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20/12/2013

La fièvre...

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« Sans doute avait-il la fièvre. Mais peut-être la fièvre permet-elle de voir et d’entendre ce qu’autrement on ne voit et n’entend pas. »

Marguerite Yourcenar, Anna Soror

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En un point où la contradiction éclate

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« S’il se livre en moi-même un combat, c’est pour être en un point la frange d’écume où la contradiction des vagues éclate. Ma conscience d’être, au milieu d’autres, un point de rupture et de communication demande encore que je rie de mes douleurs et de mes rages. Je ne puis rester étranger à ces rages : si même j’en ris, ce sont les miennes… »

Georges Bataille, Le Coupable

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C’est à l’homme total, et non à l’homme social, que le Théâtre s’adressera

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« Renonçant à l’homme psychologique, au caractère et aux sentiments bien tranchés, c’est à l’homme total, et non à l’homme social, soumis aux lois et déformé par les religions et les préceptes, que [le Théâtre] s’adressera.
Et dans l’homme il fera entrer non seulement le recto mais aussi le verso de l’esprit ; la réalité de l’imagination et des rêves y apparaîtra de plain-pied avec la vie.
Au point de vue de la forme, (…) nous demanderons à la mise en scène et non au texte le soin de matérialiser et surtout d’actualiser ces vieux conflits, c’est à dire que ces thèmes seront transportés directement sur le théâtre et matérialisés en mouvements, en expressions, et en gestes avant d’être coulés dans les mots. »

Antonin Artaud, Le Théâtre et son double

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19/12/2013

L’artiste donne souvent l’impression d’un être faible

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« Le plus souvent, on dit de l’artiste qu’il trouve dans son travail un moyen commode de vivre en se soustrayant au sérieux de la vie. Il se protégerait du monde où agir est difficile, en s’établissant dans un monde irréel sur lequel il règne souverainement. C’est en effet l’un des risques de l’activité artistique : s’exiler des difficultés du temps et du travail dans le temps sans toutefois renoncer au confort du monde ni aux facilités apparentes d’un travail hors du temps. L’artiste donne souvent l’impression d’un être faible qui se blottit peureusement dans la sphère close de son oeuvre, là où, parlant en maître et agissant sans entrave, il peut prendre la revanche de ses échecs dans la société. (…) Mais cette vue n’exprime qu'un côté de l’expérience. L’autre côté, c’est que l’artiste qui s’offre aux risques de l’expérience qui est la sienne, ne se sent pas libre du monde, mais privé du monde, non pas maître de soi, mais absent à soi, et exposé à une exigence qui, le rejetant hors de la vie et de toute vie, l’ouvre à ce moment où il ne peut rien faire et où il n’est plus lui-même. »

Maurice Blanchot, L’Espace littéraire

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Mes rêves sont avant tout une liqueur

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« Mes rêves sont avant tout une liqueur, une sorte d'eau de nausée où je plonge et qui roule de sanglants micas. Ni dans la vie de mes rêves, ni dans la vie de ma vie je n'atteins à la hauteur de certaines images, je ne m'installe dans ma continuité. Tous mes rêves sont sans issue, sans château-fort, sans plan de ville. Un vrai remugle de membres coupés.

Je suis, d'ailleurs, trop renseigné sur ma pensée pour que rien de ce qui s'y passe m'intéresse : je ne demande qu'une chose, c'est qu'on m'enferme définitivement dans ma pensée.

Et quant à l'apparence physique de mes rêves, je vous l'ai dit: une liqueur. »

Antonin Artaud, Ce texte a été publié en réponse à une enquête sur les rêves et la psychanalyse menée par la revue "Le Disque vert" (3e année, no 3, 4e série, 1925), in Œuvres complètes, Paris : Gallimard, 1972

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18/12/2013

L’identité par excellence

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« Être moi, c’est, par-delà toute individuation qu’on peut tenir d’un système de références, avoir l’identité comme contenu. Le moi, ce n’est pas un être qui reste toujours le même, mais l’être dont l’exister consiste à s’identifier, à retrouver son identité à travers tout ce qui lui arrive. Il est l’identité par excellence, l’oeuvre originelle de l’identification. 

