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13/03/2014

Tout ce qui nous a quittés sans rien nous dire de son secret...

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« C’est tout ce que nous aurions voulu faire et n’avons pas fait,
Ce qui a voulu prendre la parole et n’a pas trouvé les mots qu’il fallait,
Tout ce qui nous a quittés sans rien nous dire de son secret,
Ce que nous pouvons toucher et même creuser par le fer sans jamais l’atteindre,
Ce qui est devenu vagues et encore vagues parce qu’il se cherche sans se trouver,
Ce qui est devenu écume pour ne pas mourir tout à fait,
Ce qui est devenu sillage de quelques secondes par goût fondamental de l’éternel,
Ce qui avance dans les profondeurs et ne montera jamais à la surface,
Ce qui avance à la surface et redoute les profondeurs,
Tout cela et bien plus encore. »

Jules Supervielle, La Mer, in "Oublieuse Mémoire"

 

 

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12/03/2014

L'homme ne peut monter que vers quelque chose de plus haut que soi

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« Religion nécessaire : d'abord l'homme ne peut monter que vers quelque chose de plus haut que soi ; et ensuite l'homme appartient à une patrie mais ne peut s'y abîmer, l'homme appartient à l'humanité mais il s'en dégage. C'est le sublime du christianisme que d'accomplir la personne humaine au-dessus de toutes choses où elle s'est employée. L'homme ne peut s'accomplir qu'en Dieu. »

Abel Bonnard, Ce monde et moi

 

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Une relation avec ce qui se dérobe à jamais

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« La différence des sexes n’est pas non plus la dualité de deux termes complémentaires, car deux termes complémentaires supposent un tout préexistant. Or, dire que la dualité sexuelle suppose un tout, c’est d’avance poser l’amour comme fusion. Le pathétique de l’amour consiste dans une dualité insurmontable des êtres. C’est une relation avec ce qui se dérobe à jamais. La relation ne neutralise pas ipso facto l’altérité, mais la conserve. Le pathétique de la volupté est dans le fait d’être deux. L’autre en tant qu’autre n’est pas ici un objet qui devient nôtre ou qui devient nous; il se retire au contraire dans son mystère. »

Emmanuel Lévinas, Le Temps et l'autre

 

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11/03/2014

Une femme tombée entre les mains des psychanalystes devient définitivement impropre à tout usage

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« Véronique était en "analyse", comme on dit ; aujourd’hui, je regrette de l’avoir rencontrée. Plus généralement, il n’y a rien à tirer des femmes en analyse. Une femme tombée entre les mains des psychanalystes devient définitivement impropre à tout usage, je l’ai maintes fois constaté. Ce phénomène ne doit pas être considéré comme un effet secondaire de la psychanalyse, mais bel et bien comme son but principal. Sous couvert de reconstruction du moi, les psychanalystes procèdent en réalité à une scandaleuse destruction de l’être humain. Innocence, générosité, pureté… tout cela est rapidement broyé entre leurs mains grossières. Les psychanalystes, grassement rémunérés, prétentieux et stupides, anéantissent définitivement chez leurs soi-disant patientes toute aptitude à l’amour, aussi bien mental que physique ; ils se comportent en fait en véritables ennemis de l’humanité. Impitoyable école d’égoïsme, la psychanalyse s’attaque avec le plus grand cynisme à de braves filles un peu paumées pour les transformer en d’ignobles pétasses, d’un égocentrisme délirant, qui ne peuvent plus susciter qu’un légitime dégoût. Il ne faut accorder aucune confiance, en aucun cas, à une femme passée entre les mains des psychanalystes. Mesquinerie, égoïsme, sottise arrogante, absence complète de sens moral, incapacité chronique d’aimer : voilà le portrait exhaustif d’une femme "analysée". »

Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte

 

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Marguerite Yourcenar : Mishima ou la Vision du Vide

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 et

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Laisser entrer l’air saturé de puanteur

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« Je me rappelais l’histoire d’un autre homme politique que l’on m’avait rapportée. Traversant un jour, en limousine climatisée, les rues d’un pays particulièrement pauvre, il avait murmuré : "Quel bonheur de ne pas faire partie de l’humanité grouillante et misérable !"

