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04/03/2016

Flatter l’animal populaire dans sa candide sottise et dans ses instincts

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« Certains de nous s’étonnaient quelquefois que la véhémence de notre pacifisme, remplissant la moitié de notre journal et de l’Action Française, ne valût pas à notre bord les vastes suffrages qu’avaient recueillis autrefois le briandisme, le socialisme anti-militariste et genevois. Je n’en étais pas autrement surpris. L’abrutissement des cerveaux français, la confusion des idées et des sentiments les plus simples étaient tels qu’il existait une paix “pour la gauche” et une paix “pour la droite”. La paix à l’usage des démagogues et du prolétariat se prêchait par d’énormes insanités. On la garantissait perpétuelle et universelle. Ses apôtres, qui connaissaient leur métier, ne s’embarrassaient pas de scrupules logiques. Ils préconisaient froidement la plus sauvage guerre civile comme remède à la guerre bourgeoise. Ils avaient su confondre la paix avec l’abolition de la caserne et la fin des galonnards. Ils avaient l’immense avantage de flatter l’animal populaire dans sa candide sottise et dans ses instincts, pour nous, nous avions le tort d’être des pacifistes intelligents. Nos écrits réclamaient une certaine paix, dans le temps et dans l’espace, parce que notre pays n’avait plus les moyens de conduire victorieusement une guerre, et que nous répugnions à souhaiter une révolution nationale issue d’une défaite. »

Lucien Rebatet, Les décombres

 

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Gaffeur et maladroit

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« Je disais que nos délibérations numéro 1 sont toujours demeurées secrètes. Il n’en saurait être de même de nos délibérations numéro 2, par lesquelles un grand nombre de personnes sont averties que tel jour, à telle heure, il y aura telle manifestation patriotique, ou tel cortège. Les jeunes gens bavardent entre eux, ou devant des personnes qui n’ont pas leurs convictions. II est inévitable que quelques mouchards se faufilent dans un mouvement politique aussi étendu que le nôtre. Quelque temps avant la guerre, un de ces mouchards nous fut signalé. C’était un solide gaillard, appartenant à la Préfecture de Police, intelligent, débrouillé, de bonne mine, et qui se donnait comme employé de commerce, avec, bien entendu, les meilleures références. Le comité des Camelots du Roi le mit en surveillance et acquit bientôt la certitude que la dénonciation était légitime. Il y avait ce soir-là grande réunion à la Salle des Sociétés Savantes, rue Danton. Le mouchard, un sieur M…, fut chargé du "service intérieur", dans le petit corridor menant à la tribune des orateurs. Poste de choix. A huit heures précises, comme il était convenu, quatre camelots, se jetant sur lui à l’improviste, le ligotèrent et le transportèrent sur l’estrade, où il demeura pendant une bonne heure, exposé aux quolibets des auditeurs, avec une pancarte définissant son rôle, sans aménité. Au bout de ce temps, les mêmes quatre camelots le portèrent au dehors, sur sa chaise, tel un saucisson habillé en monsieur et le remirent cérémonieusement à l’officier de paix, qui commandait les forces policières :
« Nous vous le rendons, il vous appartient.
— Mais non.
— Mais si.
— Je vous dis que non.
— Informez vous ».
L’officier de paix alla consulter des agents en bourgeois, qui reconnurent aussitôt que M… était un copain, et l’accueillirent en le traitant de gaffeur et de maladroit. »

Léon Daudet, Vers le roi 

 

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Une belle femme doit aussi se montrer en public

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« La foule vous est utile, jeunes beautés. Portez souvent vos pas errants hors de chez vous. C'est vers une troupe de brebis que va la louve pour trouver une proie à saisir ; c'est vers une compagnie d'oiseaux que se jette en volant l'oiseau de Jupiter. Une belle femme doit aussi se montrer en public : dans le nombre elle trouvera peut-être quelqu'un qu'elle séduira. Que dans tous les endroits, avide de plaire, elle passe quelque temps, et qu'elle s'applique de toute son attention à faire valoir sa beauté. (...) Marcher les cheveux épars et donner libre cours à ses larmes sied bien à une femme. »

Ovide, L'art d'aimer

 

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02/03/2016

La Russie a une longueur d'avance sur l'Occident

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« La chute de l'URSS et le retour de la Sainte Russie sont bien plus importants que ce que nous croyons habituellement. Ce n'est pas seulement l'échec du communisme devant le monde occidental. Ce sont les retrouvailles avec notre civilisation issue du christianisme et du monde humaniste gréco-romain. Ce travail de retour de l'être véritable de l'homme doit être à présent prolongé à l'Ouest…

En Irak, en Libye, en Ukraine ou ailleurs, qui porte la dynamique de la mort sinon le monde occidental sous la direction de l'oligarchie qui règne aux USA ? Il y a une dialectique mortifère entre l'Occident et l'islamisme radical qui fut souvent aidé — notamment contre l'URSS de l'époque — par les Américains.