Le Moi est identique jusque dans ses altérations. Il se les représente et les pense. L’identité universelle où l’hétérogène peut être embrassé, a l’ossature d’un sujet, de la première personne. Pensée universelle est “je pense”. 

Le Moi est identique jusque dans ses altérations, dans un autre sens encore. En effet, le moi qui pense s’écoute penser ou s’effraie de ses profondeurs et, à soi, est un autre. Il découvre ainsi la fameuse naïveté de sa pensée qui pense “devant elle”, comme on marche “devant soi”. Il s’écoute penser et se surprend dogmatique, étranger à soi. Mais le Moi est le Même devant cette altérité, se confond avec soi, incapable d’apostasie à l’égard de ce “soi” surprenant. »

Emmanuel Levinas, Totalité et Infini

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Il est dangereux d’ouvrir un livre

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« Le bonheur d’avoir dans son assiette le poisson qu’on a pêché, dans sa tasse l’eau qu’on a tirée et dans son poêle le bois qu’on a fendu : l’ermite puise à la source. La chair, l’eau et le bois sont encore frémissants.

Je me souviens de mes journées dans la ville. Le soir, je descendais faire les courses. Je déambulais entre les étals du supermarché. D’un geste morne, je saisissais le produit et le jetais dans le caddie : nous sommes devenus les chasseurs-cueilleurs d’un monde dénaturé.

En ville, le libéral, le gauchiste, le révolutionnaire et le grand bourgeois paient leur pain, leur essence et leurs taxes. L’ermite, lui, ne demande ni ne donne rien à l’État. Il s’enfouit dans les bois, en tire subsistance. Son retrait constitue un manque à gagner pour le gouvernement. Devenir un manque à gagner devrait constituer l’objectif des révolutionnaires. Un repas de poisson grillé et de myrtilles cueillies dans la forêt est plus anti-étatique qu’une manifestation hérissée de drapeaux noirs. Les dynamiteurs de la citadelle ont besoin de la citadelle. Ils sont contre l’État au sens où ils s’y appuient. Walt Whitman : "je n’ai rien à voir avec ce système, pas même assez pour m’y opposer." En ce jour d’octobre où je découvris les "Feuilles d’herbe" du vieux Walt, il y a cinq ans, je ne savais pas que cette lecture me mènerait en cabane. Il est dangereux d’ouvrir un livre. »

Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie

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17/12/2013

Ce que nous ne voulons plus, c’est la littérature-monument...

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« Ce que nous voulons, c’est la littérature qui bouge, et saisie dans le moment même où elle semble bouger encore, tout comme nous préférons une esquisse de Corot ou de Delacroix à des tableaux finis. Ce que nous ne voulons plus, c’est la littérature-monument, c’est tout ce qui a senti le besoin de se mettre en règle avec les permis de construire de son époque. »

Julien Gracq, En lisant, en écrivant

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Seul importe le livre

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« Seul importe le livre, tel qu’il est, loin des genres, en-dehors des rubriques, prose, poésie, roman, témoignage, sous lesquelles il refuse de se ranger et auxquelles il dénie le pouvoir de lui fixer sa place et de déterminer sa forme. Un livre n’appartient plus à un genre, tout livre relève de la seule littérature, comme si celle-ci détenait par avance, dans leur généralité, les secrets et les formules qui permettent seuls de donner à ce qui s’écrit réalité de livre. Tout se passerait donc comme si, les genres s’étant dissipés, la littérature brillait seule dans la clarté mystérieuse qu’elle propage et que chaque création littéraire lui renvoie en la multipliant – comme si il y avait une "essence" de la littérature. »

Maurice Blanchot, Le Livre à venir

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16/12/2013

Ce qui est condamnable, c'est de suivre la loi à la lettre quand il ne le faut pas

