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16/12/2015

Dire adieu aux folles gratuités de l’adolescence

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« En ce temps là, avec tes dix-huit ans et un peu de pureté au coeur (car on peut avoir dix-huit ans et, déjà, être une ordure), tu ne doutais pas de la puissance absolue de la révolte. C’est que tu devinais les lendemains de l’Ordre où il faudrait dire adieu aux folles gratuités de l’adolescence, où il faudrait raisonner sans s’enivrer de contradictions et choisir enfin, entre mille costumes qui sentent l’aigre du sérieux, celui que tu endosserais. Alors tu rêvais, avant qu’il ne fut trop tard, d’un acte ou d’un livre qui, une fois pour toute, changerait ou détruirait le monde. Tu rêvais d’une franchise absolue, d’une révolte absolue, d’une révolte absolue, d’une impolitesse totale, d’une sorte de viol si enragé de la morale et des moralistes qu’après cela la terre ne serait plus peuplée que d’hommes nus. »

Jean Cau, Le meurtre d’un enfant

 

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15/12/2015

Ce à quoi nous nous sommes lâchement habitués

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« […] il était temps d’arracher les masques et de les piétiner, de lacérer les vêtements afin qu’éclatent les nudités, de griffer les idées jusqu’au sang et, plus généralement, d’estimer que tous les adultes étaient des misérables. En ce qui m’atterre, en la France d’aujourd’hui, c’est cette absence de méchanceté à l’égard de l’Ordre que je crois deviner chez les adolescents. On écoute, on tend l’oreille aux quatre vents, on attend qu’un jeune écrivain ou qu’un jeune poète de vingt-cinq ans se fasse le porte-parole et le porte-colère de sa génération et, l’injure à la bouche, vienne nous cracher sa jeunesse au visage. On attend qu’il démolisse… je ne sais pas, moi… ce à quoi nous nous sommes lâchement habitués, non, ce que nous avons fini par accepter… ce que nous ne voyons plus puisque de spectateurs qui chahutaient dans la salle nous sommes devenus acteurs qui s’agitent sur des tréteaux. Où est-il le jeune écrivain qui osera nous traiter de paillasses, de vendus, de marchands, de complices et qui, à grands coups de pied expédiés dans nos ventres vérifiera jusqu’où nous les avons matelassés de son? »

Jean Cau, Le meurtre d’un enfant

 

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Lorsqu’on a seize ans

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« Que sait-on, lorsqu’on a seize ans, de cette chose qu’on appelle la politique ? On n’en sait rien. A cet âge des élans et des générosités, on ne sait qu’une chose : le mouvement vaut mieux que l’immobilité, la jeunesse vaut mieux que la vieillesse, la passion vaut mieux que la raison. On court vers les extrêmes. »

Jean Cau, Le meurtre d’un enfant

 

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06/12/2015

Scott Weiland and The Wildabouts - Blaster (Album Complet)

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04/12/2015

Anywhere Out of the World !

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« Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu’il guérirait à côté de la fenêtre.
Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme.
"Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d’habiter Lisbonne ? Il doit y faire chaud, et tu t’y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est au bord de l’eau ; on dit qu’elle est bâtie en marbre, et que le peuple y a une telle haine du végétal, qu’il arrache tous les arbres. Voilà un paysage selon ton goût ; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les réfléchir !"
Mon âme ne répond pas.
"Puisque tu aimes tant le repos, avec le spectacle du mouvement, veux-tu venir habiter la Hollande, cette terre béatifiante ? Peut-être te divertiras-tu dans cette contrée dont tu as souvent admiré l’image dans les musées. Que penserais-tu de Rotterdam, toi qui aimes les forêts de mâts, et les navires amarrés au pied des maisons ?”
Mon âme reste muette.
"Batavia te sourirait peut-être davantage ? Nous y trouverions d’ailleurs l’esprit de l’Europe marié à la beauté tropicale."
Pas un mot. — Mon âme serait-elle morte ?
"En es-tu donc venue à ce point d’engourdissement que tu ne te plaises que dans ton mal ? S’il en est ainsi, fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort. — Je tiens notre affaire, pauvre âme ! Nous ferons nos malles pour Tornéo. Allons plus loin encore, à l’extrême bout de la Baltique ; encore plus loin de la vie, si c’est possible ; installons-nous au pôle. Là le soleil ne frise qu’obliquement la terre, et les lentes alternatives de la lumière et de la nuit suppriment la variété et augmentent la monotonie, cette moitié du néant. Là, nous pourrons prendre de longs bains de ténèbres, cependant que, pour nous divertir, les aurores boréales nous enverront de temps en temps leurs gerbes roses, comme des reflets d’un feu d’artifice de l’Enfer !"
Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie : “N’importe où ! n’importe où ! pourvu que ce soit hors de ce monde !” »