Le complexe militaro-industriel américain est sans doute aujourd'hui le plus grand danger pour tous et pour le peuple américain lui-même qui semble oublier avoir lui aussi perdu sa liberté et son authenticité originelles…

La chute de l'URSS et la dérive de l'Occident vers le matérialisme sont le signe qu'une époque nouvelle s'est mise en place. Cette époque verra sans doute, comme l'avait pressenti Malraux, un retour à l'humanisme de la tradition gréco-romaine et chrétienne. Un monde où Dieu ne sera plus effacé par l'orgueil de l'ego, le sens de l'honneur par la puissance de l'argent, les racines par l'idolâtrie de la technique, et la personnalité par le règne des masses, ce monde pourrait devenir possible à l'avenir. Et les penseurs russes, comme Dostoïevski et Berdiaev, l'ont prophétisé avant les autres. La Russie a une longueur d'avance sur l'Occident sur le plan politique, mais aussi, et surtout, sur le plan métaphysique ! »

Ivan Blot, La Russie de Poutine

 

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01/03/2016

Puis, avec le temps, j’ai commencé à deviner la vérité des mots

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« Il y eut un temps où je croyais aux mots - à la valeur des mots en tant que tels – où je jurais par eux, m'encourageais et me consolais par eux, les notais et les retenais, les accueillais avec une foi aveugle et un enthousiasme sincère, et les donner aux autres en guise de cadeaux. Puis, avec le temps, j’ai commencé à deviner la vérité des mots, à comprendre de mieux en mieux d'où ils viennent, comment ils surgissent et comment ils disparaissent et aussi comment ils changent de forme et de signification, quelle est leur valeur provisoire et quelle est leur valeur vraie et durable. Et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'enfin me soit devenu clair ce qu'ils sont et comment ils sont : du vent et de la poussière, le fruit du désordre et du hasard, comme tout le reste autour de moi : de simples leurres, des enfants du leurre et des mères de leurres nouveaux.

Je ne suis qu'un homme, je m'exprime et m'exprimerai par des mots jusqu’à la fin de mes jours, cela va de soi, mais je ne me ferai pas d'illusions sur la force et l'importance des mots, je ne m'attarderai pas sur eux, je ne ferai que m’en servir, tout comme celui qui, fuyant à la recherche du salut, se sert de la pierre sur laquelle il a posé le pied, ou de la branche à laquelle il s’est accroché. »

Ivo Andrić, Signes au bord du chemin

 

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Mon mensonge et ma double infamie

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« Le matin. Assis à ma table, je regarde mon manuscrit, celui que j'ai rédigé hier et avant-hier, et que je devrais continuer. Avec un étonnement douloureux, je constate que cette tâche surpasse mes capacités.
Comme si quelqu'un d'autre s'était servi de mon nom pour écrire ces lignes ; puis il est mort ou parti en voyage, sans retour. Comme si ce manuscrit était rédigé en une langue que je ne connais pas et que je n'ai jamais connue.
Hésitant et honteux, j'attends le moment inévitable où mon mensonge et ma double infamie seront révélés. Celle de ne pas être capable de mettre deux mots intelligents l'un à la suite de l'autre, et celle de m'être fait connaître comme écrivain et d'avoir été considéré et promu comme tel par tout le monde. »

Ivo Andrić, Signes au bord du chemin

 

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29/02/2016

Tellement obsédé par les êtres humains

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« Je suis tellement obsédé par les êtres humains et si assoiffé de gestes et de formes que je passerais des heures à regarder dans la rue le visage et le vêtement des passants, si je n’en avais pas honte. Une femme qui passe en coup de vent à côté de moi et dont le visage attire mon attention, me cause une véritable douleur, comme si on arrachait et emportait une part de mon être. Je ne peux m’empêcher de me retourner après elle, même si tout en moi se révolte contre cette pratique, pour la voir se perdre désespérément dans la foule. »

Ivo Andrić, Signes au bord du chemin

 