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« Parce que les actes humains pour lesquels on établit des lois consistent en des cas singuliers et contingents, variables à l'infini, il a toujours été impossible d'instituer une règle légale qui ne serait jamais en défaut. Mais les législateurs, attentifs à ce qui se produit le plus souvent, ont établi des lois en ce sens. Cependant, en certains cas, les observer va contre l'égalité de la justice, et contre le bien commun, visés par la loi. Ainsi, la loi statue que les dépôts doivent être rendus, parce que cela est juste dans la plupart des cas. Il arrive pourtant parfois que ce soit dangereux, par exemple si un fou a mis une épée en dépôt et la réclame pendant une crise, ou encore si quelqu'un réclame une somme qui lui permettra de combattre sa patrie. En ces cas et d'autres semblables, le mal serait de suivre la loi établie ; le bien est, en négligeant la lettre de la loi, d'obéir aux exigences de la justice et du bien public. C'est à cela que sert l'équité. Aussi est-il clair que l'équité est une vertu. L'équité ne se détourne pas purement et simplement de ce qui est juste, mais de la justice déterminée par la loi. Et même, quand il le faut, elle ne s'oppose pas à la sévérité qui est fidèle à l'exigence de la loi ; ce qui est condamnable, c'est de suivre la loi à la lettre quand il ne le faut pas. Aussi est-il dit dans le Code1 : "II n'y a pas de doute qu'on pèche contre la loi si, en s'attachant à sa lettre, on contredit la volonté du législateur". II juge de la loi celui qui dit qu'elle est mal faite. Mais celui qui dit que dans tel cas il ne faut pas suivre la loi à la lettre, ne juge pas de la loi, mais d'un cas déterminé qui se présente. »

Thomas d'Aquin, Somme théologique

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15/12/2013

Nous sommes délibérément conservateurs en ce sens que nous voulons sauver ce qu’il y a d’immuable dans l’homme

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« Nous sommes délibérément conservateurs en ce sens que nous voulons sauver ce qu’il y a d’immuable dans l’homme : sa nature créée et l’élection surnaturelle par laquelle il participe à la solitude de l’être incréé. Le monde unidimensionnel décrit par Marcuse – cette prison intérieure où l’être est dévoré par l’avoir et l’âme aliénée au profit des choses – est un monde où l’homme, de plus en plus séparé de sa nature et de ses limites est sourd aux appels de l’infini, ne trouve d’aliment que dans ses oeuvres et dans ses songes. "Dans quelle mesure un monde fait par l’homme est-il encore un monde fait pour l’homme? " – cette question que m’a posée un jour un étudiant résume la crise de notre époque. Ce monde fait par l’homme prolonge l’homme sans le compléter et, par-là, il confirme son isolement dans la nature où il ne voit qu’un instrument de sa puissance usurpée et truquée, et devant Dieu dont il prend la place au lieu de l’adorer. Et nous sommes révolutionnaires dans ce sens que, loin de confondre la fidélité à l’immuable avec le respect inconditionnel du statu quo temporel, nous concevons la révolution comme un incessant mouvement de retour vers ces sources intarissables dont notre soif, dénaturée par les breuvages factices, laisse se perdre les eaux. »

Gustave Thibon, L’ignorance étoilée

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12/12/2013

Dieu pourrait bien se réfugier au plus haut des cieux, notre misère l'en précipiterait

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« Madame, lui dis-je, si notre Dieu était celui des païens ou des philosophes (pour moi, c'est la même chose) il pourrait bien se réfugier au plus haut des cieux, notre misère l'en précipiterait. Mais vous savez que le nôtre est venu au-devant. Vous pourriez lui montrer le poing, lui cracher au visage, le fouetter de verges et finalement le clouer sur un croix, qu'importe ! Cela est déjà fait ma fille... »

Georges Bernanos, Journal d'un curé de campagne

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Ce n'est pas la faute des immigrés si les Européens ne sont plus capables de donner au monde l'exemple d'un mode de vie qui leur soit propre !