Si j’avais été dans cette voiture, j’aurais ouvert la fenêtre pour laisser entrer l’air saturé de puanteur, car j’ai fait moi aussi partie de l’humanité grouillante et misérable qui se jette sur un chaudron d’eau sale pour calmer sa faim. J’ai avancé sous les coups de brutes et de droits communs reconvertis en kapos. J’ai oublié mon nom à force de souffrir. Mais, dans cette misère, j’ai rencontré des êtres humains dont la grandeur était sans doute insoupçonnable à travers le carreau d’une limousine ou dans les dorures d’un bureau ministériel.

Je pensais à d’autres hommes que j’avais connus durant mon existence au ras du sol de l’Histoire, puissants au sens fort du terme, grands par leur noblesse, leur don d’eux-mêmes, le sacrifice qu’ils avaient accompli, alors que certains savaient à peine écrire.

Des silhouettes marchaient à mes côtés, comme un peuple d’ombres. Ce couple de résistants du Sud-Ouest qui m’avait accueilli un soir durant l’Occupation, elle douce et tremblante, lui inquiet, fort, d’un courage pur. Chaumelle ou Prudhomme, mes amis de Buchenwald, hommes simples mais d’une vérité sans artifice, partageant en secret leur ration avec leurs camarades. Mon compagnon de tunnel, brigand letton sans scrupule et pourtant capable de porter à bout de bras un jeune Français inconnu, titubant, promis à une mort certaine. Eggerl, mon ordonnance au Vietnam, fauché par une rafale parce qu’il affrontait le feu au moindre de mes gestes. L’adjudant Bonnin, déchiqueté par le souffle d’une mine, qui pensait encore à ses hommes.

Ils ont été les véritables puissants des mondes où j’ai vécu. »

Hélie de Saint Marc, Les sentinelles du soir

 

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10/03/2014

Peuple qui lève la tête

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« Quelques saints marchent en tète. Et le grand cortège des pécheurs suit derrière. Ainsi est faite ma chrétienté.
C'est ainsi qu'on obtient les grandes processions.
Quelques pasteurs marchent devant. Et le grand trou- peau suit derrière. Ainsi est fait le cortège de ma chrétienté.

Comme leur liberté a été créée à l'image et à la ressemblance de ma liberté, dit Dieu,
Comme leur liberté est le rellet de ma liberté.
Ainsi j'aime à trouver en eux comme une certaine gratuité
Qui soit comme un lellet de la gratuité de ma grâce,
Qui soit comme créée à l'image et à la ressemblance de la gratuité de ma grâce.

J'aime qu'en un sens ils prient non seulement librement mais comme gratuitement.
J'aime qu'ils tombent à genoux non seulement libre- ment mais comme gratuitement.

J'aime qu'ils se donnent et qu'ils donnent leur cteur et qu'ils se remettent et qu'ils s'apportent et qu'ils estiment non seulement librement mais comme gratuitement.
J'aime qu'ils aiment enfin, dit Dieu, non seulement librement mais comme gratuitement.
Or pour cela, dit Dieu, avec mes Français je suis bien seirvi.
C'est un peuple qui est venu au monde la main ouverte et le Coeur libéral.
Il donne, il sait donner. Il est naturellement gratuit.
Quand il donne, il ne vend pas, celui-là, et il ne prête pas à la petite semaine.
Il donne pour rien. Autrement est-ce donner.
Il aime pour rien. Autrement est-ce aimer.
Il ne me propose point toujours des marchés généralement honteux.
Peuple libre, peuple gratuit, et non plus seulement peuple jardinier.
Peuple gratuit, peuple gracieux.
Peuple de barons français, peuple qui lève la tête, peuple qui sais parler aux grands
Et par conséquent à moi le Très-Grand. Ceux qui baissent toujours la tête
On ne voit pas qu'ils baissent aussi la tête
A l'Offertoire et à l'Elévation du Corps de mon Fils.
Mais ces Français qui lèvent toujours la tête,
Qui ont toujours la tête droite
Et haute.
Quand dans une église cent cinquante ou deux cents rangées de Français à genoux
Baissent la tête ensemble en même temps trois fois aux trois coups de la sonnette
Pour Toffrande et Toffertoire
Et pour la consécration et pour Télévation du corps de mon fils,
Ça se voit, qu'ils baissent la tête et tout le monde comprend
Que ça en vaut la peine,
Que c'est un instant solennel et le plus grand mystère et le plus grand instant qu'il y ait dans le monde. »

