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18/04/2014

Le maintien de ce qui nous tue

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« Nous mourrons pour le maintien de ce qui nous tue et l’évidence nous échappe. »

Albert Caraco, Bréviaire du chaos

 

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Purgation des passions

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« [Le Dibbuk] c’est un chef d’œuvre du théâtre mondial ; il y a là des scènes d’exorcisme qui sont du théâtre pur, car le théâtre, en grande partie, c’est l’exorcisme, comme on le voit très clairement dans les Nô japonais, ou dans la tragédie grecque classique, purgation des passions, comme dit notre maître Aristote. »

Eugène Ionesco , Interview accordée à Régina Rittel, L’Arche, 1973 in le recueil Antidotes

 

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Je m’arrangerai avec la solitude

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« Que tous meurent pourvu que je vive éternellement même tout seul dans le désert sans frontières.
Je m’arrangerai avec la solitude.
Je garderai les souvenirs des autres, je le regretterai sincèrement.
Je peux vivre dans l’immensité transparente du vide.
Il vaut mieux regretter que d’être regretté. »

Eugène Ionesco, Le Roi se meurt

 

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Un usage surnaturel de la souffrance

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« L'extrême grandeur du Christianisme vient de ce qu'il ne cherche pas un remède surnaturel contre la souffrance, mais un usage surnaturel de la souffrance... »

Simone Weil, La Pesanteur et la Grâce

 

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Quand on a dix-neuf ans...

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« Quand on a dix-neuf ans, on finit toujours par faire ce dont on a envie. »

Henry de Montherlant, Le Maître de Santiago

 

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17/04/2014

Serrant les coudes, le peuple caraïbe assure sa survie

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« Il y avait aussi, en haut du chemin, le long de la frontière invisible, se gardant de la franchir comme les buffles noirs tout à l’heure, une demi-douzaine de femmes dont on distinguait les frêles silhouettes accompagnées d’autant de géants. Je demandai au roi qui étaient ces témoins prudents. "Femmes caraïbes qui ne sont plus caraïbes", me fut-il répondu avec un mépris tranquille. J’appris la loi inviolable : toute femme indienne qui épouse un Noir doit quitter le territoire de la réserve. Serrant les coudes, le peuple caraïbe assure sa survie. Rejetant toute altération de son sang, raciste comme il n’est plus permis, c’est très exactement sa foi en la race qui le sauve. Tout au moins jusqu’au prochain bain de sang, lorsque la frontière invisible se révélera impuissante à contenir les flots de la haine. Qu’on en tire des conclusions - volonté de survie, haine et sang - à l’échelle d’autres races en péril, l’occidentale blanche notamment, c’est l’affaire de chacun. Pour ma part, voilà longtemps que je m’efforce de les crier. »

Jean Raspail, La hache des steppes

 

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Quitter ce bas monde

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« Je n'aime pas la vie et je ne me souviens pas de l'avoir aimée, l'idée que je pouvais mourir fut de tout temps ma consolation et plus le terme approche, plus ma joie s'en augmente, je suis pressé de quitter ce bas monde. »

« Je suis vivant parmi des hommes, qui le semblent, et dont je sais bien qu'ils sont morts, aussi morts que leurs dieux. »

Albert Caraco, Ma confession

 

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Nous tendons à la mort, comme la flèche au but et nous ne le manquons jamais

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et

 

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« Nous tendons à la mort, comme la flèche au but et nous ne le manquons jamais, la mort est notre unique certitude et nous savons toujours que nous allons mourir, n'importe quand et n'importe où, n'importe la manière. Car la vie éternelle est un non-sens, l'éternité n'est pas la vie, la mort est le repos à quoi nous aspirons, vie et mort sont liées, ceux qui demandent autre chose réclament l'impossible et n'obtiendront que la fumée, leur récompense. »

Albert Caraco, Bréviaire du chaos

 

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Ces milliards de somnambules...