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« Les partis politiques spécialisés dans la dénonciation anti-immigrés ne sont rien d'autre que des partis démagogiques petits-bourgeois, qui essaient de capitaliser sur les peurs et les misères du monde actuel en pratiquant la politique du bouc émissaire. L'expérience historique nous a montré vers quoi conduisent de pareils joueurs de flûte ! Il faut ici distinguer l'immigration et les immigrés. L'immigration est un phénomène négatif, puisqu'elle est elle-même le fruit de la misère et de la nécessité, et les sérieux problèmes qu'elle pose sont bien connus. Il est donc nécessaire de chercher, sinon à la supprimer, du moins à lui enlever le caractère trop rapide et trop massif qui la caractérise actuellement. Il est bien évident qu'on ne résoudra pas les problèmes du Tiers-monde en conviant ses populations à venir en masse s'installer dans les pays occidentaux ! En même temps, il faut avoir une vue plus globale des problèmes. Croire que c'est l'immigration qui porte principalement atteinte à l'identité collective des pays d'accueil est une erreur. Ce qui porte atteinte aux identités collectives, c'est d'abord la forme d'existence qui prévaut aujourd'hui dans les pays occidentaux et qui menace de s'étendre progressivement au monde entier. Ce n'est pas la faute des immigrés si les Européens ne sont plus capables de donner au monde l'exemple d'un mode de vie qui leur soit propre ! L'immigration, de ce point de vue, est une conséquence avant d'être une cause : elle constitue un problème parce que, face à des immigrés qui ont souvent su conserver leurs traditions, les Occidentaux ont déjà choisi de renoncer aux leurs. L'américanisation du monde, l'homogénéité des modes de production et de consommation, le règne de la marchandise, l'extension du marché planétaire, l'érosion systématique des cultures sous l'effet de la mondialisation entament l'identité des peuples beaucoup plus encore que l'immigration. »

Alain de Benoist, C'est-à-dire

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11/12/2013

Un dont la tête était si chargée de merde

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« En bas dans la fosse
Je vis des gens plongés dans des excréments
Qui semblaient venir de latrines humaines
Et pendant que des yeux j’examinais le fond
J’en vis un dont la tête était si chargée de merde
Qu’on ne pouvait voir s’il était laïque ou bien clerc. »

Dante Alighieri, La Divine Comédie, L'Enfer, Chant XVIII

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Henri Michaux : Chant Seizième

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« Aujourd'hui, aujourd'hui de catafalque !
Voici qu'est venue l'époque du bafouement.
Le battu reçoit un chapeau, le chapeau Roi-Esclave.
L'albatros au large vol.
La corde à la patte, attend près d'un seau d'eau.

On a cousu nos frères dans des peaux d'anes.
On a cousu nos frères dans des peaux de porcs.
On a cousu nos frères dans des peaux de porcs.
Et on nous les a renvoyés pour demeurer avec nous.

Oh étranglement... »

Henri Michaux, Epreuves, Exorcismes, Marche sous le tunnel

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10/12/2013

Rester seul...

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« Rester seul, délibérément, dans une société où chaque jour davantage votre intérêt évident est de vous agréger, c’est cette forme d’héroïsme que je vous convie ici à saluer. »

Henry de Montherlant, Textes sous une Occupation

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L’exigence sex­uelle exprimée par le con­formisme de la majorité

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« Aujourd’hui, la lib­erté sex­uelle de la majorité est en réal­ité une con­ven­tion, une oblig­a­tion, un devoir social, une anx­iété sociale, une car­ac­téris­tique inévitable de la qual­ité de vie du con­som­ma­teur. Bref, la fausse libéra­tion du bien-être a créé une sit­u­a­tion tout aussi folle et peut-être davan­tage que celle du temps de la pauvreté.

En effet, pre­mière­ment : le résul­tat d’une lib­erté sex­uelle “offerte” par le pou­voir est une véri­ta­ble névrose général­isée. La facil­ité a créé l’obsession ; parce que c’est une facil­ité “induite” et imposée, découlant du fait que la tolérance du pou­voir ne con­cerne que l’exigence sex­uelle exprimée par le con­formisme de la majorité. Elle ne pro­tège que le cou­ple : et le cou­ple a fini par devenir une con­di­tion de parox­ysme, au lieu d’être un signe de lib­erté et de bonheur. […]