Charles Péguy, Le Mystère des Saints Innocents

 

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Pour être seul contre tous

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« Ne croyez point ceux qui vous diront que la jeunesse est faîtes pour s'amuser : la jeunesse n'est point faites pour le plaisir, elle est faites pour l'héroïsme. c’est vrai, il faut de l’héroïsme à un jeune homme pour résister aux tentations qui l’entourent, pour croire tout seul à une doctrine méprisée, pour oser faire face sans reculer d’un pouce à l’argument, au blasphème, à la raillerie qui remplissent les livres, les rues et les journaux, pour résister à sa famille et à ses amis, pour être seul contre tous, pour être fidèle contre tous. Mais "prenez courage, j’ai vaincu le monde". Ne croyez pas que vous serez diminué, vous serez au contraire merveilleusement augmenté. C’est par la vertu que l’on est un homme. la chasteté vous rendra vigoureux, prompt, alerte, pénétrant, clair comme un coup de trompette et tout splendide comme le soleil du matin. la vie vous paraîtra pleine de saveur et de sérieux, le monde de sens et de beauté. »

Paul Claudel, Lettre à Jacques Rivière

 

 

 

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Dire la vérité toute entière

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« Le scandale n'est pas de dire la vérité, c'est de ne pas la dire toute entière, d'y introduire un mensonge par omission qui la laisse intacte au dehors, mais lui ronge, ainsi qu'un cancer, le coeur et les entrailles. »

Georges Bernanos, Scandale de la vérité

 

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09/03/2014

Qui n'est capable de rien d'éternel

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« Celui-là est sans foi, qui n'est capable de rien d'éternel. »

« Il est bon d'avoir à soi quelque chose pour le donner. »

« l y a une chose plus triste à perdre que la vie, c'est la raison de vivre, Plus triste que de perdre ses biens, c'est de perdre son espérance, Plus amère que d'être déçu, et c'est d'être exaucé. »

Paul Claudel, L'Otage

 

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Des pénitences de détente

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« Que vos pénitences soient des pénitences de détente, malheureux enfants, et des contritions de rémission et de remise en mes mains et de démission. (De démission de vous). Vous êtes ainsi, je vous connais. Vous ferez tout pour moi, excepté ce peu d’abandonnement qui est tout pour moi. Soyez donc comme un homme qui est dans un bateau sur la rivière et qui ne rame pas tout le temps et qui quelquefois se laisse aller au fil de l’eau. »

Charles Péguy, Le mystère des Saints Innocents

 

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08/03/2014

L’Europe, aujourd’hui, c’est Hamlet

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« "Le plus grand péril qui menace l’Europe, disait encore Husserl, c’est la lassitude." La perte d’énergie, la fatigue d’être soi. Le désir d’oubli de soi, non pour retrouver une innocence perdue qui pourrait être la condition d’un nouveau départ, mais pour s’endormir plus aisément dans le nihilisme bruyant, le repli sur la sphère privée et le confort narcissique de la consommation. Pour Carl Schmidt, la figure de Hamlet représentait l’extrême difficulté qu’il y a à trancher, alors même que des questions existentielles sont en jeu. L’indécision résulte d’une inadéquation de la volonté à la réalité : lorsque la volonté est indécise, il n’y a plus avec le réel que la possibilité d’une rencontre. L’histoire, elle, continue à se déployer à l’échelle planétaire, de par son propre jeu ou sous l’effet de la volonté des autres. La politique, c’est l’histoire en action. Mais où est le grand dessein politique, qui pourrait réunir et donner des raisons d’espérer. Etre ou ne pas être ? L’Europe, aujourd’hui, c’est Hamlet. »

Alain de Benoist, Editorial "Eléments" été 2007

 

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Les mêmes tendances sont à l'oeuvre dans le monde entier...