Charles Baudelaire, Anywhere Out of the World — N’importe où hors du monde in Petits Poèmes en Prose

 

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La nuit

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« J’aime la nuit avec passion. Je l’aime comme on aime son pays ou sa maîtresse, d’un amour instinctif, profond, invincible. Je l’aime avec tous mes sens, avec mes yeux qui la voient, avec mon odorat qui la respire, avec mes oreilles qui en écoutent le silence, avec toute ma chair que les ténèbres caressent. Les alouettes chantent dans le soleil, dans l’air bleu, dans l’air chaud, dans l’air léger des matinées claires. Le hibou fuit dans la nuit, tache noire qui passe à travers l’espace noir, et, réjoui, grisé par la noire immensité, il pousse son cri vibrant et sinistre.

Le jour me fatigue et m'ennuie. Il est brutal et bruyant. Je me lève avec peine, je m'habille avec lassitude, je sors avec regret, et chaque pas, chaque mouvement, chaque geste, chaque parole, chaque pensée me fatigue comme si je soulevais un écrasant fardeau.

Mais quand le soleil baisse, une joie confuse, une joie de tout mon corps m'envahit. Je m'éveille, je m'anime. A mesure que l'ombre grandit, je me sens tout autre, plus jeune, plus fort, plus alerte, plus heureux. Je la regarde s'épaissir la grande ombre douce tombée du ciel : elle noie la ville, comme une onde insaisissable et impénétrable, elle cache, efface, détruit les couleurs, les formes, étreint les maisons, les êtres, les monuments de son imperceptible toucher. »

Guy de Maupassant, La Nuit

 

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03/12/2015

Que le faible dise : Je suis fort !

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« Publiez ces choses parmi les nations ! Préparez la guerre ! Réveillez les héros ! Qu'ils s'approchent, qu'ils montent, Tous les hommes de guerre ! De vos hoyaux forgez des épées, Et de vos serpes des lances ! Que le faible dise : Je suis fort ! »

Sainte Bible, Joël 3 : 9-10

 

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Les livres

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« Les livres ont parfois un impact stupéfiant sur les adolescents vulnérables, aux yeux embrumés d’hormones et au cœur mélancolique, en quête d’un Eden artistique, à mille lieues de la pelle et de la pioche, ou des bagarres de vestiaire, transis de désir de rencontrer une jeune fille qui adore les livres et qui ne soit pas leur soeur. »

Jim Harrison, En marge

 

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Une capacité inépuisable à souiller son environnement

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« L’homme a une capacité inépuisable à souiller son environnement, et dans ce domaine les politiciens ont toujours eu une longueur d’avance. »

Jim Harrison, En marge

 

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02/12/2015

L’enfance et l'âge adulte

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« Je compris trop vite, et peut-être à tort, que l'enfance et l'âge adulte ne se situaient pas sur une échelle temporelle, qu'ils ne faisaient que répondre à des circonstances qui pouvaient à tout instant basculer, déposséder l'adulte de son expérience ou apprendre à l'enfant qu'il ne l'avait jamais été. »

Martine Lucchesi-Belzane, Après l'oubli

 

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Il n’est pas besoin pour cela d’être fou

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« Il y a des consciences qui, à de certains jours, se tueraient pour une simple contradiction, et il n’est pas besoin pour cela d’être fou, fou repéré et catalogué, il suffit, au contraire, d’être en bonne santé et d’avoir la raison de son côté. »

Antonin Artaud, Van Gogh le suicidé de la société

 