Autre­fois le cou­ple était béni, aujourd’hui il est mau­dit. Les con­ven­tions et les jour­nal­istes imbé­ciles con­tin­u­ent de s’attendrir sur “le bon petit cou­ple” (comme ils dis­ent abom­inable­ment) sans s’apercevoir qu’il s’agit là d’un pacte crim­inel. Et les mariages : autre­fois, c’étaient des fêtes, et leur car­ac­tère d’institution – si stu­pide et sin­istre – était moins fort du fait qu’il était insti­tué par, pré­cisé­ment, un proces­sus heureux et joyeux. Aujourd’hui, au con­traire, les mariages ressem­blent à de hâtifs rites funèbres. La cause de toutes les choses ter­ri­bles que je suis en train de dire est claire : autre­fois “l’espèce” devait lut­ter pour sur­vivre et, par con­séquent le nom­bre des nais­sances devait dépasser celui des décès. Aujourd’hui, par con­tre, “l’espèce”, si elle veut sur­vivre, doit s’arranger pour que le nom­bre des nais­sances ne dépasse pas celui des décès. Et donc : chaque enfant qui nais­sait autre­fois, représen­tant une garantie de vie, était béni, tan­dis que chaque enfant qui naît aujourd’hui, con­tribuant à l’autodestruction de l’humanité, est mau­dit. »

Pier Paolo Pasolini, Écrits cor­saires

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Une chose me choque dans votre pays, c’est votre jalousie égalitaire

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« Les batteries s’endorment, le major Parker répond à des questionnaires de la brigade ; les ordonnances apportent le rhum, le sucre et l’eau bouillante ; le colonel met le gramophone à la vitesse 61 et le docteur O’Grady parle de la révolution Russe.
- Il est sans exemple, dit-il, qu’une révolution ait laissé au pouvoir après elle les hommes qui l’avaient faite. On trouve cependant encore des révolutionnaires : cela prouve combien l’histoire est mal enseignée.
- Parker, dit le colonel, faites passer le porto.
- L’ambition, dit Aurelle, n’est tout de même pas le seul mobile qui fasse agir les hommes ; on peut être révolutionnaire par haine du tyran, par jalousie et même par amour de l’humanité.
Le major Parker abandonna ses papiers.
- J’ai beaucoup d’admiration pour la France, Aurelle, surtout depuis cette guerre, mais une chose me choque dans votre pays, si vous me permettez de vous parler sincèrement, c’est votre jalousie égalitaire. Quand je lis l’histoire de votre révolution, je regrette de n’avoir pas été là pour boxer Robespierre et cet horrible fellow Hébert. Et vos sans-culottes…Well, cela me donne envie de m’habiller de satin pourpre brodé d’or et d’aller me promener sur la place de la Concorde.

Le docteur reprit :
- L’amour de l’humanité est un état pathologique d’origine sexuelle qui se produit fréquemment à l’époque de la puberté chez les intellectuels timides : le phosphore en excès dans l’organisme doit s’éliminer d’une façon quelconque. Quant à la haine du tyran, c’est un sentiment plus humain et qui a beau jeu en temps de guerre, alors que la force et la foule coïncident. Il faut que les empereurs soient fous furieux quand ils se décident à déclarer ces guerres qui substituent le peuple armé à leurs gardes prétoriennes. Cette sottise faite, le despotisme produit nécessairement la révolution jusqu’à ce que le terrorisme amène la réaction.
- Vous nous condamnez donc, docteur, à osciller sans cesse de l’émeute au coup d’état ?
- Non, dit le docteur, car le peuple anglais, qui avait déjà donné au monde le fromage de Stilton et des fauteuils confortables, a inventé pour notre salut à tous, la soupape parlementaire. Des champions élus font désormais pour nous émeutes et coups d’état en chambre, ce qui laisse au reste de la nation le loisir de jouer au cricket. La presse complète le système en nous permettant de jouir de ces tumultes par procuration. Tout cela fait partie du confort moderne et dans cent ans, tout homme blanc, jaune, rouge ou noir refusera d’habiter un appartement sans eau courante et un pays sans parlement. »

André Maurois, Les silences du colonel Bramble

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09/12/2013

La conscience tranquille

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« C’est triste des gens qui se couchent, on voit bien qu’ils se foutent que les choses aillent comme elles veulent, on voit bien qu’ils ne cherchent pas à comprendre eux, le pourquoi qu’on est là. Ça leur est bien égal. Ils dorment n’importe comment, c’est des gonflés, des huîtres, des pas susceptibles, Américains ou non. Ils ont toujours la conscience tranquille. »

Louis Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit

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Un ours dans l'arbre...