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« Dans une mesure inquiétante, les classes privilégiées -les 20% les plus riches de la population, pour prendre une définition large- ont su se rendre indépendantes non seulement des grandes villes industrielles en pleine déconfiture mais des services publics en général. Elles envoient leurs enfants dans des écoles privées, elles s'assurent contre les problèmes de santé en adhérant à des plans financés par les entreprises où elles travaillent et elles embauchent des vigiles privés pour se protéger contre la violence croissante qui s'en prend à elles. Elles se sont effectivement sorties de la vie commune. Les mêmes tendances sont à l'oeuvre dans le monde entier. En europe, les référendums qui se sont tenus sur la question de l'unification ont révélé une faille profonde et qui va en s'élargissant entre le monde politique et les membres plus humbles de la société qui redoutent que la CEE ne soit dominée par des bureaucrates et des techniciens dépourvus de tout sentiment d'identité ou d'appartenance nationale. Une Europe gouvernée de Bruxelles sera de leur point de vue de moins en moins sensible au contrôle des peuples. Le langage international de l'argent parlera plus fort que les dialectes locaux. Ce sont ces peurs qui sont sous-jacentes à la résurgence des particularités ethniques en Europe, tandis que le déclin de l'Etat-nation affaiblit la seule autorité capable de maintenir le couvercle sur les rivalités ethniques. Par réaction, la renaissance du tribalisme renforce le cosmopolitisme chez les élites. »

Cristopher Lasch, La révolte des élites

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Bantoustans européens...

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« Les Français de souche européenne qui naissent aujourd’hui mourront dans une France au profil majoritairement africain et asiatique. La perspective pour l’Europe apparaît désormais de manière claire : à la fin du siècle [XXIème], les européens seront devenus minoritaires sur la partie européenne du continent eurasiatique. Comme ils ne sont pas les Etats-Unis, une nation fondée sur une idéologie puissante capable de fabriquer des américains à partir d’origines ethniques différentes, ils seront incapables d’assimiler les populations extra-européennes à leur civilisation.

Les Européens n’ont donc qu’un seul choix pour éviter à leurs enfants un avenir de minorité, semblable à celui des blancs d’Afrique du Sud, repliés sur leurs bantoustans blancs : repasser le film de l’immigration à l’envers et relancer la natalité européenne. Cela implique un changement profond des politiques menées jusqu’à présent en Europe par des générations politiques fatiguées de porter le lourd fardeau de l’Homme blanc. »

Aymeric Chauprade, La Nouvelle Revue d'Histoire, Janvier-Février 2006

 

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07/03/2014

Il faut bien que je vous répète la vérité autant de fois qu’ils vous ont répété le mensonge

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« Enfants de France, ils vous disent que je répète toujours la même chose. C’est qu’il faut bien que je vous répète la vérité autant de fois qu’ils vous ont répété le mensonge. »

« Enfants de France, les tartuffes du nouvel ordre prêchent l’union. Nous savons ce qu’ils entendent par là. Les hommes de la capitulation vous invitent à capituler une fois de plus avec vos idéals et vos drapeaux. Moi je vous dis : allez de l’avant, marchez droit demain vers ce qui vous semblera juste et vrai. Les homme de la déroute font semblant de pleurnicher en s’accusant de s’être combattu au nom des principes. Ils mentent. C’étaient bien plutôt les convictions qui manquaient à notre pays, mais il regorgeait d’intérêts et d’appétits, de sceptique et de cynique. allez de l’avant ! débrouillez vous ! Il est bon qu’il y ait chez nous des communistes, des anarchistes, des royalistes, des socialistes, s’ils sont sincères – pourvu qu’on en ait fini avec les conservateurs. il est bon qu’il y ait des croyants et des incroyants, des croyants pour servir le Bon Dieu, des incroyants pour faire honte à ceux qui croient le servir en méprisant leur prochain, aux bigots fanatiques, aux gens d’église ambitieux. Il est bon qu’il y ait des anarchistes pour cracher à la figure des lâches qui nourrissent l’abject espoir d’être, de la naissance à la mort, entretenu par l’état. L’union d’un grand peuple ressemble à l’équilibre d’un homme qui marche, elle se défait et se refait sans cesse. allez de l’avant ! Vous n’avez à haïr que les traitres, à mépriser que l’imposture, à condition que vous restiez loyaux et sincères, le génie français se chargera de simplifier et de réconcilier pour vous. Que vos opinions diffèrent, qu’importe, si vous restez d’accord sur l’honneur et la justice. Nous avons failli périr non de la lutte des idées, mais de la démission des consciences. »

Georges Bernanos, Le lendemain c’est vous

 

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Être là...