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« Mais à quoi bon prêcher ces milliards de somnambules, qui marchent au chaos d’un pas égal, sous la houlette de leurs séducteurs spirituels et sous le bâton de leurs maîtres ? Ils sont coupables parce qu’ils sont innombrables, les masses de perdition doivent mourir, pour qu’une restauration de l’homme soit possible. Mon prochain n’est pas un insecte aveugle et sourd, n’est pas un automate spermatique. Que nous importe le néant de ces esclaves ? Nul ne les sauve ni d’eux-mêmes, ni de l’évidence, tout se dispose à les précipiter dans les ténèbres, ils furent engendrés au hasard des accouplements, puis naquirent à l’égal des briques sortant de leur moule, et les voici formant des rangées parallèles et dont les tas s’élèvent jusqu’aux nues. Sont-ce des hommes ? Non, la masse de perdition ne se compose jamais d’hommes. »

« Les villes, que nous habitons, sont les écoles de la mort, parce qu'elles sont inhumaines. »

Albert Caraco, Bréviaire du chaos

 

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Aucun progrès moral ne vient à bout de nos entrailles

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« Aucun progrès moral ne vient à bout de nos entrailles, c’est là que la raison de toute chose se ramasse et que les éléments de l’ordre se renferment, avec leur barbarie originelle. Ce qui fut bon avant cinquante siècles est bon à cette heure, ainsi du trône et de l’autel, qui dureront autant que les humains, malgré les intervalles où l’on croit au changement. Le monde est vide et la métamorphose de ce vide, appelée Dieu, ne change rien aux préalables et ne saurait remédier au défaut d’harmonie, inhérent au système, la Providence est une illusion et le progrès moral n’est qu’un délire, l’ordre corrompt l’homme plus qu’il ne l’humanise. »

Albert Caraco, Bréviaire du chaos

 

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16/04/2014

Préférer être malheureux en exigeant trop de Soi plutôt qu'être heureux en se résignant à la médiocrité

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« J’ai en revanche été immédiatement passionné par Drieu La Rochelle, non pas tant d’ailleurs en raison de son oeuvre, qui est assez inégale, qu’en raison de son tempérament. J’aimais ses oscillations toutes normandes, son obsession de la mort et du suicide, sa propension à lutter contre lui-même, à préférer être malheureux en exigeant trop de lui-même plutôt qu’à être heureux en se résignant à la médiocrité et à la satisfaction de soi. Beaucoup plus tard, la lecture de son "Journal", qui fut si mal accueilli par les esprits sectaires, m’a mis au bord des larmes. »

Alain de Benoist, Mémoire vive

 

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Une indifférence à la vérité

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« Je suis allergique à l’hémiplégie en matière de culture politique. Sur le plan des idées, j’ai d’abord acquis une culture de droite. Elle s’est ajoutée à ma culture philosophique, en se combinant plus ou moins bien avec elle. Je me suis ensuite employé à acquérir une culture de gauche. Une telle démarche me paraît toute naturelle : comment peut-on trancher autrement que de manière arbitraire quand on ne connaît pas les points de vue en présence ? Prendre position, c’est se situer par rapport aux arguments et aux contre-arguments, ce qui implique de les connaître. Avoir à la fois une culture de droite et de gauche permet en outre d’identifier dans toute doctrine ce qui peut être sa par de vérité (et aussi sa part d’erreur). L’esprit partisan veut ignorer cela. La plupart des gens ne lisent que ce avec quoi ils se sentent en accord. Cela leur donne du plaisir et cela les rassure. Ils ont besoin d’être confortés dans ce qu’ils pensent déjà. Il ne leur vient pas à l’idée de chercher à savoir, objectivement, ce que pensent leurs adversaires. Ils pressentent obscurément qu’ils ne sauraient pas quoi répondre. Cela risquerait d’entamer leurs certitudes, de contredire leur aspiration à de petits catéchismes simplificateurs. Combien de gens de droite connaissent le contenu du débat théorique engagé dans les années 1930 entre Walter Benjamin et Theodor W. Adorno sur la question du statut de l’art à l’époque de la technique ? Combien de gens de gauche savent en quoi les idées de Gobineau sont incompatibles avec celles de Houston Stewart Chamberlain ? Qui a lu Ernst Bloch et Gustav Landauer à droite ? Qui a lu Joseph de Maistre, Donoso Cortés et Moeller va den Bruck à gauche ? Je trouve détestable cette hémiplégie qu’avait déjà dénoncée José Ortega y Gasset. J’y vois, en dernière analyse, une indifférence à la vérité. »

