toujours là, à vous attendre, inchangée, intacte, vaste espace patriotique avec des vaches, des moutons et des hommes au coeur tendre, prêts à enculer tout ce qui se présente, homme, femme ou bête ! Ca n'existe pas, l'Amérique ! C'est un nom qu'on donne à une idée abstraite. »

Henri Miller, Tropique du Cancer

 

 

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Tout est dans l'individu

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« En art, il n'y a pas (au moins dans le sens scientifique) d'initiateur, de précurseur. Tout est dans l'individu, chaque individu recommence, pour son compte, la tentative artistique ou littéraire ; et les œuvres de ses prédécesseurs ne constituent pas, comme dans la science, une vérité acquise dont profite celui qui suit. Un écrivain de génie aujourd'hui a tout à faire. Il n'est pas beaucoup plus avancé qu'Homère. »

Marcel Proust, Contre Sainte-Beuve

 

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L'Art...

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« L’art beau n’est rien d’autre qu’un mode particulier, une manière propre de révéler à la conscience et d’exprimer le Divin, d’exprimer les intérêts les plus profonds de l’homme et les vérités les plus vastes de l’esprit. [...] L’art constitue le mode le plus élevé de notre conscience de l’absolu. »

Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Esthétique

 

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08/02/2014

L’art de mourir ne s’apprend pas...

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« L’art de mourir ne s’apprend pas, car il ne comporte aucune règle, aucune technique, aucune norme. L’individu ressent dans son être même le caractère irrémédiable de l’agonie, au milieu de souffrances et de tensions sans limites. La plupart des gens n’ont pas conscience de la lente agonie qui se produit en eux ; ils ne connaissent que celle qui précède le passage définitif vers le néant. Seule cette agonie dernière présente, pensent-ils, d’importantes révélations sur l’existence. Au lieu de saisir la signification d’une agonie lente et révélatrice, ils espèrent tout de la fin. Mais la fin ne leur révélera pas grand-chose : ils s’éteindront tout aussi perplexes qu’ils auront vécu. »

Roger Nimier, Sur les cimes du désespoir

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Une fumée de soupirs

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« L'amour est une fumée de soupirs. Dégagé, c'est une flamme qui étincelle aux yeux des amants. Comprimé, c'est une mer qu'alimentent leurs larmes. Qu'est-ce encore ? La folie la plus raisonnable, une suffocante amertume, une vivifiante douceur ! »

William Shakespeare, Roméo et Juliette

 

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Au coeur de la dissolution

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« Il est impossible que tout un fragment de l'univers soit si faible, si laid ; ou bien se prépare, au coeur de la dissolution, quelque chose de fort et d'inconnu que je dois découvrir et aimer. »

Pierre Drieu La Rochelle, Le jeune européen

 

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Le chemin du paradoxe

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« Le chemin du paradoxe est le chemin du vrai. Pour éprouver la Réalité, il faut la voir sur la corde raide. On ne juge bien des Vérités que lorsqu'elles se font acrobates. »

Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray

 

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07/02/2014

Nous allons t'imposer des limites... Nous allons exiger allégeance à une doctrine

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« Unter den Linden. Le solennel boulevard berlinois qui conduisait à la porte de Brandebourg, au Reichstag et aux étendues boisées du Tiergarten. Entrant dans cette large perspective, j'ai pris instinctivement à l'ouest. Comment ai-je su que j'allais dans cette direction ? En apercevant le Mur au loin, qui coupait brutalement le cours de l'avenue et bloquait la porte de Brandebourg dont le sommet apparaissait au-dessus. On entrevoyait aussi la coquille vide du Reichstag, abandonnée par la République fédérale quand elle était partie refonder ses institutions politiques dans le calme rationnel des environs de Bonn. Planté au centre du boulevard, j'ai contemplé longuement la réalité écrasante du Mur. De mes petites rues de Kreuzberg, on en arrivait facilement à le concevoir comme un simple signal de voie sans issue, une interférence désagréable, un gigantesque panneau , mais c'était le point de vue occidental. Ici, à l'est, sur l'artère la plus grandiose du Berlin historique, il faisait figure d'obscénité, d'aberration délibérée.  En bouchant Unter den Linden, les autorités est-allemandes déclaraient à leurs sujets et au reste du monde :   DEFENSE D'ENTRER.