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« Le principal au point de vue de l’existence dans l’histoire n’est pas de réussir (ce qui ne dure pas) mais d’avoir été là (ce qui est ineffaçable). »

Jacques Maritain, Pour une philosophie de l'Histoire

 

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La charité même de Dieu ne panse point celui qui n'a pas de plaies

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« Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée. C'est d'avoir une pensée toute faite. Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise âme et même de se faire une mauvaise âme. C'est d'avoir une âme toute faite. Il y a quelque chose de pire que d'avoir une âme même perverse. C'est d'avoir une âme habituée.
On a vu les jeux incroyables de la grâce et les grâces incroyables de la grâce pénétrer une mauvaise âme et même une âme perverse et on a vu sauver ce qui paraissait perdu. Mais on n'a jamais vu mouiller ce qui était verni, on n'a pas vu traverser ce qui était imperméable, on n'a pas vu tremper ce qui était habitué.
Les “honnêtes gens” ne mouillent pas à la grâce.
C'est que précisément les plus honnêtes gens, ou simplement les honnêtes gens, ou enfin ceux qu'on nomme tels, n'ont point de défauts eux-mêmes dans l'armure. Ils ne sont pas blessés. Leur peau de morale, constamment intacte, leur fait un cuir et une cuirasse sans faute.
Ils ne présentent pas cette ouverture que fait une affreuse blessure, une inoubliable détresse, un regret invincible, un point de suture éternellement mal joint, une mortelle inquiétude, une invincible arrière-anxiété, une amertume secrète, un effondrement perpétuellement masqué, une cicatrice éternellement mal fermée. Ils ne présentent pas cette rentrée à la grâce qu'est essentiellement le péché. Parce qu'ils ne sont pas blessés, ils ne sont pas vulnérables. Parce qu'ils ne manquent de rien, on ne leur apporte rien. Parce qu'ils ne manquent de rien, on ne leur apporte pas ce qui est tout.
La charité même de Dieu ne panse point celui qui n'a pas de plaies.
C'est parce qu'un homme était par terre que le Samaritain le ramassa. C'est parce que la face de Jésus était sale que Véronique l'essuya d'un mouchoir. Or celui qui n'est pas tombé ne sera jamais ramassé ; et celui qui n'est pas sale ne sera pas essuyé. »

Charles Péguy, Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne

 

 

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06/03/2014

La protestation peut atteindre des paliers d'indignation proprement divine

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 « Enfant, je supposais que la gaieté était une bonne chose, mais je pensais aussi que c'était lâche de ne pas protester contre des choses qui étaient réellement mauvaises. Après un interlude de sophistication intellectuelle et de stériles antithèses, j'en suis venu à pouvoir enfin penser ce qu'alors je ne faisais que ressentir. Mais, ce faisant, j'ai compris que la protestation peut atteindre des paliers d'indignation proprement divine, et que la gaieté n'était que le pâle écho d'une joie bien plus divine... »

Gilbert Keith Chesterton, L'Église catholique et la conversion

 

 

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05/03/2014

Il ne s'agit pas d'avoir une religion qui nous accorde la liberté

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« Nous n'avons pas besoin d'une religion qui ait raison là où nous avons déjà raison. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une religion qui ait raison lorsque nous avons tort. Pour ce qui est des modes contemporains, il ne s'agit pas d'avoir une religion qui nous accorde la liberté, mais (dans le meilleur des cas) de bénéficier d'une liberté qui nous permette d'avoir une religion. »

Gilbert Keith Chesterton, L'Église catholique et la conversion

 

 