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« Ecoutez maintenant une histoire vraie : c’est aux Indes que j’ai tué pour la première fois une femme… Oui oui, une femme… J’étais parti pour chasser le tigre quand en traversant la nuit un village perdu dans la jungle, un vieil indigène m’arrête :
- Sahib, sahib, un ours !
Et il me fait voir dans l’arbre une masse noire qui bougeait. J’épaule vivement, je tire, la masse s’abat dans un bruit de branches cassées, et je trouve une vieille femme que j’avais démolie pendant qu’elle cueillait des fruits. Un autre vieux moricaud, le mari, m’accable d’injures ; on va chercher le policeman indigène. Je dus indemniser la famille : cela me coûta des sommes folles, au moins deux livres.
L’histoire fut vite connue à vingt milles à la ronde. Et pendant plusieurs semaines, je ne pus traverser un village sans que deux ou trois vieux se précipitent :
- Sahib, sahib, un ours dans l’arbre !
Je n’ai pas besoin de vous dire qu’ils venaient d’y faire monter leurs femmes. »

André Maurois, Les silences du colonel Bramble

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Il faut tenir ou mourir

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« Nous voici à Memel, nous les rescapés d’un moment ; Nous y sommes parvenus avec des camions tirés à bras d’hommes, avec des tanks locomotives qui tiraient derrière eux un convoi dont on les aurait crus incapables. Nous sommes parvenus au fond des choses. Tout ce qui possède encore un semblant de vie mécanique ou humaine, avance encore, oubliant ses plaies, bénissant le ciel de ce sursis de misère. Les bombardements ne ralentissent que ceux qui meurent d’une façon définitive. Les morts d’angoisse continuent à avancer, le regard flamboyant, parmi ceux qui s’écroulent et qui jalonnent la piste.

Memel vit encore sous ses flammes, sous son ciel opaque de fumée, sous ses ruines. Memel vit sous le vrillement des chasseurs bombardiers russes, sous celui de l’artillerie lourde, sous l’épouvante et la neige qui voltige.

Mais, une fois de plus, le vocabulaire est de peu d’aide pour exprimer ce que mes yeux ont pu voir. J’ai l’impression, finalement, que tout ce jeu de syllabes a été mis au point pour décrire des choses futiles. Une fois de plus, rien parmi les mots ne peut exprimer la fin de la guerre en Prusse. J’ai connu l’exode en France devant les troupes Allemandes auxquelles j’ai été incorporé ensuite, j’ai vu les mamans réclamer du lait dans des fermes paisibles, j’ai vu des chariots renversés, j’ai même été une fois mitraillé aux alentours de Montargis. Mais je ne garde de ceci qu’une toute petite inquiétude assez grisante, un peu comme d’un voyage qui n’a pas été tout seul. Et puis il faisait beau. Ici il fait froid, il neige et tout alentour est détruit. Les réfugiés meurent par milliers sans que quiconque puisse leur venir en aide. Les Russes, lorsqu’ils ne sont pas occupés par un contact avec nos troupes, poussent devant eux une marée de civils. Ils tirent au canon et foncent avec leurs chars parmi la masse épouvantée et pétrifiée. Ceux qui auront un peu d’imagination essaieront de brosser un tableau de ce que je tente d’expliquer. Jamais cruauté ne fut si pleinement atteinte, jamais le terme horreur ne parviendra à signifier ici ce qu’il veut dire.

Oui, nous sommes dans l’impasse de Memel. Dans ce demi cercle d’environ vingt kilomètres de diamètre, adossé à la Baltique dont la houle grise et froide roule sous le brouillard impénétrable. Dans ce demi cercle se rétrécissant sans cesse, qui tiendra on ne sait par quel miracle une grande partie de l’hiver. Dans ce demi cercle, harcelé par les bombardements continus et par les attaques permanentes venant des lignes Russes qui grossissent progressivement au fur et à mesure que les nôtres diminuent. Parmi des milliers et des milliers de réfugiés, dont la désolation ne pourrait être mentionnée par aucun commentaire suffisant, et qui attendent d’être évacués par la voie des mers avant que les troupes ne le soient vers la mi-décembre.