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Ils portent le cilice et pratiquent la repentance

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« On veut nous convaincre que la présence de millions de musulmans en Europe n'aura pas d'incidence sur notre avenir. Alors que, sous nos yeux, déjà la France change de visage. Et que demain, peut-être, elle changera de demeure. L'Europe toute entière entrera dans le "Dar el-Islam". Les églises pourraient devenir des mosquées, comme l'a suggéré le recteur Boubakeur, pourtant un "musulman modéré". Le 30 mai 1453, à Constantinople, un dignitaire errant dans la rue bredouillait et versait toutes les larmes de son corps devant la main de Fatma apposée avec le sang d'une chrétienne sur le porche de Sainte-Sophie. Une voix d'outre-tombe lui répondit :
— Il est trop tard pour sangloter. Les prières de remords ne servent plus à rien. Que n'avez-vous bredouillé, crié, pleuré avant-hier, avant la prise de la ville ?

Dans l'armée française, aujourd'hui, il y a 15% de musulmans. Demain, 50% ? Y a-t-on réfléchi ?

Nos hommes politiques, sourds à l'appel de l'Orient chrétien martyr et aux leçons des attentats du 7 janvier, sont devenus des dhimmis en puissance. Ils portent le cilice et pratiquent la repentance. Interrogé par "Libération", Alain Juppé, qui se vante de n'avoir jamais lu le Coran, s'est indigné que des mères portant le voile islamique ne puissent pas accompagner les sorties scolaires. Il en appelle à sa propre mère : "Quand ma maman allait à la messe, elle portait un foulard." Ainsi ose-t-il invoquer les racines chrétiennes de la France pour mieux justifier le port du voile islamique, qui n'a rien à voir avec un foulard. Subversion totale de l'histoire de France par des élites aveugles ou pétrifiées devant le risque d'une confrontation.

Nos élites ont accepté, par avance, leur "diminutio capitis". Afin de s'acclimater à l'esprit de dhimmitude, elles pratiquent au jour le jour la dhimmitude de l'esprit. Nous sommes dans une inversion logique absolue : à chaque fois que l' "islamisme" frappe, nos élites déclarent l'urgence pour prendre des mesures contre "l'islamophobie". Tariq Ramadan peut rire sous cape. Le fruit est mûr. »

Philippe de Villiers, Le Moment est venu de dire ce que j'ai vu

 

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28/02/2016

Folies sanguinaires...

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« La principale différence entre le temps des douze Césars et le nôtre est de grandeur : les folies sanguinaires d’un Caligula ne touchait qu’une infime minorité de la société romaine, au lieu que celle d’un Hitler ont désolé des peuples entiers. »

Gabriel Matzneff, Le défi

 

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Ce secret à jamais inexprimable

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« Pourquoi avait-elle cette façon de regarder, d’ouvrir un livre, de tourner une page, cette façon de porter les objets comme s’ils étaient tous précieux ou fragiles, cette manière de se tenir comme si elle était toujours dans l’attente ? … Mais il hésitait à l’interroger. A quoi bon essayer de la faire parler, puisqu’elle était de la race de celles qui se taisent ? (…) Peut-être qu’un jour, en se retirant d’elle, en s’arrachant de ses bras, il connaîtrait en effet ce qui lui était caché jusqu’ici — ce secret à jamais inexprimable, à jamais invisible, dont toute chose lui annonçait l’existence. »

Paul Gadenne, Siloé

 

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27/02/2016

D’autres modes d’existence et de civilisation sont possibles

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« Aucun des dogmes de la société moderne n’est inébranlable. Ni les usines gigantesques, ni les offices buildings qui montent jusqu’au ciel, ni les grandes villes meurtrières, ni la morale industrielle, ni la mystique de la production ne sont nécessaires à notre progrès. D’autres modes d’existence et de civilisation sont possibles. La culture sans le confort, la beauté sans le luxe, la machine sans la servitude de l’usine, la science sans le culte de la matière permettraient aux hommes de se développer indéfiniment, en gardant leur intelligence, leur sens moral et leur virilité. »

Alexis Carrel, L’Homme cet inconnu

 

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Rien ne se fait que dans le sang