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04/03/2014

Nous prenons le christianisme comme un risque

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« Nous sommes les fils des cathédrales et non des opulentes églises de la renaissance si dorées, si confortables, des luxueux salon de prière si propices aux examens de conscience minutieux, dirigés par des professeurs de psychologie, avec des exercices si compliqués que toute la vie se passe à tremper et retremper une volonté dont on risque de n’avoir jamais le temps de se servir pour le bien du prochain. Nous ne sommes pas fait pour ces travaux en chambre. Nos cathédrales sont si hautes et si ouvertes que nous avons appris à ne pas craindre les courants d’air. Nous prenons le christianisme comme nous prenons la vie – les deux ne font qu’un – nous le prenons comme un risque. Nous n’avons jamais souhaité être traité en nourrissons. Nous sommes de libres enfants du Bon Dieu. »

Georges Bernanos, Le lendemain c'est vous

 

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Michel Onfray : MAUVAIS GENRE

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« MAUVAIS GENRE -

Je découvre avec stupéfaction les racines très concrètes de la fumeuse théorie du genre popularisée dans les années 90 aux Etats-Unis par la philosophe Judith Butler qui ne cache pas l’inscription de sa pensée dans la lignée déconstructiviste de Foucault, Deleuze-Guattari et Derrida.

En 1966, les époux Reimer consultent le docteur John Money (1921-2006), sexologue et psychologue néo-zélandais spécialiste de l’hermaphrodisme à l’université américaine Johns Hopkins. Cet homme affirme depuis 1955 que l’identité sexuelle biologique du mâle ou de la femelle ne suffit pas à constituer le genre sexuel du garçon ou de la fille – la thèse cardinale de la Théorie du Genre. Le problème des Reimer ? La circoncision de David pour des raisons médicales, un phimosis, l’un de leurs jumeaux, a raté : la cautérisation électrique a brûlé le pénis, la verge est calcinée.

Le Docteur Money saisit l’occasion pour prouver expérimentalement la validité de ses hypothèses théoriques. Il invite les parents à éduquer David comme une fille. David devient Brenda. Il subit un traitement hormonal. Quatorze mois plus tard, on lui retire les testicules. Elle est habillée en fille, traitée comme telle. A six ans, il semble devenu une fille. John Money publie des articles et des livres pour défendre la théorie du genre avec ce qui est devenu dans la littérature spécialisée « le cas John / Joan ».

Or David/Brenda grandit douloureusement. Sa voix mue à l’adolescence ; il est attiré par les filles. Le médecin veut lui imposer une vaginoplastie ; il refuse. Money contraint les deux jumeaux à simuler des relations sexuelles pour stimuler le désir de David. A treize ans, David menace de se suicider si ses parents continuent à lui imposer les visites à Money. A quinze ans, le jeune homme arrête son traitement hormonal et se fait prescrire de la testostérone. Il subit une mastectomie et deux opérations de phalloplastie. Ses problèmes identitaires le détruisent. Il boit. Il suit un traitement médical pour schizophrénie.

Devant sa détresse ses parents lui révèlent enfin la vérité. Brenda redevient ce qu’il était : David. Il épouse une femme. Mais ne trouve ni la paix, ni la sérénité. Il se suicide en 2002 par une overdose de médicaments. Son frère Brian met fin lui aussi à ses jours en 2004. Silence de Money qui avait publié Homme & Femme, Garçon & Fille en 1972 en racontant l’histoire qui prouvait selon lui la validité de ses hypothèses. Précisons qu’il défendait par ailleurs la pédophilie et stigmatisait l’hétérosexualité comme une convention à déconstruire…

En 1997, Milton Diamond, professeur d’anatomie et de biologie reproductrice de l’université de Hawaï, découvre la falsification et la dénonce. Money réplique et dénonce… une conspiration de l’extrême-droite et des mouvements anti-féministes ! Ses partisans épousent son délire : les vrais souvenirs de David sont présentés comme relevant du « syndrome des faux souvenirs »… Autrement dit : le menteur dit vrai ; l’homme qui dit vrai, ment – mais ne le sait pas ! Effet de l’inconscient… Dénégation du réel une fois de plus chez cet homme qui croyait plus juste ses délires que la réalité qui, si la raison ne l’avait pas déserté, lui prouvait pourtant la nature délirante de ses théories.