Memel en ruine ne peut ni abriter ni contenir cette importante partie de la population Prussienne qui s’est réfugiée dans son enceinte. Cette population à laquelle nous ne pouvons apporter que des secours virtuels, paralyse nos mouvements, endigue notre système de défense déjà si précaire. Dans le demi cercle de défense, vibrant du tonnerre des explosions qui couvrent les cris de toutes sortes, troupes anciennement d’élites, unités du Volkssturm, mutilés réengagés dans les services d’organisation de défense, , femmes, enfants, nourrissons et malades sont crucifiés sur la terre qui gèle, sous un toit de brouillard qu’illuminent les lueurs des incendies, sous le blizzard qui frôle d’une caresse froide l’avant dernier acte de la guerre. Les rations de nourriture sont si maigres que ce qui est occasionnellement distribué en une journée pour cinq personnes ne suffirait plus aujourd’hui à la collation d’un écolier. Des appels à l’ordre et aux restrictions sont sans cesse diffusés à travers la brume qui masque en partie le drame. De nuit comme de jour, des embarcations de toutes sortes quittent Memel avec un chargement maximum de monde. De nuit et surtout de jour, l’aviation soviétique les harcèle. Les énormes files de réfugiés, que l’on essaie vainement de recenser et qui s’avancent vers les pontons d’embarquement, offrent des cibles immanquables aux pilotes moujiks. Les impacts ouvrent des espaces épouvantables parmi la foule hurlante qui plie et meurt sous les coups, mais demeure sur place avec l’espoir féroce d’embarquer prochainement. On encourage à la patience, on invoque une fois encore le problème des super restrictions. En fait on propose à ces gens martyrisée de jeûner, en attendant la délivrance. Le drame est si grand que l’héroïsme devient banalité. Des vieillards se suicident, des femmes également, des mères de famille abandonnent leurs enfants à une autre mère en la priant de faire bénéficier son enfant de la ration qui lui aurait été accordée. Une arme ramassée prés d’un soldat tué fera l’affaire. L’héroïsme se mêle au désespoir. On encourage les gens en leur parlant de demain, mais ici tout perd de son importance.

Et les martyres assistent bien souvent au suicide de leurs semblables sans presque intervenir. Certains, dans un accès de démence qui atteint je ne sais quel stade, vont se tuer sur les silos de morts qu’une aide civile regroupe par endroits. Peut-être pour faciliter la tâche de cette entraide. La capitulation, quelle qu’elle soit, mettrait un terme à cette effroyable panique. Mais le russe a inspiré une telle terreur, manifesté une telle cruauté que l’idée n’effleure plus personne. Il faut tenir, tenir, coûte que coûte, puisque nous serons finalement évacués par la mer. Il faut tenir ou mourir. »

Guy Sajer (alias Guy Mouminoux alias Dimitri), Le soldat oublié

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08/12/2013

Il n’y a pas de conscience collective

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« Il n’y a pas de conscience collective. Une collectivité n’a pas de conscience. Lorsqu’elle paraît en avoir une, c’est qu’il y subsiste le nombre indispensable de consciences réfractaires, c’est-à-dire d’hommes assez indisciplinés pour ne pas reconnaître à l’État-Dieu le droit de définir le Bien et le Mal. »

Georges Bernanos, La France contre les robots

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Les hommes politiques durent se mettre à exercer des métiers honnêtes

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« Que sont devenus les gouvernements ? demandais-je.
-La tradition veut qu'ils soient tombés petit à petit en désuétude. Ils procédaient à des élections, ils déclaraient des guerres, ils établissaient des impôts, ils confisquaient des fortunes, ils ordonnaient des arrestations et prétendaient imposer la censure mais personne au monde ne s'en souciait. La presse cessa de publier leurs discours et leurs photographies.
Les hommes politiques durent se mettre à exercer des métiers honnêtes ; certains devinrent de bons comédiens ou de bons guérisseurs. »