Alain de Benoist, Mémoire vive

 

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Le maintien des départements algériens dans le cadre de la République française eût été une catastrophe

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« J’ai vite oublié aussi la thématique de l’Algérie française. Je l’ai déjà dit : défendre cette cause était respectable, défendre la cause inverse l’était aussi. L’indépendance n’était pas seulement inéluctable. C’est le maintien des départements algériens dans le cadre de la République française qui eût été une catastrophe, ce que de Gaulle avait très bien vu, si l’on en croit les propos que lui a prêtés Alain Peyrefitte. J’ai d’ailleurs abandonné en même temps l’anti-gaullisme de principe qui régnait à droite à cette époque. Le général de Gaulle a au contraire suscité chez moi une très grande admiration, du fait de sa politique d’indépendance nationale et de son refus de se soumettre à l’hégémonie américaine. Sa décision, prise en 1966, de retirer la France du dispositif militaire de l’OTAN, qui conduisit à la fermeture des bases américaines installées sur le territoire français, sa politique au Proche-Orient, son célèbre discours de Phnom-Penh, son appel au "Québec libre", sont encore aujourd’hui autant d’exemples à suivre. »

Alain de Benoist, Mémoire vive

 

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15/04/2014

Les humains se traînent dans Paris. Ils ne vivent plus...

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« Les humains se traînent dans Paris. Ils ne vivent plus, c’est pas vrai !… Jamais ils n’ont leur compte humain de globules, 3 à 5 milliards au lieu de 7. Ils n’existent qu’au ralenti, en larves inquiètes. Pour qu’ils sautent, il faut les doper ! Ils ne s’émoustillent qu’à l’alcool. Observez ces faces d’agoniques… C’est horrible à regarder… Ils semblent toujours un peu se débattre dans un suicide… Une capitale loin de la mer c’est une sale cuve d’asphyxie, un Père-Lachaise en convulsions. C’est pas de l’ "Urbanisme" qu’il nous faut !… C’est plus d’Urbanisme du tout ! La banlieue, faut pas l’arranger, faut la crever, la dissoudre. C’est le bourrelet d’infection, la banlieue, qu’entretient, préserve toute la pourriture de la ville. Tout le monde, toute la ville à la mer ! sur les artères de la campagne, pour se refaire du sang généreux, éparpiller dans la nature, au vent, aux embruns, toutes les hontes, les fientes de la ville. Débrider toutes ces crevasses, ces rues, toutes ces pustules, ces glandes suintantes de tous les pus, les immeubles, guérir l’humanité de son vice infect : la ville… Quant à nos grandes industries, ces immenses empoisonneuses, toujours en train de gémir après la Seine et les transports, on pourrait bien les contenter, les combler dans leurs désirs… les répartir immédiatement sur tous les trajets d’autostrades, sur tout l’immense parcours rural. C’est pas la place qui leur manquerait par catégories. Elles auraient des mille kilomètres de grands espaces de verdure pour dégager leurs infections… Ça dissout bien les poisons, des mille kilomètres d’atmosphère, le vert ça prend bien les carbones… Extirper les masses asphyxiques de leurs réduits, de leur asphalte, les "damnés de la gueule vinasseuse", les arracher du bistrot, les remettre un peu dans les prairies avec leurs écoles et leurs vaches, pour qu’ils réfléchissent un peu mieux, voir s’ils seraient un peu moins cons, les femmes un peu moins hystériques, une fois moins empoisonnés… »

Louis-Ferdinand Céline, Bagatelles pour un massacre

 

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Révolté, lucide, éveillé, allergique au fric gagné au mépris de tout