Je m'étais toujours montré plus que sceptique devant l'anticommunisme primaire et la rhétorique des Reagan et consorts, tout comme devant le patriotisme revanchard professé par ladite , et les successeurs de l'effrayant sénateur McCarthy ne faisaient que m'horripiler. Pourtant je dois dire que là, devant cette face orientale du Mur...non, cela n'a pas été mon chemin de Damas et je n'ai pas pris aussitôt la résolution de voter pour un nouveau mandat de Ronald Reagan aux élections de novembre. Le cœur du problème se trouvait peut-être dans ma phobie de toute restriction spatiale ou mentale, ma crainte permanente de me retrouver prisonnier d'une existence que je n'aurais pas voulue. Et, à mes yeux, le Mur représentait le symbole de la détention. Ce béton et ces barbelés me disaient :

Nous allons t'imposer des limites. Nous allons exiger allégeance à une doctrine , à des règles auxquelles tu seras obligé de te plier. Si tu oses jouer au dissident, si tu tentes de réaliser le rêve chimérique de ne pas restreindre ton univers aux strictes frontières que nous matérialisons , si tu as l'audace de rendre publiques (ou même d'exprimer ) des pensées contraires à nos dogmes, nous serons impitoyables. »

Douglas Kennedy, Cet instant-là

 

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Au bout de quelques années nous sommes infidèles à ce que nous avons été

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« Nous désirons passionnément qu’il y ait une autre vie où nous serions pareils à ce que nous sommes ici-bas. Mais nous ne réfléchissons pas que, même sans attendre cette autre vie, dans celle-ci, au bout de quelques années nous sommes infidèles à ce que nous avons été, à ce que nous voulions rester immortellement. Même sans supposer que la mort nous modifiât plus que ces changements qui se produisent au cours de la vie, si dans cette autre vie nous rencontrions le moi que nous avons été, nous nous détournerions de nous comme de ces personnes avec qui on a été lié mais qu’on a pas vues depuis longtemps. (…). On rêve beaucoup du paradis, ou plutôt de nombreux paradis successifs, mais ce sont tous, bien avant qu’on ne meure, des paradis perdus, et où l’on se sentirait perdus. »

Marcel Proust, La recherche du temps perdu vol. 4 – Sodome et Gomorrhe

 

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Ils ne craignent ni un coup de poing, ni un coup du sort

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« On a passé leur jeunesse à leur durcir la peau et le cœur. Ils ne craignent ni un coup de poing, ni un coup du sort. Ils considèrent l'exagération comme le pire des vices et la froideur comme un signe d'aristocratie. Quand ils sont très malheureux, ils mettent un masque d'humour. Quand ils sont très heureux, ils ne disent rien du tout. »

André Maurois, Les Silences du colonel Bramble

 

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06/02/2014

Des révoltés contre quoi ?

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« Le nom de Lois Cook était connut dans les salons les plus snobs. Et ceux qui se piquaient d'intellectualisme jetaient les titres de ses livres dans la conversation pour y briller. On les citait toujours avec une nuance de défi, comme si c'était un acte de courage. Mais c'était un courage sans danger, qui n'excitait jamais aucun antagonisme. Pour un auteur de livres qui ne se vendaient pas, son nom semblait étrangement fameux et respecté. Elle était le porte-parole d'une avant-garde d'intellectuels et de révoltés. Mais de révoltés contre quoi, Keating l'ignorait et préférait ne pas approfondir. »

Ayn Rand, La Source Vive

 

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La réaction n’est séduisante que dans l’anarchisme aristocratique

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« Cette race bénie des sceptiques, qui ne croient ni au progrès, ni à l’action, ni au sens de l’histoire, ni à aucune des chimères dont s’enivrent nos contemporains. La réaction n’est séduisante que dans l’anarchisme aristocratique ; lorsqu’elle se pique de réorganiser la société, elle devient aussi ennuyeuse que la gauche, et tombe dans les mêmes ornières. »

Gabriel Matzneff, L’archange aux pieds fourchus

 

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