Jorge Luis Borges, Utopie d'un homme qui est fatigué

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06/12/2013

Nous vivons l'émergence d'un nouvel ordonnancement

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« L'idée selon laquelle nous pourrions parvenir à la "fin de l'histoire", caractérisée par le triomphe planétaire de la rationalité marchande, en généralisant le mode de vie et les formes politiques de l'Occident libéral est fausse. Nous vivons au contraire l'émergence d'un nouveau "nomos de la Terre", un nouvel ordonnancement des relations internationales. L'Antiquité et le Moyen Age avaient vu se développer inégalement de grandes civilisations autarciques. La Renaissance et l'Age classique furent marqués par l'émergence et la consolidation des États-nations en concurrence pour la maîtrise de l'Europe, puis du monde. Le XXe siècle a vu se dessiner un ordre bipolaire où s'affrontaient le libéralisme et le marxisme, la puissance thalassocratique américaine et la puissance continentale soviétique. Le XXIe siècle sera marqué par l'avènement d'un monde multipolaire articulé autour de civilisations émergentes : européenne, nord-américaine, ibéro-américaine, arabo-musulmane, chinoise, indienne, japonaise, etc. Ces civilisations ne supprimeront pas les anciens enracinements locaux, tribaux, provinciaux ou nationaux : elles s'imposeront en revanche comme la forme collective ultime à laquelle les individus pourront s'identifier en deçà de leur humanité commune. Elles seront probablement appelées à collaborer en certains domaines pour défendre les biens communs de l'humanité, notamment écologiques. Dans un monde multipolaire, la puissance se définit comme la capacité de résister à l'influence des autres plutôt que d'imposer la sienne. L'ennemi principal de ce plurivers de grands ensembles autocentrés est toute civilisation qui se prétend universelle, se croit investie d'une mission rédemptrice et veut imposer son modèle à toutes les autres. »

Alain de Benoist, Manifeste pour une nouvelle droite

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La diversité est inhérente au mouvement même de la vie

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« La diversité est inhérente au mouvement même de la vie, qui évolue de manière buissonnante en se complexifiant. La pluralité et la variété des races, des ethnies, des langues, des moeurs ou encore des religions, caractérisent le développement de l'humanité depuis ses origines. Devant ce fait, deux attitudes s'opposent. Pour les uns, cette diversité bioculturelle est un fardeau et il faut toujours et partout réduire les hommes à ce qu'ils ont en commun, ce qui ne manque pas d'entraîner par réaction toute une série d'effets pervers. Pour les autres, dont nous sommes, les différences sont des richesses qu'il convient de préserver et de cultiver. La Nouvelle Droite manifeste une profonde aversion pour l'indifférencié. Elle estime qu'un bon système est celui qui transmet au moins autant de différences qu'il en a reçues. La vraie richesse du monde réside d'abord dans la diversité des cultures et des peuples.

La conversion de l'Occident à l'universalisme a été la cause principale de sa volonté de convertir à son tour le reste du monde, naguère à sa religion (croisades), hier à ses principes politiques (colonialisme), aujourd'hui à son modèle économique et social (développement) ou à ses principes moraux (droits de l'homme). Entreprise sous l'égide des missionnaires, des militaires et des marchands, l'occidentalisation de la planète a représenté un mouvement impérialiste alimenté par le désir d'effacer toute altérité en imposant au monde un modèle d'humanité prétendument supérieur, invariablement présenté comme "progrès". L'universalisme homogénéisant n'y était que la projection et le masque d'un ethnocentrisme élargi aux dimensions de la planète.

Cette occidentalisation-mondialisation a modifié la manière dont nous percevons le monde. Les tribus primitives se désignaient elles-mêmes comme "les hommes", laissant entendre qu'elles se considéraient comme les seuls représentants de leur espèce. Un Romain et un Chinois, un Russe et un Inca pouvaient vivre à la même époque sans avoir conscience de leur existence réciproque. Ces temps sont révolus : du fait de la prétention démesurée de l'Occident de rendre le monde entièrement présent à lui-même, nous vivons un âge nouveau où les différences ethniques, historiques, linguistiques ou culturelles, coexistent dans la pleine conscience de leur identité et de l'altérité qui la reflète. Pour la première fois dans l'histoire, le monde est un pluriversum, un ordre multipolaire où de grands ensembles culturels se trouvent confrontés les uns aux autres dans une temporalité planétaire partagée, c'est-à-dire en temps zéro. Cependant, la modernisation se déconnecte peu à peu de l'occidentalisation : des civilisations nouvelles accèdent aux moyens modernes de la puissance et de la connaissance sans pour autant renier leurs héritages historiques et culturels au profit des valeurs ou des idéologies occidentales. »

Alain de Benoist, Manifeste pour une nouvelle droite

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