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« Il tourna dans l'escalier. Un blessé, sur les marches, gémissait :
— Santa Maria.
Oui, la mère de Dieu, la mère de Dieu fait homme. Dieu qui crée, qui souffre dans sa création, qui meurt et qui renaît. Je serai donc toujours hérésiarque. Les dieux qui meurent et qui renaissent : Dionysos, Christ. Rien ne se fait que dans le sang. Il faut sans cesse mourir pour sans cesse renaître. Le Christ des cathédrales, le grand dieu blanc et viril. Un roi, fils de roi.
Il trouva un fusil, alla à une meurtrière et se mit à tirer, en s'appliquant. »

Pierre Drieu la Rochelle, Gilles

 

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26/02/2016

Un bordel pour curés que les macs appellent le Vatican

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« — Krakauer, le Pollak, m'a fait rencontrer Breton. Il goûtait dans une boulangerie de la rue de Rennes. Il a une belle gueule, calme, un poète avec une vraie gueule de poète, ce qui est une assez remarquable nouveauté ; au demeurant très sympathique. Fort conscient de ce qu'il vaut, mais pas le moins du monde poseur. Il y avait avec lui un peintre autrichien et un boxeur, australien je crois. Je lui ai dit notre admiration. J'ai bien fait d'employer le mot, n'est-ce pas ? Il a été très gentil. Nous avons boulotté des chaussons aux pommes ensemble, ensuite il nous a payé un verre dans un bordel, à côté de Saint-Sulpice, un bordel pour curés, paraît-il, que les macs appellent le Vatican. Le boxeur s'est fait sucer la queue au Vatican, en toute simplicité, par une putain costumée en enfant de choeur. »

Lucien Rebatet, Les deux étendards

 

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L’hérédité n’est pas le vrai sacre

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« Une aristocratie, c’est la persévérance d’une tradition. Un privilège ne s’acquiert pas une fois pour toutes. On doit le renouveler à chaque génération en le méritant par l’excellence de ses services. Sans quoi la chaîne se rompt, et la supériorité à laquelle fût lié l’octroi du privilège, se dégrade en vanités que régit le souci mondain de l’étiquette et des préséances. L’hérédité n’est pas le vrai sacre. Un héritage se transmet, mais il ne se conserve que par la passion et le labeur des héritiers. C’est une vertu humble et obstinée que l’aristocratie du sang. »

Pol Vandromme, Une indifférence de rébellion

 

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25/02/2016

Les imbéciles...

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« Ne disons pas les hommes, disons les imbéciles ; ce sera d’ailleurs à peu près la même chose, mais cela permettra tout de même de séparer de la masse quelques êtres doués d’un esprit plus net, d’une sensibilité plus délicate. »

Remy de Gourmont, Dissociations

 

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Interdire aux européens de retrouver dans leurs ancêtres leur propre image...

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« De grands efforts ont été faits pour briser le fil du temps et sa cohérence, pour interdire aux européens de retrouver dans leurs ancêtres leur propre image, pour leur dérober leur passé et faire en sorte qu’il leur devienne étranger. De tels efforts ont des précédents. Du Haut Moyen Âge à la Renaissance, de nombreux siècles ont été soumis à une ablation de la mémoire et à une réécriture totale de l’histoire. En dépit des efforts déployés, cette entreprise a finalement échoué. Celle, purement négative, conduite depuis la deuxième partie du XXe siècle, durera beaucoup moins. Venant d’horizons inattendus, les résistances sont nombreuses. Comme dans le conte de la Belle au bois dormant, la mémoire endormie se réveillera. Elle se réveillera sous l’ardeur de l’amour que nous lui porterons. »

Dominique Venner, Histoire et tradition des Européens

 

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24/02/2016

J'ai vu finir une civilisation qui avait duré des siècles...

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« J’ai vu s’éteindre, à Siom, sur les hautes terres limousines, entre les années 60 et le début de ce nouveau millénaire, le monde rural dans lequel je suis né. J’ai vu finir une civilisation qui avait duré des siècles. Ils sont tous morts, les Bugeaud comme toutes les grandes familles siomoises, et c’est pourtant parmi eux, hommes et femmes que j’ai vus vivre et que je croyais immortels, que j’erre aujourd’hui, perdu ou sauvé par l’écriture, ombre parmi les grandes ombres de Siom. »

Richard Millet, Ma vie parmi les ombres

 

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Le vrai... le faux...

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La blessure...