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01/12/2015

La misère intellectuelle

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« (...) De ce point de vue, la récente "affaire" Éric Zemmour est assurément emblématique. Ce journaliste (l'un des rares représentants du "néoconservatisme" à la française autorisé à officier sur la scène médiatique) ayant, en effet, déclaré, lors d'un débat télévisé, que les citoyens français originaires d'Afrique noire et du Maghreb étaient massivement surreprésentés dans l'univers de la délinquance (et notamment dans celui du trafic de drogue), la police de la pensée s'est aussitôt mobilisée pour exiger sa condamnation immédiate – voire, pour les plus intégristes, sa pure et simple interdiction professionnelle (Beruf verboten, disait-on naguère en Allemagne). Je me garderai bien, ici, de me prononcer officiellement sur le bien-fondé de l'affirmation d’Éric Zemmour, et ce pour une raison dont l'évidence devrait sauter aux yeux de tous. Dans ce pays, l'absence de toute "statistique ethnique" (dont l'interdiction est paradoxalement soutenue par ces mêmes policiers de la pensée) rend, en effet, légalement impossible tout débat scientifique sur ces questions (un homme politique, un magistrat ou un sociologue qui prétendrait ainsi établir publiquement que l'affirmation de Zemmour est contraire aux faits – ou, à l'inverse, qu'elle exprime une vérité – ne pourrait le faire qu'en s'appuyant sur des documents illégaux). Il n'est pas encore interdit, toutefois, d'essayer d'envisager toute cette étrange affaire sous l'angle de la pure logique ("en écartant tous les faits", comme disait Rousseau). Considérons, en effet, les deux propositions majeures qui structurent ordinairement le discours de la gauche sur ce sujet.

Première proposition : "la principale cause de la délinquance est le chômage – dont la misère sociale et les désordres familiaux ne sont qu'une conséquence indirecte" (comme on le sait, c'est précisément cette proposition – censée s'appuyer sur des études sociologiques scientifiques – qui autorise l'homme de gauche à considérer tout délinquant comme une victime de la crise économique – au même titre que toutes les autres – et donc à refuser logiquement toute politique dite "sécuritaire" ou "répressive").
Seconde proposition : "les Français originaires d'Afrique noire et du Maghreb sont – du fait de l'existence d'un ‘racisme d'Etat’ particulièrement odieux et impitoyable – les victimes privilégiées de l'exclusion scolaire et de la discrimination sur le marché du travail. C'est pourquoi ils sont infiniment plus exposés au chômage que les Français indigènes ou issus, par exemple, des différentes communautés asiatiques". (Notons, au passage, que cette dénonciation des effets du "racisme d'Etat" soulève à nouveau le problème des statistiques ethniques mais, par respect pour le principe de charité de Donald Davidson, je laisserai de côté cette objection.)

Si, maintenant, nous demandons à n'importe quel élève de CM2 (du moins si ses instituteurs ont su rester sourds aux oukases pédagogiques de l'inspection libérale) de découvrir la seule conclusion logique qu'il est possible de tirer de ces deux propositions élémentaires, il est évident qu'il retrouvera spontanément l'affirmation qui a précisément valu à Zemmour d'être traîné en justice par les intégristes libéraux ("Le chômage est la principale cause de la délinquance. La communauté A est la principale victime du chômage. Donc, la communauté A est la plus exposée à sombrer dans la délinquance"). Les choses sont donc parfaitement claires. Ou bien la gauche a raison dans son analyse de la délinquance et du racisme d’État, mais nous devons alors admettre qu’Éric Zemmour n'a fait que reprendre publiquement ce qui devrait logiquement être le point de vue de cette dernière chaque fois qu'elle doit se prononcer sur la question. Ou bien on estime que Zemmour a proféré une contrevérité abominable et qu'il doit être à la fois censuré et pénalement sanctionné ("pas de liberté pour les ennemis de la liberté" – pour reprendre la formule par laquelle Saint-Just légitimait l'usage quotidien de la guillotine), mais la logique voudrait cette fois (puisque ce sont justement les prémisses de "gauche" qui conduisent nécessairement à la conclusion de "droite") que la police de la pensée exige simultanément la révocation immédiate de tous les universitaires chargés d'enseigner la sociologie politiquement correcte (ce qui reviendrait, un peu pour elle, à se tirer une balle dans le pied), ainsi que le licenciement de tous les travailleurs sociaux qui estimeraient encore que la misère sociale est la principale cause de la délinquance ou qu'il existerait un quelconque "racisme d’État" à l'endroit des Africains (au risque de découvrir l'une des bases militantes privilégiées de la pensée correcte).