Judith Butler fait le tour du monde en défendant ces délires. La presse de la bienpensance française de gauche lui ouvre largement ses colonnes. De la même façon que le réel a montré les erreurs de Marx & de Lénine, de Freud & de Lacan, mais qu’il y a toujours des marxistes & des freudiens, le réel a montré en 2002 que la théorie du genre était une fiction dangereuse, mais quantité de gens souscrivent à cette nouvelle déraison – dont Najat Valaud-Belkacem. Un jour viendra où l’on fera le compte des ravages effectués par cette sidérante idéologie post-moderne. Quand ? Et après quels considérables dommages ? »

Michel Onfray, La chronique mensuelle de Michel Onfray | N° 106 – Mars 2014 : Mauvais Genre

 

 

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Chant Orthodoxe Roumain...

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03/03/2014

Léo Ferré : Avec le Temps

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Léo Ferré

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02/03/2014

La vie est courte, mais l’ennui l’allonge

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« Il ne faudrait produire que des chefs-d'œuvre et dédaigner la gloire, comme il faudrait gagner beaucoup d'argent pour vivre pauvre.

Il faut renoncer à tout ce qu'autrui ramasse trop facilement. » (25 janvier 1906)

 

« Le mot le plus vrai, le plus exact, le mieux rempli de sens, c'est le mot "rien". » (26 janvier 1906)

 

« La vie est courte, mais l’ennui l’allonge. Aucune vie n’est assez courte pour que l’ennui n’y trouve pas sa place » (5 mars 1906)

 

« Ne comptez pas trop sur la société pour faire des réformes : réformez-vous vous-même. » (13 mars 1906)

 

« Je deviens un peu plus modeste, mais un peu plus orgueilleux de ma modestie. » (26 mars 1906)

 

« Je ne veux pas me mettre moi-même en avant, mais ça m’ennuie qu’on ne vienne pas me chercher par la main en disant : "Voilà l’homme qu’il nous faut". D’ailleurs, je refuserais de suivre. » (16 avril 1906)

 

« Il y a des choses que je m'efforce de ne pas dire, mais je souhaite qu'on les devine. » (16 avril 1906)

 

Jules Renard, Journal

 

 

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L'abrutissement pour tous et pour toutes, au nom de l'amour, bien sûr

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« Attention, pas de blague : vous approuvez hautement le mariage pour tous, c'est-à-dire l'abrutissement pour tous et pour toutes, au nom de l'amour, bien sûr. Vous ne voyez pas d'inconvénients à ce que les enfants soient fabriqués, adoptés, toujours par amour. La procréation médicalement assistée (déjà une vieille histoire) vous semble un pas positif sur la Lune, et la gestation pour autrui une preuve, même rétribuée, d'amour pour l'humanité. Ne craignez rien, tout sera de plus en plus calme, discret, furtif, attentionné, comme une euthanasie amoureuse. Naissez, faites naître, occupez-vous de ce qui naît, soyez utile, taisez-vous, mourez.

Un petit garçon de 3 ans déclare un jour au couple de fortes lesbiennes américaines qui l'élève: "Je suis une fille." Miracle, il a tout compris. Ce nouveau messie n'en démord pas, les psychiatres le fêtent, il doit être acheminé vers son choix émouvant, son destin. A 11 ans, il aura droit à un traitement hormonal pour lui éviter une masculinité fâcheuse. On ne parle pas encore ouvertement de castration, mais chacun sait que le pénis, et ses possibilités, reste un élément perturbateur de la civilisation, une sorte de parasite. Ces deux parentes sont d'avant-garde. On attend la petite fille qui s'exclamera soudain, devant ses deux parents masculins: "je suis un garçon!" Suivra, non pas l'ablation, mais la greffe. De toute façon, les recherches convergent: il n'y a pas seulement deux sexes, mais des centaines, et, après des millénaires d'imposture, l'avenir est largement ouvert à toutes les complexités.

Pour l'instant, vous évitez d'être traité de phobe,. "Homophobe" est devenu une accusation grave et courante, un délit réprimé par la loi. Vous ne vous sentez pas phobe, ce qui voudrait dire effrayé par des comportements intimes autres que les vôtres. Les vôtres, d'ailleurs, si je suis bien informé (mais cela reste entre nous), ne font partie d'aucun ensemble connu. Vous seriez donc seul de votre espèce ? Eh oui, et c'est bien là la preuve de votre contre-folie. »

Philippe Sollers, Médium

 

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