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« Il n’est pas à la beauté d’autre origine que la blessure, singulière, différente pour chacun, cachée ou visible, que tout homme garde en soi, qu’il préserve et où il se retire quand il veut quitter le monde pour une solitude temporaire mais profonde. Il y a donc loin de cet art à ce qu’on nomme le misérabilisme. L’art de Giacometti me semble vouloir découvrir cette blessure secrète de tout être et même de toute chose, afin qu’elle les illumine. »

Jean Genet, L’atelier d’Alberto Giacometti

 

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23/02/2016

Un degré de décomposition répugnant

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« À force de minauderies, de chatteries et de pelotage honteux des progressistes, l’Église catholique était devenue incapable de s’opposer à la décadence des mœurs. De rejeter nettement, vigoureusement, le mariage homosexuel, le droit à l’avortement et le travail des femmes. Il fallait se rendre à l’évidence : parvenue à un degré de décomposition répugnant, l’Europe occidentale n’était plus en état de se sauver elle-même – pas davantage que ne l’avait été la Rome antique au Ve siècle de notre ère. »

Michel Houellebecq, Soumission

 

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Une personne cultivée

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« En toute occasion, nous devons nous souvenir de ce que, pour les romains [...], une personne cultivée devait être : quelqu'un qui sait choisir ses compagnons parmi les hommes, les choses, les pensées, dans le présent comme dans le passé »

Hannah Arendt, La Crise de la culture

 

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22/02/2016

N’avoir absolument plus aucune illusion et faire un acte de vie

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« J’avais un ami qui était photographe, il n’était pas philosophe, il avait très peu lu, mais c’était un homme totalement dénué d’illusions. Quand je parlais avec lui, parfois j’avais l’impression d’être naïf. Et cet homme, à soixante ans, a épousé une jeune fille. Il a eu un enfant. Et je lui dis : "Mais enfin, vous qui n’avez aucune illusion sur rien, comment pouvez-vous faire une chose comme ça ?" Alors lui : "C’est comme ça, je me suis amouraché de cette femme..." Je trouve que ce qui est vraiment beau dans la vie, c’est de n’avoir absolument plus aucune illusion et de faire un acte de vie, d’être complice d’une chose comme ça, d’être en contradiction totale avec ce que vous savez. Et si la vie a quelque chose de mystérieux, c’est justement ça, que sachant ce que vous savez, vous êtes capables de faire un acte qui est nié par votre savoir. »

Emil Cioran, Entretien avec Léo Gillet in Entretiens

 

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Si on parvenait à être conscient des organes

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« Si on parvenait à être conscient des organes, de tous les organes, on aurait une expérience et une vision absolus de son propre corps, lequel serait si présent à la conscience qu’il ne pourrait plus exécuter les obligations auxquelles il est astreint. Il deviendrait lui-même conscience et il cesserait ainsi de jouer son rôle de corps. »

Emil Cioran, Ébauches du vertige

 

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Il y avait eu des sortes de charnières dans leur vie

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« Il n'y avait jamais eu d'explication entre Irène et lui. Ni avant ni après qu'elle fût partie. Elle avait attendu, pour partir, de se savoir indispensable. Sa patience avait été grande : elle avait attendu pour cela trois ans. Mais jamais rien n'avait été expliqué. Dès le début, quand il l'avait trouvée, cela avait été ainsi. Et ensuite, était-ce à cause de tant d'événements incompréhensibles ? il avait été dévoré du désir de comprendre : c'était peut-être ce désir qui l'avait attaché le plus à Irène. Il y avait eu des sortes de charnières dans leur vie, des points de moindre résistance : il aurait voulu savoir pourquoi ils avaient cédé. Peut-être aurait-il fallu, pour cela, remonter à l'enfance d'Irène, à ses jeux, à ses chagrins ? Maintenant il avait progressé. Il désirait toujours savoir, mais il avait appris la patience, il savait que ce savoir est l'œuvre du temps, de la réflexion, de l'amour - d'un amour différent, sans rien de commun peut-être avec la passion effrénée d'autrefois. Il songeait à la vanité des explications trop formulées, trop précises, quand il faut des volumes pour rendre compte d'une plainte, d'un soupir. »

Paul Gadenne, La plage de Scheveningen

 

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21/02/2016

Evacués dans des usines à décéder chromées

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« On ne décède pas, on est décédé […]. Nous sommes évacués dans des usines à décéder chromées. Nous n’y sommes pas à vrai dire tués (à l’inverse, notre décès y est même retardé par d’admirables manipulations), mais, dans ce délai, nous sommes si fermement insérés dans l’appareil que nous en devenons un élément, que notre décès devient une partie de ses fonctions. Notre mort devient un événement instantané interne à l’appareil. »

Günther Anders, L’Obsolescence de l’homme, 2

 

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