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« Si je suis resté à travers tout révolté, lucide, éveillé, allergique au fric gagné au mépris de tout, c’est parce que j’ai toujours pensé à échapper au monotone laborieux de tous les jours. Que je ne suis jamais entré dans un bureau sans me demander comment m’en échapper. Que j’ai toujours refusé des boulots rentables, mais accaparants, au profit de travaux minables, mais peu obsédants. Parce que j’ai refusé toute forme de responsabilité dans le travail. Parce que j’ai toujours considéré mes patrons, même les plus humains - les paternalistes, les pires - comme des exploiteurs professionnels et des gardiens de taule à contrer. Et aussi et surtout, parce que le superflu m’a toujours paru le sel de la vie et que seuls les charmes de l’inutile peuvent vous aider à supporter les horreurs de l’indispensable quotidien. »

Jacques Sternberg, Vivre en survivant

 

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La fascination de toutes les formes d'extrémisme

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« Celui qui, avant la trentaine, n'a pas subi la fascination de toutes les formes d'extrémisme, je ne sais si je dois l'admirer ou le mépriser, le considérer comme un saint ou un cadavre. (…)

Vivre véritablement, c'est refuser les autres : pour les accepter, il faut savoir renoncer, se faire violence, agir contre sa propre nature, s'affaiblir : on ne peut concevoir la liberté que pour soi-même ; on ne l'étend à ses proches qu'au prix d'efforts épuisants. Fonction d'une ardeur éteinte, d'un déséquilibre, non point par surcroît, mais par défaut d'énergie, la tolérance ne peut séduire les jeunes. Donnez-leur l'espoir ou l'occasion d'un massacre, ils vous suivront aveuglément. Au sortir de l'adolescence, on est par définition fanatique : je l'ai été moi aussi, et jusqu'au ridicule. »

Emil Cioran, Histoire et Utopie

 

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Jusqu’à ma mort je resterai un tout petit enfant abandonné

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« Lorsque j’étais bébé, ma mère ne m’a pas suffisamment bercé, caressé, cajolé ; elle n’a simplement pas été suffisamment tendre ; c’est tout, et ça explique le reste, et l’intégralité de ma personnalité à peu près, ses zones les plus douloureuses en tout cas. Aujourd’hui encore, lorsqu’une femme refuse de me toucher, de me caresser, j’en éprouve une souffrance atroce, intolérable ; c’est un déchirement, un effondrement, c’est si effrayant que j’ai toujours préféré, plutôt que de prendre le risque, renoncer à toute tentative de séduction. La douleur à ces moments est si violente que je ne peux même pas correctement la décrire ; elle dépasse toutes les douleurs morales, et la quasi-totalité des douleurs physiques que j’ai pu connaître par ailleurs ; j’ai l’impression à ces moments de mourir, d’être anéanti, vraiment. Le phénomène est simple, rien ne me paraît plus simple à expliquer ni à interpréter ; je crois aussi que c’est un mal inguérissable. J’ai essayé. La psychanalyse s’est depuis toujours déclarée impuissante à lutter contre des pathologies aussi bien ancrées ; mais j’ai un temps placé quelque espoir dans le rebirth, le cri primal… Ça n’a rien donné. Je le sais maintenant : jusqu’à ma mort je resterai un tout petit enfant abandonné, hurlant de peur et de froid, affamé de caresses. »

Michel Houellebecq, Mourir

 

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14/04/2014

Ce va-et-vient aux abîmes est un trajet solitaire

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« Sait-on jamais ce que c’est ? Ce va-et-vient aux abîmes est un trajet solitaire. Ceux qui remontent de ces gouffres se sont cherchés sans se rejoindre. Seule la cruauté du jour rassemble leur troupeau errant. Ils renaissent douloureusement et se retournent : la nuit a effacé la trace de leurs pas. Les ivresses, si contagieuses, sont incommunicables. »

« En revanche, à ta place je m'inquiéterais d'avoir un mari qui vient de découvrir que tout ce qui était rassurant était ennuyeux, comme ces souvenirs qui nous entourent, dont on ne peut rien retrancher, auxquels on ne peut rien ajouter, parmi lesquels nous allons bientôt prendre la pose à notre tour ; car nous arrivons à la dernière étape denotre vie... »

Antoine Blondin, Un singe en hiver

 

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Il ne faut pas cracher sur les cadeaux de la création...