Le fait qu'il ne se soit trouvé à peu près personne – aussi bien dans les rangs de la gauche que dans ceux des défenseurs de droite d’Éric Zemmour – pour relever ces entorses répétées à la logique la plus élémentaire en dit donc très long sur la misère intellectuelle de ces temps libéraux. On en serait presque à regretter, en somme, la glorieuse époque de Staline et de Beria où chaque policier de la pensée disposait encore d'une formation intellectuelle minimale. Dans la long voyage idéologique qui conduit de l'ancienne Tcheka aux ligues de vertu "citoyennes" qui dominent à présent la scène politico-médiatique, il n'est pas sûr que, du point de vue de la stricte intelligence (ou même de celui de la simple moralité) le genre humain y ait vraiment beaucoup gagné. »

Jean-Claude Michéa, Le complexe d'Orphée

 

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Nos vies minuscules

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« Comment ne pas voir que le malheur est en train de s'abattre sur nous ? Nous avons des voitures qui parlent, des trains qui roulent sans conducteurs, des satellites en orbite géostationnaire qui nous surveillent jusque dans nos salles de bains, des cartes de crédit pour consommer plus, des coeurs et des reins dans nos congélateurs pour remplacer nos organes rongés par les molécules de la chimie industrielle, mais nous avons perdu la paix, le silence, la confiance, le naturel, le bon goût, la douceur, le rire. Nous dominons le cours des fleuves, le tracé des routes à travers les montagnes et sous les mers, les procédures informatiques, les ondes électroniques, la sécrétion des hormones. Mais nous n'avons aucun pouvoir ni sur les risques de l'avenir, ni sur les hasards de notre mort et cette impuissance nous torture. Mécanisées, appauvries, compactées, nos vies minuscules n'en finissent pas de nous échapper. »

Sébastien Lapaque, Sermon de saint François d'Assise aux oiseaux et aux fusées

 

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17/11/2015

Écrire est un choix perpétuel entre mille expressions...

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« Cette lettre, mon amie, sera très longue. Je n’aime pas beaucoup écrire. J’ai lu souvent que les paroles trahissent la pensée, mais il me semble que les paroles écrites la trahissent encore davantage. Vous savez ce qui reste d’un texte après deux traductions successives. Et puis, je ne sais pas m’y prendre. Écrire est un choix perpétuel entre mille expressions, dont aucune ne me satisfait, dont aucune surtout ne me satisfait sans les autres. Je devrais pourtant savoir que la musique seule permet les enchaînements d’accords. Une lettre, même la plus longue, force à simplifier ce qui n’aurait pas dû l’être : on est toujours si peu clair dès qu’on essaie d’être complet ! Je voudrais faire ici un effort, non seulement de sincérité, mais aussi d’exactitude ; ces pages contiendront bien des ratures ; elles en contiennent déjà. Ce que je vous demande (la seule chose que je puisse vous demander encore) c’est de ne passer aucune de ces lignes qui m’auront tant coûté. S’il est difficile de vivre, il est bien plus malaisé d’expliquer sa vie. »

Marguerite Yourcenar, Alexis ou le Traité du vain combat

 

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La télévision

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« J’ai maintes fois remarqué que les gens qui regardent beaucoup la télévision ne semblaient plus jamais capables de s’adapter au rythme réel de l’existence. La vitesse du passage des images devient, semble-t-il, la vitesse à laquelle ils aspirent en permanence et ils manifestent souvent de l’impatience et de l’ennui avec tout le reste. J’ai lu quelque part que les enfants deviennent tellement saturés de télévision et de jeux vidéos que le Valium est pour eux la seule alternative. »

Jim Harrison, En marge

 

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16/11/2015

Si les puissances existent c'est parce qu'elles ont un rôle à jouer

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« Bien qu'elles soient toujours associées à Satan, bien qu'elles reposent sur la transcendance de Satan, les puissances sont tributaires de lui mais ne sont pas sataniques au même sens que lui.
Loin de chercher à fusionner avec la fausse transcendance, loin d'aspirer à l'union mystique avec Satan, les rites s'efforcent de tenir ce redoutable personnage à distance, de le maintenir hors de la communauté.
On ne peut donc qualifier les puissances simplement de diaboliques et, sous prétexte qu'elle sont mauvaises, on ne doit pas leur désobéir systématiquement. C'est la transcendance sur laquelle elles reposent qui est diabolique. Les puissances ne sont jamais étrangères à Satan, c'est un fait, mais on ne peut pas les condamner les yeux fermés et, dans un monde étranger au Royaume de Dieu, elles sont indispensables au maintien de l'ordre. C'est ce qui explique l'attitude de l'Eglise à leur égard. Si les puissances existent, dit saint Paul, c'est parce qu'elles ont un rôle à jouer et qu'elles sont autorisées par Dieu. L'apôtre est trop réaliste pour partir en guerre contre les puissances. Il recommande aux chrétiens de les respecter et même de les honorer aussi longtemps qu'elles n'exigent rien de contraire à la foi. »