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« Qui sait si nous ne serons pas comptables de toutes les joies que nous nous serons refusées, de tous les chemins que nous n’aurons pas suivis, de tous les verres que nous n’aurons pas bus... Il ne faut pas cracher sur les cadeaux de la création, Dieu déteste cela. »

« Je vis au seuil de moi-même, à l'intérieur il fait sombre. »

Antoine Blondin, Un singe en hiver

 

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La prostitution des idées...

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« A l’heure actuelle je ne connais pas de système ou de parti auquel on puisse confier une idée vraie avec le moindre espoir de la retrouver intacte le lendemain, ou simplement reconnaissable. Je dispose d’un petit nombre d’idées vraies, elles me sont chères, je ne les enverrai pas à l’assistance publique, pour ne pas dire à la maison publique, car la prostitution des idées est devenue dans le monde entier une institution d’état. Toutes les idées qu’on laisse aller toute seule, avec leur natte sur le dos et un petit panier à la main comme le chaperon rouge, sont violées au premier coin de rue par n’importe quel slogan en uniforme. »

Georges Bernanos, La liberté pour quoi faire ?

 

 

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Penser c’est un risque

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« Je ne suis pas un homme prudent, penser n’est pas pour moi une besogne ou un plaisir, c’est un risque. »

« Les voix libératrices ne sont pas les voix apaisantes, les voix rassurantes, elles ne se contentent pas de nous inviter à attendre l’avenir comme on attend le train. L’avenir est quelque chose qui se surmonte ; on ne subit pas l’avenir on le fait. »

Georges Bernanos, La liberté pour quoi faire ?

 

 

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13/04/2014

Ils n’avaient pas de paupières

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« Tout à coup je m’aperçus avec hor­reur qu’ils n’avaient pas de paupières. J’avais déjà vu des sol­dats sans paupières, sous le hall de la gare de Minsk, quelques jours plus tôt, à mon retour de Smolensk. Le froid ter­ri­ble cet hiver-là avait pro­duit les cas les plus étranges. Des mil­liers et des mil­liers de sol­dats avaient perdu les mem­bres; le gel avait fait tomber par mil­liers et par mil­liers des oreilles, des nez, des doigts, des organes géni­taux. Beau­coup avaient perdu tous leurs cheveux. On avait vu des sol­dats devenir chauves en une nuit, d’autres per­dre leurs cheveux par plaque, comme des teigneux. Beau­coup avaient perdu les paupières. Brûlée par le froid, la paupière se détachait comme un morceau de peau morte. J’observais avec hor­reur, à Varso­vie, les yeux de ces pau­vres sol­dats du Café Europeiski, cette pupille qui se dilatait et se resser­rait au milieu d’un œil écar­quillé et fixe, dans un vain effort fait pour éviter la lumière. Je pen­sais que ces mal­heureux dor­maient les yeux grands ouverts dans le noir, que leur paupière était la nuit, que c’était, les yeux écar­quil­lés et fixes, qu’ils tra­ver­saient le jour pour s’en venir à la ren­con­tre de la nuit; qu’ils s’asseyaient au soleil en atten­dant que l’ombre noc­turne descendît sur leurs yeux comme une paupière, que leur des­tin, c’était la folie, que, seule, la folie don­nerait un peu d’ombre à leurs yeux sans paupières. »

Curzio Mala­parte, Kaputt

 

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Le besoin de surpasser la nature

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« Quant au noir artificiel qui cerne l’oeil et au rouge qui marque la partie supérieure, bien que l’usage en soit tiré du même principe, du besoin de surpasser la nature, le résultat est fait pour satisfaire à un besoin tout opposé. Le rouge et le noir représentent la vie, une vie surnaturelle et excessive ; ce cadre noir rend le regard plus profond et plus singulier, donne à l’oeil une apparence plus décidée de fenêtre ouverte sur l’infini ; le rouge, qui enflamme la pommette, augmente encore la clarté de la prunelle, et ajoute à un beau visage féminin la passion mystérieuse de la prêtresse. »