René Girard, Je vois Satan tomber comme l'éclair

 

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Les femmes maigres et les femmes grasses

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« Ceci va paraître une plaisanterie, mais je suis convaincu que le jour où le féminisme triompherait, on ne tarderait pas à s’apercevoir que l’origine des maux profonds dont souffre l’humanité vient de la guerre sourde que se font les femmes maigres et les femmes grasses. »

Remy de Gourmont, Pensées inédites

 

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15/11/2015

Stupides et entièrement égaux entre eux

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« Tous sont stupides et entièrement égaux entre eux en ce qui concerne la stupidité et la sujétion. Chacun appartient à tous et tous à chacun et notre objectif essentiel est l’égalité. Ainsi baissera d’abord le niveau d’instruction, de connaissance et de dispositions naturelles – nous n’avons pas besoin d’êtres exceptionnels. Ceux qui les possédaient ont toujours attiré le pouvoir à eux et sont devenus des despotes et ils ont toujours apporté la démoralisation. C’est pourquoi nous les bannirons et les mettrons à mort. Nous couperons la langue à Cicéron. Nous crèverons les yeux de Copernic. Nous lapiderons Shakespeare. La culture n’est pas nécessaire, nous avons assez de science, c’est l’obéissance qui doit s’imposer d’abord. Toute recherche de culture est déjà une tendance aristocratique ; nous lui tordront le cou. Nous répandrons l’ivrognerie, la médisance, la vantardise ; nous tuerons le génie dans tout enfant. Un pape au sommet, entouré de nous, les chefs, et au-dessous la sottise ! Oh ! donnez seulement le temps de grandir à cette génération…, une, deux générations d’une corruption inouïe, des générations aux mœurs bestiales, ignobles, infâmes et l’humanité se transformera en un magma écœurant et cruel, lâche, égoïste ; alors tout se mettra à basculer, la Russie s’emplira de ténèbres et la terre pleurera la disparition des anciens dieux. »

Fiodor Dostoïevski, Les Possédés

 

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Ces futiles misères

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« Que m'importaient pourtant ces futiles misères, à moi qui n'ai jamais cru au temps où je vivais, à moi qui appartenais au passé, à moi sans foi dans les rois, sans conviction à l'égard des peuples, à moi qui ne me suis jamais soucié de rien, excepté des songes, à condition encore qu'ils ne durent qu'une nuit. »

François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe

 

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14/11/2015

L’amour et la passion sont deux différents états de l’âme

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« Elle n'aimait pas, elle avait une passion. L’amour et la passion sont deux différents états de l’âme que poètes et gens du monde, philosophes et niais confondent continuellement. L’amour comporte une mutualité de sentiments, une certitude de jouissances que rien n’altère, et un trop constant échange de plaisirs, une trop complète adhérence entre les cœurs pour ne pas exclure la jalousie. La possession est alors un moyen et non un but ; une infidélité fait souffrir mais ne détache pas ; l’âme n’est ni plus ni moins ardente ou troublée, elle est incessamment heureuse ; enfin le désir étendu par un souffle divin d’un bout à l’autre sur l’immensité du temps nous le teint d’une même couleur : la vie est bleue comme l’est un ciel pur. La passion est le pressentiment de l’amour et de son infini auquel aspirent toutes les âmes souffrantes. La passion est un espoir qui peut-être sera trompé. Passion signifie à la fois souffrance et transition ; la passion cesse quand l’espérance est morte. Hommes et femmes peuvent, sans se déshonorer, concevoir plusieurs passions ; il est si naturel de s’élancer vers le bonheur ! mais il n’est dans la vie qu’un seul amour. Toutes les discussions, écrites ou verbales, faites sur les sentiments, peuvent donc être résumées par ces deux questions : Est-ce une passion ? Est-ce l’amour ? »

Honoré de Balzac, La Duchesse de Langeais

 

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Grossièrement matérialiste et utilitaire