Charles Baudelaire, Eloge du maquillage

 

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À une heure du matin

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« ENFIN ! seul ! On n'entend plus que le roulement de quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques heures, nous posséderons le silence, sinon le repos. Enfin! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même. Enfin ! il m'est donc permis de me délasser dans un bain de ténèbres! D'abord, un double tour à la serrure. Il me semble que ce tour de clef augmentera ma solitude et fortifiera les barricades qui me séparent actuellement du monde. Horrible vie ! Horrible ville !

Récapitulons la journée : avoir vu plusieurs hommes de lettres, dont l'un m'a demandé si l'on pouvait aller en Russie par voie de terre (il prenait sans doute la Russie pour une île) ; avoir disputé généreusement contre le directeur d'une revue, qui à chaque objection répondait : "C'est ici le parti des honnêtes gens", ce qui implique que tous les autres journaux sont rédigés par des coquins ; avoir salué une vingtaine de personnes, dont quinze me sont inconnues ; avoir distribué des poignées de main dans la même proportion, et cela sans avoir pris la précaution d'acheter des gants ; être monté pour tuer le temps, pendant une averse, chez une sauteuse qui m'a prié de lui dessiner un costume de Vénustre ; avoir fait ma cour à un directeur de théâtre, qui m'a dit en me congédiant : "- Vous feriez peut-être bien de vous adresser à Z... ; c'est le plus lourd, le plus sot et le plus célèbre de tous mes auteurs, avec lui vous pourriez peut-être aboutir à quelque chose. Voyez-le, et puis nous verrons" ; m'être vanté (pourquoi ?) de plusieurs vilaines actions que je n'ai jamais commises, et avoir lâchement nié quelques autres méfaits que j'ai accomplis avec joie, délit de fanfaronnade, crime de respect humain ; avoir refusé à un ami un service facile, et donné une recommandation écrite à un parfait drôle ; ouf ! est-ce bien fini ?

Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m'enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Âmes de ceux que j'ai aimés, âmes de ceux que j'ai chantés, fortifiez-moi, soutenez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde, et vous, Seigneur mon Dieu ! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise ! »

Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris ou Petits poèmes en prose

 

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11/04/2014

Un rapport obsessionnel au corps, à la chair, au sexe

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« Le Voile, c’est un rapport obsessionnel au corps, à la chair, au sexe. Le voile, c’est le contrôle de la sexualité des femmes. Ne soyons pas assez naïfs pour croire que le Hijab serait acceptable, voire progressiste alors que la Burqa serait rétrograde et inacceptable. La différence entre les deux ne tient qu’à la taille du tissu. La signification reste la même : la manifestation archaïque de l’oppression et de la soumission des femmes. Ces femmes prétendent qu’elles se voilent pour ne pas attirer le regard des hommes et réveiller leurs pulsions. Cette conception qui considère la femme comme une "tentatrice inassouvie" et l’homme comme un "perpétuel prédateur" est totalement infantile et primaire.
Je n’ai pas honte d’être née femme. Je n’ai pas à m’en excuser. Je n’ai pas à m’en cacher. Les Islamistes rendent les femmes coupables de leurs désirs, de leurs misères et de leurs frustrations sexuelles. Ce sont des malades du sexe. La haine et la soumission des femmes cristallisent leur idéologie. Il ne peut y avoir des femmes libres et émancipées dans un Etat islamique, ni d’hommes d’ailleurs. Engels avait raison de dire que "le degré d’émancipation de la femme est la mesure du degré d’émancipation générale".
Il n’y a que dans les pays qui chosifient les femmes que la chair devient l’objet de fantasmes permanents, que la misère sexuelle s’installe et que des névroses et démences collectives se développent, allant même jusqu’à autoriser le "mariage provisoire" ou "mariage de plaisir", véritable couverture religieuse à la prostitution. »

Djemila Benhabib, Ma vie à contre-Coran

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