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« Notre époque, grossièrement matérialiste et utilitaire, a pour prétention de faire disparaître toute espèce de friche et de broussailles aussi bien du globe que de l’âme humaine. Asservie aux idées de rapport, la société, cette vieille ménagère qui n’a plus de jeune que ses besoins et qui radote de ses lumières, ne comprend pas plus les divines ignorances de l’esprit, cette poésie de l’âme qu’elle veut échanger contre de malheureuses connaissances toujours incomplètes, qu’elle n’admet la poésie des yeux, cachée et visible sous l’apparente inutilité des choses. Pour peu que cet effroyable mouvement de la pensée moderne continue, nous n’aurons plus, dans quelques années, un pauvre bout de lande où l’imagination puisse poser son pied pour rêver, comme le héron sur une de ses pattes. Alors, sous ce règne de l’épais génie des aises physiques qu’on prend pour de la Civilisation et du Progrès, il n’y aura ni ruines, ni mendiants, ni terres vagues, ni superstitions. »

Jules Amédée Barbey d’Aurevilly, L'Ensorcelée

 

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13/11/2015

Phobie...

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« Je suis frappé depuis quelques années par l’opération de médicalisation systématique dont sont l’objet tous ceux qui ne pensent pas dans la juste ligne : on les taxe de phobie. Et personne n’ose seulement délégitimer cette expression en la problématisant (c’est-à-dire en disant ce que se devrait de dire à tout propos un intellectuel : qu’est ce que, au fait, ça signifie ?). Il y a maintenant des phobes pour tout, des homophobes, des gynophobes (encore appelés machistes ou sexistes), des europhobes, etc. Une phobie, c’est une névrose : est-ce qu’on va discuter, débattre, avec un névrosé au dernier degré ? Non, on va l’envoyer se faire soigner, on va le fourrer à l’asile, on va le mettre en cage. Dans la cage aux phobes. »

Philippe Muray, Exorcismes spirituels III

 

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Des degrés

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« Il s'agit ici de marquer des différences : l'amour est anarchique, le mariage non. Le guerrier est anarchique, le soldat non. L'homicide est anarchique, non l'assassinat. Le Christ est anarchique, saint Paul ne l'est pas. Comme cependant l'anarchie, c'est la normale, elle existe aussi en saint Paul et explose parfois violemment en lui. Ce ne sont pas là des antithèses, mais des degrés. L'histoire mondiale est mue par l'anarchie. En un mot : l'homme libre est anarchique, l'anarchiste ne l'est pas. »

Ernst Jünger, Eumeswil

 

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12/11/2015

L’Envie est devenue le vice universel...

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« Python énorme d’un temps qu’il dévore, et qui, malheureusement, hélas ! pour le tuer n’a plus de dieu, l’Envie, qui n’existait que dans quelques âmes comme la vipère dans son trou, est devenue le vice universel. Ce n’est pas - comme elle le dit - la fille de l’Orgueil parce qu’elle en est sortie. Elle n’en est sortie que parce qu’elle est son excrément. Mais venue d’en bas, elle a, grâce à nos mœurs modernes, exaltatrices de toutes nos vanités, contracté l’intensité d’un fanatisme dans nos âmes appauvries de tout, mais puissantes encore par là - scélératement puissantes !

Principe des révolutions dernières de notre histoire, l’Envie a pris des proportions tellement incommensurables qu’on peut la comprimer… peut-être, mais l’étouffer, impossible ! Elle a grandi comme les chiens de la lice. Elle est devenue menaçante et plus que menaçante, puisqu’elle a commencé de mordre… Elle tuera les nobles et les riches, elle tuera les beaux, elle tuera les heureux, elle tuera les spirituels, elle tuera enfin tout ce qui a une supériorité quelconque dans la vie ! Elle a dit un jour, par la plume de Proudhon, qu’un savetier est plus qu’Homère, et par la bouche d’un communard, incendiaire de Paris, à qui moi-même je l’ai entendu dire : "Que l’incendie du Louvre n’était qu’un coup manqué, mais qu’on recommencerait", parce que la gloire des faiseurs de chefs-d’oeuvre, comme Raphaël et Michel-Ange, n’avait pas le droit d’exister dans la société égalitaire que ces fanatiques de l’Envie promettent à l’avenir ! »

Jules Amédée Barbey d’Aurevilly, Dernières polémiques

 

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L’empire de la servitude

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« La décadence générale est un moyen au service de l’empire de la servitude ; et c’est seulement en tant qu’elle est ce moyen qu’il lui est permis de se faire appeler progrès. »

Guy Debord, Panégyrique

 

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